TUNISNEWS
11 ème année, N°4034 du 09.06.2011
archives : www.tunisnews.net
Reuters: Biens de Ben Ali: deux ONG veulent la désignation d’une juge d’instruction
ANSA: Tunisia: ammontano a 55 milioni di franchi beni Ben Ali in Svizzera
AFP: Tunisie: le fort afflux de réfugiés libyens se poursuit
Conseil JAI : lettre ouverte de députés européens aux ministres de l’intérieur de l’ue sur le cas des migrants tunisiens
La Presse: Transition démocratique – Election de la Constituante : J –137
Le Temps: Ce sera le 23 octobre et avec 50 – 50 entre femmes et hommes Un arrangement plutôt qu’une Constituante au forceps
Kapitalis : Tunisie. La «réconciliation nationale» selon Yadh Ben Achour
Tribune de Genève : Venez faire revivre l’image de cette Tunisie qui «chante et qui danse»
Afrik.com: Des membres de l’ex-parti au pouvoir soupçonnés d’être impliqués dans les violences tribales de Metlaoui
Kapitalis: La veille stratégique pour le maintien du tourisme en Tunisie
Reuters: Kadhafi a encouragé les viols d’opposants – procureur de la CPI
AFP: La perspective d’une guerre civile plane sur la Syrie
AFP: Mosquée et Facebook : les deux vecteurs de la contestation en Syrie
Reuters: Les élections législatives en Turquie
AFP: Turquie: un mode de scrutin qui favorise les grands partis
AFP: Erdogan, recordman de longévité politique, figure charismatique et controversée
AFP: Erdogan brigue un troisième mandat, durcit le ton contre l’opposition
Reuters: Erdogan: The boy bread vendor who changed Turkey
Reuters: Islamic trade finance seen lifting growth of sector
Rue89: Les révolutions arabes et la désoccidentalisation du monde
L´Express: Révolutions arabes et tourisme sexuel
My Europ: Cameron défend les « valeurs traditionnelles » contre l’islam radical
Le Temps Suisse: Les Russes découvrent avec incrédulité les origines juives de Lénine
Reuters, le 9 juin 2011 à 09h46 GMT
Biens de Ben Ali: deux ONG veulent la désignation d’une juge d’instruction
PARIS, 09 Jui 2011 (AFP) – Deux organisations non gouvernementales (ONG), Sherpa et Transparence International France, ont annoncé jeudi le dépôt d’une nouvelle plainte à Paris à l’encontre de l’ancien président tunisien Ben Ali et de son entourage afin d’obtenir la désignation d’un juge d’instruction.
Cette plainte avec constitution de partie civile intervient aprèsl’ouverture d’une enquête préliminaire en janvier consécutive au dépôt d’une plainte simple par ces deux ONG.
La plainte vise des faits présumés de détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment aggravé commis en bande organisée.
L’ouverture d’une information judiciaire « devrait permettre d’établir le caractère licite ou non des avoirs recensés sur le sol français et d’engager le plus rapidement possible la restitution au peuple tunisien (…) des avoirs illégalement constitués », ont souligné les deux ONG dans un communiqué.
« Cette démarche nous paraît plus que nécessaire compte tenu des faibles avancées de l’enquête de police d’une part et des pouvoirs qui sont ceux du juge d’instruction dans la conduite des enquêtes d’autre part », ont-elles ajouté.
Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains, avaient porté plainte le 19 janvier contre l’ancien président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali et son entourage, quelques jours après sa fuite en Arabie Saoudite.
Le parquet avait ouvert quelques jours plus tard une enquête préliminaire pour recenser et identifier l’origine des biens détenus en France par l’ancien président.
Dans le cadre de cette enquête, douze comptes appartenant à quatre proches du président tunisien déchu ont été récemment saisis en France, pour un montant de 12 millions d’euros.
Le 1er février, la justice française avait déjà saisi à l’aéroport du Bourget, près de Paris, un avion privé appartenant à la famille Mabrouk, dont un des membres est un gendre de Ben Ali.
ANSA, le 9 juin 2011 à 10h00 GMT
Tunisia: ammontano a 55 milioni di franchi beni Ben Ali in Svizzera
TUNISI (ansa) Ammontano all’equivalente di circa 55 milioni di franchi i beni accumulati dall’ex presidente tunisino Zine El Abidine Ben Ali in Svizzera e di cui ora il governo di Tunisi sta cercando di rientrare in possesso.
Il denaro – riferisce oggi l’agenzia di stampa tunisina Tap – è depositato sia in conti nominativi che cifrati, che intestati a società di comodo o prestanome riconducibili all’ex presidente o ad appartenenti al suo clan familiare.
Per individuare gli strumenti capaci di fare rientrare in Tunisia i beni, accumulati in oltre vent’anni di dittatura da parte di Ben Ali e dei suoi familiari, il primo ministro ad interim tunisino, Beji Caid Essebsi, ha presieduto una riunione tecnica, cui ha partecipato anche Sami Remadi, presidente dell’Associazione tunisina per la trasparenza finanziaria, che opera di concerto con il ministero della giustizia.
La Svizzera ha temporaneamente respinto, perché non sufficientemente motivate, le richieste di assistenza giudiziaria presentate dalle autorità del Cairo e di Tunisi per la restituzione degli averi degli ex presidenti Hosni Mubarak e Ben Ali. Berna aiuterà comunque attivamente i due governi a migliorare le domande, affinché diventino conformi alle norme, aveva comunicato in aprile l’Ufficio federale di giustizia.
A inizio maggio la consigliera federale Micheline Calmy-Rey aveva parlato di beni potenzialmente illeciti per un totale di 830 milioni di franchi riconducibili a Ben Ali, Mubarak e al leader libico Muammar Gheddafi.
Tunisie: le fort afflux de réfugiés libyens se poursuit
(AFP) – Il y a 2 heures TUNIS — Quelque 6.000 nouveaux réfugiés libyens fuyant les violences ont franchi la frontière tunisienne au poste de Ras Jedir mercredi, selon l’agence officielle TAP, alors que l’Otan a intensifié ces derniers jours ses opérations militaires dans l’ouest de la Libye.
Environ 200 familles libyennes sont également entrées en Tunisie mercredi en empruntant des pistes sahariennes, précise la TAP. Entre lundi et mardi matin, 6.850 réfugiés venant de Libye avaient déjà franchi la frontière tunisienne, dont plus de 6.000 Libyens, selon des chiffres du ministère tunisien de la Défense.
Mardi, une embarcation transportant 18 ressortissants libyens, dont de hauts gradés, avait accosté au port El Ketef, à quelques kilomètres du poste-frontière tunisien de Ras Jedir (sud), selon la TAP.
CONSEIL JAI : LETTRE OUVERTE DE DÉPUTÉS EUROPÉENS AUX MINISTRES DE L’INTÉRIEUR DE L’UE SUR LE CAS DES MIGRANTS TUNISIENS
COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 9 juin 2011
9 juin 2011 par Hélène Flautre
Hélène Flautre, députée européenne du Groupe Verts/ALE ainsi que plusieurs eurodéputés de différents Groupes politiques du PE, ont adressé une lettre ouverte à l’attention des Ministres de l’Intérieur des Etats membres de l’UE en vue de leur réunion du Conseil JAI des 9 et 10 juin.
Suite à la visite au Parlement européen d’une délégation de migrants tunisiens arrivés sur le sol de l’Union européenne par l’île de Lampedusa, les députés demandent solennellement de bien vouloir mettre fin à la situation précaire et humiliante de ces personnes en décidant, lors de la réunion de Conseil JAI, d’activer la directive 55/2001 octroyant une protection temporaire en cas d’afflux massif.
Lettre ouverte de députés européens aux Ministres des Etats membres de l’UE en charge des Affaires Intérieures en vue de la réunion du Conseil JAI des 9 et 10 juin.
Ce mercredi 8 juin, nous avons reçu au Parlement européen une délégation de Tunisiens arrivés sur le sol de l’Union européenne par l’île de Lampedusa depuis le 14 janvier. Ils plaident au nom des 25 000 tunisiens qui ont quitté la Tunisie suite à la chute du régime de Ben Ali, en faveur de l’activation de la directive 55/2001 qui permet l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif.
Les témoignages que nous avons recueillis motivent l’octroi d’un tel droit temporaire au séjour et au travail pour ces personnes tunisiennes, notamment issues du sud Est de la Tunisie. Cette région historiquement déshéritée souffre durement de la baisse drastique des activités touristiques et transfrontalières, directement impactée par les conséquences humaines et sociales dramatiques de la guerre en Lybie.
Ces circonstances exceptionnelles rendent le retour à court terme en Tunisie particulièrement difficile. Au contraire, l’accueil temporaire dans l’UE permettrait une issue positive pour tous ceux qui après avoir conquis leur liberté veulent tout simplement voir leur dignité respectée. C’est essentiel pour eux-mêmes, pour leurs proches et pour le soutien effectif au processus de démocratisation en cours.
C’est pourquoi, considérant que les conditions de mise en œuvre sont aujourd’hui réunies, nous vous demandons solennellement de bien vouloir mettre fin à la situation précaire et humiliante de ces personnes en décidant, lors de la réunion de Conseil JAI des 9 et 10 Juin prochains, d’activer la directive 55/2001.
Veuillez agréer, Messieurs les Ministres, nos salutations respectueuses.
Kader Arif (France, S&D)
Jean-Luc Bennahmias (France, ALDE)
José Bové (France, Verts/ALE)
Rosario Crocetta (Italie, S&D)
Karima Delli (France, Verts/ALE)
Hélène Flautre (France, Verts/ALE)
Nathalie Griesbeck (France, ALDE)
Sylvie Guillaume (France, S&D)
Eva Joly (France, Verts/ALE)
Nicole Kiil-Nielsen (France, Verts/ALE)
Patrick Le Hyaric (France, GUE/NGL)
Catherine Trautmann (France, S&D)
Marie-Christine Vergiat (France, GUE/NGL)
Bernadettte Vergnaud (France, S&D)
Transition démocratique Election de la Constituante : J -137
La date des élections de l’Assemblée nationale constituante a été fixée au 23 octobre 2011, a annoncé le Premier ministre du gouvernement de transition, M. Béji Caïd Essebsi, soulignant la volonté de veiller au succès de la transition démocratique et d’organiser des élections libres et transparentes sur la base du consensus entre toutes les parties politiques, gouvernement, partis et composantes de la société civile. S’exprimant lors d’une réunion qui a eu lieu, hier, au Palais des Congrès à Tunis, M. Caïd Essebsi a rappelé que le gouvernement de transition a choisi, au départ, le 24 juillet comme date de ces élections, date qui, selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections, est impossible à respecter, compte tenu de la contrainte du temps et des conditions matérielles, techniques et logistiques nécessaires pour organiser des élections libres et transparentes, suggérant la date du 16 octobre 2011. La date du déroulement des élections n’est pas sacrée, a-t-il relevé, le plus important étant de parvenir à un consensus autour de cette échéance, d’en réunir les conditions de succès et d’instaurer un climat de sécurité et de stabilité dans le pays . A cet égard, M. Béji Caïd Essebsi a appelé les partis politiques et les médias nationaux à soutenir les efforts du gouvernement transitoire en cette phase difficile de l’histoire de la Tunisie.
Il s’agit, a-t-il ajouté, de contribuer à l’approfondissement de la conscience collective et à l’encadrement de l’opinion publique, notamment face à la poursuite des grèves et des protestations et à ses retombées négatives sur l’économie nationale.
Il a, également, évoqué les conditions sécuritaires difficiles que traverse le pays, en raison de la situation dans les zones frontalières et des événements dans la ville de Métlaoui à cause des conflits tribaux.
M. Caïd Essebsi a rendu hommage aux forces de sécurité intérieure et de l’armée nationale pour leurs efforts en faveur du rétablissement de la sécurité, de la défense de la patrie et de la protection des citoyens.
Au sujet de la situation sur les frontières tuniso- libyennes, le Premier ministre du gouvernement de transition a rappelé que la Tunisie a accueilli, jusqu’à présent, 471 mille réfugiés, toutes nationalités confondues, en provenance de Libye, saluant, à ce propos, l’accueil réservé par les citoyens dans les zones frontalières aux réfugiés libyens.
Le Premier ministre du gouvernement de transition s’est félicité de la réussite de la Tunisie à poser les jalons d’un système démocratique, forte en cela de la maturité de son peuple et du rôle de la femme dans la vie publique, mettant l’accent sur le souci du gouvernement de consacrer le principe de parité au sein de l’Assemblée nationale constituante qui, a-t-il ajouté, constitue une première dans le monde. M. Caïd Essebsi a affirmé que le gouvernement de transition est soucieux de respecter les décisions et engagements du gouvernement précédent, dont notamment la création des trois commissions indépendantes. Il a, dans ce sens, souligné que la commission pour l’établissement des faits sur les malversations et la corruption a examiné 7.700 dossiers, et la commission d’établissement des faits sur les dépassements au cours des derniers événements a déjà reçu 1.500 dossiers.
Il a, en outre, indiqué que la commission de la réforme politique, devenue la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, a pris d’importantes décisions, notamment celles relatives au Code électoral ou encore l’élaboration d’une feuille de route pour la prochaine étape politique, que le gouvernement veille à mettre en œuvre en toute légitimité consensuelle.
Les événements qui ont suivi la révolution, a indiqué le Premier ministre, ont sérieusement affecté l’économie nationale, en particulier le tourisme et l’investissement extérieur, et pesé lourd sur le budget de l’Etat qui veille à poursuivre la subvention des produits de consommation de base et des carburants. Le gouvernement doit en même temps, a-t-il fait remarquer, relever d’autres défis majeurs comme l’augmentation des salaires, le dédommagement de 281 entreprises économiques touchées par la crise et l’embauche de 700 mille chômeurs. « La réalisation de ces objectifs ne peut pas se faire du jour au lendemain, il faut du temps, de la patience et la conjugaison des efforts de tous », a-t-il affirmé.
M. Caïd Essebsi a, d’autre part, indiqué que sa participation au Sommet du G8, récemment à Deauville, a été l’occasion de réaffirmer la détermination du gouvernement de transition à assurer le succès du processus démocratique et à instaurer un Etat civil, d’autant plus, a-t-il fait noter, que la révolution tunisienne a été le point de départ pour une nouvelle donne dans toute la région, un souffle nouveau que le monde se plaît à appeler « le printemps arabe ».
En conclusion, le Premier ministre du gouvernement de transition a appelé les représentants des partis politiques et de la société civile ainsi que les médias et les personnalités nationales présentes à appuyer les efforts du gouvernement, à lui faire confiance, à ne pas douter de ses intentions et à dépasser les considérations personnelles étroites pour contribuer à la réalisation des objectifs escomptés dans le respect de l’avis contraire et au service de l’intérêt supérieur de la nation.
(Source: « La Presse» (Quotidien – Tunis), le 9 Juin 2011) http://www.lapresse.tn/08062011/30920/election-de-la-constituante-j-137.html
Ce sera le 23 octobre et avec 50 – 50 entre femmes et hommes Un arrangement plutôt qu’une Constituante au forces
Caïd Essebsi mange du lion: « D’ici là, plus de sit-in, ni de perturbations d’ordre sécuritaire… Pensons à la situation économique grave » « Nous réussirons notre Démocratie bien avant tout le monde » Clin d’œil à Ghannouchi: « J’affirme qu’Islam et Démocratie ne sont pas anti-thétiques » « On reproche à ce gouvernement de ne pas avoir de légitimité fonctionnelle ». En d’autres termes, moi, Béji Caïd Essebsi, je ne suis pas un rejeton de la Nation et ce gouvernement est, d’abord, dans une logique de transition démocratique, mais il est aussi dans une logique révolutionnaire. Plus qu’un exposé institutionnel, comme à son accoutumée, quelque peu caustique, taquin, irritable, mais viscéralement excentrique, le Premier ministre dit tout, ne s’empêchant pas d’en placer une à chaque coin de phrase. Les absents à ce grand rassemblement ? Il pense qu’ils ont eu tort ! Sinon, il ponctue stratégiquement ses démonstrations de morceaux de versets coraniques, de quelques hyperboles empruntées aux Hadiths ; il évoque même une belle effusion lyrique de Mustapha Filali, à propos de la liberté.
« Savoir pardonner »
En bon croyant, il considère qu’il faut savoir pardonner et là il parle de cette affaire d’indignité des Rcédistes. Il tient mordicus à couper la poire presque en deux : 10 ans et non 23 ans, ce qui serait parfaitement logique et, même juste, parce que, dans la logique « totalitaire » des 23 ans d’indignité, tous ceux qui ont travaillé avec Ben Ali, des hommes comme Saâdeddine Zmerli ou feu Mohamed Charfi seraient interdits de démocratie, eux qui avaient tant lutté pour.
Pardonner oui, punir aussi : Là, Béji Caïd Essebsi se met dans la psychologie de Foucault, même si, en bon Bourguibiste, il ne cache pas son aversion pour la corruption et tout simplement pour l’argent. Cet argent au centre de toutes les malversations du régime déchu ; régime corrompu et absolutiste – n’est-ce pas la même chose finalement !
Dans ce même ordre d’idées, Béji Caïd Essebsi vante les mérites des trois commissions formées du temps de Mohamed Ghannouchi, tout juste après le 14 janvier. Il explique, sensibilise l’assistance, clarifie des points importants. La commission présidée par Abdelfattah Amor traite quelque chose comme 7700 dossiers ; 1500 par celle de Taoufik Bouderbala ; et l’autre commission, celle qui a la responsabilité politique de la sauvegarde des intérêts de la Révolution, présidée par Yadh Ben Achour, a déployé, selon le Premier ministre, un travail titanesque. De cette commission est née la Haute Instance pour les élections.
Il est peut-être difficile pour les Tunisiens de croire qu’un Premier ministre n’a pas qualité pour infléchir les décisions de la justice qui est en train de recouvrer toute sa souveraineté. En réalité, nous sommes de facto dans un régime parlementaire – même s’il manque une composante essentielle, le Parlement – et dans cet esprit, les pouvoirs du Président de la République sont limités pour ne pas dire entre les mains du Premier ministre avec une attitude équidistante vis-à-vis de la Justice. Certes, Béji Caïd Essebsi dit s’interdire d’imposer quoi que ce soit à ses ministres (comme à Farhat Rajhi ?), mais il est assez politiquement fort pour être trop démocrate et en tous les cas, quand on possède un tel charisme avec un sens théâtral aussi consommé, on ne peut être que le chef !
D’ici le 23 octobre…
Tout un travail d’approche ; des digressions bien calculées pour faire avaler la pilule : « Ce sera le 23 octobre ». Ce jour là consacrera l’élection de la Constituante. Et avec 50-50 entre femmes et hommes. Non événement, dirait-on ! Oui, mais qu’y a-t-il derrière ? Et si la Constituante adoptait le scénario gardé secret, paraît-il : Six mois, à partir du 23 octobre pour préparer une Constitution, puis des élections présidentielle et législatives. Auquel cas, Béji Caïd Essebsi et Foued M’bazaâ resteraient à la barre durant cette période là. Entre-temps, le Premier ministre devient ferme, et même belliqueux : « nous sommes là jusqu’au 23 octobre. Je prends à témoin le secrétaire général de l’UGTT : nous ne pouvons plus tolérer de sit-in ou de perturbations. Il faut en finir avec le climat de suspicion. Nous venons d’élaborer un projet complémentaire de loi de finances. Le tourisme est aux abois et il fait vivre un million de personnes. On enregistre 281 entreprises sinistrées. Nous ne pouvons pas donner du travail à 700.000 chômeurs à la fois. Et, en plus, le taux de croissance (1%) n’en permet d’employer que 16 mille ! Je demande à mes concitoyens d’être conscients de ce qui se passe : une guerre fait rage à nos frontières, nos forces sont mobilisées pour assurer l’intégrité territoriale du pays. Nous hébergeons à ce jour 471000 réfugiés libyens alors que l’Europe « flippe » pour les 9000 qui s’y sont rendus. Je rends, oui, je rends hommage au peuple tunisien et j’ai bien dit aux Européens que nous ne refoulerons pas les frères et sœurs libyens ! ». Arrogance et sens de pathétique à la fois.
L’air grave aussi, un peu à la Churchill au moment où il préparait les Anglais à l’attaque nazie sur Londres !
Clin d’œil pour… Ghannouchi
L’Europe, le G8 représentent la transition idéale dans son discours (sans papier !). « Nous avons une excellente réputation ». Et légitimement jaloux des acquis de la Révolution. Il se transforme en un Jules César : « Veni, vidi, vici ». En d’autres termes : « La Révolution gagne, dit-il. Nous battrons tout le monde (clin d’œil aux Egyptiens) parce que le modèle qu’épousera la Tunisie en imposera au monde tout entier. Au G8, partout, on est conscient qu’ISLAM et DEMOCRATIE ne sont pas antithétiques ». Et cette fois le clin d’œil, c’est pour « l’ami » Ghannouchi.
Raouf KHALSI
(Source: « le Temps » (Quotidien – Tunis), le 9 Juin 2011) http://www.letemps.com.tn/article-56555.html
Tunisie. La «réconciliation nationale» selon Yadh Ben Achour
Invité mardi par l’Utica, Yadh Ben Achour a passé en revue les étapes de sa vie universitaire et politique pendant, durant et après Ben Ali, presque dans le détail. Il a appelé ensuite à la «réconciliation nationale».
Par Zohra Abid
Une musique très agréable aux oreilles des membres du Bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), dont certains étaient des piliers de l’ancien régime. Mais c’est là une autre histoire.
Des paroles de sagesse
Et parce qu’il y a deux tendances, aujourd’hui, au sein de l’Utica, l’une pour la continuité – on prend les mêmes et on recommence – et l’autre pour la rupture – du passé on fait table rase –, l’intervention de Ben Achour était très attendue. Ecouter les paroles d’un professeur éminent, et qui a son mot à dire sur les affaires du pays (il est le président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique) est une occasion pour mieux savoir où va la Tunisie. Et, surtout, comment elle y va.
Comme pour plaire à ses hôtes, et surtout les rassurer, l’invité d’honneur de la centrale patronale n’a pas cessé d’appeler au «pardon». Un mot qui, on l’a compris, pèse très lourd dans l’économie nationale, aujourd’hui en mauvaise posture. On se serre la main, machinalement, les uns les autres. On fait comme si… et on passe l’éponge. Question de remettre le compteur de l’économie en marche. Qui a parlé de chantage à l’investissement?
Ce n’est pas là, on l’a compris, le souci de M. Ben Achour, dont le speech, très porté sur son parcours personnel, nous a rappelé, par le fond comme par la forme (le ton, les intonations, le rythme, le style narratif…), ceux d’un certain Habib Bourguiba que tout le monde, consciemment ou inconsciemment, se met aujourd’hui à imiter. Mais c’est là une autre histoire…
Un parcours d’indignation et de révolte
Près d’une heure, l’homme de 66 ans a parlé de lui-même, de son parcours à la fac, de son opposition à Ben Ali, lorsqu’il a démissionné du Conseil constitutionnel pour protester contre une loi ciblant la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), en 1992, ou encore lorsqu’il a soutenu, en novembre 2005, les grévistes de la faim en marge du Sommet mondial de la société de l’information (Smsi) ou, enfin, son soutien à la candidature de Mohamed Ali Halouani à la présidence de la république en 2004… Entre autres épisodes d’une vie dont le conférencier a voulu souligner la portée militante.
Pourquoi Ben Achour a-t-il senti le besoin de raconter ainsi sa vie aux patrons venus l’écouter? C’est ce parcours-là, souligne-t-il, qui lui a valu d’être, aujourd’hui, le président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution. Et c’est en raison de son intégrité morale et intellectuelle que Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre (sous Ben Ali ensuite au premier gouvernement de transition), lui a proposé de présider cette instance. Mais nul ne doute de tout cela, M. Ben Achour, rassurez-vous!
«J’ai fait appel à des experts. Ils sont tous des universitaires. Ils sont venus de toutes les facultés de droit du pays pour faire une opération de nettoyage des textes de loi. Nous étions une vingtaine», a poursuivi M. Ben Achour, pour raconter les nombreux rebondissements qu’a connus son instance jusqu’à ce jour, notamment l’intégration des membres du Comité de protection de la révolution, ainsi autoproclamé, et qui n’a, aux yeux de Ben Achour, aucune véritable légitimité, la révolution ayant été faite en dehors de tout encadrement politique partisan.
Différents, mais la main dans la main
«La Haute Instance compte aujourd’hui 155 membres et ressemble plutôt à un parlement qu’à une commission», déplore-t-il. Et de souligner la difficulté qu’il a eue à mettre d’accord des gens venus d’horizons divers et qui se chamaillent pour chaque point ou chaque virgule. N’empêche que malgré ces difficultés dans le débat, la Haute instance a pu quand même aboutir à un accord sur l’élection de l’Assemblée nationale constituante «en seulement trois semaines».
«Aujourd’hui, notre seul objectif est la réconciliation nationale. Nous devons suivre l’exemple de l’Afrique du Sud. Seul le pardon pourrait nous conduire à la réussite. Mettons la main dans la main. Les Tunisiens doivent faire la paix entre eux… Nous n’avons pas le choix.»
Dans ce contexte, M. Ben Achour a appelé à l’organisation d’un congrès conjoint entre l’Utica et l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt, syndicat ouvrier). Une telle réunion permettrait un échange des points de vues entre les hommes d’affaires et la classe ouvrière qui aiderait à relever les défis auxquels fait face l’entreprise tunisienne. Il a mis aussi l’accent sur la nécessité d’entamer une réflexion sur la révision du système fiscal tunisien et de mettre en place une politique fiscale plus juste et plus incitative pour les employés et l’entreprise.
Il faut que toutes les parties œuvrent «pour que l’économie, aujourd’hui essoufflée, reprenne au plus vite».
Et de conclure sur une note personnelle en disant qu’il n’a aucune ambition politique. «C’est l’intérêt du pays qui doit l’emporter», lance-t-il à ces chers hommes d’affaires! Personne n’en doute…
(Source : « Kapitalis », le 9 juin 2011)
Opinions
Venez faire revivre l’image de cette Tunisie qui «chante et qui danse»
Laurence Bézaguet
«C’est terrible, le tourisme a chuté de 80% par rapport à l’an dernier», constate avec désolation une intellectuelle tunisienne, récemment rencontrée à Sousse.
Il est vrai qu’à l’approche de l’été, cette réputée station balnéaire, située à 150 kilomètres au sud de Tunis, souffre d’un cruel manque de visiteurs. L’image exportée de la Tunisie qui «chante et qui danse» a sérieusement volé en éclats avec l’avènement des révoltes populaires dans le monde arabe.
Le coup de frein a été brutal, comme le confirme le dernier numéro deTravel Inside, le journal suisse du tourisme. «Du 1er janvier au 30 avril, le nombre global de nuitées a chuté de 72,4% et les recettes ont baissé de 75,7%», précise Tahar Khadraoui, directeur général de l’agence de voyages Air Marin, dans ce journal.
Cette baisse catastrophique semble inimaginable, tant la Tunisie a longtemps été une destination idyllique très prisée. En empruntant le bel axe autoroutier qui relie Tunis aux grandes destinations balnéaires du centre (Hammamet, Sousse, Monastir), on reste d’ailleurs illuminé par les odorants lauriers multicolores. Et on se dit que la sinistrose ne va pas durer.
«Faites venir des touristes», encourage Amina, chaleureuse et attentionnée commerçante d’une échoppe artisanale de Sousse. La qualité de l’accueil, la richesse des échanges restent assurément un atout de poids pour relancer la machine.
«J’ai été traitée comme une reine, témoigne Yolanda, de retour de Djerba. Je ne voulais pas me rendre en Tunisie sous Ben Ali. Mais après la chute du dictateur, malgré la période d’instabilité en cours, je n’ai pas hésité un instant. Une belle façon, par la même occasion, de passer des vacances citoyennes!»
Et cette Genevoise engagée ne l’a pas regretté. Réputés «aux petits soins», les professionnels du tourisme tunisien bichonnent encore davantage les trop rares étrangers de passage.
Ceux-ci n’hésitaient pourtant pas à venir jadis se dorer sur les plages du pays du Jasmin… malgré l’oppressant régime. Leurs hôtes n’osaient alors pas parler et beaucoup se sentaient spoliés. Aujourd’hui, les Tunisiens parlent et ils sont fiers de leur révolution au parfum de démocratie.
Alors, à tous ceux qui redoutent à présent une forte immigration nord-africaine… vous pouvez empêcher cette déferlante en aidant la région à se reconstruire: traversez la Méditerranée, le tourisme tunisien a besoin de vous.
Et puis il est si emballant de sentir la vitalité que dégage ce pays plein de promesses. Une Tunisie qui vit une période exaltante de créativité politique. La chape de plomb a sauté, les portes s’ouvrent. Engouffrez-vous!
(Source : « Tribune de Genève » (Quotidien – Suisse), le 8 juin 2011)
La Tunisie aux prises avec ses vieux démons Des membres de l’ex-parti au pouvoir soupçonnés d’être impliqués dans les violences tribales de Metlaoui
mercredi 8 juin 2011 / par Assanatou Baldé Des cadres de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), figurent, selon les autorités, parmi les 105 personnes interpellées mardi par les forces de l’ordre. Des arrestations qui font suite aux affrontements tribaux survenus de vendredi à dimanche dans la ville de Metlaoui (Sud-ouest). Ces violences ont fait au moins 12 morts et 100 blessés. La Tunisie, dans l’attente d’un nouveau pouvoir élu, demeure instable. Le Premier ministre tunisien de la transition, Béji Caïd Essebsi, a annoncé ce mercredi que les élections de l’Assemblée constituante étaient reportées au 23 octobre.
Nouveaux troubles en Tunisie. L’armée et la police ont interpellé 105 personnes mises en cause dans les violences qui ont opposé en fin de semaine dernière deux tribus de la ville minière de Metlaoui, dans la région de Gafsa, située au sud-ouest de la Tunisie. Contre toute attente, figurent parmi elles des membres de l’ancien parti au pouvoir (dissous le 9 mars), le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ont indiqué mardi des sources militaires. Il s’agirait d’hommes d’affaires originaires de Metlaoui, ainsi que d’un ancien délégué du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Les forces de police auraient saisi des armes à feu et une grande quantité de munitions, ont précisé ces sources.
Les hostilités entre les deux tribus rivales, qui ont duré trois jours, de vendredi soir à dimanche, ont fait au moins 12 morts et une centaine de blessés. Les dégâts matériels ont également été importants. Des maisons et commerces ont été détruits à coup de bulldozer ou brûlés. Les deux parties étaient armées de fusils de chasse, de barres de fer, et de cocktails molotov, a indiqué mardi le porte-parole du ministère de la Justice, Zine El Abidine Kadhem, lors d’une conférence de presse au siège du Gouvernement de transition à la Kasbah. Il a précisé que les personnes arrêtées sont suspectées de meurtre avec préméditation, incendie volontaire de domiciles, incitation au port d’armes…
A l’origine de cette confrontation, une rumeur selon laquelle des tribus bénéficieraient d’embauches au profit d’autres au sein d’une société locale d’exploitation du phosphate. L’armée et la garde nationale ont mis en place un dispositif de sécurité pour tenter de rétablir le calme. Le couvre-feu, qui était déjà établi, a été fixé dorénavant de 16h à 6h. Les tensions tribales dans cette ville minée par le chômage ne datent pas d’aujourd’hui. Et elles se sont multipliées depuis la chute du président déchu Ben Ali, le 14 janvier. En mars dernier, deux personnes avaient péri dans des affrontements. De même, dans la ville de Sened, près de Gafsa, en avril, deux autres avaient connu le même sort après de violents combats opposant des lycéens de tribus rivales.
Des violences condamnées
Les partis politiques ont vivement condamné ces violences. Notamment le Parti démocratique progressiste (Pdp), qui a mis en garde, pour sa part, contre la gravité du dérapage dans les conflits tribaux et claniques « qui menacent l’unité nationale et la font dévier des objectifs de la révolution pour bâtir une Tunisie nouvelle, libre, solidaire et démocratique ». Le parti de la Rencontre de la jeunesse libre (Prjl) s’est proposée d’envoyer une délégation de jeunes à Metlaoui pour participer à calmer les esprits afin d’éviter tout dérapage et rétablir la sécurité. La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH) s’est, quant à elle, dite très préoccupée par la situation et a exhorté « les citoyens de Metaloui à faire preuve d’extrême retenue et les différentes composantes de la société civile à s’opposer à toute action pouvant attiser la tension ou mener à l’escalade ». La Ligue, qui a appelé le gouvernement à « prendre toutes les dispositions pour rétablir la sécurité, et à ouvrir une enquête sérieuse afin de révéler toute la vérité et déterminer les responsables de ces évènement », a souligné « la nécessité de trouver des solutions urgentes acceptées par toutes les parties afin de restaurer la concorde parmi les habitants de Metlaoui, et éloigner le spectre de la discorde qui menace la région ».
La crise à laquelle est en proie Metlaoui pourrait bien se propager comme une gangrène dans d’autres régions. Les Tunisiens, qui espéraient un avenir meilleur après la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali, ne sont pas au bout de leurs peines. Ils sont toujours confrontés à un chômage grandissant et au coût élevé de la vie. Sans compter l’incertitude politique caractérisée par le report fréquent des élections de l’Assemblée constituante. Ces dernières, initialement prévues le 24 juillet, sont désormais reportées au 23 octobre, a annoncé ce mercredi le Premier ministre tunisien de la transition, Béji Caïd Essebsi. Stabiliser le pays semble plus que jamais une urgence, pour éviter qu’il ne sombre dans la violence.
(Source : « afrik.com », le 9 juin 2011)
La veille stratégique pour le maintien du tourisme en Tunisie
La révolution et l’atmosphère d’insécurité ont fragilisé un secteur d’activité essentiel du pays: le tourisme. D’où la nécessité d’une veille stratégique pour relancer le secteur. Par Sofian Parisi* La Tunisie, longtemps victime de sa réputation de destination «low cost» (ou pas chère), peine à trouver de nouveaux axes de développement pour diversifier son tourisme, malgré des efforts énormes pour la promotion de nouveaux produits touristiques.
Même si la révolution est finie en tant que telle, une crise de confiance des voyageurs pourrait coûter cher au pays qui fait figure de destination privilégié des consommateurs recherchant un bas prix.
Le secteur du tourisme à lui seul représente 7% du Pib du pays en 2010.
En tant que première destination touristique de la France, la Tunisie ne peut pas rester insensible à ces aléas.
Il parait donc intéressant d’apporter un éclairage sur cette activité diffus et mal reconnue en Tunisie et pourtant économiquement stratégique pour notre pays d’autant plus que les pratiques de veille et de gestion de crises n’existe carrément pas comme outils d’aide au niveau du ministère du Commerce et du Tourisme mais aussi les professionnels du secteur.
Aujourd’hui, notre planète est un espace global de flux touristiques. Il n’existe plus de territoire non ouvert à la présence de voyageurs sauf dans les dictatures les plus fermées.
Phénomène économique et géopolitique sans précédent, conséquence d’une diminution du temps de travail et d’un accroissement régulier du pouvoir d’achat (en Europe), le tourisme est passé, en une cinquantaine d’années, d’un secteur artisanal réservé à des privilégiés à une industrie dynamique qui s’adresse à un marché de masse.
Ce développement en fait un secteur stratégique pour l’économie en devises du pays malgré les aléas conjoncturels (conflits, attentats, crise écologique, révolution, économique et sociales) qui affectent fortement et régulièrement le tourisme mondial. A ce titre il reste un puissant moyen de stimuler le développement territorial sur le long terme.
Pourquoi faire de la veille en tourisme?
L’activité touristique est éminemment stratégique pour la Tunisie puisque notre pays occupe une place de choix en termes de destination dans la Méditerranée, ce qui induit un poids important dans l’économie nationale. Malgré tout, elle génère moins d’emplois et de recettes que ces plus proches concurrentes: la Turquie et le Maroc.
Dans un secteur fortement concurrentiel, à la fois en expansion mais également en profonde mutation, la Tunisie voit sa position grignotée d’année en année par les destinations concurrentes traditionnelles mais aussi par les nouveaux entrants des pays de l’est.
Parallèlement, le marché touristique tunisien intérieur reste modeste et quasi inexistant, très fragmenté, et les produits touristiques continuent à être commercialisés par des canaux traditionnels touchant peu de consommateurs. Enfin le tourisme représente un enjeu de développement territorial puisqu’il pourrait permettre d’irriguer économiquement l’ensemble du pays et notamment le milieu rural (80% du territoire) alors qu’aujourd’hui 70% des touristes se concentre sur 30% du territoire (le littoral).
Selon quels axes?
Le tourisme est un secteur en perpétuel mouvement et mutation permanente et en crise depuis quelques années, mais il est complexe. Ses produits sont composites car ils résultent d’une combinaison de biens et de services tant publics que marchands.
En conséquence, et plus encore que tout autre domaine, la veille doit se pratiquer comme un scanning permanent sur 360 degrés avec une focalisation sur les axes stratégiques propres à chaque opérateur.
Pour être juste, les grandes tendances de veille portent sur les domaines aussi variés que l’innovation (technologique, organisationnelle, produits), le risque pays (touriste cible médiatique des terroristes), le comportement des consommateurs (éthique, packaging, vieillissement, facteur prix), l’apparition de nouvelles destinations (renforcement de la concurrence), la structuration du marché de l’offre ou encore la décentralisation des compétence dans le futur (risque de compétition territorial).
Qui fait la veille dans le tourisme?
En Tunisie, personne! Il est de notre devoir de conserver une forte compétitivité grâce à une bonne analyse de la concurrence et de l’évolution des marchés et des tendances de consommation. Les organismes publics en charge du secteur devraient avoir un secteur dédiés.
Encore ignoré et insuffisamment coordonnée, la veille stratégique est au cœur de cette démarche en tant qu’activité structurante dans son rôle de questionnement, d’analyse et d’outil d’animation de réseau.
La gestion de l’information stratégique ne s’est pas développée dans nos institutions d’autant plus qu’il existe des bureaux étranger qui s’occupent de la promotion de la destination et qui pourraient faire une collecte d’information continue. On peut attribuer ce retard également à une prise de conscience récente au niveau politique de l’information pour un réel pilotage stratégique ainsi qu’une méconnaissance de la part des hôteliers.
Une place de premier choix à conquérir
Malgré des discours et des débats entrepris dans le domaine de l’intelligence économique, on peut constater qu’à l’évidence, la veille stratégique n’occupe pas encore la place qu’elle mérite parmi les outils de promotion et de défense dans le secteur du tourisme. Un système d’information unique dans le futur permettrait la planification et la diffusion des connaissances serait peut-être une impulsion pour atténuer le décalage par rapport à nos concurrents. Cela peut rendre plus facile l’accompagnement des entreprises dans leurs démarches de prospections des marchés internationaux et dans leurs approches. Créer une culture partagée du gagnant-gagnant visant à anticiper l’avenir et à accroître la compétitivité nationale semble être la juste place de l’intelligence stratégique dans le tourisme tunisien.
* Cabinet conseil d’intelligence économique Fyeld Consulting http://www.fyeldconsulting.com
sofian@fyeldconsulting.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
(Source : « Kapitalis », le 9 juin 2011)
Reuters, le 9 juin 2011 à 04h17 GMT
Kadhafi a encouragé les viols d’opposants – procureur de la CPI
NATIONS UNIES, 9 juin (Reuters) – Les enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) ont des preuves que Mouammar Kadhafi a encouragé les viols d’opposants en Libye, ce qui pourrait faire l’objet d’un nouveau chef d’inculpation, a dit mercredi le procureur de la CPI.
Luis Moreno-Ocampo a requis en mai un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crimes contre l’humanité, ainsi que contre son fils Saïf al Islam et le chef des renseignements libyens, Abdoullah al Senoussi.
Les accusations de viols d’opposants en Libye ne sont pas nouvelles. En avril, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a affirmé que les hommes de Kadhafi étaient alimentés en Viagra, traitement indiqué contre l’impuissance sexuelle.
« Maintenant, nous recevons des informations indiquant que Kadhafi a lui-même décidé (d’autoriser les viols) et cela est nouveau », a dit Moreno-Ocampo lors d’une conférence de presse au siège de l’Onu.
« Cela n’avait jamais fait partie de ses techniques de contrôle de la population. Le viol est un aspect nouveau de la répression », a déclaré le procureur de la CPI.
Moreno-Ocampo a indiqué que ses enquêteurs avaient trouvé « quelques éléments » confirmant l’achat de « médicaments du type du Viagra ».
Il y a, a-t-il dit, des preuves que la Libye achetait des « containers entiers » de ces drogues « pour augmenter la possibilité de violer des femmes ».
Il est difficile de savoir à quel point le viol était répandu, a dit Moreno-Ocampo, ajoutant que, selon ses informations, il y avait plusieurs centaines de victimes dans certaines régions.
AFP, le 9 juin 2011 à 07h26 GMT
La perspective d’une guerre civile plane sur la Syrie
Par Christophe SCHMIDT
WASHINGTON, 09 Jui 2011 (AFP) – La Syrie s’achemine-t-elle, après trois mois de répression, vers une guerre civile qui menacerait le régime tenant dans sa main de fer les communautés de ce pays très composite? La question s’impose aux analystes depuis l’annonce de la mort de 120 policiers lundi.
Selon les autorités syriennes, ces membres des forces de l’ordre ont été tués à Jisr al-Choughour (nord) par des « groupes armés ». Mais des militants des droits de l’homme et différents témoins ont réfuté cette version, certains affirmant que les victimes étaient mortes lors d’une mutinerie au QG de la Sécurité.
Dans l’hypothèse d’une tentative de mutinerie ou de défections pour aider les manifestants, le régime du président Bachar al-Assad serait « confronté à une rébellion d’ampleur différente », commente pour l’AFP Mohamad Bazzi, du Centre des affaires étrangères (CFR) à New York.
« Cela pourrait amener le régime à faire usage d’une force encore plus brutale pour tenter d’écraser la révolte et ce pourrait être le tournant amenant la Syrie à une guerre civile, un conflit à grande échelle entre les sunnites et les alaouites », ces derniers étant la minorité au pouvoir.
M. Bazzi note toutefois que la tête de l’armée est monopolisée par des alaouites fidèles au clan Assad et que les minorités chrétienne, druze et chiite (qui constituent environ 15% de la population) ont tendance à « considérer Assad comme une source de stabilité ».
L’expert ajoute que les sunnites laïcs, notamment « la bourgeoisie commerçante de Damas et Alep », ne semblent pas être encore entrés dans la contestation. « Un début de scission dans l’armée pourrait les faire basculer », juge-t-il, car « Assad perdrait l’argument selon lequel il est le seul à pouvoir maintenir la stabilité ».
« Tout le monde s’inquiète d’une guerre civile qui se répandrait dans tout le pays », note de son côté un diplomate européen à Washington, en jugeant cette issue « possible ».
Selon les informations dont dispose cette source, l’opposition syrienne est mieux organisée qu’au début des manifestations, sans qu’on puisse encore parler « d’opposition structurée ».
Pour le dissident Amr al-Azm, le régime d’Assad redoute tout de même que les opposants se constituent un fief aux frontières. Cela expliquerait la violence particulière de la répression, d’abord à Deraa, aux confins de la Jordanie, et à Benyas, près du Liban, puis ces derniers jours à Jisr al-Choughour, à la frontière turque.
Les dirigeants syriens sont « tétanisés à l’idée que se forme un nouveau Benghazi », a affirmé au New York Times cet enseignant en histoire de l’université Shawnee State, en référence à la « capitale » rebelle dans l’est de la Libye, fief de la contestation.
Parler de guerre civile est « très prématuré », conteste le blogueur et militant des droits de l’homme Nasser Weddady, qui rappelle à l’AFP que « la lutte pacifique et non-violente est l’objectif déclaré des manifestants ».
Selon lui, le régime d’Assad est « aux abois » et « sur la défensive ». Il « invente toutes sortes d’histoires » de conspiration et d’attentats pour justifier sa violence et se présenter comme le garant de la stabilité, notamment auprès de la communauté internationale.
AFP, le 8 juin 2011 à 21h19 GMT
Mosquée et Facebook : les deux vecteurs de la contestation en Syrie
Par Nicolas CHEVIRON
ANTAKYA, 08 Jui 2011 (AFP) – Quand on veut contester le régime du président syrien Bachar al-Assad, on se rencontre d’abord à la mosquée, ou bien sur Facebook, expliquent des Syriens hospitalisés à Antakya, dans le sud de la Turquie, après avoir été blessés par les forces de sécurité syriennes.
« Chez nous, les manifestations ont lieu à la sortie de la mosquée, après la prière. Ca n’est pas organisé, c’est plutôt spontané », affirme Akram, un étudiant de 17 ans originaire d’un village proche d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.
« Les jeunes, les vieux, les femmes, tout le monde participe », ajoute-t-il.
C’est à la sortie de la prière du vendredi, le 20 mai, que les forces de sécurité, parmi lesquelles figuraient d’étranges soldats vêtus de noir –« des Iraniens », assure Akram– ont investi le village avec des véhicules blindés, et ont tiré dans la foule, se souvient le jeune homme.
L’étudiant a été atteint à la jambe gauche par une balle explosive aux effets ravageurs: deux semaines plus tard, une entaille de plusieurs centimètres de large dévoile encore ses chairs à vif.
Il a cependant pu prendre la fuite à travers les montagnes avant d’être recueilli par des inconnus qui l’ont conduit à la frontière turque.
A Jisr al-Choughour aussi, les mosquées sont le point de départ des manifestations.
« A la sortie de la prière, tous les gens se retrouvent sur une place centrale de la ville pour manifester. Tout le monde connaît le rendez-vous. Même les chrétiens attendent les autres à la sortie des mosquées », relate Rajah, un pâtissier de 23 ans originaire de cette ville du nord-ouest.
L’artisan se croyait à l’abri des violences policières, plus fortes après la prière du vendredi, alors qu’il devisait samedi dernier avec un ami près de la poste centrale de Jisr al-Choughour.
Manque de chance, la répression a atteint ce jour là un niveau inégalé dans la ville: elle a fait 35 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
De ces violences, Rajah n’a rien su. « Je discutais avec un ami, et puis plus rien. Plus tard, on m’a dit qu’une bombe avait explosé près de moi », relate le jeune homme, dont le visage, le torse et les bras sont constellés de brûlures.
Si les mosquées sont le lieu de ralliement des manifestants, le pâtissier dément toute récupération de la contestation par les islamistes, et surtout par les Frères musulmans, dont Jisr al-Choughour constituait un fief dans les années 1980.
« Tous les Frères musulmans ont quitté le pays depuis longtemps, il n’y en a plus en Syrie. S’il y en avait, ils se feraient immédiatement exécuter par le régime », assure-t-il.
La contestation n’en a pas moins des leaders, « des gens de la ville qu’on respecte, des anciens, issus de différents milieux », indique le jeune homme.
Avec sa barbe blanche et sa voix puissante, un des pensionnaires de l’hôpital d’Antakya, un enseignant d’une cinquantaine d’années blessé par balles aux deux jambes le 20 mai dans un village proche d’Idlib, serait-il un de ces respectables anciens?
Peut-être. L’homme ne dédaigne pas en tout cas les innovations technologiques pour pallier les limites de la « spontanéité » en matière de contestation.
« Les manifestations sont organisées sur Facebook, parfois par téléphone quand on en a la possibilité », affirme-t-il.
Le régime syrien ne s’y est pas trompé, qui, selon les témoignages de plusieurs blessés, a coupé le téléphone et l’internet à Jisr al-Choughour au cours des derniers jours de violences.
Fin mai, des militants pro-démocratie en Syrie ont dédié une page du réseau social Facebook à un garçon de 13 ans « torturé et tué », selon eux, par les forces de sécurité à Deraa (sud), où est née la contestation du régime, appelant à des manifestations à sa mémoire.
AFP, le 9 juin 2011
La Turquie
ANKARA, 09 Jui 2011 (AFP) – La Turquie, où auront lieu dimanche des élections législatives, est un pays musulman situé entre Europe et Asie, membre de l’Otan, candidat à l’Union européenne, dirigé par un gouvernement islamo-conservateur et qui a connu une croissance de 8,9 % en 2010.
– SITUATION GEOGRAPHIQUE: Pays de 779.452 km2, à cheval entre l’Asie et l’Europe, baignée par les mers Noire, de Marmara, Egée et Méditerranée, la Turquie a des frontières avec l’Arménie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Grèce et la Bulgarie.
– POPULATION: 73,7 millions d’habitants.
– CAPITALE: Ankara.
– LANGUE OFFICIELLE: Turc.
– RELIGION: 99% de musulmans, en majorité sunnites. Le pays compte aussi une importante minorité alévie (15 à 20%), connue pour son interprétation tolérante du Coran. La communauté juive compte quelque 23.000 personnes et la communauté arménienne environ 70.000.
– HISTOIRE: Chute de l’Empire ottoman, lors de la Première Guerre mondiale. Mustafa Kemal Atatürk proclame le 29 octobre 1923 la République turque, qu’il dirigera jusqu’à sa mort en 1938, et modernise la Turquie.
Le multipartisme est introduit en 1946, mais la vie politique est marquée par trois coups d’Etat militaires suivis de dures répressions (1960, 1971 et 1980).
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a lancé en 1984 une rébellion armée qui a fait plus de 45.000 morts.
– SITUATION POLITIQUE: Le président de la République (actuellement Abdullah Gül, élu par le parlement en août 2007) a des fonctions largement honorifiques.
Recep Tayyip Erdogan a été nommé Premier ministre en mars 2003, succédant à Abdullah Gül, tous deux étant issus de la mouvance islamiste. Son Parti de la justice et du développement (AKP) avait remporté une victoire écrasante aux législatives anticipées de novembre 2002, mettant fin à plus d’une décennie de gouvernements de coalition.
L’AKP a été reconduit au pouvoir avec une confortable majorité lors de législatives anticipées en juillet 2007.
La Turquie est dotée d’un Parlement monocaméral constitué de 550 députés.
– ECONOMIE: L’économie turque a souffert fin 2008 et en 2009 de la crise économique mondiale, entrant en récession, avant de renouer avec une forte croissance (8,9 % en 2010).
Le tourisme est l’une des principales sources de devises du pays. Il a représenté 22 milliards de dollars avec 32 millions de visiteurs en 2009.
La Turquie a entamé en octobre 2005 de difficiles négociations d’adhésion à l’Union européenne.
– Produit national brut (PNB) par habitant: 10.079 dollars en 2010 (institut officiel Tüik).
– Chômage: 14 % en 2009.
– Monnaie: la livre turque (TL).
– FORCES ARMEES: 510.600 hommes (IISS 2010).
Reuters, le 9 juin 2011 à 12h51 GMT
Les élections législatives en Turquie
ISTANBUL, 9 juin (Reuters) – La Turquie organise dimanche des élections législatives.
Les 550 députés de la nouvelle Grande Assemblée nationale, unique chambre du parlement, siègeront pour quatre ans.
Le Parti de la Justice et du Développement (AKP), formation conservatrice au pouvoir depuis 2002, devrait obtenir une nouvelle majorité absolue.
Voici quelques éléments sur ces élections:
– Les bureaux de vote ouvriront à 07h00 (04h00 GMT) dans l’est de la Turquie et à 08h00 (05h00 GMT) dans les régions occidentales, y compris Ankara, la capitale, et Istanbul, la plus grande ville du pays et son coeur économique.
– Les bureaux de vote fermeront à 16h00 dans l’Est et à 17h00 dans l’Ouest.
– Il n’y a pas de projections effectuées à partir de sondages à la sortie des urnes et il est interdit de communiquer le moindre résultat jusqu’à 21h00 (18h00 GMT), heure à laquelle sont attendus les premiers résultats non définitifs. La répartition approximative des sièges devrait être connue dans la soirée de dimanche. Le Haut Conseil électoral ne devrait pas annoncer les résultats officiels avant le 19 juin.
– Environ 50 millions de Turcs vivant dans leur pays et 2,5 millions d’autres résidant à l’étranger sont autorisés à voter sur une population totale de 74 millions d’habitants. Environ cinq millions de jeunes voteront pour la première fois à un scrutin national.
– Quinze partis concourent à ces élections pour 7.695 candidats, y compris les indépendants.
– Pour obtenir une représentation au parlement, un parti doit obtenir au moins 10% des voix sur le plan national. Ce seuil, l’un des plus élevés au monde, empêche beaucoup de petites formations d’avoir des députés. Certains, comme le parti pro-kurde Paix et Démocratie, contournent la difficulté en présentant des candidats indépendants, qui peuvent ensuite les représenter au parlement s’ils sont élus.
– Seuls trois partis devraient obtenir des députés – l’AKP, le Parti républicain du peuple (CHP) de centre gauche, et le parti du Mouvement nationaliste (MHP) – ainsi que 28 indépendants au moins, selon les instituts de sondage.
AFP, le 9 juin 2011
Turquie: un mode de scrutin qui favorise les grands partis
ANKARA, 09 Jui 2011 (AFP) – Le mode de scrutin qui sera appliqué dimanche en Turquie pour les élections législatives est basé sur la proportionnelle et favorise les grands partis.
Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir, qui part grand favori pour un troisième mandat consécutif depuis 2002, selon les sondages, profite de ce système.
L’une des raisons tient à la taille très variable des circonscriptions, cequi favorise les zones rurales.
Ainsi le député d’une région rurale de l’est ou du sud-est représente en moyenne 30.000 électeurs, contre 80.000 pour un député de l’ouest urbanisé.
Istanbul, avec 13 millions d’habitants recensés, envoie 85 députés (sur 550) au Parlement. Et la petite province de Tunceli (est, 77.000 habitants) en envoie deux. 108.000 voix sont nécessaires à Istanbul pour remporter un siège contre 28.000 à Tunceli, soit quatre fois moins.
Les sièges sont attribués aux listes présentées par les partis, proportionnellement au nombre de voix obtenu, selon ce système, appelé « système d’Hondt », du nom d’un juriste belge.
On divise le nombre total de voix par le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription. Le score réalisé par chaque parti est alors divisé par ce quotient pour déterminer le nombre de sièges attribués à chaque parti.
Ce système de calcul favorise les grands partis. Mais ceux-ci profitent plus encore du fait qu’un parti n’obtient aucun siège s’il ne recueille pas au minimum 10% des suffrages exprimés à l’échelle nationale.
Cette disposition controversée n’a pas été abandonnée, malgré des promesses en ce sens faites par l’AKP, qui est le premier à en profiter.
De tels seuils existent dans plusieurs pays d’Europe, mais ils ne dépassent pas les 5%.
En 2002, l’AKP a obtenu 34,2% des voix aux législatives, enlevant 363 sièges, soit 66% du Parlement. En 2007, l’AKP a remporté 46,5% des voix et obtenu 341 sièges (62% du Parlement).
En 2002 et 2007 respectivement, 45% et 13% des suffrages exprimés ont été écartées du Parlement en raison du seuil des 10%.
Les partis pro-kurdes, qui recueillent l’essentiel de leurs votes dans le sud-est et les métropoles de l’ouest à fortes communautés kurdes, se retrouvent ainsi exclus du Parlement.
Pour contourner ce barrage, la principale force politique kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP), présente des candidats indépendants, qui une fois élus, se retrouveront sous le drapeau de leur formation au Parlement.
AFP, le 9 juin 2011
Erdogan, recordman de longévité politique, figure charismatique et controversée
ANKARA, 09 Jui 2011 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui vise un troisième mandat lors des législatives dimanche, est une figure charismatique venue de l’islamisme politique, dont les déclarations de plus en plus virulentes font douter certains de l’avenir de la démocratie turque.
Connu pour son franc parler et des sorties parfois brutales contre la presse ou ses opposants, cet ancien maire d’Istanbul, 57 ans, est passé par l’islamisme politique avant de se convertir à la « démocratie conservatrice », comme il définit lui-même la ligne de son Parti de la Justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.
Une évolution que ne convainc pas l’opposition laïque, attachée aux principes de la République d’Atatürk, qui lui reproche de vouloir islamiser la société turque, à tout le moins d’accompagner une telle évolution.
Considéré lors de son premier mandat comme un important réformateur cherchant à démocratiser la société turque face à l’influence politique des militaires, il a obtenu en 2005 le lancement de négociations d’adhésion avec l’Union européenne, qui sont aujourd’hui au point mort.
Il a été salué lors de son deuxième mandat (2007-2011) pour avoir remis sur pied l’économie, malgré la crise globale. En 2010, la Turquie a enregistré un taux de croissance « à la chinoise » de 8,9 %.
Mais après une victoire sans appel de son parti aux législatives de 2007, nombre d’analystes ont dénoncé chez M. Erdogan des tendances populistes et autocratiques, et la volonté d’orienter la diplomatie turque vers le Moyen Orient, notamment l’Iran, au détriment de l’Europe et des traditionnels alliés de l’Otan, dont le pays fait partie. Accusations qu’il a toujours réfutées.
Pendant la campagne électorale, il a qualifié les manifestants anti-gouvernementaux de « bandits », faisant peu de cas de la mort par crise cardiaque d’un quinquagénaire, intoxiqué par les gaz lacrymogènes de la police.
Il a aussi défendu l’arrestation de journalistes accusés d’implication dans des complots anti-gouvernement présumés, les comparant à des « bombes » prêtes à exploser.
Issu des quartiers pauvres d’Istanbul, M. Erdogan se vante d’avoir dans son enfance vendu des bonbons pour payer ses études coraniques.
Il est devenu Premier ministre en mars 2003, plusieurs mois après que l’AKP eut accédé au pouvoir et amendé les lois qui l’interdisaient, depuis 1997, d’activité politique.
Alors qu’il était maire d’Istanbul, M. Erdogan avait en effet récité au cours d’un meeting un poème aux connotations islamistes qui lui avait valu quatre mois de prison et la perte de ses droits politiques.
Ses débuts dans le militantisme islamiste remontent à ses années d’université, quand il avait rejoint le mouvement de Necmettin Erbakan, son mentor politique, décédé cette année.
Ce dernier était devenu en 1996 le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, avant d’être chassé un an plus tard du pouvoir sous la pression de l’armée et des milieux laïcs.
Elu maire d’Istanbul en 1994, M. Erdogan s’était acquis une forte popularité grâce à l’efficacité de sa gestion des services municipaux.
Mais la démission forcée en 1997 de M. Erbakan et l’interdiction de son parti ont incité M. Erdogan et ses supporters « modernistes » à revoir leur vision de la politique.
A sa sortie de prison, il avait ainsi affirmé avoir tiré un trait sur son passé islamiste, clamant son attachement aux valeurs pro-occidentales et à la laïcité.
Il demeure néanmoins un musulman pratiquant, qui ne boit pas d’alcool et dont l’épouse et les filles portent le voile.
AFP, le 9 juin 2011
Erdogan brigue un troisième mandat, durcit le ton contre l’opposition
Par Burak AKINCI
ANKARA, 09 Jui 2011 (AFP) – Le parti islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan compte bien sur une troisième victoire d’affilée, même si l’opposition grimpe dans les sondages, lors des élections législatives dimanche en Turquie.
Selon toutes les études d’opinion, la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, ne fait pas de doute.
Dans ce contexte, le principal suspense du scrutin, qui vise à renouveler les 550 membres du Parlement monocaméral, est de savoir si l’AKP obtiendra assez de sièges pour faire adopter une Constitution plus libérale, en remplacement de celle rédigée après le putsch militaire de 1980.
M. Erdogan souhaite en effet poursuivre le travail commencé sur la Constitution, révisée plusieurs fois, dont la dernière en 2010.
Il affirme vouloir approfondir la démocratisation de la Turquie, candidate à l’Union européenne, où il voudrait voir instaurer un régime présidentiel. Mais une partie de l’opinion craint de voir le pays sombrer dans un autoritarisme « à la Poutine » avec ces changements.
Un des trois scénarios suivants est attendu dimanche: si l’AKP dépasse la barre des 367 députés, soit une majorité des deux-tiers, il pourra changer la constitution sans avoir recours à un référendum. Avec au moins 330 sièges, sans atteindre 367, le parti au pouvoir devra organiser un référendum. Enfin, à moins de 330, il lui faudrait l’aide d’autres partis, ou abandonner son projet.
Les sondages donnent l’AKP gagnant avec environ 45% voix, voire 50% (47% aux dernières législatives de 2007).
Mais le principal parti d’opposition pro-laïque (CHP, Parti républicain du peuple), dirigé par Kemal Kiliçdaroglu, semble capable d’une percée, avec 30% des intentions de vote (21% en 2007). Les observateurs expliquent cette montée du CHP par le charisme de son leader, connu pour sa lutte anti-corruption, qui a créé une nouvelle dynamique au sein du parti kémaliste.
La campagne électorale a été marquée notamment par des scandales sexuels, plusieurs dirigeants du Parti de l’action nationaliste (MHP), ayant démissionné après la diffusion sur internet de vidéos montrant ces hommes mariés dans des situations compromettantes.
Cette formation sera très probablement en troisième position dans la liste des 15 partis en lice, et elle devrait passer le seuil des 10% de voix à l’échelle nationale, imposé aux partis pour obtenir des députés.
Une trentaine de candidats se présentant en indépendants mais soutenus par le principal parti kurde, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), devraient aussi entrer à l’Assemblée, contre 20 aujourd’hui.
Ces dernières semaines, M. Erdogan a accablé ses adversaires de vives critiques, visant parfois leur vie privée, s’en prenant au passage à des journalistes et hommes d’affaires connus comme opposants.
Pour Sedat Ergin, du journal Hürriyet, l’AKP est parvenu à s’approprier toutes les institutions, au fil des ans, et M. Erdogan semble pris d’une tentation hégémonique.
« Impitoyable à l’égard des critiques, il affirme un style de plus en plus autoritaire (…) et avec les arrestations de journalistes d’opposition, accusés de comploter contre l’Etat, un climat de censure s’est installé dans le pays », dit-il.
La popularité du Premier ministre repose largement sur les succès économiques du pays: en 2010, la Turquie a enregistré le troisième meilleur taux de croissance du G20 (8,9%).
Au delà du boom économique, le nouveau gouvernement devra s’atteler à la question du conflit kurde, qui a fait 45.000 morts depuis le début de la rébellion, en 1984.
A l’approche des élections, les accrochages se sont multipliés entre rebelles et forces de sécurité, dans le sud-est du pays.
Reuters, le 9 juin 2011 à 08h28 GMT
Erdogan: The boy bread vendor who changed Turkey
* Erdogan to win third term in Sunday’s vote
* Political, economic reforms have transformed Turkey
* Concerns over Erdogan accumulating too much power
By Ece Toksabay and Ibon Villelabeitia
ISTANBUL, June 9 (Reuters) – When Tayyip Erdogan sold bread rolls as a boy on the old streets of Istanbul, Turkey was a country caught in a cycle of army coups. It languished on the fringes of Europe. Pious Turks were the underdogs of society.
As Erdogan moves towards his second decade as prime minister, Turkey could not look more different.
It has one of the world’s fastest-growing economies, it is a European Union candidate and a regional heavyweight, and religious Turks have displaced the secularist elite from power.
An autocrat and a dangerous Islamist to his enemies, a hero and a man of the people to his admirers, Erdogan has transformed this Muslim democracy since his AK Party swept to power in 2002, on a scale unseen since Kemal Ataturk founded the Turkish republic in 1923 out of the ruins of a defeated Ottoman Empire.
Opinion polls show Erdogan, 57, will comfortably win a third term of single-party rule in an election on June 12.
While the only uncertainty at the ballot box is Erdogan’s margin of victory, the outcome will determine the future of this complicated country of 74 million people.
Erdogan has said that if AK wins he will rewrite Turkey’s constitution, drafted after a military coup in 1980, and there is speculation his next step could be to elevate himself to the presidency under a strengthened presidential system.
« Erdogan wants to be remembered as the man who made Turkey a global power, » said Henri Barkey, a Turkey expert at the Carnegie Endowment for International Peace in Washington.
« And he wants to prove to the world that you can be a global player and a Muslim at the same time, » Barkey said.
A hot-tempered but charismatic politician, Erdogan has taken risks as he has challenged the secularist military and the judiciary, while power has shifted from the Westernised, urban elites to a new class of observant Muslims from the heartland.
Market-friendly reforms pushed by his socially conservative AK have tripled Turkey’s per capita income in the last eight years. Bailout programmes to clean up financial meltdowns and banking collapses are now a thing of the past.
Erdogan, who does not drink or smoke and is known for chastising his aides when he catches them smoking, has also changed Turkey’s place in the world. A long-time NATO member and U.S. ally, Turkey has deepened ties with the Middle East, including Iran, and opened new markets in Asia and Africa.
Fears by secularists that AK, which evolved from banned Islamist movements, would turn Turkey into Iran have not materialised and investors have rewarded Erdogan’s pragmatism.
His brief stay in prison for Islamist agitation when he was mayor of Istanbul came during his more ardent days.
But despite this success story there are concerns about Turkey’s future.
Critics accuse Erdogan of showing authoritarian tendencies and say he has accumulated too much power. Some fret a two-thirds AK majority would allow Erdogan to pass unilateral constitutional changes and give free rein to a man known for disliking dissent and used to having his way.
The weakness of opposition parties, their continued disarray following the 2002 rout that first brought AK to power, only adds to the impression of Erdogan’s complete domination.
If elected, Erdogan would not be allowed to run for a fourth term. But campaign materials intimate that he plans to remain on the political scene well beyond then; in posters and brochures he strikes an unsmiling, paternal pose reminiscent of Turkey’s revered founder Ataturk, and uses the slogan « Objective 2023 » — the 100th anniversary of Turkey’s foundation.
« Turkey is a more self-confident country with high growth, a banking sector and public finances looking good, with a consumer and housing boom, and young demographics, but there is clearly a concern about concentration of power, » Timothy Ash, a London-based analyst from Royal Bank of Scotland, told Reuters.
STREETS OF KASIMPASA
The son of a boat captain from the Black Sea, Erdogan migrated as a child to Istanbul, where biographers say he sold bread rolls and lemonade to help pay for his religious school.
Biographers say Erdogan’s combative and populist traits can be traced to the idiosyncracies of Kasimpasa, an old Istanbul neighbourhood made up of workers from the countryside and shopkeepers, where men take pride in their swaggering ways.
In Kasimpasa’s steep, narrow streets, Erdogan is still seen as one of them. Tea houses and shops display his portraits, some on the campaign trail and others dressed in soccer attire from his days as a semi-professional player, and neighbours speak respectfully of « Basbakanimiz » (our prime minister).
« He makes us feel proud, » said Adnan Savas, 45, who runs a kebab shop. « You can come fom Kasimpasa and become a prime minister so he encourages our children to work hard. You can be a good Muslim, preserve your values, and be very successful. »
A Reuters reporter who wandered into Kasimpasa one recent afternoon witnessed a shooting in broad daylight: A crowd gathered around a man lying wounded on the ground as police chased down and arrested his assailant.
« We are used to it: stabbings, fist-fights, shootings. People from Kasimpasa are actually very good inside, but they happen to be quick-tempered, » said waiter Elif Gorgulu.
« They are very protective of their honour and can’t take insults calmly. You have to watch your back around here. »
« POLITICAL ANIMAL »
Although he is a divisive figure, even Erdogan’s most militant enemies would contend he is force to be reckoned with.
Microphone in hand and pacing the stage at rallies of enthusiastic supporters, Erdogan knows how to work a crowd.
He quotes local religious philosophers, slams his enemies as « dark forces » resisting change, lists public works completed under his government and adorns his speeches with streetwise vernacular the secular elite in the capital Ankara frowns upon.
Lately, he has been reciting the lyrics of a popular Turkish folk song to frenzied audiences who roar the words back to him as if in a declaration of love.
« We walked together on this path, we got wet together under this rain, now whenever I listen to a song, everything reminds me of you, » Erdogan and the crowd chant at each other.
« He is a political animal, but the drawback is that he has become the unique decision maker in the country, » said Cengiz Aktar, a professor at Istanbul’s Bahcesehir University.
« The presidential system looks like a very autocratic idea. He would like to consolidate his power with more power, but without checks and balances. Turkey might face serious challenges in the future if we go down that path. »
Many Turks respect Erdogan for restoring stability in a country plagued by decades of chaotic coalitions, coups and failed international financial bailouts, and for giving them confidence in their country.
« He is still in a way the soccer player from Kasimpasa and that is part of Turkey’s success. His story is that upward mobility can happen in Turkey, » Barkey said.
Reuters, le 9 juin 2011 à 08h01 GMT
Islamic trade finance seen lifting growth of sector
* Islamic trade finance may grab 20 pct of OIC trade finance
* Islamic finance innovations aid growth in industry
* Asia-Middle East trade flows to lift Islamic trade finance
By Shaheen Pasha
DUBAI, June 9 (Reuters) – Islamic trade finance has benefitted from shifting preferences towards Sharia-compliant banking and could serve as one of the key growth drivers to help the nearly $1 trillion Islamic finance industry double in size.
The global Islamic finance industry, which has been growing between 15 to 20 percent a year, is widely expected to reach $2 trillion in the next three to five years.
While Islamic banking and Islamic bonds, or sukuk, are expected to lead growth, bankers say Islamic trade finance could serve as the dark horse emerging to propel the industry further.
Trade finance, the lifeblood of global commerce, underpins 60-80 percent of the $12-13 trillion trade in global merchandise and practitioners say it is safer than other forms of lending.
Total trade finance among the 57 members of the Organization of the Islamic Conference, which includes Saudi Arabia, Malaysia and Turkey, is expected to reach $4 trillion by 2012, said Mohamad Nedal Alchaar, secretary-general of the Accounting & Auditing Organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI).
« (Islamic finance) could tap 20 percent of the total trading financing, that’s very reasonable, » Alchaar said, adding that while the current Islamic trade finance market remains fragmented and non-competitive, there has been a shift towards pushing trade finance among Islamic practitioners.
Part of the increased interest in Islamic trade finance is that the Islamic finance industry, which prohibits interest, has matured and can provide complicated instruments, such as Sharia-compliant hedging products to protect trade transactions, said Yakub Bobat, global head of HSBC Amanah commercial banking.
« If you don’t have access to Islamic hedging, there will be a currency conversion impact. In the absence of those solutions, people go for conventional, » Bobat said. « But the proposition is now complete and you can now use Islamic hedges for trade transactions. »
Bobat said such innovations in the industry will help persuade people inclined toward Sharia-compliant business to opt for Islamic trade finance over conventional forms.
In Islamic trade finance, a bank will provide a letter of credit, guaranteeing import payments using its own funds, for a client based on sharing the profit from the sale of the item.
But some banks are still wary of providing Islamic trade finance services, citing it as more costly and time consuming.
In addition, some see little difference between conventional and Islamic trade finance as both are fee-based products, resulting in lower demand for the Islamic product.
Changing that view will be key for the industry, said Shabir Randeree, chairman of the European Islamic Investment Bank.
EAST-EAST TRADE FLOWS GROW
« There is a very compelling reason to promote this product given that the returns of trade financing can be very attractive, much more than real estate financing, for example, » he said. « Providers of this product have not been as aggressive in promoting it. »
But with increasing cross-border trade among Asian and Middle Eastern countries, demand for more Sharia-compliant financing from Muslims is still expected to increase.
Asia to Middle East trade flows more than doubled between 2005 and 2008, according to the World Trade Organization.
« If I compare three years back, volumes have gone up overall in the Islamic trade finance market, » said Ghazanfar Naqvi, managing director, Islamic origination and client coverage at Standard Chartered Saadiq.
« It’s a function of more awareness and more offerings. Today we are seeing customer preference changing and trade finance is a key component of growth in Islamic finance. »
Naqvi said it was difficult to pin down tangible global figures for Islamic trade finance as the majority of deals are not public transactions.
The International Islamic Trade Finance Corp. (ITFC), an independent entity within the Islamic Development Bank, said in its annual report that it approved $2.17 billion in Islamic trade finance transactions at the end of 2009.
That grew to around $2.55 billion in 2010, with a majority of transactions taking place in OIC member nations.
HSBC Amanah’s Bobat said Islamic trade finance will be a significant contributor to growth in Islamic finance but the industry will have to look beyond asset finance.
« The industry today is pretty much focused on asset finance and it needs to have the ability to capitalise on trade, » he said. « (Islamic trade finance) should be as much bread and butter business as it is for conventional trade flows. »
Les révolutions arabes et la désoccidentalisation du monde
Les journées fatidiques qui ont vu en Tunisie, la chute d’un dictateur protégé et soutenu par l’Occident, marquent une nouvelle étape dans les relations entre le Nord et le Sud. Européens et Américains ont construit leurs alliances avec des régimes arabes qui, les uns après les autres sont menacés ou en voie de disparition. De cette nouvelle donne on peut d’ores et déjà tirer deux enseignements : Les bouleversements en cours marque la fin de l’hégémonie américaine dans la région, née de la crie de Suez en 1956. Ensuite elle nous rappelle, pour ceux qui doutaient encore, que l’histoire continue et qu’il n’y a pas de déterminisme culturel. Les jeunes chômeurs de Casablanca, les classes moyennes urbanisées du Caire ou les paysans yéménites, expriment la même revendication. Non seulement ils sont revenus dans l’Histoire, mais ils l’ont écrite. Avec leurs référents culturels, leurs slogans (« dégage ») et une farouche détermination politique. Le fil d’Ariane Ce vaste mouvement a rassemblé des couches sociales très différentes, animées par des intérêts, parfois divergents, mais agitées par des idées si familières à nos élites germanopratines. Qu’elles en restèrent sans voix. Ces mobilisations auraient pu sonner comme un hommage, au Vieux Continent, à ses valeurs, à ses principes. Le peuple mobilisé, le peuple rassemblé, le peuple libéré, un petit air de 1789… La France, refuse l’obstacle, elle n’a joué aucun rôle positif, elle n’est plus au centre du jeu. L’histoire retiendra que c’est à Tunis que s’est brisé le fil d’Ariane qui relie, depuis les conquêtes coloniales, le Maghreb à l’Europe. Toutefois il convient de souligner, que ces révolutions ne se font ni avec l’Occident, ni contre lui, signe d’un recul de son influence et de son déclin face à l’émergence de la puissance chinoise. Au Maghreb comme au Moyen orient, en Afrique, comme en Asie du sud. Américains et Européens doivent composer avec une Chine conquérante Les trois Grands La Chine, qui n’a jamais eu de vocation expansionniste, impose plus qu’elle ne négocie sa place. Elle propose une vision désidéologisée de la mondialisation. La Chine ne vend pas de modèle culturel, elle assure sa position pour le demi-siècle à venir. Un nouvel ordre mondial prend forme sous nos yeux, les Empires issus des guerres coloniales du 19è siècle sont affaiblis, mais ils ne disparaîtront pas. Les Etats-Unis sous la férule de Barak Obama tentent de redéfinir une doctrine diplomatique. L’Inde se cherche un rôle, mais ne semble pas avoir d’appétit stratégique. Ce sont trois grands pôles géopolitiques qui émergent : Etats-Unis, Union Européenne et Chine. La Russie vaste pays en voie de dépeuplement, vit dans le souvenir de la puissance soviétique, sans avoir pu, depuis la dislocation de l’URSS, définir un projet viable. La géopolitique du XXIè siècle ressemble au 1984 de George Orwell , si ce n’est que le découpage (Océania, Eurasia et Eastasia) est ici remplacé par un découpage Amérique, Europe et Chine. Pékin à la manoeuvre Dans le monde entier Pékin déploie ses ingénieurs, ses hommes d’affaires, ses architectes ou ses ouvriers. En Afrique elle garantie son approvisionnement énergétique et réalise d’importants investissements dans le secteur de la finance. En Amérique latine, au Canada, dans les Caraïbes, la Chine conclut des accords commerciaux et planifie sa sécurité alimentaire. Si les économistes s’accordent à admettre que l’Europe constitue une attraction, qui attire dans son orbite des pays périphériques, elle reste politiquement très divisée. Les Etats-Unis projette l’image de l » « Empire du Chaos » , et la période Bush n’a pas contribué à combler le fossé. Dans le vaste marché géopolitique du siècle qui commence, ce sont les blocs régionaux, organisés ou en voie de l’être (Asie centrale, Afrique australe, Asie du sud, Moyen orient, Maghreb), qui détermineront l’influence de chacun des « Trois Grands ». Ni la Chine, ni l’Union européenne ne reprendront le rôle de super-puissance des Etats-Unis. Les trois puissances s’affronteront pour étendre leur influence. In fine dans ce vaste mouvement de redistribution géopolitique, c’es la Chine que l’histoire replace au milieu d’un nouveau jeu planétaire. Les Tunisiens ont ouvert une brèche, ils ont montré une voie, elle n’est pas exclusive. L’Occident a mal interprété les aspirations populaires arabes. Une antienne marxiste assure que « la pratique est l’unique critère de vérification de la vérité ». Les nouvelles relations internationales qui se dessinent, ne peuvent déroger à ce principe.
(Source : «rue89 », le 9 juin 2011)
Révolutions arabes et tourisme sexuel
Par Pierre Vermeren, publié le 09/06/2011 à 10:41 AFP ABDELHAK SENNA
Le « printemps arabe » est une insurrection pour la dignité. Au nom de cette dernière, l’historien du Maghreb Pierre Vermeren* estime qu’il faut aussi dénoncer des affaires de moeurs et des pratiques trop longtemps impunies.
A l’heure où l’affaire DSK défraie la chronique, il est utile de rappeler le lien entre des événements qui n’ont, a priori, rien à voir : le « printemps arabe » et le tourisme sexuel. Pourtant, un fil ténu les unit.
Le « printemps arabe » est une insurrection contre le mépris et l’humiliation, la fameuse hogra maghrébine. Le soulèvement démocratique observé d’un bout à l’autre du monde arabe dénonce la violence contre les faibles, l’injustice, le mépris, la corruption, le népotisme. Or c’est en Egypte et en Tunisie, les deux plus grandes destinations touristiques de la région, qu’il a été à la fois le plus précoce et le plus abouti. Et c’est à Marrakech qu’un attentat a délibérément ciblé en avril des touristes européens. Est-ce fortuit ?
Dès l’époque coloniale, l’Afrique du Nord était terre d’élection pour les amours viriles, alors criminalisées en Europe
Ces pays sont classés par l’ONU sur la liste des destinations du tourisme sexuel. Dès l’époque coloniale, l’Afrique du Nord était terre d’élection pour les amours viriles, alors criminalisées en Europe; de nos jours, certains Occidentaux et de riches émirs du Golfe profitent de cet espace de tolérance.
Les dirigeants avisés du Sud et leurs services de sécurité assurent leurs hôtes de toute la discrétion nécessaire, dans l’espoir de contreparties futures
Car les affaires de moeurs sont aussi politiques et financières. Les dirigeants avisés du Sud et leurs services de sécurité assurent leurs hôtes de toute la discrétion nécessaire, dans l’espoir de contreparties futures. Ce n’est pas au Caire, à Djerba ou à Marrakech que la police risque de vous sortir d’un avion en partance pour Paris ! Bien avant Luc Ferry, de nombreux livres et échos de presse ont rapporté les frasques d’hommes politiques français. Tel ministre fait ainsi scandale dans un grand hôtel du Maroc quand sa compagne découvre son inconduite. La passion nationale pour les riads marocains et les villas tunisiennes n’est pas due qu’à l’amour du tagine et des bricks. Tout cela est discrètement su et tu. Or, avec la pédophilie, c’est de crime dont il s’agit.
Parties fines à l’abri de certains riads
A Marrakech ou ailleurs, des parties fines se déroulent à l’abri de certains riads, sous le regard des autorités, et grâce à l’abondance d’une main-d’oeuvre servile. C’est ici que s’opère la jonction avec le « printemps arabe ». Insurrection pour la dignité, il rejette aussi le cynisme des autorités dans ce domaine. Et refuse l’impunité d’élites européennes ou arabes qui s’adonnent à leur bon plaisir… « Sur le Maroc, on est gênés, ils nous tiennent », déclarait au Monde un diplomate français en février 2011.
L’affaire DSK a réveillé la vigilance de l’opinion pour les délits sexuels. Ils ne sont pourtant pas nouveaux. La pédophilie au-delà des frontières, a, par deux fois, défrayé la chronique en 2010, mettant en cause un ministre (Frédéric Mitterrand) – dans un livre – et un cinéaste (Roman Polanski) – dans un pays où la justice juge les crimes. Mais, quand l’affaire frappe nos voisins du Sud, un grand rideau tombe sur la réalité. Il y a quelques années, j’ai été contacté par une journaliste d’un grand quotidien. Un Français très puissant était dans de vilains draps, un article sur la pédophilie au Maroc s’imposait selon elle. Mais ordre de la rédaction: silence absolu.
Il serait détestable que l’Afrique du Nord demeure un lieu de quiétude pour le tourisme sexuel. Le tremblement de terre provoqué par l’affaire DSK pourrait ouvrir la voie à une normalisation. Il s’agirait là d’une autre révolution, aussi bienvenue que le réveil des peuples arabes et berbères.
(Source: “lexpress.fr” le 9 juin 2011)
Cameron défend les « valeurs traditionnelles » contre l’islam radical
08.06.2011 | 16:34 Par Tristan de Bourbon (Londres)
Le gouvernement britannique a durci son discours sur les questions de sécurité, sans hésiter à jouer sur le registre de la peur. Les parallèles entre extrémisme religieux, Islam et immigration illégale, engendre un certain malaise dans les rangs même du parti conservateur. La ministre de l’Intérieur britannique, Theresa May, durcit son discours et sa politique nationale vis-à-vis des immigrés et de l’extrémisme religieux.
Stopper l’immigration illégale pour les JO
Lundi, la ministre a eu une journée très chargée. Le matin, visite à Calais avec son homologue français Claude Guéant. L’entente cordiale était de mise. Les deux ministres se sont félicité qu’à la suite des opérations menées conjointement entre les deux pays, le nombre d’illégaux tentant d’entrer au Royaume-Uni depuis le port français aurait baissé de 70%.
Nous avons une cause commune pour nous assurer que nous stopperons l’immigration illégale et que l’accès aux Jeux Olympiques est sûr ». Le gouvernement britannique joue depuis plusieurs mois sur la crainte d’une vague migratoire en provenance des pays touchés par la révolution arabe, et notamment sur la délivrance à plusieurs « centaines de milliers de Tunisiens » d’un permis de voyage temporaire des autorités italiennes. La ministre a ensuite critiqué le laisser-faire des universités face à la montée des extrémismes religieux, faisant référence à l’attentat raté du vol Amsterdam-Detroit par un jeune Nigerian, ancien étudiant de la prestigieuse University College of London (UCL), en décembre 2009. Je ne crois pas qu’elles [les universités] aient suffisamment voulu reconnaître ce qui pouvait arriver sur leur campus et la radicalisation qui peut y avoir lieu ».
Anti-terrorisme renforcé
Nouvelle offensive le lendemain, mardi, lors de la publication par le Parlement d’une mise à jour de la Stratégie Prevent, lancée après les attentats de Londres du 7 juillet 2005 pour arrêter la progression de l’extrémisme et du terroriste dans le pays.
Première mesure : les organisations extrémistes qui prônent un discours anti-gouvernemental/anti-occidental pouvaient jusqu’alors recevoir des subventions gouvernementales – tant qu’elles n’appelaient pas à l’action terroriste. Elles ne toucheront désormais plus rien aussi longtemps qu’elles « tiendront des vues extrêmes ou soutiendront des activités liées de quelque manière que ce soit au terrorisme » et qu’elles ne « reflèteront pas les valeurs britanniques traditionnelles ».
Une vingtaine d’organisations qui prônent l’instauration de la charia (la loi islamique) pourraient perdre le soutien de l’État.
Cette idée découle directement du discours du mois d’avril de David Cameron sur l’échec du multiculturalisme : il avait parlé de « gens qui peuvent rejeter la violence mais acceptent certains points de vue extrémistes, notamment ceux qui ont une réelle hostilité envers les démocraties occidentales et les valeurs libérales », avant de demander :
Donneriez-vous à un parti d’extrême droite des fonds publics s’ils promettent d’aider des jeunes hommes blancs à s’éloigner du terrorisme fasciste ? Evidemment non ! »
Deuxième mesure : une importante partie des 63 millions de livres sterling (72 millions d’euros) utilisés chaque année pour aider les actions anti-terroristes à l’étranger servira à combattre la radicalisation dans les prisons britanniques et à suivre les prisonniers libérés mais suspectés d’extrémisme. Un nouvel axe stratégique visant à toucher, comme dans les universités, les prosélytes là où ils sont supposés être particulièrement efficaces.
Une stigmatisation des musulmans
Si le gouvernement ne cite jamais explicitement les musulmans, prenant au contraire comme exemple « l’extrême droite blanche » pour ne pas être taxé de racisme, ces décisions interpellent certains d’entre eux, comme Azad Ali, le président du Forum sécuritaire musulman, conseiller du précédent gouvernement sur l’extrémisme.
Tout le monde est heureux d’aider à attraper les criminels qui veulent perpétuer des crimes, même la communauté musulmane. Mais il s’agit bien là de plus en plus d’une surveillance de la pensée et des idées des gens. Qu’est-ce que l’extrémisme ? Nous parlons de la communauté musulmane en particulier, soyons honnêtes, à travers du prisme de la sécurité. Pourquoi ? »
De son côté, Haras Rafiq, le directeur du centre d’étude anti-extrémisme Centri, estime qu’il est normal que les autorités « doivent construire un critère qui établit quelle organisation a des idées extrémistes, laquelle n’en a pas, et s’assurer que les groupes extrémistes ne reçoivent pas de fonds de groupes qui reçoivent des subventions ».
Le débat agite également le parti conservateur lui-même : Sayeeda Hussain Warsi, sa vice-présidente, serait totalement opposée à cette nouvelle politique, mais aurait accepté de ne pas évoquer publiquement son désaccord. http://fr.myeurop.info/2011/06/08/cameron-defend-les-valeurs-traditionnelles-contre-l-islam-radical-2669
Les Russes découvrent avec incrédulité les origines juives de Lénine
Le leader de la révolution pourrait perdre son mausolée de la place Rouge et le soutien des nostalgiques du soviétisme, dont beaucoup véhiculent un antisémitisme latent
Emmanuel Grynszpan Moscou
Les archives du KGB concernant les origines ethniques du premier chef d’Etat soviétique ont été pour la première fois exposées au public russe la semaine dernière. Une importante exposition consacrée à Vladimir Ilitch Oulianov (le vrai nom de Lénine) au Musée historique de l’Etat révèle que son grand-père maternel était un juif converti. L’information n’a rien d’anecdotique dans un pays où l’antisémitisme d’Etat fut de règle pendant plusieurs décennies. Le régime soviétique, à partir du début des années1930, a mené sous l’impulsion de Staline une politique violemment discriminatoire à l’égard de ses citoyens d’origine juive.
Né en 1870, Lénine se définissait simplement comme «russe» d’un point de vue ethnique. Sa biographie officielle mentionne seulement des origines russe, allemande et suédoise. Mais une des pièces maîtresses de l’exposition écorne ce mythe. Une lettre à Staline écrite en 1932 (six ans après la mort de Lénine) par sa sœur aînée Anna Oulianova révèle que leur grand-père maternel «venait d’une famille juive pauvre, et qu’il était, d’après son certificat de baptême, le fils de Moses Blank», né à Jitomir, en Ukraine. Anna Oulianova souligne que son frère «a toujours eu une haute opinion des juifs», désapprouve «l’essor récent de l’antisémitisme, y compris parmi les communistes» et enjoint à Staline de faire connaître les origines juives de Lénine. «Ce serait une erreur que de cacher ce fait aux masses», conclut la lettre.
Staline répondit en ordonnant à Anna Oulianova de se taire. Quelques années plus tard, il liquidait physiquement tous les juifs parmi les meneurs de la révolution. Il préparait la déportation de toute la population juive d’URSS au fin fond de la Sibérie quand la mort l’a emporté en 1953.
Dans pratiquement toutes les villes de province, l’artère centrale se nomme «rue Lénine», celle-là même qui est couverte de magasins de luxe, de succursales bancaires et de tous les signes les plus tapageurs de la société capitaliste. Au milieu de toutes les places centrales (y compris en Biélorussie et en Ukraine) une haute statue du leader toise l’agitation commerçante. Le paradoxe Lénine ne s’arrête pas là. Il est révéré par la frange la plus dure des communistes russes, ceux qui sont nostalgiques du régime soviétique et imprégnés non d’internationalisme mais d’un stalinisme imprégné d’antisémitisme.
Le débat autour de sa personnalité s’est aujourd’hui cristallisé autour de sa momie, toujours exposée à l’intérieur du mausolée de la place Rouge, à Moscou. Chaque citoyen soviétique devait faire son «pèlerinage» auprès du communiste sanctifié. Désormais, le débat fait rage entre les communistes, qui veulent voir le culte se perpétuer indéfiniment, et les orthodoxes, qui abhorrent le destructeur du tsarisme et l’homme d’Etat qui a fait de l’athéisme un pilier de l’idéologie officielle. Ces derniers, comme beaucoup de Russes ordinaires, souhaitent que l’homme soit enterré, avec ou sans les honneurs réservés à un homme d’Etat.
Les Russes entrés dans la vie active après la chute du communisme ont souvent une perception tout aussi ambivalente du révolutionnaire: «Grand-père Lénine était un peu comme un Père Noël pour les enfants soviétiques», se souvient avec nostalgie Daria Beliaeva, une analyste bancaire âgée d’une trentaine d’années. «Mais j’ai appris plus tard qu’il avait été envoyé par les Allemands dans un train blindé pour provoquer la révolution en Russie et qu’il a fait détruire des centaines d’églises», désapprouve cette orthodoxe pratiquante. Daria n’est guère troublée d’apprendre que l’idole soviétique avait des origines juives. «Il y a du bon et du mauvais en lui. Il a marqué notre histoire. Maintenant il faut l’enterrer.»
Pour le politologue Boris Kagarlitski, un ancien dissident qui se revendique du léninisme, «le débat autour de la judéité ou non et de l’enterrement ou non de Lénine sert juste de prétexte au pouvoir pour détourner les esprits des vrais problèmes et enjeux de notre société».
L’exposition vient donc à point nommé, même si l’antisémitisme latent ne joue plus de rôle déterminant dans la grande politique russe. En revanche, elle pourrait jouer un mauvais tour au leader communiste, le privant d’une partie de ses défenseurs acharnés. Peut-être que les origines juives de Lénine hâteront sa mise en terre ou feront fleurir des étoiles de David sur d’innombrables statues auxquelles plus personne ne prête attention.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 7 juin 2011)