9 juin 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3304 du 09.06.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Slim Bagga: A  l’équipe de Tunisnews AFP: Méditerranée: un réseau de procureurs pour lutter contre la pollution AFP: Le Gouvernement algérien opposé à l’abolition de la peine de mort AFP: Affaire Mecili: l’enquête fragilisée par les rétractations d’un témoin Le Quotidien: Banque nationale des gênes : La Tunisie retrouve son blé perdu Le Monde: Après la mort d’Omar Bongo, la bataille de la succession est ouverte au Gabon

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

 

A  l’équipe de Tunisnews

Je suis fermement attaché à la liberté d’opinon et à la liberté d’informer. J’ai trouvé néanmoins surprenante la mise au point concernant un article que j’avais publié sur « Bakchich » et que vous aviez repris dans votre édition du 2 juin 2009. Le fait que vous demandiez des excuses « au Créateur » et à tous ceux auxquels cet article a « pu nuire ou léser » est une affaire qui vous concerne. Je n’ai pas l’habitude de juger des consciences des uns et de la ligne rouge que se fixent d’autres. Le fait aussi que vous l’enleviez de vos archives ne me gêne aucunement non plus. Mais votre propre commentaire recèle lui-même des allusions concernant la moralité dont je ferais preuve dans cet écrit. Dire que Sakhr Materi « ne peut pas se défendre » prête aussi à rire. Car, il était clairement exposé, écrit, réécrit que ce n’est pas la vie privée de Sakhr Materi qui nous intéresse, mais celle d’un homme et d’une famille qui, eux, sont vraiment sans défense et des victimes. Parler dans ces conditions de « preuves » est insensé quand tous les témoignages confirment la véracité de l’exposé et des faits. Eût-il été plus vrai de soutenir que Karim Ben Brahim est en prison pour ne pas avoir partagé le tapis de prière du Tartuffe Materi? Non!!! Cet homme est en prison pour les strictes raisons que j’ai présentées. D’autant qu’il n’est a priori pas l’ennemi de cette dictature. Il en est un fonctionnaire à Londres. La morale que vous invoquez ainsi que la déontologie deviennent immorales quand elles appellent à travestir les faits. Je m’étonne enfin qu’autant le bourreau bénéficie de votre compassion dans votre précision, autant la victime est absolument ignorée des principes du « Créateur » que vous invoquez, (principes qui condamnent fermement l’injustice et bien d’autres choses encore…) derrière lequel se cache une bien curieuse attitude, et j’espère pas un revirement dans l’attitude dite neutre de Tunisnews… Cordialement Slim Bagga

 

Méditerranée: un réseau de procureurs pour lutter contre la pollution

AFP / 09 juin 2009 17h32 MARSEILLE – Une trentaine de magistrats de neuf pays de la Méditerranée se sont réunis lundi et mardi à Marseille pour lancer un réseau inédit de procureurs et d’enquêteurs afin de mieux protéger cette mer vulnérable, a expliqué une responsable du ministère de la Justice à l’origine du projet soutenu par la Banque mondiale. « La pollution est transfrontalière, il faut qu’on s’unisse », a expliqué à l’AFP Françoise Baïssus, chef du bureau de la santé publique, du droit social et de l’environnement à la direction des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice. L’objectif est de « créer une plate-forme d’échange de bonnes pratiques, de formation et stages, d’informations sur les législations respectives et leurs évolutions, pour essayer d’harmoniser à terme les poursuites et les sanctions », a-t-elle poursuivi. Outre la France, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Liban, l’Egypte, Malte, l’Italie et l’Espagne étaient représentés ainsi qu’un organisme régional dépendant de l’ONU, le Rempec (Centre régional méditerranéen pour l’intervention d’urgence contre la pollution marine accidentelle) qui a son siège à Malte. Un relevé de conclusions sera soumis par les participants à leurs gouvernements mais le réseau peut débuter sans attendre d’être formalisé, à l’instar de celui qui existe déjà pour la mer du Nord, selon Mme Baïssus. Parmi les actions possibles, elle a cité la rédaction en commun par des procureurs et des enquêteurs d’un prototype de procès verbal de constatation d’infraction, même si les législations diffèrent. « Améliorer la qualité des procès verbaux, c’est améliorer la procédure, les poursuites et donc intimider un peu plus les délinquants », a-t-elle dit. « Notre but, c’est d’être opérationnel et surtout pas de créer une structure supplémentaire », a-t-elle insisté. Outre la Banque mondiale, « il s’agit d’intéresser d’autres bailleurs de fonds comme la Commission européenne », a-t-elle précisé, soulignant que la mission Union Pour la Méditerranée (UPM) soutenait l’initiative. La Méditerranée, mer semi-fermée où transite 28% du transport mondial d’hydrocarbures, est vulnérable malgré les conventions internationales censées la protéger comme la convention de Barcelone ou la convention Marpol.


Le Gouvernement algérien opposé à l’abolition de la peine de mort

 
Associated Press, le 9 juin 2009 à 15h05 par Aomar Ouali ALGER (AP) — Le Gouvernement algérien a rejeté la proposition d’abolition de la peine de mort en avançant des considérations sécuritaires liées en particulier à la lutte contre le terrorisme islamiste et le crime organisé, a appris mardi l’Associated Press. la peine capitale est toutefois suspendue de fait en Algérie, la dernière exécution remontant à 1993. Tout en laissant une porte ouverte pour l’avenir, le gouvernement algérien justifie son rejet de la proposition faite en février dernier par le député du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie; parti laïque) Ali Brahimi, dans la réponse écrite du Premier ministre Ahmed Ouyahia au bureau de l’Assemblée. « La poursuite de la lutte contre le terrorisme rend nécessaire le maintien de la peine de mort. Au moment où l’Algérie s’est engagée aussi à combattre toutes les formes du crime organisé, cette abolition pourrait être interprétée comme un manque de fermeté et un aveu d’impuissance des pouvoirs publics », argumente le gouvernement. L’état d’esprit de « l’opinion publique qui ne peut accepter pour le moment l’abolition de la peine de mort » est également mis en avant dans l’argumentaire du gouvernement, qui considère « la peine de mort comme une arme dissuasive contre le terrorisme et le crime organisé ». La réponse aux députés fait référence aux multiples amendements portés ces dernières années au Code pénal, mentionnant notamment la substitution de l’emprisonnement à perpétuité à la peine de mort pour des crimes en rapport avec « la corruption financière et administrative ». En tranchant de la sorte sur ce dossier, qui a donné lieu en février à une vive polémique, par presse interposée, entre abolitionnistes laïques et islamistes, le gouvernement algérien se retrouve sur la même positions que ces derniers. Sur le front anti-abolition, l’association des Oulémas musulmans, dirigée par le cheikh Abderahmane Chibane, ancien ministre du culte dans les années 1980, a joué un rôle majeur, considérant la suppression de la peine de mort comme « une atteinte à l’esprit et à la lettre du Coran ». En février dernier, le député Brahimi avait présenté un plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort lors d’un séminaire organisé au Parlement. Il avait appuyé sa proposition sur des arguments philosophiques et les obligations de l’Algérie découlant des conventions internationales qu’elle a ratifiées. La peine de mort est suspendue de facto en Algérie, puisque la dernière exécution remonte à 1993. Trois islamistes auteurs de l’attentat de l’aéroport d’Alger, qui avait fait alors des dizaines de morts, avaient alors été passés par les armes.  

Affaire Mecili: l’enquête fragilisée par les rétractations d’un témoin

AFP, le 9 juin 2009 à 15h32 Par Mathieu FOULKES PARIS, 9 juin 2009 (AFP) – Le principal accusateur d’un haut diplomate algérien soupçonné d’avoir commandité l’assassinat de l’opposant Ali Mecili en 1987 à Paris est en partie revenu sur ses déclarations, fragilisant ainsi un dossier qui perturbe les relations franco-algériennes depuis près d’un an. Plus de vingt ans après l’assassinat de l’avocat algérien dans le centre de Paris, cette affaire avait connu un rebondissement avec l’interpellation à Marseille (sud-est), le 14 août 2008, de Mohamed Ziane Hasseni, chef du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères. Visé par un mandat d’arrêt international, M. Hasseni était désigné par un ancien officier des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, réfugié en Allemagne, comme le commanditaire de l’assassinat de Mecili, avocat de 47 ans exilé en France depuis 1965. Un ordre de mission trouvé lors d’une perquisition chez le tueur présumé, Abdelmalek Amellou, était signé d’un certain capitaine Rachid Hassani. Samraoui prétendait que ce capitaine Hassani, commanditaire supposé de l’assassinat, n’était autre que M. Hasseni. Les deux hommes ont été confrontés le 4 juin durant toute une journée par visio-conférence, M. Hasseni se trouvant dans le cabinet du juge d’instruction Alain Philibeaux à Paris et M. Samraoui en Allemagne, où il a obtenu l’asile politique en 1996. « Cela s’est plutôt bien passé, M. Samraoui a particulièrement nuancé ses accusations », a indiqué mardi à l’AFP l’avocat de M. Hasseni, Me Jean-Louis Pelletier. « Cette confrontation, au cours de laquelle les deux hommes ont pu s’exprimer librement même si elle s’est passée par l’intermédiaire d’un écran de télévision, est venue conforter les éléments biographiques que nous avons fournis depuis plusieurs mois et qui montrent que M. Hasseni n’est pas la bonne personne », a fait valoir l’avocat. Le diplomate avait été inculpé pour complicité d’assassinat et placé sous un contrôle judiciaire qui lui a un temps imposé de rester en France. Cette inculpation de M. Hasseni, qui affirme depuis le début être victime d’une homonymie, avait provoqué l’ire d’Alger, « indigné » par le sort réservé à son diplomate. L’avocat de la famille Mecili, Me Antoine Comte, qui a assisté à la confrontation, a lui aussi noté que M. Samraoui avait « pas mal reculé dans ses certitudes ». « Il est moins affirmatif quant à la participation de M. Hasseni, il a quelques doutes », note Me Comte. Celui-ci relève toutefois que M. Samraoui a envoyé au juge, avant la confrontation, une lettre faisant état de « menaces » s’il ne se rétractait pas. Il disposerait également d’enregistrements de menaces reçues par téléphone. « Je suis obligé de mettre en parallèle ce revirement et ces tentatives d’intimidation présumées, peut-être issues des services algériens », explique M. Comte. L’avocat de la veuve d’Ali Mecili admet cependant que l’évolution des déclarations de Samraoui est de nature à « déboucher, peut-être, sur une modification de la situation de Hasseni ». Me Pelletier pourrait d’ailleurs déposer dans les prochaines semaines une « requête aux fins de non-lieu » concernant son client.  


Vie des partis: P.S.L : L’organisation féminine en Côte d’Ivoire

L’organisation  féminine du Parti Social Libéral (PSL) participera début juillet 2009, à la réunion de la Libérale Africaine  qui se tiendra en Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, une source proche du parti indique  contrairement aux autres  partis de l’opposition, le PSL  n’a pas  rencontré de difficultés  pour le choix des têtes de listes pour les législatives d’octobre 2009.

• Préparatifs des partis pour les élections

On a remarqué ces derniers temps que la plupart des secrétaires généraux des partis de l’opposition ont intensifié leurs activités  dans les régions.

Leurs objectifs  est d’élargir  la base de leurs partis  respectifs pour mieux se préparer aux élections législatives et pour certains d’entre eux, présidentielle.

 

N.S

(Source: « Le temps » (Quotidien- Tunisie) le 9 juin 2009)


 

L’année des moustiques

Par Hatem Belhaj      mardi 09 juin 2009

Cette année, nous avons eu un très bon hiver,  long et pluvieux. Pas de printemps, presque mais, une excellente saison des pluies.  Juste après, c’est le soleil au quotidien. Les quelques mares et surfaces  non encore asséchées ont contribué à la natalité grandissante  des moustiques, cet été.

En effet,  le baby boom est partout. Quartiers chics   comme quartiers chocs, personne n’échappe à ces petites bestioles tenaces. Seules les moustiquaires limitent leurs assauts. Personne ne peut laisser, ne serait-ce qu’un  fenestron ouvert.

Même les  voitures souffrent des moustiques. Sur le pare-brise, dans  les bouches  d’aération, sur le radiateur – et surtout – dans  l’habitacle même. Inutile de sortir l’avant-bras dehors,   une vitre baissée  peut encourager  une smala de moustiques à profiter  de votre intérieur cuir…

(Source: (« Le temps » (Quotidien- Tunisie) le 9 juin 2009)


Banque nationale des gênes : La Tunisie retrouve son blé perdu

La Tunisie parvient à rapatrier 1650 espèces de blé et d’orge dont certaines ont disparu depuis 106 ans.

Tunis-Le Quotidien Quand on apprend que des variétés de céréales aussi importantes, disparues depuis plus d’un siècle, pousseront de nouveau en Tunisie, il faut saluer le ou les auteurs d’une telle prouesse. En effet, le rapatriement de 1650 espèces de blé et d’orge d’origine tunisienne- car c’est important de la mentionner – est l’œuvre de la Banque nationale des gênes. Mieux encore, sans la BNG, il serait tout simplement impossible à la Tunisie de reprendre possession de ces variétés de céréales qui lui appartenaient. C’est bien ce que M. Mnaouer Jammali, PDG de la BNG a voulu faire comprendre aux journalistes qui ont participé à la visite de presse organisée, hier, dans les locaux de cet établissement fondé en 2007. M. Jemmali manifestement  fier des résultats de son institution après deux années de service, a accompagné les journalistes dans le « show-room » de la BNG où il a fait la présentation d’innombrables variétés de céréales et de fourrages. Dans ce sens M. Jemmali a noté que la BNG ne peut que se féliciter d’avoir constitué, un an et demi d’activité, un réservoir génétique aussi riche, à même de susciter aujourd’hui la convoitise de beaucoup d’institutions étrangères. Les experts étrangers qui viennent régulièrement visiter la BNG expriment leur grande surprise de découvrir que la Tunisie dispose d’une telle richesse génétique, assure le PDG de la BNG. En deux ans, cette institution jouit déjà d’une  bonne réputation internationale. M. Mnaouer Jammali considère même qu’il aurait été difficille sans la BNG, voire impossible, de reprendre possession des variétés de céréales qui lui ont toujours appartenu avant de disparaître, suite à leur expatriation vers d’autres horizons. La Tunisie dispose désormais d’une structure étatique qui est la BNG qui dispose de toutes les qualifications et les prérogatives pour traiter avec ses pairs étrangers. Ce statut a permis à la Tunisie de récupérer beaucoup de variétés génétiques disparues il y a longtemps. A ce sujet, le responsable a annoncé la plus récente opération de rapatriement réalisée en 2009. Il s’agit de 1650 variétés de céréales qui sont de retour au pays après -tenez vous-106 ans de disparition. Ces variétés ont été rapatriées respectivement de Syrie (1000 espèces récupérées du Centre International de Recherche Agronomique Sur les Régions Arides) et des Etats-Unis d’Amérique (650 variétés).

H.G.

(Source: « Le Quotidien » (Quotidien –Tunisie) le 9 juin 2009)


 

Après la mort d’Omar Bongo, la bataille de la succession est ouverte au Gabon

 
Délicate, voire périlleuse, la question de la succession d’un homme ayant régné sans partage pendant quarante et un ans sur un pays-clé du continent africain est posée, après la mort, à Barcelone, du président gabonais, Omar Bongo, annoncée lundi 8 juin. L’événement apparaît comme un défi pour la France, qui, en 1967, a placé au pouvoir Omar Bongo – alors prénommé Albert-Bernard – et l’a soutenu contre vents et marées sous les six présidents de la Ve République.

 

 

 

L’exécutif français, qui a longtemps considéré le Gabon, riche de son pétrole et de son uranium, comme une lointaine possession, saura-t-il trouver la juste distance dans la bataille pour l’héritage du « doyen de l’Afrique » qui fait rage en coulisses ? Après le lourd passif accumulé dans de sanglantes successions en Côte d’Ivoire ou au Togo, le rôle de l’ancienne puissance coloniale apparaît central dans l’équation lourde d’inconnues de l’après-Bongo.

Les conditions de l’annonce du décès du président gabonais et la minicrise diplomatique qu’elles ont suscitée entre Libreville et Paris illustrent la difficulté de l’exercice. Furieuses que la nouvelle de la mort ait été annoncée dimanche soir par des médias français, les autorités gabonaises ont convoqué, lundi, l’ambassadeur de France à Libreville pour protester contre ces « dérives ». Pour atténuer le choc provoqué par ce court-circuit, Paris et Libreville ont d’abord multiplié les démentis. « Vous imaginez que la France annonce la mort d’Angela Merkel ! », expliquait lundi soir un haut diplomate.

Niée en termes péremptoires à 10 heures – « il est vivant et va bien » -, la mort d’Omar Bongo, survenue officiellement à 14 h 02, a finalement été annoncé peu après 17 heures dans un message écrit diffusé à Barcelone par le premier ministre gabonais. Le décès survient un mois après que le chef de l’Etat gabonais eût « suspendu momentanément » ses activités, officiellement pour prendre le deuil de son épouse.

A Libreville, la stupeur teintée de crainte domine depuis lundi. Les débits de boisson ont été fermés et les attroupements interdits « jusqu’à nouvel ordre ». L’armée et la police ont renforcé leur présence, en particulier devant le siège de la télévision publique. Les frontières ont été fermées et un deuil de trente jours décrété. S’exprimant à la télévision en tant que « membre de la famille » et non comme ministre de la défense, Ali Ben Bongo, fils aîné du président décédé, a, lundi soir, « appelé au calme et à la sérénité des coeurs et au recueillement afin de préserver l’unité et la paix si chères à notre regretté père ». Un peu plus tard, son ministère annonçait « la mise en place de toutes les composantes des forces de défense sur tout l’ensemble du territoire ».

Ali Bongo, âgé de 49 ans et allié du ministre de l’intérieur, André Mba Obame, est, à l’évidence, candidat à la succession. Il a nommé des généraux à sa convenance et s’est fait élire vice-président du mouvement de son père, le Parti démocratique gabonais (PDG). Réputé moins proche de la France que sa soeur Pascaline, il a été reçu par Nicolas Sarkozy en décembre 2008. L’avocat Robert Bourgi, émissaire officieux du président français et proche du régime gabonais, soutient Ali Bongo, dont l’impopularité au Gabon est liée notamment à sa mauvaise maîtrise des langues locales.

L’un de ses concurrents pourrait être son propre beau-frère, ministre des affaires étrangères, compagnon de Pascaline Bongo, 52 ans, fille et directrice de cabinet du président défunt passée par l’ENA. Grande argentière du régime, « PDG de Bongo SA » selon un opposant, Pascaline est considérée comme l’avocate des grandes entreprises françaises implantées au Gabon. Elle détiendrait la clé de la fortune, probablement immense mais très disputée, de son père.

La rivalité entre ces deux enfants d’Omar Bongo pourrait être compliquée par le jeu du général Idriss Ngari, ministre de la santé, qui disposerait de soutiens dans l’armée. Les caciques du PDG, l’ancien parti unique, pourraient faire entendre leur voix, de même que les opposants modérés tels Pierre Mamboundou, chef de l’Union du peuple gabonais (UPG), et Zacharie Myboto, ancien proche d’Omar Bongo. Le discret Jean Ping, ex-époux de Pascaline Bongo et actuel président de la commission de l’Union africaine, ne devrait pas non plus rester inactif.

En vertu de la Constitution, l’intérim devrait revenir à la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, jusqu’à une élection à organiser dans les quarante-cinq jours. Mais le caractère inédit de la situation, en près d’un demi-siècle d’indépendance, fait craindre un scénario moins policé. « Le Gabon est à la croisée des chemins entre respect de la Constitution et guerre civile », estime Bruno Ben Moubamba, porte-parole de l’association Acteurs libres de la société civile gabonaise. Franco-Gabonais proche des plaignants dans l’affaire des « biens mal acquis », il ne cache pas non plus son ambition politique et appelle la France à s’opposer à « une conspiration visant à imposer une succession dynastique ».

Cette ambivalence, qui conduit la plupart des acteurs politiques gabonais à réclamer la protection de la France tout en dénonçant son emprise sur le « système Bongo », ne simplifie pas le rôle de Paris.

« Les Gabonais vont devoir réaliser qu’ils ont changé de monde et d’époque. Ils avaient la quiétude d’esprit liée à la stabilité d’une personne. Ils vont devoir désormais s’appuyer sur des institutions, commente un responsable de l’exécutif français. La France ne se mêlera pas du gouvernement gabonais. »

L’accord de défense, qui permet à la France de participer au maintien de l’ordre au Gabon et a notamment été utilisé en 1990, appartient à « une autre époque », insiste-t-on. « La France est en pleine réécriture de sa relation avec l’Afrique. La disparition d’Omar Bongo ne nous facilite pas la tâche. Il nous faudra établir des rapports différents avec son successeur », analyse Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la coopération et proche du président français.

La disparition du président de la « Françafrique » replace brutalement Nicolas Sarkozy face à ses promesses de « rupture ». Un lourd défi à l’égard d’un Gabon touché par la crise économique, où l’avenir n’a guère été pensé, ni dans le domaine du pétrole, ni en matière politique.  

Philippe Bernard

Nicolas Sarkozy salue « un fidèle ami de la France »  

 

Nicolas Sarkozy a a salué « un grand et fidèle ami de la France » et « un chef d’Etat qui avait su gagner l’estime et le respect de l’ensemble de ses pairs ». « La France, a-t-il ajouté, (…) demeure, dans cette épreuve, aux côtés du Gabon, de ses institutions et de son peuple. » De son côté, Barack Obama s’est dit « attristé » et a salué les « efforts pour la paix » du président gabonais.

Le roi du Maroc a regretté la perte d’« un fidèle ami du royaume », tandis que le président de la Côte d’Ivoire a salué un « acteur clé » de l’« émancipation politique » africaine. Enfin, Eva Joly, juge d’instruction dans l’affaire Elf et nouvelle députée européenne, a estimé qu’Omar Bongo avait « bien servi les intérêts de la France » mais n’avait pas « le souci de ses citoyens ».

(Source: (« Le Monde » (Quotidien- France) le 10 juin 2009)

 

 

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