8 juillet 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année,N° 2968du 08.07.2008 archives : www.tunisnews.net


Liberté et Equité:Cri d’alarme:Au bout de 14 jours de grève de la faim Ramzi Romdhani est en danger

arabo.com:Tunisie : les producteurs de pommes de terre inquiets pour l’écoulement des récoltes

Mizanoon: Soixante ans de terrorisme en Palestine

le site « Tahia Bladi »:Les moines en Algérie tués par les militaires Patrick Braouezec :Situation au Maghreb : Patrick Braouezec, Député,  écrit au Premier Ministre

AFP:Union méditerranéenne: Erdogan, invité par Sarkozy, assistera au sommet (porte-parole)

AFP:UPM/Israël : l’UE doit « comprendre » les revendications arabes sur les terres (quotidien officiel syrien)

 


Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 8 juillet 2008

Cri d’alarme Au bout de 14 jours de grève de la faim Ramzi Romdhani est en danger

 
Ramzi Ben Jilani Romdhani, prisonnier d’opinion incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia, poursuit sa grève de la faim illimitée pour le quatorzième jour d’affilée pour exiger sa libération. Il a effectue une peine totale de vingt et un ans et il est dans l’attente de condamnations dans sept autres affaires pour les mêmes accusations en vertu de la loi antiterroriste, inconstitutionnelle. Sa famille, qui lui a rendu visite aujourd’hui, mardi 8 juillet 2008, a dit qu’il ne pouvait plus marcher, qu’il parlait avec une extrême difficulté et qu’il poursuivrait sa grève jusqu’à ce que soient acceptées ses revendications, justes et légitimes. […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le Président Maître Mohammed Nouri traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)

Tunisie : les producteurs de pommes de terre inquiets pour l’écoulement des récoltes

 
Alors que les grandes cultures en Tunisie pour l’année 2008 ont connu des difficultés climatiques pour couvrir les besoins du pays, les producteurs de pommes de terres de leur côté, se confrontent à un autre problème à savoir l’écoulement de la récolte excessive de cette année sur le marché local. Selon les dernières statistiques concernant la production de pommes de terre, plus de deux cent mille tonnes seront disponibles en espace d’un mois et demi alors que le marché local ne peut absorber que 25000 tonnes par mois, ce qui provoque les agitations du côté des producteurs qui s’interrogent en effet, sur la vente de ces produits. Cette inquiétude des producteurs de pommes s’expliquerait par le fait que les prix de semences ont connu une hausse passant de 700 à 1450 dinars la tonne s’ajoutant comme un fardeau  sur les taux de productions élevés, dépassant même les 7000 dinars le hectare. Ne pas écouler ces produits serait lors, une perte pour les agriculteurs. Cette situation a connu par la suite une intervention de l’état qui a mis un programme régulateur afin de pouvoir stocker 40milles tonnes avec un prix de vente de 400millimes le kilo. 10 miles tonnes seront stockés par l’union professionnelle des légumes et 30 milles tonnes par le secteur privé à travers un contrat résigné avec l’union professionnelle des légumes. Aux dernières nouvelles, cet accord resterait très peu envisageable comme solution d’autant plus que le kilo de pomme de terre atteindrait même les 200 millimes ce qui rendrait les dépenses difficiles à surmonter et briserait même tout espoir des agriculteurs pour les prochaines cultures. (arabo.com Tunisie Affaire 08 jiullet 2008)


 

Soixante ans de terrorisme en Palestine.

 

Par Mizanoon

 

(Le président américain Georges W. Bush lors de son discours de circonstances nous a promis encore 60 ans de terreur en plus.)

 

« On avait un problème et à présent il est résolu. » (José Maria Aznar [1])

Le lecteur qui a commenté mon article [2] sur le discours prononcé par le président français M. Nicolas Sarkozy n’est certainement  le seul à qui – pour des raisons subjectives, pour manque d’informations ou pour d’autres raisons de sympathie suspecte et de vil opportunisme –  déplaît la vérité. Les uns comme les autres  disposent de moyens considérables et de tribunes innombrables pour falsifier l’histoire surtout quand cette vérité se rapporte à la question palestinienne et par conséquent à la création de l’État d’Israël. Tout d’abord dans l’article commentant le discours du chef d’état français devant la Knesset, l’amalgame qui semble, à juste raison, gêner notre lecteur vient de la bouche même de Monsieur Sarkozy et se trouve parfaitement ancré dans son esprit, dans celui de l’intellect occidental et particulièrement de cette classe politique bien déterminée : N’a-t-il pas dit, M. Sarkozy que le cœur de tout juif où qu’il se trouve sur la planète [y compris celui qui pourrait se trouver à Djerba en Tunisie] doit battre d’abord pour l’État d’Israël ?  Or un citoyen normal n’importe où dans le monde s’attache, par la force des choses et par la logique sociale, à la terre de sa naissance, de sa culture, de son histoire des ambitions de son peuple et de ses aspirations. Un sentiment patriotique légitime et raisonnable est, bien sûr, tout à fait compatible avec le sentiment de solidarité et de destin commun que devrait éprouver tout citoyen, où qu’il soit, avec le reste des humains. C’est le signe parfait de bonne santé morale qui indiquerait que nous vivons bien dans un monde civilisé. Hors tel que le monde se présente tout indique, bien malheureusement  le contraire. Pour des raisons multiples, l’humanité semble s’être installée confortablement, comme jamais auparavant dans la barbarie même si certaines apparences suggèrent tout à fait autre chose. Mais là n’est pas la question.

Car depuis que l’Occident, dans sa totalité, refusant de lâcher prise de son hégémonie, cultivant coup après coup ou guerre après guerre, sa domination sempiternelle sur monde, ait décidé tout simplement d’exporter la problématique, il n’a fait – comme il était déjà prévisible, non seulement depuis le partage de l’empire ottoman au début du siècle dernier , mais tout au long de son histoire –  que créer plus de tragédies, de souffrances à  des milliers, sinon des millions de victimes et des fleuves de sangs qui coulent depuis l’arrivée des premiers colons israéliens, dans cette même région du monde d’abord, et, ce bien avant l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir. La suite est plus ou moins connue. Et le comble c’est qu’il persiste à  faire croire que ça soit la bonne solution de d’installer les sionistes en Palestine et par-dessus-le-marché,  faire porter les frais de tout le gâchis et les conséquences  désastreuses de ses deux grandes guerres sur le compte des  arabes  et des musulmans comme s’ils  étaient eux-mêmes réellement les acteurs de ces guerres et non les victimes.

Ainsi la phrase prononcée par un dirigeant européen contemporain est édifiante sur l’esprit occidental prédateur par nature. S’expliquant, d’une manière lapidaire, sur les problèmes de l’immigration, régulière ou non, ce monsieur avait donné l’ordre à ses policiers d’expulser manu militari tout immigré en situation non compatible avec les normes et les valeurs occidentales. Mais voilà que les dures manières employées par ces policiers qui accompagnaient le pauvre immigré à l’intérieur de l’avion ont fini non pas par le ramener vers son pays d’origine sinon ils l’ont expédié vers l’au-delà pour la paix éternelle de son âme.  Commentant la tragédie, ce dirigeant a textuellement dit : « On avait un problème et à présent il est résolu ».  Pendant quelques jours les journaux, quelques uns contre mais la majorité pour, avaient commenté le drame et par la suite plus rien. C’est un cas typique et propre à l’esprit occidental. D’ailleurs la question est d’actualité en ces jours du mois de juillet 2008.

Dans la région de Murcia, Almeria et les villages avoisinants, les informations nous parlent de razzias sur les pauvres immigrés dans leur majorité des magrébins. Il est question de plus d’un millier de détenus. On n’a fait aucune distinction entre les réguliers et les non réguliers. Bien que ça ne soit pas l’objet de notre sujet, néanmoins c’est un dérivant parmi tant d’autres de l’injustice majuscule que supportent les peuples arabes et musulmans. 

À Jenine, c’est pire qu’à Auschwitz.

Oser tout simplement critiquer et non pas lutter contre une monumentale aberration avec tout ce quelle comporte d’injustice incommensurable, car après tout, personne au monde ne peut empêcher le peuple palestinien, et les peuples arabes et musulmans, de lutter contre des envahisseurs quels que soient leurs arguments et beaucoup moins quand ces arguments relèvent de la mythologie. Tout dernièrement c’est l’ex-président américain Jimmy Carter qui est épinglé pour ses déclarations et pour son livre « Palestine : Peace Not Apartheid  ou Palestine : Paix Non Apartheid» assez critique envers les israéliens, mais sans mettre en question l’existence de l’État sioniste,  comparant leur comportement vis-à-vis des palestiniens à celui de l’apartheid pratiqué en Afrique du Sud à l’époque du pouvoir blanc jusqu’à la libération de Nelson Mandela en 1991. Non seulement, Carter est accusé publiquement d’antisémite et d’éprouver des  sentiments de haine envers les juifs, sinon on l’accuse encore d’avoir des sympathies nazis ! [3]

Les écrivains, l’espagnol Juan Goytisolo et le portugais José Saramago, Prix Nobel de littérature en 1998, n’avaient pas pu se retenir de qualifier l’horreur qu’ils venaient de voir  de leurs propres yeux à Jenine  en 2002 au point que Saramago s’est exclamé : « Mais c’est pire qu’à Auschwitz ». Eh bien tous les deux ont été priés, de bonnes manières, de quitter le plus rapidement possible l’état d’Israël. Et depuis ils se sont vu inscrire leurs noms sur la longue liste noire des « persona non grata. » On n’ignore si Saramago, pour ses sympathies procubaines  n’est pas encore inscrit sur l’autre liste noire parallèle tenue par la Maison Blanche en tant que « vulgaire terroriste. » Terroriste toujours selon la définition exclusive partagée par les  américains et les israéliens. Beaucoup d’autres éminents professeurs, historiens et écrivains sont sur la même liste israélienne au moins. Sinon généralement sur les deux. Roger Garaudy, le français avait déjà précédé de plusieurs années tous les autres. L’écrivain anglais David Irving, le compatriote de M. Balfour, celui à qui on doit la fameuse promesse  faite aux fondateurs de l’état d’Israël avec la déclaration de 1917 qui porte pour l’éternité son nom, lui aussi est accusé d’antisémitisme. Toutes ces persécutions menées, tambour battant, par un nombre infini d’associations strictement  et aveuglement pro-israéliennes constituées uniquement par des juifs ne font qu’approfondir l’amalgame qu’on veuille, comme le fait le lecteur déjà cité, coller aux autres. Lisons cette phrase de la bouche même de M. Benjamin Netanyahu : « Je sais que je parle au nom de chaque israélien et au nom de chaque juif dans le monde, quand je dis aujourd’hui : Merci peuple des États-Unis ». [4] Qui amalgame cher monsieur ?

L’AIPAC, le tout puissant  pouvoir mondial.

Quant au plus que célèbre et extrêmement puissant Lobby israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) devant lequel défilent –   à chaque élection présidentielle – un par un tous les candidats à la présidence des États-Unis, Démocrates comme Républicains, pour déclarer leur allégeance indéfectible à l’État d’Israël, sans laquelle aucun n’a la moindre chance d’arriver à la Maison Blanche. [5] Tous assurent qu’une fois au pouvoir, ils feront tout, afin que les israéliens continuent à recevoir des milliards de dollars et tout le matériel de guerre nécessaire pour garantir, comme jusqu’à présent, la suprématie totale en mer, sur terre et dans le ciel sur tous leurs voisins réunis. On voit bien qui élie quoi et les limites réelles de la démocratie, non seulement aux États-Unis, mais dans tout l’Occident. « Les individus et groupes qui composent ce puissant lobby aux États-Unis, écrivent encore les auteurs du livre « The Israël lobby and the U.S Foreign Policy » John Mearsheimer et Stephen M. Walt duquel on doit la grande partie des vérités qui vont suivre tout au long de cet article,  sur cet État et sur l’histoire de sa création, se préoccupent profondément pour Israël et n’acceptent d’aucune manière que des politiciens américains émettent la moindre critique contre les israéliens, même quand la critique est justifiée et se trouve dans l’intérêt de l’État israélien.

Tout au contraire, ces groupes exigent des dirigeants américains qu’ils traitent Israël comme s’il était le 51ième   État. » [6] « D’ailleurs ce lobby israélien à réussi à convaincre beaucoup d’américains en leur faisant croire que les intérêts des États-Unis et d’Israël sont, dans leur essence, les mêmes.En réalité, ils ne le sont pas. » Ajoutent les deux auteurs [7]. Qui amalgame quoi cher monsieur ? Cet exemple n’en est qu’un. Et il n’y a pas un seul pays au monde et surtout dans les pays occidentaux où l’influence des lobbys israéliens n’est pas foudroyante. Il importe peu si aux États-Unis on l’appelle lobby et ailleurs en Occident on l’appelle association ou organisation, l’effet est toujours le même, létal, pour quiconque ose remettre en question  ou réfuter tel ou tel argument.  

Les arguments et les mythes.

1- Le petit état assiégé :

La France tout comme tous les autres pays occidentaux, du plus petit au plus vaste, comme les États-Unis ou le Canada, considèrent leur passé colonial comme des brillantes pages de civilisation. Alors qu’en réalité il s’agit des pages des plus sombres de l’histoire de l’humanité jusqu’à présent. À lui seul, un pays comme la Hollande avait, durant des siècles pillé et massacré des peuples entiers, en Afrique, en Asie et en Amérique. La Belgique le pays voisin a dévasté une grande partie de l’Afrique. La France a fait autant que les deux pays réunis en Afrique comme ailleurs et considère encore, aujourd’hui même, que l’Afrique du Nord, l’Afrique Centrale et l’Afrique Occidentale comme sa chasse gardée. D’ailleurs cette région d’Afrique du Nord, change de dénomination selon les besoins du moment et des maîtres. Aujourd’hui monsieur Sarkozy nous a inventé une nouvelle dénomination : La rive sud de la méditerranée dans l’Union Méditerranéenne qui se trouve dans son esprit. Pour d’autres par exemple les espagnols c’est le Maghreb etc. Le Parlement français était sur le point d’adopter une loi qui élèverait, à la satisfaction morale et à un hypothétique soulagement de conscience des anciens colons et de leurs descendants, l’époque coloniale au rang de page glorieuse au cours de laquelle  les  colons se seraient transformés magiquement en brigades humanitaires  qui se sont sacrifiés pour l’émancipation des peuples colonisés ! Ni plus ni moins.

Et comme certains des responsables algériens qui avaient protesté  contre ce projet de loi français et avaient exigé, au moins un petit geste de la part de la France s’excusant pour les cent trente ans de colonialisme et de ses conséquences qui perdurent, ils n’ont eu que la phrase sibylline prononcée par – justement – le même Sarkozy lors de sa dernière visite en Algérie : « Il est regrettable que des erreurs ont été commises de part et d’autre… » D’ailleurs M. Sarkozy avait même menacé d’annuler la visite si certains algériens insistaient trop sur cette question. Ni les américains, ni les canadiens, ni aucun pays occidental n’ont jamais reconnu les crimes, les génocides et les exterminations commises durant des siècles et jusqu’à nos jours. Pourtant dès qu’il s’agit d’Israël, ils s’évertuent en moralité. Ils n’ont rien d’autre sur la conscience que la sécurité du « petit Israël » qui s’affronte à un dangereux voisinage. Le peuple israélien, selon la morale occidentale a toujours eu des ennemis à ses frontières et des terroristes toujours prêts à frapper.  Hors rien de tout cela n’est vrai. L’imposture dans ce cas est monumentale. Sinon voyons les réalités historiques :

Au nom des victimes, les bourreaux se transforment en anges.

« L’idée répandue sur le comment s’est créé l’État d’Israël et son comportement postérieur envers les palestiniens ainsi qu’envers les états voisins est totalement erronée. Elle est basée sur un ensemble de mythes et mensonges concernant les évènements du passé que les académiciens israéliens – durant les dernières vingt années – ont systématiquement réfutés et démentis. Bien qu’il n’existe aucun doute sur le fait que les juifs aient été des victimes en Europe, ils se sont transformés durant le long du dernier siècle, en bourreaux au Moyen Orient. Leurs principales victimes étaient et le demeurent les palestiniens. Cette idée principale est non seulement soutenue par des évidences indiscutables, sinon elle est aussi intuitivement plausible. Après tout comment ont-ils pu, les juifs qui arrivaient d’Europe en Palestine, créer leur propre État sans utiliser des moyens extrêmes contre la population arabe qui vivait en cette terre sur laquelle ils voulaient construire  leur nouvel État ? – Avec les moyens qu’avaient utilisés les européens qui vont créer les États-Unis et le Canada, c’est-à-dire en commettant les plus graves et plus atroces crimes contre les habitants autochtones. [8]» (…)

Ce que les sionistes  considèrent leur guerre d’indépendance, elle serait en réalité composée de deux conflits séparés, écrivent les auteurs du livre The Israël Lobby. Le premier consiste en la guerre civile entre palestiniens et juifs commencé le 29 novembre 1947 (Le jour où l’ONU avait adopté la résolution sur le partage de la Palestine sous mandat britannique) et durera jusqu’au 14 mai 1948 (Le jour que l’État d’Israël déclarera comme le jour de son indépendance).Le deuxième conflit a été une guerre entre Israël et cinq armées arabes, qui commença le 15 mai 1948 pour se terminer le 07 juin 1949. Les sionistes avaient réussi une victoire hors de toute proportion sur les palestiniens dans cette guerre civile. Ils mirent à profit leurs avantages en nombre et en qualité aussi bien en soldats qu’en munitions. Les unités de combat juives étaient beaucoup mieux organisées et entraînées que les forces palestiniennes qui avaient été décimées par les britanniques durant la révolte de 1936-1939 et de laquelle ils ne s’en sont plus récupérées en 1948.

Selon l’historien israélien Ilan Pape, quelques milliers de soldats palestiniens et arabes  irréguliers  se sont confrontés à des dizaines de milliers de troupes juives bien aguerries. Et comme on pouvait bien s’y attendre, les dirigeants israéliens étaient bien conscients de ce déséquilibre des forces et l’exploitèrent, comme il se doit à leur avantage. (…)Les israéliens avaient aussi des avantages considérables en éléments humains sur les cinq armées arabes durant la guerre de 1948. L’historien israélien Benny Morris signale à ce sujet que quand les combats avaient commencé vers le milieu du mois de mai 1948, Israël aligna 35.000 soldats en comparaison avec les soldats arabes envahisseurs qui comptaient entre 25.000 et 30.000. Quand l’Opération Dani avait commencé en juillet, les israéliens alignèrent 65.000 hommes et en décembre 90.000 hommes armés. À chaque phase ils augmentaient significativement leurs forces et ainsi, le nombre des forces armées israéliennes dépassaient de loin l’ensemble des forces palestiniennes et arabes. En même temps, les israéliens disposaient davantage d’armements. (…) En conclusion, les sionistes gagnèrent la guerre civile contre les palestiniens et la guerre contre les arabes envahisseurs pour la simple raison qu’ils avaient disposé de puissances de feu considérables par rapport à leurs adversaires malgré la suprématie en nombre des populations arabes. Comme le signale Morris, la puissance de feu, l’élément humain et l’organisation furent déterminants quant à l’issue de la bataille.»

Les manipulations tous azimuts, l’usage du mensonge et des mythes, les farces, les faits accomplis,  sont parmi les caractéristiques constantes de l’État d’Israël et de l’esprit sioniste. Encore un exemple flagrant de la supercherie des israéliens. «  Le mythe d’Israël victime, écrivent les mêmes auteurs [9] se reflète bien dans l’opinion très répandue concernant la guerre de 1967 qui affirme que l’Égypte et la Syrie sont les principaux responsables pour avoir commencé la guerre. Il se disait que les arabes étaient en train de préparer une guerre contre Israël quand les forces armées sionistes allaient les surprendre et gagner par un coup de main en remportant une éclatante victoire. Hors les nouveaux documents qui viennent de voir la lumière du jour laissent pourtant bien clair que les arabes n’avaient aucune intention de commencer une guerre à la fin du printemps de 1967  et encore moins l’intention de détruire l’Etat juif. Avi Shlaim, un éminent historien israélien de la « Nouvelle Histoire » a écrit que tous les commentateurs des évènements sont unanimes sur le fait que Nasser [Le président égyptien à l’époque] n’avait ni voulu ni planifié une guerre quelconque contre Israël. En réalité c’est à  Israël que revient la responsabilité considérable d’avoir fait éclater la guerre. Shlaim ajoute, que la stratégie israélienne dans l’escalade avec la Syrie serait probablement le facteur déterminant qui a entraîné le Moyen Orient dans la guerre en 1967 et ce malgré l’opinion généralisée à ce sujet qui signalait l’agression syrienne supposée comme la principale cause de la guerre. Shlomo Ben Ami, un autre historien israélien va encore plus loin et écrit : C’est Isaac Rabin, le chef de l’État Major des forces armées israéliennes qui avait conduit intentionnellement Israël à la guerre contre la Syrie. Rabin était bien décidé à provoquer une guerre contre la Syrie parce qu’il pensait que c’était l’unique moyen d’empêcher les syriens d’appuyer les attaques du Fatah contre Israël.

Depuis nous sommes pratiquement au même point et malgré tout, le mythe, du pauvre petit Israël, assiégé par un océan d’arabes envahisseurs se maintient presque intact. Toutes ces victoires du petit David contre le Goliath,  signale le même historien Morris, offrent une éloquente évidence du patriotisme des israéliens, de leur capacité d’organisation et de leur habilité militaire,  mais révèlent surtout combien Israël était loin de se trouver sans défense même aux premières années de sa création. Aujourd’hui, Israël est la puissance militaire la plus importante dans tout le Moyen Orient. Ses forces conventionnelles sont très supérieures à  celles de tous ses voisins réunis et en plus il est le seul État à disposer des armes nucléaires.[Selon l’ex-président américain Jimmy Carter, Israël dispose d’au moins 150 bombes atomiques]  (…) Selon une étude faite en 2005 par le prestigieux Centre Jaffée des Etudes Stratégiques de l’Université de Tel Aviv, la balance stratégique penche nettement en faveur d’Israël  et la différence entre sa propre capacité militaire ainsi que ses pouvoirs de dissuasion et ceux de tousses voisins constitue un gouffre d’une profondeur insondable.» Et pour conclure sur ce point les auteurs américains du livre en référence se posent la question sur le rôle des États-Unis qui prétendent – selon l’un des principes fondamentaux de leur constitution –  venir toujours  au secours des faibles. « Si le principe du soutien du faible s’appliquait d’une manière  convaincante et crédible, les États-Unis seraient venus  au secours de ceux qui résistent à l’État d’Israël et non pas l’inverse »

En conclusion  à partir du moment où le fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897, le hongrois Benjamin Ze’ev, plus connu sous le nom de Theodor Herzl, et jusqu’à nos jours, jamais les israéliens n’avaient manqué de moyens pour avoir toujours une suprématie militaire écrasante sur tous leurs voisins réunis. Un an avant la fondation du mouvement sioniste, le même personnage avait  déjà fondé Le Fonds National Juif pour l’achat des terres en Palestine. On était encore loin de l’holocauste qui va arriver presque un demi-siècle plus tard.

 

2- Réparations pour les crimes du passé :

 

Avant la persécution des juifs en Europe et l’apparition de l’antisémitisme  avec probablement son point culminant l’inquisition en Espagne, au début du 16ième siècle à l’arrivée des rois catholiques et les désastres causés par le régime hitlérien au milieu du 20ième siècle,  et, après jusqu’à nos jours, l’histoire de l’hégémonie occidentale sur le reste du monde n’a pas porté aux quatre coins de la planète de la civilisation et des roses mais bien les crimes les plus abominables, des massacres les plus monstrueux et les génocides incomptables en Amérique, en Afrique, en Asie et partout ailleurs. Pour tous ces crimes et génocides aucun pays occidental n’a jamais été traduit en justice nulle part à l’exception de l’Allemagne qui est devenue le bouc émissaire acceptant, comme un Christ, d’endosser tous les méfaits des autres et accepte d’être crucifiée. Et ce sont uniquement les sionistes israéliens qui en profitent de cette espèce de justice. Mais le problème c’est que l’hégémonie occidentale n’est pas le passé, elle est le présent. Et si on laisse faire elle sera aussi le futur.

 

Dans le livre « The Israël Lobby   on peut lire  encore : « Comme les juifs ont souffert des persécutions durant des siècles, beaucoup estiment qu’Israël mérite un traitement spécial de la par des États-Unis. [En réalité c’est un traitement spécial de la part de tout l’Occident dans sa totalité. Pour ce qui concerne le «traitement » spécial dédié par l’Allemagne, il a plutôt l’allure d’une extorsion consentie, multiforme et illimitée dans le temps et dans le volume. Des milliards d’euros donnés en espèce aux engins militaires les plus meurtriers en passant par la mise à la disposition de l’État d’Israël tous les services secrets allemands et sa collaboration totale. ] Cette vision des choses constitue la base du programme original du sionisme qui joue un rôle déterminant à l’heure de convaincre les États-Unis et les autres états d’apporter leur soutien financier à Israël. Et ça continue à avoir résonnance jusqu’à nos jours.

 

Ilest indéniable que les juifs ont dû pâtir  durement de l’antisémitisme et la création de l’État d’Israël n’a été qu’une réponse adéquate à la longue histoire de crimes. Cette histoire [L’histoire des crimes de l’Occident qui n’a épargné pratiquement aucun peuple de la planète et pas seulement les juifs. Des peuples entiers ont disparus de la planète, eux ils n’ont pas eu le temps de constituer des organisations et des lobbies puisqu’ils sont totalement disparus. Pour le reste il semble que les sionistes ont monopolisé définitivement ce domaine pour en faire avec toutes ses pièces, comme l’écrit Norman Finkelstein, l’Industrie de l’Holocauste. [10]  est suffisante pour elle-même pour fournir un argument considérable de force morale pour appuyer la fondation et l’existence continuelle de l’État d’Israël. Ce soutien est d’ailleurs conforme au compromis général que les Etats-Unis ont pris en charge vis-à-vis de l’autodétermination des nations. Nonobstant il est  impossible d’ignorer  que la création d’Israël ait entraîné des crimes considérables et additionnels contre une tierce partie impliquée par force et dans une grande mesure innocente : Les palestiniens. Les crimes commis contre les juifs justifient bien le soutien à l’existence d’Israël, mais les crimes contre les palestiniens ont fini par miner sérieusement ce droit à un traitement de faveur.

 

L’histoire des ces évènements est largement justifiée par d’indiscutables dossiers. Quand le sionisme politique a commencé d’exister sérieusement vers la fin du XIX siècle, il n’y avait en Palestine qu’entre 15.000 et 17.000 juifs.[Dans la plupart des pays arabes il y avait à la même époque plus ou moins des nombres pareils de citoyens juifs dont certains continuent aujourd’hui encore à y vivre comme  par exemple au Maroc, en Tunisie, en Egypte, et même au Yémen.] En 1893, par exemple, les arabes palestiniens constituaient plus ou moins les 95% de la population en Palestine. Le fait qu’à l’époque ils étaient sous le régime Ottoman, n’enlève rien au fait qu’ils étaient propriétaires depuis plus de treize siècles. L’archaïque maxime sioniste qui veut dire que la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » n’a aucun fondement et est totalement erronée en ce qui concerne la terre, puisque elle se trouvait bien habitée.

 

Les premiers sionistes qui se faisaient à l’espoir de voir les vagues successives de juifs qui quittaient l’Europe au cours les dernières décennies du XIX siècle allaient venir en Palestine et de cette manière allaient constituer un avantage numérique sur les habitants arabes de la région, vont être déçus puisque la majorité de ces juifs ont préféré émigrer vers les États-Unis. Seulement 100.000 des quatre millions de juifs qui ont abandonné l’Europe entre 1880 et 1920 émigrèrent effectivement en Palestine. Jusqu’à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, le nombre des  juifs en Palestine n’arrivait même pas au niveau du généreux contingent d’immigrants établi par les britanniques. En 1948 à la fondation de l’État d’Israël, ses 650.000 juifs constituaient autour des 35% de la population totale de la Palestine et ne possédaient que les 5% des terres.

 

Le seul état au monde sans frontières, ni réelles ni artificielles.

 

Dès le départ les sionistes les plus importants étaient décidés à créer un État juif qui englobe toute la Palestine y inclus des territoires du Liban et de la Syrie. (…) Aux États-Unis [Et dans tout l’Occident] existe une idée très répandue et plus particulièrement au sein des inconditionnels d’Israël qui veut faire croire que les sionistes étaient désireux d’arriver à un accord sur une Palestine divisée d’une manière permanente en deux et qu’en effet ils acceptaient le plan de partition proposé par les britanniques à travers la Commission  Peel en 1937 et celle de l’ONU en 1947. Mais ce qui est sûr c’est que leur acceptation des ces plans n’a jamais signifié qu’ils aient renoncé à leur volonté de n’accepter qu’une partie de la Palestine pour toujours, ni qu’ils n’aient jamais envisagé  voir se créer un quelconque État palestinien. Les innombrables études les plus récentes confirment d’une manière catégorique que la direction sioniste, si quelquefois elle s’est montrée disposée à accepter la partition, ce n’était qu’une manœuvre tactique et un premier pas vers leur lointain et authentique objectif. Les sionistes n’avaient aucune intention de coexister avec un état palestinien viable à long terme. Un tel développement des évènements entre en conflit direct avec le rêve de la création de l’État juif sur toute l’étendue de la Palestine.

 

L’opposition entre les sionistes  au plan de partition conçu par la Commission Peel était acharnée. Leur chef Ben Gurion, à dure peine, a réussi à convaincre ses camarades pour accepter le plan. Ils ont accepté la proposition parce qu’ils ont compris que dans les intentions de Ben Gurion de s’approprier de toute la Palestine n’était qu’une question de temps. Le dirigeant sioniste laissait bien clair ce point durant l’été de 1937, quand s’adressant au comité exécutif sioniste déclara : « Une fois l’État établi et de grandes forces armées constituées, on abolira la partition et nous nous étendrions sur toute la Palestine. » Dans la même manière il l’écrit dans la même année à son fils : « Il s’agit d’ériger immédiatement et sans délai l’État Juif même si ce n’est que sur une partie du territoire. Le reste viendra à son moment. Il faut que ça arrive et sûrement ça viendra. (…)

 

Ben Gurion faisait durant la première moitié de 1947,  des commentaires à ce sujet à travers lesquels il était bien clair que dans son esprit il pensait à toute la Palestine. Par exemple dans une étude faite par un chercheur israélien comme Uri Ben Eliezer on peut lire : «  Le 13 mai 1947 Ben Gurion déclarait devant l’assemblée de l’Agence Exécutive Juive qui se tenait aux États-Unis : Nous voulons la terre d’Israël dans sa totalité. C’est l’intention originelle. Une semaine plus tard, parlant devant l’Assemblée Élue de Jérusalem, le dirigeant du Yishuv se demandait à haute voix : Y a-t-il un seul entre nous, qui ne soit pas d’accord sur l’intention originelle de la Déclaration de Balfour et du Mandat ainsi que sur l’intention originelle, contenue dans les espoirs des générations successives de juifs, n’était autre que l’établissement de l’État sur toute la Terre d’Israël ? Parlant avec le Secrétaire du Mapai[Le parti de la gauche israélienne à l’époque] Ben Gurion affirma que ça serait une grave erreur de renoncer à la moindre parcelle de terre. Nous n’avons pas le droit de faire une chose pareille, assure-t-il et en plus ce n’est même pas nécessaire. (…)

 

En tout cas ce qui est sûr c’est que Ben Gurion avait déjà négocié un accord avec le roi Abdallah de Transjordanie sur la division de la Palestine entre Israël et la Transjordanie, empêchant ainsi les palestiniens d’avoir leur propre État. Cet accord secret a été réalisé sous les auspices de la Grande Bretagne permettant ainsi à la Transjordanie de s’approprier de la Cisjordanie et à Israël de tout le reste de la Palestine dès qu’il le pourra. (…) La Transjordanie qui deviendra par la suite la Jordanie avec la Cisjordanie comme sa principale composante le perdra durant la guerre des six jours. Elle sera conquise par l’IDF (Sigles en anglais des Forces de Défense israéliennes.)En résumé, les pères fondateurs de l’État hébreux qui étaient résolus dès le premier instant à créer le « Grand Israël » ne laissaient aucune possibilité pour un État palestinien et très peu de marge pour les palestiniens devenus sujets israéliens arabes dans l’État juif.

 

Tenant en considération que les arabes étaient en majorité numérique indiscutable par rapport aux juifs en Palestine et que les sionistes étaient décidés à conquérir tout territoire qui tombe sous leurs mains, ils n’avaient néanmoins pas beaucoup de choix  que de procéder à l’expulsion massive de grands nombres d’arabes pour faire le vide nécessaire à la création de l’État d’Israël. Il n’y a pas d’autre forme pour atteindre l’objectif, car les arabes ne vont pas abandonner d’une manière volontaire leurs terres.(…) Ainsi le plan de partition de l’ONU qui prévoyait l’établissement de l’État hébreux sur les 55% et 45% pour les palestiniens était dès le départ condamné à l’échec. Évidemment, il n’y a aucune forme de pouvoir créer l’État juif sur la totalité de la Palestine sans au préalable convaincre un grand nombre d’arabes de quitter leurs terres. À la lumière de ces réalités, le sujet de l’expulsion qui était devenait le thème principal de conversations entre les sionistes l’était au fond dès les premiers temps de ce mouvement. En plus on considère l’expulsion comme l’unique forme réaliste de résoudre le problème démographique qui pourrait surgir sur le chemin de la création d’un État juif.

 

Ben Gurion détecta le problème dans toute sa clarté en 1941 en écrivant : « Il est impossible d’imaginer une évacuation [de la population arabe] sans recourir inévitablement à l’usage d’une force violente. » Ou comme il l’écrivait à son fils en octobre 1937 : «Nous devons organiser une force défensive moderne […] et par la suite, j’e suis sûr, personne ne pourra plus nous empêcher de nous installer partout dans le pays comme bon nous semble, que ça soit par accord mutuel ou par d’autres moyens efficaces. « Il est évident que Ben Gurion était pour les évacuations massives. Il comprenait bien que la création  d’un État juif ne pourrait se faire avec au milieu une forte minorité d’arabes hostiles (…) Ben Gurion avait bien ses raisons. Ça doit rester bien clair que s’il n’a pas été fait ce qu’il fallait, l’État n’aurait jamais vu l’existence. Il impossible de masquer la réalité. Sans le déracinement des palestiniens, jamais ici, il n’y aurait eu un État juif.

 

La déportation est une stratégie indiscutablement horrible et ça n’intéresse aucun groupe qui envisage l’expulsion d’une population rivale de claironner à la face du monde entier ses véritables intentions. Ainsi après avoir signalé en 1941 qu’il soit inimaginable d’envisager la déportation massive sans faire obligatoirement usage de la force violente, Ben Gurion insista par écrit  sur le fait qu’en aucune manière telle procédure ne devrait être explicitement inscrite dans aucun programme. (…) Réfléchissant sur la grande sensibilité de la question de la déportation, les pères fondateurs de l’État d’Israël, écrit l’historien Benny Morris, il est fréquent de voir ces dirigeants sionistes  ordonner aux sténographes de quitter la salle de réunion pour se reposer afin d’exclure des registres et des archives toutes les recommandations qui se faisaient sur la question par écrit. (…) Pour illustrer encore mieux cette vision sioniste de l’étendu de leur État, Uri Avnery [11], dans un article sous le titre « L’Agenda occulte, la feuille de route secrète du sionisme.»  écrit, entre autres, le suivant : « Mais quel est le cœur de la paix ? – Une frontière. Quand deux peuples voisins font la paix, la première des choses qu’ils font, ils déterminent les frontières entre eux. C’est exactement ce qui n’existe pas dans l’esprit de l’establishment israélien. Car une telle chose contredit l’éthos fondamental de l’entreprise sioniste.

 

Il est vrai, qu’en diverses circonstances et occasions tout au long de l’histoire, le mouvement sioniste a tracé des cartes géographiques. À la fin de la première Guerre Mondiale on a présenté, à la Conférence de Paix, une carte de l’État juif qui s’étendrait  du fleuve Litani au Liban jusqu’à El Arish dans le désert du Sinaï. La carte tracée par Vladimir Ze’ev Jabotinsky qui va se convertir en emblème de l’Irgoun, copiait les frontières originelles du mandat britannique avec les deux rives du fleuve Jordan. Quant à Israël Eldad, l’un des dirigeants du groupe Stern, il a fait circuler durant des longues années une carte géographique de l’Empire d’Israël qui s’étend de la méditerranée jusqu’au fleuve de l’Euphrate en Mésopotamie et qui comprend la totalité de la Jordanie, du Liban ainsi que de gros morceaux de la Syrie et de l’Égypte. Son fils, députés de l’extrême droite au parlement israélien, Ariel Eldad, n’a jamais renoncé à la carte de papa. Après la guerre des six jours, la carte qui jouissait de l’approbation de la droite, comprenait tous les territoires conquis y compris le Plateau du Golan et tout le Sinaï. Enfin de compte toutes ces cartes ne sont que des divertissements. Car l’authentique vision sioniste n’admet pas de cartes géographiques. C’est une vision d’un État sans frontières. Un état en perpétuelle extension en fonction de son pouvoir démographique, militaire et politique. Dans ce cas la stratégie sioniste est similaire à celle des eaux d’un fleuve qui coule vers la mer. Le fleuve avance à travers le paysage, traçant des méandres, esquivant les obstacles, se dévie tantôt à droite, tantôt à  gauche. Des fois il coule à la superficie, d’autres il le fait en souterrain et tout le long de son trajet, il accapare des débits des autres courants d’eau. Et ainsi de suite jusqu’à son destin final.

 

C’est l’authentique agenda sioniste, immuable, occulte, conscient et inconscient. Il n’a besoin ni de décisions, ni de formules, ni de cartes géographiques, il est tout simplement gravé dans le code génétique du mouvement [sioniste] (…) Chacun des milliers de fonctionnaires et subordonnés qui se dédient durant des décennies à cette entreprise savent exactement ce qu’ils doivent faire sans avoir à recevoir des instructions précises. C’est la raison pour laquelle David Ben Gourion a refusé d’inclure dans la Déclaration d’Indépendance la moindre allusion à des frontières. Le bonhomme n’avait pas la moindre intention de se conformer aux frontières fixées par la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 29 novembre 1947. Tous ses successeurs partageaient son point de vue. Même dans les accords d’Oslo il est question d’esquisses de « zones » mais jamais de frontières d’aucune sorte. Le président Bush a considéré comme valable un tel projet quand il a proposé « un État palestinien avec des frontières provisoires ». Toute une nouveauté au sein de la législation internationale ! En effet en cela Israël partage bien des similitudes avec les États-Unis. Ils se sont créés tout au long de la Côte Est et ne se sont jamais arrêtés avant d’atteindre la Côte Ouest à l’autre extrême du Continent. Les incessants flux des immigrants arrivant d’Europe se sont déversés sur l’Ouest démantelant les frontières, violant tous les traités, exterminant tous les autochtones de ces terres, déclenchant la guerre contre le Mexique ils ont finalement conquis le Texas. Pour envahir, par la suite, l’Amérique Centrale et Cuba. La consigne qui les incitait, les excitait et justifiait toutes leurs actions, signée en 1845 par John O’ Sullivan, s’appelle : « Manifest Destiny.»

 

Notre Dieu n’est pas le leur.

 

L’occasion de procéder à l’expulsion massive des palestiniens et à la création de l’État d’Israël se présenta finalement en 1948. Cette année-là les forces armées juives  vont obliger  plus de 700.000 palestiniens à prendre le chemin de l’exil. Les israéliens et leurs partisans aux États-Unis [et partout en Occident] ont soutenu durant tout le temps que les arabes [palestiniens bien entendu] avaient abandonné leurs terres volontairement, suivant les instructions qu’ils recevaient des dirigeants des pays  arabes de la région. Tous les chercheurs et historiens ont aujourd’hui totalement démonté ce mythe. En effet les dirigeants arabes, au contraire, ont insisté afin que les populations palestiniennes ne bougent  pas de leurs terre mais, devant la terreur et la peur de souffrir une mort violente aux mains des forces sionistes terrifiantes, la majorité  d’entre elles ont fini par s’en fuir. Une fois la guerre terminée (celle de 1948), Israël a interdit le retour des exilés palestiniens. En juin 1948 Ben Gurion donnait instructions afin que tous les moyens soient mis en œuvre pour ne jamais permettre ce retour. Vers 1962 Israël s’était approprié de presque 93% de la terre à l’intérieur des limites de l’État. [Alors, comme on l’a vu plus haut, à la fondation de l’État hébreux en 1948, les juifs ne détenaient que 5% de l’ensemble de la Palestine]

 

Et pour atteindre une telle proportion, il a fallu détruire plus de 531 villages arabes et onze établissements urbains ont été totalement vidés de leurs populations arabes. Moshe Dayan, ancien ministre de Défense d’Israël, s’exprimant sur la catastrophe infligée par les sionistes aux arabes afin de créer l’État juif déclarait : « Nous avons construit nos villages sur les mêmes lieux où il y avait des villages arabes. Personne ne doit se sentir coupable. D’ailleurs personne ne sait les noms de ces villages disparus à jamais. Et comme  il n’y avait ni de manuels de géographie ni des livres,  par conséquent on peut conclure que ces villages arabes n’avaient jamais non plus existé. […] Pourtant c’est sûr, il n’y a rien d’édifié dans ce pays qu’il ne le soit pas sur des constructions arabes antérieures. » Les dirigeants sionistes savaient parfaitement que la création de l’État d’Israël allait entraîner une énorme injustice envers le peuple palestinien. Ainsi l’a dit Ben Gurion en 1956 à Nahum Goldman, le président du Congrès Juif Mondial, « si j’étais un dirigeant arabe, jamais je n’aurais ni cherché  à trouver un accord avec Israël. C’est une réaction naturelle : Nous leur avons confisqué leur pays. Evidemment Dieu nous l’a promis à nous autres mais […] que leur importe à eux ? –  Notre Dieu n’est pas le leur.

 

Il est vrai que nous provenons d’Israël, mais ça fait de ça plus de deux mille ans. Et quel intérêt à ça pourraient-ils eux attacher à cela ? D’autre part l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz mais […] sont-ils eux les coupables de tout ça ? – Ils ne voient qu’une chose : Nous sommes arrivés et nous leur avons volé leur pays. Pourquoi voulez-vous qu’ils acceptent ça ?[…] Berl Katznelson, un allié inflexible de Ben Gurion et un des principaux intellectuels parmi les premiers sionistes, l’a exprimé d’une manière grossière en affirmant que « l’entreprise sioniste est une entreprise de conquête.» Durant toutes les six décennies antérieures à la création de l’État hébreux (Du congrès de Bâle en 1897 à 1948) tous les dirigeants sionistes se sont constamment  évertués à nier toutes ambitions nationales légitimes des palestiniens. Golda Meir qui a fait fonction de premier ministre par exemple a atteint la louche  et non moins grande notoriété à déclarer que ce qu’on appelle «  un palestinien » ça n’existe nulle part. […] Enfin de compte les crimes commis contre les juifs en Europe ne fournissent aucune justification morale pour le droit à l’existence de l’État d’Israël. 

 

3-Les vertueux israéliens et les méchants arabes.

 

Un autre argument moral veut décrire Israël comme un pays qui a toujours à tout moment cherché à faire la paix et a fait montre d’une grande et noble retenue même au moment des graves provocations et des pires harcèlements. Pour le contraire, les arabes n’ont jamais agi, comme prétendu,  en dehors d’une méchanceté bien ancrée dans leur mentalité et avec une violence aveugle. Cette version des faits est un leitmotiv incessant qui se répète dans toutes les déclarations des dirigeants israéliens et tous les défenseurs et protecteurs américains [ou occidentaux en général] d’Israël. […] L’IDF, selon Ariel Sharon et Ehud Olmert, entres autres, est une armée dotée du plus grand sens moral dans le monde.» Cette description du comportement des israéliens constitue un autre mythe.[…] Toutes les recherches et études exclusivement israéliennes prouvent que bien que depuis les premiers sionistes, les israéliens étaient loin d’être des anges envers les palestiniens. Les habitants arabes avaient résisté à toutes les tentatives sionistes pour s’emparer de leurs terres. Quelquefois dans leur résistance ils sont arrivés à tuer quelques uns des envahisseurs juifs ou détruisant leurs maisons.

 

Pourtant cette résistance était bien prévisible quand on sait que les sionistes envisageaient bien de créer leur État sur des terres arabes. « Si j’étais arabe – sincèrement      déclarait Ben Gurion en 1937 – je me rebellerai farouchement avec plus d’amertume et de désespoir contre une immigration qui va un jour convertir la Palestine et tous ses habitants arabes en un territoire de domination juive. » […] Le même Ben Gurion écrira dans son agenda personnel : « La nécessité de réagir avec force et atrocité est inévitable. Il est essentiel d’être précis au moment choisi et prompt à frapper fort dans les lieux déterminés. Toute famille qu’on décide d’incriminer doit être démolie sans compassion, femmes et enfants inclus. Sinon ça ne serait pas efficace. […] Il n’est pas de faire de distinction entre coupables et innocents. Il n’y a rien de surprenant dans ce niveau d’exécution des ordres venant du sommet de la direction sioniste – Ben Gurion qui ne faisait que résumer la politique émergente – conduira  les troupes juives à commettre des atrocités effroyables. En fin de compte l’histoire est jalonnée de guerres livrées entre des peuples différents les uns des autres. Mais indépendamment de tout cela, les atrocités évoquées dans ce cas précis privent  Israël de toute revendication d’un statut moral spécial quelconque.

 

Le comportement postérieur d’Israël envers ses adversaires arabes et envers ses citoyens palestiniens a été continuellement d’une brutalité telle au point de trahir toute aspiration à être considérée comme une conduite morale exemplaire. Entre 1949 et 1956 – par exemple – estime Benny Morris « les forces armées régulières de la sécurité israélienne et les volontaires civiles de la garde armée, avec leurs mines et de leurs bombes piégées ont assassiné un nombre indéterminé d’arabes infiltrés [à l’intérieur de ce qui est devenu l’État d’Israël]. Entre 2700 et 5000. » Il n’y a pas de doute que certains d’entre eux se sont infiltrés pour combattre  les israéliens, mais selon les preuves dont on dispose « l’immense majorité des assassinés n’étaient même pas armés et se sont infiltrés pour des raisons économiques ou sociales. » Morris signale que cette politique de « feu à  discrétion » débouchait sur « une série d’atrocités » perpétrées contre ces pauvres infiltrés.

 

Ces actes ne sont nullement une anomalie. L’IDF assassinèrent à des centaines de prisonniers de guerre égyptiens durant les guerres de 1956 et 1967. En 1967 on a expulsé entre 100.000 et 260.000 palestiniens de la Cisjordanie récemment conquise et plus de 80.000 syriens du Plateau de Golan. Quand des victimes de ces opérations de nettoyage ethnique avaient tenté de regagner clandestinement leurs domiciles, souvent sans arme, les israéliens les ont abattus, sans sommation,  dès qu’ils les ont aperçus. Amnesty International évalue qu’entre 1967 et 2003 Israël  a détruit  plus de dix mille maisons en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En outre Israël, pour le moins, fut complice durant son invasion du Liban en 1982 de la milice chrétienne qui a causé un carnage chez les réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Une Commission d’investigation israélienne avait révélé que le ministre de la Défense, Ariel Sharon était personnellement responsable dans ces atrocités. Aussi louable et admirable soit-il l’effort de la Commission, de pointer du doigt directement vers un haut responsable de l’armée, faut-il aussi le rappeler que postérieurement les votants israéliens vont l’élire au poste de premier ministre. […]

 

Durant la Première Intifada (1987-1991), par exemple, les forces de l’IDF avaient distribué aux troupes des matraques et ont incité les soldats à briser les os des manifestants palestiniens. La délégation suédoise de l’organisation Save the Children a fait public en 1990 un rapport accablant pour les israéliens d’un millier de pages dans lequel sont détaillés les effets de ses évènements sur les enfants dans les Territoires Occupés. Entre 23.600 et 29.900 enfants ont été blessés durant les deux premières années de la [première] Intifada. Le tiers de ces enfants étaient des mineurs de moins de dix ans, un cinquième de l’ensemble de moins de cinq ans. Les quatre cinquièmes de ces enfants ont été frappés sur la tête et la partie supérieure du tronc et en diverses parties du corps. Presque le tiers des enfants ont souffert des fractures des os et souvent des fractures multiples. […] La réponse d’Israël à la Seconde Intifada (2000-2005) a été encore plus violente, ce qui a poussé le journal israélien Haaretz à déclarer que « l’IDF s’est transformé en une machine à tuer d’une efficacité aussi effroyable qu’angoissant. » Les troupes de l’IDF avaient tiré un million de balles durant les premiers jours de la révolte, chose qu’on pourrait difficilement considérer comme une riposte modéré. Tout au long de la révolte, Israël assassina à 3.386 palestiniens entre lesquels 676 mineurs palestiniens. […] Les forces armées israéliennes ont aussi assassiné plusieurs étrangers activistes pour la paix dont une jeune femme américaine[Il s’agit de Rachel Curie qui a été écrasée pour s’être, avec son propre corps, interposée entre le bulldozer et la maison qu’il va finalement aussi faire disparaître de la face de la terre.] de 23 ans en mars 2003. Evidemment le gouvernement israélien ne s’embarrasse jamais d’ouvrir une enquête quelconque sur ces morts civiles et encore moins  de punir les responsables.

 

Ces réalités sur le comportement de l’État d’Israël sont largement étayées par d’innombrables documents et dossiers de la part de très nombreuses organisations de droits humains – entre elles quelques importants groupes israéliens – au-dessus de tout soupçon. Quatre anciens officiers du Shin Bet (L’organisation de sécurité intérieure d’Israël) condamnèrent le comportement d’Israël durant la Seconde Intifada en novembre 2003. L’un d’eux a déclaré : « nous nous conduisons d’une manière honteuse », et un autre l’a qualifié tout simplement de « évidence immorale. »[…] Dans le même sens et de son côté,  Louise Arbour du Commissariat des Droits de l’Homme des Nations Unies a proclamé en novembre 2006 que le « violation des droits humains dans ces territoires est de dimensions massives.» […] En conclusion il y a à peine éléments pour justifier l’exigence qu’on entend et qui veut présenter Israël comme ayant démontré une retenue substantielle dans le traitement qu’il a réservé à ses adversaires.

 

L’affirmation qu’Israël a toujours tenu qu’affronter une menace mortelle tout le long de son histoire, aussi bien de la part des gouvernements arabes  qui sont pour le « refus » que de la part des terroriste palestiniens, relève d’un point de vue qui ne repose sur aucune base comme on l’a vue jusque-là. […] Les palestiniens ont recouru au terrorisme contre les occupants israéliens et quelquefois contre une tierce partie innocente. Leurs intentions de s’attaquer à des civils innocents est indiscutablement une erreur et doivent être condamnées sans palliatifs. Néanmoins ce comportement n’a rien de surprenant car ça fait très longtemps que les palestiniens se sont vus refuser les moindres droits politiques les plus élémentaires. Ça fait très longtemps aussi qu’ils sont convaincus qu’ils ne leur reste aucune autre voie pour arriver à arracher la moindre concession de la part des israéliens. Comme l’a reconnu l’ex premier ministre Barak, si jamais il arrive qu’on soit né lui même entre les palestiniens « il se serait engagé sans hésitation dans une organisation terroriste. »

 

En effet, le terrorisme a été une des tactiques principales qu’avaient employées les sionistes quand ils se trouvaient dans une position de similaire faiblesse durant la création de leur état. Ce sont les terroristes juifs de l’Irgoun de louche célébrité, un groupe de militants sionistes qui à la fin de 1937 avaient introduit en Palestine la pratique, aujourd’hui archi célèbre, qui consiste à utiliser des bombes dans les autobus et les endroits de grands rassemblements. Benny Morris suspecte en ce sens que « les arabes avaient fini par apprendre l’effet des bombes terroristes grâce aux juifs. » Entre 1944 et 1947 diverses organisations sionistes avaient employé des bombes terroristes pour expulser les troupes britanniques de Palestine et avaient enlevé la vie à beaucoup de civils innocents dans leur acharnement. Les terroristes israéliens assassinèrent aussi le médiateur de l’ONU, le comte  Folke Bernadotte, en 1948 parce qu’il s’opposait à leur convoitise sur Jérusalem en proposant, comme premier pas, son internationalisation. Les auteurs de ces attentats n’étaient pas des extrémistes isolés qui agissaient  pour leur propre compte. Les chefs de ce réseau responsables de cet assassinat ont été amnistiés par le gouvernement israélien et l’un d’eux a été postérieurement élu membre de la Knesset.

 

Un autre petit chef terroriste, qui a donné le feu vert pour l’assassinat de Bernadotte, bien qu’il n’ait jamais été jugé pour son acte, a été le premier ministre Isaac Shamir. Il a lui-même explicitement défendu en ces termes « ni l’éthique juive, ni la tradition juive ne peuvent jamais condamner le terrorisme comme moyen de combat. » Plutôt le terrorisme devait « jouer un rôle déterminant dans notre guerre contre l’occupant (britannique). Shamir n’a non plus jamais exprimé le moindre regret pour son passé terroriste et a osé même dire lors d’un entretien en 1998 : « Si jamais nous n’avions pas agi  comme nous l’avions  fait, il est douteux qui nous aurions été capables de créer un État juif indépendant pour nous-mêmes. » Evidemment Menahem Begin, qui a été le chef suprême de l’Irgoun et postérieurement devenu premier ministre fut l’un des principaux terroristes juifs dans les années antérieures à l’indépendance d’Israël. À chaque fois qu’il avait à parler de Begin, le premier ministre Levi Eshkol souvent il l’appelait tout simplement « le terroriste ». 

 

À suivre. Par la force des choses. On a encore, pour soixante ans,  si les mauvais présages du prophète Bush s’avèrent exacte


 

[1] M. José Maria Aznar est l’ex chef  du gouvernement espagnol (1996-2004) Actuellement il s’adonne à combattre le « populisme » en Amérique du Sud.

[2]Posté sur www.nawaat.org en date du 24 juin 2008.

[3] Voir le livre  The Israël lobby and U.S Foreign Policy des deux professeurs universitaires, John J.Mearsheimer et Stephen M. Walt, 2007 page 29.

[4] Idem page 49.

[5] Idem page 23

[6] Idem.

[7] Idem page 27.

[8] Extrait du livre “The Israel Lobby and The U.S Foreign Policy”  page 137.

[9]  John J.Maersheimer et Stephen M. Walt dans le meme livre The Israel Lobby and The U.S. Foreign Policy. Page 145.

[10]L’Industrie de l’Holocauste » est parue début 2001 aux éditions de La Fabrique

[11] Uri Avnery est un journaliste israélien. Son article est posté sur le sitewww.conterpunch.org/avnery 0415008.html

 

 

« Les moines en Algérie tués par les militaires » Article traduit de l’italien par Tahia bladi ENQUÊTE

Après douze années un haut fonctionnaire occidental dévoile la vérité : « Un hélicoptère de l’armée algérienne mitrailla le bivouac où ils étaient retenus»

 
Par VALERIO PELLIZZARI – HELSINKI «Les sept moines Français séquestrés dans la nuit entre le 26 et le 27 mars 1996 a Tibhirine par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire (ndt DRS), furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne. L’engin aérien survolait la zone des reliefs montagneux de l’Altlas Tellien autour de Médéa en compagnie d’un autre hélicoptère. C’était la mi mai, après le crépuscule. L’équipage avait repéré le feu d’un campement et le chef d’escadrille en personne, un colonel, avait tiré sur le bivouac. Depuis quelques temps déjà, les forces régulières ne s’aventuraient plus sur le terrain dans cette zone impraticable, faiblement peuplée et contrôlée par les intégristes : elles se limitaient à faire des reconnaissances aériennes et à combattre avec l’aviation. Après l’attaque, les engins aériens atterrirent près du bivouac. Les hommes à bord comprirent vite qu’ils avaient frappée la cible erronée. Le chef d’escadrille appela le commandement de la base d’hélicoptères détaché à Blida et dit clairement : « Nous avons commis une idiotie, nous avons tués les moines ». Ce fut ainsi que se conclut la séquestration». La personnalité qui raconte cet événement parle pendant trois heures, durant deux rencontres séparées et sans la médiation d’aucun interprète. Elle se trouve provisoirement en Finlande. C’est un haut fonctionnaire d’un gouvernement occidental qui durant ces années là travaillait à Alger, avait des relations personnelles avec des personnages locaux très importants, et qui n’avait pas de contacts avec le monde opaque des services. Elle tient à le souligner avec une fermeté éduquée. C’est une personne qui peut sans ambiguïté, écrire clairement sa profession sur sa carte de visite. «Je connais certes les intrigues profondes entre la nomenklature d’alger, entre les clans, les hauts officiers, les fonctionnaires de la toute puissante compagnie pétrolifère Sonatrach et les pays étrangers intéressés aux ressources énergétiques de cette ex colonie (ndt Française). Intéressés par conséquent à sa stabilité interne. Mais je crois que la politique ne peut descendre en deçà d’un niveau minimum de moralité. Je suis personnellement obligé de respecter le secret d’État que chaque gouvernement impose à ses fonctionnaires. Mais de cette manière le mensonge d’État se perpétue, avec lequel il n’est pas facile de coexister, surtout quand il se prolonge dans le temps. Il y a quelques années, la famille du Père Lebreton, une des victimes, avait déposé une plainte afin que soit instruite une enquête en France. Je croyais sincèrement que pour elles et les autres victimes allait finalement arriver une reconstruction claire et authentique des faits. Au lieu de cela rien n’a changé». Cela fait douze années que la mort de ces religieux reste enveloppée dans la réticence des institutions et dans l’indolence de la justice. C’est en décembre 2002 que Abdelkader Tigha, un jeune sous-officier du Centre de Recherche et d’information de Blida (1) qui avait déjà abandonné le DRS (2) et qui s’était réfugié à l’étranger, déclara publiquement que les moines avaient été conduits la nuit même du séquestre dans sa caserne avec deux véhicules militaires. Dans l’opération les islamistes les terroristes, représentaient seulement la main d’œuvre. Les vrais stratèges étaient des militaires «deviés». Ce fût le premier démenti précis et partiel du mensonge d’État. Mais sur la conclusion tragique de l’événement le mur de gomme a résisté jusqu’à aujourd’hui. «L’hélicoptère était un MI 24, un engin aérien de fabrication soviétique, doté comme on le sait d’armements utilisés avec une grande fréquence durant la guerre en Afghanistan. C’était une machine de guerre blindée très différente des hélicoptères légers que les Français avaient vendus aux algériens et qui étaient dotés de rayons infrarouges et d’autres systèmes électroniques de reconnaissance. Les corps des moines étaient criblés de balles. C’est pour cela, qu’au moment des funérailles il n’y avait que les têtes qui furent déposées dans les cercueils. Les autorités algériennes quant à elles s’empressèrent de parler de « dépouilles découvertes ». Et elles auraient continué à utiliser cette formule rituelle et trompeuse si un moine, le Père Armand Veilleux, à cette époque Procureur de l’ordre des Cisterciens, n’avait insisté afin de donner l’ultime Adieu à ses confrères afin d’obtenir l’ouverture des cercueils. Avant lui, le médecin légal des français avait visité les corps, il était au courant que les dépouilles étaient imprésentables et en avait référé à ses supérieurs. Ces cadavres massacrés auraient révélés au monde entier qui avait tiré sur sept cibles sans défense. Parce que ces projectiles là ne pouvaient appartenir qu’à un arsenal d’une armée régulière et n’étaient guère en dotation aux guerriers islamiques, qui, souvent lors de leurs incursions sanguinaires recouraient à l’arme blanche, organisaient des faux barrages en utilisant les uniformes de la gendarmerie et garaient des voitures piégées dans les rues les plus fréquentées». Après le massacre, pendant quelques journées fébriles et confuses, une version officielle des faits fut construite. Au fil des années elle a montré des failles et des contradictions. Ce séquestre au monastère avait été planifié afin de montrer le danger que représentait la déferlante islamique de manière à provoquer l’indignation internationale durant le séquestre des sept cibles humaines désarmées et qui devait se terminer avec leur libération et démontrer ainsi la fiabilité et l’efficience des autorités locales. Ce devait être la répétition à plus grande échelle, plus retentissante, du faux séquestre réalisé en 1993 quand trois fonctionnaires du consulat français avaient été capturés et libérés après 72 heures sans qu’ils aient subis la moindre égratignure. «Une semaine après l’attaque de l’hélicoptère, le communiqué numéro 44 diffusé par le Gia (3), annonça que les moines avaient été tués le 21 mai. Dix jours après, les autorités colmataient le retard en déclarant que les « dépouilles » avaient étés retrouvées. Quiconque aurait analysé le message attribué aux fondamentalistes, en se consultant avec des spécialistes de l’Islam – même sans savoir ce qui s’était passé 7 jours auparavant autour du feu de camp du bivouac – aurait pu facilement déduire qu’il s’agissait d’un faux document maladroitement construit par des mains militaires. Le communiqué précédent, le numéro 43 s’était révélé encore plus faux avec des citations erronées de versets coraniques. Il fut réexpédié après avoir été corrigé par les séquestreurs et transmis à la radio de Tanger (4). Il était signé par l’émir Djamal Zitouni, un vendeur de poulets notoirement inculte, infiltré par le DRS au sein des milieux islamistes, rapidement promu aux sommets de la hiérarchie intégriste et aussitôt brusquement éliminé. Le communiqué 44 devait aux yeux de autorités algériennes dissimuler l’attaque de l’hélicoptère afin de prouver la responsabilité des islamistes. Les autorités algériennes avaient annoncé la découverte des corps le 31 mai, exactement un mois après la mort survenue pour causes naturelles du Cardinal Duval un personnage légendaire dans ce pays. C’était une coïncidence manifestement suspecte. Dans leurs calculs, l’émotion suscitée par la disparition sereine et « douce » de Duval devait en quelque sorte atténuer, contenir et neutraliser l’émoi mondial suscité par l’assassinat des moines de tiberihine et leur brutale décapitation réalisée une fois de plus à l’arme blanche. Les funérailles de fait furent célébrées à Notre Dame d’Afrique unissant en une unique cérémonie Duval et les Trappistes de l’Atlas». De cette manière l’affaire du séquestre se concluait neuf semaines après son début avec l’exaltation des sept martyrs chrétiens tués officiellement par les intégristes dans un pays Islamique et enterrés aux contreforts de la montagne dans laquelle pendant des années ils avaient vécus, comme dans une deuxième patrie bien intégrés avec les habitants des lieux, travaillant ensemble la terre du monastère. «Les autorités locales bénéficiaient d’au moins un soutien externe influent en la personne de l’archevêque d’Alger Mgr Henri Tessier qui cautionnait leur version des faits. Grand connaisseur du monde Islamique, il avait dès le début du séquestre adopté une ligne très circonspecte et prudente sur Tibhirine. Il n’était pas d’accord sur l’ouverture des cercueils et sur la sépulture des moines dans le monastère. Il ne voulait pas détériorer les rapports construits durant tant d’années de dur et patient travail entre l’église catholique et le gouvernement algérien alors que sévissait la guerre civile qui avait éclaté en 1992. Même aux moments où le terrorisme apparaissait plus violent et acharné, sa résidence située sur la colline avait toujours gardé la grille d’entrée ouverte et il n’y avait pas de militaires en uniforme à monter la garde. Pour lui, la vérité officielle ne montrait guère d’ombres alarmantes, bien au contraire, elle pouvait être acceptée sans perplexité. D’une certaine manière il était soutenu dans sa ligne de conduite par le général Rondot qui avait longtemps occupé les sommets de la hiérarchie des services de sécurité français et qui durant le printemps de l’année 1996 travaillait en tant que consultant au ministère de la défense à Paris. Il avait débarqué à Alger immédiatement après le séquestre et avait assuré à l’archevêque que l’affaire se serait conclue très rapidement d’une manière positive. Dès son arrivée, Rondot se rendait régulièrement chaque jour au bureau du général smaïl lamari, vice du DRS et ami personnel de longue date. On peut dire que l’église et l’armée partageaient publiquement le même point de vue». Avant la tragique conclusion de cet événement, il y avait en cours une négociation pour la libération qui avait pour support une cassette qui montrait les moines encore en vie filmés à l’intérieur d’une caserne avec un journal imprimé à une date récente. «Le 30 avril un émissaire des séquestreurs s’était présenté à l’ambassade française. Il s’était fondu dans la chaîne des algériens qui chaque jour se présentaient pour la demande de visa. Ses preuves en tant qu’envoyé de l’émir Zitouni étaient très floues : il n’avait jamais révélé son nom et démontrait une attitude plutôt suspecte, comme s’il craignait un piège. Les français l’avaient pris au sérieux. Il demanda selon le scenario habituel, un échange de prisonniers, de l’argent et des papiers pour s’expatrier. Afin de le protéger les français l’avaient fait sortir de l’ambassade dans un de leur véhicule en lui donnant quelques numéros de téléphone en guise de contact mais depuis ce jour là ils n’eurent plus de nouvelles. Ils furent vite convaincus qu’il avait été éliminé ». A cette date précise, les militaires «déviés» ne savaient plus où se trouvaient les moines. Le faux séquestre avait déraillé. Certains officiers des services étaient convaincus depuis un certain temps, que les religieux de Tibhirine étaient restés au monastère non seulement pour continuer leur vie faite de prières et d’humble travail agricole mais surtout dans le but de fournir de temps à autre des informations aux français sur les mouvements de la guérilla et des soldats de l’armée régulière opérant dans la zone. En somme, ces soutanes protégeraient des informateurs occasionnels. C’est une des nombreuses légendes, sans fondement en ces douze années de fuite de la vérité. «En revanche, une autre chose est vraie : Un groupe formé d’autorités locales dont le plus actif était le préfet de Médéa était convaincu que les moines, avec leur neutralité et de par les soins prodigués à tous par le père Luc le médecin, constituaient une présence inadéquate et dérangeante dans cette zone. Il fallait leur flanquer la peur à ces religieux étrangers et les convaincre à abandonner les lieux. Le préfet avait lourdement insisté afin qu’ils partent. L’archevêque d’Alger quand à lui non avait exercé aucune pression sur eux, cependant il leur avait offert en guise d’endroit alternatif un couvent de sœurs Clarisses situé dans une autre région. Le faux séquestre afin d’effrayer les têtus religieux n’avait pas été programmé au quartier général d’alger aux sommets de l’appareil des services mais en périphérie. Même le CTRI de Blida soutenait cette opération. Et ce n’était pas le fruit du hasard que les véhicules qui avaient prélevés les moines provenaient de ce centre et que c’était à ce même endroit qu’ils étaient revenus en tant que prisonniers le 27 mars. Pendant ce temps là à Alger l’armée régulière – pas les services déviés – cherchaient avec vigueur les séquestrés. Quiconque passait durant les jours successifs sous le bureau du général responsable du centre opérationnel voyait la lumière des lampes allumées : il avait donné l’assurance qu’il aurait cherché les moines avec tous les moyens et qu’il n’aurait jamais donné l’ordre de tirer». Cette histoire est une confirmation ultérieure de la présence de deux âmes dans l’armée algérienne divisée entre la composante patriotique, nationaliste et la composante des services déviés, des généraux affairistes, liés à une gestion tortueuse du pouvoir. En 1956, l’Algérie n’était pas encore un pays indépendant, mais Abane Ramdane, l’idéologue du Front National, dénonçait déjà les chefs de la naissante armée de libération d’incompétents et d’arrivistes. Il sera assassiné un an après. Tout comme le président Boudiaf, figure historique et respectée de la guerre de libération, nommé depuis peu aux commandes du pays. De cet attentat rien ne fut jamais révélé. Trois ans plus tard, un des fondateurs du Front Islamique en exil en France, Abdelbaki Sahraoui, fut assassiné dans une mosquée de Paris. La chronique de l’Algérie indépendante est pleine d’homicides excellents, commis dans la patrie et au delà des frontières. Comme celui de Monseigneur Claverie, l’évêque d’Oran. « Cette mort doit être considérée comme un prolongement de Tibhirine. Deux mois après les funérailles des moines, le ministre des affaires étrangères Hervé de Charette s’était rendu en Algérie. Il avait insisté pour se rendre au monastère où les moines avaient été enterrés. Les Algériens étaient furieux de cette requête renouvelée avec obstination par le ministre qu’ils considéraient une démonstration typique d’arrogance de la part des ex colonisateurs. Ils l’avaient déclaré en public, à voix haute et sans réticence. Ce séquestre représentait encore un nerf à vif, un chapitre embarrassant dans les relations bilatérales. A la fin, ils cédèrent. C’était le premier août 1996. A cette occasion, le ministre rencontrait aussi l’évêque d’Oran Monseigneur Claverie, une personnalité ouverte, éloignée des méthodes feutrées et solennelles. Le religieux lui avait déclaré : « Nous connaissons les responsables de la mort des moines ». Peu après Monseigneur Claverie prit un vol de ligne anticipant son départ fixé pour le jour suivant. Très peu de personnes étaient au courant de ce changement de programme à la dernière minute à part les personnes chargées du protocole, un fonctionnaire d’Air Algérie qui avait brutalement jeté à terre un passager et les plus proches collaborateurs. A son entrée à l’évêché une bombe l’attendait lui et son chauffeur. Contre toute loi de la Physique, la porte fut éjectée par le souffle de l’explosion en direction opposée à celle indiquée dans le rapport des enquêteurs locaux. Dans l’affaire de moines, l’évêque d’Oran peut être considéré comme la huitième victime». Notes Du Traducteur: (1) les CTRI sont les centres territoriaux de recherche et d’investigation. La torture y est aussi pratiquée. Il en existe à Blida, Oran et Constantine (2) DRS : Département du renseignement et de la sécurité (3) Gia : Groupe armé islamique (Source : le site « Tahia Bladi » (Site algérien à Paris), le 6 juillet 2008) Lien : http://www.tahiabladi.com/index.php/1954/les-moines-en-algerie-tues-par-les-militaires/ Article original publié le 6 juillet 2008 par « La Stampa » (Quotidien italien publié à Torino) « I monaci in Algeria uccisi dai militari » http://www.lastampa.it/redazione/cmsSezioni/esteri/200807articoli/34524girata.asp

Situation au Maghreb : Patrick Braouezec, Député,  écrit au Premier Ministre

 
Monsieur le Premier ministre,   Des événements graves se déroulent depuis un certain temps dans les trois pays du Maghreb. En Tunisie, un vaste mouvement de protestation et de révolte anime les populations du bassin minier de Gafsa depuis le début de l’année à la suite d’un concours d’embauche dont les résultats ont été jugés frauduleux. Encerclés et harcelés par la police et l’armée, les habitants se battent pacifiquement, au quotidien, pour l’emploi et le droit à une vie digne. Multipliant les manifestations, grèves et actions diverses, ils réclament l’ouverture de vraies négociations sur l’emploi et les conditions de vie. Ce mouvement témoigne d’une solidarité populaire forte autour de revendications sociales, économiques et politiques structurées, et va à l’encontre des idées reçues sur l’absence d’opposition. Le pouvoir tunisien répond, depuis le mois de juin, en emprisonnant et torturant massivement les jeunes, en arrêtant plusieurs dirigeants du mouvement de protestation qui sont alors inculpés de délits graves ou en conduisant des interrogatoires musclés. Au Maroc, les événements de Sidi Ifni illustrent à leur tour le niveau de dégradation de la situation sociale et des conditions de vie qui se manifestent dans tout le Maroc de manière croissante par des mouvements sociaux multiples revendiquant le respect des droits économiques et sociaux. La répression d’Etat qui leur est opposée témoigne d’une férocité qui tranche avec les promesses démocratiques du nouveau régime. Après les graves répressions politiques qu’a subies la Kabylie, les villes algériennes connaissent désormais régulièrement des révoltes incontrôlées, expression de nouvelles formes de protestation dans un champ politique fermé sans que l’on voit, après la flambée de violences d’Oran, jusqu’où ce type de révoltes peut mener. Face à ces évènements, les régimes des trois pays durcissent leurs positions vis-à-vis des revendications sociales, utilisant la torture et commettant des actes humiliants, dans un contexte inquiétant d’inflation des prix et d’accélération du mouvement de vente au secteur privé des services et infrastructures publics. Les alliances euro-maghrébines pour le contrôle des migrations prennent également une ampleur sans précédent dans les trois pays ainsi qu’en Lybie, donnant jour à la prolifération de véritables camps d’internement et à la mise en place d’une politique d’externalisation de contrôle remettant en cause la protection et l’accueil des étrangers, et en particulier des demandeurs d’asile. A plus long terme, il faut craindre une période de grande instabilité dont les principales victimes seront les plus socialement et économiquement précaires et les classes moyennes marginalisées.Au moment où la France prend la présidence de l’Union européenne et où elle veut lancer l’initiative de l’Union pour la Méditerranée, il est indispensable qu’elle fasse prévaloir le respect des droits humains et des libertés civiles et politiques mais aussi le droit à la souveraineté.  Ces engagements seraient plus opportuns. En effet, la coopération euro méditerranéenne,  telle que proposée, ne va reposer que sur des aspects économiques, avec la construction d’un espace de libre-échange et la libéralisation du marché d’ici 2010, et sécuritaires pour lutter contre le soit disant terrorisme et la corruption qui est érigée en véritable mode de gouvernance. Il apparaît, malheureusement que l’Union méditerranée que le Président de la république appelle de ses voeux ne soit, une fois encore, qu’un outil au service des intérêts financiers. La population du Maghreb qui se mobilise pour le droit à la vie, au travail, à l’éducation et pour le droit syndical ne demande pas la construction de cet espace commercial dont elle  sera exclue, elle appelle de sa voix et par sa mobilisation le respect des droits humains, le développement des libertés fondamentales, notamment en terme de droit syndical et de liberté de la presse, d’expression et d’organisation; la libération de tous les détenus d’opinion, l’arrêt de la torture, la fin des régimes d’exception; l’arrêt des politiques économiques de privatisation des services publics et d’attaque des droits sociaux de l’ensemble des salariés et aussi la libre circulation des personnes, la fermeture des lieux d’enfermement et l’annulation de tous les accords de lutte contre les migrations. Monsieur le Ministre, si la France devait avoir un rôle avec les pays du Maghreb, ce devrait être celui-ci. La France se doit de dénoncer toutes les atteintes aux droits humains et de soutenir la contestation pacifique pour le droit au travail et à une vie digne et meilleure. Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en ma considération.                                                                                               Patrick Braouezec le 07 juillet 2008

AFP, le 8 juillet 2008 à 13h09 Union méditerranéenne: Erdogan, invité par Sarkozy, assistera au sommet (porte-parole)

 
ANKARA, 8 juil 2008 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit assister au sommet qui doit lancer dimanche à Paris l’Union pour la Méditerranée (UPM), a indiqué mardi son porte-parole à l’AFP. « M. Erdogan a été invité au sommet par le président français Nicolas Sarkozy qui l’a appelé au téléphone aujourd’hui (mardi) », a souligné Mehmet Akif Beki. Le Premier ministre turc a répondu qu’il se rendrait à Paris pour le sommet « sauf si un événement extraordinaire l’en empêche », a précisé le porte-parole. Peu avant, le chef de la diplomatie turque Ali Babacan avait indiqué depuis la Malaisie où il se trouve en visite que son pays n’avait pas arrêté sa décision au sujet de sa participation à ce sommet et que le gouvernement attendait les conclusions de l’entrevue téléphonique Sarkozy-Erdogan. « Je crois que l’on prendra une décision après cette conversation téléphonique (…) Nous gardons un esprit positif mais j’ignore ce que M. Sarkozy dira au Premier ministre », a-t-il souligné. Le projet d’Union méditerranéenne vise à renforcer la coopération entre les pays du sud de l’Europe et des riverains de la mer Méditerranée comme le Maroc, la Syrie, Israël et la Turquie. Certains voient dans cette union un moyen pour le président français de maintenir la Turquie hors de l’Union européenne. M. Sarkozy est opposé à l’entrée de la Turquie dans l’UE et prône à la place « un partenariat spécial », idée catégoriquement rejetée par Ankara qui réclame une adhésion à part entière. Le ministre turc a expliqué que des diplomates turcs avaient pris part la semaine dernière à une réunion visant à élaborer la déclaration finale qui devrait être adoptée au sommet de dimanche et ont obtenu que des amendements « substantiels » soient apportés dans le document, sans donner d’autres détails. Les négociations d’adhésion ouvertes en 2005 entre la Turquie et l’UE sont jalonnées de 35 chapitres thématiques. A ce jour, huit ont déjà été ouverts. AFP

AFP, le 8 juillet 2008 à 11h08 UPM/Israël : l’UE doit « comprendre » les revendications arabes sur les terres (quotidien officiel syrien)

 
DAMAS, 8 juil 2008 (AFP) – Le quotidien Al-Baas, organe du parti au pouvoir en Syrie, a demandé mardi à l’Union européenne de « comprendre » les revendications des pays arabes sur les terres occupées par Israël, quelques jours avant le sommet de lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM) prévu à Paris. »Les Européens doivent comprendre les revendications des Arabes à libérer leurs terres et à ne pas s’engager dans un processus gratuit de normalisation des relations avec un ennemi (Israël, ndlr) qui occupe leurs terres », écrit al-Baas dans un éditorial. »Les Arabes souhaitent le lancement d’un processus de développement global pour que le progrès et la paix s’installent sur les rives de la Méditerranée. La paix et la sécurité sont irréalisables si les droits ne sont pas restitués à leurs propriétaires et si le déséquilibre économique et social n’est pas restauré entre les deux rives de la Méditerranée », poursuit le journal. « Il s’agit du message arabe que le président (syrien) Bachar al-Assad apporte à Paris », souligne al-Baas.Le président Assad a été invité, comme une quarantaine d’autres chefs d’Etat et de gouvernement, à participer le 13 juillet au sommet de lancement de l’UPM et le lendemain, au traditionnel défilé militaire qui marque la Fête nationale en France.Le président Assad aura un entretien le 12 juillet avec son homologue français Nicolas Sarkozy, une première rencontre entre les chefs d’Etat des deux pays depuis la décision de l’ancien président français Jacques Chirac de couper les liens avec le régime syrien après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Damas, soupçonné dans cet assassinat, a nié toute implication. L’UPM doit succéder au processus euro-méditerranéen dit de Barcelone, qui n’a jamais vraiment décollé depuis son lancement en 1995. Elle doit être lancée en présence de chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’UE et du sud du bassin de la Méditerranée, dont le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Alors qu’Israël et la Syrie ont repris des négociations de paix indirectes, le président Assad a exclu des discussions directes avec M. Olmert en marge du sommet. rm/cyj      AFP 080907 GMT JUL 08

 

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