Pour mettre fin aux traitements inhumains et aux excès abjects commis à la prison de Mornaguia
Beaucoup de détenus et leurs familles sont en butte à toutes sortes de brimades en violation flagrante de la loi sur les prisons et du Code de procédure pénale. Beaucoup ont été placés dans des cachots individuels, dépourvus d’aération et de lumière, extrêmement froids et humides. Ils n’ont pas droit à la promenade quotidienne et n’ont aucun contact avec le monde extérieur. C’est le cas de Mohammed Ali Ben Mohammed Charfi et de Fayçal Ben Salah Harizi. Plusieurs avocats ont noté que leurs clients étaient conduits par des agents pénitentiaires dans des fourgonnettes fermées et qu’on leur avait mis des cagoules noires sur la tête et des menottes.
Pour l’Association
TUNISIE: Journée Mohammed Abbou: la délégation du TMG bloquée et intimidéeà la porte de la prison TUNISIA: Mohammed Abbou Day: IFEX-TMG delegation blocked and intimidated atprison gates
IFEX – Nouvelles de la communauté internationale de défense de la libertéd’expression
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Mohammed Abbou Day: IFEX-TMG delegation blocked and intimidated at prison gates
Pétition de soutien au droit de Jalel Ben Brik Zoghlami à exercer sa profession d’avocat
Qu’est-il arrivé à Abdellatif Bouhjila ? Que se passe-t-il à la prison de Mornaguia ?
La semaine dernière, alors qu’il voulait lui rendre visite, comme chaque semaine, Abdelmajid Bouhjila s’était entendu dire que son fils avait arrêté sa grève de la faim depuis deux jours et qu’il pourrait lui rendre visite dans une semaine. Mais aujourd’hui, il a été empêché encore une fois de lui rendre visite.
Luiza Toscane
« Kalima » consacre son numéro du mois de mars au prisonnier d’opinion Me Mohamed ABBOU qui a entamé le 1er mars 2007 sa 3éme année de détention
Comment la police politique terrorise les enfants des défenseurs
Adresse à Samia Abou, l’aimée de Mohamed, le prophèteTaoufik ben Brik
Témoignage de l’Avocat suisse Alain Werner que les juges de Mohamed Abbou ont refuse de recevoir
Dans ce cadre et dans cette fonction j’ai assisté le 20 juin 2002 à une réunion de l’association des jeunes avocats dans la salle du Conseil de l’Ordre au premier étage du Tribunal en présence notamment de Me Mohamed Abbou et de Me Dalila Mrad. Alors que la discussion s’engageait en langue arabe, une avocate présente, Me Dalila Mrad, m’a violemment pris à partie verbalement et a bruyamment fait savoir à l’assemblée que ma présence à cette réunion était injustifiée. J’ai était surpris par la violence verbale de Me Mrad. Une très vive discussion s’en est suivie, de nombreux avocats commençant à prendre verbalement à partie Me Mrad. Celle-ci est alors entrée dans une sorte d’hystérie, criant et gesticulant dans tous les sens. A cet instant, Me Mohamed Abbou s’est approché de Me Mrad avec l’intention de la calmer et de faire en sorte que cette dernière retrouve de la mesure. Me Mrad a alors commencé à hurler de plus vive et à accuser Me Mohamed Abbou de l’avoir attaquée, ce qui m’a alors apparu proprement ridicule. Me Abbou l’a alors repoussée vers la porte, en lui intimant l’ordre de quitter les lieux. Une grande confusion s’en est suivie, Me Mrad finissant par sortir de la salle en continuant à hurler.
Lors de la réunion, j’étais assisté par l’un des membres de l’association des jeunes avocats qui me traduisait en français ce qui se disait en langue arabe. Je suis formel pour affirmer que Me Abbou n’a jamais agressé Me Mrad au cours de cette réunion. Il l’a repoussée, en réaction à l’état d’hystérie dans lequel elle s’était mise elle-même. Je suis prêt à venir à la barre pour témoigner sous serment. Ecrit à Freetown, Sierra Leone, le mercredi 8 Juin 2005 Alain Werner Passport number : H0001163
(Source: Le nr 50 de Kalima mis en ligne le 10 février 2007)
La lutte contre le terrorisme au menu des discussions
Guenaïzia à Tunis pour relancer la coopération militaire
Cette visite intervient après le déplacement de cadres de l’armée tunisienne récemment à Alger.
Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M. Abdelmalek Guenaïzia, a entamé hier sa visite officielle en Tunisie par un premier entretien avec le ministre tunisien de la Défense, M. Kamel Mordjane, sur la coopération militaire algéro-tunisienne et les perspectives de son renforcement.
Les discussions ont porté sur l’évaluation de l’état de la coopération militaire entre les deux pays et les voies de son impulsion, dans l’esprit des décisions de la 2e commission mixte de coopération militaire qui a eu lieu à Tunis en 2006 et de la préparation de sa 3e session prévue à Alger dans le courant 2007.
La coopération militaire algéro-tunisienne, qui est encadrée par un accord signé en 1983 et actualisé en 2001, a vu la réunion de la 1re session de sa commission mixte se tenir en 2005 à Alger. Auparavant, une cérémonie d’accueil officielle a été organisée au ministère, au cours de laquelle M. Guenaïzia et son hôte ont passé en revue un détachement des trois armes qui leur présentaient les honneurs.
M. Guenaïzia s’est rendu par la suite au musée national militaire (Palais de la rose), un ancien palais du bey restauré par l’armée et, ouvert en 1989 où sont exposés divers armements et documents, retraçant l’histoire de l’armée tunisienne.
Cette visite a été sanctionnée par un échange des plaques des musées militaires des deux pays, ainsi que par la signature du livre d’or du musée par M. Guenaïzia. Abdelmalek Guenaïzia visitera aujourd’hui le musée de la fraternité algéro-tunisienne de Ghardimaou, situé à la frontière entre les deux pays, et déposera une gerbe de fleurs au monument historique de Sakiet-Sidi-Youssef.
Le programme de visite du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, qui s’étale jusqu’au 7 mars, prévoit également la visite d’installations militaires à Bizerte, à une soixantaine de kilomètres au nord de Tunis, ainsi que le Centre national tunisien de télédétection à Tunis et l’École de guerre de Bortale-Hayder.
Si la menace terroriste a permis un renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays d’autant que plusieurs islamistes de nationalité tunisienne ont été arrêtés en Algérie pour terrorisme, il n’en reste pas moins que l’Algérie considère que cette coopération n’est pas assez poussée. Et c’est dans l’objectif de relancer la coopération militaire que s’inscrit, entre autres, le déplacement du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale en Tunisie. Il est vrai, cependant, que les relations ont toujours été bonnes entre l’Algérie et la Tunisie du fait que le bornage des frontières s’est effectué dans de bonnes conditions.
L’apparition de la violence terroriste en Algérie au début des années 1990 a poussé la Tunisie à renforcer la surveillance aux frontières et à resserrer l’étau sur le mouvement islamiste.
Cependant, malgré les mesures prises, les groupes armés terroristes ont pu tisser des liens, surtout depuis la guerre déclenchée contre les taliban en Afghanistan. Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, a admis en janvier dernier l’éventualité de liens entre le GSPC et le groupe armé islamiste tunisien neutralisé au début de l’année au sud de Tunis.
« Les informations en notre possession n’écartent pas une possible liaison entre ce groupe (islamiste tunisien) et le GSPC », avait affirmé Zerhouni, avant d’ajouter que « les services de sécurité des deux pays travaillent en étroite collaboration depuis plusieurs années ».
Il faut dire que l’opération menée par l’armée tunisienne contre les terroristes au sud de Tunis a été rendue possible grâce à l’intensification de la coopération entre les deux pays, d’autant que l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme sert aujourd’hui de référence dans ce domaine.
Y. S.
(Source : « Liberté » (Quotidien – Algérie), le 6 mars 2007)
Lien :
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=73394
Mouvement «Ettajdid» : Le congrès en juin 2007
Le 2ème congrès du Mouvement «Ettajdid» se tiendra en juin prochain. C’est ce qu’a décidé le conseil national du parti, tenu dimanche dernier, à Tunis.
L’expérience unitaire entre le Mouvement «Ettajdid» et quelques centaines de militants indépendants issus de la gauche tunisienne, commence à prendre une tournure sérieuse.
La constitution d’un pôle d’opposition démocratique et progressiste, un rêve qui a bercé les formations de gauche depuis la fin des années 80, se concrétisera en effet dans environ trois mois à l’occasion des assises nationales du parti de M. Mohamed Harmel.
Réuni le week-end dernier, le conseil national de cette formation constituée en1993 sur les cendres du Parti Communiste Tunisien, a tranché sur la date du congrès.
La date symbolique du 25 juillet, proposée par les indépendants, n’a pas été retenue. Les «Tajdidis» ont estimé que la célébration du cinquantenaire de la proclamation de la République pourrait voler les feux de la rampe à la naissance tant attendue du pôle d’opposition élargi, démocratique et progressiste.
Le conseil national a également désigné les représentants d’Ettajdid au sein de la commission qui sera chargée de la préparation morale et matérielle du congrès. Cette commission se composera aussi d’une vingtaine de représentants des indépendants. Un comité de pilotage paritaire sera par la suite mis en place pour assurer le suivi des travaux préparatoires.
Engagement d’adhésion
D’autre part, les militants de l’ex-parti communiste se sont attachés à l’adhésion des indépendants à leur parti pour qu’ils puissent bénéficier du statut de congressistes à part entière. Ceux qui s’attachent à leur indépendance pourraient néanmoins participer au congrès en tant qu’observateurs ou encore «alliés» du Mouvement Ettajdid et prendre part au débat au sein des commissions. Ils ne bénéficieront pas évidemment du droit de vote.
L’idée du resserrement des rangs fragmentés de la gauche a germé dans les esprits suite aux législatives de 1989. A l’époque, 150 hommes de gauche avaient lancé un appel pour unir les groupuscules de gauche et dresser un rempart contre la résurgence des projets passéistes.
De nombreuses tentatives unitaires ont été depuis avortées. Ce n’est qu’à la veille des élections législatives et présidentielle d’octobre 2004 qu’une alliance s’est tissée entre Ettajdid, deux groupuscules de gauche et quelques centaines d’intellectuels indépendants attachés à la préservation des acquis du projet moderniste tunisien.
Après avoir réussi le pari de présenter un candidat unique de «l’opposition démocratique» à la présidentielle, en l’occurrence, Mohamed Ali Halouani, certaines composantes de cette alliance baptisée «l’initiative démocratique» se sont retirées. Seuls le Mouvement Ettajdid et les indépendants s’efforcent encore à réaliser le vieux rêve de la gauche..
Walid KHEFIFI
(Source : « Le Quotidien » (Quotidien – Tunis), le 6 mars 2007)
Le Temps: Présidentielle française:
Ségolène Royal et… nous
Par : Ridha KEFI
Un récent sondage IFOP montre que la population musulmane de France – les Beurs, – se sent plus proche du PS et de son candidat à la présidence Ségolène Royal, que de l’UMP et son candidat Nicolas Sarkozy (23,4%).
Cependant, sur la plupart des questions qui interpellent cet électorat, à savoir la crise du Proche-Orient, l’immigration, la place de l’islam en France, les relations avec le Maghreb et l’Afrique, les positions des deux candidats ne divergent guère. Nous avons présenté dans notre édition d’hier les positions de Sarkozy sur ces questions. Nous vous présentons ici celles de Mme Royal…
A propos de la crise du Proche-Orient, Mme Royal a multiplié les déclarations contradictoires. Lors des trois débats pour l’investiture du PS, qui l’ont opposée à ses deux adversaires Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, devenus aujourd’hui ses soutiens, la candidate a souligné à plusieurs reprises la centralité du conflit israélo-palestinien et la nécessité d’y apporter une solution juste et équilibrée. Mais lors de son déplacement au Proche-Orient, elle a eu du mal à maintenir une position ferme sur cette question, passant d’une position à son contraire. Au cours de sa visite à Beyrouth, elle s’est montrée critique à l’égard de la politique d’Israël, suscitant la colère des Israéliens. A Jérusalem, elle s’est montrée compréhensive vis-à-vis de cette même politique et fait une déclaration jugée favorable au mur de séparation.
Lors de ses meetings suivants, Mme Royal a rectifié le tir en promettant d’agir pour que soit respecté le droit international, qui «existe, [et] il n’est que de l’appliquer». Elle a ajouté: «Nous réclamerons de nos meilleurs amis que les résolutions du Conseil de sécurité soient mises en œuvre». Cette déclaration, qui a été faite dans une approche générale des relations internationales, vaut-elle aussi pour le conflit israélo-palestinien ? Auquel cas, elle signifierait de demander à Israël et aux Etats-Unis d’être plus respectueux du droit international, étant donné que ce sont ces deux pays qui respectent le moins les résolutions onusiennes au Proche-Orient. Il ne faut pas rêver…
La sécurité d’Israël d’abord
Dans son discours du 11 février, Royal ne s’est pas beaucoup attardée sur le conflit israélo-palestinien. Elle lui a consacré les trois lignes que voici: «La paix au Proche-Orient suppose deux aspirations indissociables et également impérieuses: celle de la justice, celle de la sécurité. Il faut rendre justice aux Palestiniens. Mais il faut garantir la sécurité d’Israël et la vie de tous ses citoyens.»
Réduire un conflit aussi complexe à deux mots, «justice» et «sécurité», ne dénote pas d’une grande volonté de s’engager en vue d’y trouver une solution. En évitant de se prononcer sur la nécessité de créer un «Etat palestinien», pourtant soutenue par nombre des amis d’Israël, George Bush en tête, Royal cherche sans doute à ne pas s’aliéner le soutien du lobby juif pro-israélien en France, dont on connaît la puissance, surtout dans le domaine médiatique.
Qualifiée de «candidat naturel des juifs» par le député UMP Christian Estrosi, Royal ne devrait donc pas trop s’éloigner de la position historique du PS en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien.
Souvenons-nous: durant l’été 2006, alors qu’Israël bombardait Gaza et le Liban, Mme Royal ne s’est pas montrée plus préoccupée que son rival de l’UMP par les violations des droits humains commis par le gouvernement du Premier ministre israélien Ehoud Olmert. Ce tropisme israélien n’étonne pas René Balme, maire de Grigny depuis 1992, qui explique: «Mme Royal est entourée de conseillers qui défendent ouvertement la politique israélienne. Le PS a toujours été indulgent avec Israël et ce n’est pas Ségolène Royal qui va remettre en cause cette amitié. On est toujours, tant du côté de l’UMP que du PS, dans cette logique qui consiste à se soumettre à l’axe américano-israélien. Il y a quelques néo-conservateurs dans ces deux partis dont la vision du monde n’est pas très éloignée des néo-conservateurs étasuniens. D’où leur silence [sur les souffrances des Palestiniens].» (www.e-torpedo.net)
Le maire de Grigny va plus loin dans son procès des deux principaux candidats à la présidence française. «On a deux candidats dont l’un est un ultralibéral [Sarkozy] et l’autre est social-libérale [Royal]. La différence qui n’est déjà pas très marquée pour ce qui est de la politique intérieure se trouve être nulle en matière de politique étrangère», explique-t-il. Et d’ajouter: «Leurs conseillers sont issus de la même mouvance et sont porteurs des mêmes idéologies. La position de Madame Royal et celle du PS est calquée sur celle des Etats-Unis et d’Israël. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose de sa part (…) Il est surprenant de constater que Ségolène Royal a du mal à accepter que les peuples aient le droit de décider, démocratiquement, de leur avenir en Palestine et en Iran.»
A l’appui de son affirmation, le maire de Grigny rappelle que l’ensemble des dirigeants politiques du PCF à l’UMP en passant par le PS et les centristes ont répondu favorablement à un récent meeting organisé par le CRIF et intitulé : »Tous à la Mutualité contre la menace de l’Iran »», avant de conclure: «Il y a une volonté affirmée unanime de la classe politique [française] d’en découdre avec l’Iran et de se coucher face aux injonctions des représentants du gouvernement et des intérêts israéliens en France. C’est extrêmement grave.»
Sans aller jusque là, nous pourrons dire que Mme Royal cherchera à suivre la politique traditionnelle du Quai d’Orsay, qui s’est toujours montrée soucieuse de la sécurité d’Israël, d’abord, tout en appelant à la création d’un Etat palestinien, ensuite.
L’ultra-laïcité face à un Islam conquérant
A propos de l’Islam et des musulmans, les positions de Royal ne sont pas divergentes, elles non plus, de celles de son rival de l’UMP. Même si la candidate du PS semble vouloir montrer une certaine différence sur ce dossier, ses déclarations sur l’islam et les musulmans ne s’éloignent pas de la ligne laïciste républicaine.
«Dans sa tentative de reconquête du pouvoir, le PS, jadis accusé de différentialisme par la gauche laïciste, ne peut pas se permettre d’afficher un discours trop mou sur l’islam. Du coup, il adopte un discours ultralaïque», explique Franck Frégosi, spécialiste de l’islam contemporain au CNRS, dans un entretien à »Libération » du 26 février. Qui ajoute: «Lors d’un débat participatif, Ségolène Royal a déclaré: »Mon combat pour la laïcité, je le mène au nom de toutes les femmes voilées, excisées, mutilées, violées… » Assimiler ainsi le voile et le viol, c’est plus qu’un sacré raccourci. En s’adossant à la laïcité, le PS tente en même temps de redorer son blason auprès d’un électorat et d’un lobby laïque de plus en plus intransigeant vis-à-vis de l’islam. Tous ces propos s’inscrivent dans une volonté de récupérer sur le terrain une forme d’ultralaïcité perdue.»
A tel point d’ailleurs que les responsables de campagne de Royal cherchent à «disqualifier» Sarkozy aux yeux des laïcistes en affirmant que le candidat de l’UMP est le premier ministre de l’Intérieur à avoir adoubé l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), présentée pour l’occasion comme une officine islamiste. L’islam est ainsi utilisé, de manière pernicieuse, comme repoussoir: une sorte d’ennemi de la république.
Quoi qu’il en soit, Royal ne semble pas plus disposée que Sarkozy à dénoncer l’islamophobie. Ce n’est pas là, en tout cas, l’une de ses priorités. La peur de tout ce qui renvoie à l’islam est tellement forte dans l’opinion française qu’elle préfère ne pas dénoncer les crispations qui pourraient naître ici et là autour de l’islam et des musulmans. Cela ne lui interdit pas cependant d’utiliser ces crispations pour aller chasser des voix sur les terres de la droite et de l’extrême droite.
En choisissant comme porte-parole une femme musulmane Najat Belkacem, Mme Royal n’a fait, en réalité, qu’imiter son principal adversaire, Sarkozy, dont la porte-parole est, elle aussi, une femme musulmane, Rachida Dati. Les deux candidats cherchent-ils ainsi à séduire l’électorat musulman ? Oui et non. Car, comme l’a expliqué Vincent Geisser, chercheur au CNRS, sur un forum du »lemonde.fr », mis en ligne le 1er mars, la règle républicaine interdit de parler de «vote religieux». Les candidats font comme si ce vote n’existe pas, tout en développant, implicitement, «une stratégie pour capter un électorat qu’ils percevaient depuis longtemps comme un électorat »beur », et que de plus en plus ils perçoivent comme musulman.»
En fait, ajoute le chercheur, «derrière ce mot »musulman », les hommes et les femmes politiques [français] ont tendance à amalgamer toutes sortes d’électeurs, en gros tout ce qui n’est pas catholique, juif, ou tout ce qui leur semble différent de ce qu’ils se représentent comme la majorité électorale.»
Contre l’«immigration choisie», une immigration organisée : Hadj Moussa versus Moussa Hadj…
C’est pour se rapprocher de cet électorat que Mme Royal s’est rendue, le 27 février, à Clichy-sous-Bois, une banlieue de Paris, où elle a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle dédiée à la mémoire de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés en se réfugiant dans un transformateur électrique pour échapper à une course-poursuite avec des policiers. Cet accident, souvenons-nous, a provoqué les émeutes des banlieues en novembre 2005.
Par ce geste, la candidate a voulu jeter une pierre dans le jardin de son adversaire du moment, le ministre de l’Intérieur, dont les déclarations sur la «racaille» à nettoyer «au karcher», en parlant des jeunes des banlieues, continuent de susciter la colère de ces derniers et de leurs parents.
Pour le reste, les divergences entre Mme Royal et M. Sarkozy au sujet de l’immigration, autre thème central de la campagne électorale, sont assez ténues. «Le projet d’immigration choisie défendu par le candidat de l’UMP va (…) contribuer à affaiblir des systèmes de santé déjà fragiles», a déclaré Royal dans sa tribune intitulée «Projet pour l’Afrique». Et d’ajouter: «Je propose pour ma part d’agir en responsabilité en ne pillant pas les ressources humaines qui sont vitales pour ces pays. Je propose, à l’inverse, de faciliter les allers et retours des médecins d’origine africaine afin qu’ils puissent exercer dans leur pays d’origine et participer à la formation de jeunes médecins tout en conservant des connexions en France leur permettant de poursuivre l’approfondissement de leurs compétences.»
«Nous voulons une politique de l’immigration et non pas une politique de l’immigration choisie», a-t-elle déclaré, Christiane Démontès, chargée de communication de Ségolène Royal, dans une interview au site »www.lefaso.net », mise en ligne le 1er mars. S’insurgeant contre l’«immigration choisie» préconisée par Sarkozy, celle-ci explique: «Il faut dire que la France est une terre d’immigration (c’est l’une des grandes différences entre Ségolène Royal et notre adversaire de droite); une immigration qui s’organise, dans laquelle on donne la possibilité aux gens de venir et de repartir, et de revenir.»
En ce qui concerne l’immigration en France, l’année 2006 s’est terminée par un nouveau record: 24 000 reconduites à la frontière. Jamais, depuis les années 1930, on n’avait atteint un tel niveau. Entre 1934 et 1939, 130 000 immigrés avaient été renvoyés dans des trains vers la Belgique, la Pologne… Pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé (25 000), Sarkozy ne lésine pas sur les moyens: multiplication des rafles, chasse à l’enfant… Tout est bon pour entretenir l’hystérie raciste et sécuritaire et faire du chiffre: deux charters ont été affrétés en décembre vers la Roumanie alors que, depuis le 1er janvier 2007, ce pays a intégré l’Union européenne.
Tout en saluant «la mobilisation d’enseignants et de parents en faveur d’enfants scolarisés expulsables» – par allusion à la résistance en faveur des enfants d’immigrés menacés de reconduction à la frontière, soutenue et organisée par les militants du Réseau Education Sans Frontière -, Mme Royal ne rompt pas réellement avec la politique de Sarkozy dans ce domaine. Car, pour elle aussi, «il faut lier à la fois la réglementation, et la fermeté indispensable de cette réglementation pour maîtriser les flux migratoires: qu’elle soit cohérente dans nos pays méditerranéens».
On sait également que Mme Royal s’est opposée fermement à la proposition de Laurent Fabius de régularisation en masse et qu’elle défend une vision totalement utilitariste de la main-d’oeuvre immigrée en fonction des besoins du patronat français: «Il faut, pour l’immigration de travail, instaurer un droit moderne à l’aller et au retour. Aujourd’hui, beaucoup d’immigrants, qu’ils soient qualifiés, chercheurs, universitaires, cadres ou saisonniers, sont d’autant plus tentés de rester qu’ils craignent de ne pas pouvoir revenir faute d’un visa permanent ou pluriannuel.»
Donc, autant que ses adversaires de droite, Mme Royal défend le contrôle de l’immigration. Ce qui signifie, dans les faits, une répression au faciès. Cette politique repose sur le mythe, souvent repris par Mme Royal, de «l’appel d’air». En agitant ce mythe, celle-ci entretient des fantasmes sur l’importance du problème, alors que les sans-papiers ne représentent que 0,5 % de la population française. Les experts estiment, par ailleurs, qu’il n’y a aucune corrélation entre le taux de chômage et l’immigration. Depuis 1945, il y a eu en France entre 7 et 8% d’immigrés, cela reste stable, alors que le chômage a explosé depuis le début des années 1980. Des études récentes ont montré également que la régularisation massive de 700 000 sans-papiers en Espagne a eu un impact très bénéfique sur l’économie. Le capitalisme a d’ailleurs toujours eu besoin de mouvements migratoires pour se développer: 46 millions d’Européens ont émigré en Amérique entre 1815 et 1951.
Mme Royal est aussi insensible à ces considérations que M. Sarkozy. Pour elle, les flux migratoires doivent être régulés et ralentis, à défaut d’être stoppés. Pour cela, il y a deux solutions possibles: le «dialogue avec la Méditerranée» et «la mise en place des politiques de co-développement». Dans sa conférence d’Alger citée plus haut, Lang a promis que si Royal parvenait à l’Élysée, «il y aura la volonté, en liaison avec l’Italie, l’Espagne et le Portugal, de déplacer l’axe de l’Europe, très orienté vers le Nord, [vers le sud de la Méditerranée]». Il a appelé aussi à ne plus traiter les pays du Maghreb «seulement comme un marché où l’on vient déverser ses produits», mais «comme des civilisations, une source d’inspiration intellectuelle et spirituelle», rappelant ainsi l’appel que Mme Royal avait lancé lors du troisième débat à l’investiture du PS pour un approfondissement du dialogue Euro-Méditerranéen, afin d’accélérer le dialogue entre l’Europe et le Maghreb.
En ce qui concerne le co-développement, Mme Royal estime qu’il est «la meilleure façon d’endiguer l’immigration illégale et de lutter contre les mafias qui l’organisent». «Décourager les migrations de la misère, c’est soutenir le développement des pays pauvres, en réduisant l’écart entre Nord et Sud», a aussi expliqué la candidate PS dans son «Pacte présidentiel». Et d’ajouter: «Le co- développement sera donc mon objectif. L’aide publique sera radicalement réformée et réorientée vers les circuits courts, la santé, l’éducation, l’énergie solaire, les associations de femmes, le micro-crédit, comme je l’ai vu au Sénégal, et cessera d’alimenter les gouvernements corrompus.»
Contre la corruption: démocratie, droits de l’homme et bonne gouvernance
A propos de «gouvernements corrompus», il convient peut-être de rappeler que Royal a dénoncé dans un article intitulé «Projet pour l’Afrique», publié sur les colonnes de »Témoignage Chrétien », ce qu’elle appelle le «pacte néocolonial» de la Françafrique et la politique africaine de la France, «figée dans une coupable immobilité» et dont «les Africains sont malheureusement les premières victimes».
«Depuis bientôt cinq ans, la droite française est en effet à l’origine de désordres sans précédent sur le continent africain. La conception de la présidence de la république de Jacques Chirac y est pour beaucoup. En privilégiant systématiquement les amitiés personnelles au détriment de l’intérêt général, la pratique présidentielle a terni l’image de notre pays, qui se trouve associé dans l’esprit des Africaines et des Africains aux régimes les plus contestables du continent. La France doit à nouveau porter en Afrique un message de démocratie, de solidarité, de paix et de défense des droits de la personne humaine, sans qu’il soit possible d’opposer à cette ambition la réalité des interventions de notre pays», a écrit Royal. S’insurgeant ensuite contre, «les récentes déclarations du candidat de l’UMP qui s’inscrivent, sans retenue, dans les mêmes réseaux que le président Jacques Chirac», elle a rassuré les Français que leur pays «demeure fidèle à ses valeurs de solidarité internationale, de promotion de la démocratie et de consolidation de l’Etat de droit.»
A travers sa dénonciation de la «Françafrique», Royal dénonce «la multiplication des interventions militaires improvisées au profit de régimes réputés amis». Selon elle, les objectifs de développement devraient être prioritaires. Comme l’encouragement «des régimes les plus fermes à s’engager dans la voie de la démocratisation et du respect des droits humains» et à «favoriser le dialogue politique et la participation de l’opposition et de la société civile africaine au jeu démocratique.»
Clarté et transparence devraient être, selon elle, les maîtres mots de la coopération de la France avec ses partenaires africains. Cette «coopération devra faire des efforts particuliers pour consolider la société civile africaine et renforcer les mécanismes contribuant à l’émergence de la démocratie».
Dans la lutte contre la corruption, Royal va encore plus loin en plaidant pour une déontologie économique inspirée par l’OCDE. «Nous devons plus généralement encourager voire contraindre les entreprises à s’engager sur une éthique de responsabilité sociale et environnementale en veillant a minima qu’elles respectent les codes de conduites édictés par exemple par l’OCDE. A ce titre, je soutiens l’initiative »Publiez ce que vous payez » qui propose d’imposer aux industries extractives de rendre publiques les sommes versées aux Etats pour l`exploitation de leurs ressources naturelles. Les citoyens africains ont le droit de savoir ce que leurs gouvernements perçoivent des compagnies étrangères et les consommateurs français doivent pouvoir s’assurer que l’essence qu’ils achètent n’entretient pas un régime despotique», écrit-elle. Et d’ajouter: «Nos pratiques doivent évoluer: la transparence, c’est la modernité, l’opacité actuelle l’archaïsme.»
Dans le cadre de cette nouvelle politique de co-développement, la candidate du PS propose de rénover les méthodes de coopération actuellement en vigueur, notamment «en valorisant davantage le travail des ONG en portant à 5%, comme c’est le cas ailleurs en Europe, le pourcentage de l’aide française qui sera mise en oeuvre par leur canal».
C’est là l’un des rares points où la différence entre Mme Royal et M. Sarkozy semble la plus perceptible : la Socialiste semble plus déterminée, à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance au sud de la Méditerranée.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 6 mars 2007)
Super Bouclier
by MetallicNaddou
Quoi? Vous n’êtes pas au courant ? Mais si je vous dis, il y a un Super Bouclier installé juste au dessus de la Tunisie. Naturellement, il épouse parfaitement les contours du pays, on a utilisé des cartes très précises quand on l’a installé !
Ce qui est bien avec ce Super Bouclier, c’est qu’il est efficace contre à peu près tous les maux de la Terre, en tout cas tous ceux qui font de nos voisins et amis de malheureux êtres enviant sans cesse notre chance.
Le Super Bouclier protège contre tout, même la grippe aviaire. En fait à chaque fois qu’un oiseau porteur du virus arrive au dessus de nous, il est automatiquement éjecté. Il y a même des oiseaux qui ont appris à détecter le Super Bouclier, donc ils se concertent entre eux plusieurs semaines à l’avance et changent leur plan de vol pour éviter de se cogner dedans.
Le Super Bouclier protège des idées extrémistes. Même quand certains individus mal intentionnés ont réussi à franchir les frontières, ce n’était évidemment pas ici qu’ils avaient tout appris, car ici tout ce qui se dit est pur et pacifique, pas de manipulations, pas d’endoctrinement, pas de misère, donc pas de danger. Et puis de qui se moque-t-on? un tunisien n’est par définition pas si crédule pour se laisser faire!
Le Super Bouclier protège des MST. Et oui! même le VIH a trouvé plus fort que lui. On laisse bien passer quelques touristes douteux tant qu’ils utilisent le préservatif chez nous, mais entre tunisiens de quoi avoir peur? on est immunisé grâce au Super Bouclier.
Le Super Bouclier protège des crises économiques. Dès qu’ils atteignent le Bouclier, les chiffres gonflent, les profits se multiplient, les avancées deviennent tellement énormes que les autres pays de la région sont admiratifs de notre succès.
Le Super Bouclier protège de la connerie humaine, tout citoyen tunisien est tellement intelligent qu’il sait absolument tout sur tout, qu’il a des certitudes sur chaque chose, parce que le Bouclier attire et filtre pour lui toutes les connaissances dignes d’être acquises, pas besoin de lire, de s’informer, de faire autre chose que profiter de la présence de cet outil miracle qui nourrit son esprit.
Par contre, le Super Bouclier a un inconvénient. A force de perfectionner ses filtres, on y a malencontreusement introduit un « bug » : un filtre contre la « conscience » …
(Source: le blog de Nadia from Tunis, le 28 février 2007 à 1h54 PM)
Lien :
http://metallicnaddou.blogspot.com/2007/02/super-bouclier.html