4 avril 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2872 du 04.04.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


Kalima:La Tunisie épinglée au Comité des Droits de l’homme de l’ONU Le Soir : Néjib Chebbi « Ben Ali veut désigner lui-même ses concurrents à l’élection présidentielle » Mustapha Benjafar: Réhabiliter la Constitution ! Dr  Khelil Ezzaouia: Election 2009 : aprs le discours du 21 mars pour ne pas se tromper de bataille (2) Khémais Khayati: Syndicat ou/et Caisse… Le pataquès journalistique BusinessNews: La Tunisie forme et les entreprises canadiennes puisent ! Le Temps: Pour la troisième fois en quelques années :Des mosquées profanées à Djerba Reuters: Turquie – L’ex-Premier ministre Erbakan assigné à résidence AFP: Des commandos allemands inculpés pour aide à la sécurité libyenne AFP: Le tourisme durable est essentiel pour préserver la Méditerranée (ministres)


La Tunisie épinglée au Comité des Droits de l’homme de l’ONU

Sihem Bensedrine   Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies vient de publier ses recommandations sur la Tunisie après avoir examiné le cinquième rapport périodique de la Tunisie lors des séances du 17 et 18 mars 2008. Les observations finales qu’il a adoptées constituent un sévère avertissement aux autorités tunisiennes pour leur non respect de leurs engagements internationaux en matière de droits humains. Le comité donne aux autorités tunisiennes un délai d’un an pour faire parvenir des renseignements sur la suite qu’il aura donnée à ses recommandations.   Les médias officiels ont fait un compte rendu totalement tendancieux sur les conclusions en publiant exclusivement les formules de politesse qui précèdent chaque manquement aux engagements signalé et présentant les recommandations du Comité comme un éloge aux « réalisations de la Tunisie en matière de droits civils et politiques ». . De leur coté, les ONG internationales et Tunisiennes ont réagi en publiant un communiqué où elles se félicitent « des recommandations du Comité, demandant instamment aux autorités tunisiennes de lutter vigoureusement contre la torture et de mettre fin aux actes d’intimidation et de harcèlement visant les individus et organisations défendant les droits de l’Homme. »     Les 17 et 18 mars dernier, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies avait examiné le rapport présenté par la Tunisie dans le cadre de l’article 40 du Pacte relatif aux droits civils et politiques. Il s’agit d’une procédure qui fait obligation aux Etats parties aux traités des Nations Unies de soumettre aux organes chargés de la surveillance de leur application, des rapports présentant les mesures effectivement prises dans l’application des dispositions qu’ils contiennent. Rappelons que ce rapport était attendu depuis 1998 et que le dernier rapport présenté par la Tunisie date de 1993. La délégation tunisienne qui était conduite par le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Béchir Tékkari et composée de 13 membres ainsi que de 4 GONGO, s’est appliquée à nier tous les problèmes en bloc et présenter la Tunisie comme un paradis sur terre, à tel point que l’un des expert s’est écrié « Cette attitude est inquiétante ; puisque tout est parfait, il n’y a donc rien à changer ! ». De leur côté, les ONG indépendantes tunisiennes ont été invitées à prendre la parole en séance plénière pour exprimer brièvement leurs préoccupations. Sihem Bensedrine, au nom du Le CNLT a axé son intervention sur la liberté d’expression, par la suite Radia Nasraoui de l’ALTT a dénoncé l’usage systématique de la torture et l’absence de recours du fait de la non indépendance de la justice, enfin Anouar Kousri de la LTDH a mis en évidence les restrictions qui entravent la liberté d’association et de réunion en donnant l’exemple de la LTDH et de l’AMT. Auparavant, ces ONG ont collaboré à la préparation de rapports alternatifs en partenariat avec l’OMCT et la FIDH qui avaient fait parvenir ces documents aux 17 experts indépendants chargés d’examiner le cas de la Tunisie (L’expert tunisien, Abdelfattah Amor, s’étant retiré puisque son pays était examiné.) et ont eu également une séance de travail privée d’une heure avec les experts et la FIDH et l’OMCT, au cours de laquelle les experts ont pu avoir des précisions sur des questions non élucidées dans le rapport officiel de la Tunisie.   Voici les principaux sujets de préoccupation et recommandations formulés par le Comité et adoptées le 28 mars dernier.   Torture « Le Comité est inquiet des informations sérieuses et concordantes selon lesquelles des cas de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants sont commis sur le territoire de l’État partie. Selon certaines de ces informations: (a) des magistrats refusent d’enregistrer des plaintes de mauvais traitements ou de torture ; (b) des enquêtes diligentées à la suite de telles plaintes dépassent les délais raisonnables, et (c) des supérieurs responsables de la conduite de leurs agents, en violation des dispositions de l’article 7 du Pacte, échappent à toute enquête et à toute poursuite. Il regrette l’absence de données statistiques sur le nombre de plaintes pour torture soumises aux autorités et enregistrées par ces dernières. (art. 2 et 7 du Pacte). L’État partie devrait garantir que toutes les allégations de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants font l’objet d’enquêtes, menées par une autorité indépendante, et que les responsables de tels actes, y compris leurs supérieurs hiérarchiques, soient poursuivis et sanctionnés et que les victimes reçoivent une réparation y compris une indemnisation adéquate. – le Comité est préoccupé par des informations selon lesquelles, dans la pratique, des aveux obtenus sous la torture ne sont pas exclus comme élément de preuve dans un procès. Le Comité note, en outre, que de tels aveux ne sont pas prohibés explicitement par la législation de l’État partie. (art. 7 et 14, paragraphe 3 (g) du Pacte) -L’État partie devrait interdire l’usage d’aveux obtenus sous la torture, et ce devant toutes juridictions. Il devrait s’assurer en pareil cas que le fardeau de la preuve n’incombe pas aux victimes.  »   Terrorisme « La définition des actes terroristes ne devrait pas conduire à des interprétations permettant de porter atteinte, sous le couvert d’actes terroristes, à l’expression légitime des droits consacrés par le Pacte. L’État partie devrait veiller à ce que les mesures prises au titre de la lutte contre le terrorisme soient conformes aux dispositions du Pacte (articles 6, 7, 14).  »   Justice « Le Comité est préoccupé par la question de l’indépendance de l’appareil judiciaire. Le Comité est aussi préoccupé du fait que le poids du pouvoir exécutif est toujours trop important au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature, malgré la réforme de 2005 (article 14 du Pacte). Le Comité recommande que des dispositions soient prises pour renforcer l’indépendance de l’appareil judiciaire, en particulier vis-à-vis du pouvoir exécutif. »   Liberté d’expression « Le Comité est préoccupé par certaines dispositions du Code de la presse ainsi que de leur application en pratique contraires à l’article 19 du Pacte L’État partie devrait faire le nécessaire pour mettre un terme aux restrictions directes et indirectes à la liberté d’expression. L’article 51 du Code de la presse devrait être harmonisé avec l’article 19 du Pacte, en assurant un juste équilibre entre la protection de la réputation d’une personne et la liberté d’expression. Le Comité est préoccupé du fait qu’en période électorale, le Code électoral (article 62-III) interdit à toute personne l’utilisation d’une radio ou chaîne de télévision privées ou étrangères ou émettant de l’étranger dans le but d’inciter à voter ou de s’abstenir de voter pour un candidat ou une liste de candidats. (articles 19 et 25 du Pacte). »   Défenseurs de droits humains « L’État partie devrait prendre des mesures pour mettre fin aux actes d’intimidation et de harcèlement et respecter et protéger les activités pacifiques des organisations et défenseurs des droits de l’homme. Les informations faisant état d’actes d’intimidation et de harcèlement devraient faire rapidement l’objet d’enquêtes. L’Etat partie devrait veiller à ce que toute restriction imposée au droit de réunion et manifestation pacifique soit compatible avec les dispositions des articles 19, 21 et 22 du Pacte. »   Liberté d’association « L’Etat partie devrait veiller à l’enregistrement de ces associations, et à ce qu’un recours efficace et dans les plus brefs délais contre tout refus d’enregistrement soit garanti à toutes les associations concernées.  »   Enfin Le Comité fixe au 31 mars 2012 la date à laquelle le sixième rapport périodique de la Tunisie devra lui parvenir.   (Source : « Kalima » (Mensuel électronique), N° 62 – Avril 2008) Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=699


Le mardi 8 avril 2008, La TUNISIE sera soumise pour la 1ére fois à l’Examen Périodique Universel (EPU) devant le conseil des Droits de l’Homme à Genève

 1- Dans le Calendrier provisoire pour la première session du Groupe de travail chargé de l’examen périodique universel, la Tunisie est citée 2 fois:   Mardi 8 avril 10.00 – 13.00 examen de la Tunisie   Jeudi 10 avril 12.00 – 12.30 adoption du rapport sur la Tunisie    

2- Ci-dessous, « TUNISNEWS » a sélectionné des documents présentés par quelques ONG dans le cadre des contributions de la société civile au processus qui se déroule pour la 1ére fois. Bonne lecture.

    Examen Périodique Universel (EPU) Première Session 7-18 Avril 2008 Les droits de l’Homme en Tunisie Rapport commun présenté par la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) – Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) – Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/FIDH_TUN_UPR_S1_2008_FederationInternationaledesliguesdesDroitsdelHomme_uprsubmission_F.pdf     TUNISIA: Submission by: Front Line; The International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders. (Front Line has Special Consultative Status with the Economic and Social Council of the United Nations) http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/FL_TUN_UPR_S1_2008_FrontLine_uprsubmission.pdf     Tunisie: Contribution de l’OMCT à l’Examen Périodique Universel (EPU) http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/OMCT_TUN_UPR_S1_2008_WorldOrganisationAgainstTorture_uprsubmission.pdf     Tunisie : Texte du rapport présenté à la Commission International des Juristes a présenté au Groupe de travail sur L’Examen périodique universel http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/ICJ_TUN_UPR_S1_2008_InternationalCommissionofJurist_uprsubmission.pdf   Human Rights Watch UPR Submission Tunisia http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/HRW_TUN_UPR_S1_2008_HumanRightsWatch_uprsubmission.pdf     Tunisie : Rapport de TAMAZGHA (Organisation Non Gouvernementale de défense des droits des Imazighen (Berbères)), présenté au Groupe de travail sur L’Examen périodique universel des Nations Unies sur Les Berbères en Tunisie http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/TAMAZAGHA_TUN_UPR_S1_2008_Tamazgha_uprsubmission_F.pdf     (Source : le site officiel du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), consulté en avril 2008) Lien : http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/UPR/Pages/UPRTunisiaStakeholderInfoS1.aspx


 

Néjib Chebbi Avocat, homme politique et opposant tunisien

propos recueillis par BAUDOUIN LOOS

« Ben Ali veut désigner lui-même ses concurrents à l’élection présidentielle »

vendredi 04 avril 2008 – LE SOIR

 

La Tunisie marche-t-elle d’un pas alerte vers un avenir résolument toujours plus démocratique comme le proclame le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali ou se trouve-t-on plutôt dans un cas de figure moins clair qui voit un décor aux allures démocratiques cacher des desseins moins avouables ? La tenue d’élections, dans ce contexte, peut servir de révélateur. Or justement, à l’automne 2009, les électeurs tunisiens doivent élire leur président. Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, n’a pas encore déclaré ses intentions, mais il vient d’annoncer le changement des conditions d’éligibilité dans le sens d’une plus grande souplesse, notamment par la suppression du parrainage obligé par un certain nombre d’élus. Nous avons interrogé à ce sujet l’avocat Néjib Chebbi, actuellement seul candidat déclaré depuis son annonce du 13 février dernier.  

Comment jugez-vous la réforme provisoire de la loi électorale annoncée le 21 mars ?  

Cette loi représente un double aveu. Le premier c’est que le critère du parrainage par des élus a toujours abouti à l’unicité des candidatures et ils ont dû l’abandonner pour la troisième fois consécutive. Le second aveu, c’est que la distinction qu’ils faisaient entre partis parlementaires (NDLR : autorisés à présenter un candidat) et non parlementaires dans un pays où il n’y a pas de véritables élections a également dû être abandonnée, ne pouvant plus convaincre personne. Mais la volonté de maintenir le verrouillage du système demeure. Et celle d’exclure tout candidat gênant. C’est ainsi que le président a élargi le droit de se présenter à l’élection aux seuls secrétaires généraux des partis non parlementaires, à l’exclusion donc de tous autres dirigeants de ces partis. Il ajoute deux autres conditions, à savoir que le candidat doit être élu à son poste par un congrès et en exercice depuis au moins deux ans. Et il dit cela à moins de deux ans des élections ! Donc plus personne ne pourra être élu par un congrès à venir. Il s’agit donc d’un jeu très raffiné qui a pour objet direct de m’écarter de la compétition présidentielle pour la troisième fois consécutive (NDLR : Néjib Chebbi a cédé la tête de son parti, le PDP, Parti démocratique progressiste, en décembre 2006, à Mme Maya Jribi).

Moustapha Ben Jaafar, chef d’un autre parti non parlementaire, est exclu également par ces nouvelles règles. En somme, la volonté du prince décide quels seront ses concurrents à l’élection, car il sera lui-même candidat, nul n’en doute.  

Rien de nouveau sous le soleil tunisien ?  

Le régime maintient en effet en même temps le verrouillage du système non seulement sur le plan de la loi électorale mais aussi de la liberté de réunion et d’association. Mon parti, le PDP, a rejeté cette manœuvre et maintient sa décision de me porter candidat ; il estime que le changement de loi électorale est un premier recul du pouvoir mais insuffisant. Nous allons continuer à mobiliser l’opinion, à l’échelle locale et internationale, pour exercer le maximum de pression sur le régime, l’amener à discuter, avec la classe politique, des amendements nécessaires, de sorte qu’il y ait un jeu libre et un tant soit peu transparent au scrutin présidentiel de 2009.  

Le régime dit pourtant qu’il existe une vie politique parfaitement démocratique…  

Le pluralisme politique est une fiction en Tunisie. Tous les partis représentés au Parlement sauf un qui a évolué, Ettajdid (NDLR : ex-communiste), font allégeance au pouvoir. Depuis que, en 1999, des soi-disant représentants de l’opposition siègent au Parlement, toutes les lois sont passées à l’unanimité ! Le fait, même pour un député d’un parti prétendument d’opposition, de voter contre une loi serait très mal vu, et il risquerait de ne pas se faire reconduire aux élections suivantes et d’être écarté. On assiste donc à un simulacre de pluralisme et de représentation parlementaire en Tunisie. De quelle vie politique parle-t-on quand on sait que les salles publiques sont fermées à l’opposition, que les médias sont monopolisés à 100 % par le gouvernement et le parti gouvernemental ? Cela fait, par exemple, plus de quinze ans que je ne suis plus apparu à la télévision nationale ?

 

Que fait l’opposition réelle ?  

Malheureusement, l’opposition digne de ce nom a été réduite à un combat, nécessaire mais défensif, sur les droits de l’Homme, le droit d’association, le droit de s’exprimer, etc. Depuis vingt ans, il n’y a donc pas de vie politique dans mon pays. Or, l’initiative que nous avons prise au PDP, en partenariat avec des personnalités démocrates comme Khemaïs Chammari, vise à sortir de ce microcosme de militance des droits de l’Homme affaiblie et essoufflée pour nous adresser à la population par tous les moyens de communication à notre disposition, pour l’entretenir enfin de ses problèmes sociaux, d’emploi, de santé, d’enseignement, d’investissements, etc., et, bien sûr, nous lions cela à la nécessité de réformer le système politique dans le sens de l’alternance du pouvoir. Cette initiative a été à l’origine d’un flot d’articles dans la presse de caniveau progouvernementale destinés à nous insulter car cela a un peu déstabilisé le pouvoir, qui s’est ensuite lancé dans cette manœuvre visant le scrutin de 2009, pour gâcher notre élan et tenter de récupérer certains d’entre nous dans son décor pseudo-démocratique.

 

Une candidature unique de l’opposition, notoirement divisée, est-elle possible ?

 

C’est notre souhait : que l’on organise des primaires au sein de l’opposition pour dégager un seul candidat. La situation politique en Tunisie l’exige. Malheureusement, l’esprit de boutique, les calculs personnels et partisans rendent impossible la chose pour le moment, les conflits entre opposants priment ! Mais nous poursuivrons, en tendant la main, notre démarche, qui crée un véritable événement en Tunisie. Ma candidature personnelle n’est pas une condition sine qua non, je ne suis qu’un candidat potentiel. Que les démocrates décident qui est leur candidat. Encore faut-il qu’ils réussissent à se réunir et à s’entendre. Cela me semble pour le moment difficile, mais nous avons vingt mois pour mener cette lutte à bien.

 

 (Source : « Le Soir » (Quotidien – Belgique), le 4 avril 2008)

Lien: http://www.lesoir.be/forum/a_bout_portant/article_589088.shtml


 
Edito

Réhabiliter la Constitution !

Mustapha Benjafar Pour la troisième fois en l’espace de dix ans, le chef de l’Etat se propose de modifier  «  d’une manière transitoire et exceptionnelle » la loi constitutionnelle fixant les conditions de candidature à l’élection présidentielle prévue en  2009. Cette manière de faire pose problème. Elle obéit à une logique antidémocratique en permettant à un plus que  probable candidat de désigner ses futurs concurrents, et surtout d’écarter, d’une manière particulièrement ciblée et presque nominative, ceux qui dérangent. La compétition est, dès lors, biaisée. Les nouvelles conditions, encore en état de projet, empêchent les partis sélectionnés ? de choisir leur candidat -ce qui marque un recul par rapport à 2004- et interdit à d’autres partis légaux, comme le Forum démocratique pour le travail et les libertés, de participer à une élection qui revêt, compte tenu des pouvoirs conférés au président de la république, une importance capitale.  Le mal ne s’arrête pas là. Car, outre la gravité que représente l’ingérence du pouvoir , en usant et abusant des lois, dans les affaires internes des partis, favorisant les uns , réprimant les autres,tout en voulant rester maître de la situation jusque dans les détails les plus insignifiants, il y a cette fâcheuse tendance à la facilité dans le rapport des tenants du pouvoir avec la Constitution. On la change si fréquemment que cela ressemble à des  tripatouillages. Il y a d’autres moyens de parer au plus pressé, de répondre à des contraintes conjoncturelles. Des lois ordinaires aux décrets, aux arrêtés….l’arsenal juridique est assez riche pour y puiser ce qui convient le mieux, à un moment ou à un autre. Tous les juristes, et il n’en manque pas autour du chef de l’Etat, connaissent la hiérarchie des normes. Par contre, la Constitution , en tant que loi fondamentale, doit rester à l’abri des contraintes conjoncturelles. Elle est justement faite pour endiguer les droits du souverain au profit de la souveraineté populaire. Ceux qui ont choisi le sigle du « Destour » le vieux et le néo, comme slogan de leur lutte pour l’indépendance, connaissaient le poids des mots. Quelque part, la Constitution est sacrée. A force de la changer, de la manipuler, pour un oui, pour un non, elle est devenue si inintelligible et si in cohérente qu’on regrette la Constitution de 1959.Il n’est pas trop tard pour la réhabiliter. Les prochaines élections nous offrent une réelle opportunité. Par delà la volonté des uns de garder le pouvoir et les ambitions légitimes de l’opposition à participer à la vie politique et à la gestion de la cité, c’est l’avenir de la Tunisie qui est en jeu . La seule chance de préserver les acquis et de construire la Tunisie de demain sur des bases d’ouverture, de progrès et de prospérité, consiste à engager, au plus vite, un processus démocratique et pluraliste fondé sur l’état de droit, la liberté de choix des citoyens, le respect de la volonté populaire. Des élections libres et démocratiques en 2009 en constitueraient le premier jalon.
 
(Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL (Hebdomadaire – Tunis) le 2 avil 2008)

ELECTION 2009 : APRES LE DISCOURS DU 21 MARS POUR NE PAS SE TROMPER DE BATAILLE (2)

 

Dr  Khelil Ezzaouia   Le président Ben Ali a annoncé dans son discours du 21 Mars dernier une nouvelle réforme du scrutin présidentiel. Il s’agit de la 3ème  depuis 1999. Cette nouvelle formule censée refléter une plus large ouverture  pour de nouvelles candidatures marque en fait un recul par rapport à celle de 2004. Puisque les partis, même les partis de l’allégeance, n’ont plus le droit de choisir librement leur candidat parmi les membres de leurs directions. En fait, le pouvoir a choisi les éventuels candidats et a cousu un texte qui exclut tous les autres. Ceci traduit, d’une part, l’échec des anciens liftings et, d’autre part, les difficultés à trouver de nouveaux leurres de démocratisation politique. Le système s’est largement épuisé. D’ailleurs l’opinion publique n’y a accordé aucune importance ; les résultats de l’élection présidentielle étant connus d’avance à quelques particules près. Par contre, ce qui est le plus remarquable dans le discours du 21 Mars est l’annonce des difficultés économiques futures. Il s’agit d’une première. On est loin de l’excellence et on parle plutôt des défis à interpréter comme crise et risque de déflagration sociale comme l’a vécu récemment à petite échelle la région minière de Gafsa. L’opposition démocratique a réagi vivement à ces décisions avec une concordance totale sur les tenants et les aboutissants de cette nouvelle formule. Cependant cela n’est plus suffisant et la mouvance démocratique doit s’élever au niveau des défis posés par la situation actuelle. On peut résumer ces défis par deux objectifs à savoir la crédibilité et l’efficacité, la première étant la condition nécessaire pour la réussite de la seconde. Actuellement le pouvoir parait de plus en plus fragilisé par un début de crise économique et un épuisement de son modèle social et de son maquillage politique. Cependant les dissensions internes comme on l’a constaté dans les années 85 et 86 ne sont pas encore évidents malgré les supputations. Face à cela la population est en position d’attente et comme figée par le verrouillage sécuritaire. La responsabilité de l’opposition est importante. Elle doit gagner en  crédibilité par un programme de revendications claires et échelonnées marquant, d’une part, la rupture avec le système actuel et d’autre part lui permettant de se positionner comme une alternative de gouvernance le moment venu. Le peuple doit percevoir que cette opposition représente le seul espoir du pays. De même elle doit convaincre l’ensemble des acteurs économiques et institutionnels qu’elle est apte à prendre la relève dans la douceur et en préservant la pérennité de l’état en le réformant dans le bon sens. En termes clairs, il faut qu’elle assure et rassure, qu’elle pratique la rupture sans la cassure, qu’elle reste intransigeante sur les principes et souple sur la forme. Il ne s’agit plus de pérorer des discours pseudo radicaux et de revendiquer des mesures personnalisées qui ne changeront pas un temps soit peu la situation politique. Les élections libres et démocratiques ne sont pas liées à la seule liberté de candidature pour une personne ou une autre. La participation à des élections, quelles qu’en soient les conditions, est plutôt tributaire de l’opportunité d’y participer que des conditions dans lesquelles elles se déroulent. Ce débat doit être mené sereinement et dans l’union afin de créer le véritable pôle alternatif démocratique tout en gardant la diversité de chacun. Cette diversité garante du débat démocratique doit verser obligatoirement dans le cadre du travail collectif. Actuellement, l’échéance électorale nécessite la mise en place d’un rassemblement pour des élections démocratiques avec certes la participation des partis politiques concernés mais aussi et surtout de l’ensemble de la société civile qui est le véritable bouclier de la mouvance démocratique et qui peut jouer le rôle de ciment unificateur. Les rencontres entre les partis Ettajdid, PDP et FDTL est un bon début mais il doit rapidement dépasser les clivages partisans et impliquer les autres partis et la société civile dans un processus de débat et surtout d’actions concrètes visant à mettre en place et à structurer ce rassemblement. La crédibilité de la mouvance démocratique est dans sa clarté et son union. Il ne s’agit pas de faire des actions communes ponctuelles mais surtout d’établir un programme commun et d’organiser un débat structuré dans toutes les régions et à l’échelle nationale dont la finalité est la réponse commune et claire à l’échéance électorale tant sur le plan politique qu’organisationnel. La participation ou non à l’une ou aux deux élections et sous quelle forme viendra d’une démarche commune et en fonction de l’évolution du rapport de force et de la situation politique qui prévaudra début 2009.
 
(Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL (Hebdomadaire – Tunis) le 2 avil 2008)


 

Syndicat ou/et Caisse… Le pataquès journalistique  

 Il est étrange qu’on s’évertue à mêler « les journalistes respectables » à des « combines aussi misérables » que celle qui se trame entre le SNJ et la caisse d’entraide des Journalistes… C’est ce que j’ai pu lire dans un courrier de Tunisnews sous la signature d’un certain « patriote 2005 »… J’aurai pu croire en un poisson pourri n’eut été la date du 02 avril car ce concitoyen – probablement journaliste – qui ramène à lui la couverture du patriotisme (que je lui laisse volontiers) ne croit pas le moins du monde qu’il porte atteinte à ses collègues (ou à ses concitoyens)… Pour la gouverne de notre patriote honorable et non moins poltron  – puisqu’il cache sa vraie identité dans des questions qui ne paient pas de mine et ne fouettent pas les chats – je n’ai jamais trempé dans des magouilles misérables. Je n’ai jamais été une bonne poire, ni sucré les fraises, ni même jeté les peaux de bananes… Je ne l’ai pas fait hier quand j’avais l’avenir devant moi, pour le faire aujourd’hui quand je vois les grenouilles du bénitier (de l’AJT comme du SNJT) se faire des virginités de militants de l’Internet et à bas prix, Pardi !… J’ai la ferme conviction à la lecture de la conclusion du papier que notre patriote n’a pas d’oreille ou a le tympan percé et qu’il lui manque sûrement le sens de l’humour… Car s’il avait bien entendu, écouté, bien ouvert ses esgourdes et distillé les sons émis à la lecture de la lettre du huissier notaire en sachant que Zied el-Hani me filmait avec son portable – comme il lavait fait avec le collègue Mongi Khadhraoui et l’a diffusé contre son grès – il se serait dit qu’il y avait là anguille sous roche. Honnêtement et sincèrement, je ne savais pas que Zied allait diffuser ce machin. Qu’au juste, il allait le garder en souvenir… Il l’a fait, tant pis pour lui… Il n’aurait pas du. La moindre des politesses c’eut été de m’en informer… Il ne l’a pas fait… Bof ! Personnellement j’ai des photos de la scène… mais je me refuse de les publier ou de les adresser à quiconque…  Pourquoi ?  Parce que : 1-     Je trouve que cette guéguerre entre Zied el-Hani et les autres membres du bureau exécutif du Syndicat n’est dans l’intérêt de personne, à fortiori pas dans celle de cette nouvelle institution qu’est notre Syndicat que mille fauves attendent au tournant et dans les lignes droites. 2-     L’incapacité des membres du Bureau du Syndicat à respecter le minoritaire Zied El-Hani me fait voir une bonne dose de « domination » si ce n’est d’arrogance du vainqueur… Une autre politique que la négation puis la confrontation aurait été la bienvenue. 3-     Dire que La caisse est indépendante du SNJT comme le fait Zied et ceux qui sont au bureau avec lui (Tous avaient perdus ou s’étaient retirés de la course lors des dernières élections sauf justement Zied), c’est se fourvoyer… Passant les aspects juridiques dont je ne tiens nullement les bouts ni les milieux, il est immoral de tenir un tel discours à moins d’avoir « des diables dans ses poches »… 4-     La caisse est une institution qui dépend « moralement » du Syndicat… Si ce dernier avait hérité l’AJT, il est obligatoire qu’il hérite AUSSI la caisse dont les membres du bureau n’ont été ni élus ni cooptés, mais désignés par les membres du bureau de l’AJT… L’AJT dissoute, son bureau  pfuuut, ceux de la caisse doivent respecter la règle du jeu et se soumettre au suffrage des journalistes le plutôt possible. Et que le meilleur gagne… C’est la règle de la démocratie et non celle des faits accomplis. Donc, que « notre » patriote se mélange les pattes et donne des leçons, c’est malvenu en cette époque de chasse aux sorcières menée par les journalistes eux-mêmes… Tu es avec la caisse ou avec le Bureau… Purée…  Je ne suis ni avec l’un, ni avec l’autre… Je n’attends rien dans la caisse ni pour une circoncision,  ni pour l’achat d’une voiture ou celle du mouton de l’aid… Tout ceci ne mérite pas une messe… Le Syndicat ? Je suis pour à 1000%. Un rêve qui se réalise. Et ce n’est pas aujourd’hui qu’il faille le laisser aux loups… Qu’il soit tenu aujourd’hui par « des têtes brûlés », ceci ne veut pas dire qu’ils ne défendent pas le métier comme ceux de l’AJT l’ont défendu et ont prouvé à mille occasions qu’ils le défendent… Seul le métier de JOURNALISTE et le respect de son éthique nous rassemblent. Et dans notre pays, notre métier à besoin qu’on le sauve… Il y va aussi de la démocratie… Alors ! Syndicat ou Caisse… Je me balance de ce pataquès… Le métier avant tout. Et c’est là qu’intervient le son railleur de ma voix dans l’enregistrement… Pigé Mr le Patriote  de 2005?   Khémais Khayati Journaliste free lance


La Tunisie forme et les entreprises canadiennes puisent !

04/04/2008 11:47 La pénurie de main-d’œuvre spécialisée au Québec a récemment poussé la compagnie québécoise DMR, intégrateur-conseil en affaires, à tenter une mission à Tunis afin de dénicher des travailleurs qualifiés. La mission aura été un franc succès, selon les propos de responsables de la société, rapportés par le journal Média Matin Québec. Le journaliste Taïeb Moalla (Tunisien d’origine et de cœur) rapporte que la délégation n’a même pas eu à publier des offres d’emploi. Il lui a suffi d’envoyer un mail à des contacts locaux et « le téléphone arabe a fonctionné ». Ils ont ainsi reçu plus de 300 CV de candidats désireux de rejoindre la compagnie et de s’installer au Québec. «C’est un franc succès, s’enthousiasme Caroline Porlier, responsable du recrutement. L’idée de départ était de revenir avec des gens, pas juste avec des CV. À cinq embauches, je jugeais que notre voyage était rentable. Imaginez-vous à 11! En plus, nous continuons à recevoir des CV.», écrit notre confrère. Les compétences débauchées sont des programmeurs, des analystes, des spécialistes d’architectures des systèmes et des conseillers en gestion. Il ne manque pas d’attirer l’attention sur l’épineux point de vider le pays de ses compétences. Il s’interroge (à raison) s’il n’y a pas un problème éthique à vider ainsi un pays en voie de développement de ses éléments les plus brillants? Faut-il rappeler que le contribuable a payé des centaines de milliers de dinars pour la formation de ces ingénieurs tout au long du cursus ? Faut-il rappeler que les entreprises ayant embauché ces compétences les ont aussi formées et a parié sur eux ? A cette question, on lui répond que « les autorités tunisiennes auraient donné l’impression qu’elles sont contentes que les gens partent. Elles espèrent juste leur retour à un moment donné.» Réponse manquant fortement de précision d’autant plus que ce ne sont pas les autorités qu’il fallait interroger, mais les entreprises qui se plaignent justement du manque de compétences, notamment dans les domaines pointus. Le taux de chômage, justifie M. Moalla, atteint des sommets, et le départ de travailleurs à l’étranger permet vraisemblablement de faire baisser la forte pression sur le marché de l’emploi. Est-ce vrai dans toutes les branches ? On doute fort ! La délégation semble en tout cas avoir réussi sa mission et a entamé les procédures et la question des papiers sera réglée en un mois, prévoit-on. Elle aurait même reçu l’assurance de l’ambassade du Canada en Tunisie pour accélérer le processus. « Après ça, les candidats sélectionnés devront donner des préavis à leurs employeurs actuels pour leur faire savoir qu’ils quittent leur emploi. » Côté salaires, le sujet a été évoqué, mais il semble que nos candidats (manquant drastiquement d’expérience à ce sujet) n’auraient pas négocié fermement leur rémunération ! Probable qu’ils soient fortement persuadés qu’ils vont rejoindre un eldorado pavé d’or !

(Source: BusinessNews le 4 avril 2008)


Pour la troisième fois en quelques années : Des mosquées profanées à Djerba

    Une sortie de contrôle habituelle de l’Association de Sauvegarde de l’Île ce 17 mars. Une opération ordinaire pour faire un état des lieux, relever les éventuels dépotoirs clandestins, constater les atteintes au patrimoine environnemental, architectural, ou historique. Et là l’équipe découvre l’horreur, par le plus grand des hasards : des profanations monstrueuses des mosquées Sidi Daoud et M’Rabet Abi Kacem.     Ils apprendront que Jamaa El Hara à Oursyghen a subi le même sort. C’est la troisième fois en quelques années !!! Une malédiction sur ces lieux ou des opérations « commandos » cycliques, où on cible chaque fois une partie de l’île pour y effectuer des fouilles de cette nature, dans les salles de prières, sous les catafalques ??     Deux des mosquées profanées se  trouvent à 7 kilomètres au sud de Houmt-Souk, vers Midoun, grand axe routier. Elles sont presque visibles de la route. Prendre à gauche la piste qui est juste à côté de l’huilerie. De suite, à travers les troncs torturés des vieux oliviers apparaît d’abord La Mosquée M ‘rabet Abi Kacem. Elle a été très bien restaurée en 96  par l’ASSIDJE et l’INP. .Deux petits cubes, indépendants, surmontés chacun d’une magnifique coupole ovoïde, une chambrette extérieure, voûtes aplaties et arcades, servait de lieu de réunion, d’études et de prière les beaux jours. Le tout entouré d’un muret en serpent. Rien de carré, ni de tranchant. Tout est harmonie, plénitude, sérénité, en ce printemps. Un lieu qui appelle de suite à la contemplation et la méditation. L’une des rares avec catafalque en parfaite conservation, couvrant la tombe, et qu’on vient visiter dans cette région ibadhite. Plus Zaouia et lieu de prière que Mosquée à proprement parler, posée au bord d’une piste menant vers Mazraya. C’est là que les vandales ont choisi de creuser.       Trois excavations profondes  à l’intérieur de cette petite mosquée, qui nécessitent du temps pour les faire, du matériel, une surveillance extérieure certainement. Par hasard ou par calcul, la position des trous faits est bizarre : aussi bien à l’extérieur de la construction, vers le mur d’enceinte, qu’à l’intérieur même.  L’un pratiquement dans le Mihrab ( !!) et l’autre à un angle précis par rapport au premier, dans la salle des prières,  pratiquement à droite de la porte d’entrée, juste dans le recoin. Des fouilleurs encore à la recherche de trésors ou des apprentis sorciers, en manque de matière première pour de magie noire, puisque le catafalque a été retourné, déplacé, et la tombe supposée être celle du fondateur de cette mosquée, M’rabet Abi Kacem, a été profanée, très sérieusement endommagée et très méticuleusement « fouillée » !!!     A quelques centaines de mètres de là, bien visible si on prend la peine de se baisser et de regarder à travers les oliviers,   la Mosquée Beni Daoud. Une autre structure architecturale, un autre espace, un autre symbole. Programmée pour être restaurée par l’Association de Sauvegarde et l’INP  l’année prochaine. Les devis sont faits et les financements pratiquement prêts.     Elle est  connue dans le coin sous l’appellation Mihrab Louata,  du nom d’une vieille tribu  très citée dans l’histoire de Djerba, c’est dire son importance historique. Ancienne Méderssa, c’était l’endroit où le Cheikh Salem Ben Yagoub, l’un des derniers érudits ibadhites de l’île dispensait son savoir. Avec l’exode vers les villes,  l’abandon des menzels environnants, il continuait d’y venir, avec son compagnon et ami le Cheikh Gacem Gouja, pour des veillées éducatives, jusqu’à la fin des années soixante-dix.     L’état d’abandon de cette petite merveille vieille de plus de 900 ans est révoltant. Actuellement la salle des prières, une des plus belles, avec des textes gravés au plafond  sur l’enduit des voûtes,  est transformée en bergerie, eh oui ( !!),  où s’accumulent des déchets et de crottes de chèvres sur plus de 30 cms d’épaisseur !!! Des strates. Une puanteur…..Bizarre cet état de fait, alors que des habitations sont à quelques dizaines de mètres, que pas très loin, il y a des demeures huppées de notables. Impossible de ne pas remarquer la littérature obscène qui polluent  les murs.     La troisième Mosquée visitée est Jamaa El Hara, entre Cédouikech et El Kantara, à Oursyghen  exactement. Complètement isolé, et pratiquement en ruine, ce site a été, lui aussi, restauré  et remis en état il n’y a pas si longtemps encore, par l’INP, pour son importance historique, comme lieu d’éducation scientifique, théologique, et jouant son rôle de poste militaire dans une région stratégique où eurent lieu beaucoup de combats. C’est peut-être pour cela, que lui aussi n’a pas échappé aux profanateurs. La même technique opératoire : creuser à l’intérieur de la salle des prières, à des endroits précis, sous l’une des colonnes, comme si les vandales suivaient des indications fournies par une carte. Des excavations vertigineuses, preuve que ces individus étaient trop bien outillés, et avaient tout leur temps. Ils ont même laissé dans les trous des pelles et une bêche…..     Passivité complice     Depuis, les autorités locales ont muré les portes de toutes ces mosquées profanées. Dans quel but ? Empêcher les vandales de revenir ? Ce ne sont pas quelques briques posées à la hâte qui vont les arrêter, mais ils iront ailleurs, ces endroits visités et fouillés ne les intéressent plus, pour le moment.   Soustraire le spectacle des déprédations à la vue du citoyen ?? Murer pour ne pas laisser photographier les saccages et les faire connaître ?? Mais que faire alors des centaines d’odieux graffitis qui s’étalent sur les murs de ces monuments à l’abandon ??     En quelques années, Djerba devint la cible privilégiée de ces bandes organisées. Est-ce les innombrables zaouia,  l’infinité des mosquées, des lieux de prière, des méderssa, l’histoire chargée de l’île avec tous les envahisseurs qui y ont pris pied, sa position stratégique dans ce coin de la Méditerranée qui en fit une halte incontournable, ses rapports avec la flibuste espagnole et ottomane, qui ont fait naître cette croyance que ce bout de terre est truffé de trésors ??  Il est vrai qu’il y a là des tombes phéniciennes, carthaginoises, romaines, byzantines, espagnoles, turques, pour ne citer que celles-là, disséminées partout, des dizaines de souterrains, des citernes enterrées, oubliées. Y-a-t-il  meilleure place pour enfouir ces supposés trésors que ces lieux sensés être les plus sûrs, parce que sacrés ??      Ailleurs aussi. L’année dernière, dans un lieu dit Sayada, à 50 kms au sud de Sfax, toutes les oliveraies dans un rayon de cinq kilomètres ont été le théâtre de fouilles sauvages. Là où le terrain s’élevait un peu et laissait apparaître des pierres calcaires, on trouvait inévitablement  un trou, parfaitement cylindrique, parfaitement nettoyé, pratiquement au pinceau d’archéologue…..     A voir toutes les publicités fleurir sur des feuilles de chou, qui vantent les capacités de tel « guérisseur », de tel devin, tel voyant, photo et qualificatif de « professeur » ou/et « haj » à l’appui, capables de faire des miracles, membre de telle nébuleuse parapsychologique maghrébine ou arabe, pouvant consulter par téléphone, mail et même SMS, on comprend qu’une certaine opinion tombe sous le charme de ces charlatans et que l’idée « de trouver des trésors » germe dans beaucoup d’esprits. Le risque de voir des jeunes embarqués vers des idéologies obscurantistes à travers ces croyances et ces façons de faire n’est pas à négliger. Là aussi, il est nécessaire de donner un coup de balai sérieux dans tout cela et appliquer la loi.      Comment expliquer, en effet, que par les temps qui courent, quand on connaît la région que des bandes circulent ainsi, de nuit et de jour, bien outillées, ayant le temps pour creuser des  excavations de cette ampleur à quelques centaines de mètres de cette autoroute menant à Midoun, sans attirer l’attention ??   Un reportage de Fatah Thabet   (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 4 avril 2008)

RADIO 6 TUNIS, LA PREMIERE RADIO LIBRE EN TUNISIE

   www.radio6tunis.net   PROGRAMME DE LA SEMAINE      –  Bourguiba    –  Débat: Enseignement et perspectives    –  Les Infos de la liberté ( arabe )    –  Le Rapport de la Tunisie devant le comité des droits de l’homme des Nations Unis.    –  Les infos de la liberté ( français)      – Musique douce orientale et occidentale   Bonne écoute avec radio6tunis.net L’équipe d’animation


Turquie – L’ex-Premier ministre Erbakan assigné à résidence

Reuters, le 3 avril 2008 à 23h15
ANKARA, 3 avril (Reuters) – La Cour d’appel turque a ordonné jeudi l’assignation à résidence de l’ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, six ans après sa condamnation pour fraude dans une affaire de financement de partis politiques, rapporte la chaîne de télévision CNN Turk. Erbakan, dont le Parti de la prospérité aujourd’hui dissoud, à donné naissance après une scission à l’AKP de l’actuel premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a été condamné à onze mois d’assignation à résidence, mais sa peine a plusieurs fois été repoussée pour raisons de santé. Cette arrestation intervient alors que la Cour constitutionnelle turque s’est déclarée compétente pour examiner une demande de dissolution de l’AKP, accusé par le procureur de  la Cour d’appel d’activités antilaïques. Le Parti de la prospérité a été dissous il y a dix ans par la Cour constitutionnelle, selon laquelle la formation cherchait à instaurer un Etat islamique.   REUTERS

Des commandos allemands inculpés pour aide à la sécurité libyenne

AFP, le 4 avril 2008 à 10h09 BERLIN, 4 avr 2008 (AFP) – Les autorités allemandes ont annoncé vendredi mener une enquête sur des policiers en activité et à la retraite, accusés d’avoir participer, sans autorisation gouvernementale, à l’entraînement des forces de sécurité en Libye. « Le comportement des policiers est tout à fait inacceptable », a affirmé le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du Nord-Wesphalie, Ingo Wolf dans un communiqué diffusé par son ministère. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung huit commandos appartenant aux unités d’élite de la police allemande (SEK) ont déjà été inculpés pour atteinte aux secrets du service dans le cadre de cette affaire. L’affaire remonte au début 2006 lorsque plusieurs membres du SEK, un commando spécial d’intervention, ainsi que des soldats allemands et des membres des cellules anti-terroristes GSG 9, auraient participé, moyennant rémunérations et pendant leurs congés, à la formation en Libye des forces de sécurité. Ils auraient été recrutés pour cette mission par une société privée allemande de sécurité. Les huit inculpés ont déjà été mutés dans d’autres services, selon le journal. Le ministère a indiqué avoir eu vent de l’affaire dès juin 2007.   AFP  

Le tourisme durable est essentiel pour préserver la Méditerranée (ministres)

AFP, le 3 avril 2008 à 17h33
 FES (Maroc), 3 avr 2008 (AFP) – Les ministres du Tourisme de l’Union européenne et des pays du sud de la Méditerranée réunis jeudi au Maroc ont mis l’accent sur le développement du « tourisme durable » pour protéger cette région gravement menacée par l’essor de l’industrie touristique. « La Méditerranée sera une des régions au monde les plus vulnérables au changement climatique. La conférence demande donc à tous les acteurs, notamment le secteur privé, d’en tenir compte en prenant des mesures et des actions en faveur du tourisme durable », affirme la déclaration adoptée à l’issue de cette première conférence euro-méditerranéenne sur le tourisme réunie à Fès (200 km à l’est de Rabat). La résolution, adoptée à l’unanimité, souligne aussi « l’importance de prévenir et de réduire les impacts négatifs de l’urbanisation que représentent les infrastructures touristiques, spécialement le long des côtes ». Selon le ministre marocain du Tourisme Mohamed Boussaid, le tourisme euro-méditerranéen représente en terme d’arrivées un tiers du marché mondial. « C’est un secteur qui connaît un dynamisme important puisque selon une étude récente de la Banque européenne de développement (BEI), la région a un taux de croissance annuel moyen de 12%, au moment même ou le marché mondial du tourisme croît seulement de 5 à 6% l’an », a-t-il dit. « Une condition centrale à la croissance du tourisme est que la préservation de l’environnement soit au coeur des projets touristiques afin que ce potentiel puisse réellement bénéficier aux pays partenaires sur le long terme », a affirmé de son côté Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI). Joe Borg, membre de la Commission européenne chargé des affaires maritimes et de la pêche a cité « la formation, le soutien technique et la restauration de l’héritage culturel » parmi les actions de l’UE au profit du tourisme durable en Méditerranée. Des représentants des 27 pays de l’Union européenne, de neuf pays arabes et des Territoires palestiniens, de la Turquie, d’Israël et d’Albanie ont assisté à cette conférence.   AFP

 

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