30 mai 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2199 du 30.05.2006

 archives : www.tunisnews.net


A PROPOS DE LA SANTE DE M. BEN ALI..
Le Parti Socialiste Français: Appel à Rassemblement contre la répression en Tunisie
AFP: Droits de l’homme en Tunisie: des ONG critiquent l’attitude de l’UE ATS: Répression en Tunisie: La FIDH demande la suspension de l’accord entre l’UE et Tunis AFP: Congrès de la LTDH interdit: « affaire intérieure », selon les autorités
7sur7: Demande de suspension de l’accord entre l’UE et Tunis Le Courrier  Expulsé de Tunisie, Yves Steiner : « C’est bien pire pour les gens sur place »
FIDH & LDH: Immigration – France , Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac

AFP: Le droit de vote des femmes en Europe (CHRONOLOGIE) AFP: Il y a cent ans, la Finlande pionnière ouvrait son parlement aux femmes

 
 

A PROPOS DE LA SANTE DE M. BEN ALI..

Vu que la présidence, le gouvernement et les médias officiels de notre pays la Tunisie ne daignent pas répondre aux préoccupations des «10 millions d’indigènes » qui vivent dans le pays qu’ils « dirigent » depuis des dizaines d’années, nous essayons de temps à autre de fournir à nos concitoyens (qui ont le droit à une information sereine et détaillée sur l’Etat de santé de la personne qui concentre entre ses mains un pouvoir presque illimité) des nouvelles sur ce sujet. Cette tâche est ardue dans le contexte verrouillé de la Tunisie mais nous essayons de fournir à nos lecteurs des « indications » sur l’état de santé « présumé » de M. Ben Ali à travers les « bruits et chuchotements » qui arrivent à nos oreilles. 1- Concernant le cancer de la prostate du Président, il continue d’être traité par voie hormonale. Et personne  n’est en mesure de prévoir le timing de son évolution. Certaines sources en sont arrivées à supposer que c’est Ben Ali lui même qui orchestre les rumeurs concernant ce sujet. Non pas que le cancer n’existe éventuellement pas mais concernant son degré de gravité. 2- En revanche, il est presque absolument sûr que M. Ben Ali ne va pas pouvoir échapper à une opération sur son genou atteint d‘arthrose aiguë. Déjà, il ne peut pas rester longtemps assis ni marcher au-delà d’un certain temps. Le traitement qu’il reçoit n’est parvenu jusqu’à présent qu’à calmer la douleur et n’a pas pu éradiquer le mal. 3- L’opération aura très probablement lieu  en Allemagne (ou il se déplace régulièrement selon certaines sources). Le clan qui gère le pays (c’est à dire Sa femme Leila, Mohamed Ali Ganzoui et le général Ali Sériati) serait en train de réfléchir à une formule de gestion du pays en son absence. Une absence que Ben Ali souhaiterait la moins longue possible. A SUIVRE…

Le Parti Socialiste Français

Appel à Rassemblement contre la répression en Tunisie

le 30/05/06 Le Parti socialiste dénonce les récentes pressions et brutalités pratiquées contre les avocats du Barreau de Tunis en grève. Il est profondément choqué par le harcèlement continu exercé à l’encontre de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, l’une des plus anciennes et des plus respectées du monde arabe, et qui a abouti de fait à l’interdiction pour elle de tenir son congrès samedi 28 mai. Devant la dégradation continue de la situation des droits humains et des libertés politiques en Tunisie, marquée notamment par les très graves incidents survenus l’an dernier lors du Sommet mondial de l’Information, il demande à tous les socialistes européens de manifester leur solidarité avec les démocrates tunisiens. Il saisira le PSE et l’Internationale socialiste dans ce sens. Il demande aux autorités françaises de faire part de façon très claire et très ferme aux autorités tunisiennes de l’émotion des Français devant cette situation. C’est pourquoi le Parti socialiste soutient l’appel à rassemblement lancé par les forces démocrates d’opposition tunisiennes et de défense des droits de l’homme à Paris le mardi 30 mai à 18h30 sur le Parvis des droits de l’homme, Place du Trocadéro. Le Parti socialiste y sera représenté par Adeline Hazan, secrétaire nationale aux droits de l’homme et libertés. COMMUNIQUÉ DU PARTI SOCIALISTE
 
(Source: Le site du Parti Socialiste Français le 30 mai 2006)


Droits de l’homme en Tunisie: des ONG critiquent l’attitude de l’UE

AFP, mardi 30 mai 2006

PARIS – Des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé mardi à Paris le manque de réaction de l’Union Européenne face au régime tunisien, trois jours après l’interdiction de la tenue d’un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).

« Les plus hauts dirigeants, à commencer par le président (Zine El Abidine) Ben Ali font la démonstration d’un sentiment d’impunité et d’une violence peu commune parce qu’il n’y a pas de voix contraire en face », s’est indigné le président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Kamel Jendoubi.

« L’union Européenne laisse faire et on se pose des questions sur cette duplicité », a-t-il observé en soulignant que « la France, l’Espagne et l’Italie (principaux partenaires économiques de la Tunisie) bloquent toute évolution de la position de l’UE » sur ce pays.

Paris a regretté lundi les « incidents » survenus à Tunis en référence à l’interdiction du congrès de la LTDH, tout en soulignant « appuyer la politique de réformes économiques que conduit la Tunisie et ses nécessaires prolongements dans les domaines des droits de l’homme et de l’Etat de droit ».

« Soutenir le régime tunisien au motif qu’il réalise de bonnes performances économiques est une position politiquement inefficace et moralement condamnable parce qu’elle suppose que les Tunisiens sont simplement des estomacs », a dénoncé le secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) Driss El Yazami.

Le vice-président de la FIDH, Michel Tubiana, a dénoncé la « lâcheté des autorités françaises » et « l’indifférence des autorités occidentales ».

La députée européenne Hélène Flautre (Verts), a estimé de son coté que le régime tunisien était responsable de « violations massives des engagements bilatéraux de la Tunisie avec l’UE ». Elle a appelé l’UE à mettre en oeuvre une « stratégie offensive et contraignante » à l’égard de la Tunisie.

« C’est fort de cette impunité que les événements de la semaine dernière ont été rendus possibles », a-t-elle relevé.

La police a empêché samedi la LTDH de tenir son congrès national à Tunis en raison d’une décision de justice suspendant ses activités. La direction de la LTDH est confrontée depuis neuf mois à une fronde de responsables locaux et d’adhérents, auxquels elle reproche d’être proches du pouvoir.

« La violence physique, le harcèlement, les campagnes calomnieuses sont le lot quotidien des militant des droits de l’homme en Tunisie. Il y a une politique d’usure planifiée pour étouffer la LTDH », a dit son secrétaire général, Khémaïs Ksila. Il a précisé qu’il lui était « interdit de rentrer » dans son pays.

Ces ONG et des partis politiques appelaient à une manifestation dans la soirée à Paris.


Congrès de la LTDH interdit: « affaire intérieure », selon les autorités

AFP, le 29 mai 2006 à 21h08 TUNIS, 29 mai 2006 (AFP) – Les autorités tunisiennes ont indiqué lundi regretter la « situation de blocage » à la Ligue des droits de l’homme (LTDH) mais ne pas vouloir « interférer dans une affaire intérieure à cette association ».
« Le différend, à l’origine de ce blocage, est le résultat d’une action en justice introduite par nombre de présidents de sections de la Ligue à l’encontre de son comité directeur », a-t-on souligné de source autorisée au ministère tunisien des Affaires étrangères. « Les autorités publiques, qui s’interdisent d’interférer dans une affaire intérieure à cette association, regrettent cette situation de blocage », a  ajouté cette source citée par l’agence officielle TAP. Les opposants à la direction de la LTDH ont obtenu samedi l’assistance de la force publique pour empêcher la tenue d’un congrès national en vertu d’un jugement de septembre 2005. Seul le comité directeur, « défiant ouvertement la loi et la justice », selon la même source, a pu se réunir au siège de la Ligue. Les adhérents ainsi que des observateurs étrangers et la presse ont été empêchés par de nombreux policiers d’y accéder. Un jugement sur le fond doit être rendu le 3 juin dans cette affaire. « La LTDH est un acquis national dont les autorités tunisiennes n’ont cessé de souligner l’importance dans la société civile », a-t-on ajouté au ministère des Affaires étrangères. Cette déclaration a été diffusée en réaction aux regrets émis par le ministère français des Affaires étrangères. « Sans nous prononcer sur le contexte juridique de la tenue du congrès de la LTDH, nous regrettons les incidents qui se sont produits à cette occasion », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattei. Il avait ajouté que « la France considérait que les droits de l’homme étaient un élément de son dialogue bilatéral avec laTunisie ». « La Tunisie est un Etat de droit qui tient le respect des droits de l’homme en tête de ses priorités et n’a de ce fait de leçon à recevoir de personne en cette matière », a-t-on indiqué au ministère tunisien des Affaires étrangères. AFP

Répression en Tunisie

La FIDH demande la suspension de l’accord entre l’UE et Tunis

ATS, le 29 mai 2006 à 10h51 Genève (ats) – Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont demandé lundi la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie. Elles ont dénoncé l’escalade des violences policières contre les militants des droits de l’homme.
« Le régime de Ben Ali s’illustre par une nouvelle vague de répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, en molestant militants et observateurs internationaux venus participer au Congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme » (LTDH), ont affirmé ces ONG dans un communiqué. Le congrès devait avoir lieu samedi.
« Journée noire »
La Fédération des Ligues des droits de l’homme (FIDH), la Plateforme civile euro-méditerranéenne, le Réseau euro- méditerranéen pour les droits de l’homme (REMDH) et le Comité pour le respect des libertés en Tunisie (CRLDHT) appellent à la suspension de l’accord d’association qui lie l’UE et la Tunisie.
« C’est une journée noire pour la Tunisie, marquée par un niveau de répression sans précédent à l’occasion du congrès de la Ligue, visant, dans un climat d’hystérie, tant les militants, que les observateurs internationaux invités par la Ligue », a déclaré Mokhtar Trifi, Président de la LTDH.
La LTDH a été assiégée par les forces de police en civil. Des barrières ont fermé l’accès à son siège. Les délégués au congrès ont été empêchés de prendre le train ou renvoyés voire raccompagnés chez eux, manu militari, selon le communiqué.
Agressions physiques
Des membres du comité directeur de la LTDH ont été sauvagement agressés par des policiers en civil en nombre, accompagnés manifestement d’hommes de main. Crachats, coups de poings, gifles, insultes, empoignades, font partie du lot qui leur a été réservé, ajoutent les ONG.
Mme Souhayr Belhassen, vice-présidente de la LTDH et également vice-présidente de la FIDH a été arrêtée alors qu’elle raccompagnait des observateurs en voiture à leur hôtel, des policiers en civil ont ouvert la porte de sa voiture, l’ont giflée et insultée.
Plusieurs observateurs internationaux ont également été molestés. Tout comme des parlementaires, les représentants des ambassades de Belgique, du Royaume Uni et des Etats-Unis, de la délégation de la Commission européenne à Tunis, ont été interdits d’accéder au siège de la LTDH.
La Ligue a toutefois réaffirmé dimanche sa détermination à tenir son congrès, initialement prévu en septembre 2005. Une plainte avait été déposée par vingt-deux membres de la LTDH accusant la direction de « violations du règlement intérieur et abus de pouvoir ». Un jugement sur le fond doit être rendu le 3 juin.
(Source: www.romandie.com , le 29 mai 2006)


 

Demande de suspension de l’accord entre l’UE et Tunis

Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont demandé, lundi, la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et la Tunisie. Elles ont dénoncé l’escalade des violences policières contre les militants des droits de l’homme. Répression « Le régime du président Ben Ali s’illustre par une nouvelle vague de répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, en molestant militants et observateurs internationaux venus participer au Congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme » (LTDH), ont affirmé ces ONG. Le congrès devait avoir lieu samedi mais sa tenue a été empêchée par la police. La Fédération Internationale des droits de l’homme (FIDH), la Plateforme civile euro-méditerranéenne, le Réseau euro-méditerranéen pour les droits de l’homme et le Comité pour le respect des libertés en Tunisie appellent à la suspension de l’accord d’association qui lie l’UE et la Tunisie. Agressions La LTDH a été assiégée par les forces de police en civil. Des barrières ont fermé l’accès à son siège. Les délégués au congrès ont été empêchés de prendre le train ou renvoyés, voire raccompagnés chez eux, manu militari, selon le communiqué. Des membres du comité directeur de la LTDH ont été sauvagement agressés par des policiers en civil, accompagnés manifestement d’hommes de main. Crachats, coups de poings, gifles, insultes, empoignades, font partie du lot qui leur a été réservé, ajoutent les ONG. Observateurs internationaux La vice-présidente de la LTDH et également vice-présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, a été arrêtée alors qu’elle raccompagnait des observateurs en voiture à leur hôtel, des policiers en civil ont ouvert la porte de sa voiture, l’ont giflée et insultée. Plusieurs observateurs internationaux ont également été molestés. Tout comme des parlementaires, les représentants des ambassades de Belgique, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, de la délégation de la Commission européenne à Tunis, ont été interdits d’accéder au siège de la LTDH. Congrès La Ligue a toutefois réaffirmé, dimanche, sa détermination à tenir son congrès, initialement prévu en septembre 2005. Une plainte avait été déposée par vingt-deux membres de la LTDH accusant la direction de « violations du règlement intérieur et abus de pouvoir ». Un jugement sur le fond doit être rendu le 3 juin. (Source : le site http://www.7sur7.be, (Belgique) le 29/05/06 à 13h33)


Expulsé de Tunisie :

« C’est bien pire pour les gens sur place »

LIBERTÉS • L’expulsion dimanche dernier de l’activiste suisse Yves Steiner témoignerait d’un durcissement du régime tunisien.

 
SIMON PETITE De l’avis des autorités helvétiques, l’intervention de la police tunisienne était « disproportionnée ». Di-manche soir, Yves Steiner, membre du comité exécutif de la section suisse d’Amnesty lnternational (AI), a été expulsé manu militari de Tu ni-sic. Il revient sur les circonstances et les raisons de cette mesure. Le Courrier. Racontez-nous votre interpellation ? Yves Steiner : J’étais à Tunis pour l’assemblée générale de la section tunisienne d’Amnesty. Le samedi en fin d’après-midi, j’ai prononcé un discours devant la cinquantaine de militants présents dans cet hôtel de la périphérie. Le dimanche, !es débats ont repris. Après le dîner, dans le hall, trois policiers en civil m’ont demandé si j’étais bien Yves Steiner. J’ai refusé de les suivre. L’un d’eux m’a saisi par le poignet. Plusieurs congressistes sont alors intervenus et me tiraient dans l’autre sens. Quand j’ai entendu que les trois hommes voulaient m’emmener au Ministère de l’intérieur, j’ai eu peur: c’est là qu’on torture. Mais, devant le nombre de gens accourus, les policiers ont lâché prise. Et ensuite ? J’ai juste eu le temps d’alerter le secrétariat d’AI à Londres et en Suisse puis d’avoir l’ambassadeur helvétique au bout du fil avant que des renforts arrivent. Sous pression, la direction de l’hôtel m’a fait comprendre que j’étais indésirable. Vingt policiers ont investi la salle où se déroulait la réunion d’AI et où je m’étais réfugié. Deux d’entre eux, format rugbyman, m’ont soulevé, tout en me donnant des coups de genoux dans les jambes. Dehors, il y avait d’autres agents. En tout, ils devaient être plus de quarante ! En passant les grilles, la voiture dans laquelle j’avais été embarqué a croisé celle de l’ambassadeur qui pouvait enfin entrer. On m’a plaqué la tête sur mes genoux pour me cacher. Un policier me filait des tapes en rigolant. C’était très stressant. J’ai préféré adopter un profil bas. Au bout de 40 minutes de trajet, j’ai compris qu’on allait à l’aéroport. Là, j’ai encore passé deux heures au secret dans un local désaffecté, avant qu’on m’escorte jusqu’à la porte de l’avion pour Paris. Est-ce que vous vous attendiez à cela ? Pas vraiment Même si ces derniers temps, j’ai pris passablement position au nom d’AI sur la Tunisie. J’y étais déjà allé trois fois en tant que représentant d’Amnesty. Je savais que le discours très critique de Samuel Schmid lors du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à Tunis en novembre dernier, avait énormément agacé les autorités. En descendant de l’avion vendredi soir, je craignais de me voir signifier une interdiction de territoire. J’avais pris quelques contacts, au cas où, même si le DFAE (Département fédéral des affaires étrangères, ndlr) n’aurait pas pu faire grand chose. Mais de là à se faire embarquer par quarante policiers de façon aussi scandaleuse et humiliante… La Tunisie vous accuse de « comportement outrageant et indécent », de « violation des lois du pays » et « d’atteinte à la souveraineté » du pays. Ils ont aussi prétendu que j’avais violé les règles d’AI en encourageant la section tunisienne à travailler sur son propre pays. C’est n’importe quoi ! En fait, je ne sais toujours pas pour quel geste ou discours j’ai été expulsé. Vous n’avez pas une petite idée ? Il faut remettre les choses dans leur contexte. En Tunisie, il y a un terrible durcissement contre la société civile (lire ci-contre, ndlr). Les avocats qui s’étaient rassemblés ont été chargés par les forces de sécurité. La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) est toujours assiégée. Elle va quand même essayer de tenir son congrès ce week-end. En plus, le travail de la société civile suisse autour du SMSI n’est pas passé inaperçu. Après le discours de M. Schmid, Micheline Calmy-Rey a reçu des opposants tunisiens. Les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. Ma nationalité a certainement joué en ma défaveur. Ils voulaient montrer qu’ils n’ont plus aucun égard envers la Suisse, qu’il s’agisse de ses ressortissants ou même de ses diplomates. Lors des réceptions données par l’ambassadeur suisse, les voitures ne peuvent plus se parquer juste devant le bâtiment. Les invitées, en hauts talons, doivent marcher 100 mètres dans la poussière : Vous voyez le niveau. Avez-vous constaté un changement de climat à Tunis depuis le SMSI ? Les gens affirment qu’il y a eu un retour de bâton. Le sommet a permis de donner un formidable coup de projecteur sur la face obscure de la Tunisie. Les opposants le paient aujourd’hui très cher. Vexé, le pouvoir essaye de casser les liens de solidarité tissés avec l’extérieur, notamment avec la Suisse. Si on s’en prend à quelqu’un comme moi, c’est bien pire pour les gens sur place. Je suis très inquiet. Lundi, l’ancien président d’Amnesty en Tunisie a été convoqué au poste. On l’a prévenu que c’était la dernière fois que la section servait à critiquer le régime. I (Source : Le Courrier (Suisse), le 27 mai 2006) URL: www.lecourrier.ch

 
 
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) Ligue des droits de l’Homme et du Citoyen (LDH)
 
Immigration – France  

Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac

Paris, le 30 mai 2006 Monsieur le Président, Nous nous adressons à vous en tant que garant du respect des engagements internationaux souscrits par la France et des principes fondateurs de la République française par lesquels elle s’engage à défendre et promouvoir le respect des droits de l’Homme en France et dans le monde. Or, il apparaît que le projet de loi réformant le code d’entrée et de séjour des étrangers et le droit d’asile, adopté par l’Assemblée Nationale et prochainement examiné au Sénat, porte gravement atteinte à ces engagements et à ces principes. Nous représentons des organisations issues de la société civile qui travaillent, parfois dans des conditions difficiles et périlleuses pour certaines d’entre elles, à la construction d’un Etat de droit et au respect des libertés individuelles et collectives. Nous sommes aux côtés de tous ceux et toutes celles dont les droits sont bafoués. Certains d’entre eux sont contraints de quitter leur pays, soit parce que leur liberté ou leur vie est soumise à l’arbitraire de régimes dictatoriaux, soit, plus simplement, parce qu’ils ne peuvent plus y survivre. Nous n’ignorons pas la complexité de ce sujet qui mêle la France, l’Europe, le monde, et qui ne peut être abordé à coup de slogans ou en flattant une xénophobie toujours grandissante. Notre propos n’est pas de plaider pour des solutions qui ignorent toutes contraintes, mais d’affirmer avec force notre refus que les victimes de ces situations déjà intolérables soient considérées comme des délinquants et des parias. De nombreuses associations ont montré en quoi ce projet de loi, ainsi que deux textes récents ayant la même finalité, constituent autant de violations des engagements internationaux de la France, mais vont aussi contribuer à aggraver les situations déjà existantes. C’est d’abord le droit d’asile qui est réduit à une caricature d’application de la Convention de Genève. Aujourd’hui, être demandeur d’asile, c’est d’abord être un suspect de fraude. Jamais l’on a vu autant les principes de cette Convention foulés aux pieds, ainsi d’ailleurs que le Haut commissariat aux Réfugiés, à sa manière, s’en est ému. Derrières les discours officiels garantissant l’exercice du droit d’asile, c’est en fait une confusion entre l’exercice d’un droit inaliénable et la question de l’immigration à laquelle se livre le gouvernement français. Nous n’acceptons pas que le droit d’asile soit transformé en une variable d’ajustement des politiques d’immigration. En agissant ainsi, la France viole, non seulement la Convention de Genève, mais les principes qu’elle avait offerts au monde dès 1789. Le projet de loi qui vient d’être adopté par l’Assemblée nationale s’inscrit dans un processus qui, depuis trois ans, isole les ressortissants des pays étrangers, et notamment des anciennes colonies de la France et réduit leurs droits. De plus, c’est le statut même des étrangers en situation régulière qui a été fragilisé au bénéfice, sans cesse renforcé, d’un arbitraire de l’Etat. Les dernières dispositions proposées exposent très clairement que la France s’appropriera les personnes les plus formées selon ses besoins, et uniquement selon ses besoins. On ne peut exprimer plus crûment une volonté impériale qui réaffirme la primauté de la force sur le droit. En durcissant considérablement le droit de vivre en famille, en rabotant les possibilités d’intégration, en créant de nouvelles situations inextricables qui ne feront que renforcer le nombre de personnes sans papiers mais non expulsables, en restreignant la possibilité de se marier entre français et étrangers (même européens), la loi présentée par le Ministre de l’Intérieur ne fait que flatter une xénophobie et un racisme dont l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme montre l’impressionnante progression. La logique intrinsèque de telles dispositions, c’est de désigner l’Autre, celui qui n’a pas l’apparence d’un « Français » comme un fraudeur et le responsable des maux qui atteignent notre société. Ce sont les mêmes hommes politiques qui ont ainsi cru devoir expliquer la crise sociale des banlieues par la polygamie et l’immigration. Et cette folle logique ne peut que conduire aux pires représentations. Les enfants étrangers scolarisés en France sont donc devenus, à entendre le Ministre de l’Intérieur, une « filière ». Ce ne sont plus, des familles, des gamins ou des adolescents, ce sont des réseaux assimilés à des bandes criminelles alors qu’ils ne sont coupables que de vouloir vivre. Que pensent, Monsieur le Président, des enfants lorsque des membres des forces de l’ordre viennent se saisir de leurs camarades parce qu’ils sont dénués de papiers ? Comment, dans ces conditions, désapprouver ceux et celles qui, en France, au nom de principes internationalement reconnus et admis, ont décidé de refuser ce déni d’Humanité et de restituer à ces enfants, à ces jeunes, leur existence en les protégeant, fût-ce en violant la loi ? La portée inique de ce projet est perçue comme telle par tous les partenaires de la France et en particulier les pays d’émigration dont plusieurs de nos organisations sont issues. Les récentes manifestations auxquelles a donné lieu un déplacement du Ministre de l’Intérieur en sont un premier symptôme. Il y en aura d’autres. Si l’on peut croire, avec un certain cynisme, que la distribution d’aides suffira à estomper ces protestations, c’est oublier qu’être traité de cette manière laissera des traces profondes chez tous les peuples. Aucun de ces peuples n’oubliera le mépris dont il est l’objet pas plus qu’il n’oubliera qu’il est devenu un instrument dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Vous le comprenez, c’est notre indignation et notre révolte que nous vous exprimons. Nous en appelons à votre autorité et à votre conscience afin que ce projet soit retiré et qu’un réel débat démocratique puisse avoir lieu sur ce sujet. Pour notre part, nous mettrons tout en œuvre pour porter assistance aux victimes de cette politique. Nous serons aussi présents dans tous les forums internationaux pour rappeler à la France qu’elle ne peut tout à la fois porter l’image de la « patrie des droits de l’Homme » et instituer des lois et des pratiques qui les méprisent aussi évidemment. C’est pourquoi, nous vous demandons d’ores et déjà, en même temps que le retrait de ce texte, que la France ratifie la Convention internationale sur le droit des travailleurs Migrants et de leurs familles. Vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique. Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre haute considération. Jean-Pierre Dubois, Président de la ligue française des droits de l’Homme    Sidiki Kaba, Président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme

Signataires : Ghechir BOUDJEMA, Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH) Hocine ZEHOUANE, Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme  (LADDH) Abdelhamid AMINE, Association marocaine des droits humains (AMDH) Amina BOUAYACH, Organisation marocaine des droits humains (OMDH) Mokhtar TRIFI , Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) Sihem Bensedrine, Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) Roger Bouka, Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) Amourlaye TOURE, Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) Patrick NGOUAN, Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDO) Brahima KONE, Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) Boukounta DIALLO, Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH), Sénégal Tine ALIOUNE, Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), Sénégal Fatimata MBAYE, Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) Julien TOGBADjA, Ligue pour la défense des droits de l’Homme (LDDH), Bénin Chrysogome ZOUGMORÉ, Mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) Amigo NGONDE, Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO), République Démocratique du Congo Dismas KITENGE SENGA, Groupe Lotus, République Démocratique du Congo Paul NSAPU, Ligue des électeurs (LE), , République Démocratique du Congo Massalbaye TENEBAYE, Ligue tchadienne des droits de l’Homme Jacqueline Moudeina, Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (ATPDH) João CORREIA, Civitas, Portugal Dan VAN RAEMDONCK, Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH)  

 

Il y a cent ans, la Finlande pionnière ouvrait son parlement aux femmes

Par Gaël BRANCHEREAU AFP, le 30 mai 2006 à 11h16 HELSINKI, 30 mai 2006 (AFP) –  La Finlande célèbre jeudi un siècle de suffrage universel et les pleins droits électoraux accordés aux femmes pour la première fois au monde, dans un pays où leur représentation en politique compte aujourd’hui parmi les plus élevées. Les présidents des parlements des pays membres du Conseil de l’Europe et de onze autres Etats doivent participer à une séance commémorative à l’Eduskunta, unique chambre composée de 200 députés dont 76 femmes.
Sept ans avant les Norvégiennes, 38 ans avant les Françaises, 66 ans avant les Suissesses, les Finlandaises sont en 1906 les premières en Europe à obtenir le droit de vote et les premières au monde à obtenir à la fois le droit de vote et d’éligibilité. Dix-neuf femmes font leur entrée au parlement à l’issue des élections législatives de 1907, alors qu’au même moment, en Grande-Bretagne, les suffragettes battent le pavé, souvent au péril de leur vie, pour la reconnaissance de leurs droits.
Seules avant la Finlande, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont autorisé les femmes à voter dès 1893 et 1902 respectivement, mais sans leur accorder le droit de briguer un mandat électif (Nouvelle-Zélande), ou à des conditions discriminatoires (Australie). Alors grand-duché autonome de Russie, la Finlande parvient à se doter d’un parlement démocratique à la faveur de la Révolution de 1905 qui ébranle l’empire tsariste affaibli par la crise économique, les grèves et la débâcle de la flotte de Nicolas II face aux Japonais.
Remplaçant l’antique Diète à quatre états (clergé, noblesse, bourgeoisie et paysans), l’Eduskunta est institué en 1906 en même temps que le suffrage universel. Un siècle plus tard, la Finlande indépendante (1917), membre de l’Union européenne depuis 1995, fait toujours partie des pays les mieux placés pour la présence des femmes en politique.
Présidé depuis 2000 par une femme, Tarja Halonen, le pays nordique de 5,4 millions d’habitants arrive en 5e position pour le nombre de députées avec un taux de 37,5%, selon des données récentes de l’Union interparlementaire des Nations unies. Champion inattendu de ce palmarès, le Rwanda (48,8%) devance la Suède (45,3%), le Costa Rica (38,6%) et la Norvège (37,9%).
Loin derrière, l’Allemagne pointe à la 16e place (31,8%), la France à la… 85e (12,2%), à égalité avec la Slovénie. L’Italie, elle, est lanterne rouge dans l’Europe des Quinze avec 11,5% de femmes élues à la Chambre des députés et 8,1% au Sénat. La moyenne mondiale est de 16,6%. La Finlande n’a pas non plus à rougir de ses performances dans la parité hommes/femmes au sein de son gouvernement puisque, avec 8 ministres femmes sur 18 au total, elle se situe là encore dans le peloton de tête tant en Europe que dans le reste du monde.
L’Espagne est la seule en Europe à pouvoir se vanter d’une composition paritaire, mise en place par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Des manifestations se tiendront à travers toute la Finlande jusqu’aux commémorations du 90e anniversaire de l’Indépendance, le 6 décembre 2007.
AFP

Le droit de vote des femmes en Europe (CHRONOLOGIE)

    AFP, le 30 mai 2006 à 11h20     PARIS, 30 mai 2006 (AFP) –   La Finlande a été le premier pays européen à accorder le droit de vote aux femmes, il y a cent ans.     Voici une chronologie du droit de vote des femmes en Europe :         – 1906 : Finlande     – 1913 : Norvège     – 1915 : Danemark     – 1917 : Pologne     – 1918 : Allemagne, Autriche, Estonie, Géorgie, Hongrie, Kirghizistan, Lettonie, Lituanie et Russie     – 1919 : Biélorussie, Ukraine, Luxembourg, Pays-Bas et Suède     – 1921 : Tchécoslovaquie, Arménie et Azerbaïdjan     – 1928 : Royaume-Uni et Irlande     – 1931 : Espagne     – 1944 : France     – 1945 : Italie, Croatie et Slovénie     – 1946 : Albanie     – 1947 : Bulgarie et Yougoslavie     – 1948 : Belgique et Roumanie     – 1952 : Grèce     – 1960 : Chypre     – 1962 : Monaco     – 1970 : Andorre     – 1971 : Suisse     – 1976 : Portugal      – 1984 : Liechtenstein     – 1993 : Moldavie     AFP


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