3 octobre 2011

du message

TUNISNEWS
11 ème année, N°4113 du 03.10.2011
archives : www.tunisnews.net


CCTE: M. Caid Essebsi doit mettre fin sans délai à la torture, à la répression contre la société civile et doit partager le pouvoir avec les forces vives de la nation

AP: Tunisie: des observateurs étrangers au chevet des élections de la Constituant

Tibune de Geneve: Tunisie: la Suisse offre 12’000 urnes de vote pour le scrutiny

Sudouest: En Tunisie, la jeune démocratie compte plus de 100 partis

ElWatan: Processus démocratique en Tunisie : Malgré les islamistes, l’espoir demeure

Kapitalis: Tunisie. Nouvelle cascade de démissions au Pdp Gafsa

Le Post: Des ministres de Bourguiba étaient des « honorables correspondants » des « services de sécurité étrangers »

Le Matin: Les blogueurs du printemps arabe se retrouvent lundi à Tunis

 
Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe
 
1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél. : 01 43 29 68 98
 
 

Communiqué : M. Caid Essebsi doit mettre fin sans délai à la torture, à la répression contre la société civile et doit partager le pouvoir avec les forces vives de la nation


Notre Collectif dénonce les propos tenus par M. Caid Essebsi, le 28 septembre 2011 devant Catherine Ashton, la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, lors de la réunion de la Task Force pour la Tunisie.
A cette occasion le Premier ministre a déclaré que « Les réserves de la communauté européenne concernant les libertés et les droits de l’homme n’ont plus de raison d’être après la révolution du 14 janvier ».
Or, depuis la 14 janvier 2011, le peuple tunisien n’a pas cessé d’être la cible de la répression policière ordonnée par les gouvernements qui se sont succédés. La répression a continué à servir de moyen de gouverner, au lieu de recourir au dialogue, à la consultation et à associer les forces vives de la société à la prise des décisions.
M. Caid Essebsi n’a pas compris que si le peuple a fait une révolution c’est pour devenie maître de son destin et pour mettre fin à l’humiliation et au terrorisme policier subis depuis plus d’un demi-siècle, y compris quand le même Béji Caid Essebsi était ministre de l’Intérieur sous Bourguiba.
M. Caid Essebsi n’a pas non plus compris que les arrestations et détentions arbitraires, les condamnations inéquitables, les violences policières et surtout le recours à la torture telles que nous l’observons de nos jours, sont des actes criminels infamants passibles de lourdes peines de prison.
Ces graves abus sont d’autant plus scandaleux qu’ils touchent en priorité les jeunes révolutionnaires qui ont fait la révolution dès ses débuts, et qui ont continué de payer un lourd tribut pour la réussite de la Révolution encore manacée par l’ancien régime et le gouvernement actuel. Ces abus n’épargnent pas non plus les catégories sociales ou politiques, réprimées avec les mêmes méthodes. Même les militants, les avocats et les journalistes sont souvent menacés, violentés et humiliés dans l’exercice de leurs activités.
M. Caid Essebsi est directement responsable de cette situation, lui qui a souvent donné des consignes répressives dans ses discours, y compris des menaces contre les médias.
M. Caid Essebsi n’a pas compris que ces pratiques d’un autre âge pour lesquelles il doit un jour rendre compte, sont interdites par l’Union Européenne et qu’elles sont un motif majeur pour geler ou rompre les accords d’association Tuniso-Européens.
C’est pour cela que nous demandons à l’Union Européenne de geler immédiatement ses relations avec le régime tunisien actuel tant que continuent les arrestations arbitraires et les crimes de torture dénoncées par les ONG tant tunisiennes qu’internationales, et tant que la concertation et la participation à l’exercice du pouvoir comme dans tout régime démocratique ne soit effective, y compris et surtout dans cette phase dite transitoire.
Dans l’immédiat, nous demandons que M. Caid Essebsi 1) reconnaisse les graves dérives répressives de son gouvernement 2) déclare que la torture est un crime contre l’humanité, 3) ordonne publiquement à toutes les forces de sécurité de mettre fin immédiatement à la torture et à tout acte humiliant et dégradant, 4) annonce que tout agent ayant commis de tels actes, y avoir assisté, encouragé, ordonné ou tenté de dissimuler soit radié immédiatement de la fonction publique, condamné à de lourdes peines de prison allant au minimum de 10 ans de réclusion criminelle jusqu’à la perpétuité selon la gravité des actes commis.
Ces sanctions ne visent pas tant le corps de notre police que les responsables politiques qui sont eux les vrais responsables des crimes que la police ne fait qu’exécuter. La sévérité des sanctions sert en réalité à protéger la police et à cibler les vrais criminels que sont les donneurs d’ordre explicites ou tacites.
Enfin, nous appelons la classe politique tunisienne à se soucier du sort du peuple qui lui a redonné vie, et qu’elle exige sa participation réelle au Gouvernement et qu’elle boycotte les élections en cours tant que ces exigences élementaires ne soient pas satisfaites. La participation au Gouvernement est une exigence révolutionnaire, pour le salut national et pour mieux répondre aux demandes légitimes du peuple.
Paris, le 2 octobre 2011,
Le Bureau
Contacter M Abdelaziz Agoubi, à Lyon : +33677317739
ou M. Mondher Sfar, à Paris, au : +33143296898
Copie : A l’Attention de Mme Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères.
Le CCTE est une association qui a travaillé bénévolement depuis 1994 au service des victimes de l’ancien régime et à dénoncer la dictature auprès de l’opinion française et internationale.

 

Tunisie: des observateurs étrangers au chevet des élections de la Constituant

AP: le 02-10-11 à 13:40


Avec le coup d’envoi de la campagne électorale pour l’élection de l’Assemblée constituante prévue le 23 octobre prochain, les Tunisiens commencent à tourner la page d’un passé démocratiquement peu flatteur. Sous l’oeil de nombreux observateurs étrangers, c’est la première expérience de type réellement pluraliste que s’apprête à vivre ce pays d’Afrique du Nord qui a déclenché le « printemps arabe » en faisant chuter Zine El Abidine Ben Ali au terme de 23 ans d’un règne répressif.

Les électeurs doivent élire une institution appelée à élaborer une nouvelle Constitution devant remplacer celle en vigueur sous Ben Ali, accusé de l’avoir amendée à plusieurs reprises pour « s’éterniser au pouvoir ». Pour la première fois aussi, le processus électoral ne sera pas piloté par un ministère de l’Intérieur de triste réputation, coupable d’avoir falsifié les résultats pour donner des taux de plus de 90% des voix au parti au pouvoir et à son candidat.

Pour rompre avec ces pratiques dignes des républiques bananières, l’organisation de la consultation a été confiée à une structure appelée Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) composée de personnalités (universitaires, juristes et acteurs de la société civile) dont l’intégrité fait l’unanimité. Cette instance s’appuie sur des sections régionales implantées dans les 33 circonscriptions.

Sa tâche est de faire en sorte que la consultation se déroule « dans un climat de liberté, d’honnêteté et de transparence pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie », proclame son chef Kamel Jendoubi, par ailleurs président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH).

Outre les mécanismes de contrôle dont elle dispose pour parer aux éventuels dépassements, elle a formé plus de 800 observateurs en partenariat avec des organismes européens pour veiller au respect des règles régissant la campagne électorale.

Un grand nombre d’autres observateurs locaux mobilisés par des ONG seront impliqués, dont un observatoire des élections mis sur pied par la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et plusieurs composantes de la société civile.

Des observateurs étrangers, notamment européens et américains, seront aussi de la partie. L’Union européenne, premier partenaire de la Tunisie dans divers domaines, a déployé un premier contingent de 54 observateurs qui sillonnent le pays depuis plus d’une semaine. L’effectif doit atteindre au final 150 personnes venus des pays membres de l’UE, de Norvège, de Suisse et du Canada.

Le Centre Carter a, lui, déjà envoyé 14 experts sur place. Cette ONG fondée par l’ancien président américain Jimmy Carter qui a participé à la supervision de plusieurs élections et se propose d’aider à l’émergence d’Etats démocratiques en gestation, enverra au total plus de 40 observateurs en Tunisie, a précisé à l’Associated Press Boubaker Bethabet, secrétaire général de l’ISIE.

Après une première exploration sur le terrain, le chef de la mission européenne d’observation, l’Allemand Michael Gahler, a jugé « positive » la situation sécuritaire en Tunisie. « Nous n’avons pas de souci pour ce qui est de la sécurité du processus électoral et nous avons beaucoup de raisons d’être optimistes », a-t-il dit. En visite cette semaine à Tunis, la patronne de la diplomatie européenne Catherine Ashton a, quant à elle, assuré de la « détermination de l’UE à tout mettre en oeuvre pour aider la Tunisie à réussir les premières élections pleinement démocratiques depuis le début du printemps arabe ».

Source: “Le Nouvel Observateur” Le 02-10-2011

Lien.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20111002.FAP5709/tunisie-des-observateurs-etrangers-au-chevet-des-elections-de-la-constituante.html


En Tunisie, la jeune démocratie compte plus de 100 partis


7 millions de Tunisiens sont appelés à élire l’Assemblée constituante, fin octobre. Dans certaines circonscriptions, plus de 80 candidats s’affrontent.

Dans chaque village, chaque quartier de Tunisie, le même décor : une succession de petites cases peintes sur des dizaines de mètres. C’est là que, depuis hier, coup d’envoi officiel de la campagne pour l’élection de l’Assemblée constituante, le 23 octobre, les partis en lice ont commencé à coller leurs affiches. Le décor en dit long sur la bataille qui s’annonce : près de 11 000 candidats, répartis sur quelque 1 600 listes et 33 circonscriptions, s’affronteront pour décrocher un siège. Soit en moyenne, pour chaque électeur, un choix à faire parmi 50 listes. Près de 80 même, dans les circonscriptions les plus disputées. Après des décennies de verrouillage politique, la Tunisie découvre la profusion avec ce premier scrutin depuis la révolution.

Des débats chaque soir

« Il va nous falloir une semaine pour tout lire », plaisante Saïdan en passant devant l’un de ces alignements. Ce père de famille de 37 ans a déjà fait son choix : il n’ira pas voter, dit-il. Car il a beau écouter les émissions politiques sur la radio de son taxi, débattre avec ses clients, s’indigner « des gens qui travaillent pour 300 dinars par mois », il n’a « aucune idée » du bulletin qu’il voudrait glisser dans l’urne. « Je connais les principaux leaders, mais juste leur nom, pas leur parcours. Et ils disent tous la même chose, considère-t-il. Dans deux ou trois ans, si je vois qu’il y a eu un vrai changement, peut-être que je voterai. » Comme lui, 45 % des 7 millions d’électeurs ne sont pas allés s’inscrire sur les listes électorales. L’instance indépendante chargée d’organiser le scrutin a dû se résoudre à laisser le vote ouvert à tous ceux qui détiennent une carte d’identité.

D’un autre côté, cette nouvelle vie politique passionne. Chaque soir, les chaînes de télé diffusent des débats. Des meetings se tiennent un peu partout. Il existe désormais 111 partis, mais certains n’ont « ni locaux, ni assise populaire, et parfois aucun candidat à la Constituante », souligne Chawki Tabib, président de la Ligue tunisienne pour la citoyenneté, l’une de ces très nombreuses associations qui travaillent à mobiliser les électeurs et à leur expliquer les enjeux du scrutin.

En quelques mois, les partis ont dû se mettre en ordre de bataille. Donnés favoris du scrutin, les islamistes d’Ennahdha, fortement réprimés sous Ben Ali, ont pris leurs quartiers à Montplaisir, au milieu d’immeubles de bureaux. « Nous étions une formation qui luttait pour sa survie. Nous sommes devenus un parti capable de gérer la chose publique et présent sur tout le territoire », proclame le porte-parole, Ali Larayedh.

Légal mais ultracontrôlé sous Ben Ali, le Parti démocratique progressiste a quitté ses anciens locaux, au fond d’une impasse du centre-ville, et installé son quartier général avenue Bourguiba, les Champs-Élysées de la capitale tunisienne. Le parti centriste, crédité de la deuxième place dans les sondages, a vu affluer les adhésions au lendemain de la révolution. Il y a un an, ils n’étaient que quelques centaines de militants acharnés. Le PDP est maintenant fort de 30 000 adhérents, prêts pour la campagne.

« Construire le pays »

C’est ce que font, ce matin-là, une dizaine de militants d’Ettakatol, autre formation de poids. Tracts et autocollants à la main, ils parcourent le marché de La Manouba, dans la banlieue rurale de Tunis. « Vous connaissez Ettakatol ? », demandent-ils avant de montrer la photo du leader du parti, Mustapha Ben Jaafar. Une figure de l’opposition, mais encore un inconnu pour une partie de la population. « Les gens aiment bien, ça leur permet de le reconnaître ensuite à la télé, de discuter avec leurs proches pour savoir ce qu’ils en pensent », raconte Mohamed Ali, 26 ans.

Cet architecte au chômage a rejoint la section locale il y a cinq mois, « pour construire le pays ». « On est jeunes et ambitieux, mais on a besoin d’être appuyés », dit-il. La nouvelle garde compte sur l’expérience des anciens militants, qui ont repris du service pour mettre sur pied la section.

Au milieu des stands, une conversation s’engage entre militants, commerçants et chalands. Les uns « n’ont pas fait leur choix », mais ils iront voter, « bien sûr ». « La révolution était spontanée, on n’était pas préparés à nos nouveaux devoirs », dit Noureddine Sahli. « Mais on a le temps. C’est un apprentissage. »

Source: ”Sudouest” Le 02-10-2011

Lien: http://www.sudouest.fr/2011/10/02/en-tunisie-la-jeune-democratie-compte-plus-de-100-partis-515380-4688.php


Tunisie: la Suisse offre 12’000 urnes de vote pour le scrutin


 

Ce scrutin est le premier depuis la chute du président tunisien Zine al-Abidine Ben Ali en janvier dernier, mais également le premier de l’histoire de la Tunisie à se tenir sous un régime démocratique. Le mouvement de contestation qui a renversé la dictature au pouvoir a prévu qu’une Assemblée constituante soit tout d’abord mise sur pied, puis qu’un Parlement soit élu.

Ce scrutin est le premier depuis la chute du président tunisien Zine al-Abidine Ben Ali en janvier dernier, mais également le premier de l’histoire de la Tunisie à se tenir sous un régime démocratique. Le mouvement de contestation qui a renversé la dictature au pouvoir a prévu qu’une Assemblée constituante soit tout d’abord mise sur pied, puis qu’un Parlement soit élu.

La Suisse a financé 12’000 urnes électorales dans le cadre d’une action du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour soutenir un « déroulement équitable, transparent et libre » de ces élections, a expliqué le DFAE.

Les urnes ont été fabriquées en Turquie et au Danemark. D’autres ustensiles de vote – des sceaux, des tampons et des accessoires pour les bulletins électoraux – ont été livrés. Ce dispositif a coûté au total un demi-million de francs.

Les urnes transparentes sont conformes aux standards internationaux, selon le DFAE. Le matériel électoral de haute qualité contribue à renforcer la confiance de l’opinion publique dans le processus électoral, estime-t-il. La Suisse a aussi envoyé en Tunisie quelques observateurs électoraux à la demande de Tunis.

Source: “Tibune de Geneve” Le 02-10-2011

Lien:http://www.tdg.ch/depeches/suisse/tunisie-suisse-offre-12-000-urnes-vote-scrutin


Processus démocratique en Tunisie : Malgré les islamistes, l’espoir demeure


 

Les Tunisiens se sont libérés du lourd poids qui pesait sur leurs épaules, celui de la peur, la peur de la police politique omniprésente du temps de Ben Ali.

Pour le journaliste qui a eu déjà à séjourner en Tunisie du temps de l’ancien régime, la différence est grande. Il était pratiquement impossible de discuter avec un universitaire ou un journaliste de politique ou d’un sujet sensible, y compris en dehors de la Tunisie. L’impression qui y régnait laissait croire que chaque Tunisien était surveillé de près et que chacun surveillait son compatriote. Et le fait de parler pouvait lui coûter cher. A l’aéroport de Carthage, on ne demande plus au journaliste algérien ce qu’il vient faire en Tunisie. Mais la question de savoir pour quel journal il travaille et dans quel pays est basé le media est de rigueur. Le comportement du policier de la PAF reste prévenant. Le chauffeur qui nous accompagne à l’hôtel nous confie que depuis l’apparition légale du parti islamiste Ennahda, sa femme porte le niqab et elle espère que lorsqu’Ennahda arrivera au pouvoir, il interdira la vente de la bière.

Les employés de l’hôtel sont décontractés et les regards ne sont pas aussi méfiants qu’avant vis-à-vis des étrangers. L’atmosphère policière a disparu avec la révolution. C’est, du moins, les premières impressions que nous avons en arrivant à Tunis. Le tourisme fait vivre beaucoup de Tunisiens et pour Ahmed, réceptionniste, «si Enahda touche au tourisme, il aura contre lui les Tunisiens». Le secteur du tourisme emploie 400 000 Tunisiens. En 2010, 6,9 millions de touristes se sont rendus en Tunisie, selon des chiffres officiels, en majorité des Européens.

La révolution a libéré la parole chez les Tunisiens

Sofia, journaliste, est à l’aise quand elle nous déclare : «La dictature est tombée, maintenant il faut construire la démocratie». La question était simple : «Comment voyez-vous l’avenir ?» Le soir, le chauffeur qui nous emmène au centre-ville tient un discours plus direct quand nous lui demandons comment il voit la situation. «Je ne compte sur aucun parti politique pour me régler mes problèmes, j’ai travaillé durement et je continue à le faire pour vivre», répond-il.

«D’ailleurs, je ne pense pas aller voter le 23 octobre prochain», nous affirme-t-il. Au retour, un autre chauffeur de taxi est plus prolifique quand nous lui posons la question de savoir comment il voit la situation actuelle après la révolution. Sa réponse est cinglante : «Je regrette la situation d’avant !» Pourquoi ? «La sécurité était assurée. Maintenant ce n’est plus le cas, il y a des agressions, des braquages, y compris des vols de véhicules», nous dit-il.Il est vrai que la situation actuelle a libéré la parole, mais aussi la délinquance qui était durement réprimée. Les jeunes désœuvrés n’ont plus peur de la police comme avant. Mais le chauffeur de taxi reste optimiste : «Il faudra attendre deux ou trois ans pour voir les résultats positifs de la révolution du 14 janvier.»

Policiers et militaires travaillent en équipe et sont postés à tous les carrefours de la ville, jour et nuit. Des patrouilles de policiers en uniforme ou en civil circulent la nuit, surtout aux alentours de la ville pour prévenir les éventuels actes d’agression. Au centre de Tunis, certains établissements ferment avant minuit. En réalité, la situation n’est pas très différente par rapport aux grandes villes dans le monde. Sauf qu’avant, il était possible de circuler la nuit à Tunis-ville en toute quiétude, même pour une femme seule.

Le record de l’Algérie a été battu avec 111 partis

La Tunisie a battu le record de l’Algérie avec plus d’une centaine de partis politiques agréés pour une population trois fois moindre. Il faut rappeler que l’instauration du multipartisme après 1989, en Algérie, avait donné lieu à la création de près de 60 partis qui avaient été agréés. Cette situation avait déjà eu un effet négatif sur l’opinion que se faisaient les citoyens sur le nouveau paysage politique, marqué par le multipartisme, même si la Constitution autorisait les citoyens à le faire.

Mais comment, dans un petit pays comme la Tunisie, peut-on se retrouver avec autant de partis en si peu de temps ? Est-ce que ce foisonnement de partis ne va pas avoir un effet négatif sur l’activité politique et peut-être éloigner encore davantage les citoyens de la chose politique ? Ce foisonnement de sigles pourrait profiter à une seule force politique qui arriverait à apparaître comme un bloc soudé. Pour comprendre cette situation, nous avons demandé à un militant des droits de l’homme ce qu’il en pensait. La réponse est simple, nous dit-il : «Derrière ces partis nouvellement nés, il y a de nombreux responsables de l’ex-RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali, qui était au pouvoir».

Après la dissolution du RCD, ils se recyclent dans de nouveaux partis. Malgré la présence d’autres formations sur la scène politique, le RCD était hégémonique ; il a été dissous par décision judiciaire en première instance le 9 mars dernier. Le recours a été rejeté vingt jours plus tard. En 2008, le RCD revendiquait 2 196 323 membres pour une population d’environ 10 millions d’habitants, soit un Tunisien adulte sur quatre. Il était considéré comme un tremplin social. Après la révolution du 14 janvier, il a été exclu de l’Internationale socialiste dont il était membre.

Selon un décompte établi par le ministère tunisien de l’Intérieur, au 24 juin, le ministère avait autorisé 86 nouveaux partis pour arriver à un total de 94 partis, et était en train d’étudier 5 projets d’autorisation de partis et 31 nouvelles demandes. Le ministère a néanmoins refusé d’accorder l’autorisation d’exercer à 118 partis. Au mois de septembre, ils étaient environ 105 partis agrées. Dans la réalité, selon un observateur tunisien de la scène politique, ils seraient une douzaine de partis à avoir un ancrage réel.

Les femmes se méfient du parti islamiste Ennahda

Mais il n’y pas que les ex-responsables du RCD qui ont créé de nouveaux partis. Même les islamistes sont derrière ce foisonnement. Nous le saurons en discutant avec Imen, magistrate.Le statut de la femme en Tunisie est unique ; tout le monde le sait. L’apparition du mouvement islamiste, après le triomphe de la révolution du 14 janvier, et ses manifestations pour l’instauration du «khalifat» sont un sujet d’inquiétude, surtout pour les femmes. Pour Imen, magistrate, «le paysage politique, aujourd’hui, est un peu ambigu. Donc, on n’arrive pas à saisir les vrais enjeux politiques ou sociaux. En tant que femme, la seule menace que présente ce nouveau processus dans cette étape postrévolutionnaire est relative aux droits de la femme, à la préservation des droits de la femme. On a un statut un peu connu partout dans le monde, le code du statut personnel, qui a préservé un certain nombre de droits pour la femme, des libertés sur le plan politique, sur le plan social ou sur le plan conjugal. Donc, on risque de déraper un petit peu sur ce plan là».

Comment Imen voit-elle cette menace ? «C’est la montée des islamistes. On a Ennahda, mais on a d’autres nouveaux partis politiques qui ont opté pour quelques tendances ou idées adoptées par Ennahda. Le nom ou l’appellation politique du parti politique ne traduisent pas leurs tendances islamistes, mais nous, citoyens tunisiens, nous connaissons leurs dirigeants. On sait que le président ou le secrétaire général de tel parti ou tel autre a des tendances islamistes», répond-elle. Ces partis sont-ils nombreux ? «On a fait un petit sondage sur facebook, je crois qu’ils sont au nombre de dix à quinze.» «Aujourd’hui, il y a 111 partis autorisés et légaux et au moins une dizaine qui ont des tendances islamistes extrémistes.»

Quels enjeux pour les prochaines élections ?

«Tout reste ambigu et je suis assez pessimiste. Ce qui compte, pour moi, c’est la sécurité des biens et des personnes. On assiste aujourd’hui à des actions de perturbation et de déstabilisation et des actions criminelles et je n’arrive pas à trouver le temps pour penser aux enjeux politiques», ajoute Imen.Selon une consultante européenne qui connaît bien la Tunisie, les islamistes seraient crédités de 30 à 40% d’intentions de vote pour les élections de la Constituante, le 23 octobre.

Adnen Hasnaoui, militant des droits de l’homme et journaliste, n’est pas du même avis, même s’il est d’accord avec les inquiétudes exprimées par Imen. Tout Tunis connaît Adnen qui avait déjà, en 2008, dans un article, interpellé Ben Ali alors pour un changement démocratique. Ce qui lui avait valu une interpellation par la police. Il serait le premier à avoir utilisé l’expression «révolution du Jasmin» pour illustrer la révolution du 14 janvier.

Consensus pour un Etat de droit

«Il est impossible que les islamistes d’Ennahda prennent la majorité aux prochaines élections de la Constituante du 23 octobre», nous affirme t-il. «Il est impossible que les Tunisiens leur donnent la majorité des suffrages», martèle-t-il. A propos de la situation politique actuelle, Adnen estime que «la situation d’aujourd’hui est la même que celle d’un malade qui était en salle d’opération. Il aurait pu subir une deuxième opération, mais il est sorti pour aller réanimation. Maintenant, il en est sorti et une deuxième intervention aurait pu lui faire perdre des forces. Il aurait été possible qu’il y ait une contre-révolution, elle n’a pas eu lieu… Maintenant, on va vers des élections, il y aura peut-être des problèmes, mais il y a eu un consensus pour des élections et pour qu’un nouveau gouvernement poursuive le processus démocratique».

A propos de la peur que suscitent les islamistes, Adnen est objectif : «La peur que les gens expriment vis-à-vis du danger des islamistes est réelle, mais d’une autre côté, il y a des forces politiques qui gonflent cette peur pour gagner plus de sièges. Mais la peur vis-à-vis des islamistes est justifiée. Il ne faut pas oublier que les islamistes en Tunisie ne sont pas les islamistes de 1987 ou des années 1990. Ils ont rendu public leur programme et se sont prononcés pour un Etat de droit et ils acceptent de travailler avec d’autres forces politiques pour gouverner. Ils ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas régler les problèmes seuls, qu’ils doivent travailler avec les autres partis politiques, qu’ils ont besoin de l’aide la communauté internationale pour régler les vrais problèmes que vivent les citoyens comme le chômage et assurer le respect des libertés. Ils veulent même obtenir un statut avancé avec l’Europe.»

Pour preuve, ajoute Adnen, «la manière dont Ghannouchi a effectué un marathon pour accueillir Erdogan à 11h du soir à Tunis, est aussi un signal qu’ils ont choisi la voie des islamistes turcs.Les islamistes ne sont pas dangereux pour les 5 ou les 10 prochaines années». «Pour asseoir la démocratie et construire un Etat de droit, les élites politiques doivent se préparer pour l’avenir et assurer la séparation des pouvoirs», nous confie-t-il encore.

Source: “ElWatan” Le 02-10-2011

Lien:http://www.elwatan.com/reportage/processus-democratique-en-tunisie-malgre-les-islamistes-l-espoir-demeure-02-10-2011-141869_117.php

 


Tunisie. Nouvelle cascade de démissions au Pdp Gafsa


 

«Cela fait sept mois que nous exprimions nos craintes face aux errements de la direction centrale du parti. Trop, c’est trop. Nous avons décidé de jeter l’éponge.»

Ghazala Mhamdi, fonctionnaire au ministère des Finances, membre du Comité central du Parti démocratique progressiste (Pdp), qu’elle a intégré en 2006, coordinatrice du bureau des Jeunes Pdp à Gafsa, militante des droits de l’homme, membre d’Amnesty International et de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), a décidé, la mort dans l’âme, avec plusieurs centaines de ses camarades du gouvernorat de Gafsa, de démissionner du Pdp.

Des éléments proches de l’ex-police politique

Pourquoi avoir attendu le 30 septembre, la veille du démarrage de la campagne électorale pour faire une pareille annonce, qui risque de semer le trouble (et le doute) dans les rangs du parti ? Réponse de Mme Mhamdi à Kapitalis : «Nous n’avons pas voulu réagir au lendemain de la publication des listes électorales pour qu’on ne dise pas qu’on a démissionné parce que nos noms n’ont pas été retenus dans ces listes. Mais nos requêtes et doléances ont toutes été ignorées. La direction a choisi de travailler avec des éléments proches de l’ex-police politique, que tout le monde connaît dans la région, et qui ont rejoint le parti après le 14 Janvier. Nous ne pouvions plus fermer les yeux sur ces errements.»

Un autre membre du comité central a aussi présenté sa démission : Wael Belgacem, président de la campagne électorale à Gafsa.

 

Ainsi parlait PDPLeaks…

Selon une page Facebook appelée PDPLeaks, créée récemment pour raconter les bisbilles au sein du parti de Néjib Chebbi, les autres démissionnaires : Kliî Dhiab, coordinateur de la campagne électorale régionale et secrétaire général de la cellule de Sened, Abdellatif El Gaed, membre de la commission financière de la campagne électorale et secrétaire général de la cellule de Guetar, Néjib El Hajji, secrétaire général de la cellule de Mdhilla, Mohsen Ben Othman, responsable juridique de la campagne électorale régionale et secrétaire général de la cellule de Sidi Aïch, El Kamel Neffati, secrétaire général de la cellule de Gafsa Sud, Miloud Fajraoui, fondateur de la cellule de Metlaoui. Sur l’ensemble des démissionnaires, on dénombre 865 membres de la cellule de Sened, 4 membres du bureau de Guetar et 200 de ses membres, tous les membres du bureau de Mdhilla et 57 de ses membres, tous les membres du bureau de Gafsa et 400 de ses membres, Mohamed Ali Mizouni, Mohamed Gasmi, Lamia Hamadi, Aissa Bouaziz, Atef Grioui, membres du bureau de Metlaoui, et 385 de ses membres.

Les démissionnaires reprochent au Pdp des pratiques douteuses, comme l’intégration de chômeurs à leur insu en leur faisant croire, après avoir pris leurs signatures, qu’ils vont avoir du travail, ou encore le non paiement d’engagements financiers à des prestataires de services dans la région.

Source: “Kapitalis” Le 02-10-2011

Lien:http://kapitalis.com/fokus/62-national/6134-tunisie-nouvelle-cascade-de-demissions-au-pdp-gafsa.html

 


TUNISIE:Des ministres de Bourguiba étaient des « honorables correspondants » des « services de sécurité étrangers »


 

Des ministres de Habib Bourguiba étaient des « honorables correspondants » de services de renseignements érangers. ce sont Roger Faligot et Rémi Kauffer2 des meilleurs spécialistes du renseignement politique français qui l’écrivent noir sur blanc dans leur ouvrage« Le Croissant et la croix gammée : Les Secrets de l’alliance entre l’Islam et le nazisme d’Hitler à nos jours « .

 

Les deux meilleurs spécialistes du « renseignement » français révèlent que Habib Bourguibaa été recruté par les services secrets italiens à ses débuts ». Cet ouvrage est extrêmement rare. A sa parution, plusieurs pays dont les responsables sont citès dans cet ouvrage l’ont acheté en grand nombre afin que les lecteurs ne puissent pas prendre connaissance des informations explosives qu’il contient. Il faut chercher cet ouvrage sur des sites comme Amazon, Price minister, Abebook ou Chapitre.com. le prix varie de 80€ à 500€). Il y a 2 chapitre qui évoquent la Tunisie où on trouve même les noms de code de plusieurs ministres de Bourguiba et des proches de Wassila Ben Ammar qui ont été recrutés par des services d’espionnage.

 

Il s’agit d’un sujet des plus tabous en Tunisie. Pourtant,certainshommes politiques tunisiens ou certains responsables des services de sécurité et des opposants en vue (ou des militant(e)s des droits de l’Homme ou des journalistes) sont des « honorables correspondants » de services de renseignement étrangers.

 

En Tunisie, si on comptait le nombre de politiques (au pouvoir ou dans l’opposition) qui ont une double nationalité et on y ajoutait le nombre de politiques, d’opposants, de militants de droits de l’Homme ou des journalistes qui soient « des honorables correspondants » de services étrangers…enfin, il nous reste quand même les yeux pour pleurer.

Source: “Le Post” Le 02-10-2011

Lien:http://www.lepost.fr/article/2011/10/02/2603713_tunisie-des-ministres-de-bourguiba-etaient-des-honorables-correspondants-des-services-de-securite-etrangers.html

 


Les blogueurs du printemps arabe se retrouvent lundi à Tunis


 

C’est une première: lundi se retrouveront à Tunis quelque 200 blogueurs arabes pour débattre du cyberactivisme et du rôle politique des réseaux sociaux.

Quelque 200 blogueurs arabes se retrouvent lundi à Tunis pour débattre du cyberactivisme et du rôle politique des réseaux sociaux, pour la première rencontre de ce genre depuis le déclenchement du « printemps arabe », a-t-on appris dimanche auprès des organisateurs tunisiens.

La « troisième rencontre des blogueurs arabes » -les deux précédentes s’étaient tenues à Beyrouth en 2008 et 2009- aura pour thème principal le rôle des cyberactivistes en période de transition démocratique, a indiqué à l’AFP Malek Khadraoui, co-organisateur de l’événement et administrateur du site collectif tunisien Nawaat.

« C’est une rencontre exceptionnelle. Il y a eu trois révolutions arabes, et la plupart des blogueurs invités ont été impliqués dans ces révolutions, cela va leur permettre de se rencontrer et de développer les réseaux de solidarité », a-t-il ajouté.

« Nous allons réfléchir ensemble aux nouveaux défis, évoquer les mouvements en cours en Syrie, à Bahrein, au Yemen… », a-t-il poursuivi, soulignant le côté symbolique de la tenue de cette rencontre en Tunisie, « pays qui a ouvert le bal des révolutions arabes ».

Le forum durera trois jours et abordera des thèmes tels que l’implication des blogueurs dans la vie politique, notamment en Tunisie où sept d’entre eux sont candidats à l’élection du 23 octobre, le rôle de Wikileaks dans le printemps arabe, la fiabilité des informations sur twitter ou facebook…

Cette rencontre se tient aussi alors que les noms de blogueurs arabes tels que la Tunisienne Lina ben Mhenni, qui a tenu la chronique de la révolution sur internet, ou le cyber militant égyptien Wael Ghonim, circulent pour le prix Nobel de la Paix, qui sera remis le 7 octobre à Oslo.

Source: “Le Matin” Le 02-10-2011

Lien:http://www.lematin.ch/actu/monde/les-blogueurs-du-printemps-arabe-se-retrouvent-lundi-tunis

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