Le Courrier International : Voir           la Star’Ac et mourir            Al- Bayane : Tunisie : sept morts, 32 blessés à           un récital de Star Academy Liban            Le Temps: Sfax encore sous le choc – Jeunes fauchés à la fleur de           l’age ; parents brisé           AFP: Plusieurs milliers de juifs au pèlerinage           de la Ghriba à Djerba           Houcine Ghali: Du nouveau livre de Mohamed Mzali et de sa part de           mediocrite           AFP: Al-Qaeda au Maghreb se finance surtout en           Espagne et en France           L’ Humanite’: Renforcement de la concertation sécuritaire au Maghreb
 
  
 
Voir la Star’Ac et mourir
  
                     « Sept spectateurs ont été tués et trente-deux autres blessés à la           suite d’une bousculade dans un théâtre en plein air de Sfax (est de la           Tunisie), à l’occasion d’un récital de variétés de l’émission           télévisée ‘Star Academy Liban’, organisé lundi 30 avril », rapporte le           quotidien panarabe Asharq Al-Awsat.                       Selon des témoins, la bousculade s’est produite à l’entrée du théâtre           et a commencé peu avant l’arrivée des chanteurs sur scène, poursuit le           journal. « La plupart des spectateurs étaient des jeunes d’à peine 20           ans devenus hystériques à l’idée de rencontrer les stars de l’émission.           La tension était à son comble quand la chanteuse tunisienne Marwa a           entamé son couplet musical. Le spectacle a dû être interrompu le temps           de rétablir l’ordre dans la salle, qui peut contenir plus de 7 000           personnes et qui était archicomble. »                       Par respect envers les familles des victimes, les autres concerts           prévus ont été annulés. « Par ailleurs, les vedettes de la ‘Star           Academy’ arabe n’avaient plus le moral pour poursuivre leur tournée           tunisienne », précise Asharq Al-Awsat.                       (Source:le Courrier International le 3           mai 2007)  
 
Tunisie : sept morts, 32           blessés à un récital de Star Academy Liban (5/3/2007)
             
                     Sept jeunes Tunisiens ont été tués et trente-deux blessés lundi soir           dans une bousculade lors d¹un concert de l¹émission télévisée Star           Academy Liban, donné en plein air à Sfax (est), a-t-on indiqué de           diverses sources.                       Les victimes sont âgées de 12 à 21 ans, a indiqué la station de radio           privée Mosaïque.            Un premier bilan de six morts et plusieurs blessés avait été           communiqué dans la nuit par l¹agence officielle Tunis Afrique Presse.                     Le directeur de l¹hôpital Habib Bourguiba de Sfax, Ibrahim Bouchrit,           joint par téléphone depuis Tunis, a indiqué que la plupart des           trente-deux blessés, tous très jeunes, ont pu quitter l¹hôpital mardi.        
                     La fête s¹est transformée en cauchemar vers 21H00 (19H00 GMT) lorsque           des centaines de personnes ont été prises dans une bousculade dans le           théâtre en plein air Sidi Mansour, à la périphérie de Sfax, deuxième           ville de Tunisie (à 300km au sud de Tunis), ont indiqué des témoins.                     L¹accident s¹est produit alors que le récital des neuf chanteurs           arabes – deux Egyptiens, une Irakienne, un Koweitien, deux Libanais,           un Saoudien et deux Tunisiens – de la Star Academy Liban, organisé par           la chaîne privée de télévision libanaise LBC auquel assistaient plus           de dix mille personnes venait de commencer.            Pour trouver des places sur les chaises en plastiques disposées au           pied de la scène et les gradins de ciment formant un amphithéâtre la           foule continuait de pénétrer dans le théâtre de verdure et c¹est alors           que des dizaines de spectateurs, jeunes en majorité, sont tombés à           terre chutant parfois des gradins. Certains ont été piétinés et           étouffés sous le nombre.        
                     Les victimes ont été rapidement prises en charge par les secouristes           de la Protection civile sur place et, pour la plupart, ont été           hospitalisées.            Le public, selon des témoins, était particulièrement excité car sur la           scène se produisaient deux jeunes chanteurs tunisiens, devenus très           populaires dans leur pays, la Tunisoise Marwa Fghair, finaliste de la           Star Academy Liban, et le Sfaxien Imed Jallouli.        
                     Après l¹accident, dans une atmosphère de profond abattement, des           centaines de proches des victimes, en état de choc, ont attendu toute           la nuit devant l¹hôpital de Sfax des nouvelles de leurs proches tandis           que des fourgons mortuaires évacuaient les corps des jeunes victimes.                     Les ministres de l¹Intérieur et de la Santé, Rafik Belhaj Kacem et           Ridha Kechride, se sont immédiatement rendus à Sfax pour suivre les           opérations de secours et transmettre aux familles des victimes les           sentiments de compassion du président Zine El Abidine Ben Ali, a           indiqué l¹agence Tunis Afrique Presse.            Une enquête judiciaire a été ouverte dès lundi soir pour déterminer           les causes de l¹accident. (d¹après AFP)                       
(Source: Le Journal libanais Al- Bayane           le 3 mai 2007) 
  
Sfax encore sous le choc           Jeunes fauchés à la fleur de l’age ; parents brisé
 
                     La ville de Sfax vit encore sous le choc du drame qu’elle a vécu           dimanche soir. Le Gala de la Star Academy, qui était le rêve de           milliers de jeunes, s’était transformé brutalement en cauchemar. Tous           et toutes déplorent cette tournure.            Ils accusent … Ils accusent … « l’organisation manque de           professionnalisme. Nous demandons que toute la lumière soit faite           autour de ces incidents. Le service d’ordre n’était pas suffisant. Les           billets ont été vendus en surnombre. ». Là, c’est le côté des           incidents à évaluer et des responsabilités à assumer. Mais, il y a           aussi le côté social et humanitaire. Des familles ont perdu leurs           enfants et les pleurent encore.           Amertume           Les parents évoquent avec amertume la catastrophe qu’ils ont subie.           Sami Jarraya, le père de Maher et Nada, évoque les souvenirs des           derniers moments qu’il a partagés avec sa fille : « C’est une brave           fille. Elle est en 3ème année du supérieur en économie et gestion.           Elle a trouvé un emploi dans une manufacture de textile pour nous           aider à couvrir les frais de l’intervention chirurgicale que sa mère           allait subir. » Il poursuit en disant : « C’est son frère, blessé, qui           nous a appelés affolé en disant : Au secours papa ! on nous a frappés           … on risque de mourir ! C’est très dur. Mon fils dit :  à la montée           du Koweïtien Ahmed sur la tribune, un court circuit a éteint un           projecteur d’un côté. Un flux de spectateurs a jailli de l’autre. Et,           c’était la panique générale.».            Quant à H’souna M’seddi, père de Hana, il évoque les conditions dans           lesquelles il a vécu sa recherche de sa fille parmi les victimes : «           Je l’ai envoyée au Gala pour récompenser ses efforts dans les études.           Elle est très brillante. Je l’ai appelée à 21h et elle était encore           dehors. Je lui ai demandé d’être prudente. Au téléphone suivant, c’est           la police qui a répondu et qui m’a demandé de venir à l’hôpital. Or,           même là, j’étais sans la moindre information jusqu’à une heure du           matin. Vous trouvez ça normal ! »           Il est clair que les parents vivent difficilement cette catastrophe.           Ils acceptent leur destin mais ils réclament justice.        
           
 (Source : « Le Temps » (Quotidien –           Tunis), le 3 mai 2007)
  
Plusieurs             milliers de juifs au pèlerinage de la Ghriba à Djerba
 
 03/05/2007 14:29              TUNIS, 3 mai 2007 (AFP) –                          Plusieurs milliers de juifs, dont quelques centaines d’Israéliens,             participent depuis jeudi au pèlerinage annuel de la Ghriba dans             l’île tunisienne de Djerba (sud), placée sous haute surveillance,             ont indiqué les organisateurs.             Environ cinq mille pèlerins, venus essentiellement de France et             d’Italie, sont attendus dans cette île touristique, à 500 kilomètres             au sud de Tunis, où se trouve la plus ancienne synagogue d’Afrique,             a précisé à l’AFP le président de la Ghriba, Perez Trabelsi.             Plusieurs centaines d’Israéliens, généralement d’origine tunisienne,             sont arrivés à Djerba, via la France, Malte ou la Turquie, en raison             de l’absence de relations aériennes entre leur pays et la Tunisie, a             ajouté M. Trabelsi.             Sept cents d’entre eux doivent participer au pèlerinage, a-t-il             estimé.             Les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques, les             Israéliens entrent en Tunisie avec un visa spécial.             Un très important dispositif de sécurité a été mis en place à Djerba             où vivent en permanence un millier de juifs tunisiens.             Haut lieu du judaïsme, avant être détruite puis reconstruite, durant             la première diaspora (500 ans avant l’ère chrétienne), la synagogue             de la Ghriba, proche de la petite ville de Houmt Souk, avait été la             cible d’un attentat au camion piégé en avril 2002.             Vingt-et-une personnes avaient été tuées (quatorze touristes             allemands, cinq Tunisiens et deux Français) lors de cet attentat             revendiqué par Al-Qaïda.             Forte d’environ cent mille personnes avant la création d’Israël, en             1948, la communauté juive de Tunisie compte aujourd’hui moins de             deux mille membres, essentiellement à Djerba et dans la région de             Tunis.
 
 
 
 
DU NOUVEAU LIVRE DE MOHAMED           MZALI ET DE SA PART DE MEDIOCRITE
 
                                L e livre de Mohamed Mzali en arabe, Ma part de vérité, édité par Dar           Echchourouk, au Caire, a été publié il y a quelques semaines. Il           s’agit en fait d’une traduction de son livre paru en français sous le           titre, Un Premier ministre de Bourguiba témoigne, aux Editions Jean           Picollec, Paris, 2005, auquel il a rajouté quelques témoignages           d’anciens ministres de Bourguiba, des documents inédits et de           nouvelles éculubrations.           L’édition en arabe commence ainsi ( je traduis scrupuleusement ): Ce           livre constitue un mélange de ma biographie et des étapes de ma longue           marche humaniste, dans lequel j’ai insisté sur l’essentiel de mes           pensées, de mes convictions et sur  la lutte qui git au fond de           moi-même entre l’acte et la théorie. Il est le reflet de la continuité           de ma lutte pour le bien de la Tunisie et de l’être humain. Ce livre           parachève la dernière étape de ma vie.                      Rien que cela! Ainsi donc, Mohamed Mzali se considère comme un grand           homme d’Etat doublé d’un pertinent intellectuel et écrivain qui a           passé sa vie à oeuvrer pour le bien de  son pays et de l’humanité.           L’homme est vraiment modeste et balaie d’un revers de main sa           contribution dans l’oppression du peuple tunisien et les tristes           vicissutides que le pouvoir destourien a engendré depuis 1956 jusqu’à           l’aube de 1987.           Mais la réalité objective et les faits historiques ne peuvent être           maquillés d’une manière aussi flagrante et d’une hypocrisie aussi vile.           Voici donc l’  itinéraire politique de Mohamed Mzali et les lecteurs           de Tunisnews apprécieront.                      Avec la dégradation de l’état psychique de Bourguiba, les manoeuvres           pour la succession ont duré des années avant le coup d’Etat médical du           7 novembre 1987. Mohamed Mzali s’est livré à la lutte des clans mais,           comme le précisait  un de ses anciens compagnons,  » il n’a pas su           conserver les acquis de ses manoeuvres et a été pris de court par ses           adversaires. Il a cru pouvoir étendre son influences en faisant le           vide autour du chef de l’Etat, et ce vide a été comblé par d’autres           qui se sont ligués pour avoir sa peau  » 1.            L’hémorragie cérébrale qui a terrassé Hédi Nouira a ouvert la voie à           Mzali qui fut ainsi nommé Premier ministre le 23 avril 1980. Le           nouveau gouvernement  qui a été formé autour de Mohamed Mzali a           consacré la prééminence de Mme Wassila Bourguiba au palais de Carthage.           Elle a su convaincre son mari Habib Bourguiba pour éliminer des           personnalités autoritaires tel que Sayah et placer ses fidèles aux           postes clefs du pouvoir.                      Premier ministre, secrétaire général du parti socialiste destourien (           PSD ) et ministre de l’intérieur plus tard, Mzali s’est pris de           vertige d’autant plus que l’article 57 de la Constitution tunisienne           le faisait successeur du président Bourguiba. Tous les moyens lui           étaient bons pour maintenir son leadership. Il a commencé par couvrir           les fraudes électorales des élections législatives du premier novembre           1981 durant lesquelles son parti, le PSD, unique formation politique           accaparant l’ensemble du pouvoir, de l’administration et des           différents rouages de l’Etat, a raflé 94,60% de sièges. Ce qui a fait           que l’ Assemblée nationale est demeurée monocolore avec 136 sièges           attribués  aux barons du PSD puisqu’aucune des autres formations           politiques n’a atteint le quorum de 5% pour être représentée au           Parlement.           Et c’est seulemenmt en novembre 1986, c’est à dire cinq années après,           au moment où il se trouvait entre Genève et Paris, éjecté du pouvoir           de la plus vile des façons, déguisé en femme pour traverser la           frontière tuniso-algérienne et regagner l’étranger, qu’il a reconnu sa           responsabilité dans ces élections manipulées :  » J’aurais dû           démissionner en novembre 1981, après les élections truquées. Mon image           de marque s’est effritée à partir de ce jour là  » 2.                      Effectivement, à partir de ce jour, Mohamed Mzali n’a fait que           multiplier les bourdes politiques en s’adonnant même à la répression           pour plaire à son maître,  » le combattant suprême  » et assurer la           succession à son profit.           Face à une situation catastrophique, il s’est chargé d’annoncer au           peuple, le 29 décembre 1983, l’augmentation de 100% du prix du pain et           des produits céréaliers qui étaient depuis longtemps subventionnés par           l’Etat, mère nourricière, selon l’idéologie populiste de Bourguiba.           Des émeutes populaires ont spontanément éclaté et la répression           ordonné  par le gouvernement Mzali a été trerrible avec plus de 900           blessés et près de 100 morts. Mieux encore, Bourguiba, en tant que           renard politique, et jouant sur la corde sensible de son peuple, a           désavoué son Premier ministre en annulant cette augmentation. Mais           Mohamed Mzali n’en a cure. Il n’ a même pas démissionné pour           sauvegarder ce qui lui reste de son honneur et ne point torturer sa           conscience!                      Continuant dans son aveuglement, il a pensé que l’unique syndicat           ouvrier existant dans le pays, l’UGTT, Union général des travailleurs           de Tunisie, pourrait lui faire de l’ombre. C’est pourquoi il a           programmé son démentèlement à partir du 30 juillet 1985, en           interdisant le prélèvement de la cotisation syndicale sur le salaire,           en détachant une centaine de fonctionnaires destouriens à la direction           de la centrale, en faisant occuper les locaux de l’UGTT par les           milices du parti au pouvoir et enfin, en jetant en prison son           secrétaire général, Habib Achour.                      Mzali a toujours nié son action de destruction de l’organisation           syndicale UGTT en réaffirmant qu’il n’a fait qu’exécuter les           directives de Bourguiba. Mais justement, pourrait-on être un homme           politique intègre et honnête en se pliant devant les injonctions d’un           président fortement atteint dans son état psychique et en se donnant           corp et âme aux intrigues qui se tramaient au palais de Carthage par           des clans qui ne se soucient que de l’héritage d’un pouvoir tant           convoité ?           En réalité, Mohamed Mzali a effectivement nui à l’action syndicale           tunisienne en s’attaquant à l’UGTT parce qu’il avait un vieux           contentieux à règler avec Habib Achour qui a toujours tenu tête au           pouvoir destourien quand ses intérêts se sont trouvés en jeu.           Taïeb Baccouche, ancien secrétaire général de l’UGTT, unaniment           reconnu pour son intégrité dans le pays, l’ a confirmé :  » Bourguiba           voulait la tête d’ Achour mais c’est Mohamed Mzali qui a pris           l’initiative de démanteler l’UGTT. Ce n’est pas Bouguiba qui a           planifié ça, même si cela l’arrangeait après coup  » 3.                      Quant au chapitre de la corruption, Mohamed Mzali y a versé comme les           autres membres des clans au pouvoir. C’est ainsi qu’il a profité de           ses prérogatives pour placer son fils Mokhtar à la tête de la Société           trunisienne des industries laitières ( STIL ) et que sa femme cumulait           les fonctions de députée, présidente de l’Union des femmes tunisiennes           et ministre de la famille de 1983 à juin 1086. Et c’est seulement           après sa disgrâce que Mzali a enfin osé parler de la corruption de ses           anciens collègues :  » Jamais je n’ai touché un sou ou prélevé une           commission. Sur ce chapitre, j’ai quant à moi beaucoup de choses à           dire des gens qui détiennent actuellement le pouvoir  » 4.           S’il était vraiment sincère et honnête, Mzali aurait dénoncé la           corruption de ses paires au moment où il exercait le pouvoir avec leur           cvoncours car, couvrir les malversations des hauts commis de l’Etat           dont il était plusieurs fois ministre et enfin Premier ministre, c’est           être complice de ceux qui ont versé dans la corruption. Et cette           pratique est condannable par la morale et punissable par la loi.                      En réalité, Mzali s’est contenté de son statut de dauphin de Bourguiba,           inscrit dans l’article 57 de la Constitution, en essayant de           manoeuvrer pour ne pas se laisser pièger par les intrigues qui se           tramaient aux palais de Carthage et de Skanès. Il a misé sur le           Mouvement de la tendance islamiste ( MTI ), reconverti après en           ENNAHDHA, pour consolider sa position et s’assurer la relève du  »           combattant suprême « , malade, usé et gaga. C’est dans cette optique           qu’il a largement favorisé les islamistes en leur ouvrant les           imprimeries officielles de l’Etat et en incitant les journaux  »           indépendants  » à faire passer leurs messages et à exprimer leurs           positions face aux problèmes qui agitaient la société et le pays.           Les différentes et successives actions répressives que Mzali a           orchestrées contre les dirigeants et militants de l’opposition laïque,           comme le PCOT, l’UGET et l’UGTT, s’inscrit aussi dans cette thématique.                      A la tête de différents ministères durant trente ans et Premier           ministre pendant six ans, Mohamed Mzali, après sa fuite du pays en           septembre 1986 suite à sa mise à l’écart du pouvoir, n’a découvert           qu’à ce moment là les perversions du régime qu’il a servi aussi           longtemps. C’est  ce même pouvoir qu’il a défendu et servi durant           trente six ans qui ne trouvait plus grâce à ses yeux seulement  à           partir de 1986, lorsqu’il fut traîté de traiêtre et condamné par la           justice de son pays. Ainsi, durant toute une campagne de plusieurs           années en Suisse et en France, Mzali parlait de complot, de lutte pour           la succession, de la  » bande des quatre au palais de Carthage « , de la           répression et de tant d’autres méfaits d’un pouvoir qu’il a longtemps           encensé.            Or, il il ne se différencie en rien de ceux qu’il a chargés et son           passé politique le prouve aisément : Dans un discours prononcé à Gafsa           en 1982, il insista sur la nécessité de la confiscation du pouvoir par           le parti destourien :  » Je ne fais aucune différence entre           l’administration et le parti. Nous avons encore besoin ( 26 ans après           l’indépendance du pays ) que le parti s’identifie à l’Etat  » 5.           Il exprima aussi son mépris aux revendications des formations           politiques de l’opposition :  » On dit que les chiens aboient et que la           caravane passe. Moi, je dis qu’ils ( les opposants ) sont obligés de           suivre la caravane. De toute façon, la voix des chiens est moins           désagréables que celle des ânes  » 6.           Pertinente analyse émanant d’un agrégé de philosophie et d’un           intellectuel qui a dirigé une revue qui porte bien son titre El Fikr            ( l’Esprit )!                      Aulieu de faire son autocritique et d’expliquer honnêtement les           mécanismes d’un pouvoir autoritaire, répressif et corrompu, ne           serait-ce que pour éclairer ses compatriotes et contribuer           positivement à l’écriture de l’histoire de son pays, Mohamed Mzali           s’est au contraire enfoncé dans l’obstruction et la fuite en avant en           se contentant de lancer un pamphlet intitulé Lettre ouverte à Habib           Bourguiba 7 dans lequel il s’est donné le beau rôle, a exprimé ses           états d’âme filiaux à l’égard du  » combattant suprême  » et règlé ses           comptes de ses ennemis politiques.            Cet appel du pied à Bourguiba, qu’il n’a cessé d’encenser, a fait           choux blanc. C’est alors que Mzali publia un nouveau livre au titre           fort éloquent, Tunisie : Qel avenir? 8, dans lequel il critiquait  »           l’ère nouvelle  » inaugurée par Ben Ali et se lamentait sur le sort           réservé à sa famille.           Là encore, l’ancien Premier ministre versait dans l’hypocrisie la plus           flagrante puisqu le 8 novembre 1987, c’est à dire le lendemain de la           déposition de Bourguiba par le génral Ben Ali, il déclarait :  » Cet           événement constitue un tournant historique. La Tunisie est maintenant           débarrassée d’un président malade, sénile, devenu sourd et aveugle aux           aspirations du peuple. C’est la logique de l’histoire. Ceux qui ont           abusé le président sont écartés à leur tour…J’avais prévu ce qui           s’est passé. Il s’agit du scénario le plus favorable à la stabilité du           pays. Il est à la fois pacifique et conforme à la Constitution  » 9.           Ce morceau choisi de la mauvaise foi et cette volte-face bien           intentionnée pourrait être un sujet intéressant pour une thèse en           science politique. Ainsi, Mzali n’a constaté que le 8 novembre 1987           que Bourguiba soit devenu  » sénile, sourd et avveugle aux aspiratuions           du peuple « . On dirait qu’avant 1987 il ne l’était pas. Mzali ne voit           les évidences que lorsqu’il se trouve dans de sales draps. Décidément,           l’homme politique tunisien serait dépourvu de toute dignité.           Lorsque cette sordide allégeance n’a pas trouvé d’échos auprès du           nouveau maître de Carthage, Mzali s’est alors trouvé obligé de rejouer           la carte de la victime expiatoire et d’attaquer de nouveau ceux-là           mêmes qu’il encensait auparavant. Evoquant Saïda Sassi, nièce de           Bourguiba, Mzali chuchotait à ses intimes :  » En elle,           l’analphabétisme et la vulgarité se disputent la prééminence « . Mai           pourquoi diable n’a-t-il pas eu alors le courage de dénoncer cette           décadence du régime tunisien au moment où il était au pouvoir et           démissionner ? Et puis a-t-il oublié la profusion de courbettes et de           complaisance pour quémander la bienveillance de Saïda Sassi et plaire           ainsi à Bourguiba lorsqu’il faisait encore partie du sérail ?.                      Impulsif, excessif et usant de méthodes indécentes auxquewles il s’est           habitué durant son règne au pouvoir, Mohamed Mzali a cherché à           soudoyer Béchir Ben Yahmed, patron de l’hebdomadaire Jeune Afrique,           l’Intelligent, pour défendre sa cause. En effet, après sa fuite du           pays et son installation en Suisse où il se déplassait en voiture à           plaques diplomatiques mise à sa disposition par des intimes du Moyen           Orient, il écrivait de Divonne une lettre au directeur de Jeune           Afrique, l’Intelligent, dans laquelle il sollicite son aide, au nom de           l’amitié et des droits de l’homme ( sic )!! Par l’intermédiaire d’un           homme de contact, Mzali promettait à Béchir Ben Yahmed  » un poste de           très haut niverau « , et à son journaliste François Saudan,  » des           encouragements moraux et matériaux  » lorsqu’il reprendra le pouvoir à           Tunis 10.                      Mzali n’était en fin de comptes, qu’un opportuniste avéré, sans           stature politique et sa seule stratégie consistait à l’attente de la           mort de Bourguiba pour s’installer à sa place. Après 16 ans d’exil           durant lesquels il est passé par tous les états d’âme, s’est lié à des           opposants de tout bord et s’est empêtré dans des contradictions           flagrantes. Mohamed Mzali est rentré au pays le 6 août 2002 en           trouvant un compromis avec le pouvoir, c’est à dire se mettre lui même           au placard et renoncer définitivement à la reprise du pouvoir.           Au lieu de tirer objectivement les leçons qui s’imposent de sa longue           carrière politique minable et ratée, il vient , au contraire, de nous           livrer un pavé de plus de 600m pages en arabe, dans lequel il nous           narre, encore une fois, ses lamentations, ses capacités           intellectuelles ainsi que son éminent rôle dans la lutte pour le bien           de la Tunisie et de l’être humain. Quel gâchis!                      Houcine Ghali, Genève                      1, 2, 3 et 4. Jeune Afrique, n° 1349, 12 novembre 1986, Paris           5 et 6. Le Monde, 17 février 1982, Paris           7. Mohamed Mzali, Lettre ouverte à Habib Bourguiba, Ed. AlainMoreau,           1987, Paris           8. Mohamed Mzali, Tunisie. Quel avenir ?, Publisud, 1987, Paris           9. La Suisse, 8 novembre 1987, Genève           10. Jeune Afrique, n° 1349, 12 novembre 1986, Paris 
                     
 Al-Qaeda au Maghreb se finance surtout en Espagne et en France
Agence France-Presse
Madrid
La France et l’Espagne sont les deux principales           sources de fonds des terroristes islamistes d’Al-Qaeda au Maghreb, et           des réseaux de financement ont été mis en place par des cellules           dormantes dans les deux pays européens, selon le quotidien espagnol           El Pais de mardi.
   
Le journal affirme qu’une équipe commune de           procureurs, juges et enquêteurs travaillent depuis octobre 2006 sur un           réseau complexe établi dans ces deux pays et qui financerait les           terroristes sévissant au Maghreb.                       La délinquance et le recours à la charité sont les principales sources           de revenus des terroristes en France et en Espagne, selon le journal           de centre gauche proche du pouvoir socialiste.                       Le réseau passe également par les paradis fiscaux.   
Une enquête de l’Audience nationale, la plus haute           instance pénale espagnole, montre que des fonds en provenance des           Bahamas sont arrivés entre les mains d’un des membres du réseau en           Espagne, et ont été camouflés par l’établissement de fausses factures           au nom d’une entreprise d’informatique japonaise, selon le journal.                                La nébuleuse terroriste islamique Al-Qaeda a récemment accru son           activité au Maghreb. Le Groupe salafiste pour la prédication et le           combat (GSPC) algérien, qui a rallié en septembre Al-Qaeda, a           revendiqué deux attentats à la voiture piégée commis le 11 avril à           Alger faisant 30 morts et plus de 200 blessés.                       Au Maroc, six kamikazes se sont fait exploser à Casablanca le 11 mars           et les 10 et 14 avril. Un septième a été abattu par la police avant de           pouvoir actionner sa ceinture.                       La Garde civile a découvert que des individus incarcérés en Espagne           continuent d’être actifs dans ces opérations, affirme El Pais.                       Les rapports du contre espionnage espagnol (CNI) et des renseignements           généraux (RG) français montrent que la France et l’Espagne sont les           objectifs prioritaires des terroristes en Europe, ajoute El Pais.                       Dans sa revendication des attentats d’Alger, le groupe terroriste a           proclamé que l’Espagne était un territoire qu’il devait faire passer           dans le giron musulman, en raison de l’occupation maure d’une partie           de la péninsule ibérique entre les 8e et 15e siècles.                      Chavez annonce le retrait du Venezuela du FMI et de la Banque mondiale                     Le Venezuela a décidé de se retirer, avec effet immédiat, de la Banque           mondiale et du Fonds monétaire international, a annoncé le président           Hugo Chavez, qualifiant ces organismes de «mécanismes de           l’impérialisme» destinés à exploiter les pays pauvres.                       «J’annonce notre sortie de la Banque mondiale et du Fonds monétaire           international (…). Ils doivent nous rendre les fonds», a déclaré           Hugo Chavez dans un message transmis lundi par la télévision nationale           à l’occasion de la Fête du 1er mai.                       «Il vaut mieux que nous sortions avant qu’on nous ait pillés. Pourquoi?           Parce que (ces institutions) sont en crise. J’ai lu dans la presse que           le FMI ne pouvait pas payer les salaires», a ajouté le président           vénézuélien dans un discours à la nation.                       «Ici (au Venezuela) c’est le FMI qui commandait, ce mécanisme aux           mains de l’impérialisme nord-américain (…) afin de lui imposer des           politiques économiques et sociales brutales», a poursuivi le chef de           file de la gauche radicale latino-américaine réélu en décembre, qui a           également annoncé une hausse de 20% du salaire mimimum.                       Selon lui, les ministres des Finances vénézuéliens des cabinets           précédents répondaient à des intérêts étrangers. «Ils vivaient           pratiquement là-bas à Washington et c’était presque une condition           requise qu’ils parlent anglais. Moi j’ai un ministre des Finances qui           parle espagnol», a-t-il souligné.                       Créé au lendemain de la guerre mondiale, le FMI est confronté à une           crise de légitimité, notamment en Amérique latine, où il fait face à           une vague de mécontentement grandissante.                       Après avoir vécu comme une tutelle pesante les cures d’austérité           imposées par le Fonds dans les années 1980 et 1990, les pays           d’Amérique du Sud s’en sont largement affranchi en remboursant par           anticipation une grande partie de leurs dettes (Brésil, Uruguay,           Argentine) grâce à la croissance économique retrouvée. Et ils           demandent à présent des compte à des institutions dominées depuis           toujours par les États-Unis et l’Europe.                       Le président socialiste d’Equateur Rafael Correa, allié de Hugo           Chavez, a récemment expulsé le représentant de la Banque mondiale dans           le pays.                       Et le projet de «Banque du Sud», lancé par le président vénézuélien           pour donner plus d’autonomie aux pays d’Amérique latine à l’égard des           institutions internationales, a reçu le soutien de l’Argentine, la           Bolivie, l’Equateur et depuis peu du Brésil.                       Lundi, Hugo Chavez a également confirmé sa volonté de quitter           l’Organisation des États américains (OEA) si elle venait à le           condamner dans l’affaire qui l’oppose à une télévision privée, qui           s’est vu refuser le renouvellement de son autorisation d’émettre.                       Le président vénézuelien reproche à Radio Caracas Television (RCTV)           son rôle dans le coup d’État qui l’avait délogé du pouvoir pendant           deux jours il y a cinq ans, l’accusant d’avoir été «pendant 60 ans           dans les mains de l’oligarchie».                       «Si l’OEA, après tout ce qui s’est passé ici, en vient à condamner le           Venezuela, celui-ci se retirera de cette organisation», a déclaré Hugo           Chavez.                       L’annonce de la fermeture prochaine de la RCTV, très populaire pour           ses programmes de divertissements, a entraîné une mobilisation           internationale avec les protestations de la Société interaméricaine de           presse, ainsi que de Reporters sans frontières ou la Fédération           internationale des journalistes.
(Source:                    http://www.cyberpresse.ca/article/20070501/CPMONDE/705010658/5281/CPMONDE)
 
  
  
  
 
Renforcement de la concertation             sécuritaire au Maghreb
 
Algérie . Après la mort du numéro deux du GSPC,             abattu par l’armée, mesures sécuritaires à la veille des             législatives et coopération avec les pays voisins.
Quinze jours après le triple attentat suicide du               11 avril, dont l’un a visé le Palais du gouvernement, les forces               de sécurité algériennes ont abattu , jeudi en fin d’après-midi, le               numéro deux du GSPC, Samir Moussaab, de son vrai nom Samir Saïoud,               à Si Mustapha, dans le département de Boumerdes, à 45 kilomètres à               l’est d’Alger. Celui qui était considéré comme le coordinateur du               GSPC a été tué au cours d’un accrochage avec une patrouille               militaire.
Depuis le début de l’année, l’armée algérienne               mène des opérations d’envergure contre les maquis islamistes, dans               ce département à cheval sur la Kabylie et le département d’Alger,               connu pour être le fief des djihaddistes salafistes. C’est sur des               renseignements fournis par des repentis islamistes ayant bénéficié               d’une amnistie dans le cadre de la « loi sur la paix et la               réconciliation nationale », que Samir Saïoud a été localisé. Le               ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait d’ailleurs averti               que les commanditaires des derniers attentats, seraient               incessamment éliminés.
La mort du numéro deux du GSPC intervient               également en plein début de campagne électorale pour les               législatives du 17 mai. Les autorités ont renforcé le dispositif               sécuritaire, afin d’en assurer la sécurité notamment dans les               grands centres urbains. Multiplication des points de contrôle sur               les principaux carrefours et places publiques, sécurité renforcée               autour des édifices publics, auxquelles s’ajoutent des patrouilles               volantes, sur fond d’accentuation des opérations de ratissage               militaire contre les maquis islamistes, de surveillance accrue des               cybercafés d’Alger et des grandes villes, montrent visiblement que               les autorités prennent la menace terroriste au sérieux.
Les cybercafés, dénommés « djihad Net », sont               particulièrement surveillés. Surfant sur le Web, c’est par le               biais des forums de discussion que sont recrutés les nouveaux               djihaddistes. D’autres jeunes, rapporte El Watan du 25 avril, se               repassent en boucle les vidéos des attaques antiaméricaines en               Irak. D’ailleurs, plusieurs réseaux de recrutement de djihaddistes               pour l’Irak ont été démantelés dont l’un, à El Oued dans le               sud-est algérien, aurait recruté une centaine de jeunes. En effet,               selon El Khabar, citant des sources judiciaires, 120 jeunes               détenus dans les prisons d’Alger sont poursuivis pour appartenance               à un « réseau irakien ». D’aucuns estiment également qu’à l’instar               de l’Afghanistan dans les années quatre-vingt, l’Irak est devenu               la nouvelle « université » du djihad et du martyr, passage presque               obligé pour les activistes en Algérie et au Maroc.
Les autorités algériennes craignent de surcroît               que le GSPC ne se lance dans une vague d’attentats, non pas pour               empêcher le déroulement dus scrutin législatif, et ce, parce qu’il               n’en a pas les moyens, mais pour profiter de l’écho que ne               manqueront pas d’avoir des attentats commis en pleine campagne               électorale.
Face au péril terroriste djihaddiste, les services               de sécurité maghrébins semblent décidés à mieux coordonner leurs               efforts pour y faire face et ne plus se contenter de simples               échanges d’informations voire d’extradition de présumés               terroristes d’un pays vers l’autre. Selon El Khabar, daté du 25               avril, une rencontre sécuritaire a eu lieu le 23 avril à Tripoli (Libye)               entre les responsables de la lutte antiterroriste des cinq pays               maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie et Libye). Cette               rencontre, présidée par l’un des fils du colonel Kadhafi, El               Mouaâtasim, est motivée par la création d’al Qaeda au Maghreb et               les récents attentats d’Alger et de Casablanca. Une naissance qui               aurait changé la donne et conduit les services de sécurité des               quatre pays à mieux coordonner leurs moyens en matière de lutte               antiterroriste.
Hassane Zerrouky
(Source : « L’               Humanite’ » (Quotidien – France), le  30 avril 2007)