TUNISNEWS
8 ème année, N° 3178 du 03.02.2009
Comité de soutien à Me Abdelwahab Maatar: Communiqué
Reporters Sans Frontiéres: Tunisie : reprise sous haute tension du procès des évènements de Gafsa Tunisie: reprise du procès en appel de meneurs du mouvement social à Gafsa Tunisia Watch: Gafsa : un procès caricatural, en appel aujourd’hui AFP: Tunisie: le syndicat des journalistes dénonce la saisie d’un journal AFP: Attentat de Djerba : un professeur d’Al Azhar prend la défense de Ganczarski AFP: Attentat de Djerba: trente ans de réclusion requis contre l’Allemand Christian Ganczarski AFP: Attentat de Djerba: 30 ans de prison requis contre l’Allemand Ganczarski AFP: Réunion d’Abou Dhabi: préparer le sommet arabe de Doha (ministre palestinien) Le Temps Suisse: Une ONG arabe pourrait être exclue de l’ONU
Comité de soutien à Me Abdelwahab Maatar Communiqué
Suite au redressement fiscal imposé par les services d’impôts à l’encontre de Me Abdelwahab Maatar avocat à la cour de cassation et devant entraîner la saisie et la vente de ses biens et ce avant tout jugement sur le fond de l’affaire. Après étude du dossier et intime conviction que ce redressement est illégal, qu’il constitue un dangereux précédent en assimilant abusivement l’argent des clients à celui de leur avocat. Refusant que le service des impôts ne se transforment en instrument de répression Des militants des droits de l’homme et des personnalités de l’opposition. Les avocats soussignés ont décidé d’organiser un comité de soutien composé de:
Me Mohamed mokhtar Jallali Ridha belhadj Mohamed abbou Abdessatar ben moussa – ancient bâtonnier Abderrazak kilani Saida Akermi Samir Dilou Radhia nasraoui Karim Arfaoui Khaled krishi Leila ben Debba Ali Mansour Chawki Tbib
Me Abbou s’est chargé de coordonner et d’animer la commission
Tunis Le 30-1-09
Je vous ai fait parvenir hier le communiqué de Reporters Sans Frontières relatif au procès de Gafsa aujourd’hui, en mentionnant sa source : rsf. Je n’en suis nullement l’auteure ainsi que la présentation faite par Tunisnews du 2 février pourrait le laisser entendre. Je vous remercie de bien vouloir publier ce rectificatif. Luiza Toscane
02.02.2009 –
Tunisie : reprise sous haute tension du procès des évènements de Gafsa
À la veille de la reprise du procès en appel, relatif aux événements sociaux du bassin minier de Gafsa, Reporters sans frontières réitère sa demande d’abandon des poursuites judiciaires engagées contre le journaliste Fahem Boukadous, entré en clandestinité depuis le 5 juillet 2008. Ce procès, dans lequel trente-huit personnes sont inquiétées pour leur participation aux manifestations, reprend le 3 février, dans un contexte tendu. Par ailleurs, l’organisation dénonce la saisie de l’hebdomadaire d’opposition Ettarik El Jedid, par décision judiciaire pour « violation du Code de la presse ». Fahem Boukadous, correspondant de la chaîne de télévision privée El-Hiwar Attounisi, est poursuivi après avoir couvert la contestation sociale qui avait eu lieu dans la région minière de Gafsa (350 km au sud de Tunis) en 2008. Lors de la première audience, le 13 janvier 2009, les demandes de relaxe et d’enquête sur des actes de torture que le journaliste aurait subie pendant son interrogation ont été rejetées, alors que sa femme et deux journalistes avaient été interdits d’assister à la séance. Trois jours avant la reprise de ce procès, le numéro 113 daté du 31 janvier 2009 de l’hebdomadaire Ettarik El Jedid, a été saisi, après avoir diffusé une transcription de l’interrogatoire de l’un des dirigeants du mouvement social, Bechir Laabadi. Les autorités ont justifié cette interdiction en vertu de l’article 63 du Code de la presse, qui « interdit de publier les actes d’accusation et de tous les autres actes de procédure avant qu’ils aient été lus en audience publique ». Or, la rédaction de Ettarik El Jedid assure que cet interrogatoire avait auparavant fait l’objet d’un débat public au cours de la première audience du tribunal, le 4 décembre 2008. Lire le communiqué du 17 décembre 2008 (Source : Reporters Sans Frontiéres, RSF)
Tunisie: reprise du procès en appel de meneurs du mouvement social à Gafsa
AFP 03.02.09 | 17h36 Les audiences du procès en appel d’une trentaine de Tunisiens poursuivis pour leur participation à un mouvement de protestation sociale dans la région minière de Gafsa (350 km de Tunis) ont repris mardi, a-t-on appris auprès de leurs avocats. Les prévenus, des syndicalistes incarcérés pour la plupart, sont jugés pour les troubles ayant secoué la région au premier semestre 2008 sur fond de chômage et corruption. La Chambre criminelle à la Cour d’appel de Gafsa a commencé l’interrogatoire des prévenus, dont Adnane Hajji, porte-parole du mouvement, et de certains co-détenus condamnés en première instance à des peines allant jusqu’à dix ans de prison. Selon leurs avocats, les accusés ont revendiqué leur adhésion à une protestation « pacifique » et affirmé avoir participé à un dialogue avec les autorités pour résoudre les problèmes sociaux de la région. Ils ont nié avoir participé à des actes de violence attribués à « des provocateurs » et se sont plaints de mauvais traitements, ont indiqué à l’AFP des avocats joints par téléphone à Gafsa. A l’ouverture du procès le 13 janvier, la défense avait demandé des expertises médicales pour 25 détenus s’affirmant victimes de torture, selon Me Chokri Belaid. Le 11 décembre, 38 accusés avaient été jugés par un tribunal de première instance, qui en avait relaxé cinq et condamné d’autres par défaut, dont le Franco-Tunisien Mohieddine Cherbib, coordinateur d’un comité de soutien aux habitants de Gafsa en France. La plupart avaient été jugés coupables « d’entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens » et « rébellion armée », lors des troubles matées par l’armée après la mort par balles d’un manifestant à Redeyef, près de Gafsa. Un avocat mandaté par le barreau de Paris et la Fédération internationale des droits de l’Homme, ainsi que des observateurs et syndicalistes de France, d’Algérie et du Maroc étaient présents à la reprise des audiences. L’agitation dans le bassin minier de Gafsa, producteur de phosphate, avait été déclenchée en janvier 2008 par le trucage d’un concours d’embauche à la compagnie des phosphates, principal employeur de la région au taux de chômage élevé.
Gafsa : un procès caricatural, en appel aujourd’hui
Décembre 2008. Quelques mois après la révolte du bassin minier de Gafsa, plusieurs syndicalistes et militant-es tunisiens sont jugés coupables, en première instance, « d’entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens » et de « rébellion armée ». Ça ne vous rappelle rien ? Alors que le procès avait été entaché d’irrégularités, le report en appel s’achève le 3 février.
Gafsa, au sud-ouest de la Tunisie, est loin de ressembler à la clinquante Tunis. Cette ville, comme les autres de la région, est en proie à une pauvreté frappante, le taux de chômage est deux à trois fois supérieur à celui du pays déjà proche de 15% [1].
La société d’exploitation des mines est le principal employeur. Lors de la cession de recrutement de janvier 2008, des fraudes patentes sont mises à jour, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : les chômeurs et chômeuses, à Redeyeff d’abord, manifestent leur colère. Tout se passe dans le calme et la dignité, ce qui n’empêche pas la police, conformément à ses habitudes [2], de réprimer violemment la manifestation.
Mouvement social et répression policière
La population se joint au mouvement durant la semaine qui suit. Le 6 juin, une grande manifestation, pacifique encore une fois, tourne au drame, la police ouvre le feu : deux morts. Deux manifestants tentent de se réfugier dans la zone des transformateurs d’électricité du complexe d’exploitation du phosphate et sont électrocutés suite à la remise en marche de ceux-ci ordonnée par le directeur… Les violences policières font de nombreux blessés [3]. D’autres manifestants sont interpellés et depuis emprisonnés. Parmi eux des syndicalistes de la seule centrale syndicale tunisienne (l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens) [4] Celles et ceux présents à ce moment là sont aussi embarqués, comme le fils et le neveu de l’un d’entre eux.
Le but du pouvoir est désormais clair : leur faire porter le chapeau et éradiquer toute velléité de protestation à Gafsa comme ailleurs. La parodie de procès des 38 inculpés [5] en décembre dernier ne démontre que cela : les accusés prennent de deux à dix ans ferme, verdict aberrant prononcé au mépris total des lois tunisiennes [6]].
Une parodie de procès
Le 13 janvier, le procès en appel est revenu sur les aspects les plus caricaturaux de cette « justice d’État » : les prétendues pièces à conviction n’ont jamais été présentées ! Les accusés n’ont pas pu s’exprimer, les témoins aussi bien de l’accusation que de la défense n’ont pas été présentés non plus. De plus, les avocat-es ont relevé de nombreux vices de forme : PV antidatés ou truqués pour des accusés… qui n’étaient pas sur les lieux au moment des faits ! Les avocat-es [7], de plus, n’ont pas pu rencontrer la plupart des accusés avant le procès. Ils demandaient que ceux-ci puissent bénéficier de soins, en raison de tortures qu’ils auraient subies. Qu’ils soient aussi dans une seule prison [8] et enfin que les familles puissent exercer leur droit de visite, lui-aussi bafoué jusqu’à présent. Enfin, plus important encore, ils réclament, pour toutes ces raisons – une seule aurait suffit hors d’une dictature policière – la remise en liberté de tous les accusés.
La cour ne leur a accordé qu’une chose : le report en appel le 3 février. Une autre délégation de syndicalistes algériens, marocains et français [9], se rend à Gafsa pour apporter son soutien aux inculpé-es.
Le pouvoir entre apparence démocratique
et répression d’un mouvement dangereux pour son autorité
Il s’agit sans conteste d’un procès politique, la Tunisie n’a pas connu un tel mouvement, aussi long, depuis bien longtemps. Ben Ali joue beaucoup dans ce procès, il craint que la protestation ne s’étende et sait que ce mouvement est mené par des militant-es et des populations qui estiment ne plus rien avoir à perdre. Le pouvoir veut éviter aussi que les échos de ses exactions ne montent en puissance à l’étranger. Une campagne a été entamée dans la presse nationale pour dénoncer les « ingérences étrangères » dans les affaires tunisiennes ainsi que leur « relent de colonialisme » ( !). Une question reste : pourquoi si peu d’échos de ces pratiques du pouvoir tunisien dans la majorité des médias français ?
Stéphane Enjalran,
présent au procès en appel du 13 janvier
pour l’US Solidaires. SUD éducation
(Source: « Tunisia Watch » le blog du juge Mokhtar Yahyaoi le 3 fevrier 2009)
Tunisie: le syndicat des journalistes dénonce la saisie d’un journal
AFP 03.02.09 | 19h20 Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé mardi la saisie d’un journal d’opposition et exprimé sa « solidarité » avec l’équipe d’une radio dissidente fermée et poursuivie pour défaut d’autorisation légale. « Le syndicat est profondément préoccupé par la saisie du numéro 113 de l’hebdomadaire EttariK Al-Jadid et considère que la décision de saisie est contraire au Code de la presse », selon un communiqué transmis à l’AFP. Selon le directeur du journal, Hatem Chaâbouni, le numéro saisi contenait une transcription de l’interrogatoire par un juge d’instruction de Bechir Laabidi, un dirigeant du mouvement social de Gafsa (sud) dont le procès en appel est en cours. Organe du Mouvement Ettajdid, parti d’opposition de gauche, Ettarik Al-Jadid (la nouvelle voie, légal) a été saisi samedi dernier par le parquet pour « violation des articles 63 et 73 du Code la presse », selon un communiqué publié par l’agence gouvernementale TAP. Ces articles interdisent, sauf autorisation du juge, la publication de tout acte de procédure pénale et sanctionnent « celui qui, à la suite des troubles, a accepté de se substituer aux autorités régulièrement constituées », la punition pouvant aller dans ce cas jusqu’à l’emprisonnement à vie. Le SNJT considère que l’article 63 ne s’applique pas puisque le document publié se rapporte à un procès public et appelle à une révision de l’article 73 « qui confère un pouvoir absolu au ministre de l’Intérieur ». Le syndicat a exprimé en outre sa « solidarité entière avec les journalistes » de la station radio Kalima (Parole) lancée par la journaliste dissidente Sihem Bensedrine et déclarée hors-la-loi par les autorités. Cette station, qui avait commencé à émettre par satellite le 26 janvier sans autorisation légale préalable, a été perquisitionnée et ses locaux ont été fermés, alors qu’une enquête judiciaire était ouverte contre ses promoteurs. Le SNJT affirme « la nécessité d’élargir l’espace audio-visuel » et demande aux autorités de satisfaire les demandes de diffusion « dans le cadre d’un cahier de charges conforme à la loi ».
Attentat de Djerba : un professeur d’Al Azhar prend la défense de Ganczarski
AFP, 2 février 2009 à 16h13 PARIS, 2 fév 2009 (AFP) – Les mots et formules religieuses prononcés au téléphone par Christian Ganczarski, cet Allemand converti à l’islam jugé à Paris pour complicité dans l’attentat contre la synagogue de Djerba en 2002, ne suffisent pas à prouver qu’il était au courant du projet d’attaque suicide, a assuré lundi un professeur de droit coranique. Interrogé à la demande de la défense, le Dr Omar El Kadi, de la prestigieuse université Al Azhar du Caire, secrétaire général adjoint de la Ligue des universités islamiques, a estimé que rien, dans le bref échange entre Ganczarski et le kamikaze Nizar Nawar, ne pouvait laisser penser que l’Allemand était au courant du projet terroriste. Quatre heures avant de se faire sauter au volant de son camion piégé, le jeune Tunisien appelle en Allemagne son ami Ganczarski, « admirateur des talibans », rencontré lors de séjours en Afghanistan. Selon l’instruction, les 112 secondes de leur conversation, enregistrée par les services de renseignements allemands ont constitué une bénédiction, un feu vert pour passer à l’action et tuer 21 personnes, dont 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français. Mais ce n’est pas l’avis du professeur El Kadi: « Le kamikaze lui demande: +Prie pour moi+. Mais chez les musulmans, cela ne veut pas dire que la personne à qui l’on demande cela connaît les intentions de l’autre », a-t-il assuré. « C’est tout à fait courant, c’est une formule et il n’y a pas dans ce cas de notion de bénédiction » a-t-il ajouté, expliquant: « En Islam, on prie pour les autres, toujours. Ce n’est pas suspect, c’est naturel. Je le fais souvent ». A cette demande de prière, qui constitue le coeur de l’accusation pour « complicité d’assassinats », Christian Ganczarski répond: « Inch Allah » (si Dieu veut). De cette réponse, estime le professeur d’Al Azar, nul ne peut conclure que Ganczarski connaissait les intentions terroristes de son interlocuteur. Christian Ganczarski est jugé depuis le 5 janvier à Paris avec deux autres hommes pour leur complicité présumée dans l’attentat de Djerba en avril 2002. C’est la présence de Français parmi les victimes qui a permis le déclenchement d’une procédure en France.
Attentat de Djerba: trente ans de réclusion requis contre l’Allemand Christian Ganczarski
Mardi 3 février, 19h45 PierreAntoine Souchard L’avocat général de la cour d’assises de Paris a requis mardi 30 ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de surêté des deux tiers, à l’encontre de Christian Ganczarski, 42 ans, un Allemand converti à l’Islam, pour complicité dans l’attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui a fait 21 morts le 11 avril 2002. Au terme de six heures de réquisitoire, l’avocat général a également requis 15 ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de surêté des deux tiers, contre le Tunisien Walid Naouar, 28 ans, frère de Nizar Naouar, le kamikaze. L’accusation dispose notamment d’une vidéo montrant Ganczarski au côté d’Oussama ben Laden. Et de l’écoute d’un coup de téléphone, d’une durée d’1mn52, passé quelques heures avant l’attentat par Nizar Naouar à Christian Ganczarski installé à l’époque à Duisbourg. Au cours de cette conversation, l’Allemand aurait donné sa « bénédiction » au jeune kamikaze -une formulation qu’il conteste- alors que Khalid Cheikh Mohammed, un ancien haut responsable d’Al-Qaïda détenu à Guantanamo, aurait commandité cet attentat. Toute l’après-midi, le représentant du ministère public, Christophe Teissier, s’est attaché à démontrer les liens existants entre les deux hommes qui se sont rencontrés en Afghanistan dans les camps d’al-Qaïda. Ils se sont même croisés dans la maison de la logistique à Kandahar, « un lieu où l’on planifie les opérations » contre les croisés, les Juifs, a répété à l’envi l’avocat général. Selon l’acccusation, l’Allemand est un haut responsable du mouvement animé par Oussama ben Laden. Sa proximité avec ce dernier a été expliquée par un repenti, l’Australien Jack Roche, lors d’une audition en video-conférence le 23 janvier. Il était l’un des rares à porter une arme lorsqu’il se trouvait au côté de Ben Laden, avait-il déclaré à la cour. Christian Ganczarski était en possession du numéro de téléphone au Pakistan d’un ancien haut responsable d’Al-Qaïda détenu à Guantanamo, Khalid Cheikh Mohammed. Initialement renvoyé devant la cour d’assises avec les deux autres accusés, son cas a été disjoint le 28 janvier par décision de la juridiction de jugement. Nizar Naouar a également joint Khalid Cheikh Mohammed avant son crime. Tout au long du procès, Christian Ganczarski s’est dit étranger à cet attentat. Entendu plusieurs fois en Allemagne mais jamais poursuivi, faute de législation antiterroriste adéquate, selon les autorités allemandes, il a pu partir en Arabie saoudite fin 2002, pays dont il a été expulsé en mai 2003. Grâce à un accord entre les différents services, il a été placé dans un avion qui faisait escale à Paris où il a été interpellé et mis en examen. L’accusation reproche à Walid Naouar d’avoir acheté en France pour le compte de son frère Nizar en Tunisie un modem et un téléphone satellitaire qui lui ont permis de joindre les responsables d’Al-Qaïda en Afghanistan et soutient qu’il connaissait ses projets. Nizar Naouar, 24 ans, s’est fait exploser au volant d’un camion-citerne rempli de gaz butane, à quelques mètres de la synagogue « La Ghriba » sur l’île de Djerba qu a fait 21 morts, dont 14 Allemands, cinq Tunisiens et deux Français. Les deux hommes sont accusés de « complicité d’assassinats » et « complicité de tentatives d’assassinats ». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi. L’attentat a été revendiqué par Al-Qaïda et l’Armée de libération des lieux saints. Khalid Cheikh Mohammed a été interpellé le 1er mars 2003 par les services pakistanais et américains qui le considèrent comme le cerveau des attentats du 11-Septembre. Détenu depuis à Guantanamo à Cuba, il y est jugé pour son rôle présumé dans ces attentats. AP
Attentat de Djerba: 30 ans de prison requis contre l’Allemand Ganczarski
AFP: Mardi 3 février, 20h45 Michel MOUTOT Une peine de 30 ans de prison a été requise mardi par la justice française contre un Allemand converti à l’islam, Christian Ganczarski, pour son implication présumée dans l’attentat contre la synagogue de Djerba, en Tunisie, en avril 2002. A l’issue d’un réquisitoire-fleuve, l’avocat général Christophe Teissier a demandé aux sept juges professionnels de la cour d’assises spéciale de Paris, spécialisée dans les affaires de terrorisme, d’assortir la peine de deux tiers de temps de sûreté et d’une interdiction de séjour définitive sur le territoire français. Il leur a demandé de déclarer Christian Ganczarski coupable « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». L’avocat général a insisté longuement sur le fait que, quelques heures avant de passer à l’action, le jeune kamikaze tunisien Nizar Nawar avait appelé au téléphone Christian Ganczarski, chez lui en Allemagne, en quête de ce qu’il a qualifié « d’aval spirituel ». « En le lui accordant, Ganczarski lui a permis de poursuivre l’accomplissement de son projet. Cet appel a été la dernière étape dans la chaîne indispensable à la commission de l’attentat », a-t-il ajouté. « Il a été le dernier interlocuteur de Nizar Nawar avant l’attentat ». Le procureur a également demandé à la cour de se prononcer en faveur de la culpabilité de Walid Nawar, frère du kamikaze qui a fait sauter son camion-citerne piégé contre la synagogue le 11 avril 2002, pour lui avoir fourni du matériel, notamment de faux papiers et un téléphone satellitaire. A son encontre, il a requis quinze ans de prison, également assortis d’une peine de sûreté des deux-tiers. « Certes, Walid Nawar ne fait pas partie d’Al-Qaïda », a-t-il admis. « Mais il savait ce qu’allait faire son frère, il en partage les idées et, en connaissance de cause, il l’a aidé (…) Ensuite, il a menti, il a dissimulé, il s’est contredit », a affirmé le procureur. « Il savait que son frère préparait un attentat… Il ne savait peut-être pas qu’il allait devenir un kamikaze, mais il savait qu’il allait passer à l’action en Tunisie ». « Dans les deux cas, l’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et la complicité dans l’attentat de Djerba sont parfaitement établis », a estimé Christophe Teissier. A l’ouverture du procès, le 5 janvier, le pakistanais Khaled Cheikh Mohammed, membre éminent d’Al-Qaïda et cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, figurait également au nombre des accusés, mais son cas a été disjoint le 28 janvier. Dans un arrêt, le président de la cour Yves Jacob a déclaré que « considérant que Khaled Cheikh Mohammed est actuellement détenu à Guantanamo et se trouve dans l’impossibilité absolue de comparaître devant cette cour (…) la cour ordonne la disjonction de l’accusation le concernant ». Son cas « sera examiné au cours d’une autre session », a-t-il ajouté. Les deux avocats de la défense vont plaider mercredi et jeudi, le verdict est attendu vendredi. L’attentat de Djerba en avril 2002 avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français. C’est la présence de Français parmi les victimes qui a permis le déclenchement d’une procédure en France.
Réunion d’Abou Dhabi: préparer le sommet arabe de Doha (ministre palestinien)
AFP, le 3 février 2009 à 11h25 ABOU DHABI, 3 fév 2009 (AFP) – Les chefs de la diplomatie d’une dizaine de pays arabes se réunissent mardi à Abou Dhabi pour discuter de l’assainissement des relations arabes en vue du prochain sommet ordinaire prévu en mars au Qatar, a indiqué le ministre palestinien des Affaires étrangères. « L’objectif principal de la réunion est le renforcement de l’action arabe commune et l’assainissement des relations interarabes », a déclaré à l’AFP Ryad al-Maliki, présent à Abou Dhabi. Cette réunion, qui devait s’ouvrir en milieu de journée, est entourée de discrétion. « Nous voulons nous rendre au sommet de Doha avec un esprit positif pour faire réussir cette réunion. C’est pourquoi nous oeuvrons pour assainir nos relations et créer les conditions d’une telle réussite », a-t-il ajouté. Parmi les participants figurent l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Koweït, la Tunisie, le Maroc, le Yémen, outre l’Autorité palestinienne, selon des sources diplomatiques. Le Qatar, un riche petit pays gazier du Golfe, est considéré comme favorable au mouvement islamiste palestinien Hamas dans son bras de fer avec son rival, le Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas. Il a organisé le 17 janvier un mini-sommet à Doha, auquel il a invité le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, au grand dam de l’Arabie saoudite, chefs de file des pays arabes qui ont boudé ce mini-sommet. Ce mini-sommet avait eu lieu à l’avant-veille d’un sommet arabe à Koweït qui a étalé au grand jour les divisions entre un camp pro-occidental et un bloc radical dont font partie la Syrie et le Qatar et qui est soutenu par l’Iran. Un rapprochement arabe est de nature à « faciliter les efforts de l’Egypte pour une réconciliation inter-palestinienne », a indiqué le ministre palestinien. AFP
Nations unies Une ONG arabe pourrait être exclue de l’ONU
Par Carole Vann, Juan Gasparini InfoSud La Commission arabe des droits humains suspendue à la demande de l’Algérie L’affaire fait grand bruit dans l’enceinte du Palais des Nations à Genève: l’ONU devrait suspendre, à la demande de l’Algérie, le statut consultatif d’une organisation des droits de l’homme arabe. Motif: l’un de ses représentants appartiendrait à une organisation inscrite sur la liste du Conseil de sécurité pour activités terroristes. La décision a été adoptée vendredi à New York, suite au vote du Comité des organisations non gouvernementales, un organe du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc) chargé d’étudier les demandes d’accréditations des ONG auprès de l’ONU. Les 19 pays membres ont voté à une très large majorité (avec une seule abstention des Etats-Unis) la suspension pour une année de la Commission arabe des droits humains (CADH). Cette décision devra être validée à la prochaine réunion de l’Ecosoc en juillet à Genève. «Cette décision démesurée crée un précédent grave au sein de l’ONU», s’insurge le Tunisien Abdel Wahab Hani, représentant permanent de l’ONG à Genève depuis janvier 2009. La CADH, accréditée à l’ONU depuis 2004, suit de près les travaux du Conseil des droits de l’homme. Sombre tableau dressé sur la situation en Algérie Pour comprendre les circonstances de cette suspension (LT du 8.09.2008), il faut remonter au 10 juin 2008 à Genève quant l’Examen périodique universel passe au crible l’Algérie. Dans le cadre de cet examen, l’avocat algérien Rachid Mesli dresse, au nom de la CADH, le sombre tableau des abus du gouvernement d’Alger: torture, arrestations arbitraires, disparitions forcées. L’orateur, réfugié en Suisse depuis 2000, a lui-même connu les geôles algériennes. Deux mois plus tard, le 22 août, Idriss Jazaïri, ambassadeur algérien auprès de l’ONU, déplore en séance plénière qu’un membre d’une ONG «faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international pour appartenance à un groupe terroriste armé» puisse prendre la parole devant le Conseil des droits de l’homme. Le diplomate fait référence au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), un groupe armé algérien qui figure sur la liste des organisations terroristes dressée par les Etats-Unis en 2002. Cette même plainte est formulée le 18 janvier dernier auprès de l’Ecosoc à New York. L’Algérie y demande l’exclusion de la CADH. «Ces allégations sont ridicules et infondées, réagit Rachid Mesli. Les autorités algériennes ont même par le passé accusé Amnesty International de terrorisme!» Pour Abdel Wahab Hani, l’ONU fait un amalgame entre le CADH et un présumé passé de Rachid Mesli. Le Tunisien dénonce aussi des irrégularités dans la plainte algérienne. «Elle a été déposée à la dernière minute, ce qui nous a privés de toute capacité de défense», note-t-il. Détentions arbitraires Par ailleurs, Rachid Mesli ne représente plus la CADH depuis le 31 décembre 2008. Lors de son intervention, le 10 juin, Rachid Mesli avait associé le nom de sa propre association Al Karama (fondée en 2004, non dotée du statut consultatif) à celui de la CADH. Mais l’avocat algérien reste dans le collimateur de l’Algérie. Il a notamment soumis en 2001 les dossiers d’Abbassi Madani et d’Ali Belhadj (deux principaux leaders du Front islamique du salut) au groupe de travail sur les détentions arbitraires. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 3 février 2009)