3 février 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2083 du 03.02.2006

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Mohammed caricaturé: France-Soir saisi par Rabat et Tunis, introuvable à Alger AFP: Caricatures de Mahomet: la presse française se mobilise AFP:Dilemme de la presse européenne : pour la liberté, mais pas pour envenimer la situation AFP: La presse américaine évite les caricatures, mais ouvre le débat Le Monde: Le monde musulman s’enflamme Newropeans: Caricatures de Mahomet : l’Islam en Europe doit apprendre la liberté d’_expression La Presse: Robert Ménard en plein délire anti-musulman Angola Press: Une caricature dans le Washington Post suscite la colère de l`armée Yahyaoui Mokhtar: Mémoires de répression ordinaire Ahmed Ben Salah: lettre ouverte à « Guysen Israël News » O. F: « Ayez le courage de vos actes ! » Larbi Guesmi: Le Danemark ou la manipulation islamiste

 

Mohammed caricaturé: France-Soir saisi par Rabat et Tunis, introuvable à Alger

2 février 2006 – AFP

Le journal France-Soir a été interdit en Tunisie et au Maroc et n’a pas été distribué en Algérie, après la publication de caricatures du prophète Mohammed, jugées blasphématoires dans le monde arabo-musulman où elles ont provoqué un tollé de protestation.

Le ministre tunisien de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a ordonné la saisie du numéro de France-Soir daté du mercredi car son « contenu est offensant pour les musulmans et outrageant pour la noble personne du prophète ».

Le Premier ministre marocain, Driss Jettou, a justifié cette mesure car les dessins satiriques, dont certains représentent Mohammed en terroriste coiffé d’un turban en forme de bombe, « portent atteinte au prophète et heurtent les sentiments des musulmans ».

France-Soir n’a pas été distribué non plus en Algérie où le ministère des Affaires étrangères avait dénoncé mardi les « atteintes outrancières et inadmissibles portées à la sainte figure du prophète ».

Les dessins de Mohammed, dont l’islam interdit la reproduction de l’image, avaient été publiés pour la première fois, en septembre 2005, par le journal danois Jyllands-Posten. Ils ont depuis été repris dans plusieurs journaux européens.

Ces publications ont provoqué un vaste mouvement de protestation des gouvernements, des milieux religieux et de l’opinion publique du monde arabo-musulman.

Plusieurs pays ont lancé une campagne de boycottage des produits danois. Des manifestations ont eu lieu à Gaza, devant le siège de l’Union européenne, en Mauritanie et au Pakistan où des musulmans en colère ont brûlé des drapeaux danois et français.

« Pays de respect et de tolérance attaché à la liberté d’expression », la France « condamne tout ce qui blesse les individus dans leurs croyances ou leurs convictions religieuses », avait indiqué mercredi le ministère français des Affaires étrangères. « Les caricatures publiées dans France-Soir n’engagent que la responsabilité du journal », avait ajouté le porte-parole du ministère.

Le limogeage du directeur de la publication de France-Soir, Jacques Lefranc, par le propriétaire du journal, Raymond Lakah, « en signe fort, selon un communiqué, de respect des croyances et des convictions intimes de chaque individu » a été critiqué en France par certains journaux et des responsables politiques de droite comme de gauche.

France-Soir a toutefois estimé jeudi que la presse avait le droit de dénigrer les religions. « Au secours Voltaire, ils sont devenus fous! » a titré le journal à la « une », au-dessus d’une photo montrant des musulmans brûlant un drapeau danois, rouge frappé d’une croix blanche.

« Imagine-t-on, a-t-il demandé, une société où l’on additionnerait les interdits des différents cultes? Que resterait-il de la liberté de penser, de parler et même d’aller et venir? »

Le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, a souhaité dans un entretien avec un journal tunisien que le Vatican condamne la publication des caricatures, affirmant que cela ne relevait pas de la « liberté d’opinion ».

« Il y a une différence entre la liberté d’opinion et l’injure envers la personne du prophète. Nous attendons à ce sujet une condamnation sans équivoque du Vatican et des institutions similaires », a déclaré le prince Nayef au journal Essabah publié jeudi.

Il avait participé mardi à Tunis à une réunion des ministres de l’Intérieur des vingt-deux pays arabes qui avaient condamné la publication de ces caricatures et demandé des sanctions.

Outre le boycottage des produits danois et des protestations auprès des ambassades du Danemark, deux groupes armés palestiniens ont menacé jeudi de « prendre pour cible » tout Français, Norvégien et Danois dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.


 

Caricatures de Mahomet: la presse française se mobilise

AP | 03.02.06 | 07:32 PARIS (AP) — Après « France-Soir », mardi, d’autres quotidiens français ont décidé vendredi, au nom de la liberté de la presse, de publier les caricatures de Mahomet à l’origine d’une vague de mécontentement parmi les musulmans du monde entier ou encore de publier leurs propres caricatures.
Jeudi soir, toutes les grandes chaînes françaises avaient choisi de diffuser ces caricatures initialement parues le 30 septembre dans le journal danois « Jyllands-Posten ». « Libération » publie ainsi deux des 12 dessins incriminés et souligne que cette reproduction l’est au titre de « pièces à conviction » versées au dossier. « Le Figaro », lui, a choisi de publier sa propre caricature dont rien n’indique qu’elle reproduise Mahomet. On y voit un homme barbu en robe noire et portant un turban noir tenir une corde reliée à une guillotine dont la lame se tient au-dessus d’une plume.
« Le Figaro » publie également la liste des médias européens ayant publié une ou plusieurs des caricatures du « Jyllands-Posten »: « Die Welt (Allemagne, conservateur), « ABC », (Espagne, droite), « El Periodico » (Espagne, gauche), « La Stampa » (Italie, indépendant), « Corriere della Serra » (Italie, indépendant), « De Volkskrant » (Pays-Bas, progressiste), « De Telegraaf » (Pays-Bas, populaire), NRC Handelsblad (Pays-Bas, libéral), « Dnes » (Rép. tchèque, centre droit), BBC (Grande-Bretagne), « Blick » (Suisse, populaire). Comme « Le Figaro », « Le Parisien/Aujourd’hui en France » se joint au mouvement en publiant sa propre caricature en page intérieure où, là encore, rien n’indique qu’elle reproduise Mahomet. On y voit un barbu enturbanné s’adressant à un autre homme tenant un sabre au-dessus d’un billot sur lequel repose le bras d’un troisième homme et lui dit: « On arrête de couper les mains des voleurs, on va avoir assez de boulot avec les dessinateurs ». AP


Dilemme de la presse européenne : pour la liberté, mais pas pour envenimer la situation

 En France, la publication par France-Soir des caricatures du journal danois Jyllands-Posten a suscité « une onde de choc ». AFP Avec AFP [03 février 2006] La grande majorité des journaux européens s’est prononcée vendredi en faveur de la liberté de la presse dans l’affaire de la publication des caricatures de Mahomet, mais certains, comme le Financial Times, font valoir que ces dessins mettent de l’huile sur le feu.
Pour le quotidien britannique Financial Times qui redoute « une nouvelle affaire Rushdie », la nouvelle publication des dessins est «stupide». Cette controverse est devenue «une traînée de poudre» après l’initiative de plusieurs titres européens de republier les caricatures. « La liberté d’_expression est l’une de nos plus inestimables libertés. Mais elle n’est pas absolue : elle n’inclurait pas, par exemple, le droit de crier « Au feu ! » dans un théâtre bondé », ajoute le Financial Times.
The Independent abonde dans le même sens : « Les décisions les plus difficiles ne sont pas entre ce qui est bon ou mauvais, mais entre des droits rivaux ». « Il y a le droit de prendre la plume sans être censuré. Mais il y a aussi le droit des gens de vivre dans une société pluraliste et laïque sans se sentir exclus, menacés et quotidiennement moqués, comme c’est le cas de nombreux musulmans. Elever un droit au-dessus d’un autre est la marque du fanatisme », écrit-il.
 Le Figaro met lui aussi un bémol à la liberté de la presse en assurant que « l’autocensure peut se révéler nécessaire » car « ce que la loi autorise, la conscience l’interdit parfois ». « On peut aussi faire un mauvais usage de la liberté de la presse », ajoute-t-il. Un caricaturiste de La Tribune de Genève va dans le même sens en critiquant le dessin sur lequel le turban de Mahomet cache une bombe : « Dans cette image, trois outrages : aux lois religieuse, humoristique et éthique ».
En France, où la publication par France-Soir des caricatures du journal danois Jyllands-Posten a suscité «une onde de choc», Libération a publié vendredi deux des douze caricatures : « Le choix qui a été fait dans le quotidien d’aujourd’hui répond avant tout au souci de comprendre et de réaffirmer un principe et des valeurs, qui, dans cette crise démesurée par rapport à l’objet du débat, nous semblent mis à mal », explique le journal qui a cependant écarté « la plus caricaturale des caricatures, celle qui montre un Mahomet affublé d’un turban en forme de bombe, faisant l’amalgame inadmissible entre tous les musulmans et les terroristes. » Plusieurs quotidiens européens critiquent la tiédeur des réactions en faveur de la liberté de la presse. El Mundo, en Espagne, déplore les réponses jugées complaisantes de certaines démocraties européennes à la « réaction furibonde » des pays arabes.
Die Welt, en Allemagne, s’érige en défenseur de la liberté de la presse et critique l’absence de mobilisation. « La réaction de l’Europe au chantage dont fait l’objet le Danemark en raison de la publication dans un journal des caricatures de Mahomet est étonnamment tiède ». « Qu’est devenue la large solidarité des écrivains et des éditeurs de journaux qui serait pour l’occasion appropriée ? », s’interroge-t-il, notant que «les intellectuels restent étrangement calmes ». « La haine de soi des Occidentaux va-t-elle si loin que presque personne ne s’agite quand des droits fondamentaux sont menacés ? ». « L’islam ne sera civilisé que lorsqu’il y aura autant de blagues sur Mahomet que sur Jésus, Moïse ou Bouddha ».
Pour Hospodarske Noviny (République tchèque), « renoncer à la liberté de la parole veut dire se priver d’une dimension sans laquelle la vie humaine est plate et vide. L’une des plus grandes malédictions qui peuvent frapper l’homme, c’est la perte du sens d’humour ». En Autriche, Der Standard regrette que la présidence autrichienne de l’UE n’ait « à aucun moment depuis le début de la crise, fait référence à la liberté de la presse ». De Staandard (Belgique), qui a opté pour la publication des caricatures, souligne qu’elles « ont touché des millions de personnes dans ce qu’elles ont de plus cher ». « Ce n’est pas une action qu’un journal doit utiliser à la légère », poursuit-il, estimant pourtant que la « liberté d’opinion est depuis le Siècle des lumières une des pierres angulaires de la société occidentale ».


 

La presse américaine évite les caricatures, mais ouvre le débat

AFP [ vendredi 03  février  2006 – 21h15 ]

WASHINGTON (AFP) – Les médias américains ont, dans leur grande majorité, évité de reproduire les caricatures controversées du prophète Mahomet ayant enflammé la communauté musulmane, en faisant valoir leur nature potentiellement blessante, mais ont commencé d’ouvrir le débat sur le sujet.

Alors que le département d’Etat a sévèrement critiqué vendredi la publication de ces caricatures dans la presse européenne en estimant que « l’incitation à la haine religieuse et raciale n’est pas acceptable », les grands journaux américains ont tous publié des articles sur la polémique. Mais aucune caricature.

L’ancien président Bill Clinton a critiqué en début de semaine la publication, en estimant que les préjugés antimusulmans comparables à l’antisémitisme étaient en train de gagner du terrain.

Les responsables de plusieurs grands journaux américains contactés par l’AFP ont indiqué qu’ils avaient décidé de ne pas publier les dessins par « respect » pour leurs lecteurs, déclenchant en retour un début de débat et des critiques chez les partisans de la liberté d’expression, notamment sur l’internet.

La secrétaire du Pen International, association mondiale d’écrivains présente dans 99 pays, a ainsi soutenu le droit à la libre expression et la publication dans la presse de ces caricatures. « Nous sommes certainement conscients du fait que certains se sentent offensés par ces caricatures » a déclaré la romancière Joanne Leedom-Ackerman à l’AFP. « D’un autre côté, nous pensons aussi que des individus dans le monde entier profiteront de la liberté d’expression ».

L’écrivain britannique Salman Rushdie qui préside aux Etats-Unis, le PEN International et dont le livre « Les versets sataniques » lui avait valu des menaces de mort et une fatwa lancée par des religieux iraniens en 1989, n’ pas souhaité faire de commentaires.

Keith Richburg, le rédacteur en chef des pages étranger du Washington Post, a indiqué avoir exclu de publier ces caricatures, même pour illustrer la controverse, car elles allaient probablement choquer les lecteurs.

« Il est clair que certaines personnes trouveraient ces dessins blessants, alors nous ne voyons pas de raison particulière de le faire juste pour le choc », a-t-il dit.

Peter Gavrilovich, rédacteur en chef des pages étrangers du quotidien Detroit Free Press (Michigan, nord), un Etat comptant une importante communauté arabe, a déclaré qu’il était hors de question de publier les dessins.

« Je pense que nous ne publierions pas une caricature offensante pour quelque religion que ce soit » a-t-il dit. « Nous faisons toujours très attention aux photos et aux caricatures que nous publions ».

Si le New York Times n’a pas souhaité commenter, le Los Angeles Times, qui n’a pas publié les caricatures, a adopté une attitude plus nuancée: « Le droit d’être offensé s’arrête longtemps avant celui de ne pas être kidnappé, de ne pas être attaqué en raison de sa nationalité et de ne pas voir sa liberté d’expression réduite. Le Times n’a pas publié ces images indélicates (…) mais il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec ces caricatures pour défendre le droit des autres à les publier », écrit le journal.

Dans un éditorial publié par le Kansas City Star et plusieurs quotidiens, Michelle Malkin défend fermement les caricatures au nom de la liberté d’expression. « D’abord ils s’en prennent aux caricaturistes. Ensuite aux cinéastes et aux invités d’émissions de télévisions. Et ensuite, qui sait? », écrit-elle.

Parmi les télévisions, certaines ont brièvement diffusé les caricatures, d’autres pas. ABC a montré des images jeudi soir. CNN a choisi de les « flouter » pour « ne pas offenser les téléspectateurs ». NBC les a diffusées uniquement sur son site internet. CBS a évoqué la polémique sans montrer une seule des images controversées.

Vendredi, CNN a lancé un sondage express en demandant aux téléspectateurs: « Est-ce que les journaux européens ont voulu promouvoir la liberté d’expression ou doper leurs ventes? ».

 

 

Le monde musulman s’enflamme

 

Djakarta. Quelque 300 musulmans indonésiens se sont livrés vendredi à des déprédations dans le hall d’un bâtiment de Djakarta abritant l’ambassade du Danemark. Ces membres du Front des défenseurs de l’islam (FPI) ont brisé des lampes à l’aide de bâtons et ont renversé des sièges. Ils ont aussi jeté des œufs pourris et des tomates sur la plaque de l’ambassade du Danemark fixée dans le hall et exhorté le gouvernement à rompre ses relations diplomatiques avec le Danemark et à expulser son ambassadeur.

Une trentaine de manifestants armés liés au mouvement palestinien Fatah se sont rassemblés jeudi soir devant le centre culturel français à Gaza pour protester contre la publication de caricatures de Mahomet par plusieurs journaux européens.

Les manifestants se réclamaient du groupe d’Abou Rich, lié au Fatah. « Nous prenons note de la position de la France dans cette affaire, et nous avertissons que nous ferons payer un prix très fort pour toute atteinte à notre prophète Mahomet », a déclaré leur porte-parole, Abou Haroun. Deux grenades ont ensuite été lancées à partir d’une voiture et ont éclaté aux abords du bâtiment sans faire de blessé.

Gaza. Plus tôt, les Comités de la résistance populaire et le « commandement commun » des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, liées au Fatah, avaient affirmé, dans un communiqué, que « tout Norvégien, Danois ou Français présent sur notre terre était une cible ». Une vingtaine d’hommes armés du Fatah et du groupe radical Djihad islamique avaient en outre inscrit les mots « fermé jusqu’à la présentation d’excuses » sur la porte d’entrée du bâtiment de l’Union européenne à Gaza, qui était protégé par la police palestinienne. « Nous demandons la fermeture des bureaux et consulats en Palestine des trois pays concernés [que] nous n’hésiterons pas à détruire », avaient-ils ajouté en réclamant le boycottage des produits français, danois et norvégiens.

Qatar. Un influent religieux musulman, le Qatari d’origine égyptienne Youssef Al-Qardaoui, a appelé, dans un communiqué « les musulmans, les érudits, les religieux et les imams partout, à déclarer vendredi une journée internationale de colère pour protester contre ces offenses qui ont malheureusement été reprises et publiées par d’autres journaux dans plusieurs pays européens ». « Que vendredi soit une journée internationale de colère pour Dieu et son Prophète », a dit cheikh Qardaoui qui dirige l’Union internationale des oulémas musulmans, créée en juillet 2004.
 
(Source: Le site du journal « Le Monde » le 3 fevrier 2006)  


 

La presse française défend la liberté d’expression

 

C’est une véritable « onde de choc » qui « montre combien nous avions raison de sonner le tocsin », écrit France Soir, le premier quotidien français à avoir publié la totalité des douze caricatures danoises, vendredi 3 février.

Emboîtant le pas à France Soir, et affichant leur volonté de défendre la liberté d’expression, d’autres médias, en France, ont décidé de diffuser ces dessins. Le Nouvel Observateur a publié l’intégralité des caricatures sur son site Internet. L’hebdomadaire français Courrier international a, sur son site Internet, également pris ce parti. « Au-delà du débat entre la liberté d’expression et le respect des convictions religieuses, l’occasion était trop belle pour que les semeurs de zizanie et autres imprécateurs de tout poil s’en emparent. Voici les douze dessins publiés le 30 septembre dernier par Jyllands-Posten. Méritaient-ils vraiment tant de bruit ? », demande le texte d’accompagnement.

Le quotidien Libération a décidé de publier vendredi deux des douze caricatures au titre de « documents et de pièces à conviction » à la suite de longs débats au sein de la rédaction, selon une explication accompagnant un copieux dossier consacré à l’affaire. « Le choix qui a été fait dans le quotidien d’aujourd’hui répond avant tout au souci de comprendre et de réaffirmer un principe et des valeurs, qui, dans cette crise démesurée par rapport à l’objet du débat, nous semblent mis à mal », explique le journal qui a cependant écarté « la plus caricaturale des caricatures, celle qui montre un Mahomet affublé d’un turban en forme de bombe, faisant l’amalgame inadmissible entre tous les musulmans et les terroristes ».

Le Figaro publie vendredi l’une des caricatures qui prête le moins à la polémique, et dans son éditorial, signé par Yves Thréard, met un bémol à cette liberté en assurant que « l’autocensure peut se révéler nécessaire » car « ce que la loi autorise, la conscience l’interdit parfois ». « On peut aussi faire un mauvais usage de la liberté de la presse. »  

Sans montrer les dessins incriminés, Le Monde donne la parole à huit dessinateurs français, dont Plantu, qui illustre la « manchette » du journal et dénonce une « chappe de plomb qui tombe sur les dessinateurs de presse et les humoristes » quand il s’agit d’affaires de religion. « On ne se rend pas compte à quel point (…), il est devenu impossible de critiquer les religieux », souligne-t-il. « Une démocratie ne saurait instaurer une police de l’opinion, sauf à fouler aux pieds les droits de l’homme », conclut-il dans son éditorial intitulé « Caricatures libres ».
 
(Source: Le site du journal « Le Monde » le 3 fevrier 2006)


Le gouvernement contre la censure

 

Le ministre de l’intérieur français, Nicolas Sarkozy, a affirmé, jeudi soir sur la chaîne de télévision LCI, qu’il préférait « l’excès de caricature » à « l’excès de censure ». « Quand je vois qu’il y a des fatwas qui sont lancées sur les Danois (…) et que l’on prend pour cible la totalité des ressortissants et des soldats danois, c’est rien moins qu’extrêmement choquant », a-t-il dit. « Ça en dit long sur les conceptions démocratiques d’un certain nombre d’acteurs », a ajouté le ministre chargé des cultes.

« Lorsque la caricature va au-delà du raisonnable, ce sont les tribunaux qui en jugent et pas les autorités religieuses, et pas les gouvernements des pays musulmans », a encore estimé M. Sarkozy. « Il faut éviter de blesser les convictions des personnes », a-t-il concédé, tout en soulignant préférer « qu’on prenne le risque de blesser que le risque de la censure ». « La démocratie, c’est la possibilité de la critique, de l’échange des arguments et de la caricature, surtout par le biais des dessins. C’est ça, la démocratie, et ce n’est pas négociable », selon le ministre.

Une position également défendue par le ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres. « Le respect de la liberté d’expression ne peut en aucun cas être bafoué ou menacé car il est l’un de piliers de notre démocratie », a-t-il déclaré.

En visite en Turquie, le ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a défendu la liberté de la presse : « Nous pensons que le principe de la liberté de la presse, que les autorités françaises défendent partout dans le monde, ne peut pas être mis en cause. » « Cependant, il faut que ce principe de liberté s’exerce dans un esprit de tolérance, de respect des croyances, de respect des religions qui est à la base même du principe de laïcité en vigueur dans notre pays », a-t-il nuancé.

 

(Source: Le site du journal « Le Monde » le 3 fevrier 2006)

Caricatures de Mahomet : l’Islam en Europe doit apprendre la liberté d’_expression

Written by Franck Biancheri    Friday, 03 February 2006  EDITO – Il est significatif que la publication d’une série de caricatures de Mahomet parues dans un journal d’un petit pays de l’Union européenne provoque une tempête de protestations d’un bout à l’autre du monde musulman. Il existe en effet des forces dans le monde musulman qui n’ont pas encore accepté un fait essentiel qui conditionne le développement de cette religion sur notre continent : l’Islam en Europe devra apprendre à être une religion comme une autre, limitée essentiellement à la vie privée et soumise au respect des lois et des principes démocratiques dont celui de la liberté d’_expression. Tout Européen a le droit de caricaturer Mahomet comme il a le droit de le faire de Jésus, Moïse ou Bouddha, ou encore du Pape, de la Reine d’Angleterre, du Président de la République française, ou bien des homosexuels, des handicapés, des amis des animaux, des écologistes, des communistes, des blondes, des Belges, des Français, des Allemands, des Américains, des Russes, des Africains, des Arabes, des Juifs, des Auvergnats, des Ecossais, … ou bien de son propre voisin. S’il existe un préjudice, c’est à la justice d’en décider, et non pas à une quelconque autorité religieuse ou groupuscule activiste. Les Européens n’ont pas mis des siècles, souvent très meurtriers, à parvenir à cet équilibre stable et satisfaisant pour l’immense majorité de leurs concitoyens, pour accepter soudain de le voir remis en cause par des intégristes religieux qui voudraient voir leur loi, celle qui consiste à interdire la représentation de Mahomet, s’imposer à tous ceux qui ne croient pas en leur religion. En Europe, ce ne sont pas les religions qui font la loi, ce sont les peuples à travers des votes majoritaires et en fonction de principes démocratiques acceptés par la quasi-totalité des populations du continent. En l’occurrence, s’il est évident qu’il n’y a aucune légitimité à provoquer tel ou tel groupe sur ses convictions profondes (religieuses, philosophiques, sexuelles, ou autres), du moment qu’il n’y a pas infraction à la loi, en Europe la caricature est libre de se choisir les cibles qu’elle veut. Par ailleurs, les mêmes zélotes de la non représentation du prophète de l’Islam sont souvent les mêmes qui invoquent son nom à tort et à travers, collant sa « légitimité » sur le moindre attentat qu’ils commettent, sur la moindre revendication qu’ils émettent. En l’occurrence, dans ces occasions, ils semblent bien moins sourcilleux d’orthodoxie religieuse et les croyants semblent infiniment moins prêts à s’insurger contre d’éventuels détournements de l’esprit et du texte de leur religion. Alors, ne nous laissons pas non plus manipuler par le soi-disant « impact » de ces dessins sur la majorité des musulmans, surtout ceux qui vivent en Europe. Leur immense majorité est silencieuse car elle doit vraiment se demander à quoi tout cela rime. Rappelons nous comment lors de l’interdiction du foulard islamique à l’école en France les mêmes forces qui hurlent au sacrilège aujourd’hui avaient annoncé de vastes mouvements de rebellions. Le résultat fut éloquent : moins d’une centaine de cas individuels dans toute la France, réglés sans difficulté en quelques semaines. Donc laissons de côté les professionnels de la soi-disante irréductibilité de l’Islam à la modernité ou à l’environnement laïc européen, et regardons la réalité des prochaines décennies en face, à savoir comment intégrer l’Islam dans le tissu religieux européen ? J’ai eu l’occasion à la mi-Décembre 2005 de faire un long débat avec 25 spécialistes et connaisseurs de l’Islam, à Jérusalem, sur le thème « Europe, France et Islam ». Lors de ces échanges, très riches, j’ai dû rappeler les rapports de force existants entre l’Europe et l’Islam, notamment quand à la supposée impossibilité d’adaptation de cette religion.
Avec ses 500 millions d’habitants concentrés sur un « petit bout de terre », l’UE peut peser lourdement sur l’évolution d’une religion qui ne compte que trois fois plus de croyants disséminés sur plusieurs continents ; d’autant qu’au sein de l’UE, l’Islam est une religion certes en croissance mais très minoritaire (environ 20 millions de croyants). Et, en effet les Européens vont massivement faire pression sur les Musulmans pour que ceux-ci comprennent qu’en Europe l’Islam doit se comporter comme les autres religions et rester strictement limité à la sphère privée, tout en se soumettant aux lois et principes démocratiques. C’est donc un grand défi commun qui attend l’ensemble des Européens et leurs concitoyens musulmans : comment parvenir par l’éducation, l’intégration, le débat (et nécessairement parfois la polémique aussi) à adapter la religion musulmane au contexte laïc européen ? C’est un chemin difficile qui verra des intégristes de tous bords essayer de le faire déraper. Car du côté chrétien ou juif il existe aussi des tendances qui voudraient bien que les religions redeviennent les sources de la loi comme elles l’étaient en Europe jusqu’à la Renaissance, et qui voient dans les incidents avec l’Islam l’occasion de pousser en avant leurs propres ambitions. Et c’est aussi pour cela que nous devons être vigilants. Comme je le rappelais à mes interlocuteurs à Jérusalem, personne ne doit oublier que l’Europe, que les Européens possèdent une « face obscure » qui soudain est capable de générer le pire : expulsions, pogroms, massacres, camps de la mort, … la liste est longue. Or, j’estime que la montée en puissance ininterrompue des forces extrémistes et xénophobes sur notre continent depuis une vingtaine d’années marque le retour de cette « Europe sombre », muselée après 1945. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de Newropeans que de s’opposer avec succès à ces forces d’exclusion, en incarnant une nouvelle option politique, démocratique, ouverte, construite à l’échelle de notre continent ; à l’échelle où ces forces agissent aussi. Cependant, il ne faut pas tenter le « Diable »[1] et le laisser nourrir ces forces extrémistes en offrant un champ libre aux attitudes et discours qui trouvent anormal qu’un journal publie une caricature de Mahomet, et comprennent que certains ignorent la justice pour décider s’il y a préjudice ou pas. Les intégristes musulmans et les adeptes du « politiquement correct » multiculturalistes sont les meilleurs amis de ceux qui rêvent d’un retour à une Europe intolérante. Les Musulmans européens en seraient les premières victimes. Car dans un tel cas, le destin européen se modèlerait à nouveau sur des schémas anciens et conduirait les Européens à une nouvelle folie sanguinaire d’expulsions massives ou de pogroms anti-musulmans. Evidemment à Jérusalem, ces phrases résonnent plus fortement qu’en Europe puisque Musulmans ou Juifs, des Croisades à l’Holocauste, connaissent cette barbarie européenne latente. Mais elles doivent aussi résonner fortement en Europe afin que nous puissions maintenir ce délicat équilibre qui permet aux Européens de toute religion, et sans religion, de co-exister pacifiquement au sein d’une société commune. Pour réussir, par l’intégration, l’éducation, le débat, il est essentiel de ne pas céder à la facilité du relativisme culturel, à la fiction qu’il y aurait des spécificités autoproclamées légitimes, au terrorisme intellectuel du « politiquement correct ». Rappelons nous que nous sommes un continent dont la liberté s’est construite sur la capacité de ses citoyens à conquérir le droit de se moquer des puissants, et en particulier de leurs Rois ou de leurs Dieux. Un vrai puissant ne craint pas la caricature. Il s’en amuse. Ce qui est vrai pour les Hommes doit aussi l’être pour les Prophètes qui ne sont que des Hommes. Voici une vérité européenne toute simple que l’Islam en Europe doit méditer, et dont nous devons débattre avec tous ceux qui le souhaitent. Et ils sont la majorité ! Franck Biancheri – President Newropeans Paris (France)
 

(Source: Newropeans magazine le 3 fevrier 2006)
 

Robert Ménard en plein délire anti-musulman

Le chef à vie de l’association Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, a raté une précieuse occasion de se taire. Alors que tout le monde arabo-musulman s’indigne des offenses faites à son endroit par un journal danois, qui a choisi d’insulter le plus haut symbole de la foi de plus d’un milliard d’hommes et de femmes, M. Ménard n’a trouvé rien d’autre à faire que de cautionner ces dérives et d’inciter, de ce fait, à la haine et à l’intolérance contre les musulmans.
M. Ménard va plus loin que jamais dans son soutien aux anti-musulmans. Pour lui, la publication par un journal de caricatures insultantes du Prophète est «complètement justifiée, et ne mérite en aucune manière de présenter ses excuses à qui que ce soit».
Poursuivant dans cette logique du mépris du monde musulman, M. Ménard estime que tous ceux qui, dans le monde arabe, s’indignent contre ces insultes teintées de haine anti-musulmane ne comprennent rien à la démocratie et à la liberté de la presse. Il appelle même «tous les pays européens à être derrière les Danois et les autorités danoises pour défendre le principe qu’un journal écrit ce qu’il veut, et que, par ailleurs, on a le droit de faire quelque chose, même si c’est blessant par rapport aux gens.»
Tous les journalistes du monde musulman sont ainsi édifiés. Qu’ils ne s’attendent pas à être soutenus par RSF, s’ils s’offusquaient des insultes faites à leur foi, ou des blessures quelconques, physiques ou morales, qui pourraient leur être infligées par les journalistes occidentaux, étant donné que pour M. Ménard, les journalistes ont le droit de tout faire lorsqu’il s’agit des Arabes et des musulmans !
L’on remarquera, au passage, le caractère sélectif de cette nouvelle trouvaille de M. Ménard. Le même individu qui affirme aujourd’hui qu’un journal a le droit d’écrire n’importe quoi parce que c’est essentiel pour la démocratie, se réjouissait, il y a peu, du verdict rendu par le tribunal pénal du Rwanda condamnant à de lourdes peines de prison des journalistes patrons de la célèbre radio Mille collines par qui le génocide d’un million de personnes est arrivé. L’an dernier en France, au plus fort de la croisade contre l’humoriste Dieudonné, livré à la vindicte populaire, RSF de M. Ménard avait brillé par sa passivité. C’est ce même «défenseur des journalistes» qui a refusé pendant des années de prendre la défense d’un journaliste français grièvement blessé par les balles des soldats israéliens. Le même qui essaie de convaincre l’opinion internationale que la situation des libertés dans les territoires occupés s’est «améliorée» l’année dernière. C’est à croire que pour M. Ménard, le caractère illimité de la liberté d’_expression ne joue que lorsqu’il s’agit de s’en prendre au monde musulman.
Non, Monsieur Ménard, l’insulte n’est pas une forme de liberté d’_expression, et le journaliste ne mérite le respect du public que lorsqu’il le respecte, en exerçant son métier avec responsabilité et professionnalisme. Cette donne élémentaire, on l’enseigne dans toutes les écoles de journalisme, et partout dans le monde, y compris en France. Des codes d’éthique et de déontologie existent pour bien montrer que le journalisme obéit à des règles, et ne peut en aucun cas être le voyou que M. Ménard veut qu’il devienne.
(Source: La Presse du 3 fevrier 2006)

Une caricature dans le Washington Post suscite la colère de l`armée

Angola Press Washington, 03/02 – Une caricature parue dans le quotidien Washington Post et montrant un soldat ayant perdu ses jambes et ses bras a suscité jeudi la colère de l`armée américaine qui l`a jugée « condamnable ». « Nous sommes tous vraiment choqués », a dit à des journalistes le chef d`état major américain de l`armée de terre, le général Peter Schoomaker. Le général Schoomaker et d`autres responsables militaires ont pris la décision inhabituelle d`envoyer une lettre conjointe au Washington Post pour dénoncer le dessin signé Tom Toles, caricaturiste du quotidien. « Utiliser un soldat qui a perdu ses bras et ses jambes à la guerre comme thème central d`un dessin est de mauvais goût, » dit la lettre publiée jeudi par le quotidien et qui a également été signée par le chef d`état-major interarmées, le général Peter Pace.
 


Mémoires de répression ordinaire

 

Hier vers midi, le téléphone a sonné et avant de répondre, une voix familière pressée me demandait si on pouvait se voir vers 14 heures. Je réponds que je passerais. Vers 14 heures, alors que je m’apprêtais à partir, le téléphone sonne de nouveau pour me rappeler le rendez vous. Il ne me reste que le temps du chemin. A peine sorti de la porte de l’immeuble où j’habitais, je me sentais pris d’un pressentiment d’être attendu. Les visages des voisins tendus, les gestes crispés et les échanges de saluts presque mimés, sont les signes que le quartier est miné.  » Les collabos rodent dans les parages », c’est ainsi qu’on se fait avertir de l’état de siége. Je fais semblant de chercher quelque chose dans ma poche, en donnant l’impression de retourner la chercher, pour revenir de l’autre coté tout en balayant du regard tout le trottoir de l’autre coté. J’essayais de distinguer El Kawwada (les espions) qui étaient présents. La rue du Danemark était animée comme chaque jour. A cette heure, tous les magasins sont animés avec leurs étalages sur les trottoirs et des passants qui s’approvisionnaient, d’autres ne font que se balader. Des désoeuvrés qui s’accoudaient sur les voitures en stationnement où se tenaient dos au mur à deux, en petits groupes, qui discutaient des étalages d’articles de contrebande étalés en pleine rue. Il y a toujours ceux qui vendent et ceux qui observent la rue pour donner l’alerte et aider à ramasser la marchandise pour s’enfuir. Rien d’extra, je ne suis pas parvenu à identifier mes anges gardiens. Je savais qu’ils étaient, là qu’ils m’observaient, qu’ils m’attendaient et qu’ils savaient peut être même ou j’allais et je ne vais pas aller loin. Depuis quelque temps, ils se font discrets, mais cela n’a pas empêché le quartier de rester irrité. Tout le monde est sur ses gardes, il n’y a plus la spontanéité des discussions, les échanges d’amitié d’antan. Une triste angoisse régne maintenant et une lourde atmosphère de suspicion et de peur s’est installée. J’habite ici depuis quarante ans, tout le monde me connaît depuis que j’étais enfant et je connais tout les nouveaux depuis qu’ils sont arrivés. C’était un quartier exclusivement italien et nous étions la deuxième famille de Tunisiens à occuper un appartement dans l’immeuble ou j’habite. Même les magasins: ça me rappelait certain quartiers de la Motte-Piquet ou de Bobillot. Le matin c’est le marché, le soir c’est le calme et la quiétude jusqu’à l’aube de demain. Depuis quelques temps, c’est le vacarme complet tout le temps, jusqu’ à tard le soir quand tous les magasins ferment. Ils sont tous partis on dirait qu’ils savaient ce qu’on allait endurer dans cette anarchie policée qui nous est imposée, comme si la civilisation consistait à mettre un agent derrière chaque individu. En ce qui me concerne au moins, je n’ai jamais compris pourquoi je suis suivi. Comme tous ceux qui me connaissent, ils n’arrivent pas à comprendre ce que je pourrais faire pour mettre en état de siège toute une rue. A part le fait que je n’ai jamais eu de ma vie aucun contact avec les fascistes du parti, c’est là que j’ai grandi. Le marché, le dispensaire, l’école, la poste, la commune et même le bureau de police du quartier me connaissent tous, non seulement en tant qu’individu mais toute une famille. Et ils ont reconnu ma femme et mes enfants depuis que je me suis marié, ilya20ans. Et tout a coup, je deviens étranger traqué par des agents secrets jour et nuit. Ils vont jusqu’à vouloir fermer le petit commerce laissé par mon père et qui assure notre survie pour nous faire exiler. Ils ne se sont peut être jamais demandé pourquoi j’ai continué à habiter ce quartier de tout temps, depuis que j’étais enfant. Quand je dis que je vais rentrer, c’est à ce quartier que je pensais. Ma maison n’a jamais signifié seulement mon appartement, au fond de moi je le possédais au delà de toute autorité.

Yahyaoui Mokhtar

 

 

« Ayez le courage de vos actes ! »

 

  AFP, samedi 28 janvier 2006 TUNIS – Un hebdomadaire tunisien d’opposition, al-Mawkif, organe du Parti démocratique progressiste (PDP, légal), a affirmé avoir été saisi la semaine dernière et dénoncé un « nouveau mode de censure » ce que les autorités ont démenti. D’aucun n’ignore que la tyrannie mène à la lâcheté de l’esprit et de l’acte. Que le monde semble menaçant et dangereux aux lâches. Qu’ils cherchent la sécurité mensongère d’une vie sans grands défis et s’arment jusqu’aux dents pour défendre ce qu’ils croient posséder. Que les lâches finissent par construire les grilles de leur propre prison. Aux défenseurs et aux roquets du régime de ben ali, je leur adresse un tout simple conseil : « Ayez le courage de vos actes » tout simplement. Pourquoi démentir et voiler ce que tout le monde sait ! Pourquoi se dérober et nier ce que tout le monde sait ! Chronique d’une petite semaine :   –          Les jours du 19-20 octobre, tout le monde sait que vous avez envoyé vos flics déguisés en civil pour retirer al-Mawkif, Akhbar Al-Joumhouria, et un magazine édité par le ministère de la Culture, La vie culturelle, El Hayet thakaafia, sans aucune indemnité et en terrorisant les commerçants et leurs clients, –          Le 24 octobre, tout le monde sait que vous avez interdit la réunion du « Collectif du 18 Octobre » et utilisant la violence physique et verbale contre ses membres ainsi que contre les passants, les commerçants et les autres. –          Le 25 octobre, tout le monde sait que vous avez permis (il faut dire que deux diplomates américains y étaient présents) au « Collectif du 18 Octobre » d’organiser une conférence de presse pour annoncer leur texte de fondation, leur charte et leur forum qui aura à débattre de « toutes les questions fondamentales pour l’avenir du pays ». –          Le 26 octobre, tout le monde sait que vous avez fait encercler par une gigantesque troupe de flics le cimetière du Jallaz à Tunis, pour empêcher une délégation du « Collectif du 18 octobre pour les Droits et les Libertés » de se recueillir sur les tombes des victimes de la sanglante répression du 26 janvier 1978. –          Le 28 octobre, tout le monde sait que vous avez empêché la tenue d’une conférence sur les évènements sanglants du 26 janvier 1978, au siège du PDP et organisée par le « Collectif du 18 octobre pour les Droits et les Libertés ». –          Durant cette petite semaine, tout le monde est au courant des actes de harcèlement et de terrorisme à l’encontre des braves tunisiens et tunisiennes, notamment à l’encontre des journalistes Akacha Sherazade, Slim Boukhdhir, Docteur Sahbi Amri, Me Nouri Mohamed, le Juge Yahyaoui et tous les autres…       Aux défenseurs du régime de ben ali, il est temps d’arrêter de faire les  innocents aux mains sales, de vous comporter comme des vierges effarouchées, car tout le monde sait ce que vous êtes : l’_expression de la lâcheté et de la couardise.
Assurément, « l’ère nouvelle » et la lâcheté font bon ménage.   O.F.

lettre ouverte à « Guysen Israël News »

Bonjour
Je suis entré sur votre site juste pour lire l’interview que vous avez fait récemment avec un sénateur tunisien lors de sa visite à Jérusalem pour un congrès des juifs.
J’ai remarqué aussi que votre site fait de la publicité pour le compte de  président tunisien qui symbolise, d’après vous, la démocratie et la modernité dans ce monde arabe sauvage et arriéré qui vous entoure.
A cet égard je voulais juste vous dire que monsieur Ben Ali, contrairement à ce que vous dites, représente un régime dictatorial, répressif et terroriste même si il se cache bien derrière une modernité artificielle mensongère.
Les différentes organisations internationales, les ONG et tous les libres du monde les dénoncent et le scandale de sommet mondial de la télécommunication qui s’est fait à Tunis le témoigne bien. Je trouve très honteux et inhumain de défendre un dictateur pareil.
C’est seulement en Israél que Ben Ali trouve ce succès. Cela est dû certainement à autre chose, sa politique envers la question palestinienne, sa lutte contre ce que vous appelez abusivement  « terrorisme » et finalement sa politique qui verse dans l’intérêt d’israél (normalisation politique, culturelle, économique et autres). 
Je suis aussi entré sur la rebrique « carte d’israél » et j’ai pas trouvé la Palestine malgré que votre prétendu Etat existe seulement depuis 57 ans, 8 mois et 18 jours environ et la Palestine existait depuis toujours et elle était et elle la restera arabe et musulmane pour toujours, avec bien sure, le respect des juifs palestiniens.
Ce n’est pas par la violence, l’assassinat, l’occupation, l’humiliation, l’arrachement des arbres d’olives et la construction d’une mure qui consacre l’immobilisme, le racisme et toutes les formes d’oppression que vous allez bâtir votre paix illusoire et mensongère.
Certes, Israél est actuellement très fort et les arabes qui les entourent ne sont que des troupeaux des moutons guidés par des bergers ignorant et traîtres. Seulement, je ne peux pas vous garantir que cela va continuer comme ça, cela va certainement changer et les choses vont sans aucun doute évoluer. Il n’est pas toujours possible de manipuler les règles des jeux et de s’imposer. Israél a perdu le combat moral, éthiquement israél est perdant et c’est à israél que le Hamas doit à mon avis sa victoire.
La pensée de Hamas et son action vont, petit à petit, régner et regagner des autres territoires pour envahir toute la région malgré les efforts des acteurs internes et externes qui veulent les minimuser, voire l’éradiquer.
Il arrivera le temps où les mures et les politiques criminelles de Charoun et les autres dirigeants d’israél ne peuvent plus protéger la nation juive. Les politiques étasuniens seront également incapables à long terme de soutenir israél et de la protéger.   Pour conclure je vais dire que j’espère qu’ils existent encore une minorité sage et savante parmi le peuple juif capable de stopper le pire que va sans doute arriver et afin de  sauver ce qu’on puisse sauver.
La politique et les pratiques israéliennes depuis sa naissance et jusqu’à maintenant, son soutien des certains régimes totalitaires dans la région et son opposition à la liberté et au développement de peuples arabes ne font que reproduire et générer la haine, l’intégrisme et la guerre contre israél.   J’espère enfin que votre site fera quelque chose pour réduire le malheur, la misère et l’humiliation de peuple palestinien surtout que les juifs ont déjà vécu à travers leur longue histoire des choses pareilles.   Ahmed Ben Salah chercheur tunisen, Genève, Suisse

 


LE  DANEMARK  OU  LA  MANIPULATION  ISLAMISTE

 

En réponse à M. BALHA BOUJADI

 

Je me trouve obligé de répondre mais c’est la dernière.

Vous avez écrit :

1-    Ça c’est de la manipulation, ils ont utilisé cette histoire au moment du problème nucléaire de leurs maîtres à penser iraniens et la proclamation des résultats de  triomphe de Hamas, tout ce bazar pour détourner l’attention de l’opinion publique.

 

C’est étrange !!! On détourne l’attention de l’opinion publique pour cacher une victoire sans précédent que tes maîtres ont qualifié de séisme politique ? Qu’est-ce que tu as dans la tête ?  Quelle logique gouverne ton esprit ? Tu es ridicule et tes idées sont très primitives et ta capacité d’analyse est très médiocre. Tu ne fais que répéter comme un mauvais perroquet ce que te dictent tes maîtres.

Tu n’es pas au courant que les islamistes du Danemark ont tout fait pour raisonner les responsables du journal  et ont ainsi fait preuve de beaucoup de sagesse et de patience ? Va le demander à ton journal et tu découvriras ô combien tu es un ignorant.

 

2-     Les islamistes de Ghaza qui ont excellé dans les actes barbares de brûler les drapeaux des pays « ennemis », ne savaient-ils pas que les pays européens, dont on brûle leurs drapeaux avec un enthousiasme primitif, sont les donateurs généreux de 60% de leur budget, c’est-à-dire sont ceux qui font nourrir leurs enfants?  

 

Est-ce qu’au moins tu connais un peu d’histoire ou as-tu un minimum de culture pour savoir que ce sont ces occidentaux que tu prends pour Dieu et prétends qu’ils nourrissent les enfants des palestiniens qui ont implanté l’état sioniste sur la terre des palestiniens et qu’ils le soutiennent de tous leurs moyens et l’encourage à les tuer et les bombarder jour et nuit ? Ce sont ces occidentaux qui ont fait la tragédie du peuple palestinien et ont causé toutes ses souffrances. Leurs aides vont dans les comptes des corrompus de l’autorité palestinienne et le peuple n’a trouvé de l’aide que de la part des résistants libres et honnêtes.

La haine a envahit ton cœur, aveuglé tes yeux et paralysé ton esprit. La seule chose qui peut te sauver c’est de suivre le chemin de ce prophète dont tu défends ses agresseurs et agresse ses défenseurs. Et il n’est jamais trop tard. Essaies, et si Dieu veut du bien pour toi tu découvriras le bon chemin et réaliseras la gravité de ce que tu as écrit. Tu détesteras ton passé et tu ne voudras plus t’en rappeler.

 

3-     ….. On ne voyait sur le plateau que des barbus qui crient au scandale, mais jamais une seule personne, juste une seule qui a osé dire un petit mot pour défendre le diable, juste pour qu’il y’ait débat.

 

Y a toi ! Ça doit suffire. Chacun défend son genre et ses semblables : aux humains les humains, aux anges les anges et aux diables….. les diables. J’espère que ce n’est qu’une simple procuration momentanée, je ne veux pas que tu finisse là où il (le diable) finira. Tu es un excellent avocat du diable et tes seigneurs peuvent  t’offrir leurs chaînes pour vomir dans les oreilles et les yeux de leurs téléspectateurs.

 

 

4-     ….. Quand je voyais les guignols de Canal+, qui montraient le Pape dans tous ses états, au début ça m’a choqué, mais après j’ai apprécié l’esprit libre et la grande tolérance sans limite. Les gens qui rigolaient et se tortillaient de rire de leur Pape malmené, le jour suivant se rendraient à l’église et se prosterneraient avec beaucoup d’humilité. Quelle différence !

1 – Le pape n’est pas comparable aux prophèteS. C’est un être humain comme tous les autres. Le fait d’évoquer l’exemple du pape montre ton ignorance des prophètes et de leur importance. Le pire c’est que tu te prends pour quelqu’un de bien civilisé et cultivé. Tu dois avoir une bonne culture certes ! Mais ça doit être une culture de pomme de terre ou de choux et pas de savoir et de connaissance.

2 – Ce n’est pas parce que CERTAINS occidentaux ne respectent plus leurs valeurs (pour ne pas dire n’ont plus de valeurs, car beaucoup en ont encore) et se permettent tout que nous les musulmans devons les suivre et faire comme eux. Tu les prends pour exemple parce que tu n’as pas de personnalité et c’est grand dommage pour toi.

 

 J’ai trop perdu de temps avec toi. Je ne vais plus répondre à tes articles maniaques, mais avant de finir, un petit conseil : Arrêtes de faire le lèche-bottes, c’est ce qu’il y a de pire.

 

 

Suisse – Neuchâtel, le 03.02.2006

 

Larbi Guesmi


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