27 novembre 2005

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2015 du 27.11.2005

 archives : www.tunisnews.net



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 Malmené et ridiculisé avant et pendant le SMSI (Sommet Mondial sur la Société de l’Information), la dictature tunisienne a choisi l’après SMSI pour « reprendre le contrôle d’une situation » qui lui a spectaculairement échappée.   De l’éternel retour d’un tortionnaire avéré à la tête des services de sécurité, de la campagne de dénigrement médiocrement fomentée dans les médias et la presse de caniveau à l’encontre des représentants d’une société civile revigorée par une grève de la faim historique, des représailles systématiques à l’encontre de tous ceux qui se sont illustrés à l’occasion de cette épopée, de la désignation d’un « médiateur » pour soudoyer les impérissables chasseurs de privilèges, de la prolifération des supposés repentis de la dictature devenus comme par enchantement les grands spécialistes de  « l’opposition modèle » etc., tous les moyens sont donc bons pour rétablir la « violence publique » seule atout de l’Etat pour régner sans partage. Une vieille recette que la dictature sort à chaque fois qu’elle se sent en danger : pendant que les uns camouflent, anesthésient, dissipent, les autres répriment.    Le jeune étudiant Ghassane Ben Khalifa a été tabassé et kidnappé pour avoir participé activement au mouvement du 18octobre, le polyvalent Habib Boujila membre dirigeant du PDP, de la LTDHT et de l’UJTT (Sfax) et du groupe Alkarama, arrêté hier soir après avoir été agressé plusieurs fois ces dernières semaines. Tous ses amis craignent un procès monté de toutes pièces pour punir cet activiste à la belle plume. Le militant Hédi Triki, ancien prisonnier politique et membre actif du comité de soutien de la région de Sfax aux grévistes de la faim, vient de faire les frais de cette politique de la terreur : une agression sauvage qui ne laisse aucun doute quant aux intentions périlleuses d’un régime aux abois. Et pendant ce temps, des centaines de prisonniers politiques continuent de croupir injustement dans les couloirs de la mort. Nombreux sont en grève de la faim depuis des semaines, dont Mohamed Abbou dirigeant du CPR, sans que la dictature ne s’en soucie.    Le Congrès Pour la République condamne les agissements d’une dictature qu’il n’a cessé de combattre. Il rappelle que ses militants font l’objet d’un harcèlement permanent. Filature collante et agressive, écoutes téléphoniques lorsque les lignes ne sont pas systématiquement coupées, interdiction de circulation et de réunions, tracasseries administratives en tout genre, sont le lot quotidien des dirigeants du CPR et en premier lieu, le président du parti Moncef Marzouki.   Ce dernier, et en dépit de sa maladie et des tentatives infructueuses d’intimidation des barbouzes réels (à Sousse) et virtuels (sur le Net) du régime, continue ses activités avec la même détermination et la même rigueur entourés de ses amis et compagnons de route solidement engagés avec lui dans cette belle aventure qui fait toujours mal à la dictature : le Congrès Pour la République.   Paris, le 27 novembre 2005 Chokri Hamrouni Responsable de la Coordination du CPR

 UPP


Abdelbasset Sli’i : Jonction des affaires

 

Madame Aïcha Ben Mohammed Bouaïne (70 ans) a pris contact avec nous. Elle nous a dit que son fils, le prisonnier politique Abdelbasset Sli’i, né en 1964, avait été condamné à huit ans et demi d’emprisonnement dans les années 90 à Sfax.

 

Mais la famille avait eu la surprise par la suite d’apprendre qu’il avait été condamné par défaut à vingt ans d’emprisonnement par le Tribunal de Première Instance de Tunis pour les mêmes raisons.

 

Madame Aicha a ajouté que la plupart des accusations étaient relatives à des faits qui s’étaient produits alors que son fils n’avait que onze ans, ce qui est irrationnel et illogique.

 

Depuis lors, sa famille va d’une administration à l’autre pour protester, et le fils mène grève de la faim sur grève de la faim pour demander la jonction des affaires et sa libération. En vain.

 

(Source : El Maoukif n°336 du 25 novembre 2005)

 

(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

UPP


 

 

 

24/01/05:

Lettre ouverte à Son Excellence Kofi A. Annan

Secrétaire Général des Nations unies

Si vous souhaitez soutenir cette lettre ouverte, veuillez signer ici pour les organisations et ici pour les personnes individuelles, voir les signatures de soutien

 

Veuillez signer et faire circuler

 

http://www.citizens-summit.org/Letter-SecGen-241105-fr.shtml

 

 

 

Sommaire du N° 45 de l’e-mag « El Khadra » http://www.elkhadra.org/tunisoccid.htm  

JEUNES TUNISIENS D’OCCIDENT Par Bilel ******************** http://www.elkhadra.org/cinqudeclin.htm CINQUANTE ANNEES DE DECLIN Par RACHED *********************** http://www.elkhadra.org/exorcisme.htm L’EXORCISME LIBERAL Par DERBALI *********************** http://www.elkhadra.org/armefort.htm L’arme des forts Par Nouha ****************************  

http://www.elkhadra.org/malaise.htm Le malaise français Par Hichem Ben Yaïche *************************** http://www.elkhadra.org/franceenbas.htm La France d’en bas … par Mathieu Kassovitz ************************************ http://www.elkhadra.org/doha.htm DE DOHA A HONG KONG VIA GENEVE (III) PAR RAOUL MARC JENNAR ********************************  

http://www.elkhadra.org/ultra.htm Ultra maffieux Par MAHA **********************************  

http://www.elkhadra.org/antietatiste.htm UN COMBAT ANTIÉTATISTE Par CHOKRI ****************************************** http://www.elkhadra.org/atttttttttttttttttttttttttttention.htm Attention à la perte des repères Par Houssine ********************************** http://www.elkhadra.org/importantimportantimportant.htm  

L’important c’est d’exister, l’important Par Nour el Hoda ************************************ http://www.elkhadra.org/ideo.htm L’idéologie globale de la peur ou la globalisation du syndrome israélien par Tariq RAMADAN

 UPP

***************************************************************************************************************** Deux articles tirés de ce N° 45 de l’e-mag « El Khadra » :

JEUNES TUNISIENS D’OCCIDENT

Par Bilel L’OCCIDENT recueille ce qu’il a semé, dit-elle. « Il a d’abord colonisé des pays du tiers-monde. Et puis, il s’est fait remplacer par des dictatures qu’il a toujours soutenues. Mais comment s’étonner que les gens fuient ces dictatures et rejoignent vos banlieues ? La France ne tirera-t-elle donc jamais les leçons du passé ? » les réponses d’om ziad au Monde du samedi 19/11/2005 m’ont laissé un petit arrière goût d’inachevé , d’opacité et de flou concernant un très grave problème touchant la communauté tunisienne à l’étranger , un problème qu’il ne s’ agit pas de prendre à la légère et de galvauder. Je respecte cette personne (OM ZIAD) , mais encore une fois, dans cette article, elle parle sans vraiment connaître le fond du problème.Les jeunes tunisiens qui furent partis prenante des dernières émeutes ,d’ailleurs selon les statistiques , ils ne sont pas des masses, ils sont avant tout d’origine tunisienne , nés en France , pur produit du système ségrégationniste français , système impérial et encore profondément colonisateur dans ses automatismes , mais quand même, système démocratique où toute mode de réaction et d’_expression sont permit , même les plus extrêmes.Ces jeunes franco-tunisiens , et c’est un grand malheur et une faillite pour les forces démocratiques tunisiennes , n’ont pratiquement aucune conscience de l’horrible dictature qui frappe le pays d’origine de leurs parents ,bien au contraire , pour eux le fameux « miracle tunisien » existe bel et bien ,ce sont les paillettes et les sunlights des vacances, de leurs frustrations hexagonales et de leur besoin maladif de consommation . Ils on en profitent à fond la caisse au même titre que les touristes étrangers ,sans se poser de questions .Pendant les vacances organisées ils survolent , comme tout bon consommateur , les artifices du pays en chantant les louanges du dictateur , aveugles pénitents , dans un nationalisme stupide et tocard , où ben Ali et sa maffia sont facilement confondus avec cette Tunisie charnelle et prostituée offerte mensongèrement à toutes les forfaitures et gabegies , la plus part d’entre eux ignorent les aspirations des forces démocratiques tunisiennes , l’existence des emmurés , de la torture et toutes les autres barbarie du rictus de ben Ali ; bien au contraire , beaucoup d’entre eux sont pris en charge par les services de propagande de ben Ali et se complaisent dans le clientélisme et la facilité soporifique, à qui la faute ? OM ZIAD semble avec cette déclaration accréditer la thèse de Sarkozy , qui par opportunisme politicien veut faire la démonstration que les émeutes sont le fait de clandestins.Or il suffit de lire les statistiques pour se rendre compte de la supercherie , les clandestins qui avaient fuit la misère des pays de l’Afrique du nord , et les immigrés qui possèdent une simple carte de séjour sont une très infime minorité dans cette affaire , presque inexistants parmis les jeunes arrêtés , cette révolte est simplement ne affaire franco-française , c’est sans cautionner la violence et le vandalisme , une réaction normal au sein d’une démocratie. Je crois ce genre de dérive dans un journal français accréditent faussement , et je sais que ce n’est pas dans les intentions d’OM ZIAD , les thèses des extrémistes français les plus débiles qui affirment que la France et l’occident sont menacés par les hordes haineuses et vandales venus du sud , alors qu’en vérité ceux des jeunes français qui se sont révoltés contre le système , qu’il puisse y avoir parmis les émeutiers des jeunes français d’origine tunisienne , cela ne peut nous interpeller que dans l’aberration de constater que ces jeunes se révoltent en France , pour des motifs qui paraissent risibles en Tunisie , et qui pour la plus part d’entre eux ne trouvent rien à redire sur la dictature qui massacre leur pays d’origine , la Tunisie , par rapport à eux , qui sont une force terrible , l’opposition démocratique , encore une fois , est en échec total. OM ZIAD je le sais avait généralisé sans prendre en compte les réalités historiques de ce phénomène, et le fait qu’il existe une cassure profonde entre la façon de faire , de vivre et d’évoluer des jeunes tunisiens d’occident et ceux de Tunisie ,c’est un fossé à combler pour toute force politique pragmatique qui veut prétendre au changement et la démocratie en Tunisie, sur ce plan là , il faut reconnaître que les services de ben Ali ont jusqu’à présent fait un meilleur travail que les oppositions démocratiques , et ont une marge d’avance phénoménale. Par le passé, à l’époque où jeune enseignant dans le 93, je fus souvent confronté à cette terrible réalité , j’ai eu beaucoup d’élèves tunisiens nés ici ? dans les banlieues française , et j’aime mieux vous dire que des discussions houleuses ont eu lieu au sujet de notre patrie commune et de son régime dictatorial, des tunisiens -français de naissance et de nationalité , qui avaient assimilé la nécessité de combattre la dictature tunisienne pour les valeurs humanistes , les principes fondamentaux de la république française , et par voie de conséquence de la prospérité et l’honneur de la Tunisie, qui est le pays de leurs pères et qui malgré tout est le leur , ces élèves là étaient très minoritaires , et réfléchissent ainsi grâce en premier lieu à leurs parents , les autres, la majorité travaillée par les services consulaires et l’attentisme ambiant et complice de leur entourage, réagissent primitivement , et toute attaque contre ben Ali ou sa dictature est presque assimilée à une trahison contre une Tunisie mythique qui n’a jamais existé et qui n’existe pas. Ce qui est plus grave encore, et encore une fois les oppositions tunisiennes ne sont pas innocentes de cet état de chose , c’est le travail de conditionnement fait auprès des étudiants tunisiens dans les campus universitaires , ici en France et en occident en général, qui peut encore plus nous donner la mesure du travail qui nous reste à accomplir , pour vraiment faire le poids contre ben Ali et ses lobbys occidentaux ** d’autres part et je rejoins là les affirmations d’un forumier sur ELKHADRA , la façon de faire par le passé de certains partis politiques tunisiens de l’opposition à ben Ali pour cette jeunesse et sa crème , les étudiants, ne plaide pas en leur faveur ni pour que ces derniers prennent un risque fatal , et engager leur vie et leur avenir face à une dictature aussi mortelle que celle de ben Ali. Voilà ce qu’avait écris ce forumier et je suis totalement d’accord avec lui, beaucoup de mes connaissances avaient vécu cette terrible situation : « Depuis la répression des étudiants dans les campus en Tunisie (mai 1989). L’action s’est déplacée à l’étranger et en France en particulier. Les étudiants étaient particulièrement surveillés. Et la Tunisie a changé ses lois pour les inculper pour des activités en France. Avec l’arrivée de Pasqua en 93, ils ont subit l’enfer de la police française. Certains ont eu un refus de renouvellement de leur carte de séjour. Enfin, la Tunisie n’a pas hésité d’étrangler le reste de leurs familles en Tunisie. Et comme on dit « c’est pendant les difficultés qu’on reconnaît les vrais amis ». En général, aucun tunisien ne s’approchera plus de ces personnes. Certains étudiants ne savaient pas qu’ils étaient poursuivis par la police tunisienne (et surtout injustement accusés) et à leur retour découvrent qu’ils étaient condamnés par contumace. J’insiste qu’al Nahdha qui est le motif principal de ces poursuites n’apporte aucune solution en cas de problème. Au contraire, elle cherche encore à rentabiliser la situation en incitant les victimes de s’opposer plus au régime tunisien. En général ça ne marche pas. Et curieusement la relation passe de la « fraternité verbale » (en fait il n’y a que les paroles) à la haine éternelle. Chez les gauchistes, la relation est meilleure avec les français. L’étudiant est le bienvenue dans les structures politiques et de droit de l’Homme. Et surtout, il ne risque rien ni en France ni en Tunisie. Curieusement, les tunisiens n’ont rien fait de cet offre. Il n’y a que Marzouki qui a su profiter de la Gauche française. Mais il est incapable de convaincre les tunisiens de France. D’ailleurs, peu de tunisiens savent qu’il réside en France! L’étudiant en France ne souhaite que réussir ses études et se débrouiller SEUL. C’est la situation idéale. Et quand j’ai dit « personne ne propose de les aider » c’est en cas de problème. En fin, au lieu d’aller convaincre les étudiants de participer dans des activités politiques, pourquoi ne pas commencer par ses propres enfants et ses proches. Au contraire, les enfants des militants tunisiens en France (et en occident) ont réussi de la meilleure façon les études supérieures et dans les meilleures conditions. Ça veut dire que ces politique ont conçu une voie pour leurs propres enfants et une autre pour les enfants du peuple tunisien. » ce que dit cet homme est d’une vérité blessante , ne pas l’assumer et faire son examen de conscience pour l’opposition tunisienne , du moins par les chefs de partis et ceux qui se présentent en tant que tel c’est faire perdurer le mal et l’attentisme d’une jeunesse qui a perdu confiance , à juste raison , pour tout. Je cite la réaction d’un autre forumier SBA « Oui, il y a sûrement des personnes, jeunes et sincères qu’on veut faire d’elles le charbon qui nourrit les ambitions personnelles des uns et des autres. Oui il y a ce mépris. Depuis que tu as évoqué cette question hier, j’ai posé les mêmes questions à de nombreux amis, et j’ai même appris qu’ils ont même fait du chantage à plusieurs étudiants qui souffraient de conditions difficiles en France. Et certaines « personnalités » se disant de Gauche, n’ont rien à envier au niveau des méthodes à certaines « personnalités » qui s’expriment au nom de la Nahdha et ces méthodes, enfin, sont celles chères au régime. J’ai même appris, par exemple pour les bourses de coopération, que l’obtention de l’accord des autorités françaises était du domaine réservé de certains gauchistes tunisiens et que pour leur faire de la concurrence, la Nahdha avait aussi financé des vieux étudiants. L’allégeance ou la misère. Ceci dit cher Ibn Adem, nul n’empêche aucun des étudiants en France de rouler pour sa propre dignité. Je suis le premier à déconseiller à ceux que je connais, de s’engager et adhérer à une structure tunisienne surtout politique à l’étranger. Compte tenu des pratiques à la mode encore, on ne fera que reproduire les malheurs des années 90. Mais je les encourage à s’engager et à rouler pour eux-mêmes ; à s’intéresser à la chose publique sans forcément s’engager dans un parti ou une structure. Et pour tout t’avouer, je suis souvent choqué par le désintérêt total qu’il témoigne rien qu’aux nouvelles de la Tunisie. ‘en ai marre de la culture des prétextes. Ça ne sert à rien, ça ne m’intéresse pas, ça ne me regarde pas et je n’ai rien à foutre de tout cela sont les réponses qui reviennent toujours. Il y a une confiance qui a disparu dans l’engagement, dans la politiques et dans les politiques. Enfin, je t’avoue que je suis assez étonné de te voir écrire que Moncef Marzouki ait réussit avec la Gauche. Quelle Gauche ? Quelle réussite ? » Je te remercie Sami Ben Abdallah Salam Sami * Et pour finir la réponse d’IBN ADAM à SAMI « Le régime tunisien a été très bien servi par les choix de l’opposition. Tout le monde considère que sa survie résulte d’al Nahdha et de la Gauche tunisienne. Al Nahdha lui offre le droit d’être un dictateur totalitaire admiré et soutenu par l’occident et tous les pays arabes. Et la Gauche lui fournit l’intelligentsia pour éradiquer l’islam. Chacun a trouvé son sinistre intérêt et se vante de ses réalisations. Le peuple tunisien est l’objet de diverses expériences comme dans les laboratoires. Ce jeu a duré 18 ans et il est susceptible de durer encore de longues années. Ces 3 partis fuient le dialogue et le bilan de leurs actions. Ce ne sont pas les propos d’un tel ou tel qui vont changer la vie des tunisiens. Ce sont les réflexes du dictateur authentique. Il t’empêche de parler pour se prévenir des éventuelles critiques. Il n’y a pas que Ben Ali qui a adopté des mesures préventives. Mais chacun a ses méthodes avec les moyens dont il dispose. A propos du Marzouki, il a le soutien total de la Gauche française. Et il est le seul dans cette situation. Il peut utiliser (s’il était capable) les sections LDH, les partis politiques de gauches et des syndicats d’étudiants. Il préfère jouer le rôle d’intellectuel avec quelques articles et quelques interventions dans les médias. Je ne pense pas qu’al Nahdha a financé les études de certains étudiants après 1990. Mais pour aider un étudiant, les manières ne manquent pas. Et c’était la catastrophe. Certains étudiants proches de la direction ou des anciens prisonniers ont tout eu pour réussir les études, la vie et l’action politique. D’autres étaient lâchés seuls avec les malheurs dont al Nahdha est responsable ». J’ai trouvé que ces deux témoignages de personnes de ma génération , qui ont peut-être vécus les mêmes événements , plus qu’intéressants , elles démontrent un peu le grand gâchis des appareils politiques des mouvement mobilisés contre la dictature , leur cécité , et leurs obligations futures , s’ils veulent vraiment changer les choses , de travailler à vraiment mobiliser les énergies dans la transparence , et surtout sans aucun calcul politicien. ** Les français d’origine tunisienne , pour la plupart, bénéficient de la double nationalité. Avec ses exigences et toutes ses ambiguïtés , il est à signaler que les documents français ne servent à rien en Tunisie , ni en France d’ailleurs dans les services consulaires, qui dés la tendre enfance , du tunisien né à l’étranger , essaient par tous les moyens de le prendre en charge par des propositions de voyages organisées , le scoutisme ou les cours de langue et les fêtes organisés , ce genre d’activité sociales seraient bonnes et effectivement crédibles , si elles n’étaient pas de vrais stage de conditionnement entrepris par les miliciens du parti unique RCD , qui seuls ont voix au chapitre sur tous les plans dans cette stratégie , et surtout dans le domaine culturel et politique , toutes ces activités sont de véritables cures à inculquer un nationalisme stalinien , où l’éloge du maître de Carthage est le seul élément fondateur , probant et fédérateur de ce que doit être la Tunisie , cela passe aussi la négation de toute son histoire sans la dictature de ben Ali , et celle de la majorité des tunisiens et de la pensée tunisienne qui ne se reconnaît pas dans le verbalisme et le discours du RCD et celui de l’Ubu de Carthage , ce qui est la même chose. Il n’est pas étonnant que c’est une toute petite minorité de tunisien de France, et dans tout l’occident démocratique c’est du pareil au même , qui participe à ces activités de propagande mensongère et à ce cirque pour masse à aliéner , oui une toute petite minorité qui pour la plus part , clientéliste autant dire contrainte et forcée , se mobilise pour la propagande de ben Ali ou qui va voter dans ses élections truquées , d’ailleurs , et le cas s’est produit maintes et maintes fois , on vote pour eux sans qu’ils se déplacent de leurs domiciles , d’où l’obligation de la carte consulaire , illégale , mais vitale pour cerner les tunisiens de l’étranger ayant la nationalité de leur pays d’accueil ou pas , dans ces cas de figure , la dictature pratique de la même façon que dans son territoire occupé qu’est devenue la Tunisie, au mépris de toutes les règles de droit international , et dans l’indifférence des législateurs des pays démocratiques , ces législateurs qui ne s’impliquent pas dans la défense des intérêts de leurs nationaux laissés à la merci des services d’un pays étrangers , étranger sur tous les plans , et encore plus sur ceux des principes , commettent à leur tour un crime contre les fondements civiques et juridiques de la république française , une et indivisible. Au total, la France compterait plus de 1 million de Franco Maghrébins, dont 200 000 Franco-tunisiens environ, selon les chiffres officieux des services consulaires tunisiens. Le phénomène de la bi nationalité est appelé à s’accroître. 93 % des tunisiens vivant en France moins de 18 ans sont binationaux en 1999. La bi nationalité est un phénomène culturellement et socialement très diversifié : binationaux élevés en Tunisie par un père tunisien et une mère française qui se sont connus en France pendant leurs études supérieures, Françaises qui ont obtenu la nationalité tunisienne de leur époux, conjoints tunisiens qui ont acquis la nationalité française de leur conjoint français ou franco-tunisien, et de plus en plus de Tunisiens et leurs enfants devenus français par naturalisation lors de leur émigration en France à partir des années 60 , et depuis ce temps , malheureusement , le seul travail politique ou culturel entrepris vis-à-vis de cette force et ces potentialités a pour beaucoup , était et est , fait par les services de la dictature qui ont su comprendre que les véritables enjeux pour l’avenir du pays se situent aussi à ce niveau là. Les binationaux appartiennent dorénavant à toutes les classes de la société alors que le phénomène était restreint à l’élite sociale depuis les années 60. Milieux dirigeants et possédants, intelligentsia et professions libérales, fonctionnaires, employés, petits artisans et commerçants, ouvriers, ils sont présents dans tous les milieux. Il est plus que temps pour le bloc démocratique de s’occuper sérieusement de ces tunisiens , qui sur le plan matériel , civique , des connaissances ,de l’engagement , de la pratique civique et citoyenne sont en avance sur les jeunes du pays , tout simplement parce qu’il sont nés , ont grandis et évolués dans des démocraties , dans un environnement citoyen et républicain De leurs conditions de vie souvent difficiles , et de ce déséquilibre qui poussent beaucoup d’entre eux dans la révolte , la plus part d’entre eux sont sortis indemnes de l’isolement , de l’attentisme et de la peur et du conformisme , ils suffit de les voir militer dans les partis , les associations et les causes universels , et l’énergies qu’ils dépensent dans leur engagement , pour être révoltés de la cécité des partis de l’opposition démocratique tunisiennes à laisser passer cette chance d’universaliser la question tunisienne à travers ces binationaux , citoyens à part entière des démocraties , pays d’accueil de leurs parents , et qui sont dans l’obligation morale et juridiques de les protéger , de les écouter et surtout de les entendre.  

(Source : N° 45 de l’e-mag « El Khadra », mis en ligne le 26 novembre 2005)

 UPP


L’important c’est d’exister, l’important

 

 

Par Nour el Hoda Beaucoup de tunisiens encore , coupés des réalités du monde par la violence et les censures de la dictature ,croient intuitivement que la démocratie est mauvaise pour la vie morale dans notre pays , et c’est ainsi , comble de l’ignominie, que les grévistes de la faim sont désignés par les services de ben Ali comme des aigris qui ternissent l’image de la Tunisie , et par une certaine réaction revancharde comme des aventuriers , alors qu’ils sont l’honneur évident de la Tunisie ,leur mouvement est salutaire , c’est un mouvement crédible par les différences et les statures de ses animateurs, espérons que cette dynamique perdure , et ne rend pas les armes à cause des éternels bisbilles et autres ego démesurés qui étouffent quelques uns , à cause aussi des nuisances de quelques uns et de quelques unes surtout , à qui trop facilement on à permis dans le premier cercle de la grève à parler en son nom , à en être les porte-parole « officiel » et « officieux » , comme si c’était une mission à donner à n’importe qui , et malheureusement elle fut donnée à n’importe qui , initiative irresponsable qui par la réputation de ces personnes, ainsi nommées , salira le mouvement dans son ensemble et fera fuir plus d’un , ça c’est sûr. Les permissivités dont usent certains sans aucun consensus , imposent à la longue un prix exorbitant à tout , il n’est pas question sous le fallacieux prétexte de la gravité de la situation , d’oublier les nuisances mortelles de certains et certaines impostures .Qui pourrait croire ou taire les agissements d’une idolâtre de la dictature , décoratrice d’intérieur , propagandiste de BUSCH , SHARON et les néocons , maîtresse courtisane et soumise de son Dieu païen ben Ali , une opportuniste vieillissante dans l’épuisant cirage de pompes à toutes les horreurs qui agonisent le genre humain , qui du jour au lendemain se découvre des vertus démocratiques , ou d’une islamophobe , Mata Hari pornographe , envoyée spéciale de Samia Labidi ,du site AIME le si mal nommé , indicatrice des la police française par le mensonge et la diffamation , renvoyée à ses écuries et par la police et par la justice française , Samia Labidi et son clan familial thuriféraire tout au service des Trabelsi , et de tout ce que la Tunisie compte de rouge-brun , imposer ces individus , leur donner la moindre absolution c’est irresponsable ,c’est faire entrer les charognards dans la bergerie , et pire c’est faire fuir beaucoup de bonnes volontés ,c’est aussi faire le jeu de la dictature qui excelle dans le pourrissement , et c’est tout simplement anti-démocratique.Ce genre de pratique à l’échelle profane ravalent les relations familiales , humaines , naturelles au degré zéro de la conscience politique , ce fut souvent le cas dans les façons de faire de l’opposition tunisienne , il est temps que cela change sous peine de péricliter dans les sales habitudes de la rhétorique et de la démagogie. Dans une autre perspective, pour parler de choses plus importantes, mais personne n’est dupe du cirque qui se trame à Tunis, on ne peut qu’espérer que les « élites » de la grève et leur entourage ne soient pas naïfs, et ne tombent pas dans ce genre de piéges grossiers , dans un tel cas ils ne doivent plus s’étonner du pourquoi de l’attentisme et de l’indifférence des tunisiens . Une démocratie à l’échelle de notre minuscule pays , ne peut-être que dans une société libérale , sociale et libérale parce que la culture et l’histoire , une société tunisienne moderne , débarrassé de la dictature , ne devra pas tomber vers le consommer davantage de capital social qu’elle n’en produit , pour référence à FUKUYAMA qui a sur cette question un point de vue assez juste , mais aussi il s’agit pour l’opposition démocratique de donner à la future démocratie tunisienne telle qu’il l’a conçoivent dans leurs différents projet ,un visage transparent ; sans jamais perdre de vue qu’il ne faut pas donner aux tunisiens de fausses illusions , ne pas leur dire la vérité et leurs vérités , qui seront les seules vérités qui tiendront à bout de bras une Tunisie sinistrée par les méfaits de la dictature , ne pas leurs dire la réalité des sacrifices qu’ils auront encore à faire pour redresser le pays et ainsi pérenniser la démocratie , la démocratie qui se mérite bien sûr , mais qui coûte chère aussi sur tous les plans , surtout quand comme dans cas , nous devons répondre à un incroyable déficit moral et matériel , et un endettement diabolique qui résulte de la gabegie et du pillage systématique de la Tunisie , et ce depuis l’indépendance , Bourguiba comme ben Ali sont liberticides et irresponsables , nous payons et nous continuerons encore à payer leurs crimes sur le plan humain , ainsi que sur le plan matériel , il faut être pragmatique, et ne pas pour des calculs politiciens , tromper les citoyens, notre consommation dans une future démocratie , il faut le dire et insister là-dessus doit être basée sur un capital économique réel pour sauvegarder sur le long terme le capital social , ceci passera bien sûr par des décisions impopulaires et restrictives , mais la transparence dés maintenant des programmes et des projets évitera certainement au bloc démocratique dans son ensemble les déchirements futures. Aujourd’hui en Tunisie , des réalités catastrophiques tels que la passivité , la perte de confiance en soi , le mépris des institutions vidées de leurs sèves et leurs sens par la dictature , cette réduction flagrante depuis cinquante ans du périmètre de confiance générale dans le pays , l’augmentation de l’indigence , de la misère , de la solitude et bien évidemment de la criminalité , l’éclatement des familles et des liens de parentés , l’affaiblissement des repères culturels et citoyens , qui existaient sous le protectorat français ,en ces temps là , nous étions un peuple occupés par une puissance étrangère et nous n’acceptions pas ses normalisations , tous ces épiphénomènes suggèrent des éventualités dérangeantes pour la dictature arrivée à ses limites , mais pas pour elle seulement. Une chose qui me semble bien difficile,pour nous tous , mis devant les réalités de notre pays , c’est d’arriver à comprendre et même voir les liens entre les situations, les causes, les conséquences, les méthodes utilisées et leur sens par la dictature tunisienne ,cela est frappant autant que notre cécité et se vérifie tous les jours , cette dictature est plus que faible , sa seule et grande force elle la puise à satiété dans nos errements et nos suffisances . Si on n’arrive pas à mettre de l’ordre dans nos rangs et à clarifier les positions, établir les priorités et les logiques, définir une ligne de conduite et une stratégie, là maintenant que le fer est dans le feu , oui penser tout de suite et illico presto à l’après MSI et comment bonifier et la grève de la faim et ses retombées ,on peut dire qu’on a plutôt régresser. Là , nous sommes entrés dans la perspective d’un combat de longue haleine avec la dictature , maintenant que nous avons réussi plus ou moins à faire tomber certains masques , à avoir quelques atouts , ils nous faut assumer jusqu’à la défaite totale de la dictature ce nouveau visage et statut de l’opposition démocratique , du bloc démocratique et assumer le combat pour la libertés de TOUS les tunisiens , aucun crime de ben Ali n’est prioritaire sur un autre , pas plus la cause des internautes de Zarzis que celle de Abdelmalek ou Jebali , celle du clan Zoglami que celle du valeureux A.Z. Comment en effet être un tant soit peu efficace si l’on n’arrive même pas à cerner la machine qui nous écrase, impossible de trouver/créer le grain de sable sans connaître les rouages de cette machine et sans savoir et reconnaître déjà qu’il existe une machine organisée , structurées qu’il faut obliger à sa propre recomposition par la multiplication des fronts et des revendications De plus en plus, il semble évident que le fameux « miracle tunisien « est une de ces machines qui a été savamment construite de toutes pièces… Demandez au tunisien de vous le décrire ce miracle et il vous répondra : « dessine-moi un mouton… non, un Dinosaure » !!! Ils ont beau se tourner de tous les côtés, se prendre des maux de tête pas possible, des torticolis existentialistes, personne en Tunisie n’est capable de dessiner ce « miracle tunisien » !!!!C’est un grand vide sidéral qui pompe l’oxygène de tout un pays , et lui donne des cauchemars suicidaires. En tous les cas, il est clair qu’une partie des rouages est visible ,dans la façon de gérer et d’appauvrir sur tous les plans la grande majorité des tunisiens ,dans cette sociétés tunisienne dites émergeante.Les failles sont énormes dans le système , l’opposition pour une fois unie les a drôlement accentuées pendant le SMSI, s’arrêter en si bon chemin , c’est donner du caviar pour les porcs. La démocratie des partis , la presque , qui semble exister aujourd’hui au sein des courants qui forment le bloc démocratique , doit absolument aujourd’hui, pour avoir une grande chance de nous débarrasser de ben Ali, devenir la Démocratie du public tunisien.Exit cette démocratie branlante des notables , celles plus ou moins versatiles des partis , notre fidélité et notre vision démocratique , du moins à cette étape, ne doit être fidèle qu’au peuple tunisien , avec la démocratie du public une volatilité nouvelle doit absolument apparaître pour pérenniser la crédibilité de la grève des huit , et donner une autre dimension au bloc démocratique unifié.

 

(Source : N° 45 de l’e-mag « El Khadra », mis en ligne le 26 novembre 2005)

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Mediterranean disillusions

 

 

Joseph Bahout (*)

In 1995, at the moment of its inception, the Euro-Mediterranean Partnership launched in Barcelona could undoubtedly be seen as an innovative breakthrough in the process of regionalization concerning Europe’s southern neighboring area. However, ten years later a critical eye has to acknowledge not only that the framework envisaged then has shown its endogenous limitations and insufficiencies, but that it has become seriously challenged by more aggressive, if not more attractive, models. Anniversaries are also a time for reassessment. The Barcelona ambition has to be recreated, not only if it is to live, but also because change in the south of the Mare nostrum has become a matter of life and death. Seen from the « southern » side of the Mediterranean, the European project was positively ambitious in its aims and scopes, but quite poorly backed by effective political will and by clear executive tools. This first pitfall has surely more to do with Europe itself. Today’s European Union, with its 25 member states, is crippled by bureaucratic weight that translates into diplomatic anemia. Due not only to its internal deliberation procedures, but also because it has to constantly arbitrate among priorities, Brussels’ foreign policy is for the time being doomed to remain that of the minimal consensus possible and of the lowest common denominator. At the structural level, in the course of its ongoing enlargement process, the European idea itself has increasingly lost its original substance, to a point where its mission probably must be formulated once again. This has an inevitable effect on the way Europe perceives the world–whether or not it sees it from a unique and harmonized eye–and on the way it assesses risks and threats as well as stakes. While strategic security and the need to benefit from transatlantic protection are at the top of the agenda of part of Europe, at another level Europe is more concerned with social security, or with the need to contain and control migration inflows. The divide ironically echoes US Defense Secretary Donald Rumsfeld’s characterization of « old » and « new » Europe, but it surely does have something to do with the conflicting approaches of European partners toward the war in Iraq. What largely made the Euro-Med project attractive was its articulation of three interrelated levels: a « hard power » political and security level that was supposed to establish a peaceful and stabilized zone; an economic device meant to lead to a free-trade zone of market economies; and a more « soft-power » level that aspired to bridge cultural divides. Assessed ten years later, the Barcelona tripod was far from mutually beneficial. If one may argue that the recurrent setbacks in the Arab-Israel conflict and in the peace process leading to its solution have seriously impeded the first and second levels, one has also to admit that the enormous amounts of financial support granted to « southern » economies have most often ended up fueling the chains of state-led and -protected corruption, and have cynically prolonged the lifeline of otherwise moribund regimes. Finding itself confined by the US as well as by local actors to the role of « payer not player » in the realm of peace designs, Europe also feels the limitations of its financial power when it comes to political demands, and will probably now have to rediscover the need and use of more balanced carrots and sticks. This is where Europe has to acknowledge another kind of limitation, one pertaining to its partners’ political culture: despite and behind the lip service paid to the necessity of boosting an active European diplomacy in order to counterbalance American unilateral policies, Middle Eastern political as well as economic elites are much more attracted–for reasons good or bad–to the lights of Washington, DC, than to the labyrinths of the Brussels bureaucracy. It would be interesting to reflect one day on the extent to which the conceivers of the Barcelona process took inspiration from another, brilliantly successful European venture, the Helsinki Accords. In a much more difficult international context constrained by the Cold War, and toward a much more rigidly structured regional entity, pro-Soviet Eastern Europe, a younger, more fragile, but also more daring European Union then understood the full range of potential benefits in leveraging economic cooperation in order to attain political flexibility. The idea of a « three basket » device was implemented in a way that led to one of the most crucial developments of the twentieth century. True, other factors helped in making the Helsinki strategy a winning one, not least of which was the close complicity between Europe and the United States and the spelling out of a clear and unashamed political and strategic goal. On the eve of Barcelona’s second decade, it has probably become urgent to revive the original boldness of the Barcelona spirit, that of promoting, nurturing, and defending a common space of shared and acceptable norms and values.- Published 24/11/2005 © bitterlemons-international.org

(*) Joseph Bahout is research associate at Institut d’Etudes Politiques de Paris, and was formerly assistant professor at Saint-Joseph University in Beirut.

(Source: “Bitterlemons International”, November 24, 2005 Edition 42 Volume 3)

URL: http://www.bitterlemons-international.org/inside.php?id=442

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