27 décembre 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4198 du 27.12.2011
archives : www.tunisnews.net

 


 

Liberté et Equité de Nabeul: Poursuite du calvaire des habitants de Nabeul après la révolution

Business News: Tunisie – Abdelfattah Mourou claque la porte et rejette le strapontin ministériel

WMC: Des experts émettent des doutes sur le programme économique du gouvernement Jebali

Kapitalis: Tunisie. Jebali entre en scène, les Tunisiens s’impatientent

Kapitalis: Tunisie. Tarak Dhiab dérape d’entrée

Investir en Tunisie: Elyes Fakhfakh est-il le ministre idéal ?

Espace Manager: Tunisie: un observateur à l’étranger critique l’ISIE… 2 mois après les élections

Le Magazine du manager: Les grèves et les sit-in plongent l’industrie tunisienne dans des abîmes

Tekiano: Le rappeur Karkadan clash Rached Ghannouchi

Espace Manager: Des bombes à retardement dissimulées dans le Budget 2012
 
 

 


Le bureau régional de l’Organisation Liberté et Equité de Nabeul
La ligue régionale de sauvegarde de la révolution de Nabeul
 
Nabeul, le 20 décembre 2011
Communiqué

Poursuite du calvaire des habitants de Nabeul après la révolution

 
Nous avons été contactés par la famille de Monsieur Mahrane Ben Abdelaziz Badri, qui nous a informés que leur fils Mahrane avait subi une agression extrêmement violente samedi 12 novembre 2011, perpétrée par le dénommé Nabil Rouiss, dit « Rambo », de la brigade judiciaire de Nabeul, au vu et au su de nombre d’habitants de la ville qui s’étaient rassemblés place de la révolution […] pour célébrer la victoire de leur équipe à la coupe du Continent.
 
Cet agent a commencé par frapper leur fils avec une matraque au niveau de sa jambe droite, lui occasionnant une double fracture qui lui a fait perdre conscience et tomber par terre, évanoui. En dépit de son état, il continué de lui asséner des coups de poings, lui laissant des contusions et des blessures sur tout le corps […] il ne s’est arrêté que lorsqu’il s’est rendu compte qu’il avait perdu conscience et qu’il ne pouvait se tenir debout. Il lui a alors appelé un véhicule de la protection civile et l’a fait transporter à l’hôpital Mohammed Tahar Maamouri où il a subi deux interventions chirurgicales.
 
La famille nous a informés aussi sur leur fils subissait depuis lors le harcèlement et les menaces pour qu’il ne porte pas plainte et l’agresseur lui a envoyé un de ses collègues qu’il ouvrirait une enquête pour accident de voiture, ce qui lui permettrait d’obtenir de l’argent couvrant les soins pour sa jambe, mais la famille a tenu à déposer une plainte auprès du Procureur de la République de Grombalia, […].
Le bureau régional de l’organisation Liberté et Equité :
 
[…]
 
Le bureau régional de l’Organisation Liberté et Equité de Nabeul
La ligue régionale de sauvegarde de la révolution de Nabeul
 
 
 
(Traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Tunisie – Abdelfattah Mourou claque la porte et rejette le strapontin ministériel

 
26/12/2011 10:20
 
Abdelfattah Mourou était l’invité de Wassim Ben Larbi sur Express FM lundi 26 décembre 2011 en début de matinée et a été interrogé à propos de son absence lorsque les membres du gouvernement ont prêté serment.
M. Mourousemblait déçu, voire très déçu par le comportement des dirigeants d’Ennahdha qui lui ont réservé un poste bien en deçà de ce qu’on lui a proposé auparavant et de ses attentes.
Il indique qu’on lui a proposé trois portefeuilles : la justice, les Affaires religieuses et les Affaires juridiques et qu’il a opté pour le poste qui lui permet de servir au mieux les intérêts du pays.
Au final, on ne lui a accordé qu’un poste administratif et non politique. « Ce qu’on m’a donné, c’est le poste d’un haut fonctionnaire avec rang de ministre, mais qui n’est pas un poste politique. Or je ne suis pas à la recherche d’un emploi pour qu’on me propose un poste administratif. Non, non et non, je rejette ce poste administratif », a déclaré M. Mourou.
 
A propos de sa présence jeudi dernier au siège de l’Assemblée constituante, Abdelfattah Mourou a indiqué : « Quand je me suis déplacé à l’Assemblée constituante, j’ai bien vérifié avant de descendre de la voiture que j’étais ministre et que je pouvais entrer à l’Assemblée en tant que tel. Surprise ensuite, je ne l’étais pas ! C’était une offense, je suis apparu comme un intrus ou quelqu’un qui fait l’aumône. Je ne me suis jamais senti autant offensé. Non pas parce que je n’étais pas nommé, mais parce que j’étais dans une place qui n’était pas la mienne. »
Abdelfattah Mourou est revenu sur son passé pour rappeler qu’il était un membre fondateur d’Ennahdha et un des premiers créateurs de la mouvance islamique tunisienne, avant même Rached Ghannouchi.
 
Wassim Ben Larbi lui a indiqué que c’est le CPR qui se serait opposé à sa présence au sein du gouvernement. En réponse, Abdelfattah Mourou a indiqué qu’il ignorait les tractations au sein de la Troïka, mais qu’il respectait ces décisions et invite Ennahdha à ne pas s’embarrasser avec lui pour lui trouver un poste allant à l’encontre de ses accords.
Constructif, comme à son habitude, M. Mourou garde la main tendue aux dirigeants d’Ennahdha pour servir, politiquement, le pays que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du parti. Il réitère, toutefois, son rejet de tout poste administratif tout en regrettant qu’il n’existe pas d’autre parti islamiste en Tunisie conforme à ses orientations et capable de contrer Ennahdha.
R.B.H.
 
(Source: “Business News” le 26 decembre 2011)
Lien: Tunisie – Abdelfattah Mourou claque la porte et rejette le strapontin ministériel

 

Des experts émettent des doutes sur le programme économique du gouvernement Jebali

 
«… Bonnes intentions de ses concepteurs… et manque d’objectifs quantitatifs clairs et de mécanismes efficaces pour leur réalisation». C’est avis des experts interrogés par la TAP à propos de l’annonce du programme dugouvernement Jebali.
 
Le nouveau Premier ministre estime que son gouvernement serait à même de créer, au cours de l’année 2012, pas moins de 20.000 postes d’emploi dans le secteur public comme «contribution de l’Etat à l’effort pour la promotion de l’emploi». Pour ce faire, il compterait sur «les opportunités d’emplois offertes dans les pays frères et voisins, notamment la Libye, les pays du Golfe et l’Europe». Démagogie ou naïveté? Peut-être les deux à la fois. Car, à l’analyse des relations entre les pays arabes, il ne faudrait pas se leurrer: la solidarité tant souhaitée entre eux n’a jamais fonctionné. Et le Printemps arabe, parti justement de la Tunisie, n’est pas vu de bon œil dans les autres pays, lesquels s’en méfient du reste. Alors M. Jebali, ayez les pieds sur terre, au risque de subir une très grande désillusion.
 
Ensuite, le programme de Jebali compte également faire bénéficier à 50.000 familles supplémentaires (ce qui porterait le nombre total de ces familles à 250.000) de la prime mensuelle de 70 dinars. Avec la situation économique actuelle du pays, on se demande d’où le chef du gouvernement va avoir cet argent.
 
C’est d’ailleurs la question de Mahmoud Ben Romdhane, enseignant de sciences économiques à l’Université de Tunis: «comment financer les nouvelles mesures économiques et sociale décidées par le nouveau gouvernement? Et quel est leur impact sur les grands équilibres financiers et économiques du pays?», écrit notre source. Dans cet ordre d’idées, M. Ben Romdhane estime qu’il y a des «limites tolérables du déficit du budget de l’Etat pour le gouvernement de Jebali et sur les méthodes de financement de ce déficit (endettement intérieur ou extérieur)».
 
Même critique à peine voilée de l’analyste financier, Moez Labidi, pour qui «ces mesures annoncées demeurent de simples promesses», d’autant plus qu’elles manquent de «visibilité concernant les méthodes et les mécanismes de financement». L’expert craint d’ailleurs une réaction négative de la part des milieux avisés de financement et d’affaires face à l’annonce de ces mesures.
 
Pour Moez Labidi, «l’actuelle phase transitoire nécessite la transmission de signaux clairs pour les investisseurs tunisiens et étrangers», car le grand défi consiste en «le rétablissement de la confiance des Tunisiens et des hommes d’affaires et l’amélioration du climat d’affaires en général».
 
Mais cet expert ne s’arrête pas au stade de la critique. En effet, tout en soulignant «l’impératif d’engager… des débats sur le budget de l’Etat et la loi des finances, pour garantir une meilleure visibilité», il invite le gouvernement à «créer de comités de réflexion regroupant des compétences indépendantes». Avec pour mission «d’identifier des solutions pratiques pour promouvoir l’emploi et le développement régional et de réformer les systèmes de l’éducation, de l’enseignement et de la formation».
 
La guerre contre la corruption suffira-t-elle?
 
Toujours selon un autre économiste cité par la TAP, le nouveau gouvernement n’a pas tellement de marge de manœuvre du gouvernement de Jebali est très limité, «puisque le budget de l’Etat pour l’année 2012, présenté par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, prévoit un déficit estimé à 6%, et ce sur la base d’un ensemble de scénarios difficiles à traduire dans les faits». Entre autres, il faudra réaliser un taux de croissance de 4,5% en 2012, prélever 4 jours des salaires et réajuster les prix des hydrocarbures.
 
Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. La solution qui consisterait à recourir au marché financier mondial et l’endettement à des coûts élevés englobe un risque énorme pour la Tunisie.
 
Ceci dit, ces scénarios ne semblent pas entamer le moral du nouveau chef du gouvernement tunisien qui croit comme fer que si l’on arrive à enrayer la corruption et à mettre en place une garantie de l’indépendance des institutions de contrôle financier, alors dans ces conditions son équipe pourra redresser la machine économique tunisienne…
 
Mais seulement voilà, il y a un “si“, et avec lui, tout peut arriver. Autant dire qu’on continuera à nager dans des eaux troubles.
 
Source: “WMC” Le 26-12-2011
Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-114205-tunisie-des-experts-emettent-des-doutes-sur-le-programme-economique-du-gouvernement-jebali
 

 

Tunisie. Jebali entre en scène, les Tunisiens s’impatientent

 
Les membres du nouveau gouvernement conduit par Hamadi Jebali devront prendre leurs fonctions lundi, 48 heures après avoir prêté serment devant le président de la république. Dans une conjoncture plutôt difficile…
 
Les nouveaux promis, des néophytes pour la plupart et sans expérience du travail gouvernemental, prennent leurs fonctions dans une conjoncture peu favorable. Ils sont attendus sur plusieurs dossiers urgents alors qu’ils ont besoin de se familiariser d’abord avec les rouages et les modes de fonctionnement d’une administration qui ne leur est pas forcément acquise. Malgré les grandes difficultés auxquelles il doit faire face, avec son gouvernement, Hamadi Jebali, chef du gouvernement, se montre confiant. «La première réunion du gouvernement aura lieu au début de la semaine prochaine afin d’entamer l’examen des questions urgentes économiques et sociales», a-t-il annoncé dans une déclaration à l’agence Tap, après avoir prêté serment, samedi au palais de Carthage, avec les autres membres du gouvernement devant le président de la République.
 
«Le peuple tunisien nous attend et il y a plusieurs dossiers prioritaires dont en premier lieu l’emploi des jeunes et le dossier des victimes sous le régime déchu et au cours de la révolution», a affirmé M. Jebali.
 
Il faut s’habituer aux critiques
 
Répondant à une question sur les critiques adressées à son gouvernement, M. Jebali a indiqué que «les critiques sont une donne normale dans un système démocratique et qu’il faut s’y habituer, ajoutant que l’opposition est une composante essentielle et qu’il ne peut y avoir de démocratie sans opposition».
 
«Sans les critiques il n’y a pas de travail sérieux», a-t-il ajouté, formant l’espoir que «l’opposition soit constructive et positive dans ces conditions difficiles que traverse le pays».
 
Les membres du nouveau gouvernement ont prêté serment, samedi, lors d’une cérémonie solennelle au palais de Carthage, devant le président de la République, Moncef Marzouki.
 
Le nouveau gouvernement composé de 41 membres avait obtenu, vendredi, la confiance de l’Assemblée nationale constituante avec une majorité de 154 voix sur les 217 que compte l’assemblée.
 
«Il est temps de se mettre au travail, vive la Tunisie, vive la révolution, vive l’Etat démocratique», a dit le chef de l’Etat dans une allocution devant les membres du gouvernement, au terme de la cérémonie.
 
Source: “Kapitalis” Le 25-12-2011
Lien: http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7503-tunisie-jebali-entre-en-scene-les-tunisiens-simpatientent.html
 

 

Elyes Fakhfakh est-il le ministre idéal ?

 
Le 24 décembre 2011, le Chef du gouvernement, Hammadi Jebeli, prêtait serment devant le président de la République, Moncef Marzouki. M. Jebeli s’engageait de lutter contre le chômage et de réaliser la décentralisation, la justice sociale, le rééquilibrage régional et le retour à la sécurité pour engendrer un climat propice à l’investissement.
 
La situation catastrophique du tourisme tunisien n’a pas été citée bien que Hamadi Jebali ait déclaré que le tourisme serait la priorité incontournable de son nouveau gouvernement et qu’il visait le nombre de 10 millions de touristes d’ici 2015. C’était au début du mois de décembre 2011, au Royal Thalassa à Monastir lors du Congrès AS Voyages, qui regroupait pas moins de 650 agents de voyages français.
Cependant, la nomination de M. Elyes Fakhfakh comme ministre du Tourisme a fait éclater la colère des professionnels du secteur. Selon eux, cette personne n’a rien à voir avec le tourisme. Notre tourisme a besoin de quelqu’un d’opérationnel immédiatement. Un technocrate ou un politique mettra plusieurs mois pour identifier les vrais problèmes du secteur et trouver les solutions appropriées. Or, nous sommes dans une situation d’urgence actuellement. Le secteur ne pourra pas survivre à une année 2012 s’annonçant encore difficile si le ministre ne prend pas de décisions urgentes et ciblées.
M. Fakhfakh considérera peut-être qu’il a reçu un portefeuille empoisonné quand on sait dans quel marasme se trouve le tourisme tunisien fin 2011 et sans aucune visibilité pour 2012.
Le secteur du tourisme est passé par la pire crise de son existence. Autant dire que 1,5 million d’emplois directs et indirects sont aujourd’hui menacés. Le rôle du nouveau ministre est de répondre aux aspirations des professionnels du secteur. En cette période de « vaches maigres » et pour remonter la pente, les professionnels du secteur veulent un ministre qui dispose de compétences techniques et qui est en mesure d’agir immédiatement.
A cet effet, M. Fakhfakh, nouveau patron du Tourisme, est-il le ministre idéal pour répondre aux exigences des agents de voyages et hôteliers ?
 
Source: “Investir en Tunisie” Le 26-12-2011
Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12668
 

 

Tunisie. Tarak Dhiab dérape d’entrée

 
Par Marouen El Mehdi
 
La nomination de Tarak Dhiab, l’ex-enfant terrible du football tunisien, continue de susciter les réactions les plus diverses et le débat ne concerne plus uniquement les députés de la Constituante…
 
Durant la séance réservée au débat sur le programme du nouveau gouvernement de Hammadi Jebali et la présentation des ministres, certaines voix se sont élevées contre la présence de Tarak Dhiab au sein du gouvernement.
 
Les représentants des partis d’opposition n’ont pas été avares en critiques et Mme Selma Baccar, du Pôle démocratique moderniste (Pdm), est même allée très loin en dévoilant le véritable niveau d’instruction de Tarak et son manque d’expérience dans le domaine politique. Elle a ajouté que l’ancien joueur sang et or s’est déclaré «nahdhaoui et fier de l’être» et c’est ce qui explique le choix de ce parti qui compte sur une star de football pour diriger un ministère de grande envergure.
 
La troïka : Ennahdha, Al-Jazira et l’Etat du Qatar
 
La compétence de Tarak Dhiab a été mise en doute par la majorité des opposants qui en ont profité pour attaquer les choix d’Ennahdha. Un député a même lancé que le parti au pouvoir a beaucoup plus misé sur la popularité de ce sportif et de son club d’origine qui compte des millions de supporters.
 
D’ailleurs, Tarak Dhiab a senti le coup et il n’était pas présent lors de cette séance, même s’il a évoqué une réunion avec la direction de la société Promosport pour justifier ce faux bond.
 
Parlant de sa nomination, Tarak veut faire comprendre qu’il en est lui-même surpris : «J’ai eu l’occasion d’en discuter avec un haut responsable d’Ennahdha et je lui ai conseillé de ne pas nommer une femme à ce poste, du moins actuellement car cette tâche exige de la force et de la ténacité. Je lui ai même proposé des noms, mais au bout de quelques jours, il m’a fait savoir que M. Jebali comptait sur moi pour diriger ce ministère. J’y ai bien réfléchi avant de donner mon accord et d’accepter de relever ce défi. Il est vrai que mon contrat de consultant avec Al-Jazira est fort attrayant avec ses grands avantages matériels (près de 30.000 dollars par mois), mais je n’ai pensé qu’à une seule chose : servir mon pays au cours de ce mandat qui exige une mobilisation totale de la part de tous les Tunisiens et qui ne durera qu’un an ou un an et demi». Tarak déclare n’avoir connu et rencontré les hauts responsables d’Ennahdha que pendant les jours qui ont précédé sa nomination, mais selon des sources bien informées, d’autres rencontres ont eu lieu bien avant et on laisse même penser qu’Al-Jazira y est pour quelque chose, pour ne pas parler de l’Etat du Qatar.
 
Mme Chiboub et les victimes de la révolution !
 
Tarak Dhiab est un habitué des interviews et des débats télévisés, mais il ne semble pas afficher, ces derniers jours, la même assurance loin des terrains de football et des plateaux d’analyse des matches de football.
 
Invité à une émission spéciale sur la chaîne privée Hannibal TV, il n’a pas trop tenu la route et il a fini par déraper à plusieurs reprises, ce qui donne raison à ses détracteurs qui sont convaincus que le morceau, celui d’un ministère qui concerne des millions de jeunes et de sportifs tunisiens, est trop grand pour quelqu’un qui fait, là, ses premiers pas dans le monde politique.
 
Appelé à répondre sur ses relations avec Slim Chiboub, l’ex-président de l’Espérance de Tunis et gendre de Ben Ali, il a semblé vouloir le protéger ou, du moins, donner une autre image, moins cruelle d’un homme qui a longuement fait partie de cette bande de profiteurs de l’ancien régime, capables de faire régner leur loi et de faire très mal à tous ceux qui essayaient de se mettre en travers de leur chemin. Le comble, au regard de certains, c’est qu’il a pris la défense de l’épouse de Slim Chiboub, qui n’est autre que la fille du président déchu, allant jusqu’à parler d’injustice concernant l’interdiction de voyage qu’on lui impose : «Sa situation est difficile et elle fait de la peine. Je ne pense pas qu’elle fut mêlée à toutes les affaires qui concernent les familles Ben Ali et Trabelsi. Je la connais bien et je regrette qu’on l’empêche d’aller voir son mari. J’aimerais bien l’aider à le faire, étant convaincu qu’elle est innocente».
 
Le nouveau ministre du Sport et de la Jeunesse est sans doute sincère. Ses sentiments à l’égard de Mme Chiboub l’honorent. On peut comprendre aussi qu’il ait de la compassion pour une femme qui n’a jamais fait de vagues et qui paye aujourd’hui pour les abus de son père et de son mari. Mais M. Dhiab n’est plus simplement aujourd’hui une star de football. Il est membre d’un gouvernement de transition. A-t-il franchi le rubican en défendant, avec une émotion frappante et des yeux mouillés, la fille d’un tyran honni par tous les Tunisiens, alors que des milliers de ses victimes attendent encore que l’Etat décide de leur tendre la main ?
 
Politiquement, ce fut, là, de la part de Tarak Dhiab, un dérapage que peu de gens vont tolérer et qui risque de faire pencher la balance du côté des opposants à sa nomination. De même, on suivra avec curiosité la réaction des responsables d’Ennahdha qui, a priori, ne devraient pas être tous d’accord avec la vision de Dhiab. A moins que ce dernier soit mieux informé que nous…
 
Le parcours de Tarak
 
Né en 1954 à l’Ariana, Tarak Dhiab a débuté sa carrière de footballeur à l’A.S.Ariana avant d’atterrir, alors qu’il jouait avec les cadets, à l’Espérance de Tunis. Le football l’a empêché d’aller loin dans ses études et il a mis fin à sa scolarité alors qu’il était au lycée de Bab El Khadhra. S’en suivait alors une prestigieuse carrière de footballeur, aussi bien à l’Espérance qu’en Arabie Saoudite.
 
On peut résumer cette carrière comme suit :
 
– 6 titres de champion de Tunisie avec l’Espérance sportive de Tunis ;
 
– 2 coupes de Tunisie avec l’Espérance ;
 
– 107 matches disputés avec la sélection tunisienne, dont ceux joués au Mondial 1978 en Argentine ;
 
– seul Tunisien à avoir gagné le Ballon d’Or du meilleur joueur africain de l’année ;
 
– Elu meilleur footballeur tunisien du siècle passé ;
 
– A joué avec Al Ahly de Djeddah ;
 
– A été président de son club d’origine, l’A.S.Ariana ;
 
– A occupé le poste de directeur sportif à l’Espérance.
 
Il était, jusqu’à sa récente nomination, au poste de ministre du Sport, consultant sur la chaine sportive d’Al-Jazira. Son franc-parler lui a souvent valu des embrouilles avec l’ancien régime.
 
Source: “Kapitalis” Le 26-12-2011
Lien: http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7507-tunisie-tarak-dhiab-derape-dentree.html

 
 

Tunisie: un observateur à l’étranger critique l’ISIE… 2 mois après les élections

 
En dépit des efforts fournis par les membres de L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) dans le but de faire réussir les premières élections libres et transparentes en Tunisie, cette instance a été beaucoup critiquée et continue à l’être.
 
Il se trouve que certains observateurs des élections à l’étranger continuent à critiquer l’ISIE non pas à cause des dysfonctionnements qui se sont produits lors des élections mais plutôt pour les indemnités (per diem) promis et non encore parvenus.
 
Mehdi Dridi, observateur des élections au bureau d’Amman (Jordanie), membre INDEPENDANT de l’ISIE, s’indigne et donne sa version quant aux raisons invoqués par l’ISIE quant aux retards de virement :
 
« Deux mois après les élections, c’est malheureux de se trouver dans une situation ou seuls les cris servent à alerter…
J’ai été observateur des élections au bureau d’Amman (Jordanie), membre INDEPENDANT de l’ISIE. Ce n’est vous dire la fierté de pouvoir participer, modestement, à ce rendez-vous historique…Les premières élections démocratiques du pays.
 
J’écris aujourd’hui pour vous faire part d’un problème qui se rapporte à la gestion financière de l’ISIE. En effet, chaque membre (5 au total) du bureau d’Amman, qui est sous la « tutelle » de l’IRIE-Abu Dhabi, a appris, à la fin du processus électoral, qu’une somme de 150 dollars per diem lui sera attribué pour ses responsabilités. 2 mois après les élections, nous attendons toujours cet argent. Ce qui est d’autant plus surprenant est la réponse de l’ISIE à la question « Où est l’argent ? »
 
Je vous cite les différentes explications données par le bureau régional d’Abu Dhabi: 1) Le problème vient du ministère des affaires étrangères qui ne contacte pas les ambassades concernées pour le virement ! 2) Nous attendons l’accord de la constituante et du nouveau gouvernement ! 3)Pas de réponse…les mails des responsables régionaux ont été désactivés !
 
Voici mon explication, preuves à l’appui:
 
1) L’ISIE, comme son nom l’indique, est une entité INDEPENDANTE. De plus le responsable des élections à l’étranger a clairement affirmé dans une conférence de presse que les ambassades et les corps consulaires sont inutiles pour ces élections. FAUX, étant donné que les ambassades, du moins à AMMAN nous ont évité un cauchemar électoral du au manque d’organisation et à la mauvaise logistique (exemple: les documents censés être destinés à Amman ont été envoyés au sultanat d’Oman 24h avant la tenue des élections, raison: « erreur »). Deux: Pourquoi faire un virement à l’ambassade, si celle-ci est inutile, alors que l’IRIE a demandé à chaque membre son RIB? Faute de réponses, nous en venons à l’analyse de la deuxième explication donnée par Abu Dhabi.
 
2) La question que je me pose ici est la suivante: Comment le financement d’élections entreprises par le gouvernement BCE peut-il être approuvé par le gouvernement d’après ? Supposons que mon analyse soit fausse, comment alors, après la création d’une ISIE permanente il y a environ 2 semaines, la question « Où est l’argent ? » reste-t-elle sans réponse ? A moins que les responsables au sein de l’instance aient oublié de la soulever…
 
3) Enfin, pourquoi les mails des contacts et responsables à Abu Dhabi ont-ils disparu ? Je vous laisse cogiter.
 
L’affaire n’est pas négligeable, étant donné que nous sommes surement dans le même cas que des dizaines d’autres bureaux électoraux…Je vous laisse donc compter. L’affaire, quant à elle, n’est en rien liée à l’argent mais au manque d’honnêteté. C’est pour cela que j’ai jugé nécessaire d’en informer le public. Il est malheureux, et surtout décevant d’arriver là, sachant que les observateurs ont donné de leur temps et ont été sincères dans leur tâche. »
 
Source: “Espace Manager” Le 26-12-2011
 

 

Les grèves et les sit-in plongent l’industrie tunisienne dans des abîmes

 
Les derniers chiffres publiés par l’INS (Institut National de la Statistique) montrent que les nombreuses grèves, souvent injustifiées, ainsi que les demandes sociales renforcées par la révolution ont fait chuter l’indice de productivité de la Tunisie à un niveau jamais atteint auparavant.
 
L’UTICA (Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) a recensé 360 grèves illégales et sans préavis sur les dix premiers mois de 2011 contre 240 en 2010. Et comme une relation de cause à effet, l’indicateur de productivité dans le secteur des mines a accusé, durant les neuf premiers mois de l’année en cours, une baisse, passant de 94.1 à 39.2 points durant la même période en 2010, tandis que le secteur de l’énergie est passé de 127.8 à 120.6 points. Alors qu’il était de 8.1% les trois premiers trimestres de l’année précédente, l’indice de la production industrielle globale est en baisse de 2.5% cette année et l’indicateur global a également régressé (de 132.7 à 129.4 points).
De nombreuses grandes entreprises et établissements publics comme par exemple les sociétés du ciment de Gabès et d’Enfidha ainsi que bon nombre d’unités de production ont été soit fortement perturbées dans leurs activités, soit contraints à la fermeture définitive.
Le dialogue et la paix sociale dans les entreprises deviennent une question de première importance à laquelle le nouveau gouvernement doit impérativement trouver une réponse sous peine d’affecter encore plus les investissements dans le pays. Selon la commission sociale de l’UTICA, 120 sociétés étrangères, d’une capacité d’emploi de 40 000 ouvriers, ont déjà définitivement mis la clé sous la porte.
 
Source: “Le Magazine du manager” Le 26-12-2011
Lien: http://www.lemagazinedumanager.com/actualites/2749-les-greves-et-les-sit-in-plongent-lindustrie-tunisienne-dans-des-abimes.html
 

 

Le rappeur Karkadan clash Rached Ghannouchi

 
Sur un beat très dance-floor, Karkadan signe un nouveau morceau où il clash Rached Ghannouchi. Le rappeur y laisse éclater sa rage contre le leader du parti islamiste d’Ennahdha. Paroles trash, musique entrainante, l’autorisation parentale est exigée aux mineurs. Âmes sensibles s’abstenir.
 
Karkadan est de retour avec un nouveau morceau produit par Yung-Lee Da Finest. Le rappeur tunisien résident en Italie fait, encore une fois, parler de lui sur les réseaux sociaux. «Z** Om Ak Nhar» sa nouvelle bombe scandée sur de la musique electro agite la polémique sur Facebook. Tantôt ardemment critiqué, tantôt partagé avec un grand «loool», le nouveau son noisy de Karakdan est sorti le 20 décembre sur Youtube. Et pour cause, le rappeur s’attaque frontalement à Rached Ghannouchi, président du Mouvement Ennahdha. Dans un vocabulaire trop trash, le rhino du rap tunisien se lamente, avec haine, sur le jour où le leader islamiste a mis les pieds dans l’aéroport de Tunis. Rappelons que ce dernier est rentré en Tunisie, le 30 janvier 2011, après avoir passé environ 20 ans d’exil à Londres.
 
Dans les lyrics de «Z** Om Ak Nhar», Karkadan affirme que Ghannouchi a «divisé les Tunisiens entre musulmans et mécréants». Il est clairement insultant envers le guide historique d’Ennahdha et son clan politique parce qu’«ils veulent nous indiquer notre religion et nos origines». Le rappeur clash Ghannouchi le traitant de «marchand de religion» et d’«un menteur léchant les bottes des traîtres». Pour Karkadan, Ghannouchi a entubé beaucoup de Tunisiens en profitant de leur sensibilité aux questions religieuses. Il part jusqu’à défier Ghannouchi de trouver des solutions pour les plus démunis. Le rappeur, originaire de la Cité Tayaran, fait même dans la satire en demandant au leader politique comment compte-t-il récupérer l’argent dépensé aux campagnes publicitaires.
 
Sur une musique très dance-floor, Karkadan exprime son regret d’avoir trempé son dans l’encre [pour voter, NDLR]. Il laisse éclater sa rage contre les partis politiques et critique le côté têtu de certains Tunisiens et leur amnésie. Pour lui, le regain de religiosité est un phénomène de mode. Karkadan revendique, à sa façon, la diversité tunisienne. Bouclant son morceau, le rappeur, tant controversé, s’adresse à Moncef Marzouki, président de la république par intérim en chantonnant à la manière des supporters de foot que la zetla et l’alcool sont de ses droits.
 
«Z** Om Ak Nhar» est un remake d’un morceau éponyme de Karkadan sorti en 2010. A l’époque, il se lamentait, dans le refrain, sur le jour où la police a fait une descente chez lui pour l’arrêter. A rappeler, le rappeur a l’habitude de se prononcer sur la situation politique en Tunisie. En 2008, il a sorti « Notolob Edhrab » en featuring avec Amir. Il s’agit extrait de sa mixtape « Tunzi fi Shlekka » distribué en Italie. Produit par Deleterio, le morceau est un appel à une grève afin de protester contre la dictature de Ben Ali.
 
Source: ”Tekiano” Le 26-12-2011
Lien: http://www.tekiano.com/component/content/article/21-n-c/4609-tunisie-le-rappeur-karkadan-clash-rached-ghannouchi.html

Des bombes à retardement dissimulées dans le Budget 2012

 
D’habitude, à partir du 1er décembre de chaque année, nous avons l’habitude de savourer diverses analyses sur le projet de loi de finances de l’année suivante, généralement émises par des Universitaires et des Experts comptables, indique Mme Karima Basti, membre du Comité de Réflexion sur l’Economie Tunisienne (CRET) qui ajoute que « à part lecommuniqué du CRET datant du 26 novembre, nous sommes restés sur notre faim. »
 
Et Mme Karima Basti, de continuer sur sa lancée pour établir un examen rapide du BUDGET de l’ÉTAT 2012 qui, selon elle, révèle que la marge de manœuvre du gouvernement de Jebali est minuscule, puisque le budget de l’Etat pour l’année 2012, présenté par le gouvernement de M. Béji Caid Essebsi (BCE), prévoit un déficit estimé à 6%, et ce, sur la base d’un ensemble de scénarios difficiles à traduire dans les faits:
 
1) la réalisation d’un taux de croissance de 4,5% au cours de 2012, alors que l’UE (notre principal débouché) est en décadence économique et en marasme social;
 
2) le prélèvement de 4 jours des salaires (150 Mio dinars);
 
3) le réajustement des prix des hydrocarbures (680 Mio dinars);
 
4) le gel des salaires des fonctionnaires (mais un gonflement de la masse salariale de 16%;
 
5) la vente d’actifs Ben Ali pour 400 Mio dinars (sans que leur situation foncière soit régularisée, voilà déjà 11 mois);
 
6) augmentation considérable de l’IR (+16%), particulièrement sur les salaires grâce au ligotage des fonctionnaires par le mécanisme de la retenue à la source
 
7) omission d’investissements urgents dans le cadre des réponses requises aux objectifs de la révolution (santé publique régionale, enseignement supérieur, ZI régionales, routes et pistes agricoles, ….)
 
8) inflation = 3,6%, ce qui me parait absurde au vu des dérapages observés dans presque tous les produits de la ménagère.
 
Bref, beaucoup de bombes à retardement ont été dissimulées dans le Budget de l’Etat qui sera proposé à l’assemblée constituante, conclut Mme Basti.
http://www.jawharafm.net/news/13467-les-economistes-tunisiens–le-programme-de-jebali-comporte-des-lacunes-tres-inquietantes.html
 
Coté Ressources Publiques, l’experte fait les remarques suivantes: « j’ai vu que les douanes ne nous rapporteront que 2,5% du budget (23 Milliards dinars), soit 580 Millions de Dinars, alors que les Impôts/salaires = 14% et les Impôts sur les sociétés rapportent 12%, mais les professionnels forfaitaires ne contribueront qu’à 1%, ce qui est scandaleux. Le potentiel est là.
 
En outre, la TVA continue à ne pas couvrir certains secteurs (intérêts bancaires, produits d’assurance, loyer de particulier, formation TIC, …..). Et voilà un 2ème potentiel. »
 
Enfin Pour ce qui est du fonds Zakat prôné par le Mouvement Ennahdha, Mme Basti déplore le fait que « plusieurs tunisiens balancent leur « flous » dans les mosquées ou au profit de faux-mendiants, alors que d’autres priorités sont évidentes: malades, handicapés, miséreux, SDF, …. Ce fonds servira à optimiser l’utilisation de cet « argent sacré » et à contribuer dans l’allègement du fardeau de la rubrique (Intervention publique = 1.118 Mio). »
 
Source: “Espace Manager” Le 26-12-2011
Lien: http://www.espacemanager.com/finance/tunisie-des-bombes-a-retardement-dissimulees-dans-le-budget-2012.html_

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