27 avril 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2165 du 26.04.2006

 archives : www.tunisnews.net


L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie: Declaration fondatrice Néjib Hosni: Le MP3 des jeunes du Kef AP: Report au 17 mai du procès du complice présumé dans l’attentat de Djerba AFP: Attentat de Djerba: ouverture du procès du complice présumé du kamikaze AFP: L’immigration étrangère en France augmente, selon un rapport officiel AFP: Accord de l’UE pour la hausse du prix du visa Schengen de 35 à 60 euros Sadri Khiari: Salut à l’ami sans complaisance – Réponse à Moncef Marzouki

Tahar Ben Hassine: Solidarité avec Mme Hchicha, mais il y a des limites à tout   Le Quotidien: Mme Aziza Htira, présidente de l’UNFT :«La violence conjugale, le harcèlement sexuel et l’inceste… parlons-en»…

 

L’Alliance Maghrébine  

pour

 la Démocratie 

(AMD)

  

 (Association de droit français dans le cadre de la loi de 1901, Récépissé de la Préfecture de Police de Paris N°173890 P)

 

DECLARATION FONDATRICE

 

 

Le Maghreb présente de fortes homogénéités qui le prédisposent à devenir un ensemble régional complémentaire, cohérent, autosuffisant, dynamique et prospère. Il se caractérise sur le plan ethnique par une cohabitation qui a été dans l’histoire contemporaine rarement conflictuelle entre les amazighs – ses premiers habitants – et les Maghrébins de langue arabe. Sur le plan religieux, il se caractérise par une homogénéité rare : la quasi totalité de ses habitants sont musulmans sunnites malékites. Il est une raison à ces homogénéités : le Maghreb est un espace géo historique qui a été façonné par une même stratification culturelle pour avoir absorbé les mêmes civilisations qui l’ont fécondée au cours des siècles. De cette osmose pluriculturelle les Maghrébins ont pu développer une présence rayonnante à travers les siècles autour du bassin méditerranéen et dont l’apogée aura été la brillante civilisation andalouse. Sur le plan politique, son histoire, pour tumultueuse qu’elle fut, n’en a pas moins été marquée par d’importantes phases unitaires comme au douzième siècle, sous le règne des Almohades, et au Seizième siècle, sous le règne Hafside. Ces homogénéités s’expriment de nos jours par d’incontestables et saisissantes affinités artistiques, culinaires et sociales.

Certes et au gré des variations du mouvement de l’histoire méditerranéenne, des identités assez différenciées ont fini par se cristalliser dans l’espace nord africain. L’Algérie, le Maroc, La Mauritanie, la Libye et la Tunisie sont des aboutissements de processus historiques spécifiques. Et le choix, au sortir du colonialisme, du régime de la monarchie constitutionnelle au Maroc, de celui de la république populaire en Algérie, de celui de la république civile en Tunisie et de celui de la monarchie traditionnelle en Libye n’est que l’expression institutionnelle de ces particularismes. Néanmoins, rien n’oppose les cinq pays du Maghreb ou les sépare quant à l’essentiel. A l’instar de la Grande Bretagne, autant il est vrai de reconnaître l’identité anglaise, écossaise, irlandaise et galloise, autant il est tout à fait juste d’affirmer l’existence d’une identité britannique qui les unit sans les défaire. Cette même bivalence identitaire peut parfaitement s’accorder aux pays du Maghreb. Ainsi, la démarche que les nations européennes ont adoptée pour construire leur intégration, en additionnant leurs potentiels sans désagréger leur identité, peut être un exemple à suivre.

 

D’une manière plus principielle, les fondateurs de « l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie » (AMD) n’ont aucun à priori culturel, idéologique ou religieux vis-à-vis de l’Occident, et cela va de soi. Pour des raisons historiques et géographiques d’abord : les apports culturels venus de l’Occident et assimilés par les Maghrébins sont autant profonds que ceux venus de l’Orient. L’identité maghrébine actuelle peut s’analyser comme une résultante de l’ensemble de ces apports : amazigh, méditerranéen et arabo-islamique.

Les fondateurs de « l’Alliance » pensent que le Maghreb achèvera la construction de son identité quand il aura fondu les valeurs positives de sa multi appartenance (méditerranéenne, occidentale, orientale et africaine) en une unité pluriculturelle qui bénéficie d’autant plus de chance de complétude qu’elle repose sur le socle extrêmement solide de l’homogénéité religieuse. Pour des raisons idéologiques ensuite : à partir du moment où l’archétype occidental de la démocratie constitue la référence en matière de l’organisation de l’Etat et de la Cité, il est nécessaire, voire vital, d’établir avec l’Occident une relation d’interactivité qui n’annule ni ne menace la dimension islamique mais, au contraire l’enrichit. Des concepts fondateurs du système démocratique occidental comme « l’Etat de droit », « l’alternance », « la prééminence de l’institution » et « les droits de l’homme » seront ainsi introduits dans la texture référentielle du Maghrébin et l’inscriront progressivement dans l’universel.


 

Malgré ces atouts considérables, et à l’heure des regroupements régionaux en Europe, en Amérique et en Asie, le Maghreb reste au point zéro de son intégration. Ce constat s’impose de lui-même et il est accablant : une analyse rapide des réalités  économiques et sociales du Maghreb dans son ensemble fait apparaître, à l’état potentiel, une puissance économique d’autant plus fiable qu’elle est soutenue par un marché intérieur dépassant celui d’autres puissances telles la France ou l’Italie. Soit près de 90 millions d’habitants. Mais les inerties dues aux ambitions étriquées et à une conception désormais dépassée du nationalisme – qui ont donné naissance à des problèmes aussi anachroniques que celui du « Sahara Occidental » – ont tragiquement plombé ne serait-ce que la simple libre circulation des biens et des personnes. Alors que L’UMA, structure créée en février 1989 par les dirigeants maghrébins, pour impulser l’intégration maghrébine, n’a même pas été capable d’organiser depuis des années un seul sommet maghrébin !

 

Pourtant l’aspiration à l’unité, héritage et promesse de l’histoire, a souvent motivé les peuples maghrébins comme peuvent l’attester les élans de solidarité, profonde et agissante, qui les ont unis durant leurs luttes contre les occupations étrangères – une aspiration dont la plus forte expression reste l’historique appel de Tanger d’Avril 1958, dans lequel les dirigeants historiques des trois pays centraux exprimaient « l’unanime volonté des peuples maghrébins à unir leur destin » (Lire en annexe un extrait du texte de cet appel ainsi que la liste de ses signataires).

 

 

L’idée et l’ambition

 

L’idée initiale qui a mobilisé les fondateurs de « L’Alliance Maghrébine Pour la Démocratie » est de contribuer à la maturation rapide d’une conscience maghrébine transcendant les particularismes. Un challenge dont ils savent – du reste – parfaitement qu’il est tributaire d’une condition sine qua non : l’établissement de régimes authentiquement démocratiques de telle sorte que les peuples maghrébins puissent accéder à la souveraineté de la décision qui leur appartient de droit et puissent participer à la construction d’un ensemble dont va dépendre – et dont dépend déjà – leur avenir. La conscience maghrébine, en d’autres termes, ne peut être que la sœur de la démocratie maghrébine. Aussi et comme l’explicite clairement la dénomination de l’association, les fondateurs de « L’alliance Maghrébine Pour la Démocratie » entendent participer au développement d’une conscience maghrébine à travers le corrélat qui lui est synchronique : La promotion de la démocratie.

 

Pour traduire dans les faits l’ensemble de ces principes, les fondateurs de l’AMD ont choisi de construire leur association sur un primat simple dans son énoncé mais immense dans ses significations : le droit à la différence. L’AMD reconnaît au Maghrébin le droit d’avoir l’identité culturelle, la croyance spirituelle, la conviction idéologique et la préférence politique de son choix et sans aucune autre restriction que celle qu’impose la liberté d’autrui. Cette philosophie des droits du citoyen maghrébin induit tout naturellement l’inaliénable droit des femmes maghrébines à accéder à la plénitude entière et sans condition de la citoyenneté dans toutes ses dimensions : politique, sociale et culturelle. L’AMD militera avec force pour l’élimination de toutes les formes de ségrégation et de discrimination qui inhibent l’évolution de la femme maghrébine vers l’émancipation.

L’AMD luttera de même contre toute forme de racisme, de discrimination ethnique, religieuse ou autre et fera du respect des Droits de l’Homme, tel qu’universellement reconnus, son credo.

 

 

Toutefois la vocation de l’AMD ne sera pas politique dans la mesure où elle ne s’inscrit dans aucune compétition pour le pouvoir et ne présentera ni ne cautionnera aucune formation ou personnalité participant à cette compétition. Son essence sera en revanche naturellement politique du fait qu’elle se mêlera de près à la réalisation de l’aspiration des Maghrébins à une vie authentiquement démocratique.

 

Ainsi et autant que peuvent le lui permettre ses moyens d’action, l’AMD s’assigne la mission de combler le déficit actuel dans la culture démocratique maghrébine et de stopper la désertification du champ politique maghrébin en ensemençant un nouveau champ de pensée et de dialogue qui réhabiliterait le rôle de l’intellectuel et du politique maghrébins dans ce qu’ils ont de plus noble et de plus agissant pour le progrès et pour l’équilibre de la région.

 

Les principaux objectifs de l’AMD peuvent être condensés comme suit :

 

·         Promouvoir la démocratie et les droits de l’Homme dans les cinq pays ;

·         Œuvrer  pour l’union du Maghreb ;

·         Défendre le droit à la différence entre les diverses composantes culturelles et politiques de la région ;

·         Défendre les libertés d’expression, d’association et de culte ;

·         Défendre l’égalité des droits et des devoirs entre les deux sexes ;

·         Promouvoir l’Etat de droit et le principe inaltérable de l’alternance ;

·         Veiller à l’application du principe de la séparation des pouvoirs ;

·         Développer une réflexion approfondie sur les conditions de la transition démocratique au Maghreb.

 

 

Les moyens d’action

 

Tout en étant conscients des gigantesques moyens financiers que requiert un tel projet, ainsi que des épineuses entraves géopolitiques à sa réalisation, les membres fondateurs sont décidés à mettre ensemble tout leur potentiel relationnel et moral pour mettre en œuvre les moyens d’action suivants :

·         La création d’un site web qui aura la charge d’élaborer un hebdomadaire électronique d’information et de débats. Il s’intitulera « Le Maghrébin » Il traitera les faits d’actualité et débattra de thèmes majeurs qui traversent les sociétés maghrébines à la lumière des objectifs définis dans la présentation de ce projet. http://www.amd-maghreb.org (consultable à partir du 27 avril 2006)

·         La publication d’un périodique trimestriel qui compile les principales contributions au débat en les thématisant, ainsi que les actes de toutes les initiatives ou manifestations publiques que l’association aura à organiser.

·         L’organisation de rencontres, de séminaires ou de colloques à thèmes entre les Maghrébins et entre ceux-ci et les représentants des institutions académiques, politiques, médiatiques et non gouvernementale nationales ou internationales en rapport avec la mission et la vocation de l’alliance.

·         Faire acte de présence à travers les interventions de ses membres fondateurs dans les médias nationaux et internationaux pour faire connaître l’Alliance et concrétiser les objectifs de sa mission.

·         Mettre en place les conditions nécessaires à la création d’une chaîne de télévision satellitaire maghrébine.

 

Le financement de ces activités proviendrait d’une levée de fonds auprès de toutes les institutions, nationales ou internationales, dont les objectifs et les valeurs rejoignent ceux de l’Alliance. Les membres fondateurs mobiliseront à cet effet leurs réseaux pour une levée de fonds dont les origines et les volumes seront systématiquement rendus publics. Les subventions des Etats maghrébins, tant qu’ils ne s’engagent pas résolument dans l’édification de régimes authentiquement démocratiques, ne seront pas sollicitées.

 

 

Les fondateurs, leurs convictions et leurs profils.

 

Les appartenances idéologiques et politiques des membres fondateurs se devaient de conférer un substratum humain à ces ambitions. Ainsi, outre le fait que les membres fondateurs sont issus des cinq pays constitutifs du Maghreb, ils sont représentatifs de tous les courants politiques et idéologiques respectueux des droits de l’Homme sans exception.

 

Il s’agit de relever un défi et de réussir un challenge : démontrer par l’exemple, et au sein d’un espace associatif, que les Maghrébins savent s’accepter dans leurs différences, savent privilégier le pragmatique sur l’idéologique, savent donner la primauté au devenir sur « le revenir ». Mûrs en somme pour la démocratie. Tant il est vrai qu’avant de prétendre vouloir contribuer à la promotion de la culture démocratique dans l’espace maghrébin, les fondateurs sont d’abord appelés à la déployer parmi eux au sein de leur association.

Deux autres exigences primordiales ont été respectées dans la composition de l’équipe des fondateurs de l’AMD : le brassage générationnel et la représentativité nationale. Tous les courants de pensée, toutes les générations et toutes les nationalités maghrébines y sont représentés.

Par ailleurs, l’AMD accueillera avec joie :

·         Toute maghrébine et tout maghrébin qui aura servi dans son pays et au cours de sa carrière publique, universitaire, associative ou citoyenne, la cause de la démocratie à quelque sensibilité politique ou courant de pensée auxquelles ils appartiennent ;

·         Toutes celles et tous ceux qui ont foi en le Maghreb en tant que réalité historique inéluctable et en la démocratie comme système de coexistence et comme philosophie de vie ; 

·         Toutes celles et tous ceux qui admettent que chaque Maghrébin, quelles que soient ses convictions, a un droit inaliénable à l’expression ; qui croient en la puissante force de l’esprit, de la pensée et de l’argument et qui sont convaincus que l’exclusion, sous quelque forme qu’elle puisse être, conduit à la violence, à l’insécurité et à l’instabilité ;

·         Toutes celles et tous ceux qui admettent qu’il n’est de source de légitimité que celle qui émane de la volonté des peuples telle qu’elle peut s’exprimer par le canal d’institutions authentiquement représentatives – le peuple en tant que détenteur de l’autorité publique et souverain arbitre de la naturelle compétition entre les hommes et les courants de pensées.

 


 

Enfin, le choix de la journée du 27 avril pour dater la naissance officielle de l’AMD n’est pas fortuit. Car, quarante-huit ans plus tôt, jour pour jour, les dirigeants historiques des mouvements de libération nationale des trois pays centraux, réunis à Tanger, ont solennellement proclamé leur foi en l’unité du Maghreb et leur volonté de la réaliser. Si, pour les raisons déjà évoquées, ce qui a été réalisé dans ce sens depuis cet appel historique est minime, rien ne prouve pour autant que cet idéal maghrébin est condamné à l’échec. En choisissant la date du 27 avril pour annoncer la naissance de l’AMD, les fondateurs entendent prendre le relais des mains des signataires de l’appel de Tanger pour passer à une autre vitesse.  Avec toutes les forces vives maghrébines qui les ont précédées et celles qui les suivraient sur cette exaltante route. Il est hautement significatif dans ce sens qu’un des signataires de l’appel de Tanger, l’ancien ministre tunisien Tahar Belkhodja, soit membre fondateur de l’AMD. Ce qui est, en soi, l’expression d’une puissante vérité : la flamme maghrébine n’est pas morte.

Elle peut être ravivée.


 

 

LES MEMBRES FONDATEURS

(Par ordre alphabétique) 

  

Addad Hakim, Secrétaire Général du Rassemblement Action Jeunesse (Algérie)

Alaoui Ismail, Ancien ministre, Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme PPS (Maroc)

Allagui Mohammed Ibrahim, Secrétaire Général Adjoint de l’Union Arabe des Avocats (Libye)

Allam Lahlimi Ahmed, Ancien ministre du gouvernement Youssoufi (Maroc)

Amazirh Abdelhafid, Commissaire aux comptes, Président du Cabinet international Inter Control, militant USFP (Maroc)

Aoudjehane Kamel, Président de l’Union des Etudiants Algériens en France (Algérie)

Atigua Jemma, Avocat, Secrétaire Général de l’association Libyenne des droits de l’Homme (Libye)

Baba Mohammed, Représentant du Président de l’Union des Forces Populaires de Mauritanie (Mauritanie)

Bechir Salah, écrivain (Tunisie)

Bel Haj Hamida Bochra, Présidente d’Honneur de l’Association des Femmes Démocrates (Tunisie)

Belkhodja Tahar, Ancien ministre, Vice-président de l’Association du Souvenir de Bourguiba (Tunisie)

Ben Addi Hassan, Ecrivain, Directeur de « La Lettre de l’Essentiel » (Maroc)

Ben Ahmed Mustapha, Ancien membre du Bureau Exécutif de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens, militant des Droits de l’Homme (Tunisie)

Ben Allou Samira, Journaliste, militante des droits de l’homme (Algérie)

Ben Hassine Tahar, Directeur du Canal « HiwarTV » (Tunisie)

Benchemsi Ahmed Réda, Directeur de la publication et de la rédaction du magazine « Telquel » (Maroc)

Benchenouf Djamel, Président de l’Association des Journalistes Réfugiés en France (Algérie)

Benyoub Fouzia, militante associative et des Droits de l’homme (Maroc)

Boucetta Khalil, député, membre du Bureau Exécutif du Parti « Al Istiqlal » (Maroc)

Bouchiba Ahmed, Président de l’Association Algérienne des Jeunes Avocats et Président en exercice de l’Organisation Arabe des Jeunes Avocats (Algérie)

Bouchuiguir Slimane, Président de la Ligue Libyenne des Droits de l’Homme  (Libye)

Ben Ticha Noureddine, Président du Réseau Euro Méditerranéen-jeunes (Tunisie)

Bouderka M’barek, membre de la Commission administrative nationale de l’USFP, membre de l’Instance Equité et Réconciliation, membre de l’association Al Wasl (Maroc)

Boujabit Brahim, Président de la Jeunesse des Démocrates Marocains à l’étranger (Maroc)

Boukhari Karim, Journaliste, chef des actualités au magazine « Tel Quel » (Maroc)

Chaouch Adel, Député, membre du Bureau Politique du Parti « Ettajdid » (Tunisie)

Chentouf Souhail, Ingénieur en Télécommunications, Membre du Secrétariat Régional de l’USFP en France (Maroc)

Chouket Khaled, Président du Centre de la Consolidation de la Démocratie dans le Monde Arabe (Tunisie)

Chraïbi Asma, Chargée de la communication à la Fondation Arabe pour la Pensée Moderne, Trésorière d’Al Wasl et membre du secrétariat régional de l’USFP en France (Maroc)

Dahmana Abdelfattah, Ingénieur, membre de l’UJEM (Union des jeunes Euro-maghrébins) (Algérie)

Dahmani Abdelaziz, Journaliste – reporter (Tunisie)

Daouadi Zouheir, chef du service politique  à la chaine de TV 2M (Maroc)

Dellal Fethi Adel, Journaliste à Radio Orient (Algérie)

Derouiche Imen, Secrétaire Générale du Réseau Euro Méditerranéen –jeunes (Tunisie)

El Manouzi Salaheddine, Militant des Droits de l’Homme, vice-président de l’association Al Wasl, militant de l’USFP (Maroc)

Elaoued Lahsen, Chef de service au journal  « Assahifa » (Maroc)

Enneifer H’mida, Ecrivain, islamologue (Tunisie)

Essafi Abdelouahab, Militant de la Gauche au Maroc, Directeur de Programmes Développement des ressources humaines Québec (Maroc)

Filali Samad, Président de l’UJEM (Maroc)

Fraygui Abdallah, Dirigeant syndicaliste, militant des Droits de l’Homme (Maroc)

Guembij Abderraouf, Avocat,Vice président de l’organisation Arabe des jeunes Avocats (Libye)

Hadj Nasser Hassan, Militant historique de la gauche marocaine et militant des Droits de l’Homme (Maroc)

Hajjem Ibrahim, président de l’association nationale des familles des disparus et des prisonniers du Sahara occidental (Maroc)

Hamadache Tahar, Militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Hamili Leila, Doctorante en sciences sociales, membre du Bureau Exécutif de l’UJEM (Maroc)

Hammami Ayachi, Avocat, co-initiateur du mouvement du 18 octobre (Tunisie)

Hammouche Meziane, Militant associatif et syndicaliste (Algérie)

Hamrani Slimane, Economiste, militant des droits de l’homme ( Algérie)

Hani Abdelwahab, Journaliste, militant des Droits de l’Homme (Tunisie)

Hichour Rachida, Journaliste, militante des Droits de l’Homme (Algérie)

Homman Mokhtar, Cadre dirigeant du PPS, militant des Droits de l’Homme (Maroc)

Jamii Khaled, Co-fondateur du « Le Journal » (Maroc)

Jourchi Slahedine, Vice-président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (Tunisie)

Kabba Fatima, Journaliste, militante des Droits de l’Homme (Maroc)

Kaci Ahmed, Rédacteur en chef, militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Khouya Mhamed, Syndicaliste, membre de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (Maroc)

Lahlali Youssef, Journaliste, correspondant à Paris du quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki, Membre du Secrétariat Régional de l’USFP en France (Maroc)

Laribi Madjid, Journaliste, militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Laroussi Izana, Journaliste, militante Droits de l’Homme (Maroc)

Lemrini Mohamed, Membre du Bureau Politique de l’USFP (Maroc)

Leouifoudi Rabii, Secrétaire Général de l’UJEM (Maroc)

Lo Gourmo Abdel, Responsable des Relations Extérieures de l’Union des Forces Populaires (Mauritanie)

Maali Mohammed, Co-fondateur du Syndicat (libre) des journalistes tunisiens (Tunisie)

Malki M’hammmed, Directeur du Centre d’Etudes Constitutionnelles et Politiques (Maroc)

Mansouri Abdelilah, Ecrivain et militant des Droits de l’Homme (Maroc)

Matri Jalel, Coordinateur de l’Amicale des Tunisiens en Suisse (Tunisie)

Mezoughi Abdelaziz, Avocat, membre du Comité Directeur du Centre de l’Indépendance et de la Justice (Tunisie)

Monaïm Kellal, Secrétaire général de l’association Al Wasl, militant de l’USFP (Maroc)

Moubaraki mohammed, écrivain et homme politique (Maroc)

Naït Maouche Mouhoub, Figure historique de la résistance algérienne et militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Noumane Abdesslam, Juriste, militant syndicaliste, Président de l’association Al Wasl, militant de l’USFP (Maroc)

Ouabbas Mourad, Ecrivain et journaliste (Algérie)

Ouammou Abdellatif, Président d’une commission parlementaire, membre du Bureau Politique du PPS (Maroc)

Ould Ma‘Al Aïnan Chebih, Président du Front Populaire de Mauritanie (Mauritanie)

Ould Mohammed Jemal, Juriste, vice-président de l’UJEM (Mauritanie)

Ould Mouloud Mohammed, président de l’UFP (Union des Forces du Progrès) (Mauritanie)

Ould Mustapha Bedredine, Vice-Président de l’Union des Forces Populaires (Mauritanie)

Ould Yelli Omar, Secrétaire Général de l’Alliance Populaire de Mauritanie (Mauritanie)

Oumedah Ahcene, Syndicaliste et militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Oun Dhaw Mansouri, membre du conseil de l’ordre des avocats (Libye)

R’mili Boujemâa, Membre du Bureau Politique du Parti « Ettajdid » (Tunisie)

S’habou Omar, Directeur de l’hebdomadaire « le Maghreb » (Tunisie)

Saadi Souad, Présidente de l’Association Amal (Maroc)

Sahli Hela, Doctorante en sciences politiques, militante des Droits de l’Homme (Tunisie)

Sahraoui Abdelmajid, Secrétaire Général adjoint de l’Union Syndicale Maghrébine (Tunisie)

Sid Athmane Madjid,  Dirigeant syndicaliste (Algérie)

Sidhoum Salah, Médecin, militant des Droits de l’Homme (Algérie)

Sitail Samira, Directrice de l’information de la chaine 2M (Maroc)

Tabib Chawki, Président d’honneur de l’Union des Jeunes Avocats Arabes (Tunisie)

Taïbi Akim, Journaliste, militant des Droits de l’Homme (Algérie) Tazi Zineb, Journaliste (Maroc)

Tlili Mustapha, Ancien ambassadeur, conseiller de l’Union Syndicale Maghrébine (Tunisie)

Yahmed Hedi, Journaliste, militant associatif (Tunisie)

Zaghloul Saïd, Juriste, Membre du bureau de l’Association Al Wasl en France, militant USFP  (Maroc)

Zaïdi Omar, Animateur de la Gauche Socialiste Unifiée (GSU) (Maroc)

Zitouni Mohamed, Cadre dirigeant du Parti socialiste Unifié (Maroc)


 

 

Le Bureau Exécutif

Président : Omar S’habou

Vice-président pour l’Algérie : Ahmed Bouchiba

Vice-président pour la Libye : Mohammed Ibrahim Allagui

Vice-président pour le Maroc : Ouammou Abdellatif

Vice-président pour la Mauritanie : Jamel Ould Mohammed

Vice-président pour la Tunisie : Chawki Tabib

Secrétaire Général : Samad Filali

Trésorier : Ahmed Kaci

Mohammed Baba: Réforme des Institutions Maghrébines

Malek  Bouketouche : Education, Université et  Jeunesse

Khaled  Chouket : Relations Extérieures (Monde)

Asma Chraïbi : Arts et Culture

Imen  Derouiche: Déléguée Générale auprès des ONG  Nord-américaines

Abdelwahab  Hani : Communication

Mokhtar  Homman : Relations avec les institutions maghrébines et françaises

Madjid  Laribi : Rédacteur en chef du « Le Maghrébin », hebdomadaire on line       

Akim  Taïbi : Intégration Economique Maghrébine

Mohammed  Zitouni : Droits Humains


 

Conférence de Tanger Du 27 au 30 avril 1958

 

Résolution sur l’Unité du Maghreb Arabe

 

—La Conférence de Tanger consciente d’exprimer la volonté unanime des peuples du Maghreb arabe d’unir leur destin, convaincue que le moment est venu de concrétiser cette volonté d’union dans le cadre d’institutions communes afin de leur permettre d’assumer le rôle qui leur incombe dans le concert des nations,

 

—Décide d’œuvrer à la réalisation de cette union,

 

—Considère que la forme fédérale répond le mieux aux réalités des pays participants.

 

A cet effet, et dans une phase transitoire, la Conférence propose l’institution d’une Assemblée Consultative du Maghreb arabe issue des assemblées nationales locales de la Tunisie et du Maroc et du Conseil national de la révolution algérienne, cette Assemblée aura compétence pour étudier les questions d’intérêts communs et formuler des recommandations aux organes exécutifs locaux,

 

—Recommande des rencontres périodiques et chaque fois que les circonstances l’exigent, entre les dirigeants locaux des trois pays pour se consulter sur les problèmes du Maghreb.

 

La Conférence recommande aux gouvernements des pays du Maghreb arabe de ne pas engager séparément le destin de l’Afrique du Nord dans les domaines des relations extérieures et de la défense jusqu’à l’installation des institutions fédérales.

 


Résolution relative au Secrétariat Permanent

 

La Conférence décide de créer un Secrétariat Permanent pour assurer l’exécution de ses décisions.

 

Ce Secrétariat sera composé de six membres à raison de deux délégués pour chacun des mouvements participants, qui constituent deux bureaux siégeant respectivement à Rabat et à Tunis.

 

Le Secrétariat se réunira périodiquement dans l’une ou l’autre capitale. La première réunion se tiendra dans le courant du mois de Mai.

 

 

Les délégations

 

Pour l’Algérie: Ferhat Abbas, Abdelhamid Mehri, Ahmed Boumendjel et Abdelhafid Boussouf.

Pour le Maroc: Allal el Fassi, Ahmed Balafrej et Mehdi Ben Barka.

Pour la Tunisie: Bahi Ladgham, Taieb Mhiri, Ahmed Tlili, Allala Belhaouane , Abdelmagid Chaker et Tahar Belkhodja.

 

La délégation de l’Istiqlal est conduite par Ahmed Balafrej, celle du Néo-Destour par Bahi Ladgham, et celle du FLN par Ferhat Abbas.

 


Le MP3 des jeunes du Kef

Par Néjib Hosni

 

Dans la ville du Kef (Nord Ouest de la Tunisie), ville majoritairement peuplée par des mineurs de moins de 18 ans, un groupe de jeunes élèves s’échangeraient, paraît-il, sur Internet, Cd et MP3 une chanson Rap pleine de critiques, d’ironie et d’insultes à l’égard de la police pour son omniprésence, ses atteintes aux droits et libertés, ses agressions… sans aucune critique du pouvoir ou de ses détenteurs, ni même de Ben Ali ou de sa famille.

Mineurs qu’ils sont, tous ces jeunes ont pourtant été arrêtés…menottes à la main !

Les familles qui sont venues très nombreuses à la cour du Kef, ont été mises à la porte du Tribunal de première instance, non par la police mais par Faouzi Ben Amara, le procureur de « la République de la police » lui-même : « je n’ai pas un café ici, allez vous-en ! » et dire qu’elles venaient prendre un café à la santé de leurs enfants.

Il semblerait que les jeunes aient été traduits devant le juge d’instruction. Ceux de moins de 18 ans qui constitueraient parait-il la majorité du groupe, auraient été déférés devant le juge des enfants. Bien que l’on ignore encore leurs sort, ils auraient été remis à leurs parents.

Les majeurs [voir les détails en bas] ont été déférés devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance. Ils sont au nombre de quatre.

 L’un a écopé de quatre mois de prison ferme , les 3 autres de 3 mois. Ils sont actuellement incarcérés à la prison du Kef. Ils ont interjeté appel.

Aucun avocat n’a eu connaissance du dossier. La cour a siégé le vendredi avant dernier, alors que les journées d’audiences sont le mardi et le jeudi.

J’en appelle à tous pour soutenir ces jeunes. Ils comparaîtront en appel, en principe le mardi (prochain ou d’après). Sauf si vous les soutenez …le Kef serait toujours reconnaissant.

Alerte générale…MP3 au Kef.

Me Néjib Hosni

N.B : tout ce qui est souligné est à vérifier.

Note de la rédaction de Nawaat : Nous venons de recevoir ce fax manuscrit, lequel a été sans doute rédigé de toute urgence. Nous avons fait la retranscription tout en jugeant utile de faire quelques corrections mineures pour la clarté du texte.

Pour voir le fax original de Me Nejib Hosni cliquez ici (fichier PDF)

Précisions et rectifications en ce qui concerne les jeunes majeurs du Kef

  • En première instance, Abdelhamid Labidi a été condamné à quatre mois d’emprisonnement ferme avec exécution immédiate. Il est à la prison du Kef.

  • Mohammed Aïdi a été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme avec exécution immédiate. Il est à la prison du Kef.

  • Zyad Hannachi a été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme avec exécution immédiate. il est à la prison du Kef.

  • Mohammed Ouannafi a été condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis.

Néjib Hosni, mercredi 26 avril

(Source : Nawaat.org, le 26 avril 2006)

URL : www.nawaat.org


 

Slim Boukhdhir

Un Brave Journaliste à La Recherche D’un Appui International

charchabil 

 

Le journaliste tunisien Slim Boukhdhir entame aujourd’hui son 22 jour de grève de la faim pour dénoncer sa situation en tant que journaliste opprimé et interdit d’exercer son métier. Boukhdir qui a été renvoyé au début du mois d’avril de dar al anwar le journal ou il exerçait, souffre de problèmes rénaux qui ne cessent de s’accentuer.

 

Slim semble être déterminé à poursuivre sa grève de la faim malgré sa situation jugée préoccupante par les médecins. En Tunisie le journaliste d’alchourouk a reçu la sympathie et l’appui de plusieurs journalistes, mais aussi de la société civile tunisienne. La grève est bien suivie en Tunisie, mais à l’extérieur du pays, on est loin de la comparer à celle entamée il y a quelques années par le journaliste T. Ben Brik.

 

L’histoire proche du pays nous a montré que seule une pression extérieure peut faire face à l’entêtement de Ben Dhia et compagnies et peut faire reculer le pouvoir. Le rôle des comités de soutiens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays demeure plus que primordial et la médiatisation de la grève, pas seulement dans les pays arabes, mais aussi dans les journaux, revues, radios, et télévisions des pays occidentaux est plus que jamais une urgence.

 

Aujourd’hui c’est ce discours que Slim Boukhdhir veut entendre, il ne veut pas qu’on lui demande d’arrêter sa grève (pourtant il faut qu’il l’arrête), mais de continuer de le soutenir en parlant de sa grève. Le rôle de RSF s’avère important puisque cette organisation est influente et peut en quelques heures orienter les projecteurs vers la grève de Slim.

 

(Source : Forum « Taht Essour » de nawaat.org, le 26 avril 2006 à 10h02 PM)

 


 

Report au 17 mai du procès du complice présumé dans l’attentat de Djerba

 

Associated Press, le 27.04.2006 à 00h24

TUNIS (AP) — Le procès de Belgacem Nawar, l’unique inculpé dans l’attentat du 11 avril 2002 contre la synagogue de Djerba, île du sud tunisien, a été renvoyé au 17 mai prochain, a-t-on appris mercredi soir auprès de son avocat Me Samir Ben Amor.

 

Complice présumé dans cet attentat, l’accusé a comparu en état d’arrestation dans la journée devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis.

 

Peu après l’ouverture de l’audience, le tribunal a décidé le renvoi du procès à la demande de la défense.

 

Revendiquée par un dirigeant de l’organisation terroriste Al Qaïda d’Oussama Ben Laden, l’opération avait causé la mort de 21 personnes dont 14 Allemands, cinq Tunisiens et deux Français.

 

Arrêté dans les jours qui ont suivi l’attentat, Belgacem Nawar, 45 ans, est accusé d’avoir prêté assistance à son neveu, Nizar Nawar, le kamikaze mort carbonisé dans l’explosion du camion-citerne qui avait explosé devant la synagogue de la Ghriba, à Djerba. Soudeur de son état, il l’aurait aidé à installer la citerne sur le véhicule utilisé dans l’opération.

 

Les chefs d’inculpation retenus contre lui, notamment pour « participation à une organisation de malfaiteurs en vue de préparer et de commettre une agression et à la détention et à la fabrication

de matières explosives » lui font encourir la peine capitale.

 


Attentat de Djerba: ouverture du procès du complice présumé du kamikaze

 

AFP, le 26.04.2006 à 16h26

TUNIS, 26 avr 2006 (AFP) – Un complice présumé de l’auteur de  l’attentat contre la synagogue de l’île tunisienne de Djerba en 2002  a comparu mercredi devant la justice, pour la première fois depuis  son arrestation il y a quatre ans, a-t-on appris de source  judiciaire.

 

Belgacem Nawar, 43 ans, inculpé notamment de « complicité  d’assassinat avec préméditation » a été brièvement présenté devant la  4ème Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis.

 

Il avait été arrêté au lendemain de l’attentat suicide commis  par son neveu, Nizar Nawar, mort carbonisé dans le camion-citerne  qu’il avait fait exploser le 11 avril 2002 devant la synagogue de la  Ghriba, à Djerba. Vingt-et-une personnes avaient été tuées dans  l’attentat: quatorze touristes allemands, cinq Tunisiens et deux  Français.

 

Belgacem Nawar est accusé d’avoir aidé son neveu à installer une  citerne sur le camion utilisé dans l’attaque.

 

L’attentat avait été revendiqué par un membre du réseau  terroriste Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden dans une déclaration  diffusée le 23 juin 2002 à la télévision arabe Al-Jazira.

 

Aussitôt ouvert, le procès a été renvoyé au 17 mai à la demande  de la défense en accord avec l’accusation, a-t-on indiqué de même  source.

 

L’accusé, qui risque la peine capitale, doit aussi répondre de  « participation à une association de malfaiteurs (nldr: al-Qaïda) en  vue de préparer et de commettre une agression » et de « participation  à la détention et à la fabrication de matières explosives ».

 

 

L’instruction du dossier a duré près de quatre ans, et selon  l’un de ses avocats, Samir Ben Amor, le prévenu a observé une grève  de la faim ces derniers jours en prison pour exiger l’ouverture du  procès.

 

Belgacem Nawar est l’unique accusé dans cette affaire. D’autres  membres de sa famille résidant à Lyon (Centre-Est de la France) ont  été interrogés par la police française avant d’être relâchés.

L’Allemagne et la France ont collaboré à l’enquête sur cet  attentat.

 


 

L’immigration étrangère en France augmente, selon un rapport officiel

 

AFP, le 26.04.2006 à 16h35

PARIS, 26 avr 2006 (AFP) – L’immigration étrangère en France  augmente, les naturalisations y sont en hausse, mais le regroupement  familial, qui concerne pour 60% des Maghrébins est en baisse, selon  le rapport annuel de la direction de la population et des migrations  (DPM), portant sur 2004.

 

Selon ce rapport, rendu public mercredi, l’immigration à  caractère permanent a augmenté en 2004, avec 140.100 entrées  (135.100 en 2003).

 

Au total, la population active étrangère en 2004 – qui exclut  par définition les naturalisés – est de 1,5 million de personnes,  soit 5,5 % de la population active totale. Le taux de chômage y est  de 19 %.

Parmi les travailleurs étrangers, 22,8% sont Portugais, 12,6%  Algériens et 12,5% Marocains.

 

Si l’immigration « pour motif familial » est en hausse et concerne  102.650 personnes, le regroupement familial « stricto sensu » est « en  légère décrue » : 25.429 personnes en ont bénéficié en 2004 (26.768  en 2003).

 

La plus grande part de l’accroissement des migrations familiales  provient de membres de familles de Français, passés de 27.396 en  1999 à 61.489 en 2003 et 61.625 en 2004.

 

La « natalité d’origine étrangère » en France est élevée, 12,3%  des enfants nés en 2003 (82.971) ayant un père ou une mère  étrangers, contre 10,6% en 1998.

 

Le flux des travailleurs saisonniers est en croissance: 15.743  entrées en 2004 (7.612 en 1999), et concerne presque exclusivement  les Marocains (47,4%), les Polonais (46,7%) et les Tunisiens  (3,7%).

 

169.000 personnes ont obtenu la nationalité française en 2004  (145.000 en 2003), dont la moitié originaires d’un pays du Maghreb.


Accord de l’UE pour la hausse du prix du visa Schengen de 35 à 60 euros

 

AFP, le 27.04.2006 à 11h51

LUXEMBOURG, 27 avr 2006 (AFP) – Les ministres européens de  l’Intérieur sont tombés d’accord jeudi pour augmenter à partir du  1er janvier le prix du visa d’entrée dans l’espace Schengen de 35 à  60 euros, a indiqué la présidence autrichienne de l’Union.

 

La Suède, la Grèce et la Hongrie ont cependant voté contre, mais  cela ne suffisait pas à former une minorité de blocage.

 

En raison de la création fin 2007 d’une base centrale  informatisée des visas qui comprendra des données biométriques  (empreintes digitales, photos numérisées), la France avait réclamé  cette hausse pour financer la mise aux normes de son réseau  consulaire, le plus important de l’UE avec quelque 200 postes.

 

La hausse concernera les visas de séjour de courte durée (trois  mois maximum), mais pas les visas de long séjour dont le prix est  décidé par chaque Etat membre. Des exemptions ont été prévues pour  les enfants de moins de 6 ans, les étudiants et les chercheurs.

 

Les pays, qui ont « une perspective européenne », comme ceux des  Balkans, pourront aussi bénéficier d’un prix réduit s’ils acceptent  de conclure un accord de réadmission des clandestins qui transitent  par ces pays vers l’UE, comme cela a été fait avec la Russie et est  en négociations avec l’Ukraine.

 

La Grèce et la Hongrie ont voté contre car elles voulaient des  exemptions pour larges pour les pays des Balkans. La Suède voulait  une exemption pour tous les jeunes de moins de 18 ans.

 

L’espace Schengen comporte actuellement quinze pays (les  ex-Quinze, moins le Royaume-Uni et l’Irlande plus la Norvège et  l’Islande).

 

Il devrait s’élargir fin 2007 aux dix nouveaux Etats membres de  l’UE ainsi qu’à la Suisse, une fois que le Système d’information  Schengen deuxième génération (SIS II) qui connecte différents  fichiers nationaux, notamment les signalements à des fins de refus  d’entrée, sera opérationnel. La base de visas partagera la même base  informatique que le SIS II.

 


 

Salut à l’ami sans complaisance

Réponse à Moncef Marzouki[1]

 

Je suis très flatté que tu ais pris la peine de faire un commentaire de mon livre consacré aux luttes des populations issues de l’immigration coloniale et postcoloniale en France au sein desquelles je me suis engagé[2], considérant notamment qu’elles étaient étroitement liées au combat pour la « deuxième indépendance » de notre pays, selon ton expression favorite et parfaitement justifiée. Que tu ais jugé que ce livre mérite d’être critiqué ne lui donne que plus d’importance à mes yeux et loin de moi l’idée de t’en faire le reproche. J’ai eu moi-même l’occasion de critiquer vertement certaines de tes conceptions politiques[3]. En outre, nous nous connaissons suffisamment pour savoir, l’un et l’autre, que, sur de nombreuses questions, nos approches, nos diagnostics et nos réponses ne sont pas nécessairement homogènes. Si l’on était toujours d’accord, la vie serait passablement ennuyeuse. Et puis, comme dit l’autre, nous sommes engagés dans un combat politique et non pas dans une soirée mondaine et il n’y a aucune raison de taire nos divergences ou d’arrondir les angles de nos points de vue. La clarté est essentielle.

Cela dit, si tes compliments me paraissent tout à fait pertinents, je ne suis pas sûr qu’il en soit de même de tes autres commentaires. En effet, ton premier reproche concerne la critique que j’ai proposée de l’internationalisme/universalisme abstrait. Tu demande : « De quel « internationalisme/universalisme » univoque et identifiable parle l’auteur ? Qui est le maître à penser de cette idéologie ? Combien a-t-elle d’adeptes ? Quel est son poids politique ? Quels médias la véhiculent ? ». Or, la réponse à ces questions est exprimée dans mon texte de manière tout à fait claire. Le paragraphe concernant « l’internationalisme/universalisme » vient dans le cadre d’une partie consacrée explicitement à la tradition du mouvement ouvrier français et, plus largement, marxiste. Comme on peut s’en douter, je ne rejette pas le marxisme dont la critique du capitalisme me semble fondamentale et toujours actuelle mais j’essaye d’en souligner certaines limites; et, en particulier, la prétention universaliste – en fait européo ou occidentalo-centrée – de l’internationalisme dit prolétarien. Or, cette tradition est très active au sein de la gauche française. Cette tradition, dans ses ambivalences, a permis, certes, à certaines de ses franges d’être solidaires de nos luttes. Mais, elle n’est pas sans lien au soutien que ses tendances majoritaires ont apporté à la colonisation et à son incapacité actuelle à se mobiliser contre le néo-colonialisme français et à comprendre la nature spécifique du racisme dont sont l’objet les populations issues de l’immigration coloniale et postcoloniale en France. Plus largement, je dis que cet internationalisme a comme soubassement idéologique un certain universalisme tel qu’il a été porté par la Révolution française et la conception très particulière qui fonde la république française. Loin de moi l’idée qu’il faille jeter le bébé avec l’eau sale du bain comme tu sembles m’en faire le reproche. La révolution anti-féodale et anti-monarchique française a constitué un des moments héroïques durant lequel le peuple s’est levé contre l’oppression et il y a toujours à apprendre des résistances et des révolutions populaires. Cette expérience, comme d’autres de par le monde, représente pour tous les peuples opprimés un « butin de guerre ». Elle a participé à la fondation d’un universel concret, celui  qui s’exprime et se construit dans l’histoire à travers les résistances à l’oppression et non pas dans la tête des philosophes. Cependant, comme toute expérience historique, celle de la révolution française a été contradictoire et l’idée de l’universel telle qu’elle s’est cristallisée dans l’idéologie républicaine également. En même temps que libératrice, elle a aussi été oppressive ; en même temps qu’universel, elle a été aussi très particulière voire particulariste, servant de fondement à un nationalisme français arrogant, considérant que la France était le modèle par excellence des droits de l’homme et de l’universel. La pensée de la « mission civilisatrice » qui a justifiée par la suite la colonisation était déjà présente au sein de l’universalisme républicain et elle continue d’être présente au sein du républicanisme français contemporain. Et qui dit « mission civilisatrice », dit également que les autres peuples sont inférieurs ! C’est ce que je souligne dans mon livre. La république française se prétend universelle et égalitaire or on sait parfaitement que son universel était un universel masculin (les femmes n’ont eu le droit de vote qu’en 1945 !). Elle prétend ne pas tenir compte des cultures, des origines et des couleurs des individus mais son universel était et demeure un universel blanc, chrétien et bien franchouillard. Les noirs, les arabes, les musulmans sont considérés par elle comme des races inférieures même si elle le nie.

C’est pourquoi je ne peux pas te suivre non plus quand tu regrettes l’utilisation de la notion de « blanc ». Tu écris : « Il ne suffit pas de s’escrimer laborieusement (page 90 par exemple) en niant toute connotation raciste au terme. Le fait est que « blanc » enferme un homme dans sa couleur et qu’il est donc, comme noir, jaune ou basané un terme racial et historiquement raciste. » Je ne vais pas, ici, m’« escrimer laborieusement » mais juste faire quelques remarques. Tout d’abord, à ma connaissance, ce sont les blancs qui enferment les non-blancs dans leurs couleurs et qui les considèrent comme des races inférieures (l’islamophobie grandissante en France et ailleurs n’est ni la défense de la laïcité comme, on le prétend souvent, ni la critique de la religion mais le fait de considérer, sans l’avouer, que les musulmans sont une race inférieure). D’autre part, les races n’existent pas comme fait naturel ; nous sommes bien d’accord. Elles existent pourtant comme fait social et politique. Ce qui crée les races, c’est la hiérarchisation social et politique qui est construite entre des êtres humains en fonction de leurs couleurs, de leurs cultures ou de leurs religions. Le racisme n’est pas une « haine de l’Autre » due à l’assimilation insuffisante des valeurs des droits de l’homme par certains individus mais un rapport social de domination. La traite des noirs et la colonisation ont été de tels rapports de domination ; les différentes formes d’impérialisme et de néo-colonialisme qui existent aujourd’hui fonctionnent de la même manière. En France, même si la république prétend ne pas tenir compte des différences de couleurs et de cultures, la réalité est basée sur la hiérarchisation des individus selon qu’ils sont blancs ou non blancs (ou considérés comme tels). Quand on est blanc ou considéré comme blanc, actuellement en France, on est privilégié par rapport à ceux qui ne le sont pas. Un arabe, même s’il a la peau blanche, n’est pas considéré comme un blanc ; il subit de multiples formes de discriminations. Ne pas reconnaître qu’en France, il y a des formes de ségrégations raciales, ne pas appeler un chat, un chat, ne pas appeler blanc, un blanc et noir, un noir, c’est contribuer à reproduire le mythe de la république française égalitaire ; c’est contribuer à masquer un clivage réel (pas le seul) qui structure le champ politique en France.  

 

En ce qui concerne la formule « indigène de la république », mon essai est également explicite sur cette question. La notion d’indigène ne fait pas, ici, référence à l’usage du dictionnaire mais renvoie au « statut de l’indigénat » en vigueur dans l’Algérie coloniale et plus ou moins appliqué, sous différentes formes, dans les autres colonies françaises. On sait que l’Algérie a été annexée à la France ; les Algériens sont donc devenus français. Sauf que selon les termes mêmes de la loi, il n’était que des sous-français : ils n’étaient pas citoyens mais sujets français. L’expression « indigène de la république » signifie tout bonnement que ce statut de l’indigénat perdure, non pas dans la loi mais selon des procédures et des logiques souvent inédites, au sein même de l’hexagone, dans le traitement des populations issues des anciennes colonies. En d’autres termes, même quand ils ont la nationalité française, les noirs, les arabes et les musulmans vivant en France continuent d’être traités comme des sous-français. Quant à dire, comme tu le fais, que « le maître ne veut plus de son esclave », c’est factuellement erroné : des pans entiers de l’économie française s’écroulerait aujourd’hui si les immigrés et leurs enfants quittaient la France et personne, pas même l’extrême-droite, ne l’envisage sérieusement. Du reste, une grande partie des enfants de l’immigration sont désormais français.

 

Pour conclure, je l’ai également exprimé de manière tout à fait explicite dans l’introduction de mon livre, nous, Tunisiens, nous sommes également les indigènes de notre propre république. Sur ce point, je suis pleinement d’accord avec toi. Mais il ne s’agit pas seulement de souligner l’absence de citoyenneté qui caractérise la dictature (bourguibiste puis benaliste) ni de pointer les différentes formes de dépendance économique et culturelles dans la Tunisie postcoloniale. Il faudrait aussi ouvrir un grand chantier de réflexion et de contestation du legs colonial qui détermine et imprègne l’ensemble du système politique y compris les différents courants d’opposition (marxistes, nationalistes, démocratiques et islamistes, quoique puissent penser ces derniers). Achever le processus de décolonisation ne suppose pas seulement d’imposer la démocratie ou le respect d’une identité arabo-islamique, mais, bien au-delà, de rompre avec certaines conceptions de l’Etat, de la vie en société, du modèle de « développement » économique et du « progrès » ; non pas parce qu’elles ne seraient pas conformes à une « identité » dont personne ne sait où elle commence et où elle finit, mais parce que les modes d’organisations des sociétés occidentales ont produit trop de désastres et de malheurs à l’échelle de l’humanité entière pour que nous puissions nous y référer en bloc et sans en faire la critique la plus virulente.

Fraternellement,

 

Sadri Khiari

 


[1] Moncef a proposé récemment sur Tunisnews et sur le site du CPR une critique de mon livre : Pour une politique de la racaille. Immigré-e-s, indigènes et jeunes de banlieue, éditions Textuel, Paris, avril 2006.

[2] A travers le Mouvement des indigènes de la république. Voir : http://www.indigenes-republique.org/

[3] Sadri Khiari, Tunisie, le délitement de la cité. Coercition, consentement, résistance, éditions Karthala, Paris, juin 2003

 


 

Solidarité avec Mme Hchicha, mais il y a des limites à tout

  

 
Tahar Ben Hassine   
Les méthodes utilisées pour faire taire Mme Neila Charchour Hchicha sont exécrables et révoltantes.et doivent être dénoncées par toute la classe politique tunisienne, y compris par les partis du décor, qui sont eux aussi menacés des mêmes méthodes sil leur vient l’esprit de déroger à la ligne qui leur a été assignée (le cas de Abelrahmane TLILI doit leur donner matière à réfléchir). Il y a cependant quelque chose qui dérange dans l’approche politique de Mme Hchicha, approche qui commence malheureusement à faire école parmi certains acteurs politiques tunisiens et qui appelle à la plus grande vigilance si on veut rester crédible auprès de notre peuple, et surtout si on veut lui éviter les affres irakiens. Même si elle a beaucoup d’ambition, Mme Hchicha n’a pas de prétention, et c’est à son honneur. Elle a toujours dit qu’elle est seule dans son Parti Libral Maghrébin. Mais ceci ne l’a pas empêché d’aller  » parler à Washinghton de la nécessité de la liberté d’expression « . Dans sa récente contribution sur l’Internet, son préambule commence péromptoirement par « Cela fait plus de deux ans que le Président Bush a demandé au Prsident Tunisien Zine El Abidine Ben Ali de permettre les libertés politiques et de libérer la presse  » et de continuer, toute étonnée, « Ben Ali a ignoré la demande de Bush ». Veut-elle insinuer que personne de ses concitoyens n’a demandé au président Ben Ali de permettre les libertés politiques et de libérer la presse, avant Bush? ou alors les demandes de Bush sont-elles plus importantes à ses yeux que toute autre demande et que tous les sacrifices consentis par ses compatriotes pour ces causes? Est-ce que les peuples d’Amrique Latine ont attendu Bush pour gagner leur combat démocratique, souvent même contre les politiques des prédécesseurs de Bush ? Pour la dféense de son cas, Mme Hchicha se prosterne d’admiration devant la hauteur du podium du département dEtat qui « a fait une déclaration publique qui a mis l’accent sur mon cas et celui de Mohamed Abbou ». Sa propre sécurité, elle la met en toute confiance, entre les mains de la Maison Blanche en déclarant que « Le libéralisme périra, à moins que la Maison Blanche et ses alliés européens ne continuent à mettre la pression pour protéger la sécurité des libéraux arabes ». Et plus préoccupant encore, elle déclare sans honte que « Ben Ali coutera le monde extérieur seulement s’il croit que ses mises en garde sont sérieuses ». Que Dieu lui pardonne, elle ne sait pas ce qu’elle dit. Sait-elle au moins que la mise en garde la plus sérieuse, cest la déclaration de guerre ? J’ai proprement honte de lire de telles inepties, surtout lorsqu’elles viennent de la propre fille du défunt Mahmoud Charchour. Voilà donc une citoyenne en butte au déni de ses droits politiques et à la répression policière, comme des milliers d’autres de ses compatriotes, mais qui n’éprouve même pas le besoin de mobiliser la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, qui refuse le soutien actif du CNLT, qui ne lève pas le petit doigt pour informer ses concitoyens et les mobiliser pour sa défense et la défense de ses idéaux, mais qui fait des pieds et des mains pour faire parvenir sa voix au Dpartement dEtat américain et implorer ses « pressions ». Que Mme Hchicha, la fille d’un patriote, despotique certes mais patriote avant tout, comprenne que les Etats n’ont pas d’amis, ils nont que des intérêts et un acteur politique responsable ne peut s’abaisser à servir les intérêts dun Etat autre que le sien. Je peux même présumer que son défunt père ne m’aurait pas contredit. Pour l’histoire et pour la propre gouverne de Mme Hchicha, je voudrais simplement relater un épisode survenu il y a quatre ans, lorsque la presse aux ordres s’était déchaînée contre mon camarade et ami Mohamed Charfi. J’étais révolté par les articles honteux publiés par un certain Lajouri, passé à présent aux oubliettes de l’histoire, dans le quotidien Echourouk. J’avais fait constater par huissier la distribution du quotidien Echourouk à Paris dans l’intention de l’attaquer devant les tribunaux français pour diffamation. Et il y avait largement de quoi le faire condamner plutôt deux fois qu’une. J’avais informé Mohamed Charfi de mon initiative et de la disposition de quelques avocats amis à plaider l’affaire devant les tribunaux français. Mohamed Charfi m’avait répondu textuellement : « je préfère ne rien faire et supporter avec amertume ces bassesses que de voir mes adversaires dire que je recherche l’appui de l’étranger pour me défendre ». Je n’étais pas d’accord avec lui, parce qu’il ne s’agissait pas de demander l’appui d’un Etat, mais une décision de justice, souveraine en France, contre des attaques basses et lâches. Mais c’était sa décision et je l’ai respectée. C’est à cette opposition que je suis fier d’appartenir. Elle est certes faible, mais elle est constituée de personnalités admirables d’abnégation, de courage et de dévouement. La centaine de dmocrates qui se sont rassemblés devant la maison de la radio tunisienne pour revendiquer la liberté dexpression ou la cinquantaine qui se sont rassemblés place de l’indépendance pour revendiquer la liberté d’organisation, ont plus de poids moral et politique à mes yeux que toutes les mises en garde de la Maison blanche (de plus en plus grise d’ailleurs). J’ose cependant espérer que Mme Hchicha, que je pense sincère dans ses aspirations démocratiques, se rende compte de l’impératif de responsabilité qu’impose toute action politique. Le combat de Mme Hchicha pour la liberté d’expression et la démocratie est le mien et m’impose une solidarité agissante avec elle. Je suis donc prêt à risquer ma liberté pour exprimer cette solidarité. Mais si, par malheur, je suis moi-mme en butte à la répression qu’elle subit du fait de son engagement, je demanderai dès à présent à mes amis de distribuer des tracts dans la rue de Tunisie, de manifester devant le ministère de l’intrieur tunisien, de faire des grêves de la faim en Tunisie, de mobiliser les militants du monde entier qui partagent notre cause, mais surtout de n’implorer les « pressions » d’aucun département d’Etat et d’aucun Etat. Je préviens mes amis dès à présent que s’il leur vient à l’idée de demander les pressions de tout Etat, que je les dénoncerai et les désavouerai, même du fond d’une prison. Le combat politique, comme l’amour, a une symbolique sans laquelle il ne serait plus qu’une vulgaire soif de possession ou une ambition personnelle. Et cette symbolique est illustrée en l’occurrence par cette belle phrase : بلادي وان جارت عليّ عزيرة وقومي وان شحّوا عليّ كرام Mais par de-là l’épisode de Mme Hchicha et de ses avatars, probablement dus à l’inexpérience politique de Mme Hchicha, et qui va assurément finir par s’estomper, il est peut être temps que l’opposition démocratique tunisienne définisse et adopte un code de conduite sur la nature des relations internationales déontolgiquement acceptables, et celles qui seraient condamnables, surtout que l’on voit de plus en plus de « militants » vivre des années au crochet de l’Allemagne, du Soudan, de l’Arabie Saoudite ou des Etats-Unis. Je suis peut être « vieux jeu », mais jai été élevé dans un mouvement qui impose à ses militants de verser 10% de leurs revenus à la cause et qui n’a jamais accepté un millime d’aucun Etat, et je préfère mourir dans cet esprit. Je suis enfin conscient quil n’est peut être pas opportun de critiquer Mme Hchicha à un moment où elle encore est la cible d’attaques aussi basses que révoltantes, mais il faudra bien faire la part des choses : la soutenir et lui exprimer une solidarité agissante d’une part, mais lui rappeler également, à elle aussi bien qu’à ceux qui sont tentés de suivre son exemple, que si nous voulons améliorer la situation de notre pays, c’est avant tout avec nos compatriotes que nous devons agir et que le soutien extérieur doit impérativement rester un appoint à nos luttes et se limiter à la solidarité internationale des militants (ONG, partis, syndicats, parlementaires amis), à l’exclusion de tous les organes des Etats trangers. Que ces militants qui soutiennent notre cause interpellent leurs gouvernements, c’est leur affaire, mais nous n’avons pas à le faire nous-mêmes, sous peine d’être instrumentalisés au service d’intérêts qui ne sont pas les notres.
 
(Source: Le site de Perspectives Tunisiènnes le 27 avril 2006)

 


 

Les mercredis politiques du «Quotidien»

 

Mme Aziza Htira, présidente de l’UNFT :

«La violence conjugale, le harcèlement sexuel et l’inceste… parlons-en»…

 

La situation de la femme en Tunisie est souvent donnée en exemple et constitue un modèle du genre cristallisé à travers les innombrables acquis réalisés par cette catégorie de la population tout au long d’un demi-siècle d’indépendance. Mais la médaille a un sacré revers car la femme tunisienne, quand bien même elle deviendrait l’égale de l’homme, continue à subir les effets pervers de certains avatars comportementaux de la gent masculine. Invitée de notre «Mercredi politique», Mme Aziza Htira, présidente de l’UNFT (Union nationale de la femme tunisienne) nous parle sans ambages des principaux problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans notre pays et évoque même, en toute transparence, certains sujets relevant jusque-là du domaine du tabou.

 

Tunis — Le Quotidien

 

Durant cinquante années d’indépendance les acquis concernant la condition de la femme en Tunisie se sont multipliés. Toutes les lois promulguées en la matière l’ont hissée à un statut très proche de celui de l’homme. Pourtant à bien étudier la situation, l’on constate que la femme est, toujours exposée aux mêmes problèmes qui lui sont propres, depuis la nuit des temps.

«Il nous reste beaucoup de travail à faire pour changer les mentalités». Mme Aziza Htira qui venait de terminer une tournée de trois jours dans les gouvernorats du centre du pays annonce d’emblée la couleur. Au cours de ce périple, elle a constaté que les hommes sont toujours réticents lorsqu’on essaie d’aborder avec eux la question de la femme. Pourtant, partout où elle va, elle remarque que la contribution de la femme dans la grande marche du pays vers le progrès est plus que jamais concrète et visible : «Il faut le démontrer aux hommes… Il faut les convaincre… Il faut l’expliquer… Ce travail de grande haleine est l’une des priorités de l’Union Nationale des Femmes Tunisiennes dont la mission s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par tous ceux et celles qui croient en les capacités de la femme tunisienne. Nous ne protégeons pas uniquement les femmes, mais nous défendons également leurs droits et leur dignité», dit-elle.

L’on constate ainsi que la situation n’est pas aussi bonne comme on peut l’imaginer. Il s’agit réellement d’une crise de confiance due, selon la présidente de l’Union des Femmes Tunisiennes, à des facteurs d’ordre culturel, social et psychologique. Pourtant le militantisme féminin date de plus de cent ans. Bien avant l’indépendance, des femmes tunisiennes se sont distinguées par leur attachement à leur émancipation. Ces femmes ont été de tous les combats : de l’acquisition du savoir jusqu’à la participation au Mouvement de libération nationale. Certes, elles ont été récompensées par la promulgation du Code du statut personnel alors que le pays vivait les premières heures de l’indépendance, mais les mentalités n’ont pas suivi. Du coup, on s’est retrouvé face à un autre problème beaucoup plus pratique puisqu’il a fallu descendre sur le terrain afin de convaincre, en particulier, les hommes de l’importance de l’émancipation de la femme et son impact sur la marche du progrès dans laquelle le pays s’était engagé. Les choses ont certes évolué mais il faut continuer et surtout «être vigilant contre toutes les menaces qui pèsent sur les acquis réalisés jusqu’ici».

 

Un choix stratégique…

Consciente de l’importance des enjeux liés à cette question, Mme Aziza Htira ne va pas par quatre chemins pour confirmer que le Code du Statut personnel est un choix stratégique pour notre pays. Bien au contraire, «nous sommes décidés à consolider ces acquis», dit-elle. Et d’ajouter : «A vrai dire, aujourd’hui nous sommes concentrées sur d’autre priorités qui tirent leur importance de la situation actuelle des femmes. Car d’autres phénomènes ont surgi tout au long de ces cinquante dernières années. Donc, il est primordial de trouver les solutions idoines aux questions en suspens. Raison pour laquelle nous nous associons aux efforts de tous les spécialistes qui se sont penchés sur ces questions considérées comme étant un tabou».

Par sa vocation d’organisation féminine, l’Union Nationale des femmes tunisiennes est devenue un refuge pour les femmes victimes entre autres de violence conjugale, d’agression en tout genre, de mauvais traitement, d’injustice, de harcèlement et d’inceste.

A ce sujet, Mme Aziza Htira nous a fait part du cas d’une avocate qui a demandé l’aide de l’Organisation après qu’elle ait été «agressée d’une manière sauvage par son époux. Il s’agit d’une femme cultivée, universitaire et par dessus tout avocate. Cela n’a pas empêché qu’elle soit la cible d’un mari violent. Pis encore, il a fallu également s’occuper du cas de son fils qui a subi un sort qui relève du domaine de la bestialité». C’est dire à quel point la situation est parfois très difficile à gérer. Les études montrent qu’à l’origine de la plupart des cas de divorce il y a l’alcool qui rend l’époux violent. Du coup, c’est la femme qui subit de plein fouet cette violence. Il ne faut surtout pas imaginer que cette agression dont la femme est victime est uniquement physique. Elle peut, en effet, prendre d’autres formes. Parfois, on est exposé à des cas qui relèvent du surréel tellement ils sont graves et inimaginables : «Lorsque j’ai demandé à l’une de ces femmes pourquoi elle a attendu tant de temps avant de dénoncer son époux, elle m’a dit qu’elle voulait protéger sa famille de l’effritement». S’agit-il d’un acte de soumission ou de sacrifice ?

Mme Aziza Htira avance une autre explication : «Indépendamment du niveau social et intellectuel, la femme tunisienne est de nature portée sur la famille qu’elle considère comme étant une cause sacrée. C’est pourquoi, elle est prête à faire toutes les concessions, quitte à subir des dépassements inacceptables. Mais à un certain degré, les choses deviennent invivables, et insupportables. Alors, elle s’adresse à nous et bien évidemment à la justice…».

 

Inceste… mais

Lorsqu’on lui a posé une question liée à un sujet extrêmement délicat à savoir l’inceste, on avait pensé qu’on abordait une question pour le moins embarrassante et gênante. Notre interlocutrice qui nous a pris au dépourvu et agréablement surpris par sa transparence et son ouverture d’esprit, nous a déclaré qu’il ne fallait pas avoir honte d’aborder ce genre de sujets : «Il n’est pas question d’adopter le comportement de l’autruche. En Tunisie, nous avons fait le choix d’affronter les problèmes. Oui, l’inceste existe et parlons-en. Seulement, il faut étudier les causes de cette dérive. A mon sens, lorsqu’on fait partie d’une famille modeste et lorsque frères et sœurs partagent la même chambre et parfois avec les parents, il n’est pas du tout écarté que des dépassements se produisent. J’irais même jusqu’à dire que, dans certains milieux ruraux, la fille est malheureusement considérée comme étant la propriété du père ou du frère et qu’il y a donc un droit sur elle. Heureusement que les autorités compétentes, les organisations spécialisées et les structures concernées font un grand travail pour sévir contre ces comportements. Le travail s’effectue sur trois volets à savoir : améliorer les conditions de vie de ces catégories sociales démunies, lutter contre l’illétrisme et encadrer les victimes».

Sur un autre plan Mme Aziza Htira, souligne la nécessité d’encadrer les jeunes afin de leur éviter des éventuels dérapages.

Les propos de notre interlocutrice donnent à penser qu’il y a des limites à ne pas transgresser et dépasser, même si la Tunisie s’est résolument engagée sur la voie de l’ouverture. Car il y va de l’équilibre sociétal et de la survie même de certaines valeurs sur lesquelles repose l’édifice sociétal. Et c’est d’ailleurs pour cette raison précisément que Mme Htira appelle à une prise de conscience et de mesures concrètes pour résoudre certains problèmes à la base. A cet effet, elle propose «la création de foyers universitaires dédiés aux couples d’étudiants qui décident de se marier avant la fin de leur cursus universitaire, dotés — pourquoi pas — d’une crèche». L’objectif est d’offrir aux «sentiments sincères le cadre idoine pour s’exprimer dans la légalité» et partant couper l’herbe sous les pieds de certaines dérives qui font boule de neige et qui nuisent à l’équilibre et la stabilité des familles et de la société.

 

Table ronde conduite et animée par

Chokri Baccouche,

Manoubi Akrout

et Habib Missaoui

 

(Source : « Le Quotidien » du 27 avril 2006)


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