26 janvier 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2075 du 26.01.2006

 archives : www.tunisnews.net


C.R.L.D.H.  Tunisie: Acharnement sans merci contre le collectif du « 18 octobre » FDTL: Communiqué suite à l´interdiction d´une réunion d´opposants à Tunis AP: Incidents à l’occasion de l’interdiction d’une réunion d’opposants à Tunis AFP: Tunisie: des opposants accusent la police de violences, démenti des autorités Abdel Wahab Hani: La police empêche le Collectif du 18 octobre de célèbrer le 26 janvier 1978 Reuters: Tunisie – Les postiers mécontents se mettent en grève AFP:  Les postiers tunisiens en grève pour les salaires   Le Temps: Grève dans les services postaux Le Temps :(UGET): Le Congrès de réconciliation en juillet 2006 AFP: Dix-sept perquisitions dans les milieux islamistes à Bruxelles Khaled Traouli: Inquietude ! Sonia: Tunisie insoumise Nejib : L’Ire et l´ inconstance Dadi Kom:  Objectifs politiquement modifiés La Presse: Tunisie-Etats-Unis – Coopération judiciaire La Presse: Médias – La radio culturelle : Un espace pour la création  Le Temps: Alia Babou, Pionnière du journalisme radiophonique La Presse :Mohamed Tounsi (Tunis 1789 – Le Caire 1839) :Un homme exceptionnel au service de sa patrie AFP: La corruption et le processus de paix moribond ont eu raison du Fatah AFP: Caricatures de Mahomet: les diplomates norvégiens conviés au profil bas AFP: La Malaisie prône la création d’un marché commun islamique

 
C.R.L.D.H.  Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme ________________________________________________________________   COMMUNIQUÉ  

Acharnement sans merci contre le collectif du « 18 octobre »

 

Fidèle à ses méthodes brutales d’un autre âge, la police politique tunisienne a de nouveau violemment agressé, mardi 24 janvier, plusieurs leaders du Mouvement du 18 octobre.   « Le Collectif 18 octobre pour les droits et les libertés » organisait une réunion privée au siège du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) présidé par le docteur Mustapha Ben Jaafar, lorsqu’il s’est vu interdire arbitrairement l’accès au local situé au 4 rue d’Angleterre à Tunis. Ses membres ont été lâchement violentés en pleine rue, en particulier Ayachi Hammami, Lotfi Hajji et Hamma Hammami, qui ont été transportés à l’hôpital le plus proche où les médecins leur ont prescrit trois jours de repos (ITT). Le même sort a été réservé à M. Abdel Hamid Segaier (étudiant), de passage à proximité du local.   En même temps de nombreux policiers civils ont empêché l’accès au siège du Parti Démocratique Progressiste, dirigé par Me Ahmed Néjib Chebbi qui a fait l’objet ces derniers jours d’une hideuse campagne de diffamation orchestrée par les chiens de garde enragés du régime.   C’est la 2ème réunion, en l’espace de quelques jours, que les sbires du pouvoir totalitaire interdisent « sur ordre venant d’en haut ». Une 1ère réunion organisée par le comité de soutien au mouvement du 18 octobre qui devait avoir lieu au siège du PDP dans la ville de Sfax le 22 janvier dernier a été annulée dans les mêmes conditions.   Ces actes de terrorisme d’Etat s’abattent systématiquement sur les membres des partis d’opposition véritable et les organisations des droits Humains réellement autonomes, reconnus ou interdits. C’est le cas de la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) avec ses différentes sections ou le Conseil national pour les Libertés en Tunisie. Ces faits interviennent après une longue série d’intimidations, de harcèlement et d’interdictions qui ont pris pour cibles des opposants politiques et des dirigeants associatifs oeuvrant au sein du « Collectif 18 octobre pour les libertés et les droits ». Une campagne calomnieuse et injurieuse a été menée par une presse aux ordres qui porte atteinte à l’intégrité et à l’honneur des militantes et militants (lire les communiqués du CRLDHT du 21/12/05 et du 29/12/05).   Un nouveau pas dans la politique de l’arbitraire a été franchi le vendredi 20 janvier lorsque les autorités policières, sur ordre du ministère de l’intérieur ont procédé à la saisie du numéro 342 de l’hebdomadaire politique « Al Mawqif » en retirant de tous les kiosques du pays l’ensemble des exemplaires mis en vente, et ce pour avoir révélé l’intention des autorités d’augmenter le prix du pain, laissant présager une nouvelle « révolte du pain ».   Le CRLDHT dénonce avec force et indignation cette politique répressive qui nie aux citoyens leurs droits élémentaires d’association et de réunion et s’acharne dans l’illégalité et l’impunité sur l’ensemble de la société civile tunisienne et en particulier sur les leaders du Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés dans la vaine intention de faire taire le nouvel espoir qu’elle a créé en Tunisie.   Le comité exprime son soutien infaillible aux militants du Collectif du 18 octobre et leur promet la poursuite du combat pour les droits et les libertés en Tunisie. Le CRLDHT lance par la même occasion un appel aux différentes ONG nationales, régionales et internationales et à tous les amis du peuple tunisien pour dénoncer cet arbitraire qui s’abat sur toute la société tunisienne et pour soutenir la lutte des tunisiens pour leur dignité.    Paris, le 26 janvier 2006   — Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie CRLDHT 21ter rue Voltaire 75011 PARIS – FRANCE Tel/Fax : +33(0)1.43.72.97.34. contact@crldht.org www.crldht.org
 

 

FDTL  

COMMUNIQUE SUITE A L’INTERDICTION D’UNE REUNION D’OPPOSANTS A TUNIS

jeudi 26 janvier 2006.   La réunion du comité du 18 octobre pour les libertés, prévue pour le 24 janvier, a été empêchée par le pouvoir de se tenir au siège du FDTL. Le local du Forum a été encerclé par un grand nombre de policiers en civil qui ont bloqué son accès aux participants malgré l’intervention du Dr Mustapha Benjâafar sorti pour accueillir ses invités.   Des personnalités dont Hamma Hammami, porte parole du PCOT et Lotfi Hajji, président du syndicat des journalistes tunisiens, ont été bousculées et amenées brutalement à se disperser. Maître Ayachi Hammami, indépendant, président du comité de soutien à Mohamed Abbou , a été brutalement agressé. Abdelhamid Sghaier, étudiant a subi le même sort.   Incapables de tirer la leçon de la déconvenue du Sommet mondial de l’information dont les conditions de préparation et de déroulement, en novembre 2005, ont provoqué la réprobation générale de l’opinion internationale, les autorités tunisiennes persévèrent dans leur politique du tout sécuritaire et la concrétisation de l’Etat de non droit.   Dés sa naissance en 1994, le FDTL et ses dirigeants ont été l’objet de persécutions diverses. La légalisation du parti en 2002 n’a pas fondamentalement changé la situation. Ses dirigeants, notamment dans les régions de Zarzis, Sousse, Monastir, Kairouan, Elkef et Jendouba, sont régulièrement victimes de harcèlement de la part de la police politique, de vexations et de différentes formes de discriminations. Son local est sous surveillance permanente. Son téléphone est sous écoute, et ses communications avec l’étranger sont souvent, comme c’est le cas depuis deux mois, interrompues ; son site électronique comme son mail sont inaccessibles…   Les incidents de ce 24 janvier apportent une nouvelle preuve que légalisation n’est pas reconnaissance, et que la différence entre partis légalisés et partis illégaux est faible.   Le FDTL rejette la responsabilité totale de ces graves incidents sur le ministère de l’intérieur. Légalisé, mais privé de financement public et interdit de communications, – télévision, radio et espaces publics -, il élève la plus vive protestation contre cette escalade qui vise à l’étouffer complètement en le privant du droit élémentaire d’organiser des réunions dans ses locaux et d’y accueillir librement les personnes qui veulent s’y rendre.   Il continuera à lutter pour les libertés et la démocratie, à refuser de s’intégrer au faux pluralisme et de se soumettre à la règle humiliante et indigne : reconnaissance contre allégeance.   Le FDTL condamne la campagne de dénigrement et de calomnie menée contre le comité et ses membres, particulièrement Maitre Néjib Chebbi et Khémais Chamari. Il réaffirme sa détermination à militer pour le rassemblement des forces nationales qui aspirent au changement démocratique et à agir dans ce sens au sein du comité du 18 octobre pour les droits et libertés.   Mustapha Benjâafar Secrétaire Général   (Source : le site du FDTL, le 26 janvier 2006) URL : http://www.fdtl.org/article.php3?id_article=128


 

Incidents à l’occasion de l’interdiction d’une réunion d’opposants à Tunis

par Bouazza ben Bouazza             Associated Press, le 25.01.2006 à 19h24             TUNIS (AP) — Une réunion d’opposants, prévue mardi soir à Tunis, a été empêchée par les forces de l’ordre, intervention qui a donné lieu à de « graves » incidents entre plusieurs participants et la police, a annoncé mercredi le Dr Mustapha Ben Jaâfar, chef du Forum démocratique pour les libertés et le travail (FDLT, opposition légale).               Lors d’une conférence de presse, à laquelle assistait un diplomate américain, le dirigeant du FDLT a précisé qu’un grand nombre d’agents de la police politique avaient encerclé le siège du FDLT où devait avoir lieu cette rencontre des membres du « Collectif du 18 octobre » formé à la suite de la grève de la faim observée pendant plus d’un mois par plusieurs figures de l’opposition, dont le chef du Parti démocratique progressiste (PDP), Néjib Chebbi et deux avocats islamistes.               Le Dr Ben Jaâfar a fait état de « violences subies par plusieurs opposants », dont l’avocat Ayachi Hammami, président du comité de soutien à l’avocat dissident emprisonné Mohamed Abbou, ainsi que Hamma Hammami, porte-parole du Parti ouvrier communiste tunisien (POCT, non reconnu) et Lotfi Hajji, président du syndicat des journalistes tunisiens (SJT, non reconnu).               La raison invoquée pour l’interdiction de cette réunion était la présence de représentants de partis et d’associations non reconnus légalement, selon le chef du FDLT.               Le « Collectif du 18 octobre » réclame plus de libertés en Tunisie, d’organisation, d’_expression et d’association, ainsi que l’amnistie générale pour les « prisonniers politiques ».               Les autorités nient l’existence de tels détenus, avançant notamment que les quelque 400 membres du mouvement islamiste Ennahdha (interdit) ont été condamnés pour des délits de droit commun.               Selon une source officielle, le FDLT tout comme le PDP « mènent toutes leurs activités librement et sans la moindre entrave ». Selon cette même source, les allégations contraires seraient « totalement démagogiques ».               Le Dr Ben Jaâfar a déploré l’approche sécuritaire qui prédomine selon lui au sein du régime tunisien sur la gestion des affaires politiques. « La solution sécuritaire est vaine, elle est même contre-productive », a-t-il estimé. Avant d’affirmer garder « l’espoir que la leçon sera retenue (par le pouvoir, NDLR) des échecs des expériences passées ».               « Notre volonté est forte pour faire face à de telles situations. Nous ne reculerons pas, au contraire, nous allons poursuivre notre lutte avec calme et assurance », a renchéri Khémaïs Chammari, ancien vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).               Un autre opposant, Habib Marsit, s’est pour sa part fait l’écho de la détermination du « Collectif du 18 octobre » à poursuivre la lutte sur le terrain en vue de voir naître une « alternative démocratique ».               Ces opposants entendent mettre en place un forum qui aura à débattre de « toutes les questions fondamentales pour l’avenir du pays » et à mettre sur la table les divergences entre ses membres, s’agissant notamment de la question islamiste.               « A l’avenir, nous ne mettrons pas les islamistes derrière les barreaux. La Tunisie est pour tous ses citoyens, sans distinction aucune », a plaidé à ce sujet M. Ben Jaâfar.   Associated Press

Tunisie: des opposants accusent la police de violences, démenti des autorités

    AFP, le 25.01.2006 à 17h45 TUNIS, 25 jan (AFP) – Des opposants tunisiens ont accusé la  police mercredi d’avoir molesté certains d’entre eux pour empêcher  la tenue d’une réunion au siège d’un parti politique légal,  accusation démentie par les autorités.   « De nombreux policiers ont empêché par des violences verbales et  physiques l’accès au local du Forum démocratique pour le travail et  les libertés » (FDLT, opposition légale) où devait se tenir, mardi,  une réunion d’opposants, a déclaré à la presse le secrétaire général  de ce parti, Mustapha Ben Jaâfar.   La réunion avait été organisée par le « Collectif du 18 octobre  pour les droits et les libertés ». Ce mouvement a été créé en  décembre autour de huit opposants qui avaient observé une grève de  la faim de plus d’un mois, en octobre et novembre 2005 à Tunis. Ils  avaient mis un terme à leur mouvement durant le Sommet mondial sur  la société de l’information.   Trois des ex-grévistes ont été « violemment agressés », a affirmé  M. Ben Jaâfar, citant l’avocat de gauche, Ayachi Hammami, le chef du  Parti communiste des ouvriers tunisiens (interdit), Hamma Hammami et  un journaliste, Lotfi Hajji.   Les autorités tunisiennes ont réfuté ces déclarations les  qualifiant de « totalement démagogiques et sans aucun fondement » et  affirmant qu’elles étaient destinées à faire « de la publicité à  leurs auteurs ».   M. Ben Jaâfar a également dénoncé une « campagne de diffamation à  l’encontre de certains membres du Collectif », tels que le secrétaire  général du Parti démocrate progressiste (PDP, légal), l’avocat Ahmed  Nejib Chebbi et un ancien député, Khémaies Chammari.

URGENT
 

La police empêche le Collectif du 18 octobre de célèbrer le 26 janvier 1978

 
Aujourd’hui, une délégation du « Collectif du 18 octobre pour les Droits et les Libertés » s’est rendue au cimetière du Jallaz à Tunis pour se recueillir sur les tombes des victimes de la sanglante répression du 26 janvier 1978.
 
« Comme d’habitude une horde de voyous de la police de Ben Ali nous en a empéchés. Et avec la même agressivité, ces voyous nous ont éparpillés » résume Fathi Jerbi, membre du collectif.
 
Le 26 janvier 1978:
 
Le 26 janvier 1978, « Le Jeudi noir » est resté dans les mémoires comme un acte de bravoure et de sacrifice pour défendre les intérêts vitaux des travailleuses et des travailleurs et les aspirations de tout un peuple pour la liberté. La grève a très vite dégénérée en émeute brutalement réprimée avec plus d’une centaine de victimes et des centaines de blessés dans les rangs de la population. Le film de feu Brahim Babay, Laylat Assanawat al-Achr (La nuit de la décennie) immortalise cette mémoire.
 
Ce jour-là, un jeudi, ironie de l’histoire, comme aujourd’hui, était décrété jour de grève générale par la glorieuse Union générale tunisienne du travail (UGTT) sous la direction de feu Habib Achour, compagnon de la libération et vieux militant du Destour et du Syndicalisme tunisien et non le Sénateur aéro-porté du même nom, membre de la milice du parti au sein du Barreau et de délégué omni-présent de l’agrégat des GONGOS régnantes (fausses ONG vivant comme des Ministères aux dépens du citoyen).
 
On était sous le Président Bourguiba et non sous la règne du Ministre de l’Intérieur Ben Ali. Feu Habib Achour fut condamné à 10 ans de prison ferme par une cour spéciale, puis grâcié une année après, parce que l’autoritarisme de Bourguiba s’accomodait de la notion de pardon, grande différence avec le règne absolu de son plus minable ministre de l’intérieur. Mohamed Salah al-Jabri, grand romancier osa alors évoquer les interdits dans son oeuvre magistrale Laylat Assanouat al-Achr ». Feu Brahim Babay fît mettre en scène l’un des rares film d’auteur en Tunisie… C’était une autre Tunisie.
 
 
Le général de brigade au coeur de a répression:
 
Après un séjour mouvementé au Maroc comme Attaché militaire à l’Ambassade de Tunisie à Rabat, où il n’ pas laissé bon souvenir ni d ebonnes traces, l’officier de la sécrurité militaire Ben Ali est donc bombardé Directeur de la Sûreté Nationale. La répression s’abat. A peine nommé, le général de brigade fait recours aux militaires et organise la répression des syndicalistes et donne ordre à la troupe de tirer sur les manifestants lors du jeudi noir. Le premier flic de Tunisie reprend la sécurité en main, réorganise la police militaire, le police politique, installe plus tard des postes de police dans chaque université. La Tunisie bascule alors progressivement dans le catégorie des Etats policiers et franchit nettement le pas lors du premier « coup d’Etat médical » de l’histoire de la planète Terre, un certain 7 novembre 1987.
 
 
Lien historique entre le Collectif du 26 janvier et le Collectif du 18 octobre:
 
Le « Collectif du 18 octobre » s’inscrit dans la droite ligne du « Collectif du 26 janvier ». Collectif ad-hoc mis en place par des militants tunisiens de différentes familles philosophiques et politiques pour réclamer la libération des prisonniers politiques et leur rétablissement dans leurs droits ainsi que la cessation des harclélements et la réhabilitation de la glorieuse Union générale tunisienne du travail (UGTT). Le Collectif a réussi sa mission avant sa dissolution par l’aboutissement de ses revendications.
 
Ce lien entre les luttes civiques politiques du Collectif du 18 octobre et les luttes syndicales du Collectif du 26 janvier s’inscrit dans la continuité de la jonction entre le Mouvement de la société civile autonome, le Mouvement démocratique et le Mouvement syndical. Dynamique bellement amorcée par le Mouvement du 18 octobre. En témoigne l’implication massive de la base syndicale dans les comités régionaux de soutien au Mouvement.
 
Cette jonction a représenté un moment à la fois rare et fort des luttes civiques, politiques et syndicales sous la dictature du général de brigade. Ce qui a a soulevé tant d’espoir au sein de la population et restera dans l’histoire, non comme un Moment commensal mais comme une Etape importante d’accumuluation et de capitalisation des longues années de luttes.
 
L’implication des anciens du Collectif du 16 janvier dans le Collectif du 18 octobre, plus de 27 ans ans après, permet d’évaluer la vigueur et la vitalité de la dissidence. Cela reflète aussi la continuité des luttes et est de nature à en appeler la mémoire.
 
De 1978 à 2005, beaucoup de choses ont changé mais la fibre militante et l’idéal de liberté sont restés les mêmes. Certes, le colonel est passé général de brigade et toujours premier flic de Tunisie, mais le moral des militants est toujours d’acier…
 
Comme l’ancestral « Collectif du 26 janvier » a aboutit, le Collectif du 18 octobre aboutira. Que le veuille ou non le général, son épouse la générale, leurs cours respectives, leurs milices, les naïfs, les faibles d’esprit, les mauvais calculateurs et les sceptiques…
 
 
Boulogne-Billancourt, le 26 janvier 2006
Abdel Wahab Hani
awhani@yahoo.f


Les postiers tunisiens en grève pour les salaires

   

AFP, mercredi 25 janvier 2006 TUNIS – Une partie des salariés de la Poste tunisienne, 85% selon leur syndicat et 28% selon les autorités, ont fait grève mercredi pour demander des augmentations de salaires et une amélioration de leur condition sociale.   A l’appel de la Fédération des postes et télécommunications, les agents de l’Office tunisien de la poste ont observé un grève légale d’un seul jour pour protester contre la non application d’accords conclus entre leur direction et le gouvernement. Ces accords concernent la hausse des salaires et primes, ainsi que l’amélioration des services sociaux.   La grève a été suivie par tous les services de la poste dans l’ensemble du pays à près de 85% des effectifs estimés à près de neuf mille agents, a indiqué à l’AFP Hédi Smida, dirigeant du syndicat. Les grévistes dont plusieurs dizaines s’étaient rassemblées devant les locaux de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale) ont réclamé l’ouverture de négociations « sérieuses », a-t-il indiqué.   Les autorités de tutelle ont indiqué que la grève a été « très peu suivie » (28%) affirmant que les négociations, qui « n’ont jamais été interrompues », se poursuivaient.   De source officielle, on a souligné que les rapports entre l’UGTT et le gouvernement sont « excellents » et que « l’Etat tunisien est attaché à la promotion des droits des travailleurs », y compris les droits syndicaux « garantis par la loi ».   La Fédération des postes et télécommunications a menacé d’appeler de nouveau à la grève en cas de non satisfaction des revendications des personnels de la poste.   Elle avait appelé le 5 janvier à une grève du personnel de Tunisie-Télécom pour protester contre les conditions de cession de 35% du capital de l’entreprise mis en vente par l’Etat tunisien.   AFP

Tunisie – Les postiers mécontents se mettent en grève

 

Reuters, le 25.01.2006 à 15h08 TUNIS, 25 janvier (Reuters) – Quelque 2.000 postiers mécontents de leur salaire et de leurs conditions de travail se sont rassemblés mercredi à Tunis pour exiger du gouvernement qu’il tienne compte de leurs doléances.   Plus des quatre cinquièmes des 8.000 employés de la poste tunisienne ont également participé à une grève de 24 heures visant à appuyer leurs revendications salariales, a annoncé le syndicat des employés de la poste et des télécommunications.   Les manifestants, massés devant le siège de la fédération syndicale dans la capitale, agitaient des banderoles proclamant « Nos revendications sont légitimes » et « Nous voulons des négociations sérieuses ».   Le syndicat a prévenu que de nouveaux arrêts de travail pourraient avoir lieu en cas de refus des pouvoirs publics de négocier sérieusement.   Les manifestations de rue sont inhabituelles en Tunisie, où le pouvoir montre très peu de tolérance à l’égard de toute contestation.   

Grève dans les services postaux

Les raisons d’un débrayage

Les services postaux représentent des artères vitales de la société, surtout, durant les fins de mois Depuis la grève de Tunisie-Télécom, le public attendait la réaction du secteur des services postaux. En effet, ces deux secteurs ont toujours eu des liens solides, ils conservent d’ailleurs la même structure de représentation syndicale.   L’origine des différends, entre l’administration et la fédération syndicale, est le procès verbal de janvier 2005, qui a été différemment interprété par les deux parties. Le litige a pour objet l’introduction de la sous-traitance dans le secteur des postes et les dotations allouées au fonds social du secteur. Le Temps a contacté les parties concernées pour relever leurs points de vue :   Sons de cloche:   Hadj Klaï, PDG de l’Office National des Postes: « Tous les services postaux ont été assurés, à temps, partout à travers la République »
D’abord, je tiens à signaler que l’administration a toujours œuvré pour le dialogue, nous avons été le premier secteur à entamer les négociations sociales, depuis le 8 novembre 2005. Nous avons tenu 11 réunions pour débattre des différents problèmes posés par la fédération syndicale. Nous avons proposé les solutions possibles. D’ailleurs, pas plus tard que samedi dernier et, lors de la dernière réunion de conciliation au niveau du ministère des Affaires Sociales, nous avons émis des propositions concernant la généralisation aux grands rassemblements des conventions avec les restaurants. Nous avons émis aussi des propositions sur le développement du portefeuille des prêts sociaux accordés au profit des agents. Nous avons cru qu’un procès-verbal d’accord était possible, mais il parait qu’ils tenaient à la grève plus qu’à autre chose. Ils ont maintenu leur mot d’ordre de grève. Heureusement que les agents de la poste sont conscients, ainsi, tous les bureaux ont ouvert leurs portes, tous les services ont été assurés sur tout le territoire de la république. Tout le courrier a été acheminé. Les intérêts des citoyens ont été sauvegardés. La poste a donc dit « non » à la grève, elle est consciente qu’elle représente une artère vitale pour la société et elle a assumé ce rôle, en une journée de pointe. Toutefois, nous demeurons toujours ouverts au dialogue responsable et constructif.     Mohamed Belhaj, secrétaire général de la fédération nationale des postes de l’UGTT: « Nous déplorons le manquement de l’administration à ses engagements de janvier 2005. »
« Les problèmes, que nous rencontrons dans le secteur, résident essentiellement dans le manquement de l’administration à ses engagements pris dans le procès verbal de janvier 2005, qui a été conjointement signé par les secteurs des postes et des télécommunications. Le principal acquis était le renforcement des dotations du fonds social de chaque entreprise et l’extension de son champ d’action à d’autres volets tels la généralisation des tickets de restaurant et le relèvement des plafonds des prêts sociaux. Nous nous sommes entendus avec l’administration à ce que la concertation soit de mise, nous demandons à être considérés comme partenaire à part entière et nous exigeons d’être concertés dans tous les problèmes qui touchent le secteur. Or, et à l’encontre de l’accord passé, l’administration a conclu un nouveau contrat de sous-traitance, pour l’acheminement du courrier postal, elle n’a pas respecté ses engagements quant à l’extension des services du fonds social. L’Office National des Postes a un budget excédentaire, il n’y a donc pas de justification valable à leur manquement. La décision de la grève a été prise par les structures du secteur, elles en ont assuré la réussite. Les contractuels ont certes travaillé, ils ont assuré le service minimum de façade, mais Le taux du suivi de la grève dépasse 80%. Nous demeurons toutefois persuadés que le dialogue constructif et responsable est la voie indiquée pour trouver les solutions acceptables. »    Mourad SELLAMI   (Source : « Le Temps » du 26 janvier 2006)

 

Université: Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET)

Le Congrès de réconciliation en juillet 2006

·         Les partisans de Zaâtour et ceux de Tlili prépareront ensemble la tenue du 25ème congrès de l’organisation estudiantine   Deux volets ont été examinés par le bureau exécutif de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) lors de sa réunion, samedi dernier sous la présidence du secrétaire général Ezzeddine Zaâtour. Le premier concerne les préparatifs du 25ème congrès de l’organisation estudiantine qui, selon des sources proches de la direction de l’UGET, se tiendra, probablement, en juillet prochain.   Le deuxième volet concerne la célébration des événements du 5 février 1972, qui se sont déroulés à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Tunis. Ce jour-là, les étudiants rassemblés à l’enceinte de la faculté, ont été  empêchés par les forces de l’ordre de tenir leur congrès dont les travaux ont été interrompus l’été 1971 à Korba. Dissidents En ce qui concerne le congrès, la commission administrative de l’organisation  estudiantine  se réunira en principe ce dimanche et se penchera sur les préparatifs matériels et organisationnels et surtout sur l’opération de renouvellement des structures de base et celles des distributions des cartes d’adhésion. Ces opérations seront conduites conjointement avec les partisans  de Jamel Tlili chef de fil des dissidents qui ont boycotté les travaux du dernier congrès  qui s’est tenu en juillet 2003 et qui, surtout après la scission opérée au sein du bureau exécutif le 25 mai 2002, ont tenu leur propre congrès en élisant Tlili au poste de secrétaire général. Invités Ce congrès sera, donc, placé sous le signe de la réconciliation. Une réconciliation dont le processus a été amorcé en décembre dernier quand Zaâtour et Tlili ont publié un communiqué commun appelant à la constitution de listes communes pour les élections des représentants des étudiants aux conseils scientifiques des établissements universitaires. Donc les deux frères  » ennemis  » d’hier vont mettre la main dans la main pour préparer ce 25ème congrès et faire de telle sorte que l’organisation estudiantine retrouvera son unité et son rayonnement d’antan. Pour ce qui est de la célébration du 5 février 71, la Direction de l’UGET compte organiser des conférences et inviter les anciens de l’UGET, notamment ceux qui ont vécu ces événements.   Néjib SASSI     (Source : « Le Temps » du 26 janvier 2006)

 


 

Dix-sept perquisitions dans les milieux islamistes à Bruxelles

    AFP, le 26.01.2006 à 12h37             BRUXELLES, 26 jan 2006 (AFP) – Dix-sept perquisitions ont été  effectuées jeudi matin dans huit communes de l’agglomération  bruxelloise au sein de la « mouvance islamique radicale », a annoncé  le parquet fédéral belge.             Ces perquisitions, entamées à 05H00 du matin (04H00 GMT) par une  centaine d’enquêteurs, visaient notamment le siège du Centre  islamique belge (CIB), une association connue pour ses liens avec  les milieux radicaux basée dans la commune à forte population  immigrée de Molenbeek, selon un communiqué.             Elles se sont déroulées « sans incident » et ont débouché sur  l’interpellation de deux personnes en séjour illégal dans les locaux  du CIB, a poursuivi la même source. Des documents et des ordinateurs  ont par ailleurs été saisis.             Les dirigeants du Centre islamique sont depuis plusieurs années  sous le coup d’une instruction pour « association de malfaiteurs »,  « menaces écrites » et « provocation à commettre des crimes et des  infractions » à la loi réprimant le racisme et la xénophobie.             L’enquête vise des « faits de diffusion de propagande de type  islamiste radicale très virulente sur des sites internet, voire des  faits de menace », ajoute le parquet fédéral.             « Des propos encourageant à la haine raciale et à la guerre  sainte » étaient diffusés sur le site internet du centre, a écrit  l’agence de presse Belga.             Selon une source judiciaire belge, des propos menaçants avaient  également été proférés sur ce site à l’encontre du ministre français  de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, au moment de la polémique en France  sur le voile islamique.             Le Centre islamique belge avait par ailleurs été fréquenté par  le Tunisien Abdessatar Dahmane, l’un des deux faux journalistes  ayant assassiné en septembre 2001 en Afghanistan le chef de la  résistance antitaliban, le commandant Ahmad Shah Massoud.             Les médias belges expliquent que c’est au CIB qu’a été célébré  le mariage de Dahmane et de Malika, une Belge née au Maroc qui ne  s’est jamais désolidarisée du geste de son mari. Ce mariage aurait  été célébré par l’imam du centre avant la célébration civile, ce qui  est illégal en Belgique.             Le parquet fédéral a indiqué jeudi que le juge d’instruction  Daniel Fransen enquêtait sur un certain nombre de mariages célébrés  illégalement au centre islamique, ainsi que pour sur des faits de  traite des êtres humains et d’escroquerie.             « Il s’agit de la première concrétisation judiciaire du plan  d’action gouvernemental contre le radicalisme de mars 2005 », a  expliqué à la presse la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx,  en soulignant qu’il ne « s’agissait pas d’une opération  antiterroriste ».             « Le radicalisme sous toutes ses formes constitue le principal  adversaire idéologique de tout Etat de droit. En s’attaquant au  radicalisme, nous ne voulons pas stigmatiser une communauté ou une  religion en particulier, mais bien lutter contre ceux ou celles qui  rejettent nos valeurs démocratiques », a ajouté la ministre.   AFP
 


INQUIETUDE !
Khaled TRAOULI
ktraouli@yahoo.fr   L’inquiétude est souvent définie par ce sentiment bizarre « d’une crainte d’une anxiété due à l’incertitude ou à l’appréhension d’un événement », dans notre cas c’est encore plus grave et plus…inquiétant … le non-événement ! Mais l’inquiétude ne serait-elle- pas le début de la prise de conscience ?, s’inquiéter ce n’est pas déjà agir ?   Notre inquiétude ne serait pas une « inquiétude négative » dans le sens où elle fermente le désespoir et la résignation et la mort.., mais une « inquiétude positive » qui pousse à la réflexion, à l’action, à l’espoir…   En effet depuis quelques temps, certains écrits, certains discours, certaines manifestations, certaines décisions qui émanent des différentes branches ou individus de l’opposition révèlent l’esquisse d’une nouvelle attitude vis à vis du paysage politique actuel et de son évolution! Mais aussi, l’absence de réactions à certains évènements, ou du moins sa faiblesse, sonne le signal d’alarme et marque un éventuel retour à l’hibernation…un retour à la marginalité…un retour à la mort !   C’est à travers la constatation de ce mutisme, et en recherchant le pourquoi du non événement que s’inscrit l’approche suivante, une approche qui mélange la mélancolie la crainte et surtout l’inquiétude !   La série noire   Je m’inquiète pour l’opposition et du processus de la dissidence si processus il y’a ! Certains nuages commencent à envahir un espace déjà saturé. Je m’inquiète de l’absence d’un projet futur de l’après SMSI, de l’absence d’une continuation claire de la manifestation du 18 octobre, de ce qu’elle n’a pas pu se métamorphiser en un projet de société sans toute fois épouser l’étiquette d’un parti politique… Je m’inquiète de l’éparpillement continue de l’opposition ! malgré l’essai à moitié réussi du 18 octobre « c’est normal me répondiez-vous, c’est la diversité des idées, la pluralité des approches », mais fallait-il être dispersé lorsqu’on a besoin de l’unité ?, fallait-il recevoir des coups dans le dos pour affirmer sa différence ? Je m’inquiète de l’état de l’immobilisme qui semble s’éterniser après la fin de la grève de la faim, réagir ce n’est pas se précipiter dans l’inconnu, l’opposition sait qu’elle est en danger de mort si elle ne concrétise pas son réveil. Préfère-elle ne pas voir le danger, parce que le danger la fait exister ! Je m’inquiète de cette lassitude qui semble regagner certains discours et se lit entre les lignes de certains écris, où un air de désespoir et d’abandon commence à se sentir !. il y’a de quoi me diriez-vous, un régime qui ne s’arrête devant rien, un peuple qui ne bouge pas et que la situation semble lui convenir, et un acteur étranger absent ou « présent à la carte »… Toutefois fallait-il se rappeler que la situation était toujours pareil, et que la présence du SMSI n’était que conjoncturelle, et que le peuple attend toujours un concrétisation forte de ses aspirations, et que peut-être la faute incombe à notre désengagement qu’à son absence !   Je m’inquiète de l’illisibilité qui règne, du brouillard qui persiste, pour ne pas dire confusion et cafouillage… qui avec qui.., qui fait quoi ? qui représente qui ? quelle comité ? pour quel motif ? pour combien de temps ? Je m’inquiète de l’esprit d’exclusion qui demeure intact vis à vis de certaines voies, si différentes soient-elles, de certaines personnalités si distinctes soient-elles, de certains partis politique si petits soient-ils. Exclure c’est déjà minimiser les chances de rassembler, minimiser les facteurs d’aboutir et de réussir ! Je m’inquiète de l’état d’attentisme qui fait perdre du temps et qui nous rend tributaire de l’action adverse que de notre propre action. Le temps que passe l’opposition à convaincre ses composantes, à ne pas heurter la sensibilité des uns, le « goût » des autres, fait vider une initiative de sa chaleur initiale de son esprit d’action et de sa volonté envahissante pour le changement ! Nous comprenons le souci des uns d’aboutir à la synthèse, à la symbiose peut-être, mais n’est-il pas plus urgent et plus important de passer à l’action des qu’un minimum d’accord sur les principes s’établit, n’est-il pas plus laborieux et plus percutant de penser le changement et le vivre avec une volonté d’acier, que traîner le pied  derrière une éphémère unité totale et parfaite ? Je m’inquiète de la victimisation des esprits, jouer la victime ne serait-il pas plus facile et moins contraignant ? mais à l’opposé ne reflète-t-il pas une réalité concrète, dure et vécue, où il n’est plus permis que d’être victime ? Il me semble que nulle doute le climat et l’environnement sont plus que fermés, que l’opposition est harcelée et provoquée de toute part, elle est victime de l’arbitraire de l’hégémonie et de la dictature, mais… elle est aussi victime d’elle même par son absence, par ses luttes internes et par sa manque de confiance en elle même, en ses capacités de conduire un processus démocratique de changement.   Le trou noir   La dictature se nourrit de deux mamelles, qui lui permettent une longue vie pleine de repos et de pillage…  un peuple résigné, complaisant dans certains cas, par peur du gouverneur ou par crainte du futur, faute de l’existence d’une alternative sérieuse et solide…  et une  opposition  inexistante ou marginale dont le souci majeur se sédimente soit autour du ramassage des miettes que la dictature accepte de l’octroyer, soit pour les luttes intestinales pour un leadership furtif et insignifiant ! L’opposition serait un passé vécu mais assumé, un présent diversifié mais partagé et un futur porteur et commun.., et tant que l’opposition ne fait pas la distinction entre son souhait ses désirs, et la réalité concrète qui l’entoure.., tant qu’elle ne fuit pas l’amalgame entre une aspiration personnelle légitime en soi pour réussir, et le projet politique de tout un groupe pour répondre sérieusement et solidement à l’aspiration très avancée de tout un peuple pour le changement… tant que l’opposition persiste et signe pour aller éparpillée dispersée à la bataille, sans un véritable projet commun pour le changement et la relève …, tant qu’elle sous estime le Ko qui règne dans le pays et le degré important de l’attente de tout un peuple pour le changement… tant qu’elle n’est pas confiante en sa force et non consciente du danger de l’effritement qui la guette,…. Alors permettez-moi de ne pas rêver et de demeurer dans mon inquiétude !    (Source : site du LIQAA: http://www. liqaa.net )

 

Sommaire du numéro 48 d’ELKHADRA.

www.elkhadra.org

LA DÉCONFITURE Par CHOKRI http://www.elkhadra.org/deconfiture.htm L’IRE ET L’INCONSTANCE Par NEJIB

http://www.elkhadra.org/ireconstance.htm TUNISIE INSOUMISE Par SONIA .D http://www.elkhadra.org/insoumise.htm L’islam politique et humaniste : une éthique Par MOHAMED
http://www.elkhadra.org/polislam.htm INTERNET OR NOT INTERNET Par ABD EL-RAHMAN
http://www.elkhadra.org/internetinternetinternet.htm DÉBAT AU SUJET DES ONG Par: -DRIDI -JANINE -IMED -AL ANSARI -RACHED -BIJU http://www.elkhadra.org/debatausujetdesong.htm Lettre d’un ami tunisien (ou vie ordinaire au pays) postée par BOREL JANINE
http://www.elkhadra.org/lettredunami.htm L’IMPUISSANCE ET LA SOLITUDE Par MAHA
http://www.elkhadra.org/solimpui.htm LTHD Par Biju. Suivi de La Ligue au cœur de la politique Par Ahmed Smiai

http://www.elkhadra.org/bijusma.htm Deux poids, deux mesures Par HOUSSINE

http://www.elkhadra.org/deuxpoids.htm Mondialisation de la surveillance : Big Brother est parmi nous Envoi de JIHANE

http://www.elkhadra.org/mondialisation.htm Apprendre des peuples de l’Amérique Latine Par HOUSSINE
http://www.elkhadra.org/apprendre.htm Glossaire de la Dépossession Par Paul de Rooij
http://www.elkhadra.org/glossaie.htm  
********************************************* Deux articles sortis de ce numéro.

L’IRE ET L’INCONSTANCE

 
Par NEJIB Et notre réalité tunisienne ? elle est sans aucun doute essentielle, mais pas pour nous absoudre de quoique ce soit , mais pour nous stimuler , pour nous faire avancer , mais comme dirait ZIEGLER ( je conseille aux tireurs de plans sur la comète et autres bâtisseurs d’empires à la sauce Barbie ,de lire ce grand homme , je viens de lire un texte sur les idées de TALBI et de DRIDI ,qui sans franchement me nommer , sur ma réponse à TALBI , bien entendu , une réponse qui n’est que confusions et dérapages plus ou moins contrôlés de contre façons théologiques et historiques , exercice de style et de syntaxe plus qu’autre chose , vide de sens et de profondeur parce que truffée de contradictions , d’errements et de contre sens .Pleine d’apologie et de révérences qui dénotent un état d’esprit plus que racoleur.Pauvre. Pour nous grandir , oui pour nous grandir , pour nous rendre plus vaste , pour nous faire frémir , il faut toujours de la rigueur , pour rédiger ce qui pour nous doit absolument être , l’ordre du pain autant que l’ordre de l’âme. Quand on analyse l’épouvante sociale , culturelle et politique qui tient la Tunisie et ses habitants à la gorge et aux tripes , il me semble que nous sommes dix millions de tunisiens qui nous nous côtoyons sans nous connaître ,des individualités , des entités numérotés , foule impressionnante de fantômes solitaires , nous sommes dénudés de tout lien véritable.Une seule chose peut faire le lien entre nous , parce qu’elle est vivante en nous , timorée , intimidée, mais vivante quoiqu’en disent certains oiseaux de mauvaises augures , ce sont nos racines et notre civilisation , un tout homogène et défini. Je me demande souvent avec une sorte de terreur incroyable et dérisoire devant l’hécatombe , une horreur impersonnelle , comment avec autant de facilité nous acceptons tous , l’injustice , la dictature et ses violences , la mort consommée de nos institutions et cette incommensurable misère de l’inégale répartition des bien et des maux , et surtout par quel miracle , comment la structure sociale (plutôt son apparence en Tunisie) dans son ensemble ne tombe pas en dissolution , les tunisiens , misère de nous autres , nous ne portons pas de chaînes visibles au premier abord , par quel maléfice nous, souffrants , mourants et dépouillés , subissons-nous tout ce qui est ? Le garrot est dans l’esprit, il est bien à l’intérieur, il est au cœur, la pensée est enchaînée, la déchéance a empreint ses formes en nous, l’habitude et le renoncement nous ont fixés à l’impuissance.La peur et sa source la dictature ont façonné les tunisiens, ils sont en nous, ils sont devenus notre substance même, selon le CHE , nous ne révoltons pas contre notre réalité , celle imposée par la tyrannie parce que nous nous confondons avec elle. Le rôle des courants, et des différences est plus que capital pour pérenniser la démocratie tunisienne , et justement défaire tous les extrémismes et les archaïsmes , je ne crois pas que la névrose libérale de certains a une réalité propre , constitué , politique en Tunisie , le libéralisme en tant que valeur économique existe naturellement dans tous les courants du dit bloc démocratique identifié , mais en Tunisie , société strictement arabo_muslmane le libéralisme en tant que tel est composé de deux pôles indissociables , le pôle social et le pôle économique , tout se joue sur cette harmonie et cet équilibre , liberté d’entreprendre ne veut pas dire liberté de spéculer ect….. L’apparent qui domine et détruit le pays aujourd’hui ,c’est l’arrogance mafieuse de la mondialisation et du néolibéralisme , l’essentiel , dont je parle, est dans la dynamique de survie de la Tunisie profonde et chez le petit peuple , pour les névrosés du verbe , genre politologue de salle de bain comme EL ANSARI, les courants politiques tunisiens et le pouvoir qui viendra à remplacer la dictature de ben Ali sont des formations discursives polémiques ,cela doit être pour la paix civile et la véritable démocratisation de notre pays , et surtout de la péroraison de sa majorité silencieuse ,c’est sain , c’est plus que sain , c’est vital. Le dogmatisme idéologique aveugle sa plume , son sectarisme qu’il étale bêtement à tout va, et qui n’est que phantasmes et jugement arbitraire , n’est nullement le reflet d’un vécu dans la société tunisienne qui s’est forgé dans la dure réalité du combat quotidien pour le pain ,et qui excelle dans la solidarité et le stoïcisme le plus effréné , oui , de ma part , réagir contre le texte de TALBI avec ce que je crois est vraiment un reflet du vécu , et tout simplement et depuis des lustres , un projet d’agir sur lui ,c’est entre autre une éducation , une __expression du libre arbitre qui m’a été justement enseigné par TALBI et bien d’autres .C’est vraiment être aveugle pour ne pas voir que la majorité silencieuse des tunisiens qui se reconnaît dans ENNAHDA , CPR , PDP n’est pas extrémiste , ne se reconnaît pas dans la charia , mais quelle est strictement arabo-musulmane , et que la petite minorité nuisible qu’elle soit crypto-communiste ou crypto-libérale , salafiste ou fascisante et réactionnaire , aboie et pisse contre le vent , et qu’elle est faite du bois des dictatures.Ce qui me répugne chez certains tunisiens qui avancent masqués (une TAQQIYA tunichienne) c’est leur façon de hurler aux loups , d’exiger une garantie et un service après-vente sur le devenir démocratique de la Tunisie , en excluant du fait démocratique, un pan entier du corps électoral et de la société tunisienne. Pour que l’action du bloc démocratique tunisien soit efficace , et cela dieu merci les grands leaders l’ont bien compris , y compris les islamistes, je ne parle pas ici des quelques caciques d’Ennahda encore une fois , ceux là qui ont procédé par le sectarisme et l’exclusion , ils sont embourbés dans leurs contradictions au même titre que les autres aliénés , la disparité ne doit pas être signifiante entre les représentations imaginaires ( dans le cas tunisien , c’est souvent des phantasmes) et les réalités de la vie qu’elles soient nationales ou internationales, en Tunisie ce discours est entendu dans le fond par la majorité silencieuse des tunisiens , nous voyons peu à peu et pour preuve des attitudes nouvelles se cristalliser sur ces évidences culturelles et historiques ( les crypto libéraux et les réactionnaires tunisiens appellent cela , ce retour à la religiosité par exemple , la décadence des tunisiens , tant de mépris est assez révélateur de l’état d’esprit de ces imposteurs) , ces cristallisations modifient la façon de voir des hommes politiques responsables et des démocrates tunisiens de percevoir la société dont ils font partie , telle qu’elle est et essayer d’être vigilants à ses angoisses , et à la tentation du pire , par le discours et les convictions , pas par l’anathème et l’usurpation.Pour être plus clair, un courant politique tunisien moderne ne peut plus être ni dogmatique ni sectaire , les tunisiens ont dépassés le stade où ils étaient les proies faciles de tous les apprentis sorciers et autres aliénés opportunistes , ils refusent sans aucun doute l’horreur de la dictature , toute la dictature , au nom d’eux-mêmes et de leurs fondements historiques , sociaux et culturels qui n’ont absolument rien à voir avec la déchéance extrémiste des prédicateurs wahhabites et autres salafs et talibans ,des vrais ennemis de l’islam, de l’humain , que sont ces théocraties criminelles du moyen orient , mais aussi avec toutes forme d’aliénation aux cryptes d’un néocolonialisme , qui se drape et se masque derrière une dialectique pseudo révolutionnaire et moderniste . Les courants politiques tunisiens qui tiennent la plus grande part de la légitimité politique représentative de ce pays , légitimité qui est toute entière contenue dans le bloc démocratique rassemblé , qui est par la force des choses et surtout la volonté de beaucoup de tunisiens ,un système symbolique, organisé selon une logique propre aux attentes des tunisiens , et habité par une raison discursive cohérente, travaillent et donnent , pas très souvent malheureusement, la preuve que l’exigence d’ouverture et de tolérance est la seule nécessité stratégique qui peut avoir une chance de défaire la dictature . Bien entendu le terme de système symbolique désigne un ensemble de significations , de valeurs , d’idées , de concepts , de croyances , de représentations totalement inscrits et répertoriés dans le progrès et la modernité.Tout courant politique tunisien aujourd’hui et sans aucun doute , assume une tâche , celle de signifier à sa manière le pays , d’expliquer dans l’abstrait , et dans le cadre des stratégies sociales qu’ils sert, les problèmes qui se posent concrètement aux tunisiens.Le courant est censé fournir l’arme théorique dont les tunisiens ont besoin pour résoudre leurs problèmes pratiques ,chaque courant défend ses billes ,c’est normal et les alliances suivent une logique somme toute légitime , entre les courants qui vivent les mêmes problématiques ,avec des nuances de formes ; et il faut se résigner à accepter une bonne fois pour toutes , que c’est à eux ,aux tunisiens hors de la plaie Ben Ali , à ce peuple souverain de définir son avenir et sa destinée en toute liberté et avec déterminisme , en fait , c’est l’unique chose qu’on exige de ben Ali , et une fois débarrassé de lui ,, les tunisiens exigeront aussi la même chose des autres et cette fois ci j’espère que cela sera par les urnes , une fois débarrassé de ben Ali les carottes devraient être totalement cuites , et ce n’est pas pour vivre dans les choix conditionnés de certains appareils qui fonctionnent par les usurpations et les interdits , et qui sous les habituels fallacieux prétextes du danger intégriste , on nous enferme dans le politiquement correct des chapelles et des alliances contre nature ,on installe encore des limites et des miradors , à ce niveau là ,franchement , je ne vois pas vraiment la différence d’avec l’autoritarisme de ben Ali et du RCD.  
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TUNISIE INSOUMISE
 
Par SONIA .D Dans les profondeurs de ma mémoire, la Tunisie à la chaleur du lait maternel, aussi incroyable que cela puisse paraître pour d’autres, pour nous tunisiens, peut-être parce que nous sommes un petit peuple, parce que nous sommes le fruit adultérin de tant et tant d’HISTOIRES, cela coule de source, de toute source de vie. Les drames et les violences de ce que la réalité de ce pays au jour d’aujourd’hui charrie , incessantes menaces de l’enfer sur terre , c’est dans l’exil qu’ils m’ont été transmis , comme une offrande , je dois me soumettre à leurs folie , vivre avec , ou les combattre , il s’agit presque qu’avant que d’être , de choisir , choisir entre la dignité ou la soumission , pas de nuance , les nuances sont faites pour les hommes libres.Je vis le coupable besoin de toujours et à jamais les transgresser et l’indicible douleur de ne pas pouvoir m’en affranchir , coupable parce que je sais que mes actes , mes paroles , mes choix humains donneraient de la matière à l’horreur de violer , torturer , et même tuer des tunisiens en Tunisie qui n’ont avec moi que de simples rapports de filiation , à ma place , ils seront maltraité et réduit en esclavage , mes grand parents , mes cousins , mes oncles , mes tantes et mes amis , ces méthodes maffieuses , je n’ai aucune honte de le dire , ont une prise incroyable sur moi , tout se passe hors de mon être selon le rythme d’un constant balancier, des fois quand même la dignité se fait fièvre et je me saisis l’espace d’une folie du droit de vivre ma vérité , tout en me demandant sans cesse si j’en avais la légitimité , sous les huées chaotiques des centaines de sans voix , sans souffle des emmurés. ICI l’école républicaine , la rue républicaine et citoyenne et le conditionnement emphatique de mon enfance ,et jusqu’à ce jour le ridicule de ce leurre qui tient la France et 60 millions d’individus debout malgré tout ,cette devise qui fait pleurer…des fois de rire , disons jaune pour être plus juste « liberté , égalité , fraternité », la marseillaise et tout la paradoxe des parodies , quand je vois des nègres ou des arabes debout , au garde à vous devant ces fantôme d’un empire ignoble , je me dis que je peux ne pas totalement désespérer de la Tunisie , et que décidément la connerie est la chose la mieux partagée du monde , et que les cons ne sont presque jamais malheureux. Ma vie binationale et amoureuse d’un amour animal et de reconnaissance du ventre , et d’un autre plus fanatique , plus passionnel , plus juste parce qu’il porte en lui la plus part de mes stigmates et de mes vérités , parce qu’il porte en lui la stupide promesse d’être prête à mourir pour une vison , pour un poème pour une terra incognita où gisent les miens aux autres semblables et mes morts , à qui me rattache le nom , le mot le verbe et surtout le faciès que d’aucun ,d’un côté comme de l’autre , que le temps , l’histoire , les rencontres , la cuisine , le chant la musique , l’opprobre ne cessent de me le rappeler.ma vie , ça commence où , et surtout quand ? , ça finira où, quand et surtout pourquoi et pour qui ? « Prés de toi je suis loin et loin de toi je suis toujours étranger disait la chanson de NAJET», j’ai toujours vu mon père fermer les yeux en écoutant cette chanson, pour refouler ses larmes à son for intérieur, là ou ça brûle sa vie, là où ça fait le plus mal, je le sais c’est le même amour, la même damnation que j’ai pour la Tunisie -papa tu dors ? -oui -tu te moques de moi ? -oui -tu es où ? Tu penses à quoi? -je pense vraiment que nous aurons une belle récolte de dattes cette année. -Mais comment tu le sais ? Tu es à Paris ? – je le sais, c’est pareil chaque fois qu’il pleut en Août….. – tu ne vas pas dormir ? -oh tu sais j’aurais toute la mort pour dormir. La douce obsession d’une torpeur océane et d’une infinie douceur de vivre , la damnation , pourtant implorée d’une histoire faite de spoliations et lése-libertés , la damnation de la beauté , du soleil , mais aussi violente , liberticide , celle arbitraire des oppresseurs , tout cela s’excite dans un mouchoir de poche , dans le souffle partagé et mes doits qui glissent sur les rides de mon père , sur les plis de son âme , tout cela , tout le temps, discuté et expliqué à mes amis français de souche , pour ne pas dire français non tunisiens , bahi ? à tel point que j’étais devenu , moi avec bien d’autres tunisiens binationaux , la nostalgie et le souvenir involontaire , du moins une part importante , de beaucoup d’entre eux.Chaque fois que je retrouve cette Tunisie éparpillée dans la mémoire , chaque fois que physiquement je suis en elle , ma vie antérieure fait abstraction de ses lourdeurs ,de ses laideurs , celles des légions de flics et de délateurs , celles des bakchichs et des corruptions , celle des statues , des portraits et du lamentable culte de la personnalité , celle de la misère humaine et de plus en plus matérielle qui jette des pans entier de la société dans le renoncement , la révérence et même la prostitution , et surtout , pour négocier avec cette terreur constante qui m’étreint , depuis mon réveil jusqu’à mes rêves , la trouille en Tunisie c’est celle d’être enfermée , torturée , violée et même tuée , mais croyez moi ma terreur en France , celle qui a déchiré mon enfance et qui me taille encore et jusqu’à la fin de ma mort , c’est celle d’être , sans cesse , en train de mourir , oui cette horrible sensation constante d’être en train de mourir à l’intérieur , de cramer , de me consumer , sans que personne autour , surtout mes proches , ne puissent même le soupçonner.La Tunisie reste douloureuse pour tout notre petit monde , même si ce n’est jamais la même pour chacun d’entre nous , on a tous une Tunisie mythique qu’on croit sublime , unique et universelle , un jour il faudrait que LAZARE réveille les morts , un jour malgré tout pour punir les monstres et expier nos errances , cette Tunisie là il faudra la faire.Chacun de nous a une histoire avec elle , mais personne de nous n’en a le même regard ni la même réalité , c’est peut-être cela notre chance aussi.Et personne de nous ne doit supposer avoir tord ou raison , nos fréquentes retrouvailles sont un défi au sectarisme partisan ou politique , nous avons tous compris et surtout digérés et admis que notre amour pour notre pays et nos attaches ne nous font détenteur de rien , sinon de notre propre mémoire.

Objectifs politiquement modifiés

par Dadi Kom   (reçu par mail)   Ayant suivi la dernière émission intitulée « De Washington », (lundi 16.01.2006) diffusée sur la chaîne Arabe satellitaire AL-JAZIRA, et animée par le brillant Hafedh Mirazi, dont je salue la patience à l’occasion, j’ai pu tirer quelques conclusions que j’estime intéressantes et d’autres plutôt pénibles.   Commençons par ce qui semble intéressant : l’émission a invité trois personnes arabes peu connues pour ne pas dire inconnues aux bataillons. Un yéménite, une koweitienne et une tunisienne. Mirazi les présente comme activistes pour la démocratie et les libertés dans leurs pays respectifs !   Un autre trait commun : Tous les trois sont invités à Washington par l’AMERICAN ENTREPRISE INSTITUTE (A.E.I.), institution dirigée par les théoriciens néoconservateurs dont l’influence sur l’administration américaine n’est plus un secret.   En tant que tunisienne moi-même, je me contente de parler de cette invitée tunisienne qui s’appelle Neïla CHARCHOUR-HACHICHA (traduction latérale de son nom : Dotée de ROCAILLES et de MAUVAISES HERBES, je n’invente pas, mais ça m’a fait rappeler le phénomène des organismes génétiquement modifiés).   N’est-ce pas bien le cas de notre invitée (faussement blonde) ? Je le crains fort bien.   Mais qu’est-ce qu’elle dit entre autre ? Elle se plaint du manque de libertés politiques dans son pays, et personne ne lui conteste ce souci, mais quand elle traite son peuple d’ignorant parce qu’il ne comprend pas le mot « autocrate » ! Dans ce cas elle aurait pu faire l’économie du trajet Tunis – Washington et consulter un dictionnaire français-arabe où le mot autocrate (du latin auto, soi-même et du grec « kratein » gouverner) et ainsi trouver qu’en arabe existent bien plusieurs termes équivalents pour désigner (despote, dictateur, tyran..).   Elle dit que « la Cause Palestinienne » est uniquement entre les mains des palestiniens qui doivent la défendre, et qu’elle n’accepte pas ( !) de lier le sort du peuple tunisien avec celui du peuple palestinien ( !!).   N’est-ce pas là une position autocratique de sa part, de parler au nom d’un peuple, qui à ma connaissance ne lui a pas donné un mandat pour qu’elle parle à sa place auprès des parrains américains ?   Revenons à ce prétendu « Parti des Libéraux Méditerranéens » dont on ne connaît ni la date de sa création ni son projet politique et que les autorités tunisiennes, selon l’invitée, n’autorise pas l’activité (Notons que ces mêmes autorités lui ont comme même permis de répondre à l’invitation américaine, c’est un peu louche, Non !), on se demande pourquoi Méditerranéens !!   Si le projet de ce parti concerne tout le Bassin Méditerranéen, il fait donc fausse route, parce qu’en ma connaissance la Rive Européenne du Bassin est plutôt occupée par son projet grandiose à savoir la Grande Europe politique et économique, déjà en grande partie réalisée. Cette Europe se mobilise depuis toujours pour vivre harmonieusement son union, indépendamment de tout sud-méditerranéen.   Donc ma petite dame un peu de modestie SVP. On n’a plus besoin de naviguer sans atteindre les rives ! Ni de courir à la poursuite des mirages qui ne finissent jamais de nous leurrer. Enfin je me permets de choisir entre deux types de femmes qui se disent militantes : une politiquement « modifiée » à savoir CHARCHOUR-HACHICHA et une autre grande dame compatriote Maître Radhia NASRAOUI que je ne connais pas personnellement mais qui mérite tout le respect, rien que pour son acharnement dans son pays et non pas chez les yankees dont on connaît bien les calculs et les mauvais calculs !   Dadi (Paris)   (Source : www.reveiltunisien.org , le 25 janvier 2006) URL : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2060


 
Tunisie-Etats-Unis – Coopération judiciaire  

Echange d’expertises pour le redressement des entreprises en difficulté

  

La Presse – L’expérience tunisienne en matière de redressement des entreprises en difficultés intéresse les Américains. En effet, deux juges fédéraux spécialisés en la matière, Samuel Bufford et Elizabeth Stong, viennent de participer à un atelier, du 23 au 25 janvier, sur la pratique comparée et le redressement des entreprises en difficultés à l’Institut supérieur de la magistrature.   Au terme de leur séjour en Tunisie, les deux juges ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont souligné que l’expérience tunisienne est intéressante pour les juges américains au même titre que l’est l’expérience américaine pour les juges tunisiens.   Le thème des entreprises en difficulté, selon M. Marc Tejtel, conseiller supérieur au ministère américain du Commerce, présent à la conférence de presse, doit son importance aux défis nouveaux de la mondialisation dont les enjeux sont aussi cruciaux pour les entreprises tunisiennes qu’américaines.   M. Tejtel a expliqué, en guise d’introduction, que les deux systèmes de redressement tunisien et américain sont différents, mais partagent la même finalité, soit celle de sauver les entreprises viables. Le système tunisien de redressement comprend deux étapes: le règlement à l’amiable entre l’entreprise et ses créanciers et en cas de non-accord, l’affaire est transmise à la justice. Dans la législation américaine, il n’y a pas cette possibilité de règlement à l’amiable. Les parties concernées par le redressement se mettent à discuter sur incitation de la justice pour parvenir à une solution, soit de redresser l’entreprise soit de la liquider. «En général ils parviennent à trouver un accord, car s’ils essayent d’introduire la justice, cela pourrait prendre beaucoup de temps et se traduire par des dépenses trop élevées. Si le cas est désespérant, on passe directement à la liquidation de l’entreprise en vue de redéployer son actif dans des créneaux nouveaux, plus porteurs…», a expliqué M. Bufford en soulignant que certaines caractéristiques de la législation tunisienne sont intéressantes «et nous allons les examiner pour voir comment les exploiter dans un contexte américain.»   Après cette visite, des juges tunisiens se rendront aux Etats-Unis pour prendre connaissance, sur place, des mécanismes de redressement des entreprises en difficulté.   L.B.A.   (Source : La Presse du 25 Janvier 2006)

   Médias – La radio culturelle

Un espace pour la création

 

• Conférence nationale, ce samedi 28 janvier, avec la participation de près de 200 créateurs de tous bords   La Presse – Conférer une diversification et un enrichissement au paysage médiatique en Tunisie est une constante du Changement, dans le cadre d’un processus démocratique pluraliste sans cesse consolidé et d’une promotion continue des libertés.   Le secteur audiovisuel, ouvert depuis quelques années aux initiatives privées, bénéficie d’un intérêt présidentiel particulier avec la création de nouvelles stations télévisées et radiophoniques qui ont réussi à servir d’espaces d’_expression aux différentes sensibilités nationales.   Après la création de chaînes nationales et régionales d’information générale, un nouveau-né est en chantier en la matière. Il s’agit du lancement prochain de la radio culturelle qui viendra doter la scène médiatique d’une configuration originale. Elle constitue le maillon et le genre attendu par de larges couches des auditeurs.   En effet, la culture et l’information ont toujours été deux secteurs intimement complémentaires que le Président Ben Ali a entourés chaque fois d’une attention particulière et leur a accordé tout le soutien nécessaire pour stimuler la créativité, l’innovation et conforter l’identité nationale et la modernité de la Tunisie.   Annoncée le 7 novembre 2005, par le Président de la République, à l’occasion de la célébration du 18e anniversaire du Changement, la création de la radio culturelle a fait l’objet d’un suivi présidentiel lors de l’audience que le Chef de l’Etat a accordée, le 20 décembre 2005, au ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers.   En effet, des directives présidentielles ont été données en vue de passer à la phase de la conception, sachant que cette radio doit être un espace de création où s’additionnent et s’enrichissent mutuellement les contributions des intellectuels et des hommes de culture. L’objectif principal consiste à mettre en place un mécanisme susceptible de diffuser à une échelle très large la culture tunisienne et ses spécificités et faire connaître notre patrimoine séculaire qui mérite amplement un canal aussi vaste et aussi porteur pour marquer de son empreinte le mouvement culturel universel.   La conférence prévue pour ce samedi 28 janvier – et devant grouper près de 200 hommes de culture et communicateurs – servira à débroussailler les pistes et les chemins de l’innovation culturelle et artistique dans la fidélité aux traditions confirmées de reformisme et d’ouverture de notre pays.   Tant il est évident que la radio culturelle se doit d’être, dès les premières heures de diffusion, un phare éclairant chaque pan de notre spécificité culturelle, à tous les niveaux et dans tous les domaines où la création a son mot à dire.   L.C.   Le programme de la conférence nationale sur la radio culturelle (samedi 28 janvier 2006, au siège du Cepex)   – 9h00 : allocution d’ouverture prononcée par le ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et de la Chambre des Conseillers.   – A partir de 9h30 : «Le concept de culture entre l’acception et la signification», «La radio culturelle à travers les regards des créateurs et des intellectuels» et «Les spécificités de la transmission du message et de l’animation culturelle radiophoniques», trois conférences suivies d’un débat général.   – L’après-midi, à partir de 14h30 : démarrage des travaux au sein d’ateliers sur la littérature et le livre, le théâtre, le cinéma, la musique, les arts plastiques, la culture et la société civile, les synergies entre la radio culturelle et les radios régionales.   17h00 : clôture par le ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine.   (Source : La Presse du 25 Janvier 2006)

 

A Beït El Hikma Hommage au grand réformateur tunisien, Cheïkh Salem Bouhajeb

Lors d’une conférence qui sera organisée le vendredi 27 janvier à Beït El Hikma. Un vibrant hommage sera rendu à l’un des piliers du mouvement réformiste tunisien, celui dont la portée des discours et des messages a concouru à l’édification des fondements de la pensée scientifique.   Acteur de taille dans les événements qui ont marqué le pays dans la deuxième moitié du 19ème siècle et le début du 20ème, Cheikh Salem a nourri au fil de ses déplacements et ses visites à l’étranger aussi bien en Orient qu’en Europe (Italie) ses idées novatrices qu’il a ensuite transmises à ses compatriotes notamment en exerçant ses fonctions d’enseignant, d’orateur, de poète, de Fakih…   Ses idées réformistes, celles qui plaident notamment pour une modernisation de la pensée religieuse ont suscité un vif intérêt auprès des penseurs et des historiens partisans d’une pensée moderniste.   (Source : « Le Temps » du 26 janvier 2006)


Figure illustre de la Tunisie moderne

Alia Babou, Pionnière du journalisme radiophonique

Par Lilia Labidi   Alia Babou, figure illustre de la Tunisie moderne, est morte à 83 ans au moment où nous célébrons le 50 ème anniversaire du Code de Statut Personnel. Elle laisse un livre de la plus haute importance pour l’histoire sociale et l’anthropologie (linguistique, philosophie, psychologie (elle écrit qu’elle prend conscience de son Moi dès l’âge de 12 ans)) comme pour le mouvement des femmes tant celui-ci est riche par les faits biographiques et historiques.   Parallèlement à l’éducation qu’elle avait reçue  à l’école, il y avait eu aussi celle acquise à Dar Maalama et lors des soirées familiales auprès de ses parents. Avec son père, camarade de classe de H. Bourguiba, elle découvre l’importance du journalisme écrit et radiophonique ainsi que l’avantage de pratiquer une lecture comparative pour une information de qualité comme elle avait appris auprès de son oncle Abdessalem, qui avait beaucoup compté pour elle, l’importance des sciences et de la rationalité. De cette formation, elle découvrira l’urgence de se battre contre le colonialisme et s’engage pour la cause des femmes.    Son livre Itinéraire (Apollonia) Prix Didon d’Or 2002, a un style qui est très proche de L’amour, la fantasia d’Assia Djebbar (JCLattès, 1985). Si celui-ci est écrit en français, c’est parce que, comme pour beaucoup de femmes de ces générations, la langue française est dit-elle, « la seule que je connaisse à fond. Je fus de ceux et celles qui apprirent en premier lieu, à l’école, qu’autrefois, notre pays s’appelait la Gaule et ses habitants les gaulois….. L’on évoluait d’emblée dans un monde qui n’était pas le nôtre et qui tendait petit à petit à nous faire oublier que nous étions des Tunisiens, des arabes et des musulmans ». (p. 10)    Ce livre témoigne aussi de sa psychologie.  Tient-elle son désir pour les voyages de son grand-père paternel? Elle visitera plus de 70 pays, contribuant à la consacrer membre du Club des plus grands voyageurs animé par Trimèche et dont elle rendra compte dans son livre. Celui-ci a plusieurs qualité et fait penser à plusieurs endroits au programme qu’Al-Jazira consacre au journaliste Egyptien, H. Heikel et à ce que  Raouf H. Hamza appelle histoire citoyenne.  Autobiographique autant que chronique de la Tunisie moderne, celui-ci rend compte de sa connaissance de la généalogie. Elle explore la lignée familiale qui remonte à plusieurs générations – là où traditionnellement les historiens ne mentionnent que les lignées masculines (Voir l’arbre généalogique établi par Ali Chabbi qui retrace la lignée du poète Aboulkacem Chabbi en la faisant remonter au XIV ème sicèle) et renouvelle cette tradition en y introduisant les femmes sans distinction de classe -, comme il rend compte de l’histoire des croisades et des guerres géopolitiques.    Son récit est aussi le parcours de la famille tunisienne moderne où les femmes vont occuper de plus en plus au sein de la famille un rôle important dans la gestion des budgets (elle était le comptable de sa mère dès l’âge de huit ans), les choix en matière d’éducation des enfants, etc., sans pour autant être coupée de la famille élargie ou de l’honneur fait à la  solidarité. Consciente du travail destructeur entrepris par l’oeuvre coloniale en matière de déracinement culturel, guerre économique, discrimination entre tunisiens et ouvriers français et européens en matière salariale, naturalisation, sur les sujets victimes des traumatismes de guerre, etc., elle refuse de poursuivre une scolarité dans un lycée où elle est traitée de « Sale arabe. »  D’ailleurs, cette qualité, elle ne la perdra pas. Plus tard, même sous la Tunisie indépendante, au ressentiment de ses concurrents face à ses succès, et sans personne pour sauvegarder l’éthique, s’appuyant sur sa conception de l’histoire de sa familiale où dit-elle, les Babou ont une paralysie à la nuque, nous ne pouvons pas courber l’échine même si son père avait tenté de la raisonner en lui enseignant que l’on ne pouvait braver un vent debout, elle préfère quitter plutôt que de se laisser abattre et maintient qu’elle ne peut rester là où sa dignité est bafouée. Ici, les voyages, via la lecture ou ses déplacements au Djerid tunisien comme à travers le monde, prennent alors une signification plus grande, celle d’une « rihla » ou voyage initiatique dans l’espace/l’inconscient lui procure à chacun de ses déplacements, une plus grande connaissance d’elle-même et d’autrui.   Enfin, sa participation au mouvement des femmes à partir de 1950, comprend aussi plusieurs chapitres. Elle participera aux diverses manifestations, à la grève de la faim à laquelle plusieurs dizaines de femmes avaient pris part à la mosquée Zeitouna, aux multiples réunions de femmes comme elle a contribué à cette geste par sa création artistique (poésie, chant, théâtre, etc.).   Généreuse d’esprit, elle évoque dans son itinéraire beaucoup de noms de femmes qui ont pris part au mouvement et qui ont marqué sa personnalité. Habiba Menchari; Zakia Fourati et sa soeur dites les filles Mahjoub; Chedlia Bouzgarou; Sayda Sassi; Tawhida Ben Cheikh; Wassila Ben Ammar; Frida Agrebi; Zbeida Beda; Khédija Rabeh, Oum Saad, Cherifa Faïch et Fatma Zaara Ben Hadj; Khedija Tabbel; Essia Ghalleb; La Baya et les princesses Zakia et Aicha; Mabrouka Ben Amor, Esma Belkhodja; Rafia Bornaz; Mme Hached; Halima Ben Amor; Bchira Ben M’Rad; Mathilde Bourguiba; Zohra et Khalda, cousines de Chadlia Bouzgarou; Habiba Zaouche; Fathia Mzali; Neïla Ben Ammar; Aicha Bellagha, Badra Ben Moustapha, Nebiha Ben Miled et Mme Ben Jaballah sans oublier d’évoquer les actions des héroïnes anonymes.  Elle laisse aux historiennes et historiens de comprendre pourquoi elle a préféré taire certains noms.   Outre ses émissions radiophoniques, elle lègue une série documentaire d’une grande importance réalisée en 1996 avec la cinéaste Selma Baccar et l’historien Farhat Dachraoui sur les figures féminines du monde islamique. J’espère que nous saurons sauvegarder cet héritage et que nous saurons témoigner de son humanisme aux futures générations.   (Source : « Le Temps » du 26 janvier 2006)  

  Un homme de chez nous appelé Mohamed Tounsi (Tunis 1789 – Le Caire 1839)

Un homme exceptionnel au service de sa patrie

Par Mahmoud BOUALI   Précurseur, prédécesseur, initiateur de Nachtigal(1), Barth et Fulgence Freynel, au Bornou, au Baghirmi, au Kanem, au Ouardaï, au Darfour, comme aussi de Bolognesi, Summer W. Baker-White, Speke, Stanley et Livingstone, aux sources du Nil…   Né le 28 juin 1789, à Tunis, dans la maison de ses parents, Rue du Pacha,  ayant vécu, durant sa prime enfance, bien des moments agréables sous les frondaisons du jardin ancestral d’El Aouina, tout près de Sidi Bou Saïd, de La Marsa et de Carthage, Mohamed Tounsi vit donc le jour et grandit sous le règne de Hammouda Pacha, ce souverain husseïnite, qui, dès son avènement et même durant ses fonctions et ses responsabilités d’héritier présomptif (1777-1782) prit conscience progressivement de la situation privilégiée, heureuse, propice de notre pays entre l’Orient et l’Occident comme aussi de sa vocation multiple — islamique, arabe, maghrébine, africaine, internationale ! — caractérisée par l’esprit de tolérance, les sentiments d’amitié et même les élans de fraternité, summum de la philanthropie!, à l’échelle planétaire.   Un homme de bonne volonté   Nous ne saurions trop le répéter : les hommes de bonne volonté, issus de notre terroir, aux actions anonymes et salutaires, obscures et pures, méconnues des contemporains, des compatriotes mêmes !, ignorés de la postérité… à évoquer à ce propos, pourraient remplir des volumes ! Ce propos de Mohamed Tounsi, la chance, avouons-le, comme souvenir auparavant, nous a mis sur «la trace de leurs vertus» et notre premier mouvement est animé, dominé par de la gratitude pour ceux qui nous ont mis sur la voie à suivre  pour retrouver leurs exaltants souvenirs. Cette fois donc, c’est vers deux savants français du milieu du XIXe siècle que nous nous tournons : le Pr Jomard qui a présenté l’ouvrage de notre héros et surtout le Dr Perron qui a été à l’origine de sa composition, de sa rédaction et de sa traduction française. Grâce à eux, il est possible aux générations montantes de faire la connaissance de cet homme bien de chez nous qui fut à la fois explorateur, administrateur, ethnographe, philologue et un «lien», oui surtout un lien frémissant de  sympathie et même d’affection que l’on se doit de mettre en évidence entre la Tunisie et les pays frères du Maghreb, de l’Afrique orientale, des sources du Nil à son delta égyptien.   Un homme de science d’une précocité exceptionnelle   A peine âgé de quatorze ans, ce Tunisois avait déjà connu son pays natal du nord au sud, la Libye, l’Egypte et, presque sans délai, prit le risque de traverser les déserts torrides, pour aller retrouver son père au Soudan. Il parcourut, alors, de vastes étendues hostiles en compagnie de la caravane périodique soudanaise avant de parvenir au Darfour et, enfin, au Ouadaï , où vivait son père Omar Tounsi. Après avoir exploré, dix ans durant, ces régions du Soudan que le monde scientifique, alors, ne connaissait que très vaguement, Mohamed Tounsi, déjà âgé de vingt-cinq ans, jouissant d’une jeunesse immensément enrichie d’expériences soudanaises, revint au pays natal où régnait encore le fameux Hammouda Pacha. Il ne resta pas longtemps dans nos murs. Car bientôt repris irrésistiblement par sa vocation scientifique interafricaine, il reprit le chemin du Caire. Quelques mois à peine, après son arrivée, déjà célèbre dans les milieux savants de l’Orient, il fut désigné par Mohammed Aly, le vice-roi d’Egypte, pour faire partie de l’expédition de Morée en qualité de Ouahedh, en quelque sorte aux fonctions d’aumômier de l’armée.   A l’Ecole de médecine d’Abou Zaâbal en tant qu’administrateur   A son retour en Egypte en 1832, il fut nommé réviseur et correcteur à l’Ecole de médecine  d’Abou Zaâbal, c’est-à-dire surveillant général de cette institution scientifique. «Son érudition, sa franchise et son intelligence» lui acquièrent là, une  excellente réputation et, très rapidement, il fut promu réviseur-en-chef de cette Ecole de médecine égyptienne, en quelque sorte doyen. Dans ces fonctions, il s’est attaché à la publication, sous le meilleur jour, de nombreux livres scientifiques traduits en arabe et des langues de l’Europe.   Animateur de l’édition d’œuvres scientifiques arabes et traduites en arabe   C’est à lui, en particulier, que l’on doit le contrôle de l’édition cairote du Qamous, le célèbre dictionnaire arabe de Firouzabadi. Et c’est à cette époque que notre compatriote compose son magnifique ouvrage consacré au Darfour et au Ouadaï complété par de très nombreuses et fort édifiantes réminiscences personnelles(2).   Et Mohamed Tounsi, cet homme d’action, doublé d’homme de réflexion finit ainsi sa vie, concentrant toute son attention, son érudition et sa sagacité au service de la pureté et de la gloire de «la langue divine», employée avant tout, pour le développement de la science et la consolidation des liens d’amitié, de fraternité, de commerce traditionnels et millénaires de la Tunisie avec tous les pays frères, tous les pays amis… pour le bien commun.   M.B.   ––––––––––––––––––   Notes et références   1) Il revient à Tunis en 1882, non pas sous le nom d’emprunt tunisien propice qui lui ouvrit tant de portes — et de cœurs ! — tout au long de sa randonnée africaine (1868-1873), «Driss El Qaroui» — mais conformément au libellé de sa «commission consulaire» — Dr Gustave Nachtigal, consul général de l’Empire d’Allemagne accrédité à Tunis». En effet, la boucle achevée : Tunis-Soudan, le Caire, il était retourné à Berlin et, là, il s’est activé avec persévérance pour réaliser deux projets qui lui tenaient à cœur. D’abord, il s’agissait pour lui d’affirmer sa présence parmi l’élite scientifique spécialisée dans les questions africaines. Il publiait notamment «Voyage du Bornou au Baghirmi», aussitôt traduit de l’allemand au français par Jules Gourdault et paru dans Le Tour du monde en 1880 (2e semestre) et surtout «Sahara et Soudan» traduit, sans délai par J. Gourdault et édité chez Hachette deux années plus tard. Cela réalisé, il fit (comme le Français Devoize au temps de Hammouda Pacha et l’Américain John Howard Payne sous le règne d’Ahmed Pacha Bey), tout pour revenir à Tunis !!! Et il revint dans nos murs en cette année 1882, hélas juste au moment où s’étendait sur le pays la nuit coloniale. 2) Le livre de Mohamed Tounsi publié sous l’égide de la Société asiatique de Paris, grâce au Dr Perron a pour titre, rappelons-le. «L’aiguisement de l’esprit voyage au Soudan et parmi les Arabes du Centre de l’Afrique», publié en 1842 à la librairie de l’Institut et de la Bibliothèque royale, et «au Caire chez le traducteur, trois ans après la mort de Mohamed Tounsi.   (Source : La Presse du 25 Janvier 2006)


La corruption et le processus de paix moribond ont eu raison du Fatah

Par Hisham ABDALLAH  AFP, le 26.01.2006 à 12h01 RAMALLAH (Cisjordanie), 26 jan 2006 (AFP) – Le Fatah de Mahmoud  Abbas, qui a perdu les élections législatives de mercredi face aux  islamistes du Hamas, paie le prix de dix années de pouvoir qui ont  laissé un goût amer à la population palestinienne. Avant même la fin du décompte des voix, le Premier ministre  palestinien Ahmad Qoreï a annoncé sa démission, acceptée par le  dirigeant Mahmoud Abbas, et affirmé que le Hamas devrait former le  prochain gouvernement. « Il faut respecter le choix du peuple et le parti qui a obtenu  la majorité (aux élections législatives) doit former le  gouvernement », a déclaré M. Qoreï, un des dirigeants du Fatah, à des  journalistes. Le mouvement Fatah a été fondé il y a plus de 40 ans par le  défunt leader historique des Palestiniens Yasser Arafat, et était  devenu la force dominante de l’Organisation de libération de la  Palestine (OLP). Lors des législatives de 1996, les premières jamais organisées  dans les territoires palestiniens, le Hamas avait boycotté le  scrutin pour protester contre les accords d’Oslo (1993) sur  l’autonomie palestinienne qui ont mis en place le Conseil législatif  (CLP – Parlement). Le Fatah avait alors remporté la majorité absolue des sièges au  Parlement. L’euphorie a vite laissé la place à la désillusion alors que le  processus de paix s’enlisait avant que la deuxième Intifada n’éclate  en septembre 2000. Selon des analystes, la déroute du Fatah aux législatives est  due à son impuissance à assurer la paix et la sécurité aux  Palestiniens et à la corruption généralisée au moment où la pauvreté  et le chômage explosent. « Les électeurs ont choisi de punir l’Autorité palestinienne  telle que représentée par le Fatah pour sa mauvaise gestion durant  la décennie écoulée », affirme Nachat al-Aqtach de l’université de  Bir Zeit, en Cisjordanie. « Ajoutez à cela qu’aucune solution politique n’est en vue à  l’horizon et que l’occupation perdure », ajoute le politologue. M. Abbas a admis récemment que le Fatah faisait face à des  problèmes, qu’il devait en trouver les causes et rectifier ses  « erreurs ». Le Fatah a également souffert d’un trop plein d’assurance, qui a  conduit la vieille et la jeune garde du mouvement à présenter deux  listes de candidats à la commission électorale centrale. Même si les  deux bords ont fini par présenter une liste unifiée, le mal était  déjà fait. « Les luttes au sein du Fatah et les divisions dont nous avons  été témoins sont la cause principale de la défaite du Fatah », admet  un responsable de ce mouvement Adnane Damiri, qui n’a pas réussi à  remporter un siège à Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Le Hamas, qui participait pour la première fois aux élections  législatives, a été capable de présenter un front uni et imposé une  discipline rigoureuse à ses candidats du début de la campagne  jusqu’au scrutin. Par ailleurs, le désir d’Arafat de contrôler le gouvernement et  le Fatah était légendaire. Depuis sa mort en novembre 2004, aucun  dirigeant réel du Fatah n’a émergé. Le chef du mouvement est officiellement Farouk Kaddoumi, un  radical qui vit toujours en exil à Tunis, alors que M. Abbas préside  les réunions du Comité central du Fatah dans les territoires. Mais le responsable le plus populaire du mouvement n’est autre  que Marwan Barghouthi, emprisonné à vie en Israël accusé  d’implication dans de nombreuses attaques meurtrières. « Nous devons prendre en considération les problèmes auxquels  fait face le Fatah depuis la mort d’Arafat. Le parti n’a pas trouvé  un leader fort », estime l’analyste politique Mamdouh Nawfal. Selon lui, la défaite du Fatah est avant tout liée au statu quo  au niveau du processus de paix. « C’est la conséquence de l’échec du  processus de paix et de l’escalade israélienne ». Le Premier ministre israélien Ariel Sharon et M. Abbas ont lancé  il y a près de trois ans la Feuille de route. Ce plan de paix  international prévoyait l’établissement d’un Etat palestinien fin  2005, un but qui parait de plus en plus lointain.   AFP


Caricatures de Mahomet: les diplomates norvégiens conviés au profil bas

 

AFP, le 26.01.2006 à 15h26             OSLO, 26 jan 2006 (AFP) – La Norvège a appelé ses diplomates en  poste dans les pays musulmans à exprimer leurs regrets après la  publication de caricatures de Mahomet, interdites par l’Islam, dans  un magazine norvégien, a indiqué jeudi le ministère des Affaires  étrangères.             Reprenant une initiative du quotidien danois Jyllands-Posten, le  magazine chrétien Magazinet avait, au nom de « la liberté  d’_expression », publié il y a deux semaines 12 dessins satiriques du  Mahomet », dont l’un représentant le prophète avec un turban en forme  de bombe avec une mèche allumée.             « La parution des dessins a provoqué de vives réactions dans des  pays comme l’Arabie saoudite ou l’Iran », a déclaré à l’AFP Anne Lene  Dale Sandsten, la porte-parole du ministère. « Nous comprenons  qu’elle ait pu heurter les sensibilités », a-t-elle dit.             Mme Dale Sandsten a envoyé un argumentaire invitant les  représentations diplomatiques de la Norvège au Moyen-Orient à  exprimer leurs « regrets » afin de désamorcer les critiques.             Le journal Aftenposten en a publié jeudi une ébauche:             « Je comprends que (les dessins) puissent être considérés comme  insultants pour les musulmans », peut-on y lire.             « Les caricatures parues dans le magazine chrétien Magazinet ne  sont pas constructives pour l’édification nécessaire d’un pont entre  les personnes de religions et d’origines ethniques différentes.  Elles contribuent plutôt à la méfiance et à un conflit superflu »,  précise le texte.             Le texte précise aussi l’importance que la Norvège attache à la  liberté d’_expression.             Les responsables de Magazinet et de Jyllands-Posten ainsi que  les caricaturistes ont reçu des menaces de mort suite à la  publication des dessins.             L’Organisation de la conférence islamique (OCI), le parlement  jordanien et des oulémas en Egypte comptent parmi les nombreux  musulmans qui ont protesté contre l’initiative des publications  scandinaves.   AFP    


La Malaisie prône la création d’un marché commun islamique

  

AFP, le 26.01.2006 à 16h30             LONDRES, 26 jan 2006 (AFP) – Le vice-ministre malaisien des  Finances, Tan Sri Nor Mohamed Yackop, a appelé à la création d’un  « marché commun islamique », jeudi à l’occasion du trentième  anniversaire de la Banque islamique de développement, fêté dans un  grand hôtel londonien.             « On peut expliquer, pour une bonne partie, le manque d’unité des  communautés musulmanes par le fait que nous avons arrêté de faire du  commerce entre nous comme nous en faisions à l’apogée de la  civilisation musulmane », a déclaré le ministre dans un discours.             Il a déploré que le commerce entre les pays membres de  l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ne représente que  12% du total des échanges de ces pays.             « Pour encourager le commerce, les pays musulmans devraient  promouvoir l’intégration de leurs marchés et réduire les tarifs et  barrières douanières, encourager les accords de libre-échange entre  les pays membres de l’OCI, pour progresser vers un marché commun  islamique », a recommandé le vice-ministre.             Les banques de chaque pays devraient également accorder des  facilités de crédit aux membres de l’OCI, a-t-il estimé.             « L’autosuffisance et le développement autonome ne sont pas  impossibles », a-t-il souligné, assurant qu’il n’y avait pas  d’obstacle politique à l’instauration d’un tel marché commun.   AFP


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