26 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2471 du 26.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


C.R.L.D.H. Tunisie: Appel pour sauver la vie du  prisonnier politique tunisien, M. Abdellatif BOUHJILA, C.R.L.D.H. Tunisie: Communiqué

PEN:Tunisia: International day of action to free Mohammed Abbou. Luiza Toscane : Abdellatif Bouhjila : 1100 jours de grève de la faim Luiza Toscane : Abdelmajid Bouhjila : « Il y a du défi dans l’air » Reuters: Le parquet de Strasbourg ne s’oppose pas au procès d’un diplomate tunisien AFP: Maroc: verdict le 2 mars dans un procès de présumés islamistes du Maghreb The Washington Institute for Near East Policy:  Islamist Terrorism in Northwestern Africa: A ‘Thorn in the Neck’ of the United States? AFP: Italie: au moins 19 immigrés clandestins auraient péri en mer AP: Tunisie: appel pour l’abolition de la peine de mort Taoufik Ben Brik: Rabi, Naji El Ali et les apôtres:Le dazibao de Taoufik Ben Brik Sami Ben Abdallah: Je me suis mordu tout seul ! Et si je m’appelais Samy Sarkozy ? Le Temps (Suisse):  Des églises bonnes à tout faire AFP: L’ONU scandalisée par le recrutement de mercenaires pour l’Irak The Independant : Islamic artists were 500 years ahead of Western scientists


C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org

Appel pour sauver la vie du  prisonnier politique tunisien, M. Abdellatif BOUHJILA,

Abdellatif Bouhjila, 33 ans, est  incarcéré depuis le 11 septembre 1998. Il  purge une peine de privation de liberté de 11 ans, dans l’affaire dite des « agonisants » – opposants islamistes appartenant au groupe dit Al Ansar- à la suite d’un procès entaché d’irrégularité. 
Abdellatif Bouhjila refuse depuis le 4 novembre 2006 de s’alimenter pour protester contre le refus de l’administration pénitentiaire de lui garantir les soins médicaux nécessaires. Son état de santé  ne cesse de se détériorer notamment après l’opération chirurgicale qu’il a subie  suite à des problèmes sérieux au niveau des reins ; il souffre également  de troubles cardiaques et d’hypertension. Depuis six semaines, sa famille et son père, M. Abdelmajid Bouhjila ont  été empêchés de lui rendre visite et vivent dès lors dans l’inquiétude et l’angoisse. 
Abdellatif Bouhjila a dû se battre, après 90 jours de grève de la faim, pour imposer une date et un procès, le 24 novembre 2000, deux ans après son arrestation. Au moment de la tenue de ce procès, il se trouvait  dans un état de santé proche de l’agonie.
Depuis son incarcération, Il a totalisé, plus de mille cent jours de grève de la faim et connu presque toutes les prisons et tous les cachots de la honte pour exiger l’amélioration de ses conditions d’incarcération, des soins, le rapprochement du lieu de résidence de sa famille et pour revendiquer sa libération d’autant que tous les membres du groupe Al Ansar ont bénéficié d’une libération conditionnelle.
Le CRLDHT, qui craint pour la vie de Bouhjila, rappelle aux autorités tunisiennes leurs engagements nationaux et internationaux en matière de protection des prisonniers.Il les tient par conséquent  pour responsables de toute aggravation de l’état de santé de Abdellatif et accuse les autorités pénitentiaires de non-assistance à personne en danger.
Le CRLDHT exige la libération immédiate et sans conditions de Abdellatif Bouhjila, avant qu’il ne soit trop tard ainsi que celle des centaines de prisonniers d’opinion, arbitrairement privés de leur liberté uniquement pour avoir exprimé une idée critique,  manifesté leur appartenance à un parti politique illégitimement interdit ou tout simplement exercé leurs droits fondamentaux à l’expression et à la différence, comme le cas de maître ABBOU.                                                                                                              Paris, le 24/02/2007  

C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org COMMUNIQUE
Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a été surpris par la décision arbitraire des services consulaire français en Tunisie de priver Mme Afef Ben Naceur  d’un visa d’entrée en France pour assister à la journée internationale du prisonnier politique, organisée à Paris le vendredi 23/02/07. Le CRLDHT vient d’organiser en collaboration avec une coordination d’associations tunisiennes, internationales, françaises, maghrébines et arabes à Paris la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion et la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cette manifestation a été organisée  en partenariat avec les associations tunisiennes de défense des droits humains, présents dans cette journée et notamment la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT) et l’Association Tunisienne de lutte contre la Torture (ATLT). Des citoyens tunisiens, anciennes victimes et familles de prisonniers politiques et d’opinion ont été invités à ce meeting pour apporter leurs témoignages. A ce effet, le CRLDHT et ses partenaires tunisiens ont entrepris des démarches pour demander la livraison d’un visa au nom de Monsieur Abdelmajid Bouhjila, père du prisonnier politique Abdelatif Bouhjila et Mme Afef Ben Naceur ex-détenue politique qui vit un calvaire quotidien depuis sa sortie de prison. Un visa de trois semaines a été livré à M.  Abdelmajid Bouhjila, quant à Mme Afef Ben Naceur, aucune réponse ne lui était fournie quant à la raison de ce refus. Le CRLDHT s’étonne de cette attitude sélective des services consulaires français  et s’élève contre cette politique discriminatoire qui bafoue le  droit fondamental à la libre circulation et  nuit  davantage à l’image de la France.                                                                                                            Le : 24/02/2007                                                                                                               Le CRLDHT

 To: IFEX Autolist (other news of interest) From: Writers in Prison Committee (WiPC), International PEN, Diane.Donnelly@internationalpen.org.uk RAPID ACTION NETWORK 26 February 2007 RAN 10/07

Tunisia: International day of action to free Mohammed Abbou.

  International PEN Writers in Prison Committee Campaign: Defamation and Insult – Writers React The Writers in Prison Committee of International PEN calls on all its members to take part in an international day of action to protest the continued detention of Tunisian lawyer and human rights defender Mohammed Abbou on 1 March 2007, the second anniversary of his imprisonment. Mohammed Abbou was arrested on 1 March 2005 and sentenced to three and a half years in prison for his criticism of the Tunisian authorities. He was charged with “having published information that would disturb public order” and “insulting the judiciary” in an article posted on the Tunisnews website in August 2004, which compared torture committed against political prisoners in Tunisia to abuses carried out by US soldiers in Iraq’s Abu Ghraib prison. He was also convicted for an incident at a 2002 conference in which he allegedly physically attacked a colleague. However, there is said to be little supporting evidence for these charges and it is thought that his arrest was motivated by a 28 February 2005 article posted on the Tunisnews website in which he ironically compared Tunisian President Ben Ali to Israeli Prime Minister Ariel Sharon. The sentences totalling three and a half years were upheld on appeal on 11 June 2005. According to PEN’s information, there have been numerous reports of ill treatment of Abbou by prison guards and fellow prisoners since 2 March 2006. There are serious concerns about Abbou’s deteriorating conditions of detention and reports that his family is now also under sustained harassment by the Tunisian authorities. His wife and children have reportedly been harassed, physically attacked and placed under constant police surveillance. International PEN considers Mohammed Abbou to have been targeted by the Tunisian authorities solely for peacefully exercising his right to freedom of expression as guaranteed by Article 19 of the United Nations Universal Declaration of Human Rights, to which Tunisia is a signatory. International PEN therefore calls upon the Tunisian authorities to quash the prison sentences handed down to Mohammed Abbou and to release him immediately and without conditions. RECOMMENDED ACTION Please send appeals to arrive on 1 March 2007: Protesting the continued detention of Mohammed Abbou solely for legitimately exercising his right to free expression by posting articles on the Internet;Condemning the apparent lack of transparency of his trial during which no plea was taken by the defendant, nor any witnesses questioned; Calling for Mohammed Abbou’s immediate and unconditional release, and the end to the harassment campaign against him and his family. Appeals to: Président Zine El Abidine Ben Ali Président de la République Palais Présidentiel Tunis Tunisie Fax: +216 71 744 721 M. Rafik Belhaj Kacem Ministre de l’Intérieur Avenue Habib Bourguiba 1001 Tunis Tunisie Fax: +216 71 340 888 Email: mint@ministeres.tn M. Bechir Takkari Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme 31, Av. Bab Benat 1006 Tunis  La Kasbah Tunisie Fax: +216 71 568 106 Email: mju@ministeres.tn Also send copies if possible to: • The Tunisian representative in your country • The Tunisia Desk officer at your government’s Foreign Office • Your country official representative in Tunisia For further details contact Cathy McCann, 50/51 Brownlow House, High Holborn, London WC1V 6ER, United Kingdom, Tel: +44 (0) 20 7405 0338, Fax: + (0) 20 7405 0339. Email: Cathy.McCann@internationalpen.org.uk **The information contained in this autolist item is the sole responsibility of WiPC**


Abdellatif Bouhjila : 1100 jours de grève de la faim

 
Abdellatif Bouhjila a été condamné le 25 novembre 2000 à dix-sept ans d’emprisonnement par le Tribunal de Première Instance de Tunis. Il a comparu, accusé d’appartenance à une association non reconnue, dans le procès dit des « agonisants » sur un brancard, car en grève de la faim depuis le 28 août 2000. En appel, en 2002, sa peine a été commuée en onze années d’emprisonnement ; il en a déjà effectué plus de huit dans différentes prisons tunisiennes. Il souffre d’affections, rénale, cardiaque et respiratoire. Il a eu recours à de nombreuses et longues grèves de la faim, menées à titre individuel, pour faire valoir ses droits élémentaires. Sa situation est suivie au plan international par des groupes des organisations Amnesty International et de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture-France (1). Il est actuellement incarcéré à la prison de Mornaguia (2). Luiza  Toscane (1) Pour en savoir plus sur Abellatif Bouhjila, se reporter : * Aux actions urgentes d’Amnesty International des 26 septembre, 12 octobre, 19 octobre, et 30 octobre 2000, et du 15 mars 2005. à la « Lettre ouverte à Zine El Abidine Ben Ali », de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) du 26 octobre 2000. Aux fax de l’ACAT-France aux autorités tunisiennes des 11 juin et 23 octobre 2001 et du 13 mai 2002. * Aux communiqués des  18 et 19 octobre 2000, du 26 novembre 2000 du Comité pour le Respect des Droits de l’Homme et des Libertés en Tunisie (CRLDHT) A l’appel de Radhia Nasraoui, du 1er juin 2001 Aux communiqués de l’Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT) du 28 novembre 2003, du 29 avril 2004, des 6 avril 2005 et 11 février 2006 * Aux communiqués du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT) des 7 janvier, 16 juin et 14 septembre 2005 et du 13 décembre 2006. * Aux communiqués de l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP) du 18 décembre 2003, des 14 avril, 28 juillet,13 et 15 septembre, 15 octobre et 16 novembre 2005, du 12 décembre 2006 et du 7 février 2007, aux bulletins n° 1, 5, 9 et 10 de l’AISPP des 27 décembre 2003, 12 janvier, 21 septembre et 14 octobre 2005. * A la presse : Le Monde du 13 octobre 2000, des 7, 24, 29 et 30 novembre 2000. Le Quotidien du Médecin de novembre 2000. Al Badil du 24 mars 2005 (Cette liste, donnée à titre indicatif, est forcément incomplète) (2) Pour écrire à Abdellatif Bouhjila : Abdellatif Ben Abdelmajid Bouhjila N° 40 533 Prison de Mornaguia 1110 Mornaguia Gouvernorat de Mannouba Tunisie  

Abdelmajid Bouhjila : « Il y a du défi dans l’air »

 
Abdelmajid Bouhjila, le père du prisonnier politique Abdellatif Bouhjila, a participé à la sixième édition de la journée pour la libération des prisonniers politiques tunisiens, qui s’est tenue à Paris le 23 février 2007, à l’appel d’un collectif d’associations. Nul doute que son intervention aura constitué un temps fort de cette initiative. En marge de ces travaux, il a accepté de répondre ici à quelques questions. * Monsieur Bouhjila, votre fils est en grève de la faim à la prison de Mornaguia. Depuis combien de temps vous refuse-t-on la visite ? – Depuis six semaines. Je me rends chaque semaine à la prison et on me renvoie, sans me donner d’explication. Pourtant, l’administration continue de tamponner ma carte de visiteur, vous voyez ces tampons, mais ils attestent seulement que je me suis rendu à la prison, pas que j’ai pu le voir. J’ai demandé pourquoi on continuait de tamponner cette carte, on m’a répondu que c’était « parce vous vous êtes présenté » ! * Pourquoi est-il en grève de la faim ? – Il a commencé sa grève de la faim au début du mois de novembre 2006. Il a eu une crise et alors qu’ils l’emmenaient à l’hôpital, le chef du pavillon, Taoufik, l’a frappé. Il a hurlé. Pour le punir, ils l’ont mis au « siloun » pendant dix jours. Il s’est mis en grève. Il m’a raconté qu’ils ont voulu l’alimenter de force. Ils l’obligent à ingurgiter du lait, mais il se débat, il refuse, il recrache. J’ai su aussi qu’ils filmaient ces scènes. * A quelles fins ? – Ils veulent sans doute montrer qu’ils font leur travail, au cas où… Moi-même, je n’ai pas vu ces films, c’est mon fils qui me l’a raconté. J’ai su aussi que la Croix-Rouge lui a rendu visite, ce qui m’a rassuré. Mais depuis six semaines, je ne l’ai pas revu, et je pense qu’il est toujours en grève de la faim. D’ailleurs, la dernière fois que je l’ai vu, il m’a dit qu’il continuait. Et le fait qu’on m’interdise de le voir me prouve qu’il est toujours en grève, sinon pourquoi ? * Ce n’est pas la première fois que votre fils est en grève de la faim. A-t-il obtenu des résultats par ces grèves ? – Mon fils, en huit années et demi d’emprisonnement, a fait 1100 jours de grève de la faim. Lors de son procès, il était en grève de la faim depuis plus de trois mois. Il a été amené sur un brancard. Son avocate avait demandé au juge alors pourquoi il n’était pas présenté à un médecin, le juge avait répondu que le médecin de la prison ne l’avait pas demandé. Alors elle a protesté et rétorqué au juge qu’il pouvait, au vu de l’état de mon fils, en prendre la décision seul ! Mon fils a souvent mené des grèves de la faim, et de longues grèves, et il a obtenu ce qu’il voulait : lorsqu’il était à la prison de Borj Er Roumi à Bizerte, pour nous ses parents, c’était trop éloigné, trop difficile de lui rendre visite, il a mené une grève de la faim, il a été hospitalisé à Tunis une semaine à l’hôpital Charles Nicolle, puis transféré à la prison du 9 avril à Tunis. * Où habitez-vous ? – A Mégrine. Nous voulions qu’il soit incarcéré à Tunis, pour pouvoir lui rendre visite. Moi-même, j’ai 77 ans, mon épouse est déjà trop âgée et fatiguée pour lui rendre visite chaque semaine. De la prison de Tunis, il a été transféré à la prison de Borj El Amri. Il a protesté ; il a mené une grève de la faim d’un mois et demi. Il a été hospitalisé à l’hôpital des Forces de Sûreté à La Marsa. Et de là, ils l’ont ramené à la prison du 9 avril à Tunis, il avait gagné encore une fois. Et ainsi de suite, par une grève de la faim, il a obtenu le mutation d’un agent à un autre poste. A une autre occasion, alors qu’il était à la prison du 9 avril, il a mené une grève de la faim pour obtenir d’être soigné. Ils l’ont transféré à la prison de Sousse, et de là, l’ont hospitalisé à l’hôpital de Sousse, mais là, le médecin de Sousse a protesté. Il ne pouvait rien faire puisqu’il n’était pas le médecin qui l’avait opéré, et qu’il n’avait même pas son dossier médical, resté à l’hôpital de la Rabta à Tunis, alors ils ont dû le ramener à Tunis… * La prison du 9 avril n’existe plus. Il est maintenant à la prison de Mornaguia. Qu’est-ce que cela a entraîné comme changements pour vous ? – Au niveau des visites, le parcours est long. Tout d’abord, je dois prendre un autobus, le 19 A pour Tunis. Arrivé là, je marche une demi-heure en ville pour prendre le bus n°61 pour me rendre à la prison. Là-bas, j’attends d’abord à l’extérieur, puis une nouvelle fois à l’intérieur que vienne mon tour. J’attends deux heures, sous le soleil l’été et sous la pluie et le vent l’hiver. Ce qui est mieux, c’est que les parloirs sont différents. Auparavant, au 9 avril, la double rangée de grillages, et l’espace entre les grillages faisaient que je ne voyais même pas mon fils. A Mornaguia, nous sommes séparés seulement par une vitre. On parle par téléphone. * Et la visite dure… ? – Vingt minutes ! et j’entends « Terminé ! » * Est-ce que les conditions pour lui parler sont meilleures lorsqu’il est hospitalisé ? – Quand Abdellatif est à l’hôpital, il est dans une salle avec d’autres malades et la visite dure plus longtemps, jusqu’à une heure, mais je ne peux pas oublier qu’il est prisonnier. D’abord la salle est gardée par plusieurs agents. Il semble qu’ils appartiennent à un corps spécial, aux forces d’intervention d’après leurs uniformes, ensuite Abdellatif est enchaîné par le pied à son lit. Et puis, pour avoir droit à cette heure de visite, j’ai une journée entière à passer dans les transports en commun. Car je ne peux pas me présenter à l’hôpital ainsi. Je dois d’abord aller à la prison d’où il a été extrait retirer une autorisation de visite à l’hôpital, puis me rendre à l’hôpital, qui est quelquefois loin de la prison ou de chez moi. Je vais vous donner un exemple, je me souviens que, alors qu’il était incarcéré à Borj El Amri, on m’a dit qu’il était à l’hôpital de La Marsa et que je pouvais y aller de leur part, sans formalités. J’ai été de Borj El Amri à Tunis et là j’ai pris le bus pour La Marsa. Là-bas, on m’a dit qu’il fallait le papier de la prison. J’ai repris le bus pour Tunis et de là, je suis reparti à Borj El Amri prendre le fameux document et je suis reparti, toujours par mes propres moyens, à La Marsa. J’ai passé une journée entière dans les moyens de transport, vers cinq heures du soir, j’ai pu rendre visite à mon fils, pendant… une demi heure à l’hôpital. * Toute votre vie est ainsi centrée sur Abdellatif ? – Il y a huit ans et demi que mon fils est en prison. Je n’ai jamais manqué une seule visite en prison. Je suis le seul de la famille à pouvoir le faire. Sa mère a 78 ans et elle est si fatiguée qu’elle ne peut se déplacer chaque semaine. * Vous êtes membre de l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques. Je crois que vous en êtes aussi l’un des fondateurs ? – Oui, en tant d’années, j’en ai connu des familles de prisonniers politiques, qui viennent rendre visites à leur proches. Mon fils a été incarcéré à la prison du 9 avril à Tunis, à Bizerte, à Borj El Amri, à Sousse, à Mornaguia. J’en ai connu des familles. Nous avons fondé tous ensemble l’AISPP. Maintenant j’organise la solidarité avec les familles, à mon tour je les reçois. J’essaie de les aider, j’ai un grand coeur. Je souffre d’entendre ce qu’elles ont à dire. Avec l’AISPP, les familles ont quelqu’un qui les écoute, qui les reçoit. On se parlait déjà devant les prisons, mais maintenant les familles savent qu’elles trouveront quelqu’un à qui parler, maintenant nous nous battons tous ensemble. * Ces derniers mois ont vu un regain d’activité des familles de prisonniers politiques, même une manifestation place de Barcelone à Tunis. – Oui, maintenant, les familles n’ont plus peur. Il y a du défi dans l’air. Cette manifestation était spontanée. Elle a été dispersée aussitôt par la police, comme à chaque fois que les familles se regroupent. Dans la dernière période, beaucoup de familles sont venues se plaindre de ce que leurs enfants avaient été arrêtés, torturés. Les bureaux des avocates et des avocats ne désemplissent pas. Vous voyez, je n’ai jamais été isolé, ni avant l’association, ni après. Je reçois aussi constamment des cartes de l’étranger, envoyées par des gens d’Amnesty International. Rien qu’en ce début d’année 2006, j’en ai reçu pas moins d’une vingtaine. Je leur en suis reconnaissant. * Monsieur Bouhjila, vous rentrez aujourd’hui même à Tunis. Quand a lieu la prochaine visite à Abdellatif ? – Mardi 27, si on m’y autorise. Propos recueillis par Luiza Toscane le 25 février 2007.


Le parquet de Strasbourg ne s’oppose pas au procès d’un diplomate tunisien

REUTERS, le 23 février 2007 à 10h53 STRASBOURG, 23 février (Reuters) – Le parquet de Strasbourg ne fera pas appel du renvoi en cour d’assises pour « tortures et actes de barbarie » de Khaled ben Saïd, ancien vice-consul tunisien en Alsace, poursuivi sur le fondement de la règle exceptionnelle de « compétence universelle », a-t-on appris auprès du procureur. « Le juge d’instruction a estimé que la juridiction de jugement devait être saisie, eh bien, c’est elle qui appréciera », a dit vendredi à Reuters le procureur Jacques Louvel, qui requérait un non-lieu dans ce dossier. Le procureur maintient cependant qu’il pense que les faits ne peuvent être qualifiées de « tortures », ce qui entraine toujours à ses yeux l’incompétence de la justice française. « Il faut pouvoir qualifier les faits d’actes de torture et de barbarie, ce qui nous paraissait difficile à nous, au niveau du parquet, dans le cas d’espèce », a-t-il dit. Khaled ben Saïd, qui a fui dans son pays en 2002, devrait être jugé par contumace dans les prochains mois à Strasbourg. La plaignante à l’origine de la procédure assure avoir été suspendue en 1996, dans un commissariat dirigé par cet homme, à une barre de fer entre deux tables, puis frappée sur les seins et les parties génitales. REUTERS

Maroc: verdict le 2 mars dans un procès de présumés islamistes du Maghreb

AFP, le 23 février 2007 à 19h49 SALE (Maroc), 23 fév 2007 (AFP) – Huit Marocains et un Tunisien accusés d’avoir voulu perpétré des attentats au Maroc et à l’étranger connaîtront leur sort le 2 mars devant le tribunal antiterroriste de Salé (près de Rabat). Dans son réquisitoire, le procureur les a accusés vendredi « d’avoir voulu commettre des attentats en France, en Italie et contre le consulat américain à Rabat ». « Les faits sont avérés et les peines doivent être prononcées », a-t-il ajouté sans cependant requérir de peine. Les neuf prévenus sont accusés de « constitution d’une bande criminelle dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes, d’appartenance à une association non reconnue ». La défense a jugé ceci sans fondement. « Vous les accusez d’avoir récolté de l’argent pour mener des attentats », a argué Me Mohamed Hilal, avocat de Mohamed Ben El Hadi Messahel, un Tunisien de 37 ans. « Mais mon client n’a même pas de compte en banque, ni de travellers chèques, il n’avait même pas de quoi manger. Alors comment pouvez croire qu’il récoltait de l’argent », a-t-il poursuivi. « Je demande sa relaxe ainsi que celle de tous les autres accusés ou au moins les circonstances atténuantes », a-t-il ajouté. La cour s’est donné jusqu’à vendredi pour rendre son verdict. AFP  

Italie: au moins 19 immigrés clandestins auraient péri en mer

AFP, le 23 février 2007 à 13h41 ROME, 23 fév 2007 (AFP) – Au moins dix-neuf immigrés clandestins auraient péri en mer dans le canal de Sicile qui sépare l’île italienne de la Tunisie, selon le récit d’un groupe de 31 survivants secourus mercredi, a rapporté vendredi l’agence Ansa. « Nous étions beaucoup plus, plusieurs d’entre nous sont morts pendant la traversée et leurs cadavres ont été jetés à la mer », a déclaré l’un des clandestins secourus au large de la petite île de Lampedusa (sud), cité par l’agence. Le groupe de survivants était interrogé vendredi par la police à la demande du parquet d’Agrigente (côte sud de la Sicile) qui a ouvert une enquête. Certains clandestins, dont l’embarcation est partie de Libye, avaient avancé dans un premier temps le chiffre de sept morts puis ils ont parlé d’au moins  dix-neuf victimes, selon l’agence qui n’a pas immédiatement précisé la nationalité des étrangers. AFP  


Islamist Terrorism in Northwestern Africa: A ‘Thorn in the Neck’ of the United States?

Emily Hunt Format: PDF, 31 Pages Published: February 2007 Price: Free Download File Size: 380 KB In August 2006, al-Qaeda’s second-in-command announced a new alliance with the Algeria-based Salafist Group for Preaching and Combat (GSPC), with the stated aim of becoming a « thorn in the neck » of America and the West. This radical network — which is little known in the United States but has become one of the top terrorist threats in North Africa — is active in Europe and may even have connections to aspiring militants in North America.  In this Washington Institute Policy Focus, terrorism expert Emily Hunt examines how the intersection of local conflicts with al-Qaeda’s global ideology and technological expertise is prompting U.S. officials to focus on North Africa, as both a potential target of attacks and a safe haven or recruiting ground for terrorists intent on attacking elsewhere. In particular, she assesses the State Department-led multi-agency effort to empower counterterrorism partners in countries such as Algeria, Morocco, Nigeria, and Tunisia. Given the involvement of northwestern Africans in major acts of international terrorism such as the September 11 attacks and the 2004 Madrid train bombings, this paper provides a welcome means of determining whether U.S. efforts in the region are sufficient and effective. (Source : le site du « The Washington Institute for Near East Policy”, consulté le 25 février 2007) Lien : http://www.washingtoninstitute.org/templateC04.php?CID=266

 

4206 tunisiens hautement qualifiés résident à l’étranger

4206 tunisiens hautement qualifiés résident à l’étranger et exercent dans divers domaines de compétences. Selon l’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT), le nombre total des Tunisiens travaillant à l’étranger dans le cadre de la coopération technique s’élève à 8500 dont plus de 6000 dans des pays arabes, 676 en Europe, 447 dans des pays asiatiques, africains et en Amérique, et 413 dans des organisations internationales et régionales. Ces dernières années ont été marquées par l’évolution notable au niveau de la coopération triangulaire en faveur de certains pays en développement, notamment dans les domaines où la Tunisie a acquis une expérience avancée . 31% des tunisiens hautement qualifiés résident en France , 13% au Canada, 11% aux USA, et 10% résident en Allemagne. Parmi les compétences tunisiennes aux USA,Pr Abderrahman Robanna(membre du comité de lecture de l’International Journal of Management and Technologies)(photo) et le savant tunisien Mohamed El Awsat Ayari (photo), directeur conseiller au département de l’exploration aérospatiale à la Nasa , dans l’Etat du Colorado. 5 autres savants tunisiens font partie des chercheurs dans les laboratoires de physique nucléaire aux USA. En Autriche 4 chercheurs tunisiens exercent dans les laboratoires de Physique et Techniques Nucléaires. La France reste le pays qui bénéficie le plus de nos compétences humaines hautement qualifiées dans les domaines des Sciences Humaines et des Sciences Exactes. Rappelons que dans le cadre de la politique de polarisation des compétences tunisiennes à l’étranger, le Ministère de la Recherche Scientifique, de la Technologie et du Développement des Compétences lance un appel à propositions (ouvert)  valable jusqu’au 31 Décembre 2007,qui consiste à accueillir les chercheurs tunisiens résidents à l’étranger dans des structures de recherche nationales durant une période de un à dix mois, afin d’entreprendre des actions conjointes de recherche scientifique et d’innovation technologique dans les domaines prioritaires. MKM (Source: Babnet.net (Portail – Tunis), le 26 février 2007) Lien : http://www.babnet.net/rttdetail-10075.asp  

Tunisie: appel pour l’abolition de la peine de mort

Associated Press, le 23 février 2007 à 20h40 TUNIS (AP) — Des journalistes, avocats, représentants de partis politiques et d’associations de défense des droits de l’Homme ont plaidé vendredi à Tunis en faveur de l’abolition de la peine de mort, lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes tunisiens (AJT) et la section locale d’Amnesty International (AI). « La peine capitale constitue le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant des châtiments », a déclaré le secrétaire général d’AI-Tunisie, Hachémi Ben Fraj. Il considère que cette peine « viole le droit à la vie inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’Homme ». Se joignant à un récent appel lancé dans ce sens à l’adresse du Parlement et du gouvernement par le mouvement Ettajdid, une formation de l’opposition, il a formé l’espoir de voir la Tunisie devenir le premier pays arabe à abolir cette sentence. La peine capitale demeure en vigueur dans la législation tunisienne où aucune peine capitale n’a cependant été exécutée depuis 1994, date à laquelle avait été pendu « le bourreau de Nabeul », auteur du viol et de l’assassinat de 13 enfants. Avocat de l’ancien président irakien Saddam Hussein, Me Ahmed Seddik s’en est pris aux organisations non gouvernementales auxquelles il a reproché leurs « réactions timides » après l’exécution de l’ex-homme fort de Bagdad qu’il a qualifiée de « spectacle choquant ». « Seule l’organisation Human Rights Watch a dénoncé cet acte », a-t-il noté. Selon Amnesty International, 128 pays et territoires ont jusque-là aboli la peine de mort de jure ou de facto, contre seulement 16 pays en 1977. En 2005, 5.186 personnes étaient condamnées à mort et au moins 2.148 prisonniers ont été exécutés dans 22 pays et territoires, ajoute l’organisation internationale. Associated Press  


Rabi, Naji El Ali et les apôtres

Le dazibao de Taoufik Ben Brik

 
Bouchez-vous le nez et dites : « Vous nous barbez ! » Car il se passe apparemment un drôle de manège dans mon royaume, le royaume d’Allah, Jéhovah et Houbal. Imagine… Mon royaume résonnant de mille débats en plein air, comme à Hyde Park Cornel, ce coin de pelouse londonienne où chaque passant se change, si l’envie lui en prend, en tribun. Dans ces zaouias, ces corners, on peut chicaner, s’épancher. Une femme peut cracher sur sa belle-mère, sa voisine, son mari et sa concubine. J’avais retourné la réalité comme on le fait d’un gant : le monde réapparut en joie. En l’air, de toutes les couleurs, les paroles. Mon royaume avait le charme d’un grand café, d’un grand théâtre, d’un hammam. Sans gêne et sans honte, tout pouvait être dit. Dans tous les continents et dans tous les sous-continents, on entendait enfin se lever bavardages et caquetages, commerages et potins, blagues et plaisanteries. Le rire enveloppait désormais le moindre mot. Ca bavarde dans les mosquées, les églises, les synagogues. Il suffit d’aller dans n’importe quel temple, on se croirait sur les planches, où que vous regardiez, à gauche, à droite, au centre, les gens conversent, font les marioles. Un apprentissage de la fraternité. Chacun entre avec ses outils, ses bidons et ses aiguilles à coudre qui traînent dans son passé, comme une offrande. L’enfance, l’école, l’initiation, la mort sont attelés avec des mots qui s’entrechoquent, s’entrecroisent, se multiplient, se divisent et s’enracinent. On énumère les abîmes enjambés sur des frêles passerelles. Puis… petit à petit des mots s’enrichissent, des mots qui tapent fort. Les mots deviennent habitables. Des mots contre les transgressions, la misère physique, le handicap. Des mots qui donnent sens à chaque déplacement, à chaque regard. C’est moins la gestuelle qu’on retient que la voix, les paroles débitées en rafales. On bonit sur chaque mot à prononcer comme un fauve sur sa proie. Comme si les ayant aussitôt dits, on cherchait déjà à les rattraper et les rapatrier dans l’antre d’où ils sont sortis. C’est le refus de considérer la parole comme objet perdu, tombé. Avoir le droit de nommer et être celui qui nomme et se nomme en même temps. On vient à peine de naître à la parole, à l’écoute de l’autre, l’écoute des mains qui savent parler, et voilà que ça flippe. On devient mordant, féroce, grossier, cynique. Les gens se moquent de ce qui est beau et parfumé et de ce qui est sale et puant. Ils rient d’une éponge ou d’une goutte d’eau, d’un rire de Woody Woodpecker. Un rire qui éclabousse ami, ennemi, et soi-même. On rit pour ignorer la crainte. On rit pour conjurer le ridicule. On rit pour dépoussiérer la chambre bleue. On rit pour fragmenter la réalité. On rit pour injecter le faux. On rit pour aimer ce qui est aimé déjà de tous. Pour ces chenapans, je suis devenu un filon inépuisable. De ma tête peut naître une autre tête, d’un œil un autre œil, de mon sein du lait caillé, de mon postérieur une queue de cochonglier… Ils raillent mes livres, parodient mes paroles, réduisent en cendres « ma pensée ». Ils ont édifié un sanctuaire pour mon pet. Petit à petit, ils m’ont fait descendre dans leurs bavardages et dans leurs caquetages, dans leurs commérages et leurs potins, dans leurs blagues et leurs plaisanteries. C’est moi que, désormais, leur rire enveloppait et prenait au piège. C’est un siège. Je leur ai donné l’usage de la parole. Je leur ai donné l’ordre de se réjouir et de s’amuser ! J’ai fait de la réalité un spectacle ! Et ils firent de moi un bouffon. Ils manquent de respect à mes prophètes. Moïse le morose. Jésus rien dans la caboche, tout dans la main de menuisier. Mahomet le surchargé pondéral. Abraham ta gueule. Ils ont compté toutes les femmes –blondes, brunes, rousses- qui réchauffaient le lit de Joseph. Ils ont dit que David se dopait. Ils ont soutenu qu’Adam a l’intelligence d’un enfant de douze ans. Ils ont fait courir toutes sortes de rumeurs… Ils ont même voulu se moquer du pénis de Mahomet : de sa taille, de sa vigueur, de ce qu’il pouvait et ne pouvait plus faire. Plus c’est grand, plus c’est mou. Ils ne cessaient jamais de clamer : Rabi le barbeau ! Débarrasse le plancher. Les fils d’Eve auront ta peau. Des enfoirés n’arrêtent pas de faire circuler des caricatures infâmes. Je deviens sale, affreux et méchant. Je suis cuit. C’est l’époque de Handhala, l’enfant chauve, du caricaturiste Naji El Ali. L’enfant qui tourne le dos à mes messages poilus. Il dit ce qu’il ne faut pas dire. Il fait ce qu’il ne faut pas faire. Il raconte la nudité des Al Allihah et danse sur leurs tas de fumier. Sale temps pour Satan. Taoufik Ben Brik
 
(Source: Le blog media le 26 fevrier 2007)

 
Je me suis mordu tout seul !

Et si je m’appelais Samy Sarkozy ?

 
Injustice ? Racisme ? Indifférence ? Double pesée, double poids ? Et si je m’appelais Samy Sarkozy ? Cette histoire n’est pas un casting de la réalité mais c’est la réalité tout court. Un Vendredi 23 février 2007, à 11h du matin, je passe devant un immeuble d’une cité située dans une banlieue française. Trois petits enfants âgés entre 5 et 8 ans sont en train de jouer avec un chien et, 5 mètres plus loin, une femme est en train de nettoyer sa voiture avec un aspirateur. Le chien vient vers moi, s’arrête, me regarde. Je m’arrête. Un des petits enfants me dit  » Monsieur, n’ayez pas peur, c’est un chien gentil, il veut jouer avec vous « . Le chien me touche du coté de la jambe au dessus de la poche de mon pantalon. Je ne sens rien. Il s’éloigne de nouveau et me fixe toujours avec des yeux emplis de colère. Instinctivement, je comprends qu’il va me mordre. Trop tard Je tâte ma poche:  » Mon Dieu mon pantalon est déchiré ! « . Je glisse mes doigts dans la déchirure du pantalon. Je regarde mes doigts de nouveau, du sang. Le chien m’a déjà mordu. Je m’éloigne doucement et je vais voir le gardien de la cité. Je lui explique ce qui s’est passé et je lui demande d’appeler les flics, chose faite. Il me demande d’aller les attendre devant l’immeuble en question. J’y vais mais je les attends un peu plus loin. Le chien est toujours là et s’il vient vers moi de nouveau, que vais-je faire ? Me défendre ? Si le chien veut de nouveau me mordre, je serais bien obligé de me défendre et le taper. On va alors m’accuser d’agresser un gentil chien. Je dois remercier les sapeurs pompiers qui sont arrivés sur les lieux 15 minutes plus tard. A vrai dire, je n’ai pas assez de mots pour les remercier tellement ils étaient humains et professionnels. Ils m’ont nettoyé ma plaie, m’ont rassuré et m’ont réconforté. Ils m’ont expliqué que le problème est qu’il faut savoir si le chien est vacciné ou non car tout en dépendra. Quant au chien, il était présent devant le bâtiment jusqu’à l’arrivée des pompiers et ce n’est que quand ces derniers sont venus que son propriétaire a compris que les choses risquaient de prendre une mauvaise tournure pour lui. Je n’ai pas vu ce mystérieux propriétaire, mais j’ai vu le chien se diriger vers l’immeuble en question, quelqu’un l’a appelé et il a disparu. Je me suis mordu tout seul ! Vingt minutes plus tard les policiers arrivent. Je leur explique ce qui s’est passé et deux m’accompagnent vers l’immeuble en question. Je prends l’initiative d’aller voir la femme qui nettoie toujours sa voiture :  » Madame, à qui appartient le chien ? « . La dame regarde d’abord les flics puis se tourne vers moi  » J’ai pas vu de chien ! « .  »  Et les enfants qui étaient là ?  »  »  J’ai pas vu d’enfants ! « .  »  Mais il y a 40 minutes, j’étais là et j’ai vu que vous m’avez regardé! « .  » Je suis vraiment désolée Monsieur, mais j’étais en train de nettoyer ma voiture et je ne vous ai pas vu non plus «  ». Mon Dieu, pourquoi autant de mauvaise foi, me suis-je dit ? Serai-je devenu invisible ? Nous montons les escaliers, un des policiers qui m’accompagne est plein de bonne volonté. Nous sonnons à la première porte, elle s’ouvre  » Bonjour Monsieur, nous cherchons le propriétaire d’un chien qui habite ici « , le monsieur nous dit qu’il faut monter tout en haut et referme sa porte. Nous montons au quatrième étage, un chien aboie. Nous sonnons à la porte, non c’est pas lui, nous croisons un autre habitant dans les escaliers, mais il ne se rappelle pas avoir vu un chien, les policiers ont l’habitude de ce genre de situation et m’expliquent que personne ne nous aidera à identifier le propriétaire du chien. Mais sous mon insistance, nous faisons un dernier essai et nous revenons au premier étage où quelqu’un nous a dit qu’un habitant avait un chien qui correspond à ma description. Nous sonnons à la porte, cinq minutes d’attente et puis une petite fille ouvre la porte, elle a 9 ans peut-être. Je ne sais pas pourquoi je sens que le chien est là, elle ressemble beaucoup à l’un des trois petits enfants qui jouaient avec le chien. Elle explique que sa famille n’a pas de chien mais qu’elle a bien vu le chien en question plusieurs fois dans la cité mais qu’il n’appartenait à personne. J’attire l’attention du policier qui m’accompagne sur le fait que le chien en question jouait avec les trois petits enfants et qu’il obéissait à l’un d’eux. Mais ce dernier m’explique qu’il n’a pas le droit d’entrer pour fouiller et que il peut bien me ramener au commissariat pour déposer une plainte. Est ce que je dois faire le travail de la police ? Nous arrivons au commissariat. J’ai souhaité déposer une plainte contre X. Mais un des policiers m’explique que je dois me contenter d’une déclaration en main courante car il n’est pas sûr que le chien ait un propriétaire. Je lui répète ma version des faits, les trois petits enfants qui jouait avec le chien et ce dernier qui a disparu dans l’immeuble en question ! En vain. Il me donne les références de ma déclaration et me dit que si un jour j’ai du nouveau par rapport à ça, je peux rappeler la police. Je lui dis que je ne vais pas lâcher le morceau et que je reviendrais sur les lieux pour identifier le propriétaire du chien. Est ce que je dois faire le travail de la police ? Ne prenez pas trop de risque, me dit-il, compatissant. Je rentre chez moi à Paris en prenant les transports en commun. Mon pantalon est déchiré et le pansement visible. Les gens me regardent comme s’il regardaient un extraterrestre, un couple de personnes âgées s’est même éloigné de moi. Ils avaient peur peut être de moi ! …ou que je les morde… Un des voisins m’interpelle sur ce qui m’est arrivé. Je lui dis que je me suis fait mordre par un chien qui officiellement n’a pas de propriétaire et se promène dans une cité en jouant avec trois petits enfants.  » Pourquoi il ne les a pas mordu alors ?  » me dit-il naïvement ?  » Parce que c’est un chien raciste, je suis typé Maghrébin et arabe et par ces temps qui courent, une grande partie de la société française bascule à l’extrême Droite…même les chiens  » lui-dis-je sans broncher. La Haine Je passe une après midi de déprime. Il y a quelques semaines, un scooter du fils de Monsieur Sarkozy a été volé. Et les journaux ont rapporté  » qu’un deux-roues correspondant à sa description ayant été aperçu à Bobigny, la police intervient sur les lieux et en l’absence d’identification formelle effectue des tests ADN pour prouver l’identité du propriétaire et lui restituer son bien. Cette procédure ne serait que très rarement utilisée en raison de son coût élevé. Et seulement 8% des deux roues déclarés volés sont restitués à leurs propriétaires « . Dans mon cas, je ne demandais pas la lune. Les policiers sont sûrs au fond d’eux-mêmes que le propriétaire du chien habite dans l’immeuble en question. Et puis un chien qui m’a mordu, ça aurait- pu être plus grave. Il ne s’agit pas d’effectuer des tests ADN, mais un minimum d’effort permettrait de l’identifier. Pourquoi ne le feraient-ils pas ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Le soir, des amis m’appellent pour savoir ce qui s’est passé et me demander des détails quant aux suites de ma plainte, l’un d’eux me rappelle l’épisode du vol du scooter du fils de monsieur le Ministre de l’intérieur. Je ne sais pas quoi dire  » injustice, racisme, indifférence, double pesée, double poids, tous me demandent d’aller me vacciner au plus vite car si le chien n’est pas à jour au niveau des vaccins, sa morsure est mortelle… », mais je suis gagné par une sorte d’indifférence. A quoi ça sert ? . J’ai la haine. Et dans le doute, je leur réponds :  » Vous savez ! aujourd’hui je me suis mordu la jambe tout seul car je ne m’appelle pas Samy Sarkozy  » ! Sami Ben Abdallah Sami_tunisie_soir@yahoo.fr


L’ONU scandalisée par le recrutement de mercenaires pour l’Irak

Par Patrick BAERT AFP, le 25 février 2007 à 12h06 GENEVE, 25 fév 2007 (AFP) – L’ONU est scandalisée par les méthodes de recrutement de mercenaires de pays pauvres par des entreprises de sécurité occidentales qui n’hésitent pas à les envoyer dans des zones dangereuses comme l’Irak, où des centaines d’entre eux ont péri depuis l’intervention de 2003. Les gardes privés alignés par ces sociétés représentent la deuxième force armée en Irak, après le contingent américain, mais devant l’armée britannique, souligne le président du groupe de travail des Nations unies sur l’utilisation des mercenaires, José Luis Gomez del Prado. « Au moins 160 compagnies opèrent en Irak. Elles emploient probablement 35.000 à 40.000 personnes », estime M. Gomez del Prado, au terme de la deuxième session du groupe de travail qui s’est déroulée la semaine dernière à Genève. Selon lui, plus de 400 de ces employés ont perdu la vie en Irak depuis 2003 « et beaucoup plus ont été blessés », ce qui fait un bilan plus lourd que celui de l’armée britannique (132 morts). Dans un rapport que le groupe de travail doit remettre en mars au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, M. Gomez del Prado et quatre autres experts indépendants entendent faire part de leur « préoccupation » à l’égard des conditions de recrutement de ces salariés par des sociétés américaines comme Triple Canopy ou Blackwater. Beaucoup sont d’anciens policiers ou militaires recrutés aux Philippines,  au Pérou ou en Equateur, selon le groupe de travail qui a récemment effectué des missions dans ces deux derniers pays. « Ils sont formés en vitesse mais pas préparés pour des situations de conflit armé », observe M. Gomez del Prado. « Ils sont envoyés là-bas, ils reçoivent un (fusil d’assaut) M16 et sont placés dans des endroits très périlleux comme la zone verte (à Bagdad), des convois ou des ambassades ». Leurs fonctions sont parfois fort honorables, lorsqu’il s’agit de protéger des convois d’organisations humanitaires, reconnaît-il. Mais moins bien formés que leurs homologues américains, ils « sont dans une situation où ils peuvent violer les droits de l’homme car ils sont armés ». Si un employé américain ou européen gagne le plus souvent autour de 10.000 dollars par mois, la paie d’un salarié péruvien ne dépasse généralement pas 1.000 dollars, selon lui. Les droits de ces salariés, notamment le droit du travail, sont en outre fréquemment violés. « Le contrat qu’ils signent cache parfois des choses pas claires. L’original est en anglais, que la plupart ne parlent pas », relève l’expert onusien. Le droit applicable est en outre celui du pays où la multinationale a son siège et on voit mal en cas de litige « un pauvre Péruvien aller porter plainte devant un tribunal américain ». Le phénomène des sociétés de sécurité privées s’accentue: on compte environ un employé privé pour quatre soldats américains en Irak contre seulement un pour 50 durant la première guerre du Golfe, relève M. Gomez del Prado, qui s’alarme du vide juridique en la matière. Le statut de ces sociétés n’est en effet pas couvert par la définition stricte des mercenaires contenue dans la Convention internationale de 1989 sur l’utilisation, le recrutement, le financement et la formation des mercenaires, qui compte 28 Etats parties. « C’est un peu comme la différence entre les corsaires et les pirates autrefois », souligne l’expert. Outre les terrains de conflit, M. Gomez del Prado s’alarme de la présence des mêmes sociétés autour de sites d’extraction minière, où « elles violent les droits écologiques et sociaux de communautés qui veulent défendre leur terre ou leur environnement contre la pollution ». AFP  

Société RELIGION. En Europe, temples et églises sont transformés en bars, restaurants ou discothèques. La Suisse, attachée à son patrimoine religieux, résiste fortement à cette tendance.

Des églises bonnes à tout faire

Patricia Briel Bars, restaurants, discothèques, musées, bibliothèques, appartements chics ou… mosquées. En Europe, les temples et les églises inutilisés ont trouvé ces dernières années de nouvelles affectations. Même dans la très catholique Italie: à Rome, un restaurant – le Sacro e Profano – occupe aujourd’hui une vieille église médiévale. Confrontées au déclin de la foi et à une sécularisation croissante de la société, les autorités religieuses ont été contraintes d’imaginer de nouveaux usages pour les bâtiments religieux ou de les vendre. La Suisse n’est pas épargnée par cette tendance. Même s’il n’est pas question de les vendre pour des usages qui s’éloigneraient trop de l’éthique religieuse, les temples et les églises sont cependant de plus en plus souvent utilisés à des fins socioculturelles. Récemment, le temple St. Leonhard à Saint-Gall a été vendu pour une bouchée de pain – 40000 francs – à un architecte de Winterthour. «Son intention est d’en faire un lieu culturel, dit Simon Weber, porte-parole de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse. Ce temple n’était déjà plus utilisé pour la prédication, mais pour des activités socioculturelles. De manière générale, cela fait longtemps que les temples sont exploités pour des activités de ce type-là.» Comme l’église St. Jakob à Zurich, qui a fait parler d’elle récemment pour avoir proposé des films du réalisateur et poète italien Pier Paolo Pasolini. En revanche, pas question de céder des temples à des fidèles d’autres religions. «C’est hors de propos, dit Simon Weber. Et nous n’avons pas de demandes dans ce sens-là, ni des juifs, ni des musulmans. Cependant, nous acceptons de louer des temples à d’autres confessions chrétiennes. La St. Alban Kirche de Bâle est actuellement utilisée par l’Eglise serbe orthodoxe.» Bien sûr, «il existe des temples qui ne sont plus utilisés chaque dimanche, mais il n’est pas à l’ordre du jour de s’en séparer», poursuit-il. Les mêmes principes prévalent du côté catholique. En septembre 2006, prenant acte de la sécularisation croissante de la société, la Conférence des évêques suisses (CES) s’est penchée sur la question de l’utilisation du patrimoine ecclésiastique et a publié des «Recommandations en cas de réaffectation d’églises et de centres ecclésiaux.» «Les églises et chapelles, à cause de leur signification symbolique et liturgique, ne devraient pas, autant que possible, être mises à disposition des membres d’autres religions, d’autres communautés religieuses ou de sectes», souligne-t-elle. Mais la CES admet la possibilité de réaffecter des édifices religieux pour l’usage d’autres confessions chrétiennes. De plus, les recommandations insistent sur la nécessité de «respecter le caractère culturel et religieux des églises, chapelles et centres ecclésiaux lors d’un changement d’usage». Dans le canton de Fribourg, le couvent des Capucins, qui a fermé ses portes à Bulle il y a trois ans par manque de vocations, est devenu un lieu d’accueil et d’écoute animé par une communauté de trois prêtres de l’Association Notre-Dame de la Compassion. En 2004, sans relève, les sœurs dominicaines de Pensier ont remis leur Maison Saint-Dominique à la communauté charismatique du Verbe de Vie. Cependant, il n’est pas toujours possible de respecter ce principe. A Fribourg, une partie des couvents des Cordeliers et de la Visitation ont été transformés en appartements. «En principe, on ne vend pas les édifices religieux», précise Nicolas Betticher, porte-parole du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Selon les recommandations de la CES, «une vente sera exclue si on ne peut pas garantir une réaffectation «compatible» avec l’Eglise et ses principes éthiques ou s’il y a lieu de le craindre ultérieurement, par exemple par une mise en location postérieure de la part de l’acquéreur». Ce n’est donc pas demain qu’on verra des églises transformées en restaurants ou en discothèques en Suisse. Cependant, des ventes d’églises ont déjà eu lieu. Nicolas Betticher signale par exemple le cas de Regina Mundi, vendue à l’Université de Fribourg qui en a fait une bibliothèque. «Lorsqu’une église ou une chapelle est réaffectée, elle doit être désacralisée», dit-il. Un acte marqué par une célébration liturgique durant laquelle les reliques sont enlevées de l’autel et transportées en un nouveau lieu. Les protestants ne procèdent à aucune cérémonie de ce genre, car «les temples ne sont pas des lieux considérés comme sacrés», explique Simon Weber. Comment expliquer que la Suisse ne suive pas le mouvement amorcé dans d’autres pays comme l’Angleterre et l’Allemagne, où les édifices religieux sont traités avec moins d’égards? «Selon le dernier recensement fédéral, 70% des Suisses se déclarent encore chrétiens, dit Simon Weber. Les gens manifestent un certain attachement aux lieux de culte, même s’ils ne les fréquentent pas.» La CES constate aussi que «les églises, les centres et bâtiments d’Eglise comptent beaucoup aux yeux des membres de la communauté des croyants et sont traités avec respect. Ils marquent la vie ecclésiale comme lieux de rencontre et ont souvent une importance culturelle qui dépasse le cadre strictement ecclésial.» (Source : « Le Temps », (Quotidien – Suisse), le 26 février 2007)  

Islamic artists were 500 years ahead of Western scientists

By Steve Connor, Science Editor Islamic artists were exploiting a mathematical principle to decorate buildings with complicated patterns of tiles more than 500 years before its discovery in the West. The decorative tilework that adorns some medieval Islamic buildings has been found to use basic geometric shapes that form a complex and highly intricate tiling pattern which does not repeat itself. In modern mathematics the principle of non-repeating patterns on a flat surface is known as quasicrystal geometry, and the most famous example is known as Penrose tiling, after the Oxford mathematician Roger Penrose, who was thought to have discovered it 30 years ago. However, two American mathematicians believe that near-perfect quasicrystal geometry was used by Islamic scholars earlier than the 15th century to decorate the walls of important buildings. Peter Lu, of Harvard University, and Paul Steinhardt, of Princeton University, said advanced quasicrystal geometry based on 10-sided shapes is seen in the tiling patterns of mosques and madrasas of the Middle East and central Asia, predating its discovery by Western mathematicians by 500 years. « It could be proof of a major role of mathematics in medieval Islamic art, or it could have been just a way for artisans to construct their art more easily, » said Mr Lu. « At the very least it shows us that a culture we often don’t credit enough was far more advanced than we thought before. » In keeping with the Islamic tradition of not depicting images of people or animals, many religious buildings were decorated with geometric star-and-polygon patterns, often overlaid with a zigzag network of lines. Lu and Steinhardt show in a study published in the journal Science that by the 13th century Islamic artisans had begun producing patterns using a small set of decorated, polygonal tiles which they call « girih » tiles. Art historians have until now assumed that the intricate tilework had been created using straight edges and compasses, but the study in Science suggests the Islamic artisans were using a basic toolkit of girih tiles made up of shapes such as the decagon, pentagon, diamond and hexagon. « Straight edges and compasses work fine for the recurring symmetries of the simplest patterns we see, but it probably required far more powerful tools to fully explain the elaborate tiling with decagonal [10-sided] symmetry, » Mr Lu said. « Individually placing and drafting hundreds of decagons with a straight edge would have been exceedingly cumbersome. It’s more likely these artisans used particular tiles that we’ve found by decomposing the artwork, » he said. The scientists found that by 1453, Islamic architects had created overlapping patterns with girih tiles at two sites to produce near-perfect quasicrystalline patterns that did not repeat themselves. « The fact that we can explain so many sets of tiling, from such a wide range of architectural structures throughout the Islamic world with the same set of tiles, makes this an incredibly interesting universal picture, » Mr Lu said. (Source : « The Independant », (Quotidien – Angleterre), le 23 février 2007) Lien : http://news.independent.co.uk/world/science_technology/article2296841.ece


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