26 avril 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2165 du 26.04.2006

 archives : www.tunisnews.net


Omar S’habou annonce la naissance de « L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie » LTDH Section de Kairouan : Communiqué l’IFEX-TMG: Le gouvernement tunisien ne respecte pas ses engagements suite à la deuxième phase du SMSI Visite en Tunisie de Mme Anne-Marie Sigmund, Présidente du Comité Économique et Social Européen 26-30 avril 2006 Attentat de Djerba: ouverture du procès du complice présumé du kamikaze Le Temps : Ajustement des prix des produits pétroliers Slim Bagga : Le drame de onze familles de marins pecheurs Sadri Khiari: Salut à l’ami sans complaisance Jeune Afrique: Tunis et Berne ne se parlent plus Jeune Afrique: Néjib Chebbi veut passer la main Jeune Afrique: À la découverte du Sud tunisien Jean-Michel Severino au « Le Temps »: » … la Tunisie a raison de jouer cette carte de l’économie du savoir » AFP: Maroc: le Festival des musiques sacrées du monde du 2 au 10 juin à Fès AFP: Les pays de la Méditerranée tentent de relier leurs réseaux électriques Islamonline: Le voyage de tous les dangers

 

Dans une conférence de presse ce jeudi 27 avril 2006 au
Centre d’Accueil de la Presse Etrangère à Paris (CAPE)
 

Omar S’habou annonce la naissance de
 « L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie ». (AMD)

 
 
Près de cent figures des mouvements démocratiques et des sociétés civiles des cinq pays du Maghreb  annoncent la naissance de « L’Alliance Maghrebine pour la Démocratie »(AMD). Ils entendent refuser l’immobilisme qui fige leur région dans un monde qui bouge et fédérer leurs énergies en faveur d’un Maghreb uni, démocratique et moderne.
 
La date du 27 avril renvoie à l’appel historique de Tanger du 27 avril 1958, dans lequel les dirigeants historiques des mouvements de libération des trois pays centraux du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) ont appelé à l’Unité du Maghreb. Les fondateurs de l’AMD  entendent prendre le relais des signataires de l’appel de Tanger  et contribuer, dans la mesure des moyens d’une association, à  promouvoir, dans leur région, la démocratie et ses valeurs, seul voie pour la faire sortir de son immobilisme actuel.
 
Tunisnews publiera à partir de l’édition en date du 27 avril  la couverture de la conférence de presse ainsi que la  déclaration fondatrice de l’AMD,  la liste de ses membres fondateurs et  la composition du Bureau Exécutif.
 

 


Ali Ben Salem a l’hospital

Le militant ALI BEN SALEM président de la section de Bizerte de la ligue tunisienne pour la défense des droit de l’homme a été hospitaliser ce matin suite a une attaque cardiaque il suit une observation dans le service de réanimation cardio vasculaire de l’hospital de Menzel Bourguiba a Bizerte.

Tous ces amis et compagnons de lutte lui souhaitent un prompt rétablissement pour continuer avec eux la lutte pour un etat de droit et de libertés.

 
(Alerte electronique de M. Slim Belghouthi le 26 avril 20060

 
Ligue Tunisienne des Droits de L’Homme Section de Kairouan   Communiqué
Kairouan le 17-04-2006      Se referant aux recommandations du derniers conseil national, le comité directeur de la L.T.D.H a déclaré les 27 et 27 Mai 2006 journées pour la tenue du congrès. Les sections régionales ont été conviées à des réunions préparatoires les 15 et 30 Avril courant.
    Le 15 Avril –date de la première réunion, un important dispositif policier a été déployé dans le but d’empêcher les membres de sections d’accéder au siège central de la ligue. Fidèles à leurs traditions, les policiers ont assiége, humilié et violenté les militants. Cette agression s’inscrit dans le cadre de la politique du pouvoir tendant à paralyser les activités de la ligue et à l’empêcher de tenir son sixième congrès national.
  La section de Kairouan tient à rappeler l’opinion publique de la perpétuation du siège asphyxiant plusieurs locaux, soumis a une étroite surveillance afin d’empêcher ses membres d’exercer leurs activités.
Aussi , il est à rappeler que les sections régionales ne sont pas concernés par le jugement relatif aux fusions, prétexte officiel pour empêcher la tenue du congrès , ce qui démontre que les autorités n’ont pas toujours besoin d’une couverture judiciaire pour s’attaquer à la ligue.
    Face a cette situation, la section tient  à insister sur ce qui suit :
–         Elle considère que ces actes de violences sont une preuve supplémentaire que les autorités ont adopté l’option sécuritaire comme unique politique , refusant tout dialogue avec les structures de la ligue. –         Son indignation face a ces agressions dont sont victimes non seulement les militants de la ligue mais aussi l’ensemble de la société civile. Son indignation, aussi, contre les campagnes de dénigrements médiatiques à l’égard des opposants. –         Elle appelle tous les militants de la ligue à résister, à défendre l’indépendance de la ligue et la tenue de son congrès. –         Sa considération pour la solidarité manifestée par la société civile et les partis politiques. Elle réitère son appel pour plus de soutien à la ligue  afin qu’elle tienne  son congrès et   continue ses activités dans la souveraineté et l’indépendance.
Pour la section de Kairouan
Massaoud Romdhani


 

TUNISIE: Le journaliste Mohammed Abbou met fin à sa grève de faim; les membres de l’IFEX-TMG constatent que le gouvernement ne respecte pas ses engagements suite à la deuxième phase du SMSI

TUNISIA: Journalist ends hunger strike; government commitments unfulfilled following WSIS II, say IFEX-TMG members

IFEX – Nouvelles de la communauté internationale de défense de la liberté d’_expression

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MISE À JOUR – TUNISIE

Le 26 avril 2006

Le journaliste Mohammed Abbou met fin à sa grève de faim; les membres de l’IFEX-TMG constatent que le gouvernement ne respecte pas ses engagements suite à la deuxième phase du SMSI

SOURCE: Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), World Press Freedom Committee (WPFC)

**Mise à jour d’alertes de l’IFEX du 21 avril, 15, 6 et 2 mars et 28 février 2006, 21 septembre, 27 juillet, 13 juin et 4 mai 2005**

(AMARC/HRinfo/WPFC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de trois membres de l’IFEX-TMG daté du 24 avril 2006:

Le gouvernement tunisien ne respecte pas ses engagements suite à la deuxième phase du SMSI

Près de cinq mois se sont écoulés depuis la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information à Tunis en novembre 2005. Les atteintes aux libertés individuelles persistent en Tunisie, et ce malgré l’engagement des autorités de ce pays à garantir la liberté d’_expression à ses citoyens, comme le prévoient les conventions et traités internationaux dont la Tunisie est signataire.

Une mission du Groupe d’observation de la Tunisie (TMG, Tunisia Monitoring Group), formé au sein de l’Échange international de la liberté d’_expression (IFEX) et réunissant trois organisations non gouvernementales, a rencontré du 18 au 22 avril 2006 plusieurs représentants du gouvernement et membres de la société civile tunisienne dans le but de leur exprimer certaines inquiétudes. La mission visait à vérifier l’état des libertés de la presse, d’_expression et d’association, et à aborder plusieurs enjeux liés aux droits de la personne. D’ailleurs, les membres de la mission publieront sous peu un rapport de suivi à ce sujet.

« Depuis le SMSI, la liberté d’_expression reste fortement réprimée en Tunisie. Le gouvernement tunisien a non seulement été incapable d’améliorer la situation de manière significative, mais il applique de nouvelles restrictions aux défenseurs des droits de la personne, aux juges et à certains journalistes indépendants » indique Francesco Diasio, de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC). Même si le journaliste Hamdi Jebali a été libéré, comme l’ont aussi été les jeunes internautes de Zarzis, ces personnes sont encore soumises à un harcèlement constant et se voient refuser le droit de travailler.

Alors que l’on note désormais une couverture équilibrée des enjeux locaux dans certains journaux à faible tirage – ce qui en soi constitue un fait sans précédent – on a constaté en revanche que la couverture des événements proposée par la presse officielle à grand tirage demeure biaisée. Les journalistes que nous avons interviewés affirmaient ainsi que l’autocensure, résultat de l’intimidation et des pressions exercées par les autorités, est encore très répandue.

Les organisations – même celles qui jouissent d’une reconnaissance officielle – subissent le harcèlement de policiers en civil, un fait dont les membres de la mission ont été directement témoins à plusieurs reprises. On empêche souvent les activistes de l’opposition de se rendre à des réunions et rencontres. Par ailleurs, ces activistes ont dit faire l’objet d’une surveillance constante, leurs modes de communication et leurs sites Web étant invariablement contrôlés et/ou bloqués.

La mission s’est fait refuser une rencontre avec le prisonnier d’opinion Mohammed Abbou – incarcéré pour avoir publié ses opinions dans l’Internet. Des officiels du gouvernement ont indiqué à la mission que la visite prévue à Abbou était illégale. Cependant, des membres de la mission du TMG ont accompagné l’épouse d’Abbou, Samia Abbou, lors de son voyage hebdomadaire à El-Kef, à 170 km au sud-ouest de la capitale, Tunis. Après trois heures de route, Madame Abbou a pu passer quinze minutes en compagnie de son mari, alors que ses visites précédentes étaient limitées à deux minutes. Elle a également été harcelée à répétition pour avoir dénoncé l’emprisonnement de son époux. Mohammed Abbou, quant à lui, a mis un terme à la grève de la faim qu’il avait entamée le 11 mars pour protester contre ses conditions de détention, malgré le harcèlement dont il fait l’objet du fond de sa cellule, et malgré l’absence du moindre matelas sur lequel dormir.

Les représentants du gouvernement tunisien ont déclaré à maintes reprises que M. Abbou et plusieurs autres représentent une « menace à l’ordre public », mais la mission s’inquiète du caractère arbitraire de l’emprisonnement d’activistes de l’opposition que les autorités jugent menaçants.

« Les circonstances de ces arrestations soulèvent de sérieuses questions quant à l’intégrité du gouvernement tunisien », selon Sally Sami, coordinatrice de programme de l’organisation Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), basée au Caire.

Au cours d’une rencontre avec un officiel du gouvernement tunisien, Mark Bench, directeur exécutif du World Press Freedom Committee (WPFC), basé à Washington, a demandé au nom de la mission la libération immédiate d’Abbou, ainsi que des excuses officielles pour les mauvais traitements qu’il a subis.

La mission a également pris note du harcèlement croissant d’avocats et de juges faisant preuve d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. « Un tel harcèlement est inacceptable, compte tenu du fait que la démocratie repose avant tout sur un pouvoir judiciaire indépendant » ajoute Diasio.

Les résultats de la cinquième mission de l’IFEX TMG depuis janvier 2005 seront bientôt publiés dans un rapport complet, disponible en ligne dans le site Web de l’IFEX. Deux rapports antérieurs du TMG peuvent être consultés à http://campaigns.ifex.org/tmg (anglais), http://campaigns.ifex.org/fr_index.html (français) et http://hrinfo.net/ifex/wsis (arabe).

Les membres du TMG sont:

Arabic Human Rights Information Network (HRinfo), Égypte

ARTICLE 19, Royaume-Uni

Journalistes canadiens pour la liberté d’_expression (CJFE), Canada

Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Égypte

Index on Censorship, Royaume-Uni

Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique

Fédération internationale des associations de bibliothécaires et d’institutions (IFLA),

Pays-Bas

International Publishers’ Association (IPA), Suisse

Journaliste en danger (JED), République démocratique du Congo

Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie

PEN – Norvège, Norvège

Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Canada

Association mondiale des journaux (AMJ), France

World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis

Comité des écrivains emprisonnés de PEN International (WiPC) , Royaume-Uni

Actions recommandées:

– Écrire à Bechir Tekari, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, pour réclamer la libération de Mohammed Abbou et des autres Tunisiens emprisonnés pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions, à l’adresse mju@ministeres.tn , en transmettant une copie des lettres à l’adresse netwo@intercom.tn

Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Francesco Diasio, AMARC, en Italie, tél : +39 06 8632 8312, courrier électronique: fdiasio@amisnet.org, Internet: http://campaigns.ifex.org/fr_index.html.

L’AMARC est responsable de toute information contenue dans cette mise à jour. En citant cette information, prière de bien vouloir l’attribuer à l’AMARC.

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DIFFUSÉ(E) PAR LE SECRÉTARIAT DU RÉSEAU IFEX,

L’ÉCHANGE INTERNATIONAL DE LA LIBERTÉ D’_EXPRESSION

555, rue Richmond Ouest, Bureau 1101, B.P. 407

Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada

tél: +1 416 515 9622   téléc: +1 416 515 7879

courrier électronique: alerts@ifex.org  boîte générale: ifex@ifex.org

site Internet: http://www.ifex.org/

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IFEX – News from the international freedom of _expression community

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UPDATE – TUNISIA

26 April 2006

Journalist ends hunger strike; government commitments unfulfilled following WSIS II, say IFEX-TMG members

SOURCE: World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), World Press Freedom Committee (WPFC)

**Updates IFEX alerts of 21 April, 15, 6 and 2 March and 28 February 2006, 21 September, 27 July, 13 June and 4 May 2005**

(AMARC/HRinfo/WPFC/IFEX) – The following is a 24 April 2006 press release by three members of the IFEX-TMG who participated in a mission to Tunisia:

Tunisian Commitments Unfulfilled Following WSIS II

Freedom in Tunisia remains well below international standards five months after the World Summit on the Information Society (WSIS) was held in Tunis in November 2005, in spite of commitments made by Tunisian authorities to uphold guarantees to free _expression enshrined in international conventions and treaties, to which Tunisia is a signatory.

An International Freedom of _Expression Exchange (IFEX) Tunisia Monitoring Group (TMG) mission of three international non-governmental organisations met with various government representatives and Tunisian civil society members from 18 to 22 April 2006 to express their concern. The aim of the mission was to monitor freedom of the press, _expression, and association, and related human rights issues. The members of the mission will soon be releasing a follow-up report.

« Freedom of _expression continues to be heavily repressed in Tunisia since the WSIS and the Tunisian government has not only failed to improve the situation substantially, it has increased restrictions on human rights defenders, judges and some independent journalists, » remarked Francesco Diasio of the World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC). Although journalist Hamdi Jebali has been released, as well as the young Internet users of Zarsis, they continue to face harassment and are denied work.

While it was noted that in some small-circulation newspapers there is now an unprecedented amount of balanced reporting of local issues, the larger circulation official press continues to lack balance. Journalists who were interviewed asserted that self-censorship due to government intimidation and pressure is still rampant.

Organisations – even those legally recognised – continue to be harassed by plain-clothes police, which the mission repeatedly observed firsthand. Opposition activists are often blocked from reaching meetings and gatherings. They have reported that they are constantly under surveillance with communication methods and websites monitored and/or blocked.

The mission was denied a visit to prisoner of conscience Mohammed Abbou – jailed for opinions expressed on the Internet. Government officials informed the mission that the planned visit to Abbou was unlawful. However, members of the TMG mission accompanied Abbou’s wife, Samia Abbou, on her weekly trip to El-Kef, 170 km southwest of the capital, Tunis. After a three-hour drive, Madame Abbou was allowed a 15-minute visit, contrary to prior visits when she has been allocated a mere two minutes. She has faced repeated harassment for speaking out about her husband’s case.

Mohammed Abbou has stopped the hunger strike he began on 11 March to protest his prison conditions, despite the fact that he is subject to harassment in his prison cell and has not even a mattress on which to sleep.

Tunisian government representatives have repeatedly claimed that Abbou and others are « menaces to public order », but the mission is concerned with the arbitrary nature of imprisonment of opposition activists deemed by authorities to be a threat.

« Circumstances of these arrests raise serious questions about the integrity of the Tunisian judicial system, » said Sally Sami, Programme Coordinator of the Cairo-based Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo).

During a meeting with a Tunisian government official, Mark Bench, Executive Director of the Washington D.C. based World Press Freedom Committee (WPFC), demanded on behalf of the mission the immediate release of Abbou and a formal apology for his maltreatment.

The mission also recorded increased harassment of lawyers and judges concerned with their independence from the executive branch. « This is unacceptable when an independent judiciary is key to democracy, » said Diasio.

The results of the fifth IFEX TMG mission since January 2005 will be published shortly in a comprehensive report that will be available on IFEX’s website. Two previous TMG reports are available at http://campaigns.ifex.org/tmg (English), http://campaigns.ifex.org/fr_index.html (French) and http://hrinfo.net/ifex/wsis (Arabic).

Members of the TMG are:

Arabic Human Rights Information Network (HRinfo), Egypt

ARTICLE 19, UK

Canadian Journalists for Free _Expression (CJFE), Canada

Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Egypt

Index on Censorship, UK

International Federation of Journalists (IFJ), Belgium

International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA), The Netherlands

International Publishers’ Association (IPA), Switzerland

Journaliste en danger (JED), Democratic Republic of Congo

Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibia

Norwegian PEN, Norway

World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Canada

World Association of Newspapers (WAN), France

World Press Freedom Committee (WPFC), USA

Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC), UK

Recommended Action:

 – Write to Bechir Tekari, Minister of Justice and Human Rights, calling for the release of Mohammed Abbou and other Tunisians imprisoned for peacefully expressing their opinions at e-mail: mju@ministeres.tn, with copies to netwo@intercom.tn

For further information, contact Francesco Diasio, AMARC, in Italy, tel: +39 06 8632 8312, e-mail: fdiasio@amisnet.org, Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg.

The information contained in this update is the sole responsibility of AMARC. In citing this material for broadcast or publication, please credit AMARC.

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DISTRIBUTED BY THE INTERNATIONAL FREEDOM OF _EXPRESSION 

EXCHANGE (IFEX) CLEARING HOUSE

555 Richmond St. West, # 1101, PO Box 407

Toronto, Ontario, Canada M5V 3B1

tel: +1 416 515 9622    fax: +1 416 515 7879

alerts e-mail: alerts@ifex.org    general e-mail: ifex@ifex.org

Internet site: http://www.ifex.org/

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Visite en Tunisie de Mme Anne-Marie Sigmund, Présidente du Comité Économique et Social Européen

26-30 avril 2006 Référence : CES/06/42 Date : 26/04/2006   Visite en Tunisie de Mme Anne-Marie Sigmund, Présidente du Comité Économique et Social Européen 26-30 avril 2006   Sur invitation du Conseil Économique et Social tunisien, Madame Anne-Marie Sigmund, Présidente du Comité Économique et Social européen (CESE), effectuera une visite de travail en Tunisie, du 26 au 30 avril 2006. Le but de cette visite est de renforcer la coopération bilatérale, déjà étroite, entre les deux institutions et d’aborder des questions d’intérêt commun. Une conférence de presse aura lieu le 28 avril à 13 heures.   Il est à noter que cette visite a été précédée par une importante session de dialogue économique entre l’Union européenne et la Tunisie. Ce dialogue, qui entre dans le cadre des échanges réguliers d’informations et d’analyse entre la Tunisie et l’Europe, a pris cette année un relief particulier en raison de l’adoption – en 2005 – du « Plan d’Action UE – Tunisie », dans le cadre de la Politique de Voisinage.   Durant son séjour en Tunisie, la Présidente du CESE s’entretiendra en particulier avec Monsieur Abdelwahab Abdallah, Ministre des Affaires Étrangères et Monsieur Dali Jazi, Président du Conseil Économique et Social.   Madame Sigmund donnera une conférence à la tribune du CES Tunisie sur le thème « Le rôle des CES euro-méditerranéens dans l’évolution du processus de Barcelone ».   En marge de sa visite, la Présidente du CESE participera au Forum « Réalités » organisé conjointement avec le CES de Tunisie, sur le thème « Les Relations Euro-Méditerranéennes et la Mondialisation ». L’intervention de Madame Sigmund se fera lors de la séance portant sur les « Réflexions sur l’Union européenne et sa politique de Voisinage : Ambitions et Limites »   Pour plus d’information, contactez Mme Laila Wold sur place, par téléphone : +32 / 477 88 02 80   Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : Karel Govaert ou Christian Weger, service de presse du CESE 99 rue Belliard, B-1040 Bruxelles Tél. : 02 546 9396/9586 ; Téléphone mobile : 0475 753 202 Courrier électronique : press@esc.eu.int Site internet: http://www.esc.eu.int/press/index_fr.asp


 

Attentat de Djerba: ouverture du procès du complice présumé du kamikaze

 
AFP, mercredi 26 avril 2006
TUNIS – Un complice présumé de l’auteur de l’attentat contre la synagogue de l’île tunisienne de Djerba (Sud) en 2002, a comparu mercredi devant la justice, pour la première fois depuis son arrestation il y a quatre ans, a-t-on appris de source judiciaire.
Belgacem Nawar, 43 ans, inculpé notamment de « complicité d’assassinat avec préméditation » a été brièvement présenté devant la 4ème Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis.
Il avait été arrêté au lendemain de l’attentat suicide commis par son neveu, Nizar Nawar, mort carbonisé dans le camion-citerne qu’il avait fait exploser le 11 avril 2002 devant la synagogue de la Ghriba, à Djerba. Vingt-et-une personnes avaient été tuées dans l’attentat: quatorze touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français.
Belgacem Nawar est accusé d’avoir aidé son neveu à installer une citerne sur le camion utilisé dans l’attaque.
L’attentat avait été revendiqué par un membre du réseau terroriste Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden dans une déclaration diffusée le 23 juin 2002 à la télévision arabe Al-Jazira.
Aussitôt ouvert, le procès a été renvoyé au 17 mai à la demande de la défense en accord avec l’accusation, a-t-on indiqué de même source.
L’accusé, qui risque la peine capitale, doit aussi répondre de « participation à une association de malfaiteurs (nldr: al-Qaïda) en vue de préparer et de commettre une agression » et de « participation à la détention et à la fabrication de matières explosives ».
L’instruction du dossier a duré près de quatre ans, et selon l’un de ses avocats, Samir Ben Amor, le prévenu a observé une grève de la faim ces derniers jours en prison pour exiger l’ouverture du procès.
Belgacem Nawar est l’unique accusé dans cette affaire. D’autres membres de sa famille résidant à Lyon (Centre-Est de la France) ont été interrogés par la police française avant d’être relâchés.
L’Allemagne et la France ont collaboré à l’enquête sur cet attentat.

 

Ajustement des prix des produits pétroliers

*Essence super: 1,050 Dinar/Litre *gasoil: 690 millimes/litre  

Tunis-TAP – Le Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes Entreprises porte à la connaissance du public, qu’à partir du mercredi 26 avril 2006 à zéro heure, les prix de vente au public des produits pétroliers sont modifiés comme suit :   1) Essence super sans plomb: 1,050 Dinar/Litre    2) Essence super: 1,050 Dinar/Litre    3) Essence normale: 1,020 Dinar/Litre    4) Pétrole lampant:  490 millimes/litre    5) gasoil: 690 millimes/litre    6) Fuel oil Lourd N!2: 270,000 Dinars/tonne    7) Gaz de Pétrole liquéfié (GPL) :    – La charge de  3 Kg: 1,560 Dinar    – La charge de  5 Kg: 2,525 Dinars    – La charge de  6 K: 3,015 Dinars    – La charge de 13 Kg: 6,400 Dinars    – La charge de 25 Kg: 18,170 Dinars    – La charge de 35 Kg: 25,435 Dinars    – Le GPL en vrac: 726,750 Dinars/tonne    – Propane liquide en vrac: 758,193 Dinars/tonne    Ces ajustements interviennent à la suite de la flambée des prix de pétrole sur les marchés internationaux qui ont atteints durant le mois actuel, 75 dollars le baril, suscitant les appréhensions des instances internationales, en raison de leurs incidences sur les économies des pays importateurs de pétrole.    Les ajustements décidés restent néanmoins, limités et ne représentent que 20 pc du déficit supplémentaire enregistré en tenant compte des prévisions du budget arrêtées sur la base de 60dollars le baril.    Ces ajustements prennent en considération la capacité de l’économie de les résorber, en formant l’espoir d’un repli des prix sur les marchés internationaux au cours des prochaines semaines.    Il est à remarquer, d’ailleurs, qu’en dépit de cet ajustement, la plupart des produits pétroliers restent fortement subventionnés et nettement au-dessus de la capacité du budget àen supporter les charges.    Ainsi, sur la base d’un prix de 70 dollars le baril la subvention par produit sur le marché local reste à hauteur de:    – 110 mil/l pour l’essence    – 300 mil/l pour le gasoil    – 510 mil/l pour le pétrole lampant    – 210 mil/kilo pour le fuel oil    – 7 dinars 800 millimes la bouteille de GPL de 13 kg    Ainsi à la lumière des évolutions enregistrées, la rationalisation de la consommation d’énergie dans tous les milieux et les secteurs, revêt une importance vitale, ce qui exige de toutes les parties de mettre à profit les mécanismes et les mesures décidées en vue d’inciter à la maîtrise de la consommation de cette denrée d’autant plus que les études ont montré qu’il est possible de réduire de 20 pc la consommation globale sans altérer la dynamique économique et la prospérité.   (Source : « Le Temps » du 26 avril 2006)

 


 

LE DRAME DE ONZE FAMILLES DE MARINS PECHEURS

 

Slim BAGGA

 

 

Le 4 février dernier, le chalutier « Oueslatia » quittait le port de la Goulette avec à son bord, le capitaine et dix membres d’équipage. 48 heures plus tard, il est porté disparu.

 

Les premières recherches s’étant avérées vaines, l’intervention d’équipements et d’experts français permirent d’établir dès le 18 février que ce chalutier gisait à 100 mètres de profondeur. Depuis, les familles n’ont eu de cesse de revendiquer l’immersion des cadavres afin de faire leur deuil, mais elles se trouvent confrontées à une indifférence criminelle de l’Administration et même de l’Etat tunisiens.

 

En effet, à qui voudrait on faire croire que l’Etat tunisien est dans l’incapacité matérielle de récupérer et les cadavres et la carcasse qui les abrite depuis près de 3 mois ?

 

Du Gouverneur (Préfet) au ministère de la Défense Nationale, on explique aux familles, tantôt que l’opération coûte cher (environ 500.000 DT, soit 300 000 €) et tantôt, on tente de leur faire croire que cette même opération est dangereuse pour les plongeurs qui la méneraient.

 

Faux arguments et mensonges qui sont loin de convaincre les familles, à la fois en colère et dans le désarroi, face au silence des autorités. D’autant plus qu’aucune enquête n’a été diligentée pour expliquer l’accident. Ce qui, au pays du mensonge et de la désinformation, alimente toutes sortes de rumeurs.

 

Parmi celles-ci, la thèse que le chalutier « Oueslatia » a été heurté par un sous-marin américain opérant en eaux tunisiennes à l’occasion de la visite, en février dernier, du Ministre de la Défense américain, Donald RUMSFELD.

 

Un autre problème de taille préoccupe les familles, d’ordre juridique cette fois. Il concerne le statut des disparus dans le droit. Les familles n’auront ainsi droit à aucune compensation durant trois années avant d’officialiser la mort de 11 marins-pêcheurs.

 

Pendant ce temps, privés du chef ou du soutien de famille, les enfants et les femmes vivent dans la plus grande précarité. Et les mafieux au pouvoir continueront pendant ce temps à s’empiffrer de poisson pour lequel d’autres marins pêcheurs continueront à leur tour de mettre en péril leur vie…

 

NDLR : quelques noms de disparus :

Le capitaine Nizar SALEM,

Amor HADHLI

Mekki HACHANI

Hamda DZIRI

Mohamed Amine BEN SAAD

Salah TEMIMI ( marins pêcheurs)

 

 

Tunis et Berne ne se parlent plus

   

La Tunisie n’a plus d’ambassadeur en Suisse. Tunis, qui avait très modérément apprécié les critiques du président de la Confédération helvétique, Samuel Schmidt, pendant le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), avait rappelé Afif Hendaoui pour « consultation » le 10 décembre 2005.   Le diplomate et ancien ministre, qui n’a pas regagné son poste, a été nommé le 15 avril directeur de l’École nationale de l’administration. Une décision qui entérine, en catimini, le gel des relations politiques entre les deux pays et n’a été accompagnée, de part et d’autre, d’aucun commentaire.   La Suisse, elle, continuera à être représentée « normalement » à Tunis par son ambassadeur Pierre de Graffenried.    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)

 

Néjib Chebbi veut passer la main

   

L’opposant et avocat Ahmed Néjib Chebbi quittera en décembre prochain ses fonctions de secrétaire général du Parti démocrate progressiste (PDP), à l’expiration de son mandat.   Chebbi, qui a participé à la grève de la faim des huit personnalités de la société civile tunisienne en octobre-novembre 2005, veut « faire de la place aux jeunes » et « renouveler les structures de son parti », mais continuera à siéger au sein du bureau politique élargi.   Le congrès du PDP se réunira du 22 au 24 décembre 2006 pour lui choisir un successeur.   La bataille devrait se jouer entre trois membres de l’actuel bureau politique : Mongi Ellouze, ancien prisonnier politique, incarcéré six ans sous Bourguiba, pour la tendance « historique » ; Mohamed Goumani, enseignant et ancien responsable de la revue 15/21, pour la mouvance islamo-progressiste; et Maya Jeribi, chef d’entreprise, directrice de l’institut El Amouri, spécialisé dans les sondages, et membre fondatrice du RSP, l’ancêtre du PDP.   Si elle était désignée, elle deviendrait la première femme chef de parti politique en Tunisie : tout un symbole…    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  

Le « geste » de Damas

  À la veille de la 7e session de la haute commission mixte tuniso-syrienne, ouverte le 20 avril à Tunis, les autorités de Damas ont retiré de la vente en Syrie la traduction arabe de Notre ami Ben Ali, le brûlot des journalistes français Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi.   Les officiels tunisiens, qui apprécient peu cet ouvrage « attentatoire au pays et à ses symboles », auront sans doute trouvé le geste délicat.   (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  

Paolo Coelho à Tunis

  L’écrivain brésilien Paolo Coelho, auteur du best-seller L’Alchimiste, sera l’invité de marque de la 24e Foire du livre de Tunis, qui se tiendra au Palais des expositions du Kram, du 28 avril au 8 mai. Parmi les autres invités, Ibrahim al-Kouni, le romancier libyen le plus traduit dans les langues européennes, et le politologue français Pascal Boniface.    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)


Kaddafi et « les Frères »

   

Le général Seyed Kaddaf Eddam, cousin et proche collaborateur du « Guide » libyen, a rencontré, le 18 avril à Tripoli, les dirigeants historiques des Frères musulmans libyens.   Il leur a proposé le retour dans la Jamahiriya des militants de l’organisation installés à l’étranger, ainsi que l’indemnisation de ses membres élargis le 2 mars dernier.   Ceux qui, avant leur emprisonnement ou leur exil, travaillaient, pourraient retrouver leur emploi. Contrepartie suggérée par le principal missi dominici du leader libyen: les islamistes doivent se tenir à l’écart de la politique et se contenter de l’action caritative…    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)

 

ALGÉRIE Embarras autour de quatre arrestations

  L’affaire des quatre terroristes algériens, Abdelmadjid Dahoumène, Adel Boumezbar, Mourad Ikhlef et M’hamed Benyamina, graciés et libérés au mois de mars dernier à la faveur des mesures portant sur la réconciliation nationale, continue de faire des vagues.   Paris et Washington avaient peu apprécié que ces personnes, recherchées pour leur implication présumée dans des projets d’attentats terroristes, soient remises en liberté.   Embarrassées par ce dossier, les autorités algériennes se sont empressées de les incarcérer à nouveau dans une prison à Alger (voir J.A. n° 2361), avant de les transférer dans des lieux secrets à l’intérieur du pays. L’embarras est tel que le président Bouteflika n’a pas manqué d’évoquer l’affaire lors d’un récent Conseil des ministres.   Pressé de fournir des explications, le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, impute la grâce accordée aux quatre prévenus à une « erreur » de jugement de la part des magistrats algériens.   « Dans le cadre de la charte, ces personnes bénéficiaient des dispositions promulguées. Mais nous devons également prendre en considération d’autres éléments », a-t-il indiqué.    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  

Treize africains au Conseil des droits de l’homme

par RIDHA KÉFI   La Commission des droits de l’homme, créée en 1946, cessera d’exister le 16 juin. Elle sera remplacée par le Conseil des droits de l’homme, institué le 15 mars dernier par la résolution 60/251 de l’Assemblée générale des Nations unies après cinq mois de négociations.   Et ce, malgré une forte opposition des États-Unis, qui ont fait savoir, le 21 avril, qu’ils n’y participeraient pas. Les 47 membres du Conseil seront élus, le 9 mai, « directement et individuellement par scrutin secret, à la majorité des membres de l’assemblée générale » (soit 96 voix sur 170), pour un mandat de trois ans non renouvelable immédiatement après deux mandats consécutifs.   L’Afrique y disposera de 13 sièges (l’Asie 13, l’Amérique latine et les Caraïbes 8, l’Europe occidentale 7 et l’Europe orientale 6). Neuf États africains postulent déjà : Algérie, Maroc, Tunisie, Sénégal, Mali, Ghana, Kenya, Maurice et Nigeria.   Jusque-là, cinquante-six candidatures ont été enregistrées, dont celles, très controversées, de la Chine, de l’Iran et du Pakistan, entre autres États réputés pour leurs atteintes aux droits de l’homme.   « À présent, le vrai travail commence. L’utilisation que les États membres feront du Conseil constituera un véritable test de crédibilité pour celui-ci. Si dans les semaines et les mois à venir, les États membres tiennent les engagements qu’ils ont pris dans la résolution, alors j’ai bon espoir que le Conseil donnera un nouveau souffle aux droits de l’homme et qu’il aidera ainsi à améliorer la vie de millions de personnes à travers le monde », avait déclaré Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, au lendemain de l’institution de ce Conseil.   Cette nouvelle instance sera basée à Genève et tiendra au minimum trois sessions par an (dont une principale), d’une durée totale d’au moins dix semaines, contrairement à l’ancienne commission, qui ne se réunissait qu’une seule fois par an. En outre, le Conseil pourra aussi convoquer des sessions extraordinaires lorsqu’un membre en fera la demande, avec l’appui du tiers du Conseil. La première session se tiendra le 19 juin.   (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  

BIAT : une banque très convoitée

par ABDELAZIZ BARROUHI   La Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), première institution financière privée du pays avec 15 % de parts de marché, fait l’objet, depuis plusieurs mois, d’un grand intérêt acheteur à la Bourse de Tunis.   Du coup, le cours de son action sur la place tunisoise a augmenté de 48 % au cours des six derniers mois.   À l’origine, près d’une dizaine de transactions de blocs d’actions, dont les acquéreurs sont de gros investisseurs étrangers et locaux. On connaît les noms de certains d’entre eux. D’abord un fonds d’investissement américain, Morgan Stanley Sicav Emerging Europe Fund, qui détient depuis décembre 2005 plus de 5 % du capital de la BIAT.   Ensuite, le groupe Mabrouk, spécialisé dans la distribution, entré dans le capital de la banque en rachetant les 8,25 % détenus par l’homme d’affaires Mohamed Sadok Driss, et qui a ensuite porté cette part à 9,55 %.   On estime dans les milieux bancaires que ces acquisitions sont plus stratégiques que spéculatives dans la mesure où, à moyen terme, les prévisions de bénéfices de la BIAT en 2006 seront stables (autour de 20 millions de dinars tunisiens, soit 12,1 millions d’euros) et que les dividendes continueront à être modestes, l’ensemble du secteur étant requis d’affecter une bonne partie des gains aux provisions.   Ce sont les perspectives à long terme qui semblent donc intéresser les acheteurs. La Banque prévoit de porter son capital de 100 à 150 millions de dinars pour accompagner son plan directeur de développement, qui prévoit entre autres l’ouverture d’agences et de représentations à l’étranger, notamment en Algérie, en Libye et dans l’Union européenne.   Un développement qui devrait renforcer le caractère international de la banque, dont le tiers du capital est détenu par des actionnaires étrangers (outre Morgan Stanley, Blakeney, SanPaolo-IMI, et autres).   En février, l’agence de rating Moody’s a exprimé sa confiance en la solidité financière de la BIAT, qui, dit-elle, a « un fonds de commerce bien établi et des fondamentaux adéquats ». Elle a donc maintenu ses notes Baa2/Prime-2 pour les dépôts en devises et A3/Prime-2 pour les dépôts en monnaie locale.    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  


Vols secrets : le Maghreb aussi

par FRANÇOIS SOUDAN   Un rapport d’Amnesty International dévoile les complicités actives (et passives) dont ont bénéficié les Américains pour transférer leurs prisonniers. Et les faire parler.   Fruit d’une longue traque, tant il a fallu multiplier les enquêtes, les sources et parfois les prises de vue clandestines, le dernier rapport d’Amnesty International sur les vols secrets de la CIA, rendu public le 5 avril, est curieusement passé inaperçu au Maghreb. Et pourtant… « Below the radar » dévoile en une cinquantaine de pages l’une des facettes les moins connues de cet archipel du non-droit qu’est la lutte américaine contre le terrorisme.   De 2001 à 2006, près de mille six cents vols non officiels, opérés majoritairement par la CIA, mais aussi par les quatorze autres agences de la communauté américaine du renseignement (DIA, NSA, FBI, AIA, NFA, ONI, MCI, DHS, etc.), ont transporté – et transportent toujours – d’un point à l’autre de la planète, des centaines d’islamistes, supposés membres ou sympathisants d’al-Qaïda et de toute organisation réputée terroriste. Il n’est pas question dans ce rapport des charters militaires organisés par l’US Air Force entre 2002 et 2004 à partir de l’Afghanistan, du Pakistan et de l’Irak, à destination de la base-prison de Guantánamo, mais des vols clandestins mis en place pour transférer les suspects vers des centres de détention et d’interrogatoire non soumis aux lois américaines en la matière, des lieux où torture et disparitions sont à la fois courantes, affranchies de toute visibilité et le plus souvent impunies.   À bien décrypter les documents publiés par Amnesty, deux catégories de « pays-relais » peuvent être distinguées. Les soutiens actifs tout d’abord, où l’« ennemi combattant » de l’Amérique peut être transféré pour y être interrogé de façon musclée, voire y être incarcéré. Le Pakistan, la Jordanie et la plupart des Républiques russophones d’Asie centrale figurent dans ce premier groupe.   Tout comme, en Afrique, trois pays : l’Égypte (une centaine de transférés, dont 30 % ont disparu depuis) ; Djibouti, où les Américains ont installé début 2002 une base et huit cents hommes entièrement voués à l’anti­terrorisme ; et, dans une moindre mesure, le Maroc. C’est dans ce dernier pays, à Casablanca, qu’a ainsi été arrêté puis interrogé pendant plus de deux semaines, conjointement par des policiers américains et marocains, en décembre 2001, le ressortissant allemand d’origine syrienne Mohamed Haydar Zammar, membre de la « cellule de Hambourg » d’al-Qaïda, avant d’être transféré à Damas – où l’on a depuis perdu sa trace.   À ces soutiens en quelque sorte affichés, si ce n’est revendiqués, s’ajoute, pour compléter ce que la CIA appelle son « network support », le soutien passif, un peu honteux, des pays qui autorisent les vols secrets à se poser sur leurs aéroports pour embarquer ou débarquer des suspects, le tout dans la plus grande discrétion.   Les Américains utilisent pour cela les services de compagnies immatriculées aux États-Unis, dont certaines ont été créées par la CIA pour l’occasion, à l’instar de Premier Executive Transport. Cette seconde liste est beaucoup plus longue : la plupart des pays européens (y compris la France et la Suisse) y figurent. Mais aussi, en Afrique, la Gambie, le Maroc à nouveau et – a priori plus étonnant – la Libye et l’Algérie.   Les enquêteurs d’Amnesty ont ainsi traqué à travers le monde les mouvements de quatre avions affrétés par la CIA (un Boeing 737 et trois Gulfstream), dont deux appartiennent à Premier Executive, entre 2002 et fin 2005. De ce relevé, il ressort que ces appareils se sont posés vingt-quatre fois au Maroc (Rabat et Marrakech), dix-neuf fois en Libye (Tripoli et Mitiga), quatre fois en Algérie (Alger), deux fois en Gambie (Banjul), deux fois à Djibouti, etc.   Et encore, il ne s’agit là que de quatre avions sur la quarantaine utilisée par la CIA et ses agences sœurs pour ce genre de trafic. Difficile dans ces conditions, pour les « pays hôtes », de jouer l’innocence bafouée et les restrictions de la Convention de Chicago – qui, d’ailleurs, autorise n’importe quel État à inspecter tout aéronef qui se pose sur son territoire. Inquiétant aussi quand on sait que des dizaines de présumés terroristes ont été ainsi transférés par erreur, sur la base de fausses biographies, d’enquêtes bâclées, ou de simples homonymies…   (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)  

Sea, Tax and Sun

par SONIA MABROUK   Climat, proximité, langue commune, conditions de vie… Les retraités européens ont bien des raisons de s’installer.   C’est un fait, les « seniors », l’appellation marketing qui remplace les termes politiquement incorrects de « troisième âge » ou de « vieux », sont de plus en plus tentés par une retraite au soleil hors de leurs frontières. À l’origine de cette tendance, de nouveaux profils de retraités plus dynamiques et bien décidés à profiter non pas de leurs vieux jours, mais de leur seconde jeunesse.   Les snowbirds, comme on les appelle outre-Atlantique, sont dans leur grande majorité des retraités qui résident jusqu’à six mois par an sous le soleil du sud des États-Unis ou du Mexique pour échapper à la froidure de l’Amérique du Nord. Ce phénomène gagne également l’Europe, et particulièrement la France, où des milliers de retraités passent les longs mois d’hiver sur les bords de la Méditerranée.    Les motivations de ces retraités migrateurs sont multiples : douceur du climat, proximité géographique, langue commune, sécurité du pays, volonté de rompre avec l’ennui et la solitude, conditions de vie nettement plus avantageuses, possibilité de disposer de personnel de maison, mais aussi richesse du patrimoine culturel et envie d’authenticité. Autant d’arguments qui ont convaincu plus de 40 000 retraités français de s’installer au Maroc. Ils trouvent leur bonheur à Marrakech, à Agadir ou encore sur l’axe Rabat-Mohammedia-el Jadida, et de plus en plus à Essaouira, la cité montante de la côte atlantique. Aux rayons du soleil s’ajoutent d’importants dégrèvements fiscaux.   Ainsi, pour un retraité français dont la résidence fiscale est au Maroc, après application d’un abattement de 40 % sur les revenus déclarés, l’impôt sur le revenu qui en résulte est réduit de 80 %, à condition que soit prévu le transfert de la totalité de la pension de retraite française dans le pays d’accueil. Le royaume prend donc grand soin de ces retraités étrangers qui le lui rendent bien et permettent une rentrée de devises substantielle.   Un échange de bons procédés qui n’est pas près de s’arrêter puisque les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), qui partent favoris des élections législatives de 2007, veulent attirer jusqu’à un million de seniors européens à l’horizon 2020. Une mesure phare qui, selon Lahcen Daoudi, un parlementaire islamiste responsable des questions économiques au sein du PJD, devrait permettre de « faire un grand pas sur la voie du règlement du chômage, et donc de la pauvreté et de l’immigration clandestine ».   Mais cette transhumance des seniors a une contrepartie : une hausse générale du niveau de vie et une forte spéculation immobilière. Nombreux sont les retraités étrangers qui décident de construire la résidence de leurs rêves ou qui décident d’acquérir riads et villas à Marrakech ou à Agadir. L’environnement n’est pas épargné. Ainsi, en 2005, ils étaient près de 2 400 retraités regroupés dans 1 200 camping-cars sur un même site proche du village de Taghazout, appelé « Kilomètre 17 » – qui a été du coup interdit d’accès dans le cadre de l’aménagement touristique de la baie d’Agadir.   En Tunisie, cette « délocalisation » des retraités prend également de l’essor, mais de manière mieux maîtrisée. Français, Allemands ou Scandinaves viennent passer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans des complexes hôteliers à Monastir ou à Djerba, et profitent, avec l’appui financier de leurs caisses de retraite, d’un système de soins moderne low-cost. Et tout le monde y trouve son compte. D’un côté, les retraités étrangers s’offrent des séjours longue durée à des prix défiant toute concurrence : jusqu’à sept semaines pour un peu plus de 1 000 euros toutes taxes comprises. De l’autre, les tour-opérateurs et les acteurs locaux ont déniché le bon filon puisque le taux de remplissage des chambres n’a jamais été aussi élevé durant les périodes « hors saison ».   Ce tourisme d’un nouveau genre représente une aubaine pour la Tunisie, dont le tourisme est fortement marqué par la saisonnalité. Les seniors sont donc particulièrement choyés. Pour preuve du succès de ce tourisme longs-séjours, l’engouement des voyagistes, notamment des pionniers tels que Fram et Sangho, qui proposent cinq à six semaines à Monastir ou à Zarzis à des prix bradés. Une seule contrainte pour les retraités : partir à des dates imposées et libérer les chambres avant les vacances scolaires.   Avec l’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration des soins médicaux, les seniors restent en meilleure santé plus longtemps. Et la vieillesse est moins pénible au soleil. Cette tendance à la fuite des retraités devrait se confirmer et même s’accentuer dans les prochaines années en Europe. L’augmentation régulière des prélèvements fiscaux et sociaux ne peut que les encourager à s’installer sous le soleil du Maghreb et à se laisser convaincre par le slogan Sea, Tax and Sun.   (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)

 

Villages à la demande

par SONIA MABROUK   C’est la dernière tendance en matière d’immobilier pour les jeunes retraités. Sorte de villages spécialement conçus pour les anciens actifs de plus de 55 ans, les seniors resorts représentent un concept qui, compte tenu de la demande potentielle, paraît promis à un bel avenir. En Espagne, on dénombre plus d’une quinzaine de projets en cours de réalisation, sans compter les villages tests déjà existants dans la province de Málaga, mais aussi près d’Alicante, d’Almería, ou encore à Murcia, Castellón ou Cantabria. Les acheteurs de ce type de logement (il faut compter entre 200 000 et 300 000 euros) sont généralement des retraités d’Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas ou Royaume-Uni) qui recherchent à la fois un climat plus doux, une vie moins chère et un confort certain. Les propriétaires de ces résidences, qui se déclinent en appartements, bungalows ou villas, ont accès à des services médicaux appropriés ainsi qu’à des centres de remise en forme (Spa et installations sportives), sans oublier, pour meubler les longues journées d’hiver, des magasins et des salles de loisirs. Compte tenu du succès obtenu par les premiers villages en Espagne, il semble que les jeunes retraités en redemandent. Un marché qui risque de devenir rapidement très concurrentiel avec des pays comme la Grèce, la Turquie, mais aussi la Tunisie et le Maroc.    (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)


 

À la découverte du Sud tunisien

par DOMINIQUE MATAILLET, ENVOYÉ SPÉCIAL   De la palmeraie de Tozeur à l’île de Djerba, en passant par Tamerza, Gafsa, Gabès et Tataouine. A Tunis, mes amis m’avaient donné ce conseil : pour visiter les oasis de montagne, l’idéal est d’utiliser un 4×4, dans le cadre d’un circuit organisé par une agence locale de tourisme. À mon arrivée à l’aéroport de Tozeur (450 km au sud-ouest de la capitale), j’ai loué une petite voiture italienne, me promettant de m’arrêter là où l’état de la chaussée ne me permettrait plus d’avancer.   Je n’aurai pas à regretter mon choix. Dans ce Sud tunisien que je découvrais, le réseau routier est, comme partout dans le pays, d’excellente qualité : revêtements en très bon état, signalisation précise…   Quittant la magnifique oasis de Tozeur, dont j’ai surtout noté l’enfilade d’hôtels somptueux dominant la palmeraie, je prends la direction de la frontière algérienne. Après avoir longé le chott el-Gharsa, lac marin asséché où les dépôts de sel interdisent toute végétation, la route passe au pied de Chebika avant de serpenter vers Tamerza, un des hauts lieux touristiques de la région. On y vient pour admirer la palmeraie plantée au bord du lit d’un oued. Le torrent qui la traverse se transforme en cascade sous laquelle viennent se baigner les enfants du coin.   De Tamerza à Gafsa, le voyageur parcourt une centaine de kilomètres à travers une steppe à la végétation rare où paissent troupeaux de moutons, de chèvres et de dromadaires. Ces derniers, me dit-on, sont destinés à la boucherie, mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui mange de cette viande… On est dans la région des phosphates, une des principales richesses du sous-sol tunisien. À Redeyef et à Moulares, par exemple, l’activité est à l’évidence dominée par l’exploitation minière. Un arrêt dans le chef-lieu du gouvernorat me conforte dans une opinion que je m’étais déjà faite en voyageant ailleurs dans le pays. Si l’on doit trouver une ligne de fracture en Tunisie, ce n’est pas tant entre le Nord et le Sud qu’entre l’intérieur et le littoral. De Bizerte à Zarzis, en passant par Nabeul ou Sousse, les cités du bord de mer sont toutes coquettes et animées. Tout comme Le Kef, Béja ou Kasserine, pour ne prendre que ces exemples, Gafsa fait moins riche. Les chiffres confirment cette impression : la population est largement concentrée sur le littoral. Les activités économiques, aussi, et pas seulement le tourisme, somme toute limité à quelques aires comme Hammamet-Nabeul, Sousse-Monastir et Djerba. Extraits autour de Gafsa, les phosphates sont ainsi transformés à 150 km de là, à Gabès.   Justement, après Gafsa, je suis très agréablement surpris par Gabès, la troisième ville du pays (après Tunis et Sfax). Avant de pénétrer au cœur de la cité, on longe une immense palmeraie, la seule du pays à s’étendre jusqu’à la mer. Mais Gabès séduit aussi par ses avenues arborées, ses constructions typiquement tunisiennes – murs blancs, volets et autres éléments de décoration du plus beau bleu -, et son souk où l’on peut aussi bien acheter des bijoux et des poteries que des épices et du poisson séché. La ville est également célèbre pour son henné, cette poudre à base de plantes dont les femmes teignent leurs mains et leurs cheveux. Parallèlement, les activités industrielles et portuaires impriment à la cité un dynamisme manifeste.   Cap plus au Sud et changement de décor à Matmata, fameuse pour ses maisons troglodytes. Creusées à 4 m ou 5 m de profondeur, ces habitations fraîches en été et tièdes en hiver s’organisent autour de puits de 5 m à 10 m de diamètre. Des enfants me font visiter l’une d’elles. Des meubles et des ustensiles disposés dans les niches qui servent de pièces laissent à penser qu’elles sont encore habitées. Il n’en est rien. Les habitants ont tous construit des maisons « normales » à l’entrée de leur ancienne résidence souterraine. Un homme rencontré dans les parages m’explique que l’administration prohibe ce type d’habitat. Notamment pour des raisons de sécurité, les sables argileux étant extrêmement friables.   Cette interdiction, qui m’apparaît fondée, m’inspire une réflexion plus générale. Omniprésents dans tous les domaines de la vie économique et sociale – pour ne pas parler de la sphère politique -, les services étatiques sont pesants mais aussi d’une réelle efficacité. Le constat est valable pour la circulation routière. Nul doute que les innombrables contrôles auxquels sont soumis les automobilistes sont agaçants. Mais ils obligent ceux-ci à limiter leur vitesse et doivent nécessairement aider à la diminution des accidents.   De toute façon, pas question de passer la surmutipliée en parcourant les vastes espaces qui mènent au sud de Matmata, vers Médenine. Les buttes rocheuses vierges de végétation qui défilent devant moi évoquent des paysages lunaires. C’est ici, d’ailleurs, qu’a été tourné en partie le célèbre film Star Wars. Ailleurs, le djebel est entaillé de profondes gorges qui ne sont pas sans rappeler, toutes proportions gardées, le Grand Canyon du Colorado.   Cette zone très inhospitalière a pourtant fait l’objet d’une occupation humaine très ancienne dont les traces sont bien visibles. Partout, des ouvrages de petite hydraulique permettent de maîtriser les eaux de ruissellement dans les ravins et les oueds. Derrière de petits barrages de terre sont aménagés des champs, où poussent surtout des oliviers.   On est ici en terre berbère, et l’on en distingue la spécificité dans la tenue des femmes, de longues robes chatoyantes qui me rappellent celles des Kabyles en Algérie. Mais j’ai lu que les berbérophones ne constituent guère plus de 1 % de la population tunisienne. Celle-ci, et je m’en ferai souvent la remarque lors de mon périple, se caractérise par sa très grande homogénéité. De Tabarka, au Nord-Ouest, à Ben Guerdane, à la frontière libyenne, on parle le même arabe dialectal. Les habitudes alimentaires et, semble-t-il, les pratiques culturelles ne varient guère.   Cette cohésion nationale est encore renforcée par l’essor du tourisme intérieur. Comme en Europe, les Tunisiens de la classe moyenne prennent leur voiture pour aller découvrir leur pays. Ceux qui en ont les moyens se retrouvent dans les hôtels qui ont poussé un peu partout, aux côtés des Occidentaux ou de touristes venus d’autres pays arabes. À cela s’ajoute le développement des voyages scolaires. Au cours de ce voyage, j’ai croisé, en goguette à Gabès, un groupe d’élèves originaires de Mahdia, près de Sousse… À Matmata, j’ai passé une soirée – animée – en compagnie d’enfants de salariés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)…   Dans mon esprit, Tataouine, c’était le bout du monde. À l’époque coloniale, cette ville présaharienne abritait les Bat’d’Af’(bataillons d’Afrique) où l’armée française expédiait les fortes têtes. Je découvre une cité charmante, qui n’a rien à voir avec sa sinistre réputation et où je succombe aux propositions d’un marchand de tapis, l’un des attraits de la région. L’autre, ce sont les ksour, ces impressionnants greniers collectifs nichés sur les hauteurs montagneuses. Je pars à la découverte de celui de Ksour Ouled Soltane, à une quinzaine de kilomètres de Tataouine. L’excursion en vaut la peine. Un guide m’explique comment les tribus berbères stockaient leurs provisions de céréales, de dattes ou d’huile d’olive dans ces entrepôts faits de terre et de bois dont les cellules, les ghorfas, se chevauchent sur quatre ou cinq étages.   Tout cela appartient au passé. L’économie nomade ne subsiste plus, en Tunisie, que dans le Grand Sud. Ici, malgré la dureté de l’environnement, les signes de la modernité s’affichent clairement. Le moindre village dispose de l’électricité et de l’eau courante. Sans oublier les écoles, dont la multiplication a permis au pays d’atteindre un taux de scolarisation proche de 100 %.   Les efforts consentis par l’État pour équiper l’ensemble du territoire sont encore plus évidents dans ces régions semi-désertiques à l’habitat dispersé. À défaut d’arbres, la campagne est hérissée de pylônes électriques. J’imagine que les réseaux de téléphonie mobile sont tout aussi denses. Le pays compte quelque 4 millions d’utilisateurs de portables pour 10 millions d’habitants.   Pour rejoindre Djerba, l’île aux Lotophages chantée par Homère, je choisis de passer par Médenine, centre urbain à vocation agricole me dit ma documentation – merci au Petit Futé et au guide des Éditions du Jaguar ! -, et Zarzis, coquette cité côtière dont la vocation balnéaire s’affirme. De là, on emprunte la « chaussée romaine », longue d’environ 6 km, qui relie l’île au continent. À Djerba, le touriste en quête d’un toit a l’embarras du choix. Sur la côte orientale, les hôtels et clubs de vacances se succèdent en chapelet, par dizaines. À la basse saison, une très belle chambre dans un établissement de luxe ne coûte pas plus de 40 dinars (26 euros) par personne. Mais si l’accueil est charmant, la qualité des prestations n’est pas toujours à la hauteur. Télévision ou téléphone en panne, robinetterie défectueuse : il y a presque toujours quelque chose qui cloche. Quant à la restauration, certes très économique, elle est, dans l’ensemble, médiocre. C’est que, pour être compétitifs sur les marchés européens, les hôteliers affichent des prix défiant toute concurrence, mais s’efforcent ensuite de réduire drastiquement leurs coûts. Cette stratégie est critiquée par les responsables de l’Office du tourisme.   On en prend son parti, et, pour échapper à l’ambiance touristique de la zone côtière, on s’enfonce au cœur de cette île d’à peine plus de 500 km2. Les villages se sont urbanisés, mais la campagne a été miraculeusement préservée. À côté des traditionnels menzels, demeures protégées par de hauts murs et coiffées de petites coupoles, des maisons modernes poussent au milieu de vergers plantés de figuiers, d’amandiers et d’orangers alors que des chèvres broutent sous les oliviers et les palmiers. Djerba, ce sont aussi les souks très vivants de la capitale, Houmt Souk, et la fameuse synagogue de la Ghriba. Cette dernière est probablement, après le palais présidentiel de Carthage, l’un des endroits les mieux protégés du pays. L’attentat du 11 avril 2002, qui coûta la vie à vingt et une personnes, a laissé des traces. Pour accéder à l’édifice, il faut passer sous un portique de détection tandis que des miradors encadrent de tous côtés ce haut lieu du judaïsme nord-africain.   L’atmosphère reste pourtant bon enfant. J’écoute un jeune juif du cru vanter à des visiteurs français les réalisations du régime. Il prêche un convaincu : si ce n’est l’extrême indigence de la presse locale, rien d’apparent ne permet de contester les progrès accomplis par ce pays dans la voie du développement.   (Source : Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)


 

La suite du hadith…

  – Dans son article « Défense et illustration du prophète de l’islam » (Jeune Afrique n° 2360), Chedli Klibi rapporte le cas d’une femme adultère venue voir Mohammed. Après que cette dernière eut accouché, le Prophète lui dit : « Va, allaite-le et prends bien soin de lui. » L’auteur a oublié de nous donner la suite du hadith. Celui-ci dit que la femme fut lapidée à mort, conformément à la charia, et que le Prophète lui fit la prière des morts.   Il y a actuellement une tendance chez beaucoup d’intellectuels musulmans à craindre les critiques des Occidentaux. Alors, ils versent dans la dénaturation soit du message coranique, soit des hadiths (et cela depuis un certain 11 septembre 2001). Cela est regrettable, car, dans toute religion, le dogme ne se négocie pas, et cela simplement pour faire plaisir aux autres. Cela me peine quand je vois des musulmans affirmer qu’ils sont croyants mais non pratiquants et réclamer des réformes du message coranique simplement pour être in en Occident. Comment peut-on convaincre de la véracité de notre religion, de sa tolérance quand parmi les musulmans il y en a qui ont honte ou peur de s’affirmer musulmans ?   Idrissa Yaou Adamou, Niamey, Niger   Réponse : Mon propos n’était pas de parler du châtiment réservé à l’adultère, mais de souligner l’indulgence que le Prophète montrait pour les fautes de ses fidèles. C’était une constante de son comportement. Et c’est cela que je voulais mettre en lumière.   Chedli Klibi   (Source : « Courrier des lecteurs », Jeune Afrique, N°2363 du 23 au 29 avril 2006)


Partenariat – Tunisie / France – Jean-Michel SEVERINO Directeur de l’Agence Française de Développement au « Le Temps »:

 » De nos jours, les secteurs les plus porteurs sont ceux des services et la Tunisie a raison de jouer cette carte de l’économie du savoir »

« Pour la première fois depuis 10 ans, supérieures aux importations venant de France »  

La Tunisie qui est l’un des principaux clients de l’Agence française de développement AFD, reçoit ces jours – ci, un ami et un partenaire en la personne de M. Jean-Michel Severino. Le Directeur de l’AFD est ainsi chez – nous pour une visite officielle à la veille du départ du Premier ministre tunisien pour Paris. Certes la délégation accompagnant l’invité français n’est pas très fournie, mais l’ordre du jour est par contre très étoffé. En plus des hauts responsables du pays M. Jean-Michel Severino aura à écouter et à dialoguer avec des patrons et des chefs d’entreprises avec un rendez – vous fort attendu par les cambistes tunisiens, lors d’un déjeuner débat. Avec sa franchise et sa rigueur de financier il accorde au Temps ses éclairages sur des questions nationales et internationales.   Le Temps : Quels sont les objectifs de votre visite en Tunisie ? Quelle est la composition de la délégation qui vous accompagne ?  Jean-Michel Severino:  » Outre le plaisir que j’ai toujours à venir en Tunisie, cette visite s’inscrit tout d’abord dans le cadre des rencontres régulières qu’un bailleur de fonds comme l’Agence française de développement doit avoir avec l’un de ses principaux clients. A la veille aussi de la venue à Paris de M. GHANNOUCHI, Premier Ministre tunisien, ma mission doit permettre de nous assurer, notamment avec Serge DEGALLAIX notre Ambassadeur, que notre coopération est toujours appréciée et peut se poursuivre sur les priorités définies d’un commun accord avec nos partenaires.    Je suis venu avec une petite délégation car, comme vous le savez, nous avons une forte implantation sur place à Tunis; présence qui nous permet d’entretenir un dialogue permanent avec nos interlocuteurs en Tunisie, qu’ils soient publics ou privés. En plus de mon conseiller personnel et du coordonnateur géographique en charge de la Tunisie, j’ai toutefois tenu à venir avec Claude PERIOU, Directeur Général de PROPARCO. Cette filiale »secteur privé « du Groupe AFD a en effet une activité importante dans votre pays en apportant des financements à long terme aux banques et aux établissements financiers comme les fonds d’investissements ou les sociétés de leasing . Les concours cumulés de PROPARCO, depuis 1992 date de l’implantation du groupe en Tunisie, dépassent les 200 millions d'[ soit 320 millions de Dinars.     J’aurai d’ailleurs le plaisir de rencontrer, au cours d’un déjeuner débat, quelques responsables importants du secteur financier pour évoquer les voies et moyens d’obtenir, par nos concours au secteur, l’effet de levier le plus important sur les investissements privés et donc sur les emplois en Tunisie.  »    * Dans la Division Internationale actuelle du Travail, la place accordée à une économie comme la Tunisie implique des choix douloureux de sa part : une réorientation du modèle de croissance axée sur les nouveaux créneaux, et donc, le sacrifice de certaines activités grandes consommatrices de main d »oeuvre, ainsi qu »un plus grand engagement des bailleurs de fonds. Dans ce contexte, où situez-vous l’action future de l’AFD en Tunisie ?    -Vous avez raison de souligner le contexte difficile de la concurrence internationale dans laquelle la Tunisie, comme la France et tous les autres pays du monde, sont impliqués. Il suppose une constante capacité d’adaptation. Je crois que la Tunisie, en cette matière comme dans d’autres, s’est distinguée par une forte réactivité, notamment dans le secteur du textile où les craintes que l’on pouvait nourrir avec la fin des accords préférentiels ne se sont pas réalisées. Même si la croissance globale du secteur textile en Tunisie a subi un coup d’arrêt, des investissements de modernisation et d’adaptation sur des créneaux à plus forte valeur ajoutée se sont fait. Les investissements dans les secteurs cuir-chaussure par exemple ont ainsi fortement augmenté en 2005.    C’est pour permettre à la Tunisie de se préparer à cette ouverture sur l’extérieur que l’AFD, avec d’autres bailleurs de fonds, soutient l’effort engagé par le Gouvernement tunisien depuis 1995 dans la mise à niveau des entreprises. Nous y avons consacré 180 millions d'[ notamment pour aider les entreprises tunisiennes, via le secteur bancaire, à renforcer leur structure financière et en améliorant le dispositif tunisien de formation professionnelle.    Dans les situations difficiles, on a tendance à souligner ce qui ne va pas. Il faut aussi mettre en valeur les réussites. Toujours sur votre question sur la division internationale du travail, je lis souvent que l’ouverture ne profiterait qu’aux économies développées du Nord. La Chine et l’Inde nous démontrent aujourd’hui le contraire. Quant à la Tunisie, son attractivité en termes d’investissements étrangers, européens en particulier, est telle que nous pouvons constater aujourd’hui un véritable rééquilibrage des échanges commerciaux. Vers la France  par exemple, les exportations tunisiennes sont devenues, pour la première fois depuis 10 ans, supérieures aux importations venant de France. Cette évolution est le fruit des efforts menés par la Tunisie pour attirer les IDE et diversifier la production afin que la croissance économique et donc la situation de l’emploi, soit moins sensible à une conjoncture défavorable sur un secteur donné (cas du tourisme en 2002 et du textile). En outre, il convient de souligner que ces investissements nouveaux se font dans des secteurs porteurs et à plus forte valeur ajoutée (industries mécaniques, matériels électriques et électroniques..).    * Pensez-vous que le co-développement puisse survivre aux unions pures et simples ? Dans quels domaines lÕEurope et la Tunisie peuvent-elles unir leurs économies et leurs destins ?    -Les chiffres sont connus : Les investissements français représentent 40 % du stock total des IDE en Tunisie. Les quelques 1100 entreprises à participation française emploient 86 000 personnes. En 2005, lÕEspagne a surpassé la France en investissements et l’Italie est également très active en nombre de créations et développement d’entreprises. Ces chiffres illustrent un peu plus ce que je vous disais sur le fait que l’ouverture peut être de part et d’autre de la méditerranée une évolution  » gagnant-gagnant « . L’Union européenne et notamment les pays membres de la rive sud de la méditerranée viennent chercher en Tunisie, à moins de deux heures d’avion, une main d’oeuvre de qualité à moindre coût. La Tunisie y gagne en savoir-faire et des emplois notamment des emplois pour ses nombreux diplômés qui arrivent sur le marché du travail. Les secteurs les plus porteurs en termes d’emplois, comme dans toutes les économies développées, sont d’ailleurs ceux des services (télécommunications, services informatiques et services aux entreprises) et la Tunisie a raison de jouer cette carte de l’économie du savoir.    C’est donc bien de co-développement qu’il s’agit. S’agissant de la notion d’union, celle réalisée en Europe s’est voulue résolument ouverte depuis l’origine comme le prouve aujourd’hui sa capacité à intégrer de nouveaux membres. Je rappellerai à cet égard les symboles forts qui figurent sur les billets euros, la monnaie commune, des fenêtres ouvertes sur le monde et des ponts entre les peuples. Même si plusieurs grands pays européens, dont la France, connaissent depuis 10 ans des difficultés d’adaptation, notamment en termes de croissance et d’emplois, au nouveau contexte international, l’Europe reste la première puissance commerciale du Monde. Elle le doit à son ouverture aux investissements et échanges internationaux.    *Comment se fait-il que la Tunisie soit, depuis longtemps, le premier client de l’AFD ?    – La Tunisie est un partenaire privilégié de la France et l’AFD est l’instrument financier central de la coopération française. C’est un premier élément de réponse mais il ne serait pas suffisant car l’importance de l’aide qu’un bailleur de fonds finançant des projets d’investissements accorde à un pays dépend avant tout de sa performance en terme de capacité d’absorption, c’est à dire de capacité à mettre en Ïuvre ces projets.     La réponse est donc analysée donc principalement en termes d’efficacité de l’utilisation de cette assistance financière.  Jusqu’à ce jour, la Tunisie a été capable de réaliser, avec la célérité et la qualité d’exécution requises, les programmes convenus d’un commun accord, notamment dans les domaines prioritaires de la mise à niveau et des infrastructures de base nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des populations (eau, assainissement et aménagements urbains). Dans ces domaines, les chiffres sont éloquents : 90 % des populations rurales et 97 % des populations urbaines ont accès à l’eau potable. En ce qui concerne l’assainissement, 87 % des populations appartenant aux zones desservies par l’ONAS ont un raccordement au réseau.    Je dois même constater que la Tunisie est capable d’absorber des volumes de concours financiers qui vont au delà des limites prudentielles qui sont fixées à l’AFD, en tant qu’établissement financier, par les autorités monétaires européennes.    Nous recherchons aujourd’hui les moyens de poursuivre notre  « montée en gamme « en Tunisie tout en respectant nos limites prudentielles. Cela passera sans doute par la recherche d’un meilleur effet de levier de nos projets, notamment en travaillant plus avec d’autres bailleurs de fonds amis de la Tunisie, ainsi que par la mise en place d’instruments nouveaux permettant d’accompagner les investissements publics sans endetter l’Etat. Cela suppose toutefois une évolution institutionnelle des grandes entreprises publiques qui doivent aller vers une plus grande autonomie, financière particulièrement.    * Que pensez-vous de l’idée de la création d’une banque euro-méditerranéenne de développement ?    -Tous les efforts visant à renforcer le dialogue et la coopération entre les pays de la Méditerranée vont dans le sens souhaité par le Gouvernement français. A cet égard, le Président de la République française a indiqué lors du dernier sommet de Barcelone qu’il était favorable à la création d’une banque de développement dédiée à la Méditerranée, qui pourrait dans un premier temps prendre la forme d’une structure filiale de la BEI ouverte aux capitaux publics et privés du Sud.    Dans le cadre des réflexions menées à ce sujet, l’Union Européenne en concertation avec ses partenaires méditerranéens étudie actuellement différents scénarios envisageables pour l’avenir de la FEMIP, la facilité de la BEI pour le financement des pays méditerranéens, dans l’optique de statuer sur la question d’ici la fin de 2006.    * Quels sont, pays par pays, les grands défis que devront relever les trois pays constituant le Maghreb central ?    -Sans vouloir gommer les spécificités nationales attachées à chacun des pays qui le constituent, le Maghreb central me parait devoir être aujourd’hui confronté à des défis majeurs partagés, dont les trois suivants :    1) la promotion de la croissance et la création d’emplois, afin en particulier d’augmenter les revenus du plus grand nombre et de résorber le chômage des jeunes, notamment celui des diplômés ;     2) l’amélioration des conditions de vie des populations, par le développement des services de base et le renforcement de leur gestion, en particulier dans les villes qui devraient continuer de connaître une croissance très soutenue (des études récentes Ð Plan Bleu – ont montré que sur les 235 millions d’habitants des pays du sud et de lÕest de la méditerranée en 2000, plus de 150 millions vivaient en zone urbaine et les projections tablent sur 100 millions de citadins supplémentaires dÕici 2025) ;     3) une maîtrise accrue de  lÕexploitation des ressources naturelles (eau, énergie) dans lÕoptique de conforter la dimension durable des processus de croissance et de développement actuellement en Ïuvre.     Ces défis sont aujourdÕhui bien perçus par les pays maghrébins et les appuis apportés par le groupe de lÕAFD dans la région contribuent à les relever de manière adaptée.    * Ont-ils chacun un avantage comparatif propre ?    – Si l’un des avantages comparatifs communs aux trois pays du Maghreb réside dans leur proximité avec le marché européen, le degré d’ouverture de l’économie de la Tunisie et la qualité de son capital humain constituent à mes yeux deux atouts majeurs susceptibles de permettre au pays de relever ses défis.    * Où va l’économie tunisienne selon vos projections et pronostics ?    -La performance macroéconomique de la Tunisie est un modèle d’équilibre et de continuité depuis 20 ans, avec une croissance moyenne de 5 % par an et une inflation contenue. Ces tendances favorables ne devraient pas être remises en cause durant les années qui viennent (les prévisions du FMI pour 2006 et 2007 sont de + 5,8 % et + 6 %  pour la croissance et de 3 et 2 % pour l’inflation). Il reste que lÕobjectif de convergence économique de la Tunisie à lÕégard de lÕEurope nécessitera de poursuivre les efforts en vue dÕatteindre des niveaux de croissance supérieurs à ceux obtenus  jusquÕà présent.    * Que faut-il faire pour accélérer la croissance et la création d’emplois en Tunisie ?    -Le soutien dÕun  niveau élevé dÕinvestissements privés et publics est déterminant pour nourrir la croissance et lÕemploi. LÕattractivité du site Ç Tunisie È pour les investisseurs, nationaux ou étrangers, est donc un facteur essentiel pour favoriser une accélération de la croissance. La formation des hommes, la qualité des infrastructures et la réactivité des administrations publiques sont dÕautres éléments fondamentaux pour assurer un haut niveau de développement économique. LÕAFD travaille avec les autorités tunisiennes sur tous ces vecteurs de croissance et dÕemplois sans oublier les dimensions sociales et environnementales sans lesquelles aucun développement nÕest durable.    * Quelles contraintes faut – il respecter pour mieux réussir dans les NTIC?    -Les pays du Maghreb, et notamment la Tunisie, se sont engagés depuis la fin des années 1990 dans une stratégie de développement qui vise à tirer parti des fenêtres dÕopportunité ouvertes par la recomposition de la géographie industrielle des TIC, tant dans les activités manufacturières (assemblage et production de composants génériques) que dans les activités de service à valeur ajoutée (conception de software, téléservices). La réduction de la fracture numérique suppose en effet une participation significative à lÕoffre mondiale de conception, de production et dÕexploitation des TIC.    La Tunisie est bien consciente de ce défi puisquÕ elle a inscrit la transition vers lÕéconomie du savoir comme lÕun des axes majeurs du dixième plan quinquennal de développement. Le récent Sommet Mondial de lÕInformation qui sÕest récemment tenu en Tunisie et auquel lÕAFD a dÕailleurs participé, a témoigné de la priorité accordée à ce secteur dÕavenir par les Autorités tunisiennes, notamment pour permettre lÕaccès du plus grand nombre à lÕinternet à haut débit. Des progrès ont par ailleurs été enregistrés dans le domaine de la réglementation, des infrastructures de télécommunication, de la formation de compétences qualifiées, de la stimulation du secteur privé dans des créneaux à valeur ajoutée et de la promotion de lÕinnovation technologique.    Parmi les obstacles à surmonter, on notera la contrainte de financement pour les entreprises innovantes, qui est un frein potentiel à lÕémergence dÕun secteur TIC développé, et la nécessité de renforcer les liens science-industrie en matière de recherche pour créer des capacités locales dÕinnovation technologique.    LÕexpérience dÕautres pays montre en outre que trois conditions paraissent importantes pour quÕémerge une véritable dynamique technopolitaine : une taille critique (présence suffisante dÕacteurs clés), lÕeffet temps (apprentissage et expérimentation de la coordination dans la durée), et lÕeffet proximité institutionnelle et organisationnelle (partage de pratiques, de règles et de normes de production et de coopération).  La France peut aider ce mouvement de développement du secteur des NTIC en Tunisie, en favorisant les rapprochements entre les entreprises ou entre ces technopôles et les pôles de compétitivité récemment créés en France pour accélérer ce rapprochement recherche/développement tant au niveau national qu’international. L’AFD apportera son appui dans les domaines qui sont les siens, notamment en facilitant les investissements des entreprises tunisiennes soit par des prêts à long terme soit par un renforcement des fonds propres via les banques locales ou les sociétés d’investissement.    Propos recueillis par Hassine BOUAZRA   (Source : « Le Temps » du 26 avril 2006)  

 

Maroc: le Festival des musiques sacrées du monde du 2 au 10 juin à Fès

 

AFP, le 26.04.2006 à 11h49 CASABLANCA (Maroc), 26 avr 2006 (AFP) – La 12e édition du  Festival des musiques sacrées du monde se tiendra du 2 au 10 juin à  Fès (200 km à l’est de Rabat) avec la participation de nombreux  musiciens marocains et étrangers, ont annoncé mercredi les  organisateurs à Casablanca.   Le Malien Salif Keita, Le Français Enrico Macias, le Tunisien  Lotfi Bouchnak ou la Tibétaine Yungchen Lhamo figurent parmi les  musiciens qui se produiront à Fès. La musique des cathédrales  latino-américaines sera également représentée par le groupe  « Agrupacion Musica » dirigé par le flûtiste argentin Enzo Gieco.   Plusieurs groupes de chant représentant des zaouias (confréries)  marocaines animeront « les nuits du soufisme » du festival.   Une « Fondation Esprit de Fès » a été mise sur pied pour assurer  le rayonnement de cette rencontre annuelle et développer la ville de  Fès « à travers la culture et le tourisme culturel », a indiqué le  directeur général du festival, Faouzi Skali.   Des conférences seront également données autour du thème: « Une  âme pour la mondialisation ».   Fondée en 789, la ville de Fès a été la capitale de la première  dynastie arabo-musulmane du Maroc, les Idrissides – du nom du roi  Idriss 1er. Elle abrite l’université Qaraouiyne qui a connu un grand  rayonnement culturel au Moyen-âge, notamment en Afrique du Nord et  en Andalousie.   AFP  

Les pays de la Méditerranée tentent de relier leurs réseaux électriques

Par Béatrice LE BOHEC  AFP, le 26.04.2006 à 14h56 RABAT, 26 avr 2006 (AFP) – La création d’une boucle électrique  reliant les pays autour de la Méditerranée, prévue pour 2010, avance  à petits pas, l’interconnexion complète entre les réseaux  nécessitant d’abord la refonte des systèmes électriques des pays du  Maghreb. Le renforcement des réseaux sur les rives africaine et asiatique  de la méditerranée par des « autoroutes » de lignes à haute tension va  cependant devenir indispensable à moyen terme pour faire face à  l’accroissement rapide, de l’ordre de 8% par an, de la demande  d’électricité dans les pays du Maghreb. L’interconnection entre les pays de la rive sud de la  méditerranée (du Maroc à l’Egypte) et ceux de la rive nord (de  l’Espagne à la Turquie) qui sont pour la plupart déjà reliés, vise à  garantir à un plus grand nombre de pays le soutien des réseaux  voisins en cas de faillite de leur système électrique. Si un pays vient à manquer d’électricité, en cas de canicule,  d’arrêt de centrales ou d’un problème technique, les autres pays  aident à compenser les pertes de courant selon leurs moyens,  explique Georges de Montravel, directeur des relations  internationales de RTE, le gestionnaire français du réseau  électrique. La clôture de la boucle devrait contribuer à l’alimentation de  près de 400 millions d’habitants sur trois continents. Dans ce vaste chantier qui demande aux pays du sud d’adapter  leurs réseaux à ceux du nord, le Maroc est à la pointe grâce à son  vaste programme d’électrification rurale, dont le taux est passé en  dix ans de 16% à 90%. L’objectif des 100% devrait être atteint cette  année. Le Maroc doit encore construire 670 km de lignes électriques  aériennes pour développer son réseau, indique l’Office national de  l’électricité (ONE). Le réseau électrique marocain est aussi en  avance sur ses voisins grâce à son interconnexion depuis plusieurs  années avec l’Espagne. Cette interconnexion, via le détroit de Gibraltar, sera  renforcée en juin, pour un budget d’environ 230 millions d’euros. Le Comité maghrébin de l’électricité (Comelec), qui regroupe le  Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, a par  ailleurs impulsé l’interconnexion entre le Maroc, l’Algérie et la  Tunisie, souligne Ahmed Rahmouni, directeur commercial de l’ONE. Mais les travaux sont lents et la différence de taille des  réseaux est flagrante: alors que les pays de la rive sud possèdent  45.000 mégawatts (MW) de production, ceux de la rive nord disposent  de 500.000 MW. L’interconnexion entre la Tunisie et la Libye devrait être  achevée en 2010. Les lignes électriques entre l’Algérie et l’Espagne  devraient également être installées en 2010, et celles entre la  Tunisie et l’Italie deux ans plus tard. Selon RTE, membre de l’Union pour la coordination du transport  d’électricité en Europe (UCTE), l’achèvement de la boucle  euro-méditerranéenne pour 2010 est donc loin d’être acquise. « Il y a des problèmes techniques liés à la nature des différents  réseaux qui rend la faisabilité du projet problématique », estime M.  de Montravel. « Tandis que l’UCTE s’est construite avec la même philosophie de  maillage des réseaux électriques » entre des pays comme la France et  ceux du Bénélux, les Etats d’Afrique du nord « ont des réseaux moins  étendus, notamment du fait de la présence de la population  essentiellement le long des côtes », analyse-t-il.
 

 Le voyage de tous les dangers

 

par Youssef Echaïeb à  Ramallah, Islamonline.net, 24 avril 2006. Original : http://islamonline.net/Arabic/news/2006-04/24/article06.shtml/   Quant un ouvrier palestinien se met en tête d¹escalader le mur de l¹apartheid israélien pour aller travailler et chercher à manger pour ses enfants, il y a des chances qu¹il connaisse le sort de Kheder Khelil ! Le Kheder Khelil en question a fini dans un bloc de soins intensifs, dans un état piteux, sans parole, le corps entièrement recouvert de plâtre, entouré de partout d¹équipement médicaux bien pauvres. Kheder est un habitant de Beit Lahm (Bethléem) dans le sud de la Cisjordanie et c¹est son cousin Mohamed Youssef qui raconte son histoire à Islamonline.net : l¹histoire d¹un ouvrier palestinien, au chômage depuis plus d¹un mois, qui décide au petit matin du lundi 17 avril 2006, d¹aller à Al Qods occupée (Jérusalem) pour chercher du travail, espérant ainsi revenir chez lui avec de la nourriture pour calmer la faim de ses 7 enfants. Kheder réussit miraculeusement à escalader le mur de l¹apartheid et se retrouve de l¹autre côté, à Abou Dis. Mais à peine descendu de son perchoir, il est intercepté par une patrouille de garde- frontières israéliens. Quatre de ces soldats s¹occupent de lui, le rouent de coups avec les crosses de leurs fusils et des matraques et, pour bien finir leur travail, le remontent sur le mur et le jetèrent par-dessus. Le pauvre est retombé de l’autre côté, tel un sac, d¹une hauteur de 7 mètres. Sa famille a appris la nouvelle de sa mésaventure par des habitants de Abou Dis qui l¹avaient ramené jusqu¹au check-point du « container », au nord de Beit Lahm. Une voiture de secours palestinienne s’est chargée de le conduire à l¹hôpital public de Beit Jala, où il est toujours hospitalisé.   Un voyage de tous les dangers Le voyage de l¹ouvrier palestinien pour aller à son travail derrière la ligne verte (Palestine occupée en 1948) est entouré de dangers incalculables. Il lui faut passer les check-points, les barrages routiers, les fils barbelés, les chiens policiers, éviter les balles perdues des soldats israéliens et après, si tout va bien, parvenir à son travail. Et encore, tout au long du travail, il lui faut réfléchir au chemin du retour et comment éviter ses mille et mille embûches. Des Palestiniens vivant au voisinage du mur, qu¹ils appellent mur d¹étranglement (Jidarou Al Khank], racontent combien sont nombreuses, multiples et quotidiennes, les agressions et les persécutions contre les travailleurs cherchant à traverser les barrages pour assurer la nourriture des leurs. L¹ouvrier Chawki Graïsa, 48 ans, originaire de Beit Sahour, voisine de Beit Lahm, nous raconte sa dernière mésaventure : «  Nous étions en route pour notre travail à Al Qods occupée, quand nous avons été interceptés par des soldats de l¹occupation qui nous ramenèrent à un camp militaire dans la région de Atrout où nous fûmes gardés pendant des heures. Après cette longue attente, nous avons été interrogés brièvement puis ils nous ont bandé les yeux et nous ont jetés dans un bus. Celui-ci a fait le tour de tous les postes de police et des camps de Al Qods occupée pour ramasser les travailleurs arrêtés. Il y en avait à chaque escale, si bien que notre nombre s’est élevé à 17. Le bus nous a conduit au tribunal de Salem, près de Naplouse. C¹est là qu¹on nous a informés que nous étions en détention et on nous a dit d¹en informer nos familles au téléphone. On nous a conduit directement devant le tribunal qui nous a condamnés chacun à 2 mois de prison ferme et à une amende 2000 Shekels [=450 dollars ou 357 Euro], pour entrée illégale en Israël. » C¹est la charge qui menace des centaines, voire des milliers de travailleurs palestiniens sans autorisation, qui se risquent, en connaissance de cause, à traverser la ligne verte pour chercher du travail. C¹est l¹autorité civile d¹occupation qui délivre ces autorisations. Mais elle ne le fait pratiquement pas pour des motifs fallacieux de sécurité. Elle les utilise plutôt pour faire pression sur les travailleurs et les faire chanter dans le but d¹obtenir leur collaboration. A propos des prisons où sont conduits ces travailleurs, l¹un d¹eux, qui a tenu à garder l¹anonymat, raconte : « la vie en prison est une humiliation permanente. Les travailleurs sont des gens simples et tous évitent de protester contre les comportements des soldats, de crainte que leur peine soit prolongée. Il y a des vieux de 60 ans et plus, parmi ces prisonniers ». Graïsa raconte que « le reçu de l¹acquittement de l¹amende est aussi matière à humiliation pour les travailleurs. Les autorités d¹occupation se jouent des nerfs des travailleurs prisonniers à ce niveau. En effet, nombre de familles des travailleurs se trouvent contraintes de s¹acquitter de l¹amende et d¹envoyer aux autorités le reçu par la poste. Il arrive souvent que le jour de sa sortie prévue de prison, un travailleur se voie dire que le reçu d¹acquittement de l¹amende n¹est pas encore parvenu aux autorités de la prison ».   L¹humiliation permanente :   Hassen Al Barghouthi, président du « Centre de démocratie et des droits des travailleurs » à Ramallah, note les diverses formes de mépris et d¹humiliation, subis par les travailleurs allant en Israël, dans les Cheik points. Il souligne que déjà avant l¹encerclement économique actuel, ces travailleurs subissaient toutes formes d¹humiliation et étaient privés de toute dignité. Il était devenu  normal qu¹ils subissent la torture physique de la part des soldats israéliens, ce dont certains étaient morts. En plus de nombreux ont été tués par les tirs des soldats de l¹occupation.». Al Bargouthi ajoute que : « la dépendance de l¹économie palestinienne de l¹économie israélienne est le résultat d¹une politique savamment programmée. Tout au long des trente années d¹occupation, Israël a découragé les investissements dans les territoires palestiniens ce qui a conduit à cette situation de dépendance totale, économique et sociale, de l¹Etat occupant.   Une bombe à retardement   Des observateurs palestiniens et israéliens s¹accordent à dénoncer « la marche éprouvante du travailleur palestinien allant à son travail en Israël » et qui est devenue plus difficile depuis la construction du « mur étrangleur ». Ce dernier a découpé des terres de Cisjordanie voisines d¹Al Kouds et les a pratiquement annexées à Israël. Tous estiment que la situation qui en est née risque de devenir à chaque instant une bombe à retardement.   L¹auteur israélien Simon Klein écrit dans un article, diffusé cette semaine par un site israélien, que « les travailleurs palestiniens s¹alignent dans des queux très longues pour entre en Israël à la recherche de travail. Leur journée commençait à 3 heures du matin. Les barrages routiers et les cheik point, source de multiples humiliations et de retards incroyables, ont joué beaucoup dans la montée de leur haine d¹Israël, surtout que de nombreux entrepreneurs israéliens ont profité de cette situation pour leur payer des salaires de misère ».   A l¹approche de la fête du  premier mai, l¹Union générale des travailleurs palestiniens a publié un rapport indiquant que l¹année 2005 n¹a pas été bonne pour les travailleurs. Ce rapport mentionne qu¹une vingtaine de travailleurs ont été tués, des centaines ont été blessés et que près de 500 d¹entre eux, ont été incarcérés, sous le motif de ne pas disposer d¹une autorisation pour entrer en Israël.     Quant un ouvrier palestinien se met en tête d¹escalader le mur de l¹apartheid israélien pour aller travailler et chercher à manger pour ses enfants, il y a des chances qu¹il connaisse le sort de Kheder Khelil ! Le Kheder Khelil en question a fini dans un bloc de soins intensifs, dans un état piteux, sans parole, le corps entièrement recouvert de plâtre, entouré de partout d¹équipement médicaux bien pauvres. Kheder est un habitant de Beit Lahm (Bethléem) dans le sud de la Cisjordanie et c¹est son cousin Mohamed Youssef qui raconte son histoire à Islamonline.net : l¹histoire d¹un ouvrier palestinien, au chômage depuis plus d¹un mois, qui décide au petit matin du lundi 17 avril 2006, d¹aller à Al Qods occupée (Jérusalem) pour chercher du travail, espérant ainsi revenir chez lui avec de la nourriture pour calmer la faim de ses 7 enfants. Kheder réussit miraculeusement à escalader le mur de l¹apartheid et se retrouve de l¹autre côté, à Abou Dis. Mais à peine descendu de son perchoir, il est intercepté par une patrouille de garde- frontières israéliens. Quatre de ces soldats s¹occupent de lui, le rouent de coups avec les crosses de leurs fusils et des matraques et, pour bien finir leur travail, le remontent sur le mur et le jetèrent par-dessus. Le pauvre est retombé de l’autre côté, tel un sac, d¹une hauteur de 7 mètres. Sa famille a appris la nouvelle de sa mésaventure par des habitants de Abou Dis qui l¹avaient ramené jusqu¹au check-point du « container », au nord de Beit Lahm. Une voiture de secours palestinienne s’est chargée de le conduire à l¹hôpital public de Beit Jala, où il est toujours hospitalisé.   Un voyage de tous les dangers Le voyage de l¹ouvrier palestinien pour aller à son travail derrière la ligne verte (Palestine occupée en 1948) est entouré de dangers incalculables. Il lui faut passer les check-points, les barrages routiers, les fils barbelés, les chiens policiers, éviter les balles perdues des soldats israéliens et après, si tout va bien, parvenir à son travail. Et encore, tout au long du travail, il lui faut réfléchir au chemin du retour et comment éviter ses mille et mille embûches. Des Palestiniens vivant au voisinage du mur, qu¹ils appellent mur d¹étranglement (Jidarou Al Khank], racontent combien sont nombreuses, multiples et quotidiennes, les agressions et les persécutions contre les travailleurs cherchant à traverser les barrages pour assurer la nourriture des leurs. L¹ouvrier Chawki Graïsa, 48 ans, originaire de Beit Sahour, voisine de Beit Lahm, nous raconte sa dernière mésaventure : «  Nous étions en route pour notre travail à Al Qods occupée, quand nous avons été interceptés par des soldats de l¹occupation qui nous ramenèrent à un camp militaire dans la région de Atrout où nous fûmes gardés pendant des heures. Après cette longue attente, nous avons été interrogés brièvement puis ils nous ont bandé les yeux et nous ont jetés dans un bus. Celui-ci a fait le tour de tous les postes de police et des camps de Al Qods occupée pour ramasser les travailleurs arrêtés. Il y en avait à chaque escale, si bien que notre nombre s’est élevé à 17. Le bus nous a conduit au tribunal de Salem, près de Naplouse. C¹est là qu¹on nous a informés que nous étions en détention et on nous a dit d¹en informer nos familles au téléphone. On nous a conduit directement devant le tribunal qui nous a condamnés chacun à 2 mois de prison ferme et à une amende 2000 Shekels [=450 dollars ou 357 Euro], pour entrée illégale en Israël. » C¹est la charge qui menace des centaines, voire des milliers de travailleurs palestiniens sans autorisation, qui se risquent, en connaissance de cause, à traverser la ligne verte pour chercher du travail. C¹est l¹autorité civile d¹occupation qui délivre ces autorisations. Mais elle ne le fait pratiquement pas pour des motifs fallacieux de sécurité. Elle les utilise plutôt pour faire pression sur les travailleurs et les faire chanter dans le but d¹obtenir leur collaboration. A propos des prisons où sont conduits ces travailleurs, l¹un d¹eux, qui a tenu à garder l¹anonymat, raconte : « la vie en prison est une humiliation permanente. Les travailleurs sont des gens simples et tous évitent de protester contre les comportements des soldats, de crainte que leur peine soit prolongée. Il y a des vieux de 60 ans et plus, parmi ces prisonniers ». Graïsa raconte que « le reçu de l¹acquittement de l¹amende est aussi matière à humiliation pour les travailleurs. Les autorités d¹occupation se jouent des nerfs des travailleurs prisonniers à ce niveau. En effet, nombre de familles des travailleurs se trouvent contraintes de s¹acquitter de l¹amende et d¹envoyer aux autorités le reçu par la poste. Il arrive souvent que le jour de sa sortie prévue de prison, un travailleur se voie dire que le reçu d¹acquittement de l¹amende n¹est pas encore parvenu aux autorités de la prison ».   L¹humiliation permanente :   Hassen Al Barghouthi, président du « Centre de démocratie et des droits des travailleurs » à Ramallah, note les diverses formes de mépris et d¹humiliation, subis par les travailleurs allant en Israël, dans les Cheik points. Il souligne que déjà avant l¹encerclement économique actuel, ces travailleurs subissaient toutes formes d¹humiliation et étaient privés de toute dignité. Il était devenu  normal qu¹ils subissent la torture physique de la part des soldats israéliens, ce dont certains étaient morts. En plus de nombreux ont été tués par les tirs des soldats de l¹occupation.». Al Bargouthi ajoute que : « la dépendance de l¹économie palestinienne de l¹économie israélienne est le résultat d¹une politique savamment programmée. Tout au long des trente années d¹occupation, Israël a découragé les investissements dans les territoires palestiniens ce qui a conduit à cette situation de dépendance totale, économique et sociale, de l¹Etat occupant.   Une bombe à retardement   Des observateurs palestiniens et israéliens s¹accordent à dénoncer « la marche éprouvante du travailleur palestinien allant à son travail en Israël » et qui est devenue plus difficile depuis la construction du « mur étrangleur ». Ce dernier a découpé des terres de Cisjordanie voisines d¹Al Kouds et les a pratiquement annexées à Israël. Tous estiment que la situation qui en est née risque de devenir à chaque instant une bombe à retardement.   L¹auteur israélien Simon Klein écrit dans un article, diffusé cette semaine par un site israélien, que « les travailleurs palestiniens s¹alignent dans des queux très longues pour entre en Israël à la recherche de travail. Leur journée commençait à 3 heures du matin. Les barrages routiers et les cheik point, source de multiples humiliations et de retards incroyables, ont joué beaucoup dans la montée de leur haine d¹Israël, surtout que de nombreux entrepreneurs israéliens ont profité de cette situation pour leur payer des salaires de misère ». A l¹approche de la fête du  premier mai, l¹Union générale des travailleurs palestiniens a publié un rapport indiquant que l¹année 2005 n¹a pas été bonne pour les travailleurs. Ce rapport mentionne qu¹une vingtaine de travailleurs ont été tués, des centaines ont été blessés et que près de 500 d¹entre eux, ont été incarcérés, sous le motif de ne pas disposer d¹une autorisation pour entrer en Israël. ___________________________________________________________________________

 Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft

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