26 août 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2287 du 26.08.2006

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LTDH: Déclaration AISPP: Communiqué FIDH – PFNG -REMDH: Communiqué Omar Khayyâm: Une journée sous la dictature Omar Khayyâm: Success Story Le Temps: Radio Tounes Bledi: La vie de la Tunisie au Canada International Herald Tribune : The use of force: Western military power is in crisis

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 

Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme

 

                                                                        

Tunis le, 23 Août  2006     

                                          

 

Déclaration

(traduite de l’arabe)

 

 

Plusieurs démarches et initiatives ont vu le jour au cours des dernières semaines sous formes de pétitions, de communiqués, d’interviews et de déclarations de presse axées sur la situation actuelle de la Ligue et ses dangereuses implications.

Le Comité Directeur de la Ligue a eu à évoquer au cours de sa réunion du 22 août 2006, ces différentes manifestations dans la diversité de leurs expressions et de leurs auteurs, et il a jugé nécessaire de rendre publiques les précisions suivantes :

 

1-       La récente multiplication de ces initiatives confirme, une fois de plus, le bien fondé du choix fait par les instances dirigeantes de la Ligue – et clairement exprimé en de multiples occasions au cours de ces derniers mois – quant à la nécessité de tout mettre en œuvre pour dépasser la situation à laquelle la Ligue est confrontée. Il y a eu bien sûr l’interdiction en septembre puis en mai 2006 de la tenue du 6ème congrès national, mais il y aussi l’acharnement du pouvoir visant à paralyser les activités de la Ligue aussi bien au niveau central qu’au niveau régional en imposant notamment un bouclage sécuritaire des plus sévères du siège de la Ligue, la multiplication des entraves pour l’accès aux locaux des sections, y compris pour les responsables dûment élus et l’interdiction arbitraire de toute activité dans ses locaux.

La ligue n’a cessé d’affirmer, face à cette offensive continue, que cet état de fait ne servait ni les intérêts ni ceux de notre pays.

 

2-       Le Comité Directeur ne peut que déplorer l’attitude, pour le moins problématique, d’un grand nombre de médias dont les organes sont systématiquement ouverts – depuis le début de la prise est plus particulièrement au cours des dernières semaines – aux voix favorables aux initiatives et aux prises de positions critiques voire hostiles à la direction de la Ligue sans que la possibilité soit donnée au Président de celle-ci ou aux membres de son Comité Directeur d’exposer le point de vue de notre association sur l’ensemble de questions débattues.

Dans le même temps et outre le large écho médiatique qui leur est accordé par la presse officielle, un groupe d’adhérents a obtenu de disposer tout récemment une salle dans un hôtel pour tenir une réunion consacrée à la Ligue, alors que les structures élues et légitimes de cette dernière  se voient opposés systématiquement une fin de non recevoir pour organiser des réunions dans les hôtels ou dans tout autre lieu y compris dans leurs propres locaux.

 

3-       Si le Comité Directeur prend positivement acte de la volonté affirmée par tous les adhérents de la Ligue impliqués de près ou de loin dans ces initiatives de ne pas mettre en cause les structures légitimes issues du 5ème congrès national, il n’en demeure pas loin et qu’ils doivent impérativement être conscients que cela n’est pas suffisant. Il leurs faut en effet, ne pas ignorer ou éluder la nécessité, qui constitue aujourd’hui une priorité absolue, de réclamer et de la façon la plus claire que le pouvoir – en sa qualité de second véritable protagoniste de la crise actuelle – retire les procédures judiciaires engagées contre le Comité Directeur et qu’il lève les entraves et les mesures restrictives mises en place pour paralyser les activités du Comité Directeur légitime et des structures de la Ligue dans les régions.

 

4-       Le Comité Directeur insiste en effet qu’il est illusoire de continuer à prétendre que la situation actuelle de la Ligue et la conséquence de divergences internes et de l’absence présumée de dialogue dans ses rangs. Ce type d’allégations procède d’une forme d’autisme et de négation d’une réalité pourtant connue de tous et de toutes et dont les tenants et les aboutissants sont avérés aussi bien au niveau national qu’au plan international. Cette réalité se résume à un certain nombre de mesures pratiques et concrètes dont le pouvoir assume l’entière responsabilité, allant jusqu’à l’interdiction de la commémoration du 29èmme anniversaire de la fondation de la LTDH ou la tenue d’une cérémonie de présentation des condoléances à la suite du décès de notre cher défunt Adel Arfaoui, membre de notre Comité Directeur. Au nombre de ces mesures arbitraire, il convient d’accorder à la place qu’elle requiert à la grave décision discrétionnaire  de fermeture des locaux des sections de la Ligue sans aucune justification juridictionnelle, légales ou même administratives. A cela s’ajoutent les dizaines de procédures  judiciaires engagées contre la Ligue, la rétention du courrier de notre organisation et le blocage de son site Internet ainsi que toute sorte d’entraves et les agressions violentes dont un certain nombre de nos responsables et de nos militants ont été l’objet.

 

5-       La Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme a été, et continue à être, la seule association non professionnelle où cohabitent, au niveau de l’adhésion et des prises de responsabilités, toutes les sensibilités intellectuelles et politiques présentes sur la scène nationale. Cette situation – qui est une source de fierté pour toutes celles et tous ceux qui se réclament de la Ligue – rejaillit positivement sur l’image de notre pays et continue à faire de notre association un acquis national qu’il faut préserver et renforcer en paroles et en actes.

Il est normal, dans ces conditions, que la Ligue connaisse des débats internes et des divergences d’approches, d’appréciation et de prises de position entre les uns et les autres ; Les choix qui engagent la Ligue étant le fruit de la recherche constante d’un consensus conforme aux normes et aux principes relatifs aux droits humains sur les quels notre association fonde son engagement.

La Ligue est particulièrement soucieuse de promouvoir et de défendre en son sein le droit à la différence comme pourraient en témoigner tous ceux qui ont pu suivre de près ses activités au cours de ces dernières années et notamment à l’occasion des travaux préparatoires du 6èmme congrès qui devait se réunir en septembre 2005. Ce soucis du respect de la pluralité et de la diversité a prévalu tout particulièrement lors des conférences régionales organisées à cette occasion à Bizerte, Mahdia, Jendouba, Gabès et Tunis et regroupant l’ensemble des comités de sections. Tout comme cela a été illustré de façon constante lors de la tenue des différentes sessions du Conseil National marqués par le sérieux et la profondeur de leurs délibérations sur tous les sujets et tous les axes  relatifs aux activités de la Ligue, à ses méthodes de gestion, à son positionnement sur la scène nationale, à ses relations internationales ainsi qu’aux questions liées au financement de ses activités. En témoignent aussi les projets de documents et de résolutions préparés pour être soumis au 6ème congrès en vue de leur discussion, de leur amendement et de leur adoption par les congressistes au nom de l’ensemble de nos adhérents.

 

6-       Privilégiant le débat contradictoire et novateur, tout en veillant à se conformer aux principes et aux normes qui sont nos repères fondamentaux, le Comité Directeur ne prétend pas être infaillible.

Lors de notre prise de position, nous pouvons avoir eu tort ou raison mais tout ce que nous décidons est susceptible d’être débattu et remis éventuellement en cause de façon organisée à l’intérieur des structures de la Ligue et dans le cadre d’une dynamique d’échanges et de confrontations démocratiques fondée sur des acquis auxquels nul ne peut déroger.

Cela concerne le « tâayoush» c à d le « vivre ensemble » entre membres de la Ligue, la recherche constante du consensus, l’autonomie des décisions de la Ligue et la volonté de la voir jouer effectivement son rôle de défense des droits humains et de diffusion de la culture de ces droits . Le CD a d’ailleurs rappelé dans ses déclarations en maintes circonstances qu’en fermant les locaux de la Ligue, l’un des objectifs recherché par le pouvoir est de tenter d’isoler les instances d’encadrement de notre association par rapport aux adhérents et par rapport aux citoyens qui ont eu à apprécier particulièrement au cours des dernières années l’apport des réunions des conférences organisées dans ces locaux.

Ainsi, le Comité Directeur n’a-t-il cessé de réclamer avec insistance, que soit levé le siège sécuritaire imposé aux locaux de la Ligue afin que se rétablisse ce contact, si positif et si fécond, entre les responsables de nos structures, les adhérents mais aussi l’ensemble qui ont été intéressés par nos activités.

 

7-       Le Comité Directeur considère qu’il est par ailleurs de son devoir d’apporter une fois de plus des éclaircissements des questions qui ont été dans certains milieux une source de controverses plus ou moins spontanées. Il s’agit de la question des rapports avec les partenariats extérieurs et la question du financement provenant de sources étrangères.

 

  • Sur le premier point le Comité Directeur se contente de rappeler les développements consacrés à cette question dont le projet de document qui devait être soumis au congrès en septembre 2005. Il y est notamment mis l’accent sur le fait que « les Comités Directeurs  qui se sont succédés à la tête de la Ligue ont accordé une importance cruciale à la consolidation de la place et du rang de la LTDH dont les partenariats et les réseaux arabes, méditerranéen, africaines et internationaux des organisations non gouvernementales (ONG) intervenant dans le domaine des droits humains. Dans cette entreprise, la LTDH a établi en son capital militant et rayonnement local et régional. Le renforcement de la place et du rang de la Ligue au niveau international demeure une priorité de la direction de la Ligue dans la mesure où l’action pour la promotion et la protection des droits humains procède d’un engagement aux références étiques et juridiques universelles ».

 

  • Les relations avec les instances étatiques gouvernementales et les représentations diplomatiques étrangères doivent être régies, quant à elles, par une démarche claire et dénuée de toute ambiguïté. Les relations doivent, en effet, être exclusivement de type protocolaire, écartant tout ce qui peut être perçu comme des relations de connivence avec des gouvernements étrangers.

 

  • Les militants de la Ligue sont aussi concernés que tous les autres citoyens par la préservation de l’indépendance de décision et de souveraineté nationales car ils apprécient pleinement les sacrifices consentis par les générations qui nous ont précédés pour réaliser l’indépendance de notre pays. A ce titre, ils sont naturellement jaloux d’en préserver le prestige et les intérêts supérieurs. Aussi prennent-ils totalement leurs responsabilités en ce domaine, assumant leur rôle avec toute la vigilance requise à l’égard des positions officielles des gouvernements étrangers qui sont naturellement tributaires de considérations fondées sur leurs intérêts étatiques propres.

Peut-on être plus clair que nous le sommes dans le refus de toute forme d’ingérence et de toute instrumentalisation de la Ligue de la part de tout gouvernement étranger ou représentation de toute diplomatique quel qu’ils soient ? Et peut-on être plus clair dans la détermination, qui est la notre, à assumer en tant que Ligue une approche nationale fondée sur la préservation du prestige et des intérêts supérieurs de notre pays ?

 

  • Le second niveau est relatif à la question du financement provenant de sources étrangères. Cette question, faut-il le rappeler avec insistance, a été débattue en maintes occasions au sein des structures de la Ligue et le Comité Directeur a eu l’occasion à réitérer à plusieurs reprises sa position constante en la manière. Celle-ci consiste à dire clairement que la Ligue n’appelle pas au recours au financement extérieur dans la mesure où elle a préconisé – et qu’elle préconise toujours – la promulgation d’une loi sur le financement des associations à partir des ressources budgétaires de l’État tout comme cela se pratique pour les partis.

Ce financement doit toutefois être codifié légalement. Il doit être équitable et il ne doit en aucune manière se fonder dans les critères d’allégeance au pouvoir.

Le Comité Directeur est d’autant plus choqué par l’accusation de «financement extérieur » lancée contre la Ligue que nul n’ignore que nombre d’associations proches, ou mises sur le compte, du pouvoir et du parti gouvernemental bénéficient de financements étrangers y compris ceux provenant de sources qui sont, pour le moins que l’on puisse dire, suspectes.

 

8-       Sur un tout autre plan, le Comité Directeur tient à rendre hommages aux anciens dirigeants de la Ligue, présidents et membres des comités directeurs et aux personnalités nationales de tous les milieux qui ont pris l’initiative de créer une commission nationale de soutien à la LTDH.

Le Comité Directeur leur réitère l’expression de sa gratitude et réaffirme sa pleine et totale disposition à travailler et à coopérer avec cette commission nationale afin de tout mettre en œuvre pour favoriser les conditions les meilleures de développement de notre association dont l’authenticité, l’ancrage national et le rayonnement international doivent tant aux efforts et aux sacrifices consentis par des générations successives de militants et de militantes.

 

Le Comité Directeur tient enfin à réaffirmer à ces « anciens » de la Ligue ainsi qu’à tous les militants de la Ligue et, par delà eux, à l’ensemble de l’opinion nationale, sa totale disponibilité à remplir pleinement son rôle pour contribuer à sortir la Ligue de la situation dangereuse à laquelle elle est confrontée et qui constitue une grave menace pour son existence en tant qu’institution et pour son avenir.

 

Aussi réitérons nous notre appel au pouvoir en vue de l’ouverture d’un dialogue responsable et approfondi qui abordera l’ensemble des problèmes en débat, l’objectif de ce dialogue étant de sauvegarder la Ligue en tant qu’organisation de défense des droits de l’homme indépendante de toute obédience et jouant pleinement son rôle de protection des droits humains et des libertés fondamentales.

 

 

Pour le Comité Directeur     

Le Président      

        Mokhtar TRIFI


Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860, Fax : 71351 831 Tunis, le 23 août 2006 Communiqué

C’est à Allah que nous appartenons et à Lui nous retournerons

Mardi 22 août dans l’après-midi, Fatima Bent Salah Ben Béchir Souibgui s’est éteinte. La défunte est la mère du prisonnier politique Noureddine Ben Abdelmajid Ben Tahar Gandouz, actuellement incarcéré à la prison civile de Nadhor dans le gouvernorat de Bizerte, en exécution d’un jugement le condamnant à une peine de trente ans dont il a déjà effectué quinze. Sa dépouille a été conduite dans l’après midi du mercredi 23 août au cimetière du Jellaz à Tunis. Son fils, prisonnier politique, est venu de la prison accompagner le cortège et recevoir les condoléances. L’AISPP dont plusieurs membres ont assisté aux funérailles présente ses plus sincères condoléances à la famille de la défunte et demande au Tout Puissant de lui accorder sa bienveillance et de prodiguer à sa famille patience et quiétude. Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

FIDH – PFNG -REMDH
COMMUNIQUE
Paris – Copenhague, le 23 août 2006 La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Plateforme non gouvernementale Euromed (PFNG) et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) ont envoyé une mission au Liban qui s’est déroulée du 11 au 17 août 2006. Cette mission avait pour but de manifester sa solidarité à la société civile libanaise et d’apprécier la situation. Elle a pu rencontrer de nombreuses organisations de la société civile libanaise, plusieurs représentants des agences de l’ONU et diverses personnalités. Elle remercie les organisations libanaises qui l’ont fraternellement accueilli et avec une efficacité que la mission veut souligner. Elle se félicite de la proclamation du cessez le feu et du respect de celui-ci tout en regrettant que plus d’un mois ait été nécessaire pour mettre un terme aux combats. Elle s’inquiète d’une reprise éventuelle des combats. Les membres de la mission ont pu constater, en premier lieu, l’extraordinaire élan de solidarité qui a traversé la société libanaise, indépendamment de toute distinction confessionnelle. Alors qu’environ un million de personnes ont été contraintes d’abandonner leurs domiciles, ce qui représente près du quart de la population, la société civile libanaise a pu offrir à ces réfugiés l’aide et l’assistance nécessaires avant même que les aides internationales puissent arriver. Les membres de la mission ont aussi pu constater l’ampleur des destructions commises par l’armée israélienne : destruction des ponts (plus de 75 ponts détruits selon les autorités), destruction des centrales électriques et d’industries, y compris agro-alimentaires, bombardements des habitations civiles ayant conduit à la disparition de villages entiers ou, à Beyrouth, de plusieurs quartiers, pollution environnementale de la mer comme des terres, etc. Plus de 1.300 morts civils sont la conséquence de ces actions militaires, étant toutefois souligné que ce bilan ne pourra que s’aggraver au fur et à mesure que les décombres seront déblayés. De plus, plusieurs cas de bombardements de convois civils et de véhicules sanitaires ont été évoqués. Rappelant que l’attaque des populations civiles et la destruction volontaire des infrastructures civiles constituent, pour toutes les parties impliquées dans ce conflit, une violation flagrante du droit international humanitaire, nos organisations estiment qu’il est impératif qu’une commission d’enquête internationale examine les faits et puisse déterminer les responsabilités encourues. Les auteurs de ces violations graves du droit international humanitaire doivent être sanctionnés et les victimes de ces agissements doivent pouvoir obtenir réparation. Il convient, enfin, de saluer la volonté de la société civile libanaise de mettre en ¦uvre collectivement, d’ores et déjà, les moyens nécessaires à établir la réalité des faits. Nos organisations appellent à soutenir cette initiative et à y participer. La communauté internationale doit trouver les moyens nécessaires à la reconstruction du Liban. Au-delà de l’évidente solidarité, il s’agit là d’un devoir à l’égard du peuple libanais qui a subi un mois durant des violations de ses droits les plus élémentaires. Nos organisations sont convaincues que le dialogue entre toutes les sociétés civiles de cette région du monde reste une des conditions essentielles de la paix à laquelle aspirent les peuples du Moyen-Orient. Contact : Michel Tubiana, REMDH : +33.6.82.57.36.13 Souhayr Belhassen, FIDH : +216.20.318.311 José Martin, Plateform EuroMed : + 34.639.354.494 Tel: +45 32 64 17 00 Fax: +45 32 64 17 01 Email: info@euromedrights.net Web: www.euromedrights.net
 

 
TUNISNEWS.. rien ne va empêcher votre lutte pour la liberté  d’expression . On a tous besoin de vous .Tout le soutien Latif zouhir Vous nous manquez beaucoup depuis le crime de piratage commis par des gens qui sont contre la liberté d’expression et d’information. Merci et bon courage Professor A. S. – Tunis

Une journée sous la dictature

Omar Khayyâm Il est 10 heures du matin. Je suis au bureau des passeports de la ville de M. Il y a deux fonctionnaires de police, un jeune homme souriant et une jeune femme au regard d’acier. Six ou sept personnes assises attendent en silence. Faute de chaise libre, je reste debout à attendre mon tour. Soudain entre un homme moustachu de grande taille, la cinquantaine, se met à côté de moi et s’immobilise, la tête baissée. J’ai été frappée par la tristesse de son regard. Pas besoin d’être un psychologue pour y déceler un corps brisé et une âme en détresse. En relevant la tête, la jeune « flicque » remarque la présence de ce colosse plié en deux et l’interpelle sur un ton autoritaire : – Toi Mohamed, reviens à midi pour signer et n’oublie pas d’apporter un nouveau cahier. L’homme acquiesce par un mouvement de tête et, avant de prendre congé de la fonctionnaire, courbe l’échine devant elle, comme pour lui démontrer sa totale soumission. Il a l’air d’un très jeune écolier timide devant une sévère maîtresse d’école. Derrière la fonctionnaire, il y a une armoire ouverte pleine de cahiers de différentes couleurs : rouge, bleu et vert. Ce sont les cahiers de signature réservés aux « contrôlés administratifs », ces ex-détenus islamistes maintenus en résidence semi-surveillée. Qui est ce Mohamed ? Pourquoi se présente-t-il chaque jour au poste de police pour signer ? Cet homme a été trahi par une femme, sa propre femme. Elle l’a trahi sans le savoir, de bonne foi. Il ne faut pas lui en vouloir, car elle est une femme de province, presque analphabète et n’a jamais entendu parler des fameuses caves de l’Intérieur, ni de la « sale guerre » de Ben Ali  et encore moins des méga-procès des islamistes pendant l’été 1992. Mohamed était un immigré légal en France et gagnait sa vie en tant qu’entrepreneur en bâtiment. Un indicateur du régime tunisien en Côte d’Azure l’a dénoncé aux autorités consulaires comme « terroriste », c’est à dire un membre d’Ennahdha. Le fait qu’il ait toujours été un musulman pratiquant ne faisait qu’aggraver son cas. Un Tunisien qui fait ses prières dans son propre pays est un suspect, mais s’il prie à l’étranger, alors les soupçons sont multipliés par deux. Mohamed avait peur de retourner en Tunisie, car il était au courant de la chasse aux sorcières, débutée par Ben Ali à la fin de 1990. Il n’avait fait rien d’illégal, mais le fait d’être étiqueté comme « khouanji » (islamiste) l’exposait à l’arbitraire d’une dictature sans foi ni loi. Le régime tunisien ne manque pas d’imagination pour attraper ses proies. Dans la chasses aux islamistes, toutes les ruses sont permises. Ainsi la femme de Mohamed a-t-elle été convoquée un jour au poste de police de la ville de M. C’est le chef de poste qui l’a reçue dans son bureau. Il était poli, correct, gentleman même. L’extrême gentillesse du flic a fini par la convaincre de sa sincérité. Que voulait l’officier et gentleman de cette pauvre femme ? Il voulait qu’elle persuade son mari de rentrer en Tunisie. Il lui a dit : « Nous voulons juste lui poser quelques questions. Nous ne toucherons pas à un seul de ses cheveux. Je vous donne ma parole d’homme et je vous jure sur mon honneur qu’il ne sera pas emprisonné. » Comme preuve de sa bonne volonté, la police lui a donné le nom d’un avocat qui veillerait à l’intégrité physique de son mari et à la régularité des procédures. Les conversations téléphoniques entre Mohamed et sa femme, enregistrées bien sûr par les grandes oreilles de Ben Ali, tournaient dorénavant autour d’un seul sujet : les risques de son retour en Tunisie et les garanties offertes par les autorités. Après de longues tergiversations, Mohamed a fini par accepter le retour à l’amère patrie. A sa descente d’avion, Mohamed a disparu corps et âme. La police politique a non seulement kidnappé Mohamed, mais aussi saisi tout ce qu’il a ramené de France : effets personnels, cadeaux, devises etc. L’avocat qui était supposé attendre son client à l’aéroport s’est carrément évanoui, après avoir empoché 400 dinars. Mohamed a été torturé, interrogé, maintenu au secret pendant des semaines puis condamné à deux ans de prison ferme pour appartenance à une organisation illégale. Mohamed a tout perdu : son passeport, sa carte de séjour, son entreprise de bâtiment et son statut de citoyen. Comme un Juif aux temps des Nazis, il est boudé par les voisins, boycotté par ses cousins, privé d’emploi, traqué jour et nuit par les « anges-gardiens » au service du diable de Carthage. Chaque jour il se présente au poste de police pour signer le registre de sa sous-citoyenneté. Quelques Tunisiens se demandent encore : comment certains Irakiens pouvaient-ils applaudir les hordes des nouveaux Moghols ? Il faut le demander à Mohamed, il aura certainement la réponse. (Source : le blog d’Omar Khayyam, le 25 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/

KARTHONG YANG
TNA- KARTHONG YANG – Le camarade Zing Abding Beng Alil a décoré aujourd’hui le camarade Mong Cef Goujil de l’Ordre de mérite journalistique,  culturel et artistique. Le camarade Goujil a été élu par ses camarades comme meilleur commentateur des activités politiques du camarade Zing Abding Beng Alil, meilleur journaliste, meilleur éditorialiste, meilleur analyste politique, meilleur vulgarisateur et éclaireur des idées du Djoutchément. Le camarade Goujil, touché par le geste de l’Artisan de la Nouvelle Ere Tunkoréenne, a promis au Grand Guide Eclairé de poursuivre le chemin tracé par le Généralissime sur la voie du grand bond en avant, éclairé dans sa mission par les directives du plus Grand Génie de Karthong Yang depuis la première seconde du Big Bang. (Source : le blog d’Omar Khayyam, le 25 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/  

La cautérisation est dernier remède

TUNIS- ( TNA) – Sur instructions du Président Zine el-Abidine Ben Ali, le nouveau ministre de l’intérieur, le docteur Hedi Mhenni, s’est inscrit à un cours accéléré de chirurgie à la faculté de médecine de Tunis.  « Un ministre de l’intérieur doit savoir manier le bistouri » a déclaré le Président de la République. Rappelons que le siège du Ministère de l’intérieur abrite une salle d’opérations qui fonctionne 24 heures sur 24 sept jours sur sept. Le docteur M’henni à déclaré aux journalistes : « Dès que j’aurai maîtrisé la manipulation du bistouri, je suivrai un stage à l’Institut Psychiatrique de la Manouba. Mes nouvelles fonctions exigent, aussi, la maîtrise des techniques de la thérapie par électrochocs. ». Un journaliste lui a posé la question pertinente, s’il allait, aussi, étudier les techniques de la cautérisation. Il a répondu en souriant : « Peut-être plus tard, ‘akher ettoubb el kayy’ [proverbe tunisien: La cautérisation est dernier remède] ». (Source : le blog d’Omar Khayyam, le 25 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/

SUCCESS STORY
Omar Khayyâm Tout le monde parle du miracle économique tunisien. Ce miracle est réalisé chaque jour par des femmes et des hommes anonymes ou presque. Je vais vous parler d’une success story typiquement tunisienne. C’est l’histoire d’une self-made woman, d’une femme d’affaires dont parle toute la région du Sahel. Elle vient d’une famille modeste de Hammam Sousse. En quelques années elle est devenue l’une des femmes les plus riches de cette petite ville industrieuse. Elle ne détient ni un MBA (Master degree in Business Administration), ni même un bac économique. Son niveau scolaire est bac moins sept. Pourtant elle a le sens des affaires et le flair des bonnes occasions. Elle s’appelle Naïma Ben Ali. Ce n’est pas l’ex-femme du président tunisien, mais sa sœur. Je dis cela pour votre information, car il n’y a aucune corrélation entre sa fulgurante ascension économique et les succès politiques tout aussi écrasants de son frère bien-aimé. Certaines mauvaises langues disent que c’est grâce à lui qu’elle s’est enrichie, elle et toute sa famille. Ce qui est, bien sur, archi-faux. Notre président, un président tellement occupé qu’il ne prend jamais de vacances, n’interfère pas dans ces petits détails familiaux. Si Naima a réussi dans les affaires c’est grâce à ses innovations dans le domaine économique. L’une de ses brillantes idées est de faire de l’importation sans jamais importer quoi que ce soit ! Si tu es importateur agréé, elle te propose un deal très alléchant : Tu payes, par exemple, 10 000 dinars, et en contrepartie les douanes font comme si tu importais des conteneurs vides. Pas le moindre contrôle ni de formalités superflues. C’est génial ! Je me demande ce qu’attendent nos hommes d’affaires en herbe pour copier cette ingénieuse idée de Naima. Le président ne peut pas empêcher des femmes et des hommes d’affaires qui réussissent de réussir ! Il a dit, noir sur blanc, à toute sa famille : Je ne suis pas votre bienfaiteur. Débrouillez-vous pour trouver un moyen de subsistance. Et ils (et elles) se débrouillent bien. La preuve, ils réussissent et réalisent des chiffres d’affaires à vous laisser rêveur. Vous n’avez qu’à faire comme eux au lieu de répéter à longueur de journée un concept qui ne colle pas à notre miracle tunisien : Népotisme. Cachez-moi ce gros mot que je ne saurais voir. Naïma est aussi une grossiste qui fournit en produits d’épicerie plusieurs villes du Sahel. Une activité on ne peut plus légale. Ce dynamisme dont elle fait preuve ne peut que susciter notre admiration. Dès que les envieux voient un camion décharger des produits d’épicerie au Sahel, ils lancent à l’unisson : «  Voilà les marchandises de la sœur de Zine ». Veuillez excuser leur ignorance de la chose politique, chers lecteurs. Quel rapport y a-t-il entre un chef d’Etat deux fois docteur et des produits d’épicerie ? Aucun, bien sûr. Il faut être analphabète politique pour faire un tel amalgame. Ils oublient que Zine a d’autres chats à fouetter… euh pardon !  D’autres docteurs à fouetter (Marzouki, Amri, Ben Jaafar etc.). Si la Tunisie se porte bien et est sur le point de décoller, c’est grâce à ces femmes et ces hommes d’affaires qui préfèrent, par souci de modestie, rester dans l’anonymat. Je voudrais les faire sortir de l’anonymat pour que les jeunes les prennent pour exemple. Ils sont plus instructifs que les cours de l’IHEC ou de l’ISG. Saluons nos soldats anonymes et soyons tous les pilotes du décollage tant attendu (chers co-pilotes, attention à la single tower du RCD !) (Source : le blog d’Omar Khayyam, le 25 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/

 

Permis de recherche

La compagnie pétrolière Grove Energy vient d’obtenir l’agrément des autorités tunisiennes pour l’exploitation de deux permis de recherche pétrolière : « Kerkouane » et « Chorbane » , le premier étant offshore et portant sur 6720 kilomètres carrés. Le Président de Grove, tout en se félicitant des avantages financiers liés à la transaction a affirmé que « la Tunisie est le meilleur endroit pour explorer le pétrole et le gaz en Afrique du Nord ». Gouvernance La Tunisie fait partie d’un groupe de neuf pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dont les banques et les sociétés sont concernées par un sondage sous la forme d’une enquête sur la gouvernance d’entreprise régionale lancée dans le cadre de l’amélioration des normes de fonctionnement des entreprises et sociétés de la région Mena. Les résultats de cette enquête seront annoncés au cours d’une conférence qui se tiendra fin Novembre 2006 à Dubai sur le thème « Pour des marchés financiers et systèmes bancaires efficaces et sains » (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 26 août 2006)  


Radio Tounes Bledi

La vie de la Tunisie au Canada

En collaboration avec une jeune équipe d’amateurs et de professionnels, Faouzi Abdelkefi, un étudiant à l’université Laval Québec- Canada, a créé Tounes bledi : une radio sur Internet, basée au Canada, et ce, le 21 mars 2005. Après plus d’une année d’émission, cette jeune station a fait l’objet hier d’une conférence de presse , tenue par le fondateur et son équipe, dans un hôtel de la capitale. C’est une poignée de jeunes bénévoles entre animateurs et équipe technique ; Achouak Hanachi, Mahmoud Kriâa, Khouloud Mabrouk, Hassen Hamali. Installés à Tunis ou au Canada, les membre de cette équipé , dont la moyenne d’âge ne dépassant pas les 23 ans, poursuivent le même objectif , donner la plus belle image de la Tunisie à travers le monde et présenter un produit radiophonique à la hauteur des attentes des auditeurs. Ils sont également armés de bonnes intentions, d’un grand amour du pays et d’une bonne dose d’ambition. M. Faouzi Abdelkefi, le fondateur de la station, a voulu tout d’abord faire le tour de la précédente saison de la radio. A ses débuts, Tounesbledi, s’est concentrée sur le domaine culturel et le divertissement pour permettre aux Tunisiens résidant à l’étranger, de vivre l’ambiance du pays, et  pour faire connaître les nouvelles créations des artistes tunisiens dans tous les domaines. Une telle station a aussi pour but, selon toujours son fondateur, de mettre en exergue les richesses patrimoniale et historique de notre pays, de favoriser l’échange interculturel à travers un média accessible par tous, via l’Internet et surtout, de  » réunir les Tunisien partout dans le monde autour d’un même média « . Par la suite, cette jeune station dont le nombre d’auditeurs s’élève à 160 000, se caractérise également par sa grande variété d’émissions : c’est une fenêtre ouverte sur l’économie, le tourisme, l’enseignement …etc, dans le but d’encourager l’investissement étranger dans notre pays. Concernant la nouvelle grille, M. Abdelkefi a déclaré que le monde des émissions a augmenté de 5 à 21 programmes ainsi, les auditeurs pourront écouter 3 émissions en direct par jour. Quant aux horaires de ces émissions, ils nous seront communiqués, ce soir samedi 26 août sur les ondes de Tounesbledi. Il s’agit d’une belle variété d’émissions matinales ;  » Sbah Bledi « ,  »  Au café de Tunis « , culturelle :  » Culture + « ,  » Movie thème « ,  » Piano nocturne « … Économique et touristiques. Enfin, signalons que le site de radio Tounesbledi, vient d’être totalement renouvelé une qualité sonore exceptionnelle sera proposée, il y aura également, la possibilité de télécharger certaines émissions telles que  » Destination Tunisie « … Ne ratez pas l’adresse : www.radio.tounesbledi.net Senda HAFFANI (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 26 août 2006)  

The use of force: Western military power is in crisis

Julian Lindley-French (*) NYON, Switzerland – The Israeli military failed against Hezbollah, American and British forces are bogged down in Iraq, NATO is under intense pressure in Afghanistan and France is deeply concerned about its forthcoming involvement in southern Lebanon. Why are the best armies in the world in difficulty against adversaries that 19th-century colonial officers would have defeated? The American military way is partly responsible. Given the big power challenges now posed by Russia and China, the Americans are right to pursue military supremacy in an instable world. The big U.S. military idea, however, is to put ever greater distance between the force and the enemy. As such, U.S. armed forces are unsurpassed in the use of firepower and manoeuver. But many of the forces that Western militaries currently face can only be defeated by close engagement. Israel’s recent operation in southern Lebanon is a case in point. The military forces of Israel, America’s closest client state, receive a great deal of U.S. equipment. Given the complexity of advanced American military equipment, armed forces that use it tend to have to fight the American way. Moreover, the American emphasis on expensive technological solutions also demands expensive professional forces and only the Americans have a defence budget that can both support high levels of advanced equipment and reasonably large numbers of full-time soldiers. America’s allies have to make a difficult choice between equipment and forces. Therefore, most allies have armed forces with not a lot of anyone, armed with not much of anything. Consequently, where the military capability exists, the military capacity does not – something the British, Dutch and Canadians know all too well as they struggle to subdue the Taliban in southern Afghanistan. Confusion between conflicting Western values also leads countries to put the wrong forces in the wrong places with the wrong objectives. The French have every reason to be concerned about the quality and capability of a beefed-up UN force in southern Lebanon, given the daunting mission ahead and the gap between what such a force could achieve and what it is being asked to achieve. Risk is also a problem. Israel has been much criticized for using excessive force in trying to defeat Hezbollah. In fact, military logic would have suggested not only a far more ruthless use of military force to defeat such an enemy, but a very different use. Israel had the power, but used it in the wrong way. The Israeli military was put in an untenable position: It was not permitted to take risks with its personnel, and it had the wrong equipment, training and way of doing things to win such a conflict. Consequently, Israel could only attack Hezbollah indirectly, increasing the risk to Lebanese civilians and decreasing any chance of success. Fear of risk is the cancer in Europe’s security effort. Most Europeans can neither afford advanced equipment nor sufficient numbers of professional personnel. Lack of either increases the risk to those who are deployed. The result? Euro-isolationism, whereby the institutional organization of security is talked up, and operational realism talked down. The British and French, Europe’s only two serious security actors, are rightly wary of such pretense. If Europe is to become a serious security actor, Europeans must invest properly in their militaries. That will mean giving their militaries more people with the right equipment. If not, they should scrap their armed forces and spend the money elsewhere. The crisis in Western military power ultimately reflects the failure by leaders to understand the use of such power in a fractured world. As such it is a crisis in leadership. Put simply, Western military power must be sharper at the point of contact with the likes of the Taliban and Hezbollah, and yet deeper if it is thereafter to create the security space in which peace can truly be established. First, Western militaries need more special forces, able to fight anyone on any terms. Second, the West needs a larger pool of forces capable of creating the security space in which reconstruction can take place. Third, much better synergies are required between armed forces and civilian agencies and resources to ensure that Western armed forces only visit once. Finally, Americans and Europeans need to forge much stronger political links with regional powers through NATO and the European Union to legitimize and reinforce the Western presence. Young Western men and women in foreign fields face daily the consequences of the West’s military crisis. It is time their political leaders recognized this. (*) Julian Lindley-French is a senior scholar of the Center for Applied Policy, University of Munich. (Source: International Herald Tribune (Paris), le 25 août 2006)

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