24 juillet 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3714 du 24.07.2010
 archives : www.tunisnews.net 


l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité: « La Tunisie mérite un régime démocratique digne de son peuple » Slim BAGGA: Lettre d´Andalousie Reuters: La France et La Mauritanie bouclent leur opération au Mali Secret Défense: Mali : plus d’une vingtaine de militaires français ont participé à l’opération antiterroriste LeMonde.fr:Jean-Pierre Filiu  « Al-Qaida au Maghreb islamique s’est concentrée par défaut sur le Sahara » AFP: Les troubles liés à la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique DNA: « L’ex-détenu algérien de la prison de Guantanamo est interrogé par les services de sécurité algériens » ( Farouk Ksentini)

 


1 –Un clip de soutien à Fahem Boukaddous http://nocnoc.posterous.com/24001903

2 –Intervention de : Alain Baron de « Solidaires » pour le collectif syndical de solidarité avec le bassin Minier à ElJazira, http://nocnoc.posterous.com/


Déclaration de « l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité » à l’occasion de

l’anniversaire de la proclamation de la République :

« La Tunisie mérite un régime démocratique digne de son peuple »


 

La Tunisie célèbre, le 25 juillet 2010, le 53ème anniversaire de la proclamation du régime républicain, un événement national majeur, qui a constitué un tournant pour la modernisation  de notre pays, le développement de ses potentialités et la réalisation d’objectifs importants sur la voie du progrès et du développement.

La célébration de cet anniversaire contribue à aviver  l’esprit patriotique, qui exige un haut degré de conscience, de participation et de citoyenneté. Elle constitue une occasion pour constater le besoin de réformer et développer notre régime républicain, qui n’a pas connu un développement politique comparable à celui réalisé dans les autres domaines .

Les politiques suivies pendant des décennies n’ont pas réussi à promouvoir un modèle libéral de participation politique : cette dernière est restée entravée et subit l’hégémonie du parti au pouvoir.

L’état des libertés, notamment la liberté d’expression et d’organisation, demeure très éloigné des fondements libéraux du régime républicain. La question de l’alternance pacifique au pouvoir – une des principales valeurs de la République- pose des problèmes très importants, pour le présent comme pour l’avenir, notamment en ce qui concerne la nécessité d’organiser des élections démocratiques et transparentes, garantissant le droit de vote et la liberté de candidature sans discrimination ni exclusive.  Le fossé est grand entre le discours et la pratique, entre les principes républicains et la réalité vécue. Les conditions du déroulement des élections de 2009 – 2010et leurs résultats  ont démontré, encore une fois, le besoin impérieux d’une réforme politique qui comble ce fossé.

Le pari sur la réforme  comme un premier élément pour faire face aux défis stratégiques, économiques, sociaux, culturels, est de nature à préserver les acquis de la république et les réalisations de l’Etat moderne contre tout risque de remise en cause. De même, l’adoption de politiques de développement nourries des valeurs de liberté, de justice et de solidarité est de nature à resserrer  le tissu social et à renforcer l’unité nationale.

« L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité », se fondant sur les valeurs, la démarche et les buts qui unissent ses composantes, insiste encore une fois sur le fait que l’intérêt national exige une réforme politique urgente, visant à faire évoluer le régime politique, à réhabiliter les institutions de la République, à amender la législation organisant la vie politique à consacrer  dans les faits la séparation et l’équilibre entre les pouvoirs et l’indépendance de la justice, à instaurer des mécanismes permettant de demander des comptes au pouvoir, de garantir les droits de tous, à renforcer le pluralisme énoncé dans la Constitution et à concrétiser  ce pluralisme dans le paysage politique et médiatique.

Convaincue de l’importance du pari sur la participation libre des Tunisiennes  et des Tunisiens à la vie politique, « l’Alliance » réaffirme l’importance de l’instauration d’un dialogue national sérieux  entre le pouvoir, les partis politiques, les organisations syndicales et professionnelles et les diverses composantes de la société civile. Un tel dialogue devrait évoluer vers un mécanisme permettant de traiter les grands problèmes nationaux , ce qui est susceptible de mener vers l’amorce du processus de réforme politique et d’aboutir à des résultats concrets et à des traitements institutionnels, constitutionnels et politiques qui soient le résultat d’accords nationaux garantissant la stabilité de notre pays et rassurant nos concitoyens sur leur avenir, particulièrement dans la perspective des échéances électorales – présidentielles et législatives de 2014 –que nous œuvrerons pour qu’elles constituent une étape importante vers la transition démocratique

« L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité » réaffirme, en cette circonstance, que la diversité constitue une richesse pour la société, que le droit à la différence est une caractéristique des sociétés évoluées et que la Tunisie, grâce à l’homogénéité de son peuple, au degré d’évolution et de conscience qu’il a atteint  et à son aspiration à continuer à avancer sur la voie du progrès mérite un régime démocratique digne de son peuple, en harmonie avec l’esprit de notre temps et qui renforce ses chances de réaliser un développement  global et durable.

Vive la République !

Vive la Tunisie libre et indépendante !

« L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité »

Tunis, le 24 juillet 2010( traduit de l’arabe).

 Attariq AL Jadid n° 190 du 24 juillet 2010  


LETTRE D’ANDALOUSIE

par Slim BAGGA Allez, c’est parti! Je reprends avec d’autant plus de plaisir la rédaction de ma carte postale estivale d’Andalousie que les informations quotidiennes sur la mafia en fête s’accumulent. Le silence équivalant à la péremption de l’information, j’ai donc décidé de rédiger sans trop attendre les faits inqualifiables que les Tunisiens sont en droit de savoir, et d’apporter par la même occasion un démenti cinglant aux nécrophiles du régime de Leila Ben Ali qui avait prédit que cette année je ne voyagerais pas par peur d’être assassiné par les Palestiniens que j’aurais trahis. Les scribouillards débiles de ce régime imbécile auraient dû  prévoir qu’un agent du Mossad, tel moi, bénéficie de l’éternité et de l’impunité. Ces Services israeliens n’en ont-ils pas donné la preuve de leur loyaute en maintenant au pouvoir en Tunisie 23 ans durant le plus incompétent parmi ses correspondants? Mais stop aux commentaires, allons aux infos… CRISE DE NERFS DE IMED BEN LEILA Les Domaines de l’Etat, on le sait, ont été bradés, puis cédés, et maintenant quasiment liquidés. La pépinière de la Soukra a-t-elle à peine été cédée à Leila Ben Ali Pompadour afin d’y eriger un complexe immobilier que son rejeton Imed tape une crise de nerfs simulée. C’est que le parking de Bricorama est résolument vide, les voitures n’y stationnent pas; les clients du week end sont absents.  Pour le calmer, la mère qui a gardé son tres bon coeur en persistant dans le déni que Imed « Ben Pompagaddour » est bel et bien son rejeton, lui offre 750 hectares appartenant encore aux Domaines de l’Etat, et toujours à La Soukra. Sûrement pour en faire un bon usage…Non mieux! C’est pour parachever la mainmise sur la proche banlieue… POURQUOI « POMPAGADDOUR »? Avec Jeanne de Pompadour, la France a légué Voltaire et Diderot. L’amante préférée du roi Louis XV tenait au rayonnement de son pays grâce à sa vision et sa conception de la culture , de la philosophie et du Savoir en general. Leila  « De Pompagaddour », elle, nous lègue Imed dont la culture n’est plus à démontrer. A peine auto-désigné maire de La Goulette, il fait une sortie avec « son   » Conseil municipal dans cette banlieue populaire, et precisement avenue Franklin Roosevelt. Arrivé au niveau de l’ex-glacier Pino, il lança cette phrase folle: « Ici, il faut installer le buste de Ben Ali ». La responsable de l’Environnement  à la Mairie, qui est Franco-Tunisienne, réagit, et lui dit: « Non, Monsieur Trabelsi, c’est la place du « Labib » (Feneck), » symbole de défense de l’Environnement… Mais l’idiot de la banlieue, Imed Ben « Pompagaddour », répondit alors: « Quel Labib, qui est ce connard. Je vais appeler Ben Ali, et il se retrouvera en prison. » Authentique!!! Tout le monde s’est retenu de rire. Un feneck en prison, c’est ce qui manquait au CV de Ben Ali…   LEILA: LE COUT DU LIFTING 300 000 euros; plus précisément 250 000 livres sterling, 600  000 dinars, en devises étrangères: tel est le coût du dernier lifting à Londres de Leïla Trabelsi-Ben Ali, Madame de « Pompagaddour » dans une autre vie… La première Dame de Tunisie se sentirait-elle vieille pour engager de telles dépenses sur le compte de l’Etat? Elle, qui se dit tant aimée, et déjà prête à assurer la relève dans un pays où l’élite est absente et impotente, est trahie ici par la police même qu’elle a mielleusement grassée. Attention, Leïla. Vite un avion sans retour…C’est un conseil serein et desinteresse de la part d’un peuple qui vous a toujours trouvé moche, lifting ou pas… MEILLEURE QUE MARGARET THATCHER Pour l’heure, la « Pompagaddour » ne l’entend pas de cette oreille. Et pour cause: on dit assez souvent que le pouvoir corrompt, mais pas assez que le pouvoir rend fou. Les proches de notre Premiere « Drame » racontent avec autant de delectation que de tristesse que lors de ses envolees, elle ne se prive pas d’evoquer l’ancienne Premier ministre britannique Margaret Thatcher ou la Pakistanaise Benazir Butto.  » Et alors, qu’ont-elles de plus que moi pour gouverner », tempête-t-elle, le visage livide? Elles ont eu la legitimite, chere Leila Ben Ali- Trabelsi-Pompagaddour…Et c’est toute la difference, avec aussi un peu plus de culture et beaucoup moins de manigances. D’ailleurs, il est a se demander quel est ce larbin qui a souffle ces noms dans les oreilles de Zinochette, elle qui ignore tout de l’Histoire comme de l’actualite… TRENTE-SIX MILLIONS D’EUROS: C’est le coût de la bicoque acquise par Sakhr Materi, en plein milieu du quartier du Marais, a Paris. Pourquoi le Marais, se demande-t-on? Le quartier avait connu des legendes comme Jean Cocteau et Jean Marais et les frasques non moins legendaires de la rue des mauvais garcons, dans le quatrieme arrondissement de Paris. Mais 72 milliards de nos millimes, payés en devises, c’est une initiative qui laisse coi. A moins que Sakhr compte bien implanter dans ce quartier une succursale de « sa » Banque islamique. Foin de speculations: il est clair que l’homme cherchait un pied-a-terre parmi les siens… L’EMBARRAS DE ABDELWAHEB ABDALLAH Julio Mazarini, alias Abdelwaheb Abdallah, filait jusque-la le grand amour avec Leila « Pompagaddour ». Theoricien de tous les coups bas servant l’ascension sociale de Madame, son but n’etait autre que le pouvoir pour lequel il a accepté toutes les compromissions. Seulement, la politique et surtout la basse politique n’etant pas une science exacte, il se trouve depuis quelques semaines dans un gran embarras. Ce qui trouble le sommeil de Mazarin-Abdallah, c’est la tournure que prennent les relations entre le colonel Kadafi et Leila d’une part; et entre le même incontrôlable dirigeant libyen et les Materi. Abdelwaheb Abdallah pense, en effet, que tout cela va mal finir, et de toute maniere, il n’aura aucune part du gateau, les velleites libyennes etant gargantuesques sur la Tunisie. Reconnaissons-lui au moins cette tardive prise de conscience…( A suivre!). Slim BAGGA PS: Desole pour les ponctuations: en attendant de faire le necessaire, je ne peux utiliser qu’un clavier espagnol…

 


La France et La Mauritanie bouclent leur opération au Mali


Par Reuters, publié le 24/07/2010 à 15:40 Les opérations militaires mauritaniennes contre al-Qaïda dans le désert du Sahara, soutenues par la France, ont pris fin samedi après quatre jours de traque des activistes islamistes en territoire malien, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. Les forces mauritaniennes, soutenues par des forces spéciales et par les renseignements français, ont tué jeudi six activistes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en attaquant une de leurs bases au Mali. « L’opération organisée par l’armée mauritanienne contre al Qaïda vient de se terminer. Les troupes impliquées sont sur le chemin du retour après quatre jours d’opérations », a dit une source. Selon une autre source proche des services de sécurité, les opérations se sont poursuivies à 200 km à l’intérieur du territoire malien après l’attaque, jeudi avant l’aube, d’un groupe d’islamistes soupçonnés de détenir Michel Germaneau, un otage français de 78 ans. La deuxième source n’a avancé aucun bilan de l’opération, mais les autorités françaises ont dit vendredi n’avoir aucune information concernant le sort de Germaneau, ingénieur retraité enlevé le 22 avril et détenu par l’AQMI. L’opération a été précédée d’appels à un renforcement de la coopération régionale et internationale dans la lutte contre l’AQMI, qui se concentrait jusqu’ici sur l’Algérie mais qui dispose maintenant de deux factions de plus en plus actives dans des régions désertiques de Mauritanie, du Mali et du Niger. Paris a expliqué vendredi qu’il avait apporté son soutien technique et logistique aux forces mauritaniennes lors d’une opération destinée à prévenir une attaque de l’AQMI en Mauritanie. Des observateurs estiment néanmoins qu’il pourrait s’agir d’une tentative manquée de libérer Germaneau, enlevé au Niger et que l’on croit aux mains d’Abdelhamid Abou Zeid, dirigeant de la plus dure des deux factions de l’AQMI opérant au Sahara. L’opération semble avoir irrité les autorités maliennes, qui n’ont pas été impliquées, et l’Espagne, dont deux ressortissants sont détenus par une autre faction d’al Qaïda dans la région. L’AQMI a donné jusqu’à la semaine prochaine à la France pour accepter un échange de prisonniers et il a menacé de tuer Germaneau. Les islamistes basés au Sahara n’ont jusqu’ici lancé aucune attaque de grande envergure et les observateurs estiment qu’ils se sont jusqu’ici concentrés sur la récolte d’argent grâce aux paiements de rançons et à la contrebande, notamment de cocaïne. Nicole Dupont pour le service français

Mali : plus d’une vingtaine de militaires français ont participé à l’opération antiterroriste


On commence à mieux comprendre la manière dont les choses se sont déroulées, jeudi matin, au cours de l’opération contre Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), grâce à une source proche du dossier. Il s’agissait à l’origine d’une opération de l’armée mauritanienne, sur laquelle s’est greffée une intervention française. Début juillet, la Mauritanie a été avertie par des sources occidentales etpar  leurs propres réseaux dans la région qu’un groupe d’AQMI préparait une opération contre un poste sur le territoire mauritanien, pour la fin du mois de juillet. Le président Abd el Aziz a alors prévenu Paris qu’il allait monter une vaste opération contre AQMI, en utilisant le « droit de poursuite » que s’accordent mutuellement la Mauritanie, le Mali et le Niger pour la lutte antiterroriste. Une première réunion a eu lieu à Paris le 13 juillet au soir et on se souvient que le président mauritanien a été reçu brièvement à l’Elysée, juste avant le défilé du 14 juillet. Les Mauritaniens, sans doute aidés par les Français, avaient repéré un camp d’AQMI en plein désert malien, à environ 150 kilomètres de la frontière entre les deux pays. Ce camp secret n’avait jusqu’à lors jamais été identifié. Il servait de point de ravitaillement pour la katiba de Yahia Abdulaman, qui dépend du groupe d’Abou Zeid. Des photos semblaient indiquer que l’otage français Michel Germaneau pouvait être détenu sur ce site, mais les services français n’ont en jamais eu la preuve. Paris a alors décidé de se joindre à l’opération mauritanienne, au cas où… Les Français ne souhaitaient participer qu’à cette partie de la plus vaste opération d’attaque préventive menée par l’armée mauritanienne, qui visait au moins un autre site. Il s’agissait, pour la France, de pouvoir récupérer Germaneau dans les meilleures conditions possibles. Parallèlement, les Groupes spéciaux d’intervention (GSI) de l’armée mauritanienne voulaient empêcher le regroupement des 150 hommes environ de la katiba d’AQMI en détruisant leurs bases de ravitaillement. Les militaires français connaissent bien les GSI, puisqu’ils sont formés par un détachement d’asistance opérationnelle fourni par le COS. Une opération qui dure depuis plusieurs mois dans la plus grande discretion. Plus de 400 « forces spéciales » de l’armée mauritanienne ont déjà été formés, ainsi que plus de 200 Maliens et bientôt des Nigeriens. Pour participer à l’opération, des « militaires » français sont arrivés de métropole. Selon toute vraisemblance, il s’agissait d’hommes du Service action de la DGSE, qui connaissent bien le Sahel. La France fournissait un soutien en matière de renseignement, de transmissions et de santé. Un hélicoptère avait été prépositionné en Mauritanie, afin d’évacuer Germaneau si nécessaire. Le point de départ a été une base située non loin de la frontière, où les forces spéciales françaises et mauritaniennes s’entraînent. Le raid a pris la forme d’une colonne de véhicules tout-terrain. Entre 20 et 30 militaires français accompagnaient quelques dizaines de Mauritaniens.La colonne a roulé de nuit et les derniers kilomètres, environ dix, ont été parcourus à pied pour ne pas donner l’alerte. L’attaque contre le camp a eu lieu à l’aube. Contrairement à ce que nous écrivions sur la base d’informations partielles et erronées, il n’y a donc pas eu d’opérations aériennes. Par ailleurs, le site de Tessalit (nord-est du Mali) n’était pas concerné, contrairement  ce qu’affirmaient des sources locales citées par l’AFP. Six membres d’AQMI ont été tués et quatre ont pu prendre la fuite. Le chef de la katiba ne fait pas partie des morts. Aucune victime n’est à signaler côté français. Lorsque les commandos français ont fouillé le camp, ils n’ont pas trouvé trace d’un quelconque otage. En revanche, ils ont mis la main sur des armes (AK 47), des explosifs, des téléphones portables, divers documents, des pièces de rechange pour les véhicules, etc. Faute d’otage, la colonne française est rentrée en Mauritanie et l’opération a été « pliée ». En revanche, les Mauritaniens ont poursuivi la traque d’AQMI jusqu’à ce samedi. Ils sont actuellement sur le chemin du retour. Quant au sort de l’otage français, la plus grande incertitude demeure. Les autorités françaises n’ont eu aucune preuve de vie et son état de santé inspire la plus grande inquiétude comme nous le racontions précédemment. L’ultimatum lancé par AQMI court jusqu’à lundi minuit. « On ne sait rien », reconnait une source proche du dossier. Malheureusement, la chance n’était pas avec les Français : « Si l’otage avait été là, ça aurait été une bonne nouvelle… » nous confiait un peu plus tôt une autre source.  
(Source: « Secret Défense » un blog de libération.fr le 24 juillet 2010)  

 


« Al-Qaida au Maghreb islamique s’est concentrée par défaut sur le Sahara »


23.07.10 | 19h28  •  Mis à jour le 24.07.10 | 11h08

Jean-Pierre Filiu, professeur au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de Sciences-Po et auteur de l’ouvrage Les Neuf Vies d’Al-Qaida (Fayard, 2009), décrypte le rôle joué par Al-Qaida au Maghreb islamique, organisation à l’origine de l’enlèvement du Français Michel Germaneau.

 Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) est-elle aujourd’hui une organisation internationale, et plus seulement algérienne ?

Jean-Pierre Filiu :AQMI est la transformation, en janvier 2007, par intégration dans le réseau de Ben Laden, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un groupe qui a lui-même été fondé, en 1998, par dissidence du Groupe islamique armé (GIA). Il s’agit donc d’une dissidence de dissidence, pour sortir de l’impasse algérienne dans laquelle l’organisation se trouvait depuis déjà quelques années. L’internationalisation est un objectif frustré pour différentes raisons. L’AQMI s’est concentrée et rabattue, par défaut, sur le Sahara. Une région dans laquelle elle était déjà présente et où elle a intensifié ses actions en ouvrant de nouveaux fronts, notamment au Niger, en 2009. Elle a, effectivement, recruté des membres de différentes nationalités africaines comme simples fantassins, mais en conservant cette hiérarchie algérienne. Tous les chefs opérationnels sont algériens. Que ce soit avec l’enlèvement de Pierre Camatte, de Michel Germaneau ou avec la récente attaque des onze gendarmes algériens à l’extrême sud du pays, on a l’impression que leurs actions se concentrent beaucoup dans le nord du Mali. Pourquoi ? C’est, là encore, par défaut, même si cela n’enlève rien au sérieux de la menace. Lors de la création de l’AQMI, l’objectif qui lui était assigné par Ben Laden, c’était l’Europe. Rien de tout cela ne s’est passé, ce qui explique les attaques contre les touristes français en Mauritanie dès décembre 2007 ou encore contre l’ambassade de France à Nouakchott, en 2009. La même année, il y a eu l’assassinat d’un haut responsable des renseignements maliens. Un signe de plus. On a ainsi peu à peu vu monter en agressivité l’une des deux katibas (brigades) qui composent l’AQMI au Sahara. C’est celle d’Abou Zeïd qui est responsable de la plupart des accrochages, des attaques et des provocations de ces derniers mois. La Mauritanie est-elle également une proie pour AQMI ? La Mauritanie est, traditionnellement, le front de Belmokhtar, depuis 2005, où il avait attaqué un poste militaire mauritanien. Mais il se réservait une zone de repli au Mali. On constate qu’Abou Zeïd, qui a ouvert un front au Niger et amorcé une escalade militaire dans le nord du Mali, se fortifie tout en rivalisant avec Belmokhtar. On est donc dans une violence surajoutée. Que sait-on au juste d’Abou Zeïd ? Abou Zeïd est plus âgé que Droukdal, l’émir en chef d’AQMI, et que Belmokhtar, patron de sa katiba depuis plus de dix ans. Il souffre a à l’évidence du syndrome du parvenu. Il est à l’origine de la plupart des enlèvements, dont celui des Autrichiens dans le sud de la Tunisie, en février 2008, et celui de l’envoyé spécial canadien de l’ONU et de son adjoint en décembre 2008. Il fait preuve d’une très grande audace en termes opérationnels. C’est sa plus grande force, avec également le fait qu’il est relativement nouveau au sein du réseau. Il vient, comme les autres, des maquis du nord de l’Algérie. Il a traversé toutes les années violentes : il était au GIA, puis au GSPC puis à AQMI. Il a survécu à la répression, aux purges, dans l’environnement extrêmement hostile qu’est celui du Sahara. Il est progressivement monté en grade et aujourd’hui, il apparaît au fond – et c’est malheureusement la carte qu’il est en train de jouer – comme le plus « Al-Qaida » de tout le réseau.  

Propos recueillis par Isabelle Mandraud
 
(Source: « LeMonde.fr » le 24 juillet 2010)

 


Les troubles liés à la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique


NOUAKCHOTT (AFP) – 23.07.2010 11:31

– 22 jan 2009: Quatre touristes, deux Suisses, un Allemand et un Britannique, sont enlevés dans la zone frontalière Mali/Niger. Le 3 juin, Aqmi annonce avoir tué le Britannique. Les trois autres sont libérés en avril et juillet.  

– 22 jan 2009: Quatre touristes, deux Suisses, un Allemand et un Britannique, sont enlevés dans la zone frontalière Mali/Niger. Le 3 juin, Aqmi annonce avoir tué le Britannique. Les trois autres sont libérés en avril et juillet.  
AFP/Foreign Office/Archives – Ho
Rappel des principaux troubles, violences ou enlèvements, liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, ex-GSPC): – fév-mars 2003: 32 touristes européens sont enlevés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans le sud algérien. Les derniers otages sont libérés en août depuis le Mali, où ils avaient été transférés. – 14 sept 2006: Le GSPC algérien prête allégeance à Oussama ben Laden et annonce début 2007 avoir changé son nom pour « Mouvement d’Al-Qaïda au pays (région) du Maghreb islamique » (Aqmi). – 11 avr 2007: 30 morts, plus de 200 blessés dans deux attentats à Alger, dont l’un contre le Palais du gouvernement, revendiqués par Aqmi. – 6 sept: 22 morts et plus de 100 blessés dans un attentat-suicide visant le cortège du président algérien dans l’est. Le 8, 30 morts dans un attentat-suicide contre une caserne en Kabylie. Revendiqués par Aqmi. – 14 déc: Deux attentats-suicide à Alger visent le Conseil constitutionnel, la Cour suprême et deux immeubles de l’ONU (37 morts). Revendiqués par Aqmi. – 24 déc: En Mauritanie, quatre touristes français sont tués près d’Aleg (sud-est). Trois jeunes Mauritaniens affiliés à Al-Qaïda seront condamnés à mort en mai 2010 pour cet assassinat. La Mauritanie n’a pas exécuté de condamnés à la peine capitale depuis plus de 20 ans – 22 fév 2008: Deux touristes autrichiens sont enlevés en Tunisie, puis transférés au Mali. Libérés par Aqmi huit mois plus tard. – 8 juin: Un Français est tué dans un attentat à l’est d’Alger, revendiqué par Aqmi. – 14 déc: Enlèvement de deux diplomates canadiens autour de Niamey, revendiqué par Aqmi. Libérés au Mali en avril 2009. – 22 jan 2009: Quatre touristes, deux Suisses, un Allemand et un Britannique, sont enlevés dans la zone frontalière Mali/Niger. Le 3 juin, Aqmi annonce avoir tué le Britannique. Les trois autres sont libérés en avril et juillet. – 23 juin: Assassinat, revendiqué par Aqmi d’un Américain dirigeant un établissement d’enseignement à Nouakchott. – 26 nov: Un Français est enlevé dans le nord-est du Mali. Aqmi le relâche en février 2010 après la remise en liberté au Mali de quatre islamistes réclamés par Al-Qaïda. – 29 nov: Enlèvement de trois Espagnols dans le nord-ouest de la Mauritanie, revendiqué par Aqmi. L’un des otages, une femme, a été libérée le 10 mars. – 18 déc: Enlèvement d’un couple de touristes italiens dans le sud-est de la Mauritanie, revendiqué par Aqmi. Libérés le 16 avril. – 8 mars 2010: Huit morts, dont cinq soldats nigériens, dans une attaque contre un poste militaire nigérien, revendiquée par Aqmi. – 19 avr: Un Français et son chauffeur algérien sont enlevés dans le nord du Niger, près de la frontière algérienne. En mai, Aqmi revendique le rapt (le 22 avril selon elle) du Français puis diffuse un enregistrement sonore et une photo du Français enlevé. Celui-ci se présente comme Michel Germaneau, âgé de 78 ans. – 1er juil: Aqmi revendique l’attaque qui a coûté la vie à onze gendarmes algériens, la veille, près de Tinzaoutine, à la frontière entre l’Algérie et le Mali. – 21 juil: Condamnation en Mauritanie du principal accusé du rapt des trois Espagnols en 2009 à 12 ans de prison. – 22 juil: L’armée mauritanienne mène une opération contre « une base » d’Al-Qaïda « dans le désert » et y tue des « terroristes armés ». Le 23, Paris confirme avoir apporté « un soutien technique et logistique » à cette opération contre un groupe d’Aqmi, impliqué dans la détention de Michel Germaneau.  

« L’ex-détenu algérien de la prison de Guantanamo est interrogé par les services de sécurité algériens » ( Farouk Ksentini)


Samedi, 24 Juillet 2010, 10:08 | Samy Ousy-Ali   C’est Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme (CNCPPDH, un organisme officiel), qui le révèle : Abdelaziz Naji, 35 ans, ex-détenu algérien renvoyé de la prison de Guantanamo, est actuellement entre les mains des services de sécurité algériens. Renvoyé dans son pays d’origine contre son gré, l’ancien prisonnier est soumis à un interrogatoire, explique l’avocat dans une déclaration accordée vendredi 20 juillet au quotidien arabophone El Khabar (édition du samedi 24 juillet). Mr Ksentini, qui précise que cet interrogatoire est un acte de « routine » pour tous les ex-détenus de Guantanamo, ne révèle pas l’endroit où Abdelaziz Naji est détenu ni l’identité des services qui procèdent à son interrogatoire. Selon Farouk Ksentini, la loi antiterroriste algérienne stipule la mise sous interrogatoire de toute personne suspectée de terrorisme pendant une période de 12 jours avant sa libération. En cas d’existence de charges antécédentes contre la personne, celle-ci sera traduite devant la justice. Une ONG américaine donne l’alerte
Transféré le 19 juillet dernier du centre pénitencier de Guantanamo où il était détenu depuis 2002 après avoir été capturé au Pakistan, Abdelaziz Naji est porté disparu dés son arrivée à l’aéroport d’Alger. C’est l’ONG américaine Center for Constitutional Rights qui donne l’alerte en affirmant que  « M. Naji a disparu depuis son retour en Algérie et nous pensons qu’il est détenu secrètement par les forces de sécurité algériennes ». Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), Hocine Zehouane, confirme les craintes de l’ONG américaine en soulignant que cette disparition n’est pas un fait isolé : « Faire disparaître les gens est chose courante en Algérie, dit-il. Le système fonctionne ainsi, le détenu disparaît jusqu’à nouvel ordre(…) Si A. A. Naji est entre les mains des services secrets algériens, sa détention peut aller jusqu’à des mois, et il n’est pas impossible qu’il ne réapparaisse pas ! » Un interrogatoire de routine, affirme Ksentini
Interrogé jeudi 22 juillet par un autre quotidien, El Watan, Ksentini estime que « cette disparition peut être l’œuvre du prisonnier lui-même puisqu’il avait déjà émis le vœu de ne pas rentrer en Algérie. Aussi, il est possible que ce soient les services de sécurité algériens qui le gardent afin de l’interroger. Ceci est une procédure tout à fait normale dans la lutte contre le terrorisme. » Le président de la CNCPPDH  s’offusque que des organisations non gouvernementales accusent les autorités algériennes d’avoir fait disparaitre l’ex-détenu. « Accuser l’Etat algérien d’être l’auteur de cette disparition est quelque chose de très grave, diffamatoire et inadmissible. Il faut laisser l’Etat algérien faire ce qu’il faut pour lutter contre le terrorisme. », s’indigne-t-il dans les colonnes d’El Watan. Mais voila, une journée plus tard, Mr. Ksentini ne manque pas de se contredire en révélant qu’Abdelaziz Naji est en réalité entre les mains des services de sécurité algériens. Garanties algériennes, assurances américaines
Après huit années passées à Guantanamo, la justice américaine a donc décidé de renvoyer Abdelaziz Naji vers son pays d’origine. Ses deux avocats, Ellen Lubell et Doris Tennant ont plaidé pour que Naji soit autorisé à rester dans l’Etat du Massachussetts, aux Etats-Unis, mais leur demande a été déboutée. Les deux avocats arguaient que le prisonnier craignait pour sa vie qui pourrait être menacée du fait des services de sécurité algériens ou des groupes islamiques armés. Les autorités américaines ont opposé leur véto. Pour le Pentagone, le rapatriement de Naji ne constitue pas une menace pour l’ancien prisonnier car l’Algérie et les Etats-Unis « collaborent pour s’assurer que les transfèrements aient lieu dans les conditions de sécurité appropriées ». Pas moins d’une dizaine d’Algériens, ex-détenus de  Guantanamo, ont été transférés vers l’Algérie. Certains sont aujourd’hui libres de leurs mouvements, d’autres sont poursuivis pour des chefs d’inculpations liés aux activités terroristes.
 
(Source: « Dernières nouvelles d’Algérie » le 24 juillet 2010)

 

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