24 juillet 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2254 du 24.07.2006

 archives : www.tunisnews.net


LTDH: Flash Infos Luiza Toscane: Adel Tebourski – De la prison à la rétention

Tunisie Verte: Adieu l’ami

AP: Tunisie: manifestation de soutien au Liban et aux Palestiniens

La Presse : Pont Radès-La Goulette : l’édifice prend forme La Presse : Premier concert de Mariah Carey à El Menzah Sami Ben Abdallah: Tunisie -SPORT: Le droit d’applaudir Bassam Bounenni: Moyen-Orient – Vers de nouvelles alliances ?  

Le Temps (Suisse) : Les fusils dans les urnes

John L. Esposito: Lebanon: Bush’s Moment of Truth

 

 Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens    


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Tunis, le 20 juillet 2006   Flash Infos  

Le prisonnier politique Aymen Dridi assiégé en permanence   L’étau se resserre autour du prisonnier politique Aymen Dridi, qui a été éloigné de sa famille résidant à Menzel Bourguiba et transféré à la prison de Béja. Nous avons appris par sa famille qu’auparavant il avait été transféré de la prison de Borj Er Roumi à celle de Bizerte-ville où il avait observé une grève de la faim de dix jours, motivée par les pressions exercées sur lui pour le contraindre à signer des papiers où il revenait sur ses déclarations antérieures relatives à la torture subie et à l’atteinte à sa foi alors qu’il était à la prison de Borj Er Roumi. Il a également informé sa famille qu’on avait à plusieurs reprises tenté de le piéger. On lui a présenté des documents pour signature, comme émanant de la LTDH (« voilà des documents de la Ligue, tu les signes »). Les pressions ont consisté à le déférer à deux reprises devant le tribunal cantonal de Bizerte dans le cadre des affaires 65195 et 65636 pour agression violente. Dans chacune de ces dernières, il a été condamné à une amende de soixante dinars et il a fait appel. Sa famille nous a dit qu’il avait envoyé deux courriers, l’un à Mounir Soula, premier juge d’instruction à Bizerte, courrier par lequel il sollicitait d’être entendu dans l’affaire montée contre monsieur Ali Ben Salem, président de la section de la Ligue de Bizerte pour diffusion de fausses nouvelles, et le second courrier, à son avocat, Maître Anouar Kousri, dans le même but (Maître Kousri n’a toujours pas reçu le courrier) La famille a dit qu’à Béjà il était dans une cellule avec beaucoup de prisonniers, sous une surveillance stricte. Il lui est interdit de parler aux autres prisonniers ou de manger avec eux, ni même de rentrer en contact avec eux à quelque titre que ce soit. (…) Le prisonnier Bettibi est en grève de la faim   La Ligue a appris que le prisonnier du net Ali Ramzi Bettibi, actuellement incarcéré à la prison civile de Bizerte, avait commencé une grève de la faim sauvage (sans eau ni sucre) le 13 juillet 2006 et pour une durée de trois jours. Il entendait protester contre l’interdiction qui lui avait été faite de recevoir des visites au motif qu’il abordait des sujets « interdits » (sa situation en prison et les brimades dont il faisait l’objet). Il a suspendu sa grève après qu’un responsable lui ait rendu visite et promis, en présence du directeur de la prison, qu’il ne serait plus privé de visites et qu’une enquête serait diligentée à propos des brimades. (..)   (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Adel Tebourski

De la prison à la rétention

Samedi 22 juillet, Adel Tebourski a été extrait de la prison de Nantes où il avait achevé sa peine, mais n’a pas pour autant recouvré la liberté. La veille, ce Franco-Tunisien de quarante-deux ans, divorcé et père d’un enfant français, avait été déchu de sa nationalité française, déchéance publiée au journal officiel. Il avait aussitôt fait savoir à la Préfecture, par le biais de son avocat, qu’il demandait l’asile en France. Le même jour, un arrêté ministériel d’expulsion (AME) avait été pris à son encontre motivé par la « nécessité impérieuse pour la sûreté de l’Etat et la sécurité publique ». Adel Tebourski a donc été conduit directement de la prison au centre de rétention du Mesnil-Amelot, dans l’attente de son expulsion vers la Tunisie. Le recours contre cet AME n’est pas suspensif de son exécution. Dimanche 23 juillet, le juge des libertés du TGI de Meaux a renouvelé pour quinze jours son maintien en rétention. La menace est donc extrêmement sérieuse.
Adel Tebourski, de formation scientifique, a été arrêté le 26 novembre 2001 près de Maubeuge dans le nord de la France. Cette arrestation fait suite à l’assassinat, le 9 septembre 2001, d’Ahmed Shah Massoud, par Abdessatar Dahmane et Bouraoui El Ouaer, qui sont morts avec leur victime. Le procès d’Adel Tebourski et de six autres personnes s’ouvre en mars 2005 devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est accusé d’avoir organisé des départs des volontaires pour le Pakistan et l’Afghanistan. Adel Tebourski nie avoir eu connaissance des projets d’Abdessatar Dahmane, son ami de longue date, dont il est resté sans nouvelles dans les mois qui ont précédé l’assassinat de Massoud. Neuf années d’emprisonnement sont requises contre lui. Le 17 mai de la même année, il est condamné à six ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et cinq ans de privation de ses droits civils, civiques et de famille. Sa conduite irréprochable en prison lui vaut une remise de peine.
Le renvoi forcé d’Adel Tebourski en Tunisie signifierait pour lui torture et emprisonnement. Il serait contraire à l’esprit et à la lettre de l’article 3 de la convention sur la torture, ratifiée par la France. Il priverait Adel Tebourski de la présence de son fils, et constituerait une atteinte disproportionnée à sa vie de famille, contrevenant ainsi à l’article 8 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Autant de raisons pour s’y opposer, tout de suite.
Luiza Toscane


Tunis le 23 Juillet 2006

ADIEU L’AMI :

Notre ami, Mohamed Moncef Ben Fredj membre fondateur et membre du bureau politique du parti « TUNISIE VERTE », est décédé le 20 Juillet 2006 d’une crise cardiaque à 9H du matin à Sakiet Sidi Youssef (Gouvernorat du Kef) où il est allé animer une réunion de citoyens afin d’expliquer les conséquences sociologiques et écologiques du lac collinaire dans le cadre d’une étude sur les lacs collinaires. En nous quittant, notre ami et camarade Mohamed Moncef Ben Fredj a laissé de grands souvenirs d’amitiés chaleureuses et d’abnégation au service de la Tunisie. Consultant mondial en Environnement et auteur de plusieurs études sur l’environnement, il a toujours milité dans le milieu associatif pour la sauvegarde de l’environnement et du développement durable. Avec un groupe de militants, il a fondé l’Association Initiative et Développement durable en 1998. Militant convaincu de l’Ecologie, il a participé à la création du parti « TUNISIE VERTE » et a été mandaté par les membres fondateurs comme membre de la délégation chargée de remettre le dossier du parti au Ministère de l’Intérieur le 19 Avril 2004. Notre camarade Mohamed Moncef Ben Fredj était né à Moknine le 5 Août 1950, marié et père de 3 enfants. Toutes nos condoléances à sa famille.
Adieu l’Ami Adieu le Camarade Tes amis verts ne t’oublieront jamais. Ton parti et ses militants continueront le combat politique jusqu’à la victoire. Le Coordinateur National de « TUNISIE VERTE » Abdelkader Zitouni


 

Tunisie: manifestation de soutien au Liban et aux Palestiniens

 
AP | 24.07.06 | 21:22 TUNIS (AP) — Plusieurs milliers de personnes représentant les divers courants politiques et les différentes sensibilités de la société civile ont manifesté en fin d’après-midi à Tunis en soutien aux peuples libanais et palestinien, dénonçant « l’agression israélienne sauvage » au Liban et dans les territoires palestiniens ainsi que l’appui apporté par Washington à l’Etat hébreu. La marche, qui s’est déroulée sans incident notable, était conduite par les dirigeants de la plupart des partis politiques dont ceux du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) au pouvoir et des formations de l’opposition. Etaient également présents les responsables de nombreuses organisations et associations, parmi lesquelles la puissante centrale syndicale, l’UGTT (Union tunisienne générale du travail), l’organisation patronale, l’UTICA (Union tunisienne du commerce, de l’industrie et de l’artisanat), l’Union des femmes tunisiennes (UNFT) et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ainsi que des figures du mouvement islamiste interdit « Ennahdha ». Encadré par un dispositif de sécurité renforcé, plus de 5.000 manifestants, hommes et femmes, jeunes et adultes, ont traversé l’avenue Mohamed V, l’une des principales artères de la capitale tunisienne, longue de près de deux kilomètres. « Non à l’agression israélienne sur le Liban et la Palestine », « Non à la guerre, oui au dialogue et à la paix », « Sauvez le peuple libanais », pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par des manifestants qui tenaient des drapeaux libanais, palestiniens et irakiens. D’autres dénonçaient « la passivité de la communauté internationale » et « le mutisme des régimes arabes face aux massacres perpétrés par l’armée israélienne au Liban et dans la Bande de Gaza ». Des militants de l’opposition hissaient l’étendard du mouvement chiite libanais Hezbollah et des portraits de son chef Hassan Nasrallah. « Nous sommes là pour dire à nos frères libanais et palestiniens qu’ils ne sont pas seuls dans l’épreuve qu’ils traversent et à la communauté internationale qu’il est grand temps de mettre un terme à l’agression israélienne », a déclaré le chef du Parti démocratique progressiste (PDP), Me Néjib Chebbi. Pour le dirigeant de cette formation de l’opposition légale, « la paix au Moyen-Orient et dans le monde passe par la justice et par une solution équitable du conflit ». « La politique de la force ne paiera pas », a-t-il martelé. AP


Grands projets d’infrastructure

Pont Radès-La Goulette : l’édifice prend forme

• Un défi technique dont l’objectif est le développement urbain, économique et social de toute la région de Tunis «Le retard, c’est le quotidien des chantiers. Il faut juste motiver les équipes pour récupérer ce retard. Toutefois, notre souci premier demeure la qualité», souligne le directeur du projet Samedi 15 juillet. Chantier du pont Radès-La Goulette, 8h15, l’activité bat son plein : une véritable fourmilière à ciel ouvert. Cinq lots où quelque 500 personnes sont à l’œuvre. Coiffé d’un casque de sécurité et reconnaissable de loin avec une démarche alliant sérieux et décontraction, M. Ghazi Chérif, directeur du projet, veille à la bonne marche des travaux. Son truc : un mélange soigneusement dosé de bonne humeur et de remarques pointues. Et pour cause ! Ce genre d’ouvrages est évalué selon les difficultés techniques majeures qu’il renferme. Le coût arrive en seconde place. «La réalisation du pont Radès-La Goulette se fait, en effet, sur un terrain de mauvaise résistance mécanique, puisque constitué d’argile et de 8 mètres de vase, très compressible. Parallèlement, sa situation au centre d’un milieu environnemental sensible, le lac de Tunis en l’occurrence, exige de plus grandes précautions pour préserver l’écosystème. C’est un défi qui vise le développement urbain, économique et social de toute la région de Tunis», explique M. Chérif. Et pour une tournée d’inspection, emprunter le parcours du directeur du projet se transforme en une vraie découverte d’un site gigantesque. Mais une question nous intrigue : comment s’organise la vie sur un tel chantier ? Pour M. Chérif, «il demeure primordial de bien identifier les postes et de garantir la complémentarité entre les différentes tâches». Cela se confirme par plusieurs grandes banderoles réparties sur le chantier. Le message  est on ne peut plus clair : «Sur le chantier, il faut s’assurer que la procédure est bien transmise et que les tâches sont bien exécutées». Objectif : qualité Cette visite débute au lot relatif aux travaux de l’échangeur projeté sur la voie express en face du pont principal, côté lac nord de Tunis, et qui permettra d’axer la liaison entre le pont principal et la voie express Tunis-La Goulette dans tous les sens. Les travaux comprennent la déviation de la voie express sur 2,4 km avec un pont d’approche de 720 m de longueur. D’un coût de 45 MD, ce lot comporte trois grandes phases : l’assèchement du lac, l’amélioration (la consolidation) du sol et la réalisation des ouvrages. Une particularité : tout l’échangeur sera exécuté sur 25 hectares, gagnés sur le lac nord de Tunis. La difficulté réside dans le fait que l’avancement des travaux est tributaire du comportement du sol. L’objectif étant d’augmenter la performance du sol, en termes de résistance mécanique. Pour M. Chérif, «il s’agit d’une opération délicate. L’intervention sur le terrain consiste en la réalisation de drains verticaux, le pré chargement pour évacuer l’eau sous pression et provoquer le tassement du sol. Ainsi, l’avancement des travaux sur ce lot atteint les 35 %». Actuellement, les travaux d’amélioration du sol ont été réalisés à 98 %. Toutefois, il faut attendre la consolidation de l’assise. Le comportement du sol donne satisfaction avec un tassement qui atteint  1,5m. «C’est énorme, constate le chef de projet, mais il faut encore attendre et suivre l’évolution du sol, qui est conforme à 90 % aux attentes». Quant à l’ouvrage, la préfabrication et le battage des pieux est en cours. D’ores et déjà, on peut en percevoir l’émergence des appuis «pour ce qui est du tablier; d’ici à la fin de l’année, on en percevra le démarrage». «Allez, bon travail les gars», content du déroulement des opérations, M. Chérif cache bien sa satisfaction. Pour ce faire, il regarde au loin les travaux du tronçon prioritaire avec l’extension de la voie express Tunis-La Goulette jusqu’à la route rapide Le Kram-Gammarth et dont une partie a été exploitée lors du SMSI. D’un coût de 11 MD, ce lot constitue la liaison nord d’un linéaire de 6,5 km. «Actuellement, ajoute-t-il, un problème de consolidation du sol est localisé et est en train d’être traité. L’état d’avancement des travaux de ce lot est estimé actuellement à 80 % … Vers la fin de l’année, on devrait pratiquement conclure l’achèvement des travaux», précise M. Chérif. La superstructure, une technologie de pointe Avec ce soleil de plomb, le casque accentue la sensation de chaleur, mais pas question de l’enlever. Il est primordial de donner l’exemple à suivre. On traverse l’autoroute, au niveau du petit rond-point, et on passe du côté des rails du TGM. Les conteneurs arrivent, et aussitôt, les manœuvres d’organisation s’y mettent en place. On est à la première loge des travaux du lot relatif au pont principal à câbles qui enjambe le chenal de navigation. D’une longueur de 260 mètres pour 23,5 mètres de largeur, il est composé de trois travées : une première centrale de 120 mètres et deux travées de rives de 70 mètres chacune. Il laisse un gabarit de navigation de 20 mètres de hauteur et 70 mètres de largeur pour le passage des voiliers. D’un coût de 21,5MD, ce lot est conçu sur des fondations profondes avoisinant les 100 mètres avec deux pylônes qui culminent à environ 45 mètres. «Actuellement, les fondations (pieux profonds) ont été réalisées et les pylônes sont en train d’émerger de la terre et de la mer». L’état d’avancement des travaux est de 20 %. «D’ici à la fin de l’année, nous apercevrons la superstructure», constate M. Chérif. Et d’expliquer : «La superstructure est visible actuellement, mais c’est une technologie de pointe qui demande à la fois la maîtrise des différents éléments et paramètres, mais aussi de prévoir les différentes difficultés techniques. Pour ma part, je demeure confiant, car je considère cet ouvrage comme maîtrisable». Quant à l’équipage mobile, c’est un tablier dans l’air sans obstruction du canal qui sera effectué. Sa construction répondra aux techniques de l’encombrement successif. «Le plus difficile a été réalisé et est en cours d’achèvement», souligne notre guide d’un jour. En témoigne cette opération de nettoyage des pieux de la semelle côté La Goulette. L’opération se déroule à 4 mètres sous le niveau de l’eau; «3,88 m exactement», précise M. Chérif, et est guidée par une dizaine d’ouvriers. Un ouvrage qui permettra d’atteindre environ 17 m de hauteur de pont. Mais, tout en prodiguant quelques conseils, le directeur du projet supervise les travaux qui se déroulent de l’autre côté de la rive, jouxtant le port de Radès. C’est le lot relatif à l’approche sud (liaison) de 2,6 km de long qui rallie la MC33 au pont principal et intègre la réalisation de deux ponts de 600 mètres de long pour un coût de 25 MD. La traversée se fait au bord d’un petit bateau qui rallie les deux rives. L’inspection des travaux semble satisfaisante. Malgré un retard encaissé, M. Chérif garde son calme : «C’est le quotidien des chantiers. Il faut juste motiver les équipes pour récupérer ce retard. Toutefois, notre souci premier est la qualité». La tournée touche à sa fin, mais ce n’est que partie remise. M. Chérif rejoint les locaux pour contribuer à l’encadrement de huit stagiaires qui viennent vivre cette expérience. Le chantier, ce n’est que partie remise. Pour le directeur du projet, «c’est sur le terrain qu’on se forme et qu’on acquiert l’expérience de tels ouvrages. Le pont est une belle expérience pour ceux qui veulent se forger». A bon entendeur… Zied MOUHLI (Source : « La Presse » du 24 juillet 2006)


Evenement

Premier concert de Mariah Carey à El Menzah

Un vrai « come-back » pour un mégashow

La diva internationale, Mariah Carey, s’est produite, samedi soir, sur la scène du stade olympique d’El Menzah, à Tunis, dans un concert grandiose, marquant le point de départ de la tournée estivale de la star.
Un public composé essentiellement de jeunes et de moins jeunes de Tunis, des différentes régions du pays et même de l’étranger, est venu nombreux — au total environ 40.000 spectateurs — pour assister à cet événement musical majeur de l’été 2006 et pour voir l’une des plus grandes stars du showbiz mondial.
 La prestation de Mariah Carey en live à Tunis a fait également l’objet d’une grande médiatisation à l’étranger, en particulier en Europe, puisque la Tunisie est le seul pays de cette partie du monde où la star est programmée. Aucun concert de la diva n’est pour l’instant prévu ni en Europe ni en Afrique.
Dix ans après la venue du grand Mickaël Jackson, c’est donc au tour de la grande vedette Mariah Carey de créer en Tunisie l’évènement musical de l’été, devant un public ravi et heureux de la voir chanter pour lui.
Et de fait, la star, fidèle à sa réputation, a su émerveiller l’assistance par sa voix de velours, douce et puissante à la fois (estimée entre cinq et sept octaves), et le bercer tout au long de cette soirée magique. La diva a débuté le concert avec l’un de ses tubes récents «It’s like that» qui a enflammé les gradins du stade et a fait vibrer particulièrement les jeunes qui connaissaient ce morceau par cœur.
Elle a enchaîné ensuite avec des chansons connues et moins connues de son répertoire musical riche et varié réussissant à convaincre par ses capacités vocales énormes, son talent avéré et ses mélodies douces et rythmées. Le public a particulièrement apprécié les tubes «My all», «Hero», «We belong together», «I know what you want» et surtout la chanson qui avait fait démarrer sa carrière internationale «Without you».
Ce gala, teinté d’influences R&B, soul et club music, a duré environ deux heures. C’était un vrai show de son, lumière et chorégraphie, pour le plus grand plaisir des fans de la diva aux 160 millions de disques vendus dans le monde.
Ce fut donc un vrai «come-back» très réussi de la star qui ne s’était pas produite en concert depuis 2003 et qui a fait un retour au-devant de la scène musicale internationale à la faveur de son album «The emancipation of Mimi».
Ce gala est le premier de deux concerts de la diva, au stade olympique d’El Menzah à Tunis, avant celui de ce soir. Il marque le début d’une tournée estivale intitulée «Aventures de Mimi» que la star entame en Tunisie et qui la conduira ensuite dans plusieurs villes des Etats-Unis et du Canada. Une partie des recettes des deux concerts est destinée au financement d’oeuvres caritatives.
Six fois disque de platine, «The emancipation of Mimi» vendu à neuf millions d’exemplaires dans le monde a été récompensé lors de l’édition 2006 des Grammy Awards à Los Angeles qui récompensent les performances artistiques des stars internationales de la musique. (Source : « La Presse » du 24 juillet 2006)  


Tunisie -SPORT

Le droit d’applaudir

En Tunisie, la plupart des présidents de clubs sportifs déclarent qu’ils se sont fait  » élire  » et qu’ils acceptent  » la présidence des clubs uniquement pour satisfaire l’appel des supporters « . Mais du côté des supporters, personne ne se rappelle avoir voté un jour, et personne ne connaît ces supporters qui  » auraient lancé ces appels  » ! En témoigne le cas du Club Africain dont un communiqué publié il y a quelques semaines précisait que  » l’Assemblée générale élective de la saison sportive 2005/2006 [avait] été fixée au 24 juillet 2006 à partir de 17h30 à l’Hôtel Sheraton – Tunis. Le délai de dépôt de candidature pour les postes de président et de vice président pour la saison 2006/2007 est prorogé au 15 juillet 2006 « .

Mais le vendredi 21 juillet, soit 3 jours avant la tenue de l’Assemblée générale élective, M. Kemel Idir, actuel président du Club Africain, a été  » désigné officiellement président du Club ».

Au Club Africain, les résultats des élections sont connus trois jours à l’avance alors que les supporters n’ont pas encore voté et ne voteront probablement pas !

Ils leur reste quand même le droit  » d’applaudir « .

Par Sami Ben Abdallah

En 6 mois de présidence du Club Africain, grand club de la capitale, M. Kemel Idir a fait un vrai exploit. Il a dilapidé le capital de respect que lui vouaient les supporters. Ces derniers ironisent depuis des semaines sur la façon avec laquelle il s’est maintenue à la présidence du club. Ils dénoncent également le fossé qui se creuse entre ce qu’il dit et ce qu’il fait et son double discours qui le caractérise quand il disserte sur la  » démocratie « , la sienne.

Et pour cause, vice- président du Club durant les trois dernières années, cet homme se voulait discret et n’avait accepté la présidence du Club il y a 6 mois après la démission de l’ancien président que parce que son poste de vice-président l’y autorisait presque automatiquement et pour  » répondre à l’appel du devoir « .

Son ascension à la présidence du Club avait suscité beaucoup d’espoir chez les supporters. L’homme fut crédité d’un préjugé favorable. Il se présentait comme un bon communicateur, peut être même trop bon, au point que plusieurs le soupçonnait de double discours. Objectifs déclarés du nouveau président du Club : se démarquer de l’héritage d’autoritarisme de Cherif Bellemine, ancien président qui décidait seul, moderniser le Club et s’ouvrir sur de nouvelles compétences, principalement pour les jeunes. Dans les faits, les objectifs du nouveau président se sont inscrits en faux par rapport au discours d ‘ouverture et de modernisation qu’il a tenu. Ils se sont avérés peu glorieux et ont puisé leur essence dans une culture typiquement sécuritaire et autoritaire teintée de populisme démagogique. Sous prétexte de veiller à la discipline, l’homme s’est avéré être de la race de ceux qui veulent tout contrôler, tout décider, toujours avoir raison, refuser toute critique, ne rendre aucun compte, détester la liberté d’_expression mais faire des discours sur la démocratie qu’il est en train d’instaurer au Club. Ainsi, il fit tout pour contrôler les différents Comités de supporters en créant un nouveau comité sous sa direction. Mesurant l’impact d’internet , il réalisa très vite que les  » supporters-internautes  » ne se connectent que rarement au site officiel du Club Africain. La majorité accorde peu de crédibilité aux informations qu’il diffuse à cause de la langue de bois qui le caractérise. Les internautes préfèrent ainsi se connecter aux deux sites indépendants www.forza-Ca.com et www.virage12.com créés par des jeunes supporters à l’étranger. Ces sites se sont distingués par la relative liberté de ton et par les critiques adressés à leurs responsables. Et M. Kemel Idir d’invoquer les même prétextes de  » rassemblement  » et  » d’union dans l’intérêt du Club  » pour proposer que les deux sites soient sous la coupe du site officiel.

Après 6 mois, le bilan du nouveau président est des plus discutables, même s’il faut avouer que les conditions dans lesquelles le Club a évolué furent difficiles avec ses  » clans  » qui s’entre-déchirent et s’affrontent par presse interposée. Comment ne pas se rappeler aussi des Communiqués qui tombent presque chaque semaine, dénonçant  » des campagnes de dénigrement contre le Club Africain ! « . Parfois elles étaient réelles mais souvent elles étaient aussi le fruit de l’imagination fertile du bureau directeur du Club Africain qui n’acceptait pas qu’on le critique. Un jugement qui ne recueillait pas l’unanimité des supporters. Néanmoins, les préparatifs de l’Assemblée générale élective de l’été 2006 ont fini par désespérer les supporters les plus  » modérés  » qui croyaient en l’avènement d’un vrai changement démocratique au Club.

Deux candidats parmi tant d’autres se sont finalement déclarés : Messieurs Kemel Idir et Jemel Atrous. Depuis plusieurs semaines, les journaux tunisiens rapportent les échos de déclarations contradictoires, l’un annonçant la tenue de l’AG élective, l’autre la retardant, un troisième la confirmant. Problématique : M. Kemel Idir, qui avait déclaré par le passé que la présidence du Club ne l’intéressait nullement et que son objectif était de servir le Club qu’il adorait et les supporters qu’il affectionnait … ne veut plus partir. Et c’est le quotidien arabophone Assabeh qui a eu le mérite de diffuser la nouvelle la plus tragi-comique. Dans son édition du vendredi 21 juillet 2007 (rubrique Sport), il annonce  » qu’officiellement M. Kemel Idir est le nouveau président du Club Africain « . Pourtant, dans le même communiqué, Assabeh précise que  » l’Assemblée générale élective [qui théoriquement verra l’élection du nouveau président] aura lieu le Lundi 24 juillet 2007 « . Si M. Kemel Idir est  » officiellement le président du Club trois jours avant l’assemblée générale élective « , à quoi servirait cette dernière ? Ceux qui y assisteront auraient voté pour le nouveau président sans qu’ils ne le sachent !

Malheureux candidat, M. Jemel Atrous a déclaré au même Assabeh  »  Je boycotterai l’Assemblée Générale élective s’il n’y avait pas d’élections et je considère que c’est à M. Kemel Idir d’assumer toute la responsabilité de ce gâchis, lui qui a refusé le principe d’élections, des lois et de la démocratie « . Démocratie ! voilà, le mot est dit. Mais des supporters du Club Africain trouvent le second candidat moins déterminé dans les faits qu’il ne l’est dans ses déclarations aux journaux et l’un d’eux de souligner  » apparemment M. Jemel Atrous est très hésitant et c’est compréhensible …. « . Est-ce une des raisons de son échec annoncé et peut être programmé? Sûrement, car quand on se déclare comme étant  » le candidat de la rupture  » et qu’on réclame  » de vraies élections « , il ne faut pas s’arrêter à mi-chemin, il faut aller jusqu’au bout et avoir le courage de dénoncer tout le  » système  » parce qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Ce qui n’a pas été fait.

Néanmoins, M. Kemel Idir n’est pas le seul responsable qui a été atteint d’amnésie une fois arrivé au pouvoir au point d’oublier ses anciennes déclarations. Dans la même Edition du Journal Assabeh, le journaliste Hssan Attia rappelle le cas du bureau exécutif de la Fédération Tunisienne de Volley-ball. La loi prévoit qu’aucun des membres ne peut se représenter pour un troisième mandat. Deux ça suffit. D’autant plus que, comme le rappelle Assabeh,  » le volley-ball tunisien enregistre les résultats les plus catastrophiques depuis 2000 « . Mais la majorité des membres ne veulent rien entendre, ils veulent avoir un troisième mandat et peut être un quatrième et pourquoi pas les désigner des  » membres à vie « . Ils ne veulent plus partir !

La Fédération Tunisienne de Football n’échappe pas à ces pratiques  » démocratiques « . L’équipe de l’émission sportive Belmakchouf de Hannibal TV a beau expliquer preuves à l’appui l’illégalité des pratiques de nombre de membres de la fédération – en fin de mandat- qui, conscients du fait que les lois leur interdisent de le renouveler une troisième fois, avaient souhaité organiser une Assemblée générale pour changer ces lois et se représenter de nouveau pour un troisième mandat ! Eux aussi ne veulent plus partir !

Plus problématique est le cas du président de la Fédération, M. Hammouda Ben Ammar, qui a appris à ses dépens que la FIFA souhaitait désormais l’élection de tous les membres du Bureau directeur de la Fédération, y compris de son président, alors que la mauvaise tradition en Tunisie veut que ces derniers soient  » désignés  » par les autorités .

Laissez-nous choisir

Tous ces responsables font des discours  » émouvants  » à longueur de journée sur les vertus des élections démocratiques, l’importance de la confiance des  » supporters-électeurs  » et l’impératif  » d’alternance  » et  » de modernisation des Clubs « . Rares sont ceux qui sont partis d’eux-mêmes. On se rappellera comment était difficile de détrôner un Slim Chiboub ou un Otmen Jnayyah de la présidence de l’Espérance sportive et de l’Etoile Sportive du Sahel après 15 ans à la tête de leurs Clubs respectifs. Souvent, durant des Assemblées générales électives, on a assisté à des pièces de théâtre médiocres : d’abord le président qui annonçait sa démission, et comme par hasard aucun autre candidat ne se déclarait. Ensuite des groupes de supporters qui appellaient le président démissionnaire à revenir…et enfin ce dernier qui réintégrait les rangs uniquement  » pour répondre à l’appel des supporters, celui du devoir  » et par  » amour de son Club « . Cela a duré 15 ans ! Et durant ces quinze ans ils ne voulaient plus partir. Ils voulaient peut-être être des  » présidents à vie  » !

M. Kemel Idir ,  » officiellement président du Club trois jours avant l’Assemblée élective !  » est, quant à lui, un cas à part. Dans une récente conférence de presse avec l’entraîneur de l’équipe Senior, le technicien français Bertrand Marchand, il avait soutenu que le Club Africain vivait  » une réelle démocratie « . Une démocratie tellement originale que M. Kemel Idir a eu peur d’affronter ses chers supporters et a soutenu que le président du Club devait être désigné par un nombre restreint d’anciens présidents du Club et par les Autorités ! Un supporter semble choqué par le comportement des sages du Club Africain et s’interroge  »  Mais Messieurs Azzouz Lasram, Said Neji, Mohamed Boulimene, Hammouda Ben Ammar, Hammadi Bousbii, Fardid Abbas méprisent à ce point les supporters clubistes pour décider à leur place et leur dénier le droit de choisir  ? « .

Ceux qui ont parié sur l’avènement d’une ère démocratique dans les Clubs sportifs s’estiment trahis. Mis à part un ou deux Clubs, les autres ne font aucune élection. Celles qui se déroulent sont  » fictives « ,  » virtuelles  » et  » leurs résultats sont connus d’avance « . Tous les rapports moraux et financiers sont approuvés à l’unanimité, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… Et les promesses  » d’ouverture  » et de modernisation  » faites lors de ses assemblées ? Elles n’engagent que ceux qui y croient ! Les Assemblées générale  » électives  » se suivent et se ressemblent. C’est toujours les mêmes qui se font  » élire « . Et quand l’un part, c’est pour passer le témoin à un ami, un neveu ou à un membre de la famille. Ainsi, M. Aziz Zouhir, actuel président de l’Espérance Sportive de Tunis s’est dit  » fier d’être à la présidence de l’EST et de gagner le championnat exactement 20 ans après que son père [Paix à son âme] le fut « . L’ironie de l’histoire fait que l’actuel vice-président de l’Espérance est un certain M. Chaibi dont le père fut vice-président de M. Zouhir père. L’Etoile sportive du Sahel a vu un long règne de M. Othmen Jnayyah qui est parti après 13 ou 14 ans après avoir passé le témoin à un membre de sa famille. Dans 20 ans peut être, le fils de M. Aziz Zouhir sera le président de l’EST et aura comme adjoint le fils de M. Chaibi, et M. Idriss à l’Etoile passerait le témoin à un proche de sa famille. Mais depuis 20 ans, une partie des supporters fait les mêmes revendications :  » nous voulons choisir notre président… laissez-nous choisir « 

Revenons au Club Africain. Les supporters ne resteront pas sur leur faim. M. Kemel Idir a déclaré au même journal Assabeh que  » le montant de la cotisation pour acquérir la carte d’adhérent qui est actuellement de 30 dinars a été déterminé par l’ancien Bureau Directeur et qu’un changement [probablement une augmentation de cette cotisation] relève des prérogatives de l’assemblée générale élective qui se déroulera le 24 juillet « .

Les supporters sont donc avertis. Que valent ces 30 dinars devant les sacrifices et le dévouement de leurs responsables qui travaillent jour et nuit pour l’intérêt du Club, pour les beaux yeux des supporters et qui n’attendent rien en retour. Peut-être des « applaudissements  » pour cette belle leçon de démocratie ….à la tunisienne.

Applaudir ? Cela ne risque pas d’être un problème en soi, car tous les présidents des Clubs respectent ce droit des supporters et ces derniers sont des  » habitués  » ! Etre le supporter d’un Club, c’est payer, cotiser, applaudir ses responsables, et n’avoir aucuns droit ; ni celui de critiquer ses responsables, ni celui de leur demander des comptes, ni celui de choisir le président du Club, ni celui de voter. Car les présidents du Club sont  » désignés officiellement trois jours avant l’Assemblée générale élective qui, théoriquement, verra les supporters voter et élire leur président « .

Au Club Africain, on connaît le président trois jours avant le vote. L’Assemblée générale  » élective  » sera l’occasion pour le président  » élu  » de développer  » sa vision de la démocratie « , lui qui, à en croire les déclarations rendues publiques de son concurrent,  » avait sollicité le comité des sages pour qu’il n’y ait pas de votes lors de l’Assemblée générale élective  » et a été  » officiellement désigné président du Club trois jours avant les élections  » ! La messe est donc dite.  »  pourquoi le Clubiste du fin fond de la Tunisie …ne peut pas voter? Il n’en a pas le droit? Il n’est pas Clubiste comme tout le monde? Est-ce que le sort du Club le plus populaire de la Tunisie sera décidé par une poignée de supporters manipulés le jour de l’AG? [ La pratique en Tunisie veut que les seuls  » votants  » théoriquement sont ceux qui assistent à l’Assemblée générale qui, pour des raisons d’ordre pratique – capacité d’accueil,.etc – ne peut accueillir que quelques centaines et parfois seulement des dizaines de présent] s’interroge un supporter. Celui-ci aura sans doute droit à un beau discours du nouveau président  » élu  » trois jours avant le déroulement des élections, sur le fait qu’il accepte  » la lourde mission qu’est de présider un Club uniquement pour répondre à l’appel des supporters« .

Mais ou sont passé ces  » supporters qui auraient lancé ces appels  » ? Ou sont passé  » ces supporters qui auraient  » élu  » les autres présidents des Clubs  » ?

Personne ne les connaît sauf ces derniers !

Sami Ben Abdallah

Sami_tunisie_soir@yahoo.fr


Moyen-Orient : vers de nouvelles alliances ?

par Bassam Bounenni bbounenni@yahoo.fr L’Iran n’a jamais été plus clair: les activités nucléaires se poursuivront. Fort des «bonnes» nouvelles en provenance du Liban, Téhéran s’est permis de crier victoire. Les Mollahs sont certains que la vraie victoire sur le front libanais ne sera pas militaire mais plutôt politique. Et, dans d’énormes proportions, psychologiques. Cependant, la quiétude dans laquelle s’est soudainement retrouvée l’équipe du Président Najad a été gâchée par la position prise par le trio Riyad-Amman-Le Caire. Considéré comme allié traditionnel de Washington dans le Moyen-Orient, ce trio a dénoncé une bataille «aventurière», l’imputant au Hezbollah, et surtout une ingérence «étrangère» destructrice, en allusion au rôle joué par Téhéran dans le schéma catastrophique qui se dessine actuellement au Liban. Mais, le problème libanais n’est que l’arbre qui cache la forêt.
De l’Irak aux Territoires occupés, en passant par la nouvelle poudrière libanaise, le bras de fer entre le trio arabe et le géant persan est plus qu’apparent. La pomme de discorde entre les deux blocs revêt plusieurs formes.
Premièrement, il y a un véritable choc de civilisations au sein du Monde musulman, entre Sunnites et Chiites. Vieux de plusieurs siècles, ce choc est plus que jamais perceptible, les intérêts et les tendances des deux blocs étant contradictoires.
En effet, l’actuel leadership iranien, héritier d’une Révolution au sens propre du terme, a redoré le blason du Chiisme en tant qu’alternative à la dictature et à la tyrannie, vécues par les Iraniens sous le règne du Shah et sous les premières années de la République islamique. Innovation technologique, poids politico-diplomatique sur la scène internationale et renouveau culturel, tel est le bilan de la première année du pouvoir de Najad.
Dans la foulée, le Président iranien demeure fidèle à l’essence anti-américaine de Téhéran de l’après 1979. Ce qui s’oppose aux intérêts du trio sunnite, allié traditionnel des Etats-Unis dans la région et, par apposition, d’Israël.
Le choc entre Chiites et Sunnites s’est notamment accru suite à la percée des Mollahs en Irak, après l’invasion américaine en 2003, invasion qui a mis un terme à plusieurs décennies de règne sunnite et a permis aux Chiites, majoritaires, d’accéder aux plus hautes sphères du nouveau pouvoir.
La donne a encore changé après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et le retrait des troupes syriennes du Liban. En effet, les pressions internationales – et plus particulièrement américaines – sur Damas ont accéléré un plus grand rapprochement entre le régime alaouite et Téhéran. Au grand dam du triangle sunnite.
Ce jeu de cartes a donné, au lendemain des derniers événements, un schéma quasi final : un premier pôle avec pour membres l’Iran et la Syrie ainsi que deux antennes, l’une au Liban – le Hezbollah – et l’autre dans les Territoires occupés – le Hamas -.
Dans le second pôle, on trouvera l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie avec deux antennes également, toujours au Liban, le camp Hariri, et dans les Territoires occupés, le Fatah.
Le premier pôle jouit d’un soutien russe, alors que le second est d’obédience américaine. Mais, ce schéma peut-il survivre ? Si le premier pôle est submergé par des batailles diplomatico-militaires, le second peine à gagner la sympathie de sa propre opinion publique. En effet, la confrontation entre le camp de Téhéran et celui soutenu par Washington a fait que le premier soit considéré par l’opinion publique arabe – pourtant majoritairement sunnite – comme le porteur de l’espoir de la « nation », l’espoir de la confrontation, justement. Car, aux yeux de millions d’Arabes, il est grand temps de mettre un terme à l’état de «  ni guerre, ni paix ». Aussi, faut-il préciser que l’essentiel des masses arabes optera – par défaut – pour le camp de Téhéran, l’autre camp étant l’allié du «  Grand Satan » américain.
La reconfiguration de la région et la résolution finale et globale de tous ses maux passent essentiellement par une prise de conscience de ces nouvelles alliances. L’équilibre des forces est, certes, du côté du triangle sunnite. Mais, les masses sont plus du côté de Téhéran et de ses alliés.
Et, même si l’on claironne ici et là que la rue arabe est inexistante, il n’en est pas moins vrai qu’une opinion publique arabe, à la fois cultivée et révoltée, est en train de se former. Non sans prendre en considération les secousses qui frappent la région. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11779


Les fusils dans les urnes

Alain Campiotti Un accouchement démocratique dans la douleur. C’est ainsi que Condoleezza Rice a décrit les nouvelles convulsions du Proche-Orient (Liban après Gaza), avant de prendre l’avion pour tenter de calmer le jeu, quand le Hezbollah aura été un peu plus aplati. Cette femme n’est pas cynique. Elle a juste de noires raisons personnelles de considérer ces choses-là dans le long terme. Ce fut encore plus sanglant et compliqué, dit-elle, en Alabama. Les néo-wilsoniens qui peuplent pour quelque temps encore l’administration américaine croient toujours à leur projet de démocratisation de la région. Ils l’envisagent comme les libéraux voient l’économie: la déstabilisation vient d’abord, violente, créative, puis le système trouve un point d’équilibre. Ce n’est pas facile d’expliquer ça aujourd’hui à un Irakien de Baaqouba. Cette gestation est pourtant bel et bien à l’œuvre. Avec, actuellement, des résultats extravagants. Où en est la démocratie, hors d’Israël, dans la région? Elle fonctionne à peu près en Iran, si l’on oublie un moment la sélection initiale des candidats et la censure ultime des décisions importantes par les ayatollahs. En Irak, l’ONU le dit, les élections ont été deux fois honnêtes. A Gaza et en Cisjordanie aussi, en janvier. Comme au Liban, où le Hezbollah a conquis dans les urnes sa place au parlement, et dans le gouvernement. Problème: tous ces partis qui ont remporté des élections ou obtenu de bons scores sont des partis armés. Ils ont tous leur milice, et l’on mesure à Bagdad, Gaza ou Tyr le résultat de ce mariage du fusil et de l’urne, qui dénie à l’Etat le monopole de la violence. Dans le reste de la région, et en particulier chez les amis des Etats-Unis, les élections sont une plaisanterie ou une farce. La principale raison de la manipulation des urnes, du Caire à Amman et dans le Golfe, c’est d’empêcher les cousins du Hamas et du Hezbollah d’accéder au pouvoir. Au bout du nœud de contradictions, il y a cette conclusion attendue: les Etats-Unis sont en train de faire la cour à leurs amis autoritaires et non élus pour tenter d’apaiser le nouveau brasier libanais. Eux seuls savent parler à un dictateur (à Damas) pour ramener à plus de modération un parti démocratiquement élu. Comme dit Condi Rice: ces accouchements sont douloureux. (Source : Editorial du journal «Le Temps » (Suisse) du 24 juillet 2006)  


 

Lebanon: Bush’s Moment of Truth

John L. Esposito   President Bush finds himself today looking at a potential legacy that includes a world in which anti-Americanism will have increased exponentially among America’s friends and foes alike, terrorism will have grown rather than receded, and America will be enmeshed in Iraq and Afghanistan. Gaza and now Lebanon provide the Bush administration with a major opportunity to demonstrate its global leadership and its stated commitment to the spread of democracy and promote the Middle East Peace process, policies used by the Bush administration to legitimate the U.S. led invasion and occupation of Iraq. Tragically, the administration has thus far chosen to be part of the problem not of the solution.   From North Africa to Southeast Asia as a recent Gallup World Poll indicates overwhelming majorities (91-95%) said that they did not believe the  U.S. is trustworthy, friendly, or treats other countries respectfully nor that it cares about human rights in other countries (80%). Outside of Iraq, there is over 90% agreement among Muslims that the invasion of Iraq has done more harm than good.  How has the administration responded? In a world in which the war on global terrorism has come to be equated in the minds of many Muslims (and others) with a war against Islam and the Muslim world, the administration reemphasized the importance of public diplomacy, appointing a talented senior Bush confidante, Karen Hughes, and spoke of a war of ideas.                However, the administration’s responses in Gaza and in Lebanon undercut both the President’s credibility and the war on terrorism. The U.S. has turned a blind eye to Israel’s launching of two wars whose primary victims are civilians. It failed to support U.N. mediation in the face of clear violations of international law and Israel’s use of collective punishment, policies in Gaza that Amnesty International labeled War crimes. It refused to heed calls for a ceasefire and U.N. intervention and continued to provide military assistance to Israel.                   America, with its unconditional support of Israel, has become a partner not simply in a military action against HAMAS or Hizbollah militants but in a war against democratically elected governments in Gaza and Lebanon, a long time U.S. ally. The « disproportionate response » to Hizbollah’s July 12 seizure of two soldiers and killing of three others has resulted in the death of more than 350, the displacement of more than 700,000 and the destruction of Lebanon’s infrastructure; its primary victims are hundreds of thousands of innocent civilians not terrorists.                    UN Secretary-General Kofi Annan criticism of the Israeli bombardment of Lebanon as « excessive use of force » was countered the next day by the New York Times headline “U.S. speeds up bomb delivery for the Israelis.” Is it any wonder that  news reporters in the Arab world speak of the Israeli-U.S. war, a Western Christian religious leader and long-time resident of Lebanon speaks of “the rape of Lebanon,” or that in Southeast Asia, as one observer put it, “Malaysians are telling Bush, forget the war on terrorism. He is inflaming terrorism!”                         There are no easy answers but as John Voll has argued, the Israeli invasion of Lebanon some twenty years ago demonstrated that a massive military response is not the solution (See John O. Voll, Massive Military response is not he Solution”).  The administration needs to respond in concert with the international community and international organizations like the United Nations. America must lead in the call for an immediate and unconditional ceasefire and a negotiated settlement as well as be a major donor in the restoration of the infrastructures of Gaza and Lebanon. While nothing should compromise America’s commitment to the existence and security of the state of Israel, America’s national interests and credibility not only in the Arab/Muslim world but internationally will depend on our ability to “walk the way we talk.” U.S. policy should make no exceptions, for the Arabs or Israelis, when it comes to the disproportionate use of force, indiscriminate warfare whose primary victims (those killed, injured or displaced) are majorities of innocent civilians not terrorists, collective punishment and the massive violation of human rights.  


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22 août 2003

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