|    TUNISNEWS    7 ème année,          N° 2314 du 22.09.2006 
 
 
 
  AP: Le mois de jeûne commence dimanche en Tunisie                   Le Monde: Portrait – Mohamed Talbi,                   libre penseur de l’Islam                   AFP:AIEA: les Etats arabes poussent leur résolution contre                   Israël                   Associated Press:Des milliers de                   Palestiniens manifestent contre le pape   
 
 
 
 
 
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Le mois de jeûne commence dimanche en Tunisie
    TUNIS, 22 sept 2006 (AFP) –      Le mois de jeûne musulman du ramadan débutera dimanche en Tunisie, a annoncé     vendredi soir le mufti de la République, Kameleddine Jaiet cité par la     télévision tunisienne.     L’observation du croissant de lune qui fixe le début du mois musulman n’a     pas été possible en Tunisie au crépuscule de vendredi, ce qui renvoie le     début du jeûne à dimanche, a indiqué le mufti.     Pendant le mois de Ramadan commémorant la révélation du Coran à Mahomet, les     croyants doivent, du lever au coucher du soleil, s’abstenir de manger, de     boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles.
 Mariages mixtes
          Prenant de moins en moins les allures d’une hérésie, le mariage des     Tunisiennes avec des conjoints de religion différente, notamment chrétienne,     sans être totalement accepté par les parents, n’en fait pas moins  des     émules parmi notre gente féminine.           Au hit parade des époux ainsi choisis, figurent les Français, suivis des     Italiens, puis des Belges, des Suisses, des Hollandais… étant noté que,     entre l’année 2000 et Septembre 2006 , pas moins de 2364 d’entre eux se sont     convertis à l’Islam pour pouvoir convoler en justes noces .           (Source : « le Temps » du 22 septembre 2006)
 Portrait 
Mohamed Talbi, libre penseur de l’Islam
             LE MONDE | 22.09.06 | 15h29  •  Mis à jour le 22.09.06 | 15h29              Benoît XVI a le droit, « comme tout le monde », de s’exprimer. Mohamed Talbi       n’a d’ailleurs pas été vraiment surpris par les propos du pape à       Ratisbonne. « Je connaissais les écrits de celui qui a été le cardinal       Ratzinger. Je savais que, pour lui, comme pour beaucoup d’Occidentaux,       l’islam est synonyme de violence, et je le déplore, dit-il tranquillement.       Mais la liberté ne se divise pas. Le pape a eu raison de donner son       opinion sur l’islam, avec franchise et sincérité. »                En matière de liberté, Mohamed Talbi ne fait pas dans la demi-mesure. A 85       ans, l’homme est un curieux mélange d’intransigeance et de tolérance. On       le dit de plus en plus radical. Peut-être est-ce plutôt qu’il ne fait plus       la moindre concession. L’historien a attendu d’être au soir de sa vie pour       entrer en dissidence. « Pas de politique » a été sa profession de foi       pendant des années. Mais comment respecter ce credo lorsqu’on est un homme       de foi et de conviction ?       Longtemps, cet agrégé d’arabe, spécialiste du Moyen Age au Maghreb, a cru       pouvoir composer avec le pouvoir, au motif qu’il était un serviteur de       l’Etat. En 1989, il chavire. Ce qu’il avait supporté d’Habib Bourguiba, le       libérateur de la nation devenu un dictateur, Mohamed Talbi ne le supporte       plus de son successeur, Zine El-Abidine Ben Ali, président de la       République depuis 1987.       Lorsqu’on lui refuse le droit de lancer une revue consacrée à une       interprétation moderne de l’islam, puis qu’on interdit en Tunisie l’un de       ses ouvrages, Iyal Allah (La Famille de Dieu), l’universitaire admet qu’il       ne peut plus continuer à dresser des barrières entre son travail de       chercheur et la vie de la cité. En 1993, il abandonne la dernière des       fonctions officielles qu’il détenait encore, celle de président du Comité       culturel national. « J’ai viré et on m’a viré », résume-t-il, assis dans son       salon aux murs couverts de livres, dans le quartier du Bardo, à Tunis. En       1995, il entre au Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non       reconnu). Une association, pas un parti. « Je n’ai jamais adhéré à un       parti, dit-il. La liberté est la dimension structurante de ma pensée. »       Mohamed Talbi va alors consacrer sa vie aux libertés, sans renoncer à sa       spécificité : la rénovation de la pensée musulmane. Si le pouvoir tunisien       l’a dans le collimateur, il ne le harcèle pas. L’historien est surveillé,       mais il n’est ni jeté en prison ni rudoyé par la police. On se contente       d’étouffer sa voix et d’interdire ceux de ses livres qui paraissent trop       audacieux, comme Penseur libre en Islam (Albin Michel, 2002), analyse de       l’échec de la démocratie dans le monde arabe et dénonciation du régime Ben       Ali. Beaucoup, en Tunisie, déplorent que des réformateurs tels que lui,       Hichem Jaït, Abdelmajid Charfi, ou encore H’Mida En-Nayfer, soient écartés       par le pouvoir. Plutôt que de mener, depuis maintenant plus de quinze ans,       la chasse aux islamistes, pourquoi ne pas tenter un travail en profondeur       avec ces partisans de l’islam des Lumières ? « Parce que les autorités       tunisiennes se méfient de personnalités aussi autonomes », répond       l’universitaire Sana Ben Achour.       En Europe, ce pionnier du dialogue interreligieux a été très en vue dans       les années 1970 avant de tomber dans l’oubli. Ses positions ont fini par       indisposer. Il était de plus en plus polémique à l’égard des chrétiens,       auxquels il reproche de ne pas pousser assez loin leur réflexion sur       l’islam. « Je comprends les réactions de Talbi, même si je ne les partage       pas toujours. Son sens de la justice et sa quête de la vérité le       conduisent parfois à des jugements excessifs. Mais c’est un homme sincère,       fondamentalement croyant et profondément attaché au message du Coran »,       souligne l’un de ses amis, le Père Michel Lelong.       Mohamed Talbi est aujourd’hui ignoré du grand public, en France comme en       Tunisie. Seul ou presque, l’hebdomadaire Jeune Afrique n’a de cesse de       faire connaître ses idées. Lui finit en ce moment même de rédiger ce qui       sera un peu son testament spirituel. Dans cet ouvrage de 400 pages, il       clame une fois encore que « l’islam est liberté » et qu’il est « tout à fait       compatible » avec la démocratie et la modernité. La charia (loi islamique)       est une « production humaine » qui n’a « rien à voir » avec l’islam,       martèle-t-il. Les musulmans doivent « se délivrer » de ces textes juridiques       apparus deux siècles après le Prophète et qui donnent de leur religion une       image d’épouvante. Jamais le Livre saint n’a recommandé de couper la main       des voleurs ou de lapider les femmes adultères ! « Seul, le Coran oblige »,       répète-t-il inlassablement.       Si l’islamologue tunisien s’oppose avec force à toutes les interprétations       passéistes de l’islam – le salafisme, le wahhabisme, en particulier -, il       combat avec autant d’énergie la désacralisation du Coran. Rénover la       pensée musulmane, ce n’est pas prôner « un islam laïque, un islam sans Dieu »,       insiste-t-il. Mohamed Talbi n’est pas tendre envers ces « désislamisés » qui       prônent « un islam commode », purement identitaire. « La religion n’est ni       une identité, ni une culture, ni une nation. C’est une relation       personnelle à Dieu, une voie vers lui. On peut être musulman et de culture       hollandaise, française ou chinoise », explique-t-il avec force.       A ses côtés, une femme longue et blonde, aux yeux bleus, l’écoute avec       attention. C’est Irmgard, sa femme, d’origine allemande, rencontrée à       Paris il y a tout juste cinquante ans. Irmgard ne s’est convertie à       l’islam qu’en 1996, au terme d’un long cheminement. Ils ont deux fils et       deux petits-enfants. Ceux-ci suivent-ils le chemin de leur père et       grand-père ? M. Talbi sourit. « Je ne sais pas. Je ne leur pose pas la       question et je ne leur offre même pas mes livres. Si je le faisais, cela       reviendrait à dire : « Lisez-moi ». Je m’y refuse. »       C’est dans le même esprit que Mohamed Talbi reconnaît aux caricaturistes       le droit de brocarder le prophète Mahomet et à Michel Houellebecq – « un       garçon sympathique » – le droit de dire et d’écrire que l’islam est la       religion « la plus con du monde ». La religion, quelle qu’elle soit, ne doit       pas être une contrainte. « Je veux décrisper les gens, et je veux le faire       au nom du Coran. La foi est un choix, souffle-t-il de sa voix à la fois       fluette et ferme. Je ne cesserai jamais de dire que l’islam nous donne la       liberté, y compris celle d’insulter Dieu… »                      Florence Beaugé Parcours 1921       Naissance à Tunis.
             1955       Premier doyen de la faculté des lettres de Tunis.
             1968       Soutient à la Sorbonne sa thèse de doctorat d’histoire sur les Aghlabides.
             1995       Entre au Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu).
             1998       Parution de « Plaidoyer pour un islam moderne » (Desclée de Brouwer).
             2006       Rédige son testament spirituel, 400 pages sur islam et liberté.                     (Source: Le journal « Le Monde » du  23.09.06)
AIEA: les Etats arabes poussent leur résolution contre Israël
    AFP, le 22 septembre 2006 à 15h10
          VIENNE, 22 sept 2006 (AFP) – Les Etats arabes     ont formellement décidé de faire voter vendredi par l’Agence internationale     de l’énergie atomique (AIEA) un projet de résolution mettant en cause les     activités nucléaires d’Israël, une première depuis 1991, ont indiqué des     sources diplomatiques.           « Cette décision figure à l’ordre du jour » de l’assemblée générale de l’AIEA     à Vienne « et la Ligue arabe a pris ce matin la décision ferme d’aller     jusqu’au bout », a indiqué à l’AFP un haut diplomate d’un pays de cette     organisation.           15 Etats membres de la Ligue arabe ont présenté un projet de résolution sur     « les capacités et la menace nucléaires d’Israël ».           Par le passé, des projets similaires avaient été évoqués mais n’avaient pas     été formellement mis à l’ordre du jour, car en échange les Israéliens     soutenaient un appel en faveur d’un Proche-Orient sans armes nucléaires     proposé par l’Egypte.           Mais les récents bombardements israéliens au Liban et la pression croissante     sur l’Iran au sujet de son programme nucléaire ont donné un nouveau souffle     à l’initiative contre Israël, lequel, à la différence de l’Iran, n’est pas     signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).           Israël, qui ne reconnaît pas officiellement avoir l’arme nucléaire, possède     selon une majorité d’experts au moins 200 bombes atomiques.           L’Etat hébreu n’avait plus été formellement mis en cause par l’AIEA depuis     1991, date d’une précédente résolution initiée par les pays arabes.           Un vote sur une telle résolution représente une source d’embarras pour les     pays occidentaux, qui ont fait adopter en début d’année une condamnation du     programme nucléaire iranien, mais qui ne souhaitent toutefois pas     stigmatiser Israël.           Craignant un feu de barrage procédural et une séance marathon en clôture de     l’assemblée générale ce vendredi, le président de séance,     le Sud-Africain Abdul Minty, a appelé vendredi les parties prenantes à « intensifier     les consultations » pour parvenir à un compromis et clore les débats « dans la     dignité ».           La liste des pays signataires du texte s’est allongée vendredi: outre les     quinze pays arabes, l’Iran et l’Indonésie, elle comprend désormais aussi     Cuba, la Malaisie et le Venezuela, rendant tout amendement, et a fortiori     tout retrait, difficile.           AFP
Des milliers de Palestiniens manifestent contre le pape
          Associated Press, le 22 septembre 2006 à 15h14     JERUSALEM (AP) — Des milliers de musulmans ont     organisé des manifestations contre le pape à Jérusalem, en Cisjordanie et     dans     la Bande de Gaza, brandissant des bannières vertes du Hamas.           Sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam,     des centaines de fidèles ont brandi des drapeaux noirs et des bannières sur     lesquelles ont pouvait lire « La conquête de Rome est la solution », scandant     « l’armée de l’islam reviendra ». La manifestation s’est ensuite dispersée     dans le calme.           A Naplouse en Cisjordanie, les partisans du Hamas sont descendus dans la rue     après la prière, plus de 2.000 personnes chantant: « Nous supportons la faim,     la détention et l’occupation, mais nous ne supporterons pas l’offense faite     au Prophète ». Ils ont aussi qualifié Benoît XVI de « couard et agent des     Américains ».           Dans le nord de Gaza, plus d’un millier de partisans du Jihad islamique ont     également défilé contre le pape, ainsi que des centaines de sympathisants du     Hamas à Ramallah, en Cisjordanie.           La semaine dernière en Allemagne, le pape avait évoqué un ouvrage rapportant     un dialogue entre l’empereur byzantin du XIVe siècle     Manuel II Paléologue et un érudit perse qualifiant les actions du prophète     Mahomet de « diaboliques et inhumaines ».            Des propos qui ont déclenché la colère dans le monde musulman, bien que le     pape ait ensuite réaffirmé son « profond respect » pour l’islam      et se soit dit « vivement attristé » par les réactions.            Associated Press

