TUNISNEWS
8 ème année, N° 2709 du 22.10.2007
C.R.L.D.H. Tunisie: Halte aux crimes de torture perpétrés sur des dizaines des détenus tunisiens AISPP: Communiqués CNLT: Répression sauvage d’une grève de la faim à la prison de Mornaguia LTDH – Section El Omrane, Bardo, El Menzah: Communiqué Liberté et Equité: Communiqué Communiqué du « Party of European socialists »:PES says don’t close Tunisian PDP headquarters TAÏEB MOALLA :Ne pas expulser Saïd Jaziri: un devoir moral Webmanagercenter: Inondations : Tous responsables ? Le Temps du Lundi: Dossier: Les enfants de la rue: Des « cas isolés »…soit ! Mais pourquoi en faire un tabou ? Le Temps du Lundi: Interview:Bassam Aïcha ; expert consultant pour le monde arabe Le Temps du Lundi: Quand M. le délégué nous envoie sur les roses… Reuters: France – Prison ferme requise contre le fils de Charles Pasqua AP: Sofremi: prison ferme requise contre le fils Pasqua
Reuters: Les Turcs pour l’élection du président au suffrage direct
Appel de détresse de Tunisie (*)
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux,
Appel à toute âme charitable
A nos frères en Dieu dans le monde entier
A toute conscience vive et humanitaire
Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.
Les difficultés de vos frères et sœurs sont démesurées et il ne nous reste plus aucun espoir après Dieu et vous.
Chers frères, une fois sortis de prison, nos frères se sont trouvés dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtés à la dure réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas.
Leur séjour a été si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matériels mais aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.
Ils ont frappé à toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu à leur besoin. Par contre la majorité d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvreté alors qu’ils avaient promis à leur famille richesse et aisance et une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.
Tous les rêves et les espoirs se sont envolés, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournés le dos ; certains d’entre eux ont même vu partir leurs épouses et leurs enfants.
Il y a, certes, des frères comme ceux cités par Allah : «… que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.
Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extérieur ; craignant le regard des autres en raison de leur pauvreté.
D’autres sollicitent Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi à manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.
Chers frères, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.
Nos frères qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :
Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours célibataires, ajouté à cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phénomène d’impuissance sexuelle, le cancer entraînant la mort dans de nombreux cas.
Le pire c’est que la majorité de ces frères sont privés de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chômage ou en invalidité.
La situation de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui présentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraînant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nécessitent de l’attention, de la prévention et une prise en charge permanente qui est coûteuse.
Tout cela n’est qu’un aperçu de la réalité, une goutte dans un océan.
Chers frères, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indifférents, nous sommes persuadés qu’après sa lecture votre cœur sera touché.
Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre générosité devant pareil cas de dénuement et de pauvreté.
Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protège et vous donne la paix.
Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous faisons appel à vous après Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.
Nous demandons à toute âme charitable de nous aider afin que nos frères puissent retrouver et garder leur dignité.
Grâce à votre aide généreuse et votre main tendue, vous pouvez empêcher le désespoir de s’emparer de vos frères qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.
Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.
Le prophète psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »
Qu’Allah vous vienne en aide et vous protège !
Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.
(*) Cette lettre est parvenue récemment de la Tunisie à l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidarité, et nous la transmettons à l’opinion publique pour l’alerter sur l’inquiétante situation matérielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique répressive du régime durant les deux dernières décennies.
Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la précarité ; l’Association TAKAFUL fait appel à votre générosité pour nous aider à secourir vos frères et les aider à sauvegarder leur dignité.
« Et toute dépense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)
« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (ses faveurs).Et c’est à lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)
Vous pouvez faire parvenir vos dons:
* directement en donnant vos dons à des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrée en France)
* en envoyant vos dons à cette adresse :
TAKAFUL 16, cité vert – 94370 Sucy en Brie.
France
Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98
e-mail :contact@hotmail.fr
* par virement bancaire à l’adresse suivante :
la Banque Postale. / France
Etablissement guichet n° compte clé RIP
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Identifiant International de Compte IBAN
FR54 3004 1000 0151 7310 0R02 042
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
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Halte aux crimes de torture perpétrés sur des dizaines des détenus tunisiens
Le directeur de la prison civile de Mornaguia Ibrahim Mansour, son adjoint Ali Jelassi, les agents du nom de Nabil, Ramzi et Maâdh et plusieurs autres tortionnaires, sont responsables d’horribles crimes de torture et de mauvais traitements à l’encontre d’une trentaine de détenus qui sont : Ali Sassi, Marouane Khlif, Mejdi Latrèche, Sahbi Naceri, Taoufik Houimdi, Zyed Essid, Mohammed Ben Ltaifa, Badreddine Ksouri, Imed Ben Ameur, Kamel Oum Heni, Saber Ragoubi, Fathi Salhi, Ali Arfaoui, Mohammed Amine Dhiab, Jaouher Slama, Jaouher Kassar, Mehdi Elhajj Ali, Oussama Abadi, Moukhliss Ammar, Zouhaïr Jrid, Oua’il Amami, Mohammed Khlil Ben Mohsen Zendah, Ramzi Eliifi, Mohammed Amine Jaziri, Jamel Mellakh, Mohammed Bakhti, Ahmed Mrabet, Nafti Bennani, Hatem Riabi, Khlifa Karaoui.
Ces crimes ont été exécutés le mardi 16 octobre 2007 pour contraindre ces détenus à mettre fin à une grève de la faim illimitée qu’ils ont déclenché le samedi 13 octobre 2007, accompagnés les premiers 48h par leurs familles. Ces tortionnaires doivent répondre de leurs actes délictueux pour réprimer une action pacifique que les concernés ont entamés pour exiger la fin des mauvais traitements et le respect de leurs droits, notamment à un procès équitable et l’arrêt des violences qu’ils subissent au quotidien.
Détenus dans le cadre de la loi antiterroriste de décembre 2003 et poursuivis pour participation aux affrontements armés qu’a connu le pays et qui remontent à la fin de l’année 2006, ces prisonniers ont tous été arrêtés fin décembre 2006 et début janvier 2007. Maintenus au secret pendant plusieurs semaines et sauvagement torturés, la police politique a procédé à la falsification des dates de garde à vue sur les procès verbaux pour ne pas dépasser la durée maximum de six jours. C’est le cas, à titre d’exemple de Mohamed Amine Jaziri qui a été arrêté le 24 décembre 2006 alors que sur le PV est notée la date du 22 janvier 2007 ou celui de Jawhar Kassar arrêté le 26 décembre 2006 alors que son PV annonce son arrestation le 21 janvier 20007.
Le jeune Mohamed Amine Jaziri garde jusqu’à aujourd’hui les traces de la torture, dix mois après son arrestation. Quant à Mohamed Amine Dhiab, qui est suivi médicalement pour troubles mentaux et a été précédemment relaxé dans une autre affaire pour « Irresponsabilité pénale », a perdu à jamais, suite à la torture sauvage qu’il a subie, la faculté de parler et se trouve handicapé à vie puisqu’il ne peut plus marcher.
En janvier 2007, les prévenus avaient été déférés devant le doyen des juges d’instruction du Tribunal de Première Instance de Tunis, Omar Ben Mansour, en l’absence de leurs avocats. Ecroués depuis dans la prison civile de Mornaguia, ces prisonniers sont soumis à un traitement spécial : ils sont enchaînés, privés de lit et de couverture et subissent de brutalités et de violences au quotidien. Ils vivent sous la menace d’être ramenés au ministère de l’Intérieur s’ils revenaient sur leurs aveux. A plusieurs reprises, ils sont extraits de leurs cellules et contraints à courir dans la cours de la prison en répétant des obscénités et en imitant des cris d’animaux.
Ce jour du mardi 16 octobre 2007, ils ont été extirpés de leurs cellules, mis à nu, passés à tabac et piétinés. Parmi eux : Jamel Mellakh déshabillé, suspendu au plafond, il a subi une séance de simulation de mise à mort et a été violé en introduisant un bâton dans son anus. Le prisonnier Ramzi Ifa a été dénudé et ligoté par une corde puis traîné devant les différentes cellules de la prison. Les yeux bandés et la tête cachée dans un sachet noir, Mohamed Amine Jaziri a été piétiné. Jawhar Kassar, quant à lui, a été jeté au cachot, le temps que ses blessures s’estompent. Trois jours après, Maître Raouf Ayadi qui a pu rendre visite à trois d’entre eux, affirme l’état lamentable de ses clients qui se déplacent avec une grande difficulté et leurs corps sont couverts d’hématomes.
Le CRLDHT exprime son indignation face à ces crimes odieux de torture et de mauvais traitements que subissent des centaines de jeunes tunisiens dans les différentes prisons tunisiennes et notamment celle de Mornaguia.
Il exige la poursuite judiciaire de ces criminels qui violent et torturent en toute impunité, forts de l’attitude complice des autorités policières nationales.
Il appelle à une mobilisation nationale pour faire taire cette machine de guerre qui broient et anéantit des vies humaines.
Il exprime aux victimes ainsi qu’à leurs proches tout son soutien face à l’insupportable et pour qu’ils bénéficient le droit à un procès équitable et à l’intégrité physique et morale.
Paris, Le : 22/10/2007
Liberté pour tous les prisonniers politiques
Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays
Association Internationale de soutien aux Prisonniers Politiques
43 rue Eldjazira, Tunis
Tel : 71 324 847
Tunis, le 19 octobre 2007
Nouvelles des prisonniers politiques
* L’AISPP a appris qu’une nouvelle vague d’arrestations avait eu lieu dans le cadre de la campagne visant des jeunes, au nom du dit effort de lutte international contre le terrorisme, et ce dans différentes régions, dont le jeune Karim Ben Salah Kala’ï, demeurant 87 rue 106, cité Tadhamoun, qui était en butte à une filature et des interrogatoires répétés depuis son retour d’Irak, pays où il avait voyagé pour faire du commerce avant le début de la guerre. Il avait contacté l’ambassade de Tunisie dès le début de la guerre afin que cette dernière lui facilite son retour, ce qu’elle avait fait […] On ne sait rien de lui depuis le 14/10/2007 en dépit des recherches et des questions posées dans les postes de la Sûreté et de la Garde Nationale.
* L’ex-prisonnier politique Frej Jami est toujours privé de son droit à une carte d’identité depuis sa sortie de prison en vertu d’une libération conditionnelle en juillet 2007. Sa liberté de mouvement et de circulation est réduite en raison de cinq décrets émis à son encontre depuis le début des années 90. Et bien qu’il ait présenté des attestations de forclusion émanant du tribunal de l’Ariana […]les organes de la Sûreté n’ont annulé aucun de ces décrets, ce qui l’expose à des arrestations répétées […]
* L’AISPP a appris que le prisonnier politique Abdellatif Bouhjila, arrêté depuis 1995, est en butte à la réputée sinistre prison de Mornaguia à des mauvais traitements, des sévices et des brimades permanentes au point qu’il a été mis au cachot depuis cinq semaines. Son père n’a pu lui rendre visite pendant toute cette période à l’exception d’une seule fois qui coïncidait avec une visite d’une délégation de la Croix Rouge en prison […]
L’AISPP […]
Pour l’association,
Le Président
Maître Saïda Akrami
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
43 rue Eldjazira, Tunis
Communiqué
Tunis, le 17 octobre 2007
La quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par monsieur Mehrez Hammami, a examiné, dans la série des affaires dites antiterroristes :
* l’affaire 129991 où sont déférés Seïfeddine Ben Kahla, Mohammed Bacha, accusés d’appartenance à une organisation terroriste et d’entraînement à l’étranger, les deux étant par ailleurs accusés d’avoir pensé à rejoindre la résistance irakienne. L’audience a été reportée au 27 octobre 2007.
* l’affaire 13649 dans laquelle ont été déférés Youssef Amdouni, Salah Farsi, Farid Ben Amara, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de planification d’un voyage en Algérie, et de là en Irak. Le juge a refusé d’écouter les accusés évoquer toutes les formes de torture perpétrées sur eux par la police politique. Les avocats ont plaidé en faisant valoir que les livres saisis étaient en vente dans les librairies et que les films montrant des imams étaient acceptés par la majorité des chaînes satellitaires, et qu’enfin il n’y avait rien dans leurs appels qui incite au terrorisme ou même le justifie.
Ils ont affirmé que le soutien au peuple frère irakien était un devoir et non un crime, et ce d’autant que le conseil de Sécurité dans sa résolution n°1546 du 8 juin 2004 qualifie l’Irak de pays sous occupation.
Un des avocats, bien que le juge ait tenté de l’interrompre, a attiré l’attention sur le fait que les accusés portaient toujours, des mois après leur arrestation, les traces des tortures auxquelles ils ont été soumis. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’à une heure tardive de la nuit.
* la même chambre a examiné l’affaire 14130 où sont déférés Lotfi Lagha, accusé d’appartenir à une entente criminelle. Il faut savoir qu’il a été arrêté avant l’entrée en vigueur de la loi antiterroriste, les USA l’ayant livré aux autorités tunisiennes après qu’il ait été détenu au sinistre camp de Guantanamo depuis 2002.
L’Association […]
Pour l’association,
Le Président
Maître Saïda Akrami
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Conseil National pour les Libertés en Tunisie
Tunis, le 18/10/2007
Répression sauvage d’une grève de la faim à la prison de Mornaguia
Un groupe de détenus de la prison de Mornaguia poursuivis en vertu de la loi antiterroriste ont commencé une grève de la faim le samedi 13 octobre 2007, pour protester contre les mauvais traitements, les humiliations et provocations récurrentes des agents ; cette grève de la faim a été stoppée par la force le 16 octobre par les agents de la prison qui les ont obligés à s’alimenter.
Le 15, ils avaient été torturés. Un groupe d’agents supervisés par « Ali Jlassi » et ses adjoints « Nabil », « Mouadh » et « Ramzi ». Des agents ont reçu l’ordre de frapper à coups de pieds et de poings. Puis ils leur ont ligoté les pieds et les ont frappés longuement. Des agents leur ont introduit un bâton dans les fesses. Beaucoup en portent des blessures, des contusions et des bleus, remarqués par les avocats qui leur ont rendu visite en prison, notamment un bleu énorme au bras droit de Mohammed Amine Jaziri et des bleus et des contusions aux jambes. Ce dernier ne pouvait pas marcher et portait des traces de coups à la mâchoire. Quant à « Ramzi Lifa », il a des blessures aux genoux qui n’ont pas été soignées. Et alors que l’état du détenu « Mehdi Bel Hajj Ali » nécessitait son transport à la clinique de l’hôpital, il a été mis dans un cachot individuel.
Ceux du pavillon D ont été conduits au pavillon M […] Ils ont appris qu’ils seraient sanctionnés pendant quinze jours, privés de visites et de couffin alors qu’ils n’étaient pas passés devant la commission de discipline comme le prévoit la loi. Les détenus ont subi cette agression alors qu’ils n’avaient pas porté atteinte à la sécurité ou à l’ordre dans la prison.
Les membres du « groupe de Slimane » sont soumis à un régime d’exception depuis qu’ils ont été écroués en janvier 2007. Ils ont été ventilés dans des cachots exigus qui ne peuvent contenir plus de trois personnes ; leur unique promenade quotidienne ne dure que quelques minutes, en contravention à la loi.
[…]
Pour le Conseil
La Porte parole
Sihem Ben Sédrine
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme
Section El Omrane, Bardo, El Menzah
Communiqué
La section d’El Omrane, Bardo et El Menzah informe l’opinion publique, les organisations de la société civile, les partis politiques indépendants et le personnalités démocrates du rapt du jeune Hamed Ben Mohammed Dhmiri, 31 ans, célibataire, seul soutien d’une famille se composant de la mère, d’une fille et de deux chômeurs, résidant à Douar Hicher-Mannouba.
Cela a eu lieu dans l’après midi du 5 octobre dernier devant son commerce sis dans le même quartier. L’enlèvement a été commis par deux agents civils à bord d’un break de couleur blanche après que l’un d’eux l’ait induit en erreur au téléphone. Il lui a fait croire qu’il était demandé par la dénommée Souad (une ex-collègue travaillant à la société Alani au Belvédère) pour réparer son portable, et ce, en dépit de la distance séparant les lieux. Il lui a demandé où il travaillait jusqu’à ce qu’il arrive devant chez lui. Quand les deux sont arrivés sur place, après maintes conversations téléphoniques ayant pour objectif de se faire expliquer le trajet, ils ne sont pas descendus de la voiture ; l’un d’eux lui a fait signe d’approcher de la voiture et lorsqu’il est arrivé à leur niveau, ils l’ont enlevé. La voiture est partie en trombe vers une destination toujours inconnue à l’heure où nous écrivons (soir du dimanche 7 octobre).
La famille de la victime est toujours sous le coup de la frayeur et de l’inquiétude pour leur fils tombé dans un traquenard. Il semblerait d’après les recherches effectuées par la famille dans les postes de la Sûreté, notamment celui de Bouchoucha, qu’il soit détenu dans les locaux du ministère de l’Intérieur.
La famille, résolue à connaître le sort réservé à son fils, a pu faire transmettre la demande au Procureur de la République du Tribunal de Première Instance de Mannouba, au centre de recherches judiciaire de Oued Ellil
.
[…]
Pour le comité de section
[…]
(Source : elbadil elajil, 17/10/2007)
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Liberté et Equité
33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis
T/F : 71 340 860
Tunis, le 17 octobre
Communiqué
Liberté et Équité a appris qu’au nombre des personnes libérées à titre provisoire la nuit de l’Aid El Fitr du 12/10/07, figurait monsieur Imed Ben Abbes Ben Mohammed Ben Rabah Ltifi, qui a été conduit lors de sa libération par des agents de la Sûreté de la prison à Feriana. Dans la soirée du jeudi, il a pu regagner le domicile de sa famille à Nadhour, dans la ville de Majal Belabbes.
L’organisation a appris que les agents de l’administration de la Sûreté ont fouillé son domicile et l’ont informé qu’il n’avait le droit de se rendre nulle part sans autorisation préalable de la Sûreté. Le 15 octobre, ils l’ont convoqué au siège de la Sûreté de Fériana pour une procédure administrative relevant des investigations en cours.
Imad Ben Abbes Ben Mohammed Ben Rabah Ltifi avait été arrêté le 26 décembre 2006. Il est étudiant en deuxième année à l’Institut de formation des instituteurs de Sbeïtla. Il est resté en garde à vue pendant un mois entier avant que le juge d’instruction ne délivre un mandat de dépôt à la prison civile de Mornaguia, où il est resté jusqu’à sa libération, le 12 octobre 2007.
Pour le Bureau exécutif de l’Organisation
Maître Mohammed Nouri
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Communiqué du « Party of European socialists » PES says don’t close Tunisian PDP headquarters
18 October 2007 The PES condemned moves by the Tunisian authorities to close down the headquarters of a legal political party, and expressed concern about the well-being of two leading party members who are on hunger-strike in protest at the decision. The Tribunal of Tunis recently ruled that the office of the Parti Démocrate Progressiste, a legal and recognised party in Tunisia, should be closed. After many years in this location, the decision appears to be primarily politically motivated. Since September 20, 2007 two leading members of the party have been on hunger strike in protest at the Tribunal’s ruling. Philip Cordery, PES Secretary General declared, « New moves to close a down legal opposition party in Tunisia is unacceptable. The Tunisian regime must stop its strategy of suffocating free political expression. It is time to open up! » The PES supports the rights of freedom of expression and assembly in Tunisia and calls on the EU, on the basis on the Partnership Agreement between the EU and Tunisia, to condemn the authorities for constantly harassing and hampering the legal opposition.
Condolèances à Mohamed Kilani et sa famille
Disparition de la mère de Mohamed Kilani C’est avec tristesse que nous avons la disparition de la mère de notre ami et camarade Mohamed Kilani ; En ces moments douloureux, le Bureau National de l’ATF, présente ses sincères condoléances à Mohamed, à son père, ses sœurs et ses frères et à toute sa famille et nous leur exprimons notre solidarité. Que votre chère mère repose en paix. Pour le Bureau National de l’ATF Le Délégué Général Mohamed-Lakhdar ELLALA
Ceux qui veulent présenter leurs condoléances à Mohamad Kilani peuvent le contacter au 0021696483928
Ne pas expulser Saïd Jaziri: un devoir moral
TAÏEB MOALLA tmoalla@mediamatinq uebec.com À moins d’un spectaculaire revirement, Saïd Jaziri sera vraisemblablement expulsé du Canada, cet après-midi, après avoir épuisé tous les recours que lui offrait la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. L’imam montréalais controversé n’a pas réussi à convaincre les autorités canadiennes des risques qu’il encourt en cas de refoulement vers la Tunisie, son pays d’origine. Et pourtant… Je n’ai aucune affinité particulière avec M. Jaziri. La plupart de ses prises de position m’horripilent. L’insistance de certains de mes confrères à en faire un porte-parole de la communauté musulmane, en le citant à tort et à travers, m’exaspère profondément. La semaine dernière, plusieurs médias ont rappelé certains propos litigieux de ce leader religieux. On a ainsi évoqué son appui à l’implantation de tribunaux appliquant la charia (loi islamique) au Québec pour régler les conflits en matière de droit de la famille. On a également remis sur le tapis ses commentaires désobligeants concernant les homosexuels et son manque de savoir-vivre lorsqu’il a récemment imposé aux invités d’une émission de télévision de ne pas consommer du vin à table. Ces déclarations, aussi contestables soient-elles, ne sont même pas les pires prononcées par l’imam. Le 18 août 2006, à la mosquée montréalaise d’Al-Qods, Saïd Jaziri a répondu ainsi à un de ses disciples, qui s’interrogeait sur le droit pour une femme musulmane à voyager seule: «Non, elle ne peut pas le faire à moins qu’il y ait un mahram (membre de la proche famille avec lequel une musulmane ne peut légalement pas se marier. Exemple: le père, l’oncle ou le frère) qui l’attend à l’endroit où elle doit débarquer.» Nul besoin d’être un fin analyste pour réaliser qu’une telle interprétation des textes religieux, appliquée au pied de la lettre, placerait des millions de musulmanes dans une situation d’infériorité permanente et ruinerait leur vie personnelle et professionnelle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le chapitre que consacre Fabrice de Pierrebourg à l’imam Jaziri dans le livre Montréalistan s’intitule: L’homme qui soufflait sur les braises. «(L’imam) a montré avec brio des années durant qu’il est facile de jouer sur deux tableaux à la fois, c’est-à-dire inciter ses fidèles à se comporter en bons citoyens et en même temps exacerber par ses prises de position douteuses la tension ambiante au lieu de chercher à la tempérer», écrit l’auteur. Malgré tout, l’expulsion de l’imam vers son pays d’origine est une mauvaise décision. Les risques pour son intégrité physique sont réels pour au moins trois raisons. M. Jaziri est un islamiste convaincu, alors que le régime tunisien est allergique à tout ce qui se rattache à l’islam politique, y compris ses formes les plus modérées. C’est une «grande gueule» dans un pays où un «bon citoyen» est une personne dépourvue de toute opinion politique dissidente. Enfin, Saïd Jaziri a évoqué publiquement – et à juste titre – la torture qui sévit encore en Tunisie. Cette dénonciation est un crime de lèse-majesté dans un État qui investit des sommes colossales pour conserver son image de paradis pour touristes. Interrogé par MédiaMatinQuébec, Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), avoue que son organisme «ne connaissait pas cette personne (Saïd Jaziri) avant la médiatisation de son cas ces derniers jours». Sera-t-il torturé comme il le prétend? «C’est fort probable, répond M. Trifi. Mais comme on ne sait pas s’il fait l’objet d’une procédure judiciaire, on ne peut pas être plus précis ou plus affirmatif.» L’attention médiatique autour du cas Jaziri conférera probablement à ce dernier une relative protection, qui empêchera le régime tunisien de l’arrêter dès sa descente de l’avion, mais il ne s’agit aucunement d’une garantie durable. Il est en effet bien connu que les régimes autoritaires ont la mémoire longue. (Source : « Média Matin Québec » (Québec – Canada), le 22 octobre 2007) Lien : http://www.mediamat inquebec. com/?Section= Accueil&id=3773
Inondations : Tous responsables ?
Par: Ibtissem Si Brassens chantait la pluie et guettait le moindre nimbus et le moindre cumulus ! Actuellement chez nous, le moindre nuage cause une terreur profonde dans l’âme des gens traumatisés par des décès pour cause de pluie … ; et on ne saurait comprendre les mécanismes de ces «accidents», et comme l’a si bien dit un journal d’Outre Atlantique, «on ne comprend pas que ce genre d’accident puisse arriver en Tunisie, l’un des pays d’Afrique les mieux équipés en infrastructures».Bien que ce soit flatteur, cette remarque fait remuer les couteaux dans la plaie de ceux qui ont perdu un proche sur la GP8 et dans la banlieue d’El Manar. Mais que s’est-il passé donc ? Commençons par les lieux dits que l’on a pu lire et écouter. – D’abord, les quantités de pluie : elles sont exceptionnelles dans leur normalité et depuis que l’on mesure des pluies à Tunis –1873- et depuis que des historiens suivent les régimes pluviométriques ; la Tunisie a toujours été soumise a un régime semi aride avec des périodes plus ou moins sèches et d’autres plus humides, et les experts l’affirment et le confirment dans une étude très détaillée que le régime pluviométrique de la Tunisie n’a pas changé depuis 2000 ans … – Le changement d’habitudes : comme l’a si bien dit Ibn Khaldoun, l’homme va du «badou» vers el «omrane», et là commence sa chute et le cycle recommence. Et on ne remarquera pas assez que les personnes disparues lors de ces dernières averses étaient avec ou dans des véhicules. Alors, est-ce que c’est la pluie ou la voiture qui tue ? Quand vous discutez avec les vieux paysans, ils savent quand est-ce que l’oued «yahbat», généralement les animaux s’agitent et les chiens aboient. Demandez à un âne de traverser un oued en crue ; têtu comme il est, il le refusera … Devrons-nous faire de la prévention par des animaux en l’absence de matériel adéquat qui peut prévoir une pluie et son intensité 2h avant l’événement avec un risque quasi nul ? Dès lors, on pourra fermer les tunnels aberrants plus tôt ….. – L’urbanisation organisée/sauvage : si vous regardez notre pays, vous constatez que la majorité des villes construites il y a plus de 10 siècles sont bien calées et naturellement protégées contre les inondations ; le cas typique est la ville de Kairouan située dans le lit des oueds les plus méchants du pays, le Zeroud et le Merguellil, mais même en 1969, l’eau s’est arrêtée religieusement aux portes de la mosquée Okba. Alors, depuis l’indépendance, on a vu 2 phénomènes d’urbanisation : l‘un organisé sous forme de lotissements qui sont partis de Menzah1 à Ennasr 2, et l’autre sauvage comme par exemple la cité Ettadhamoun. Et ce qui peut paraître curieux, c’est qu’un quartier sauvage comme Séjoumi -créé par des ruraux qui savent encore ce qu’est le risque eau- soit devenu inondable le jour où on a installé un lotissement organisé –el Mourouj- à l’aval et en travers de l’exutoire de sebkhat Séjoumi ; et chaque fois, il faut dépenser des millions de dinars pour la vidanger. Les aberrations urbanistiques font qu’une pauvre goutte d’eau qui tombe à Ennasr peut se retrouver malgré elle à Lafayette. – L’absence de données et de prévention : dans tous les pays structurés et bien gérés, il y a un système de gestion des catastrophes naturelles ; actuellement seuls les séismes ne peuvent être prévus que quelques minutes auparavant et encore une fois par des animaux entraînés, et là les spécialistes ont adapté leur urbanisme à ce phénomène. Mais chez nous, on constate un vide sidéral malgré toutes les structures et les lois existantes et les experts qui ne manquent pas de compétence : savez-vous qu’à ce jour on n’a aucune donnée sur le ruissellement urbain et on se contente de méthodes de calcul importées ? Savez-vous qu’à ce jour et malgré toute la structuration de l’administration on ne sait toujours pas qui doit gérer les eaux pluviales urbaines ? Savez-vous que dans un permis de bâtir on tient compte de toutes les contraintes sauf de la contrainte hydrique et on se retrouve avec des caves inondées, des tunnels inaccessibles, des carrefours non drainés, et j’en passe ? – Alors qui est responsable : la question est posée car le problème de ces phénomènes, c’est leur rareté et la violence de leur impact. Les longues années de sécheresse font oublier les objectifs à atteindre, et on se retrouve avec des lits d’oueds qui ont disparu et qui sont construits ou clôturés et qui, une fois, se réveillent et les clôtures deviennent des barrages qui cèdent. Et le laisser aller, c’est, comme avertit si bien Ibn Khaldoun, le début de la fin d’une société… (Source : webmanagercenter.com (Portail économique – Tunis), le 22 octobre 2007 à 05h21) Lien : http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=34527
Dossier: Les enfants de la rue
Des « cas isolés »…soit ! Mais pourquoi en faire un tabou ?
Dossier réalisé par Sana FARHAT La Tunisie a signé en 1991 la Convention des Nations Unies de Protection de l’Enfant. Quatre ans après, plus précisément le 9 novembre 1995, un Code de la Protection de l’Enfant a été promulgué. Objectif : garantir les droits fondamentaux des enfants et les protéger contre toutes les formes de dangers et de risques. En dépit des mesures et réglementations, le phénomène des enfants des rues commence à s’enraciner dans la société tunisienne. On voit de plus en plus d’enfants qui mendient de manière indirecte dans les stations de métro, la gare et même les espaces de loisirs et les cafés. Il s’agit bien là d’une des formes des enfants des rues. Phénomène de société ? Et phénomène d’autant plus paradoxal que les équilibres sociaux de la Tunisie sont jugés « bons » Et alors comment ? Pourquoi ? Mohamed Aziz âgé de trois ans et son frère cadet Marouane âgé d’un an et demi, deux bébés qui se retrouvent quotidiennement dans la rue malgré eux. Contrairement aux autres enfants qui se réveillent le matin pour se diriger vers la garderie ou la crèche, ces deux frères se sont habitués à leur deuxième milieu, les rues du centre ville. En effet, insoucieuse des dangers que sa progéniture court, la jeune mère se pointe de bonne heure devant une pharmacie du coin pour mendier. Sa tâche commence à partir de 10 heures du matin et se poursuit jusqu’à la fin de l’après-midi. Il s’agit dit-elle « de sa seule source de revenu depuis son jeune âge ». Car elle est elle-même issue d’un milieu social démuni. « Mes parents sont divorcés depuis longtemps. Nous nous sommes ainsi retrouvés dans la rue sans soutien matériel ni moral », affirme-t-elle. La mère ne s’absente que très rarement. Sauf pour cas de force majeure. Elle n’est jamais dissuadée par les mauvaises conditions climatiques, la canicule ou le froid. « Je n’ai pas d’autres choix que de faire endurer à mes enfants ces conditions de vie », ajoute-t-elle. Les enfants des rues ou ceux qui mendient de manière directe ou indirecte, on les voit souvent dans les stations de métro plus particulièrement lors des vacances scolaires. Faute de moyens, ces derniers se retrouvent obligés de vendre des confiseries et des papiers-serviettes à bas prix. Les tarifs ne dépassent pas les 100 millimes chez ces jeunes « commerçants ». Par ailleurs, d’autres choisissent la gare comme lieu et source de revenu. Ils proposent des petits livres du Coran à 500 millimes seulement. Pour multiplier les chances de gain, ils supplient très souvent les voyageurs. Et gare à celui qui refuse d’en acheter un. Car, ils changent de ton et insultent même parfois les passagers. Si quelques-uns ont recours à des moyens corrects d’autres n’hésitent pas à arnaquer les gens. Ces scènes sont très fréquentes dans les espaces de loisirs et même dans les endroits chics. Les enfants n’hésitent pas à arracher l’argent aux clients en contrepartie d’une fleur ou d’un gadget. Signes de propagation Le phénomène des enfants des rues et du travail des enfants n’est pas fréquent chez nous. Toutefois ces scènes commencent se banaliser. Les dossiers traités par le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille de l’Enfance et des Personnes Agées n’ont guère dépassé les vingt cas en 2006. D’ailleurs, plusieurs mesures ont été prises pour protéger cette frange de la société et leur garantir les droits fondamentaux. Le Code de la Protection de l’Enfance promulgué en 1995 en témoigne sans oublier le rôle du délégué de protection de l’enfance et le juge d’enfant. Ces deux derniers ont pour principale mission de protéger cette population contre toutes les formes des dangers qui menacent leur vie et leur formation. Ils peuvent d’ailleurs intervenir directement dans quelques situations et suite à une simple déclaration. La Tunisie a également signé en 1991 la convention des Nations Unies des Droits de l’Enfant sans oublier les différentes institutions de réintégration sociale et de prise en charge. D’ailleurs, le nombre des centres intégrés de l’enfance ne cesse d’augmenter au fil du temps. Mais en dépit des mesures prises au profit des enfants, il y a ceux qui vivent dans des conditions précaires. Les délégués de protection de l’enfance a pour principale mission de prendre en charge cette population et de lui trouver les solutions adéquates. Mais ces derniers n’accomplissent pas toujours convenablement leur tâche. Ils continuent à négliger ce problème même en cas de déclaration. Il s’agit bien du cas de Mohamed Aziz et de Marouane victimes de la négligence de leurs parents. Ces deux garçons s’ajouteront à la liste des enfants des rues en Tunisie s’ils ne seront pas récupérés et encadrés. Sana Farhat (Source : « Le Temps du Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 22 octobre 2007)
Interview Bassam Aïcha ; expert consultant pour le monde arabe
« Etudes éparses ; les enfants de la rue sont perçus comme représentant une menace et non pas comme des victimes » Les enfants de la rue sont de plus en plus présents dans la région arabe à cause des difficultés socio-économiques. Il existe en fait deux catégories de cette frange de la société. Celle qui ne trouve d’abri que dans ce milieu dangereux et une autre qui s’y adonne pour gagner sa source de revenu. Pour mieux expliquer les causes du problème, les mesures qu’il faut prendre pour le limiter aussi bien en Tunisie que dans les pays arabes, nous avons contacté M. Bassam Aïcha, expert consultant au Bureau de l’Expertise Arabe pour la Formation, la Recherche et la Consultation. Entretien. Le Temps: Comment se présente le phénomène des enfants de la rue dans le monde arabe ? Bassam Aïcha Pour mieux étudier le phénomène des enfants de la rue dans la région, le Conseil Arabe de l’Enfance et du Développement a réalisé en 1989 un projet pour protéger cette frange de la société et cerner le problème. Le projet avait également pour objectif l’identification du problème. Dans une deuxième phase, une stratégie a été établie afin de réunir les compétences exerçant dans le domaine et mobiliser les moyens financiers susceptibles de réduire le problème. La stratégie a été exécutée jusqu’à 2004. Mais, les études réalisées dans ce cadre ont démontré que les enfants de la rue sont toujours perçus comment étant une menace et non pas des victimes. C’est pour cette raison que le conseil arabe a œuvré à changer cette attitude en réintégrant les enfants dans des centres spécialisés. *Selon vous, quelles sont les causes de l’émergence de ce phénomène ? -Les causes de ce problème sont d’ordres social et économique. Les principaux facteurs de l’émergence du nombre des enfants de la rue sont notamment, la pauvreté et la détérioration du niveau de la vie. En effet, la mondialisation pèse lourd sur les pays arabes et plus particulièrement ceux dont le niveau de revenu est limité. De plus, les changements enregistrés dans cette société ont eu un impact négatif. Quelques pays de la région ont réduit les budgets alloués à l’éducation et à la santé. Conséquence ; augmentation des franges sociales marginalisées notamment les enfants qui sont d’ailleurs les premières victimes de ces décisions. Il existe également d’autres causes à identifier ; la dislocation de la famille, la violence en milieux scolaire et familial et le repli de la valeur de la science. Le phénomène du travail des enfants en est une cause. Très souvent mal exploités, les mineurs se réfugient dans la rue. *Les spécialistes parlent de deux concepts ou de deux catégories d’enfants de la rue. En quoi consistent-t-ils ? -Effectivement, nous définissons deux catégories d’enfants de la rue. Il y a ceux qui vivent dans cet espace de manière continue. En d’autres termes, ils n’ont ni foyer fixe, ni abri ni source de revenu. Ils sont en quête continue de leur source de vie mais dans un milieu non protégé. Quant à la deuxième catégorie, elle dispose d’une famille très souvent en difficulté matérielle ou sociale. Ces enfants sont donc obligés de gagner leur vie en mendiant de manière directe ou indirecte. C’est-à-dire en vendant des papiers serviettes, des stylos, etc. A signaler dans ce contexte que des relations se nouent entre les deux catégories d’enfants d’où le risque croissant d’en faire des délinquants. *Y-a-t-il des programmes pour juguler ce phénomène dans les différents pays arabes ? -Très souvent, les gouvernements n’arrêtent pas de programmes dans ce sens car ils ne disposent pas de statistiques reflétant la réalité de la situation. Mais il y a des indices et des signes qu’il ne faut pas négliger. Ils sont les vrais témoins de l’émergence du phénomène. Il est, ainsi, important de faire des études pour mesurer le taux d’évolution de son ampleur, ses spécificités et ses causes. C’est de cette manière que nous pourrons arrêter des programmes d’intervention et des mesures de protection des enfants menacés. Comment évaluez-vous les réglementations régissant le secteur en Tunisie ? La fonction du délégué de la protection de l’enfance est l’une des plus importantes mesures appliquées en Tunisie. Le délégué est habilité à intervenir en cas de besoin pour protéger les enfants menacés. Toutefois, il n’existe pas des statistiques dans ce sens. Les enfants de la rue sont encore un sujet tabou. Il est important de disposer des indices pour développer les stratégies de protection des enfants qui sont exploités, notamment, dans la mendicité. Il faut aussi concevoir des études prospectives pour cerner le problème et lui trouver les solutions appropriées à moyen et à long termes. La Tunisie pourrait avoir recours à l’expérience des pays arabes, là où le problème se pose réellement. Il vaut mieux prévoir des solutions avant que le phénomène ne gagne du terrain. Propos recueillis par S.F (Source : « Le Temps du Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 22 octobre 2007)
Quand M. le délégué nous envoie sur les roses…
Nous avons contacté lors du mois d’août le délégué de la protection de l’enfance du gouvernorat de Tunis pour réclamer le cas des deux enfants (Mohamed Aziz et Marouane) qui sont toujours présents dans la rue. M. le délégué a promis de prendre les mesures nécessaires afin de protéger ces deux bébés qui sont l’exemple type de l’enfance menacée. Mais aucune initiative n’a été prise à leur profit. A quand la prise en charge de ces enfants ? S.F Les enfants de la rue en chiffres 120 millions c’est le chiffre estimé aujourd’hui par des études conjointes du BIT (Bureau international du Travail) et l’UNICEF du nombre d’enfants qui vivent dans la rue, la moitié de ces enfants vit dans le continent sud-américain et 30 millions en Asie. Y a-t-il une typologie ? Les enfants de la rue ont entre 5 et 16 ans, mais il est courant d’en rencontrer ceux qui ont à peine 3 ou 4 ans aux côtés de frères plus âgés qui assurent leur protection. La majorité des enfants des rues sont des garçons. Les filles sont en effet moins visibles dans la rue pour deux raisons : * La première est qu’elles sont moins aventurières et hésitent plus à quitter leur milieu familial même lorsque les conditions de vie sont exécrables. * La seconde raison est qu’elles travaillent de façon moins visible comme domestiques, ouvrières dans des ateliers clandestins. Dans la majorité des cas, les enfants de la rue sont issus de familles nombreuses rurales que le mirage des villes a poussé à migrer. Actuellement près de la moitié de tous les enfants des pays en voie de développement vit dans des agglomérations urbaines, c’est à dire pour la plupart dans des bidonvilles. Les enfants de la rue ne rentrent pas tous dans la même typologie. Bien que la situation de chacun de ces enfants soit tragique les organismes spécialisés les classent en 3 groupes : 1) Les enfants qui ont conservé une relation constante avec leur famille c’est à dire qu’ils vivent avec leur famille dans la rue. 2) Les enfants qui travaillent dans la rue, y passent leurs journées et une partie de la nuit, mais qui gardent un contact permanent avec leur famille qui possède un domicile, même précaire. L’action de ces enfants dans la rue est souvent un apport économique non négligeable à la famille. Leur présence dans la rue est également liée à de graves problèmes familiaux. 3) Les enfants démunis, qui n’ont plus aucun contact avec leur famille ce qui constitue les situations les plus critiques. Leurs origines sont diverses. Ils peuvent être orphelins, enfants réfugiés ou déplacés, avoir été chassés de la maison pour réduire le nombre de bouches à nourrir, avoir été abandonnés par des parents qui n’arrivent pas à survivre ou encore fugueurs comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux. (Source : « Le Temps du Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 22 octobre 2007)
Attentats de 1995: la piste des généraux algériens
Par David Servenay Une journaliste, témoin au procès de Rachid Ramda, relance la thèse d’une manipulation des poseurs de bombes par Alger. (Source : publié sur le site (Rue89), (France), le 22 octobre 2007 à 01H48) lien : http://rue89.com/2007/10/22/attentats-de-1995-la-piste-des-generaux-algeriens
Sarkozy au Maroc – Commerce et diplomatie réparatrice
Reuters, le 21 octobre 2007 à 20h00 par Emmanuel Jarry PARIS, 21 octobre (Reuters) – Nicolas Sarkozy entame lundi au Maroc une visite d’Etat de trois jours qui donnera lieu, dit-on de sources industrielles et politiques, à la signature d’une quinzaine d’accords économiques et commerciaux, notamment sur la construction d’une ligne TGV et d’une centrale nucléaire. Le président de la République fera en outre un peu de diplomatie réparatrice après un « couac » diplomatique l’été dernier et la décision vraisemblablement définitive du Maroc d’acheter des F16 américains plutôt que des Rafale français. Il défendra par ailleurs dans un discours, mardi à Tanger, sa proposition d’une « union de la Méditerranée ». Nicolas Sarkozy avait initialement envisagé de faire étape à Rabat en juillet dans le cadre d’une tournée au Maghreb, après Alger et Tunis. Il y avait renoncé pour ne pas froisser les dirigeants Marocains, qui insistaient, sur fond de rivalité de longue date avec l’Algérie, pour qu’il effectue dans leur pays sa première visite d’Etat. « Les Marocains n’ont pas compris la décision de Sarkozy d’aller d’abord en Algérie », souligne le chercheur français du CNRS Olivier Roy. Pour Nicolas Sarkozy, qui rencontrera à plusieurs reprises le roi Mohammed VI pendant ces trois jours, « ce sera l’occasion de réaffirmer la force de l’amitié entre la France et le Maroc », souligne le porte-parole de l’Elysée, David Martinon. La France a toujours entretenu une relation privilégiée avec son ancien protectorat. Elle en est le premier client et premier fournisseur. Elle y est aussi principal investisseur étranger. Le Maroc est par ailleurs le principal pays d’origine de l’immigration en France, le français y est la deuxième langue et une communauté française très importante y vit. RENAULT, ALSTOM Le constructeur automobile français Renault et le gouvernement marocain ont signé cet été un protocole d’accord sur l’installation près de Tanger, dans le nord, d’une usine de montage d’une capacité, à terme, de 400.000 véhicules par an. Des groupes français, dont Alstom , devraient construire au Maroc la première ligne ferroviaire à très grande vitesse (TGV) en Afrique, reliant Tanger à Marrakech. Un accord « ferme et définitif » devrait être signé sur ce projet de près de trois milliards de dollars lors de la visite de Nicolas Sarkozy, même s’il reste des éléments à négocier, dit-on de source gouvernementale française. Alstom, dont le P-DG Patrick Kron fera le voyage, avec quelque 70 autres hommes d’affaires et patrons français, est également partie prenante d’autres projets au Maroc. Une déclaration d’intention sur la coopération entre les deux pays dans le nucléaire civil et sur la construction d’une centrale nucléaire dans la région de Marrakech devrait par ailleurs être signée lors de cette visite. Des discussions sont aussi en cours pour l’achat par le Maroc d’une frégate polyvalente FREMM de la DCNS, pour environ 500 millions d’euros, et d’Airbus mono-couloir. Selon des sources industrielles et gouvernementales, ces discussions ne seraient cependant pas encore assez avancées pour donner lieu à signature lors de la visite présidentielle. LE RAFALE, UN DOSSIER POLITIQUE Les Marocains semblent bien, d’autre part, avoir renoncé à acheter 18 chasseurs-bombardiers polyvalents français Rafale pour acheter des F16 américains, beaucoup moins chers. « Le dossier Rafale est au niveau politique. C’est entre l’Elysée et la maison royale du Maroc que ça se passe », dit-on chez Dassault-Aviation . « Nous n’avons plus de contact avec les Marocains depuis plusieurs mois ». L’avionneur veut espérer qu’un revirement est possible mais sans trop y croire. « Les informations que nous avons vu circuler ne sont pas extrêmement optimistes », dit-on de même source. « Il y a peu de chances que les Marocains reviennent sur leur décision », dit-on au ministère français de l’Economie. Interrogé sur ce dossier, dans un entretien accordé au quotidien marocain L’Economiste, Nicolas Sarkozy estime que « l’intérêt » que porte un certain nombre de pays clients potentiels au Rafale « un remarquable avion » ne se dément pas. « Notre ambition est de construire avec le Maroc une coopération de défense et d’armement qui soit à la hauteur de notre partenariat politique. Ma visite devrait permettre d’avancer dans ce domaine », ajoute-t-il. Face au forcing des Américains et des Chinois pour accroître leur présence en Afrique du Nord, Nicolas Sarkozy évoquera les relations économiques franco-marocaines mercredi à Marrakech, devant des chefs d’entreprise marocains et français. La veille, selon l’Elysée, il aura célèbré au Parlement marocain à Rabat « la qualité de la relation bilatérale » entre la France et le Maroc et apporté son soutien à la modernisation de ce pays, avant de visiter le chantier du tramway de Rabat, auquel participent des entreprises françaises. Puis il visitera les nouvelles installations portuaires de Tanger, au développement desquelles prennent part des groupes français, avant son discours sur l’Union méditerranéenne. Les Marocains attendent notamment de lui la confirmation du soutien français à leur proposition d’autonomie du Sahara occidental, qualifiée à Paris de « sérieuse et substantielle ». Nicolas Sarkozy sera notamment accompagné par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et par la ministre de la Justice, Rachida Dati, dont le père est marocain. Au moins deux accords sur la coopération judiciaire seront signés : un texte sur l’entraide pénale entre les deux pays et un avenant à une convention sur le transfert des détenus. REUTERS
France – Prison ferme requise contre le fils de Charles Pasqua
Reuters, le 22 octobre 2007 à 12h34
PARIS, 22 octobre (Reuters) – Une peine de trois ans de prison dont deux fermes et 300.000 euros d’amende a été requise lundi à Paris contre Pierre-Philippe Pasqua, fils unique de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, poursuivi pour avoir bénéficié de commissions frauduleuses sur des marchés d’armement entre 1993 et 1995. « Il n’a pas perçu de l’argent pour son travail, ses efforts, son mérite, non. Il ne s’est enrichi que du seul fait de sa filiation, d’une solidarité familiale injuste, dévoyée, honteuse. C’est une honte pour ce pays et la République française », a dit le procureur Romain Victor au tribunal correctionnel de Paris, qui juge l’affaire depuis deux semaines. La défense va plaider la relaxe. Le jugement sera mis en délibéré mercredi. Le dossier concerne un présumé système de corruption qui aurait été mis en place, lors du passage de Charles Pasqua à l’Intérieur en 1993-1995, en marge de contrats passés par la Sofremi, société liée au ministère qui aidait les entreprises françaises à exporter leurs armements et matériels de sécurité. Pierre-Philippe Pasqua, 59 ans, aurait perçu sans jamais travailler 1,835 million de dollars. En fuite en Tunisie depuis plusieurs années, il est revenu le 28 septembre, expliquant à l’audience qu’il comptait sur le « changement de climat en France ». La justice française a levé le mandat d’arrêt international contre lui. Dans cette affaire, l’une des sept où Charles Pasqua est mis en examen, c’est depuis octobre 2004 la Cour de justice de la république, seule juridiction compétente pour les ministres, qui instruit en parallèle contre lui. Il n’est donc pas présent et son procès pourrait attendre des années. Charles Pasqua, âgé de 80 ans, fut un proche de Nicolas Sarkozy, à qui il a laissé la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine au moment où il est a été élu en septembre 2004 sénateur de ce département, avec l’appui de l’UMP. Le procureur Victor a aussi demandé des peines de prison ferme contre trois autres proches de l’ancien ministre. Trois ans de prison dont deux avec sursis et 375.000 euros d’amende sont requis contre le courtier en armes Pierre Falcone, 53 ans, contre lequel l’accusation retient 15 millions de francs soit 2,28 millions d’euros d’encaissements frauduleux, redistribués à d’autres. Il doit être jugé aussi l’an prochain dans l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, où Charles Pasqua est aussi mis en examen. Dix-huit mois de prison dont 12 avec sursis sont requis contre Bernard Guillet, diplomate et ex-conseiller de Charles Pasqua. Trois ans de prison ferme, 300.000 euros d’amende qui aurait perçu 36 millions de francs de commissions frauduleuses (5,5 millions d’euros), sont requis contre Bernard Poussier, ex-directeur général adjoint de la Sofremi. En revanche, le procureur demande la relaxe de Jean-Charles Marchiani, 64 ans, ancien homme de confiance de Charles Pasqua à l’Intérieur, d’Iskandar Safa, un milliardaire libanais de 52 ans et de son frère Akram. Le procureur considère que l’argent qu’ils ont perçu a payé des prestations réelles. REUTERS
Sofremi: prison ferme requise contre le fils Pasqua
Associated Press, le 22 octobre 2007 à 13h15 PARIS (AP) — Le procureur de la République de Paris a requis lundi respectivement deux ans et un an de prison ferme contre Pierre-Philippe Pasqua, fils de Charles Pasqua, et Pierre Falcone pour recel de détournements de fonds présumés au détriment de la Sofremi, société sous tutelle du ministère de l’Intérieur, entre 1993 et 1995. L’accusation estime que près de 36 millions de francs (environ 5,5 millions d’euros) de commissions indues ont été versées par la Sofremi à divers intermédiaires, dont Etienne Leandri, ayant donné lieu à des rétrocessions à des proches de Charles Pasqua. Dès la nomination de la nouvelle équipe dirigeante de la Sofremi en 1993 nommée par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, Etienne Leandri, décédé en 1995, intervient dans les affaires de cette société d’Etat. Il perçoit des commissions qui, selon l’accusation, n’ont rien à voir avec les contrats. Etienne Leandri a versé, selon l’accusation, 1.835.000 dollars (environ 1,28 million d’euros) à Pierre-Philippe Pasqua, sans contrepartie aucune. « C’est une honte pour ce pays et la République française que le fils d’un ministre reçoive des millions de francs sans contrepartie », a souligné le procureur Romain Victor. Réfugié depuis plusieurs années en Tunisie et visé par un mandat d’arrêt international, Pierre-Philippe Pasqua a accepté de revenir en France en raison d’un « changement de climat » dans l’Hexagone. Le parquet a requis contre lui trois ans de prison dont un avec sursis et 350.000 euros d’amende. Contre le « diplomate et dirigeant d’entreprises » Pierre Falcone, le parquet a requis trois ans dont deux avec sursis et 375.000 euros d’amende. Pierre Falcone, qui a « permis l’obtention » d’un contrat en Colombie, a reçu de la Sofremi 15 millions de francs et en a rétrocédé 14,5 millions, dont la plus grande partie à Etienne Leandri. A l’encontre des anciens dirigeants de la Sofremi, Bernard Dubois, le PDG, et Bernard Poussier, directeur général-adjoint, le parquet a requis trois ans avec sursis et 100.000 euros contre le premier et trois ans ferme et 300.000 euros contre le second. Bernard Poussier s’est vu rétrocéder 3,9 millions des 36 millions de francs de commissions versées par la Sofremi. Un homme qui vivait « dans un monde où règne le service rendu et le renvoi d’ascenseur », a estimé le procureur. Contre Bernard Guillet, ancien conseiller diplomatique de Charles Pasqua, bénéficiaire de 600.000 francs provenant d’une commission perçue par Etienne Leandri, pour l’achat de sa résidence principale, le parquet a requis 18 mois dont 12 avec sursis et 100.000 euros d’amende. Huit mois et 30.000 euros d’amende ont été requis contre l’ancien directeur administratif et financier de la Sofremi, Nicolas Maroslavac. Le parquet a demandé la relaxe des hommes d’affaires libanais, les frères Iskandar et Akram Safa, estimant que les commissions perçues par les deux hommes l’avaient été dans le cadre de prestations effectuées. Et par conséquence il a requis celle de l’ancien préfet Jean-Charles Marchiani, proche de Charles Pasqua poursuivi pour avoir touché des fonds des frères Safa. Autre bénéficiaire de fonds, versés par Leandri, la société éditant « Le quotidien du maire », déficitaire quasi-continuellement, dirigée par Jean-Jacques Guillet, un proche de Charles Pasqua. Près de 12 millions ont été donnés par Leandri pour renflouer ce journal. « La cause de ces versements est à rechercher dans les liens qui unissaient » Guillet et Pasqua, a souligné le procureur. M. Guillet, député UMP des Hauts-de-Seine, avait bénéficié d’un non-lieu, le juge d’instruction Philippe Courroye, aujourd’hui procureur de la République de Nanterre (Hauts-de-Seine), estimant qu’aucune charge précise ne venait infirmer les déclarations de élu sur sa non-connaissance de l’origine frauduleuse des fonds perçus. Charles Pasqua est mis en examen dans ce dossier mais devant la Cour de justice de la République (CJR), seule instance autorisée à juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Le procès se poursuit jusqu’à mercredi avec les plaidoiries de la défense. Le jugement sera mis en délibéré. Associated Press
Les Turcs pour l’élection du président au suffrage direct
Reuters, le 22 octobre 2007 à 00h16 par Gareth Jones ANKARA, 21 octobre (Reuters) – Les électeurs turcs ont largement approuvé dimanche par référendum le principe de l’élection au suffrage direct de leur président, actuellement désigné par les parlementaires. Selon des résultats provisoires, environ 69% des électeurs se sont prononcés pour les amendements constitutionnels proposés par le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, tandis que 31% votaient « non ». Le référendum a mobilisé les deux tiers des électeurs, ce qui représente une participation relativement faible en Turquie. Erdogan a salué le résultat comme une victoire pour la démocratie. « Notre peuple a apporté aujourd’hui, par le verdict des urnes, une solution aux problèmes qui ont engendré des crises et des tensions dans le passé », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Ce référendum peut être considéré comme une contribution historique à la lutte de la Turquie pour la stabilité. » Le résultat n’affectera en rien le statut de l’actuel président Abdullah Gül, issu de l’AKP et qui a été élu par les députés en août pour un mandat de sept ans. Son successeur sera choisi au suffrage universel direct en 2014. Les électeurs ont aussi approuvé un projet de réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans – le mandat étant renouvelable une fois – ainsi qu’une réduction de cinq à quatre ans du mandat des parlementaires. Environ 67% des 42,6 millions d’électeurs turcs ont voté dimanche dans un pays où la participation aux élections est généralement beaucoup plus élevée. Le scrutin a été en partie éclipsé par des combats entre soldats turcs et séparatistes kurdes dans le sud-est du pays, près de la frontière irakienne. Au moins 17 soldats turcs et 32 rebelles ont été tués, et les autorités d’Ankara se sont consultées pour étudier une riposte. L’AKP avait fait campagne en faveur de l’élection du président au suffrage universel, assurant que la démocratie et la responsabilité du chef de l’Etat s’en trouveraient renforcées. Le parti d’Erdogan avait opté pour ce projet après s’être attiré en mai l’hostilité des milieux laïques, dont les juges et l’élite militaire, qui redoutaient que l’élection de Gül ne remette en cause la séparation de l’Etat et de la religion. Il s’agissait du cinquième référendum de l’histoire turque. REUTERS