22 novembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2740 du 22.11.2007

 archives : www.tunisnews.net
 

 

 


Liberté et Equité: Affaire du « groupe de Slimane » Le pouvoir continue de bafouer les droits de la défense Liberté et Equité: La vie d’Ahmed Bouazizi est en danger Liberté et Equité: Arrestation d’Anis Jebali Liberté et Equité: Zyed Tlili détenu sans procès Liberté et Equité: Arrestation de l’étudiant Abdelhamid Sghaïer avec utilisation de décharge électrique Liberté et Equité: Un héros de la libération de la Bosnie est gratifié de onze ans d’emprisonnement Liberté et Equité: Un innocent en butte à des brimades Liberté et Equité: Prolongation du contrôle administratif pour l’ex prisonnier Mohammed Ben Abdallah sans passage devant le tribunal AP: Tunisia trial of 30 suspected Islamists postponed until Dec. 1 Par Mezri Haddad.: MENSONGE, VOICI TA VERITE AFP: Soudan: des enfants du Darfour pris en main par des maîtres islamiques

 


 

   Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 340 860 Email : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 21 novembre 2007

Affaire du « groupe de Slimane » Le pouvoir continue de bafouer les droits de la défense

Les avocats de la défense des jeunes déférés dans l’affaire du « groupe de Slimane » ont eu la surprise de constater que l’affaire serait examinée à leur insu et sans que cela ne soit notifié au registre d’enregistrement des affaires. L’affaire a été appelée pour le 21 novembre 2007 après que la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première instance de Tunis présidée par le juge Mehrez Hammami ait été chargée de l’examiner. Les avocats ont annoncé qu’ils se constituaient dans l’affaire et ont demandé le report pour préparer les moyens de la défense, au regard de l’importance du dossier, de la gravité des accusations, de l’étude requise des documents, notamment par les personnes déférées en prison, mais le tribunal a reporté l’affaire à un très court terme, n’excédant pas dix jours, soit le 1er décembre prochain. Ce délai est insuffisant pour que les avocats puissent prendre connaissance du dossier, rendre visite à leurs clients et préparer la défense d’un commun accord avec ces derniers. Pour rappel, l’examen du recours de la décision de la clôture de l’instruction par la chambre d’accusation avait été clos en trois jours et la défense n’avait pu prendre connaissance de la dite décision ni la discuter. L’organisation Liberté et Équité […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 340 860 Email : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 22 novembre 2007

Les martyrisés sur terre La vie d’Ahmed Bouazizi est en danger

Ahmed Bouazizi est originaire de la ville de Mateur, il est commerçant et âgé de 54 ans. Il est l’un des dirigeants du mouvement En Nahdha. Il a été jugé en 1991 pour appartenance au mouvement En Nahdha et est sorti de prison le 23/09/2006 pour des raisons de santé après y avoir passé plus de seize années. Il a été hospitalisé à Menzel Bourguiba après avoir contracté un cancer du colon qui a été dépisté et dont l’existence a été confirmée en septembre 2006. Il a alors été transféré à l’hôpital Bougetfa à Bizerte et lorsqu’il a été confirmé qu’il était atteint du cancer on l’a libéré pour se débarrasser des dépenses du traitement; Il a poursuivi le traitement à ses propres frais à l’hôpital Salah Azaïez à Tunis où il a subi une ablation de la tumeur et a poursuivi la chimiothérapie car il s’est avéré que la maladie n’avait pas été éradiquée mais s’était étendue au foie et aux reins. Les médecins lui ont prescrit d’autres médicaments et on lui fait maintenant des injections de produits chimiques différents des premiers; son état a empiré et inspire la crainte. Les médecins se sont accordés à dire que sa maladie ne se serait pas aggravée aussi rapidement si elle avait été soignée dès le début et secouru alors qu’il était en prison dès la détection d’une tumeur maligne […] D’autre part, il a dû faire face à des longueurs administratives après sa sortie de prison qui ont empêché qu’il soit soigné dans les délais requis et qu’il poursuive son traitement. Par chance il obtenu la couverture sociale de la caisse nationale d’assurance sociale mais cette dernière n’a pas joué son rôle complètement, ce qui l’a conduit à interrompre son traitement, les médicaments ne lui ayant pas été accordés dans les délais. Après qu’il ait commencé les injections de produits chimiques prescrits à raison de six injections sur une période de trois mois, soit une séance tous les quinze jours, il n’a plus respecté les rendez-vous, et a interrompu le traitement pendant deux mois dans l’attente de l’accord de la caisse précitée pour payer les dépenses de médicaments et de matériel . Cette interruption du traitement a rendu le traitement inefficace, la chimiothérapie a échoué et entraîné les métastases au foie et aux reins, obligeant les médecins à passer à des doses plus élevées […] Cette seconde phase a vu encore des retards dans la prise en charge de la caisse qui l’ont obligé à emprunter de grosses sommes pour acheter du matériel et il a été contraint de quitter l’hôpital et d’aller dans une clinique […] Liberté et Équité […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 

Liberté et Equité

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Tunis, le 21 novembre 2007

 

Arrestation d’Anis Jebali

 

Liberté et Équité a appris que la brigade de la Sûreté de l’Etat avait arrêté sans motif le jeune Anis Jebali à son domicile de Ben Arous vers deux heures de l’après midi mardi 20 novembre et qu’il avait été emmené vers une destination inconnue sans que sa famille n’en soit informée.

Liberté et Équité […]

 

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

 

 

 

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Tunis, le 20 novembre 2007

 

Zyed Tlili détenu sans procès

 

Nous avons été contactés par la famille du prisonnier d’opinion, le lieutenant Zyed Tlili originaire de Gafsa, et écroué à la prison de Mornaguia depuis 2006 par le juge d’instruction du dixième bureau du Tribunal de Première instance de Tunis. La famille nous a affirmé qu’il n’avait été accusé de rien et demande aux autorités qu’il soit libéré incessamment.

Liberté et Equité

1) Dénonce la détention prolongée de citoyens qui ne sont ni déférés devant un tribunal ni relâchés.

2) Dénonce les brimades subies par le prisonnier d’opinion Zyed Tlili en prison

3) Exige sa libération immédiate

 

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

 

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Tunis, le 21 novembre 2007

 

Arrestation de l’étudiant Abdelhamid Sghaïer avec utilisation de décharge électrique

 

Liberté et Équité a appris que la police politique avait arrêté Abdelhamid Sghaïer, étudiant à la faculté des sciences alors qu’il sortait de la faculté après en avoir rencontré le doyen. Il était dans le métro entre la capitale et Ras Tabia, mercredi 21 novembre après midi. L’interpellation a eu lieu lors de l’arrêt de la rame à la station de la cité Rommana alors qu’il était entouré d’étudiants. Un groupe de trois agents de la police politique ont surgi et sous la direction du chef de district de la Sûretéd’El Omrane ont placé un objet sur sa tempe gauche qui lui a envoyé une décharge électrique. Il a perdu conscience et a été emmené dans un endroit inconnu.

Liberté et Équité […]

 

Pour le bureau exécutif de l’Organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

 

Liberté et Equité

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

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Email : Liberté_équité@yahoo.fr

 

 

Tunis, le 20 novembre 2007

 

Un héros de la libération de la Bosnie est gratifié de onze ans d’emprisonnement

 

Nous avons été contactés par monsieur Bouhouche, une personne âgée de plus de 74 ans, qui est le père du prisonnier politique Moazz Bouhouche. Il nous a dit que son fils, qui travaillait dans la peinture de voitures en Italie, avait été arrêté à l’aéroport en 1997, lors de son retour d’Italie et avait été déféré devant le tribunal dans l’affaire 26804 pour avoir combattu contre les Serbes en Bosnie Herzégovine. Il a été condamné à 14 ans d’emprisonnement. Il en a effectué onze. Il nous a dit que la santé de son fils était très affectée, et au lieu d’être remercié pour avoir défendu une terre usurpée, dont la libération avait été déclarée légitime par la communauté internationale, il avait été humilié par un tribunal qui lui avait ravi la liberté.

Liberté et Équité […]

 

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 

 

Liberté et Equité

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax : 71 340 860

Email : Liberté_équité@yahoo.fr

 

Tunis, le 20 novembre 2007

 

Un innocent en butte à des brimades

 

Monsieur Hamouda Ben Brahim Larari, détenteur de la carte d’identité nationale n°06201274, demeurant cité Omar Ben Slimane dans le gouvernorat de Gafsa, nous a informés qu’il était en butte à de graves persécutions perpétrées par le chef de la brigade des services spéciaux : arrestations à répétition, intrusions nocturnes permanentes à son domicile, interdiction de voyager y compris à l’intérieur de la délégation et du gouvernorat, pressions sur son employeur dans le but de le faire licencier . Monsieur Larari a déposé une plainte auprès du procureur de la République de Gafsa pour exiger que soit mis un terme à ces brimades.

Liberté et Équité […]

 

Pour le bureau exécutif de l’Organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(Traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

 

Liberté et Equité

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax : 71 340 860

Email : liberté_équité@yahoo.fr

 

Tunis, le 20 novembre 2007

 

Prolongation du contrôle administratif pour l’ex prisonnier Mohammed Ben Abdallah sans passage devant le tribunal

 

Monsieur Mohammed Ben Mohammed Ben Hassen Ben Abdallah, ex prisonnier politique qui a passé en prison onze années et a été libéré en 2002, nous a informés qu’il a été encerclé pendant cinq ans au prétexte de son astreinte au contrôle administratif qui a pris fin le 4 septembre 2007. Pourtant le poste de la garde nationale de Sidi Jdidi l’a prolongé. Il a écrit au ministre de l’Intérieur et au ministre de la Justice le 2 octobre 2007 mais n’a reçu aucune réponse. Le chef du poste de la garde de Sidi Jdidi lui a assuré que le contrôle serait permanent et qu’il lui était interdit de quitter son lieu de résidence alors qu’il a un besoin urgent de voyager pour recevoir des soins.

Liberté et Équité […]

 

Pour le bureau exécutif de l’Organisation

Maître Mohammed Nouri

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

  

Tunisia trial of 30 suspected Islamists postponed until Dec. 1

 

 Associated Press, le 21 novembre 2007 à 23h03

TUNIS, Tunisia (AP) _ The trial of 30 suspected Islamic extremists implicated in a spate of deadly clashes with Tunisian security forces opened Wednesday but was quickly postponed until next month.

If convicted, 29 of the suspects face the death penalty on charges including « plotting an attack against the security of the state, » « attempted aggression aimed at overturning the regime » and « inciting the population to kill one another. »

The 30th defendant, Zouhair Jridi, is charged with failing to denounce preparations to commit a terrorist attack in Ain Tbornok, more than 30 kilometers (20 miles) outside Tunis.

The suspects, 29 Tunisians and a Mauritanian, reportedly belonged to a group called the Soldiers of Assan Ibn Al Fourat, the name of an Arab war chief, involved in clashes with security forces in December and January.

They were arrested after police launched an attack against the group in the town of Soliman, some 40 kilometers (25 miles) south of the capital. A total of 14 people, 12 group members and a soldier and a police officer, died in the clash.

Among those reportedly killed was the group’s chief, identified as Lassad Sassi, a veteran of Afghanistan and the Islamist insurgency in neighboring Algeria. Officials initially referred to the group of men as « dangerous criminals, » but Interior Minister Rafik Haj

Kacem later was quoted by the official Tunisian press agency as saying the group was made up of hardened extremists.

Blueprints of some foreign embassies and documents with the names of some foreign diplomats were seized following the fire fights, TAP quoted the minister as telling members of the ruling Democratic Constitutional Rally party.

The trial was postponed until Dec. 1 so that defense lawyers could prepare their cases.

« We were only informed of the date of the trial by certain families of the defendants who themselves had been informed just the night before, » lawyer Samir Ben Amor

said.

 

Associated Press

 


 

 

MENSONGE, VOICI TA VERITE

 

Par Mezri Haddad.

 

Après mon passage sur France 24, je devais bien m’attendre à ce genre d’attaques mesquines et à la limite, amusantes. Je sais que mon seul nom catalyse toutes les haines, tous les ressentiments, toutes les jalousies et pas seulement du côté de l’opposition ! Cela ne me dérange pas outre mesure. « Chaque fois qu’on produit un effet, on se donne un ennemi. Il faut rester médiocre pour être populaire », disait Oscar Wilde.

 

Au fond, tu dois te réjouir que je daigne encore te répondre. Beaucoup de ceux que tu as –dans ta bien sinistre carrière de calomniateur- traîné dans la boue, n’épargnant ni leur honneur ni leur malheur n’ont pas eu, non guère le courage mais la compassion de te répondre. C’est qu’il faut beaucoup de générosité d’âme et une bonne dose de pitié pour s’abaisser à ton niveau si misérablement bas. Cela s’appelle la charité chrétienne ! Et je ne le dis pas ex-cathedra mais es qualité, puisque je suis le premier et, encore à ce jour, le seul universitaire de tradition islamique à avoir été qualifié par le CNU (Conseil national des universités), instance académique française, maître de conférences en théologie catholique (que les curieux ou les envieux se reportent au Journal Officiel de 2000). Je n’exhibe pas ce titre –et je pourrai en aligner bien d’autres- par forfanterie mais parce que tu as toujours, par complexe d’infériorité et jalousie, occulté les multiples diplômes que j’ai obtenu par un dur, patient et pénible labeur. « Le philosophe-politologue (tel qu’il se présente) », assènes-tu dans la satire que tu me réserves. Mais oui mon pauvre Slim, toi qui n’as pas été capable d’obtenir le SMIC universitaire, tu sais très bien que je suis titulaire d’un doctorat (philosophie morale et politique à la Sorbonne), de deux DEA, de deux licences (sociologie et sciences politiques)…C’est peut-être peu pour exercer dans une université française et au pays de la « discrimination positive ». Pour y accéder, il faut d’autres « qualités » que je ne possède pas et un autre art que je ne maîtrise pas. C’est sans doute beaucoup pour avoir droit à un poste d’enseignant dans une université tunisienne, privilège que le « mercenaire du régime » que je suis n’a pas obtenu, à l’inverse de plusieurs « contempteurs du régime » !!!

 

C’est la transition pour répondre à ta question j’allais dire existentielle : « Quand as-tu un jour travaillé ? ». Toute ma vie, misérable scribouilleur. A 9 ans, je nettoyais les pare brises des voitures au kiosque Shell du Kram, ma ville natale. Comme je n’ai pas eu la chance, ou plutôt la malchance, que tu as eu : naître dans un milieu de la bourgeoisie tunisoise, j’ai passé une partie de mon enfance et toute mon adolescence à bosser dur sur les chantiers du bâtiment. Mon défunt père, ouvrier à la STEG, mais qui aurait pu avoir une belle carrière politique eu égard à sa culture et à ses origines monastiriennes, n’avait pas les moyens de m’offrir ce que tous les enfants et tous les adolescents désirent. Encore moins de me donner en héritage ce que ta famille t’a légué : une belle demeure à Sidi Bou Saïd. Au fait, toi qui n’as pas cessé d’accabler le « régime dictatorial et spoliateur », as-tu été spolié de ce bien immobilier ? A moins que tes informateurs à Tunis veillent sur tes intérêts ! Mon père m’a légué ce qu’il y a de plus précieux au monde : l’amour de la Patrie, une éthique inaltérable, un courage qui résiste à toutes les épreuves. Musulman à la foi inébranlable, amoureux des Lettres, il m’a toujours invité à puiser mes règles de vie et ma conduite morale dans ces deux textes à la profondeur inégalable : le Coran et un poème de Kipling par lequel je finirai cette réplique. Peut-être te servira t-il à quelque chose, mieux vaut tard que jamais.

 

Je ne peux pas laisser passer cette occasion que me procure ta question « quand as-tu un jour travaillé ? », sans révéler aux lecteurs de Tunisnews ce que beaucoup de mes compatriotes ignorent. A savoir que j’aurai pu être encore aujourd’hui en poste à Paris 7-Jussieu si les grands militants des droits de l’homme, les Archanges de la liberté et les prophètes de la démocratie n’avaient pas usé de leurs influences kabbalistiques ou maçonniques pour me faire évincer de cette université. Les auteurs connus de cet acte supérieurement humaniste sont le citoyen des deux rives Kamel Jendoubi, les deux rives de la citoyenneté Khmaïes Chammari et le sujet de son altesse royale, Driss el-Yazami, secrétaire général de la FIDH qui voit partout des atteintes aux droits de l’homme, sauf au royaume chérifien, patrie des droits de l’homme…et de la culture de cannabis. Ce trio maléfique ne pouvait pas commettre son forfait inique sans la complicité active du professeur communiste, au tiers-mondisme débordant, Claude Liauzu (je ne dirai pas plus sur ce personnage qui n’est plus de ce monde). Je devais payer le prix de mon engagement dans la défense d’une cause noble et d’un président patriote, dont certains ne détestent la politique que parce qu’ils désirent le pouvoir. Je devais souffrir pour les souffrances infligées aux ennemis de la Tunisie, par mon article du Monde et, surtout, par mon livre Non Delenda Carthago, que certains n’ont pas fini de lire et de relire. Le châtiment aurait pu être encore plus cruel si Lionel Jospin avait atteint les cimes du pouvoir. La Providence m’en a préservé et l’histoire m’a donné raison : Jospin a été balayé, les menées subversives de 2000-2005 n’ont pas déstabilisé la Tunisie, plusieurs opposants ont regagné la mère Patrie, y compris des islamistes, plusieurs détenus ont quitté la prison…et aux autres, je ne peux que souhaiter le même dénouement.

 

Je continue sur la question de savoir quand est-ce que j’ai travaillé un jour. Et cette fois ci en France, où je suis arrivé en janvier 1984, lorsque la Tunisie était à feu et à sang. N’ayant pas été boursier, ni de l’Etat français ni de la Tunisie, j’ai été ouvrier nettoyeur pour financer mes études. Je travaillais pour une société de nettoyage des bureaux de certaines grandes entreprises parisiennes. Devenu aujourd’hui grand cinéaste, Mohamed Zran –qu’il veuille bien excuser cette révélation dont il ne doit pas du tout avoir honte- pourra en témoigner, puisque je l’avais fait embaucher dans cette même société de nettoyage. J’ai été aussi ouvrier dans le revêtement de sol, puis électricien, puis ouvrier peintre. Cette partie de ma vie, mon cher Slim, tu ne l’ignores pas puisque tu es venu parfois m’aider à terminer un chantier de peinture à la Bastille, contrariant ainsi ta nature. Te souviens-tu de ce que je t’avais dit ce jour d’avril 1994 : « Tu vois qu’on peut bien gagner notre vie sans être obligé de nous prostituer auprès de tel ancien ministre, de tel banquier tunisien, de tel chef de parti pour financer le tirage mensuel de l’Audace ? ».

 

Même si mon passé d’ouvrier m’honore, je n’ai pas été que cela. J’ai aussi été chargé de séminaire à HEC, puis exercé les fonctions d’assistant en philosophie du droit à Paris II Assas, celles de chercheur au CNRSS, au Centre de la pensée grecque, ensuite au Centre d’Histoire des sciences et des philosophies arabes et médiévales, dirigé par Roschdi Rasched. Après Non Delenda Carthago, j’ai coécrit et codirigé un certain nombre d’ouvrages académiques : La Personne et son avenir (éd. Au Signe de la Licorne), L’Islam est-il rebelle à la libre critique ? (éd. Corlet-Marianne), Pour un Islam de paix, (éd. Albin Michel), La République brûle-t-elle ? (éd. Michalon)…Et depuis une année, j’écrit régulièrement dans la revue « Le Monde des Religions ». Tu vois bien que l’essentiel de ma vie n’est pas consacré à l’activisme politicien mais à l’écriture, plus exactement à la réflexion philosophique et politique.

 

Seconde transition, le financement de cette publication que j’ai qualifié, à juste titre, de torchon. Plus exactement, ta cynique ou faussement candide interrogation : « s’agit-il bien de ce même torchon auquel il a collaboré avant d’emprunter le chemin du mercenariat…ce même torchon dont il s’est attribué la paternité lorsque je l’en ai éjecté…» ? Collaboré, éjecté, ces deux euphémismes n’échapperont pas à la sagacité des initiés. Je sais que tu tiens à la paternité de ce torchon beaucoup plus qu’à ton honneur. Aussi, pour satisfaire ton désir névrotique, je ne te disputerai pas la paternité de cette créature incestueuse. Les premiers protagonistes, financiers ou rédacteurs, de l’Audace témoigneront un jour. Ma créature dont je suis très peu fier, ce n’est pas l’Audace, mais Slim Bagga. Et nous sommes trois à avoir commis cette manipulation génétique bien calamiteuse : Moncef Ben Mrad, celui qui t’a initié au journalisme, un ministre qui voulait faire de toi un homme et moi-même, qui a insufflé en toi la passion politique. Et puisque le mot mercenaire revient dans tous tes écrits comme un leitmotiv –ce qui est psychologiquement révélateur-, en connais-tu le sens exact ? Définition du Petit Robert : « le mercenaire est le soldat professionnel à la solde d’un gouvernement étranger ». Simple à comprendre n’est-ce pas ?

 

Torchon ! Mais non, c’est une poubelle où se déversaient les insanités les plus nauséabondes que tu puisais à la fois dans ton âme perverse et dans le carnet de commandes de tes généreux bienfaiteurs (tunisiens et français) qui ont un compte à régler avec Tunis. Tant que j’étais le cortex de L’Audace -parce que certains ont commis l’erreur de m’interdire de parole en Tunisie- je veillais scrupuleusement à ce que la vie privée des gens ne soit jamais évoquée et que les intérêts supérieurs de la Tunisie ne soient jamais compromis. Tu voulais transgresser ces frontières déontologiques, idéologiques, politiques et patriotiques que j’ai posées. Comme la tentation était plus forte que toi, tu as été chercher soutien moral et financier auprès de Habib Mokni, Rached Ghannouchi et de leurs nouveaux alliés : les gauchistes et archéo-perspectivistes fraîchement débarqués à Paris pour provoquer la révolution prolétarienne à Gâfour. C’est à ce moment là que j’ai quitté L’Audace, l’abandonnant à son triste destin. J’ai été fonder un autre magazine qui n’a pas eu la vie longue car je la lui ai volontairement abrégé. Les raisons pour lesquelles j’ai sabordé La voix de l’Audace sont celles-là même qui ont prolongé la vie de l’Audace : vendre mon âme à une opposition indigne et m’asseoir, une fois par semaine, à la table de deux agents des RG français. Je devais immédiatement me soustraire à ce rituel affligeant auquel tu les avais si longtemps accoutumé. Je ne leur reproche pas de travailler pour leur pays ; je reproche à leurs informateurs de travailler contre le leur.

 

Troisième transition, la mort de L’Audace. Diriger un journal d’opinion nécessite du charisme, beaucoup de rectitude morale et un attachement à la Patrie que rien ne doit ébranler. Ce n’est pas en faisant la tournée de certaines officines connues ou occultes que l’on fait un journal digne de ce nom. Le plus grave c’est que tu ne t’es même pas rendu compte que tu ne faisais plus du journalisme mais de la sténographie. Moi, je n’ai jamais été dans le journalisme dit d’information, encore moins dans celui du renseignement. Je ne sais pas d’où ton ami Nicolas Beau tenait cette désinformation suivant laquelle L’Audace vient de disparaître de la circulation parce que Tunis a fait pression sur Paris. Autrement dit, que L’Audace est devenu une affaire d’Etat. Il faut être débile pour le croire. A moins que Nicolas Beau, qui puise ses informations à la bonne source, n’ait pas tout dit ce jour-là ! En effet, une seule thèse plausible validerait son hypothèse saugrenue : après le changement politique en France, la Tunisie ne peut plus tolérer que certains agents d’un pays ami continuent à se complaire dans le rôle de rédacteur en chef d’un torchon ennemi !!!

 

Dans la disparition de ce torchon, notez bien qu’il y a deux thèses antinomiques et néanmoins complémentaires : celle de Nicolas Beau sur le plateau de France 24, thèse déjà affirmée par le même journaliste sous le pseudonyme de Gari John, dans Bakchich No 53 du 2 novembre 2007, et la thèse de Slim Bagga, dans son piètre requiem qui devait apitoyer les âmes sensibles, « Ce n’est qu’un au revoir ! », publié dans L’Audace No 153. Le premier dit et écrit que « L’été dernier, (la Tunisie) a menacé les français de cesser toute collaboration anti-terroriste si L’Audace paraissait encore… », et soutient mordicus que la France a dû se plier aux exigences de Tunis. Dans un style digne de Jérémie, le second écrit que « Des raisons personnelles et, pour tout dire, relatives à ma santé et des raisons financières m’ont acculé à jeter l’ancre ». Chercher l’erreur ? Laquelle des deux versions faut-il retenir ? Si Slim Bagga a dit la vérité à ses lecteurs, c’est Nicolas Beau qui a menti aux siens. Si au contraire, Sieur Beau a dit la vérité, c’est l’intrépide Bagga qui a induit en erreur la vingtaine de crédules qui croient encore à ses fables. Dans ce cas, une seule raison expliquerait son omission : ses manipulateurs et protecteurs lui ont ordonné de « fermer sa grande gueule »…par raison d’Etat ! Simple mais ô combien instructif détail : « Dans les célèbres carnets du général Rondot saisis par la justice française, on y trouve la trace d’une démarche du ministre tunisien de l’Intérieur exigeant, sans succès, qu’on empêche Slim Bagga de faire son travail », écrit Garibeau Nicolas John dans son Bakchich. Quand est-ce que ce journaliste aux multiples noms…et facettes a-t-il accédé aux carnets du général Rondot ? Après leurs saisis par la justice française ou du temps où ce général était en exercice ? La réponse à cette question en dit long et sur le secret de l’instruction en France (par conséquent l’indépendance de la justice) et sur la perspicacité  des RG ! Supposons un instant que la version de Nicolas Beau soit authentique. Dans ce cas de figure, il faut reconnaître la légitimité et la cohérence de la démarche tunisienne. En termes plus clairs, vous ne pouvez pas, vous, services français, nous demander de collaborer dans la lutte anti-terroriste  tout en continuant à irriguer un torchon qui –pour ne citer que cet exemple- avait inlassablement défendu Tarek Maroufi sous le prétexte fallacieux que c’est un « militant des droits de l’homme » pourchassé par la police de Ben Ali. Plus d’une fois (L’Audace No 71, 73, 74..), Slim Bagga avait pris fait et cause pour ce membre important de la secte de Ben Laden, qui est aujourd’hui emprisonné en Belgique pour avoir pensé et organisé l’assassinat du glorieux commandant Massoud le 9 septembre 2001et qui s’apprêtait à commettre d’autres attentats, notamment contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris (Libération du 3 octobre 2001), contre le Parlement de Strasbourg et contre le marché de Noël dans la même ville (Le Figaro du 17 janvier 2002).

 

La fin de L’Audace aurait dû être concomitante de mon départ puisque j’ai été suivi par quasiment l’ensemble de l’équipe rédactionnelle. Elle n’était pas morte pour les raisons évoquées plus haut, mais elle était déjà condamnée au coma. Sous perfusion gauchiste-intégriste, L’Audace vivait déjà artificiellement. Elle n’avait pas de message libérateur à transmettre mais uniquement des mensonges, des chantages et des calomnies à proférer. Il n’y a pas un seul homme public en Tunisie, pas un seul haut fonctionnaire, pas un seul diplomate, pas un seul acteur économique, pas un seul intellectuel, pas un seul journaliste, pas un seul patron de presse, pas un seul syndicaliste qui n’a pas été calomnié par ta plume imbibée d’alcool et motivée par le mensonge, l’envie et la prévarication. Ni les hommes, ni les femmes, ni les vieux, ni les enfants, ni les vivants, ni les morts n’ont échappé à la haine qui t’obsède et te possède. Pour toutes les basses besognes commises pour le compte de tes payeurs et ordonnateurs en Tunisie comme en France, tu étais le bien servile exécutant. C’est pour cette raison que tu as été lâché et que tout l’argent du monde n’aurait pu suffire à sauver ton torchon. La naissance de télévisions privées, l’émergence de journaux Online d’opposition, mais sérieux et objectifs, ont donné le coup de grâce à ton torchon. Oui, tout l’argent du monde n’aurait pu sauver L’Audace du  naufrage dont tu assumes seul la responsabilité. Ni l’argent de tes bienfaiteurs tunisiens que tu as encensé pour les stigmatiser par la suite, ni celui de Robert Ménard qui pouvait t’accorder une part des donations qu’il percevait de l’USAID (United States Agency For International Development) et de l’INED (National Endowment for Democracy), deux ruisseaux dont on connaît la source, ni même les fonds du MEPI, organisme mis en place par l’empereur Bush pour soutenir les démocrates chalabisés et dont certaines boutiques droit de l’hommiennes tunisiennes profitent déjà amplement. Alors un peu de décence messieurs et mesdames propres. Les scribes des droits de l’homme, les messies de la démocratie, les Bagga, Beau, Ménard, Perrault, Ben Sédrine, Belhassen, Ben Brik…, qui passez votre temps à dénigrer le président et sa famille, je ne vous dis qu’une seule chose : lorsqu’on joue imprudemment et outrageusement à l’arme de la morale, il vaut mieux avoir la culotte propre.

 

Quatrième transition, l’argent que « m’attribue le régime pour ne pas dire la caisse noire » et tu ajoutes, comme pour entretenir le suspens, « Alors Chut ». Mais non, parlons-en donc. Si je devais choisir entre deux caisses noires, celle de mon pays ou celle des services de Renseignement ou d’Espionnage d’une puissance étrangère, je n’hésiterai pas un instant à accepter la première. Le paradoxe de cette petite histoire c’est que d’autres, certains partisans du RCD, colportent le même ragot pour me discréditer. Ma réponse ici vaut aussi bien pour toi que pour ces mauvaises langues : si j’avais un faible pour l’argent, c’est à coup millions d’euros que j’aurais fait payé à mes supposés commanditaires tous les articles que j’ai publié dans Le Monde, dans Le Figaro, dans La Tribune de Genève…à la gloire du régime comme tu dis. On connaît les tarifs que fixent certains grands journalistes ou certaines boites de communication pour publier un petit entrefilet dans ce genre de publications en vue d’améliorer l’image de tel ou tel pays (à ce sujet, je recommande vivement la lecture de, Les sorciers blancs : enquête sur les faux amis de l’Afrique, éd. Fayard, 2007). La vérité est que mes articles découlaient de mes convictions et que celles-ci exprimaient une ambition politique parfaitement légitime. Oui, j’ai défendu et je continuerai, aussi longtemps que je vivrai, à défendre ce président qui a su donner à la Tunisie la sécurité, la stabilité, le bien être social et la prospérité économique. Oui je suis au service de la Tunisie et j’aurai bien aimé, après plus de 8 ans de militantisme politique et de loyauté patriotique, la servir autrement que par mon titre d’écrivain, de philosophe ou de politologue.

 

Sans transition, tu t’es une fois de plus attaqué à ma vie privée en terminant ton tissu de mensonge par une fumisterie qui ne trompe pas ceux qui te connaissent : « C’est ainsi que j’entretiens ma fille, pauvre Mezri ! Ce qui est loin d’être ton cas… ». Parce que nous ne partageons pas les mêmes valeurs morales, ni le même sens de la famille, j’ai quelques scrupules à révéler les méandres de ta vie privée. Je me limiterai à cette indication : tu ne peux pas t’imaginer combien je suis fier de la manière dont je subviens aux besoins de ma famille…et moi, je n’ai pas abandonné l’éducation de ma fille à un autre homme !

 

C’est dur de se réveiller à 47 ans et de répéter avec Verlaine, « Qu’as-tu fait, ô toi que voilà pleurant sans cesse, Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà de ta jeunesse ? ». Regarde toi. Comment peux-tu encore te supporter en vivant dans une bulle où tu n’arrêtes pas de te mentir et de vendre tes mensonges aux autres ? « C’est lorsqu’on commence à dire la vérité que débute la guérison », dit le postulat freudien. Nous avons exactement le même âge. Lorsque je fais le bilan de mes 47 ans d’existence, je n’ai pas à me plaindre, encore moins à rougir de mon parcourt aussi bien intellectuel que politique. Même si j’ai perdu quelques unes de mes illusions politiques, je suis fier d’avoir défendu mon pays lorsqu’il a été la cible d’une armada politico-médiatique des plus impressionnantes. Je le suis encore plus pour le petit, le tout petit rôle que j’ai un jour joué pour que les prisons se vident de leur contenu humain, pour que les exilés regagnent leur Patrie, pour que la famille tunisienne soit une et indivisible, souveraine et sure d’elle pour relever les défis d’aujourd’hui, puissante et solidaire pour faire face aux périls de demain.

 

Enfin, parce que je sais que le Coran n’est pas ta lecture préférée, je te suggère de lire ce poème d’Edward Kipling. Si tu as encore un brin de conscience et que tu en saisis le sens, tu seras un homme mon fils. Ce poème divin, je l’ai beaucoup et longtemps médité. J’y ai trouvé la force de rester debout, de croire en l’avenir, à un moment où je n’avais plus un centime pour nourrir précisément ma famille et bien pire encore, à un moment où je venais de perdre mon père.

 

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir, Si tu peux être amant sans être fou d’amour ; Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre Et , te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles, Sans mentir toi-même d’un mot ; Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frères, Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître, Penser, sans n’être qu’un penseur ; Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu peux être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront ; Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

Note à  l’attention de Tunisnews :

 

Dans la même édition où vous avez publié la diatribe de Slim Bagga (No 1142), vous avez passé une « info » titrée « Mission commandée » suivant laquelle j’ai « été récupéré à l’aéroport de Paris par une voiture de l’ambassade de Tunisie…, et que j’ai été chargé de la mission de contrecarrer les intervenants à l’émission… ». Vous avez tout faux. Primo, c’est en taxi que je suis arrivé à Paris et en taxi, payé par la télévision en question, que j’ai été raccompagné chez moi. Secundo, personne ne m’a chargé de cette « mission » et je n’étais pas du tout au courant de ce projet d’émission. C’est un journaliste de France 24, programme arabe, qui m’a informé sept heures avant cette émission. A ma demande, il m’a mis en contact avec sa collègue du programme français qui m’a demandé si je voulais participer au débat de Sylvain Attal dont je salue au passage la neutralité et le professionnalisme. J’ai bien évidemment et bien volontiers accepté. Cette authentique version est facilement vérifiable auprès des deux journalistes de France 24 dont je ne peux pas citer ici les noms mais que je pourrai vous communiquer par téléphone.

Cet épisode me fait penser à un autre : le débat sur Al-Mustakilla de M. El-Hamdi, le 2 septembre 2001. A l’époque, tout le monde a cru que j’ai été envoyé à Londres en mission. Depuis, tout le monde sait que, non seulement personne ne m’a jamais confié cette mission, mais que j’ai été fortement dissuadé de ne pas y aller et que, si je m’entêtais, ce serait à mes risques et périls. C’est entre M. Al-Hamdi et moi-même qu’a été décidée ma participation à ce débat. Posez-lui la question, il vous répondra.

 

Remarque de la rédaction de TUNISNEWS

L’« info » titrée « Mission commandée » était en fait la suite de l’article envoyé par M. Slim Bagga.


 

 

Soudan: des enfants du Darfour pris en main par des maîtres islamiques

OMBADDA (AFP) – Sous la férule d’un cheikh soufi, ils sont cinq cents enfants venus du Darfour à écrire et réécrire les versets du Coran sur une planchette de bois, la « loha », calée sur les genoux.

Certains ont à peine cinq ans, d’autres sortent de l’adolescence, tous sont pris en charge, logés, nourris et éduqués à Ombadda, près de Khartoum, par une confrérie du courant Qadiriyya, la plus ancienne du Soudan. « Français? Ceux qui volaient nos enfants voulaient en faire des chrétiens? » Le maître d’école, le « fki » Abdel Rahman al-Rifaï, livre au journaliste de l’AFP ses soupçons sur l’affaire de l’association française Arche de Zoé. C’est ainsi que le président Omar al-Béchir, dont le régime est né d’un coup d’Etat militaro-islamiste, a présenté la tentative avortée, fin octobre, de transfert de 103 enfants du Tchad vers la France par ce groupe. Victimes d’une guerre civile qui a éclaté en 2003, les ethnies noires du Darfour, à l’ouest du pays, sont musulmanes tout comme leurs adversaires, les Janjawid, des miliciens arabes supplétifs du pouvoir. « Tout est ravagé là-bas, on ne peut plus y vivre et étudier », lâche Abdelwahid, qui dit avoir 13 ans, et venir de Kungara, au nord du Darfour, où l’ONU a dénombré 200.000 morts, et plus de 2 millions de déracinés. Guère enclin à laisser interroger les élèves, le cheikh al-Rifaï, un jeune religieux barbu de 31 ans, enchaîne : « Vous voyez bien que leur visage est triste, laissez-les, ils portent un lot de malheurs derrière eux ». Comment sont-ils devenus des pensionnaires de l’ordre soufi de Saïd Dima? « Nous sommes les plus réputés pour notre enseignement islamique, ils n’ont rien à payer, c’est nous qui les payons », se borne-t-il à répondre. Pour tous ces enfants, rassemblés dans la khalwa, l’école coranique, à l’ombre de la mosquée, un seul programme : lire, écrire et réciter en arabe le Coran et les enseignements du Prophète. Sous la dictée du maître, dès l’aube, ils se servent d’un stylet en roseau pour écrire à l’encre noire mêlée de gomme arabique quelques versets du Coran, parfois une sourate entière, sur leur planchette en acacia. A tour de rôle, ils vont montrer la loha calligraphiée au maître, assis lui aussi sur le sol sableux, adossé à un poteau. Sans un mot, il biffe ici un caractère, ou place ailleurs un signe de vocalisation. Le reste du jour se passe, pour ces élèves qui s’isolent ou se regroupent pour apprendre le texte corrigé, le corps en balancement, et les lèvres en murmures. Quand le texte est appris par coeur, la loha est effacée à l’eau. « Pour mémoriser toutes les sourates du Coran, il leur faudra quatre ans », dit le cheikh al-Rifaï. Et après? « Ils seront de bons musulmans! » Certains s’en tiendront là, d’autres rejoindront des écoles publiques. Ce sont les confréries soufies, les « tariqas », qui ont propagé depuis plus de mille ans l’islam dans le Nord du pays et d’Est en Ouest, avec une interprétation populaire rejetée par les courants orthodoxes ou islamistes. Au sud du pays le plus vaste d’Afrique, les tribus se sont converties au christianisme, en particulier sous la domination britannique qui s’est achevée au milieu du XXe siècle, ou sont restées fidèles à des croyances animistes. Le cheikh al-Rifaï ne se fait pas prier pour admettre que le prosélytisme musulman, virulent avec l’arrivée au pouvoir des islamistes, n’est pas fini : « trente fidèles de la confrérie ont été envoyés pour cela vers le Sud », dit-il. Présente au Soudan depuis le XVIe siècle, la Qadariyya, fondée au XIIe siècle par le bagdadi Abdel Kader al-Yilani, est jugée actuellement proche du régime, au contraire de la confrérie Khatmiyya ou du mouvement Mahdhiyya, fer de lance au XIXe siècle de la lutte contre les Britanniques.  

 

 


 

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