22 janvier 2008

Home – Accueil

TUNISNEWS
8 ème année, N°  2799 du 22.01.2008

 archives : www.tunisnews.net


C.R.L.D.H.Tunisie: Un mécontentement populaire qui grandit dans le sud de la Tunisie  Freedom House: After Earlier Growth, Decline in Freedom Seen in Middle East in 2007 C.R.L.D.H.Tunisie: Le journaliste Tunisien Taoufik BEN BRIK est interdit de séjour en Algérie Nouvel Obs: Taoufik Ben Brik: L’Algérie devient un duplicata de la Tunisie El Watan: Taoufik Ben Brik interdit de séjour en Algérie


C.R.L.D.H.Tunisie

 

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

Un mécontentement populaire qui grandit

dans le sud de la Tunisie

 

Le bassin minier de Gafsa, dans le Sud Tunisien connaît depuis deux semaines un grondement populaire dans les villes de Redaïf, de Oum Laraïs et d’El Mdhilla où des centaines de tunisiens se sont rassemblés pour exprimer leur colère à la suite de la publication de résultats du concours de recrutements professionnels au sein de la fameuse société de « Phosphate Gafsa », considérés par les habitants comme frauduleux, basés sur la tricherie et le favoritisme. Ils dénoncent par là les pratiques illégales des responsables régionaux qui se sont mobilisés pour enfreindre la règle et imposer illégalement  les listes de leurs favoris….

Ces manifestations populaires ont éclaté dans un climat social très tendu où le chômage et la pauvreté extrême frappent  de plein fouet la population active de la région, et notamment sa jeunesse. Cette situation économique et sociale dure en réalité depuis longtemps et ne fait que s’empirer d’un jour à l’autre. A cela s’ajoute une répression implacable qui frappe toute voix discordante et prive, comme dans le reste du pays, l’exercice du moindre droit et/ou liberté fondamentaux.  

Ces protestations populaires  ont pris diverses formes tels des grèves de la faim à Redaïf et des sit-in  à Oum Laraïs et El Mdhilla sous des tentes, où des Hommes et des Femmes de tout âge sont exposés au froid, au  vent et à la pluie de la saison d’hiver ; ils passent ainsi leurs nuits, déterminés à défendre leurs droits et à poursuivre leur mouvement à tout prix.  

Jusqu’à aujourd’hui, ni les pouvoirs publics ni la société de « Phosphate Gafsa » n’ont pu  débloquer la situation et trouver une solution honorable à cette crise. Les syndicats miniers et l’Union régionale de l’UGTT, soupçonnés de complicité dans les opérations frauduleuses, semblent dépassés et n’ont aucun impact sur le déroulement des évènements et les responsables régionaux, dépêchés sur place,  ont été sifflés et contraints à quitter les lieux sous escorte policière. Quant aux représentants politiques de l’opposition démocratique, bien qu’ils aient exprimé leur soutien et solidarité à ce mouvement pacifique de contestation et la légitimité de ses revendications, ils sont dans l’incapacité de jouer le moindre rôle puisqu’ils ne sont pas reconnus.  

En un mot, et en réponse à ces légitimes revendications, le pouvoir politique tunisien n’a que la force policière pour réprimer et faire taire  toute aspiration. En effet, la seule présence notable sur les lieux est le nombre impressionnant de policiers, de toutes catégories,  venus des quatre coins du pays pour contrôler la situation et le cas échéant, réprimer tout mouvement. Ce nombre s’est accrois le jour où les négociations ont échoué, en prévention du pire.  C’est la seule gestion que le pouvoir politique tunisien peut garantir aux tunisiens, en lutte pour leurs droits fondamentaux à l’emploi et à la justice sociale.  

Depuis le mercredi 16 janvier dernier, un groupe de chômeurs diplômes occupe le  siège de l’Union locale de l’UGTT à Oum Laraïs et le nombre de tentes s’est multiplié… Devant ce blocage et cette indifférence de la part des officiels d’une part, et la détermination des citoyens de la région dans leurs revendications,  les observateurs politiques et associatifs craignent le pire.  

Cette affaire illustre bien la situation des dizaines de milliers de citoyens  tunisiens, tous secteurs économiques confondus, victimes d’une politique faite de précarité, de chômage et d’exclusion sociale qui a provoqué un drame social au sein du peuple tunisien et notamment ses catégories populaires les plus défavorisées.  

Le CRLDHT s’élève contre cette  politique frauduleuse faite de tricherie et de favoritisme et ces méthodes musclées faites de violence et de répression qui ne laissent présager rien de positif pour la Tunisie.

Il  lance un appel à toutes les forces actives de la société tunisienne à se mobiliser aux côtés de ces femmes et ces hommes dans leur combat contre la marchandisation de l’être humain et pour le droit à la dignité et à la vie.

Paris, le : 22/01/2008                                                          

 


 

FOR IMMEDIATE RELEASE

Contact: Amanda Abrams 

After Earlier Growth, Decline in Freedom Seen in Middle East in 2007

 

 

Washington, D.C.
January 18, 2008

 

 

Freedom in the Middle East took a step backwards in 2007, Freedom House reported in a worldwide survey of freedom released yesterday.  
 
According to the report, Freedom in the World 2008, the period of modest gains that had marked the political landscape of the Middle East in the post-9/11 period came to an end in 2007. Backward movement was registered in three important countries of the Arab Middle East: Egypt, Lebanon, and Syria. Major declines were also noted in both the Palestinian Authority and the Israeli-Occupied Territories. Tunisia, long one of the region’s most repressive states, also experienced a further decline in political rights in 2007. Survey results reflect global events during 2007. A package of charts and graphs and an explanatory essay are available online. “The Middle East is still the most repressive region in the world,” said Arch Puddington, director of research at Freedom House. “While it seemed in prior years that the region was slowly advancing, the political chaos and repression of independent voices that occurred in 2007 has crushed the hopes of Middle Eastern citizens that they might finally catch up with the rest of the world.” Egypt, Lebanon, Syria, and the Palestinian Authority had all made progress on the Freedom House index in recent years—in the case of the Palestinian Authority and Lebanon, considerable progress. In 2007, however, negative developments were significant:  
  • Egypt showed a decline for several reasons: repression of journalists; suppression of the political opposition, including both democratic parties and those aligned with the Muslim Brotherhood; and further restrictions on the independence of the judiciary.
  • Lebanon’s decline was due to a deadlock over the selection of the president and continued violence directed at officials and journalists who have opposed Syrian domination of the country’s political life.
  • The Palestinian Authority experienced a change in status, from Partly Free to Not Free, due to the collapse of a unified government precipitated by the takeover of Gaza by Hamas, and the inability of elected representatives to govern in either Gaza or the West Bank. In the Israeli-Occupied Territories, Israeli military incursions and violent dispersals of protests led to a decline in the rating for civil liberties.
  • In Syria, freedom moved in a negative direction because of a renewed crackdown on members of the democratic opposition.
  • Tunisia, long one of the region’s most repressive states, experienced a decline in political rights due to credible reports of rampant corruption involving the family of President Zine el-Abidine Ben Ali.

“The reasons for the region’s political stagnation are many, and range from the influence of repressive neighbors to the presence of radical Islam,” said Mr. Puddington. “By far, however, the problem lies in the unwillingness of the region’s aging dictators to share power and in the absence of meaningful opposition groups that can pressure the dictators to do so.”  Declines in freedom worldwide were reported by Freedom in the World 2008. Reversals were seen in one-fifth of the world’s countries, particularly those in South Asia and the former Soviet Union, as well as the Middle East. A substantial number of politically important countries whose declines have broad regional and global implications—including Russia, Pakistan, Kenya, Nigeria, and Venezuela—were affected. Freedom House, an independent nongovernmental organization that supports the expansion of freedom around the world, has monitored political rights and civil liberties around the world since 1972.   

 


 

La liste professionnelle « Le journalisme, dignité et responsabilité » INVITATION
 
La liste professionnelle « Le journalisme, dignité et responsabilité » vous invite à assister à la conférence de presse qu’elle organise pour débattre du dernier congrès du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, et au cours de la quelle elle annoncera
la création d’un groupe de réflexion et d’action qui porte le même nom.
Et ce le vendredi 25/1/2008 à 14h au siège du SNJT sis au 14 avenue des Etats Unis-Tunis Belvédère. Prière de trouver le texte de l’invitation en attachement. Abdelhak Tarchouni – Khemayès Khayati – Mohsen Abderrahmène – Rached Cheour – Zied Elheni

 


C.R.L.D.H.Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org Le journaliste Tunisien Taoufik BEN BRIK est interdit de séjour en Algérie

Invité le lundi 21 janvier 2008 par  l’ambassade de France à Alger, dans le cadre de la rencontre littéraire pour promouvoir le livre maghrébin «  Un auteur, un livre » au Centre culturel français, le journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik a vu son déplacement annulé.   Venant  présenter son dernier ouvrage intitulé « Je ne partirai pas », paru en Algérie aux éditions Chihab en avril 2007, un ouvrage humoristique et littéraire, préfacé par le chroniqueur  d’El Watan, M. Chawki Amari,  le journaliste a dû y renoncer à la dernière minute puisque le dimanche 20 janvier 2008, M. Pierre Barrot, l’attaché culturel de l’ambassade de France en Algérie, l’a appelé et lui a signifié l’annulation de la rencontre littéraire. C’est la présidence algérienne qui a contacté l’ambassade pour empêcher sa venue. Cela, lui a-t-on dit, allait provoquer un incident diplomatique et que dans tous les cas, il serait expulsé. Les autorités algériennes prétendent que cette interdiction de séjour à Alger faite à M. Taoufik Ben Brik n’est pas récente. Le président Bouteflika  a déclaré en avril 2000 que ce dernier  est indésirable dans son pays et qu’il n’est pas le bienvenu chez le peuple algérien, en raison d’ une polémique qui a éclaté autour de Ali Lapointe, un héros national et un immense révolutionnaire algérien de la Bataille d’Alger. Rappelons que le 02 février 2005, M. Khémais Chammari, défenseur notoire des droits humains a été refoulé de l’Algérie où il devait se rendre en mission à la demande  d’organisations internationales des droits de l’Homme,  la Fédération internationale des  droits de l’Homme (FIDH) et le Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) pour enquêter sur la situation des droits de l’homme en Algérie et discuter avec les représentants du gouvernement et de la société civile sur les réformes dans le monde arabe en préparation du sommet des Etats arabes, prévu les 22 et 23 mars 2005 à Alger. M. Khémais Chammari était accompagné dans sa mission par le  président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), Maître  Mokhtar Trifi. Tous deux ont passé la nuit dans un poste  de police de l’aéroport d’Alger avant de reprendre un vol pour  Paris, Me Trifi ayant de lui-même refusé d’entrer en Algérie par signe de solidarité envers un compagnon de route de longue date et « pour  dénoncer une mesure injuste et non justifiée » par Alger.  Cette interdiction de séjour  est en réalité un geste de solidarité de la part du pouvoir Algérien à son homologue Tunisien. Une telle pratique ne cesse de se répéter à l’encontre des journalistes et des défenseurs arabes des droits humains, considérés dans divers pays arabes comme des individus peu recommandables. Dans ce point précis d’autorisation ou d’interdiction de séjour aux dissidents arabes, la concertation et la solidarité entre les différents régimes despotiques de la région est de mise.  Le CRLDHT  dénonce l’interdiction de séjour  faite à M. Taoufik Ben Brik  et considère la décision officielle des autorités algériennes comme  une  atteinte flagrante au droit de la libre circulation, reconnu dans la législation internationale et ratifié par nos deux pays.    Il appelle les autorités algériennes et plus généralement les gouvernements arabes de cesser les entraves à  la liberté et aux activités des défenseurs des droits de l’Homme, des pratiques d’un autre âge qui ne nous honorent pas.   Paris, le : 22/01/2008–


Taoufik Ben Brik: L’Algérie devient un duplicata de la Tunisie

Taoufik Ben Brik est empêché de présenter son dernier livre, « Je ne partirai pas », à Alger. Le journaliste et écrivain tunisien dénonce la solidarité qui prévaut entre les régimes arabes et affirme que « l’Algérie devient un duplicata de la Tunisie ». Entretien exclusif. Vous deviez tenir une conférence à Alger le 22 janvier. Pourquoi est-elle finalement annulée ? – La rencontre portait sur la sortie de mon nouveau livre, « Je ne partirai pas », qui vient de paraître en Algérie aux éditions Chihab. J’ai été invité par cette maison d’édition et le Centre culturel français d’Alger, qui organisait une rencontre pour  promouvoir le livre maghrébin. Dimanche, Pierre Barrot, l’attaché culturel de l’ambassade de France en Algérie, m’a appelé pour me dire que la conférence était annulée. C’est la présidence algérienne qui a contacté l’ambassade pour empêcher ma venue. J’étais pourtant prêt à partir, j’avais mes billets. Est-ce le thème du livre qui posait problème ? – Il parle de ce Tunis qui n’existe plus et qui est devenu Manhattan. C’est un ouvrage humoristique et littéraire. Je n’ai d’ailleurs pas pu le publier en France, parce que les maisons d’édition  le jugent trop littéraire. Comment expliquez-vous la décision de la présidence algérienne ? – Tout a commencé en 2000. Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu’il n’était pas question que je me rende en Algérie. La présidence algérienne affirme que ma venue dans le pays constituerait un incident diplomatique. Je suis déjà interdit de séjour au Maroc,en Egypte et au Liban. La solidarité arabe entre les régimes prévaut. En interdisant mon allocution, l’Algérie devient un duplicata  de la Tunisie. Par ailleurs, il y a eu, en plus d’une solidarité algéro-tunisienne, une solidarité franco-algérienne. En quoi gênez-vous les pays arabes ? – Je suis trop libre, je ne mâche pas mes mots. J’ai l’expression avant d’avoir la liberté. Un régime démocratique, on le critique, moi j’abhorre le gouvernement tunisien, qui est un régime despotique. Il a fait de mon pays une prison sans barreaux. Seriez-vous prêt à être moins virulent pour ne plus être rejeté ? – Je ne suis pas virulent. Je ne peux simplement pas ne pas être en colère. Comme je l’ai déjà dit dans Le Nouvel Observateur, je suis un parrain dans une prison sicilienne. Je suis incapable de quitter  ce pays, même si je dois être sans le sou. Interview de Taoufik Ben Brik par Bérénice Rocfort-Giovanni Nouvel Obs – le lundi 21 janvier 2008


Le journaliste et écrivain tunisien devait présenter son nouveau livre hier à Alger Taoufik Ben Brik interdit de séjour en Algérie  

Invité par l’ambassade de France à Alger, dans le cadre de la rencontre littéraire Un auteur, un livre, hier après-midi à 17h, au Centre culturel français, le journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik a vu son déplacement annulé. Il devait prendre l’avion depuis Tunis hier matin à 9h40 pour arriver à Alger à 10h40. Il n’est jamais parti pour pasticher son nouveau livre. Alors qu’il venait présenter son dernier ouvrage intitulé Je ne partirai pas, paru en Algérie aux éditions Chihab en avril 2007. Un « refus » ne voulant guère dire son nom, selon Taoufik Ben Brik, joint hier par téléphone. « J’ai été invité à me rendre à Alger par l’ambassade de France et le Centre culturel français. Hier (le 20 janvier 2008), l’ambassade m’a signifié l’annulation de la rencontre littéraire parce que cela allait provoquer un incident diplomatique et que si je me rendais à Alger, je serais expulsé. Je ne sais pas pourquoi on ne veut pas de moi en Algérie. Peut-être c’est à cause d’une polémique autour de Ali Lapointe (Ben Brik l’aurait qualifié de proxénète), un héros national, un combattant et un immense révolutionnaire algérien de la Bataille d’Alger. C’est à l’époque où j’avais entamé une grève de la faim en France, en 2000. Et où j’avais dit que je cesserai cette grève à La Casbah, à Alger, où a combattu Ali Lapointe. Vous savez, pour vous exprimer ma fascination pour Ali Lapointe, j’ai appelé mon fils Ali qui a dix ans. Je suis interdit de séjour au Maroc, en Egypte, au Liban… A propos de cette rencontre, à l’ambassade de France, on m’a dit que je devais parler uniquement de littérature et pas de politique. Qu’il fallait que je me taise. Et qu’une association de moudjahidate algériennes allait protester contre ma venue en Algérie. Je leur ai répondu que je ne pouvais pas me retenir. J’aime toujours Alger. Au fait, cette interdiction de séjour, c’est Benali (Zine Abidine, le président tunisien). Il avait même envoyé Masmoudi à Alger pour voir le président Bouteflika… ». A rappeler que lors d’une visite au Canada en avril 2000, le président Bouteflika avait déclaré au cours d’une rencontre avec les membres du Club national de la presse – à propos de l’interdiction de séjour du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik – : « Je suis un patriote, un nationaliste et un chauvin… Il y a des lignes rouges que je ne dépasserai pas… Voilà un frère qui nous vient de Tunisie, nous avons suivi son odyssée avec beaucoup de sympathie. Et voilà, il arrive à Paris et il traite Ali Lapointe, héros national, de proxénète… Alors, il est indésirable dans mon pays et il n’est pas le bienvenu chez le peuple algérien. On n’insulte pas les symboles nationaux de l’Algérie. L’Algérie n’est pas un dépotoir ». Le dernier ouvrage de Taoufik Ben Brik, Je ne partirai pas, paru en Algérie aux éditions Chihab, préfacé par notre collègue d’El Watan, le chroniqueur Chawki Amari, est une sorte de guide, un viatique et une ode à sa ville, Tunis, mêlant nostalgie, impertinence, critique et un certain regard pittoresque sur sa cité insulaire. K. S. (Source: le journal « El Watan » (Quotidien – Algerie) le 22 janvier 2008)

 


 

Home – Accueil الرئيسية

 

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.