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   TUNISNEWS   
               7 ème année, N° 2342 du 20.10.2006 
   
  
  
  
Collectif du 18 octobre pour les droits                   et les libertés::Communique                   AISPP: Communiqué                   Vérité-Action: Les femmes voilées font l’objet de                   discrimination et d’exclusion                   AFP: L’opposant Moncef Marzouki convoqué                   devant la justice à Tunis                   Bakchich: Et pendant le Ramadan, la régente Leila complote                    Le Figaro: La Tunisie en guerre contre                   le voile islamique                    Kalima: La pièce Corps–otages (Khamsoun) de Jalila                   Baccar, et Fadhel Jaibi censurée en Tunisie                   Sami Ben Gharbia: Blogging Tunisia: ban,                   censorship and more censorship…                   Le Temps :Textile, habillement et cuirs:Baisse de 1,65% des                   exportations. Mais ce n’est pas méchant                   AFP: Des bagagistes musulmans de Roissy                   saisissent la justice                    AFP:Un centre préfigurant un Institut des cultures musulmanes                   inauguré à Paris 
 
    
 
  
 
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 COLLECTIF DU 18 OCTOBRE POUR LES DROITS ET LES     LIBERTÉS
  COMMUNIQUÉ
       
      A l’appel du Parti Démocratique Progressiste (PDP) et du Forum       Démocratique pour le Travail et les libertés (FDTL), le «  Collectif du 18       octobre pour les droits et les libertés » a commémoré, le  mercredi 18        octobre 2006, le premier anniversaire de la grève de la faim engagée  le        18 octobre 2005 par huit (8) dirigeants et animateurs politiques et       associatifs tunisiens.               Cette grève de la faim, qui avait duré un mois, avait eu en impact       national considérable  amplifié par la tenue à la mi-novembre du Sommet       Mondial de la Société de l’Information ( SMSI).               Le 4 décembre 2005, le « Collectif du 18 octobre pour les droits et les       libertés » a vu le jour et il s’est fixé pour but de poursuivre l’action       amorcée par les grévistes de la faim avec pour objectif -sous des formes       d’ interventions rénovées et audacieuses  et dans un cadre unitaire       intégrant sans exclusive toutes les sensibilités politiques intéressées y       compris des militants du Parti islamiste En-Nahdha – la  lutte pour la       liberté d’association, la liberté d’information, la libération des détenus       politiques et l’amnistie générale au profit des victimes de la répression       politique.               Parallèlement, un « Forum du 18 octobre » était mis en place pour       organiser et accueillir et organiser un débat national autour de thèmes       tels la liberté de conscience, l’égalité de « genre » ( entre femmes et       hommes), les châtiments corporels, les rapports entre l’Etat et la       religion et la question de l’identité.               L’objectif de ce débat est de jeter les bases, à partir d’un constat       d’éventuelles convergences, d’un code de conduite citoyenne  prélude à       l’élaboration, dans le cadre d’une Conférence Nationale, d’un pacte       démocratique entre les composantes de l’opposition au régime de l’Etat –RCD-.               Présidée par Khémais CHAMMARI, ancien député et dirigeant de la LTDH et       membre du Collectif, la réunion du 18 octobre 2006 a connu une affluence       record dans les locaux, ceux du P.D.P, qui se sont avérés exigus et qui       ont, comme à l’accoutumée, été cernés par un important déploiement de la       police politique.               Maître Ahmed Néjib Chabbi, Secrétaire Général du PDP, a souhaité la       bienvenue aux participants et a annoncé à l’assistance que Ali Larridh,       membre du collectif et ancien dirigeant islamiste détenu durant plus de 14       ans, avait été empêché par deux voitures de police et plusieurs agents de       se rendre à la réunion. Maitre Chebbi a replacé l’initiative du 18 octobre       dans le contexte politique de l’étouffement des libertés individuelles et       publiques en Tunisie, réaffirmant la vocation unitaire du collectif du 18       octobre.               Le président de séance a ensuite remercié pour leur présence un certain       membre de personnalités parmi lesquelles Mme Khédija Chérif  et Sayda       Garach respectivement présidente et Secretaire Générale de l’ATFD, Maitre       Mokhtar Trifi, président de la LTDH, l’ex ambassadeur Ahmed Ounaies,        le Dr Hamida Dridi au nom du Collectif des médecins des grévistes       coordonné par le Dr Khelil Zaouïa  le S.G adjoint de la LTDH, Mme Souhayr        Belhassen vice Présidente de la LTDH, de la FIDH et la Plateforme Euromed       des ONG et candidate à la présidence de la FIDH, Habib Marsit, président       de la section Tunisienne de Amnesty International, Larbi Chouikha,       universitaire et membre de l’ex comité national de soutien à la grève de       la faim.               Un hommage de sympathie a été rendu au Président d’Honneur de la LTDH,       universitaire et ancien ministre Mohamed Charfi en soins à Paris.               Ont ensuite pris successivement la parole :               – Maitre Ayachi Hammami sur le bilan d’activités du collectif du 18       octobre .       – Hamma Hammami qui a donné lecture de la déclaration du collectif à       l’occasion de ce premier anniversaire.       – Khémais Chammari sur le programme du collectif pur les neuf prochains       mois.       – Maître Mohamed Nouri, membre du collectif et président de l’Association       Internationale de soutien aux prisonniers politiques, sur les épreuves des       détenus politiques et de leurs familles.       – Maître Abderraouf Ayadi, sur les jeunes- au nombre de plus de 300-       inculpés au cours des 15 derniers mois, dans le cadre de la loi scélérate       dite de lutte contre le terrorisme.       – Maitre Radhia Nasraoui, membre du collectif et présidente de       l’Association Tunisienne de lutte contre la torture, sur  « la torture et       l’impunité. »               La question de la campagne systématique et coercitive lancée depuis le       début du mois de Ramadan contre les femmes portant le « hijab » a été       évoquée dans  plusieurs de ces interventions et au cours de débats.               La parole a, en effet, ensuite été donnée à deux mères et au père de trois       détenus politiques qui ont apporté leurs témoignages sur les épreuves de       leurs  enfants et celles des familles des détenus dispersés de façon       délibérée aux quatre coins de pays dans des prisons éloignées de leurs       domiciles.               Plusieurs intervenants, dont 2 responsables étudiants, ont ensuite pris la       parole suivis de l’intervention finale du Dr Mustapha Ben Jaafar, S.G du       FDTL qui a mis l’accent sur la spécificité de la démarche du collectif du       18 octobre, unitaire sans exclusive mais jaloux de la diversité de ses       composants engagées dans une action commune sur la base de la plateforme       minimale qui est celle des grévistes du 18 octobre 2005, cette action       unitaire, novatrice et déterminée «  devant nous préparer à affronter dans       les meilleures conditions possibles, le moment de la mise à l’épreuve ».               C’est aux alentours de minuit que Khemais CHAMMARI a levé la séance après       avoir réaffirmé le soutien du « collectif » et des participants à :               – Ali Laaridh convoqué par les services de police pour le jeudi 19 octobre       à12h.       Maître Mohamed Abbou et sa famille. M°Abbou ,condamné arbitrairement à       trois ans de prison pour délit d’opinion ,  est  relégué à la prison du       Kef depuis deux ans, plusieurs intervenants ayant mis l’accent sur les       mauvaises conditions de sa détention qui  procède  de la vendetta       politique et sur les tracasseries et les provocations auxquelles sa femme       et sa famille sont confrontées.               Maître Mohamed Abbou et sa famille. M° Abbou ,condamné arbitrairement à       trois ans de prison pour délit d’opinion ,  est  relégué à la prison du       Kef depuis deux ans, plusieurs intervenants ayant mis l’accent sur les       mauvaises conditions de sa détention qui  procède  de la vendetta       politique et sur les tracasseries et les provocations auxquelles sa femme       et sa famille sont confrontées.               – Abdelhamid Sghaïr, étudiant en 3ème cycle de mathématiques agressé       violemment par des vigiles de la faculté des sciences  et condamné ,  « en       flagrant délit » pour…… voies de fait contre des fonctionnaires à 100       dinars d’amende. Il est en grève de la faim depuis 4 jours pour protester       contre cette agression  et pour réclamer son droit au passeport.                -Le Dr Moncef Marzouki, ancien président de la LTDH et président du parti       du Congrès Pour la République qui a annoncé son retour en Tunisie, au       terme d’une absence, de plus de trois ans, pour le samedi 21/10/2006 .       Aussi est-ce avec une inquiétude et une indignation légitimes que le       collectif a appris le déclenchement Mardi 17 octobre 2006 d’une procédure       judiciaire contre le Dr Moncef Marzouki pour incitation à la violence à la       suite de l’émission à la quelle il a participé… à Doha sur la chaîne       Qatarie  « Al Jazira » le samedi 14 octobre 2006, consacrée à la Tunisie.                       TUNIS, LE 19 OCTOBRE 2006         p. LE COLLECTIF DU 18 OCTOBRE LA COMMISSION INFORMATION ET COMMUNICATION
 
 
 
 
 Association Internationale de Soutien aux       Prisonniers Politiques        33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis       Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984                     Le 20 octobre 2006              Communiqué
             Le Tribunal cantonal de Tunis a prononcé, lors de la séance du 19/10/2006,       un jugement dans l’affaire n°42304, condamnant à 15 jours d’emprisonnement      Hossine Ben Amor et Hafnaoui Ben Othman       pour troubles sur la voie publique. Ils avaient eu l’idée d’attirer       l’attention des passants en s’attachant à un poteau électrique pour faire       connaître leur problème et protester contre leur échec à l’épreuve orale       du CAPES suite à leur succès à l’épreuve écrite.
             L’AISPP a appris que l’ex prisonnier politique et dirigeant du mouvement       Nahdha, monsieur Ali Larayedh       s’est vu interdire le 18/10/2006 de participer à la commémoration de la       fondation du mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés et       qu’il avait été convoqué le lendemain, le 19 octobre, et invité à se       présenter à midi au poste de police judiciaire du Bardo où il a été retenu       pendant cinq heures durant lesquelles il a été menacé d’être à nouveau       arrêté s’il contactait personnalités et partis politiques ou s’il       continuait son activité au sein du comité du 18 octobre pour les droits et       les libertés.
             Le Tribunal de Première Instance de Kairaouan a confirmé le 19/10/2006 le       jugement prononcé contre monsieur Tahar       Harrathi par le tribunal cantonal le condamnant à deux       mois d’emprisonnement pour infraction au contrôle administratif. Monsieur       Tahar Harrathi est un ex prisonnier politique qui a passé quinze ans dans       différentes prisons tunisiennes et qui effectue actuellement une peine       complémentaire de cinq ans de contrôle.
 Monsieur Abdelhamid Sghaïer       continue sa grève de la faim pour le huitième jour d’affilée. Il proteste       contre sa privation de passeport et pour avoir été déféré au tribunal       après avoir été très violemment agressé par la police universitaire et       avoir été condamné à une amende de 100 dinars pour agression d’un agent de       la Sûreté. Son état s’est dégradé et il n’a pas d’assistance sur le lieu       qu’il loue avec des étudiants au 25 rue Sidi Sofiane à Tunis (3ème étage).       Un comité s’est constitué, présidé par monsieur Khemaïs Chammari, pour       l’assister dans sa grève, qui lui a lancé un appel à suspendre son       mouvement et s’est engagé à le défendre.
 Madame Jamila Ayed, mère de monsieur Maher       Beziouch, déféré devant la quatrième chambre criminelle du       Tribunal de Première Instance de Tunis, pour y être jugé en vertu de la       loi antiterroriste, nous a informés que sa famille était actuellement en       butte à des brimades de la police politique. Cette dernière a frappé       violemment à la porte de leur domicile de la rue Tadhamoun à l’Ariana le       19/10/2006 vers 5 heures du matin, et causé la frayeur de tous les membres       de la famille. Ils l’ont informée, à travers la porte, qu’ils voulaient       des déclarations sur son fils détenu, puis ils sont revenus une heure plus       tard pour discuter du même sujet.
             Madame Jamila Ayed s’était rendue la veille au soir à Tunis avec des       membres des familles de prisonniers politiques pour participer à la       première commémoration de la fondation du mouvement du 18 octobre pour les       droits et les libertés. Elle avait pris la parole pour évoquer les       tortures subies par son fils dans l’affaire susmentionnée et avait exhorté       partis, organisations et comités à intervenir pour lever l’injustice qui       s’est abattue sur la jeunesse de Tunisie.              Le président de l’Association       Maître Mohammed Nouri               (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la       version originale, LT)
 Vérité-Action        Suisse              Tunisie :              
      Vérité-Action: Les femmes       voilées font l’objet de discrimination et d’exclusion
 
                    Vérité-Action observe avec beaucoup d’inquiétude la dégradation de la       situation des droits de l’homme en Tunisie. Depuis quelques semaines, les       autorités mènent une campagne acharnée contre des femmes et des jeunes       filles qui n’ont fait qu’exercer leur libre droit au choix de leurs tenues.                    Depuis le 15 septembre, date de la rentrée scolaire en Tunisie, les       lycéennes et les étudiantes font l’objet de persécutions et de       harcèlements cruels. L’application de la circulaire 108, adopté en 1981       sous le régime de Bourguiba, et qui interdit le port du voile dans les       établissements publics, prend actuellement l’allure d’une large campagne       répressive, menée par les plus hauts responsables et plus particulièrement       ceux du parti au pouvoir.              La sphère privée de milliers de femmes et de jeunes filles est       systématiquement et brutalement violée au nom de la « loi », alors que la       circulaire 108  a été toujours dénoncé pour son inconstitutionnalité. En       effet, la liberté des pratiques religieuses est garantie par la       déclaration universelle des droits de l’homme, les innombrables       conventions et autres résolutions internationales ratifiés par la Tunisie       ainsi que par la constitution tunisienne.               La campagne actuelle inquiète également par son ampleur vue que la       violation du droit à l’habillement ne se limite pas à de simples mesures       ou des interdictions d’entrées aux établissements scolaires et       universitaires mais la dépasse pour devenir une atteinte à l’intégrité       physique et morale de ces jeunes filles.  Plusieurs cas d’agressions,       d’arrachement du foulard, de menaces et de convocations aux conseils de       disciplines ont été enregistrés dans plusieurs universités et lycées.               Les doyens procèdent, parfois, en personne à la poursuite des jeunes       filles et à leur dévoilement. Cet acharnement qui rappelle les précédentes       campagnes des années 90 condamne des centaines de femmes tunisiennes à       l’ignorance et menace leur liberté vestimentaire ainsi que leur droit à       l’éducation.              Interpellée par les victimes de cette nouvelle campagne de terreur,       Vérité-Action a pu recenser les diverses mesures et pratiques abusives en       usage pour obliger les femmes à enlever leur voile, à savoir :              1-    L’usage de la violence pour interdire l’accès des étudiantes voilées       aux campus universitaires et aux divers établissements scolaires. Les       doyens sont souvent complices et appliquent le texte de la dite circulaire       108 abusivement en agressant les élèves et en les menaçant. Dans un       collège au Kef (région ouest de la capitale), le doyen a déchiré la jupe       d’une élève pour la rendre plus courte et qu’elle ne s’apparente pas à une       jupe longue.               2-    Le refus total de toute négociation ou possibilité de dialogue pour       trouver des solutions mesurées afin d’éviter les confrontations entre les       élèves et les responsables éducatifs. Ainsi, le bandana est, également,       interdit et les filles qui le portent font l’objet de mauvais traitements              3-    Dans la rue, les femmes et les filles sont poursuivies et conduites       aux postes de police où elles sont interrogées, tabassées et forcées à       signer des procès verbaux dans lesquels elles s’engagent à ne plus mettre       le voile.              4-    Des femmes et des filles rapportent que des agents en civil les       poursuivent jusqu’à leurs domiciles pour connaître leurs adresses. Le       lendemain, elles reçoivent des convocations aux postes de police de leurs       régions pour subir des interrogatoires et signer des engagements à ne plus       porter le voile              5-    Des époux de femmes voilées ont reçu des menaces les appelant à       obliger leurs épouses d’ôter leurs voiles              6-    Des citoyens rapportent que des pressions sont exercées sur       certaines entreprises pour délivrer aux autorités policières la liste de       leurs employées voilées qui refusent de l’enlever voire de les licencier              7-    Les étudiants qui prennent la défense de leurs collègues font       l’objet d’arrestations et d’agressions. Le cas de M. Abdelhamid Ben       Mohammed Ben Tahar SGHAÏER illustre ce fait. Le 11 octobre, cet étudiant       en troisième cycle en mathématique a été agressé par la police « pour       avoir pris la défense d’une trentaine d’étudiantes portant le voile       auxquelles l’entrée de la fac de sciences de Tunis avait été refusée »,       rapporte un communiqué de l’Association internationale de soutien aux       prisonniers politiques. M. SGHAÏER a été traduit devant le juge       d’instruction pour agression d’un agent de la sûreté sans l’assistance       d’un avocat               8-    Les médias officiels, totalement sous l’emprise du parti au pouvoir       depuis 1956, mènent une campagne sans précédent pour justifier ces       violations visant un mode vestimentaire choisi par des milliers de femmes,       les accusant de sectarisme et d’intégrisme              9-    Les déclarations officielles des représentants du pouvoir en place       encouragent cette campagne et insistent à instrumentaliser ce dossier pour       des fins politiques.               Les autorités tunisiennes se vantent, en contre partie, d’appeler les       femmes tunisiennes à s’habiller selon « les traditions du pays ». Or, le       12 octobre, Maître Abdewaheb Maatar a dû porter plainte auprès du tribunal       administratif contre le ministre de l’éducation et de la formation en       raison d’un abus de pouvoir pratiqué par un directeur de lycée à Sfax. Ce       dernier a empêché une jeune élève d’accéder à l’établissement scolaire       portant un foulard tunisien, qui est un habit traditionnel. Et malgré       qu’un huissier ait pu constater les faits et témoigner que la jeune élève       était en règle vis-à-vis de la loi, le directeur du lycée lui a refusé       l’accès aux cours.               Vérité-action,              –       Dénonce cette ingérence injustifiée dans la sphère privée de       milliers de femmes et de jeunes filles              –       Condamne ces pratiques discriminatoires à l’encontre de citoyennes       qui n’ont fait qu’exercer leur liberté d’habillement              –       Alerte l’opinion publique internationale de la recrudescence des       actes de violence et de menaces contre les femmes voilées. L’application       de la circulaire 108 qui interdit le port du voile dans les établissements       publics se fait d’une manière musclée              –       Appelle les autorités tunisiennes à respecter leurs engagements et       les conventions internationales auxquelles elles ont adhérés              –       S’inquiète du silence des Organisations et des instances       internationales de défense des droits de l’homme et sollicite leur       intervention auprès des autorités tunisiennes pour que cessent les       agressions et les atteintes aux libertés individuelles de ces femmes              –       Confirme que les mesures mises en place dans les établissements       scolaires, universitaires, publics et dans les lieux de travail, à       l’encontre des personnes voilées constituent des violations claires de la       convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination et du       droit à l’éducation.              Fribourg, le 19 octobre 2006               Pour Vérité-Action              Safwa Aïssa, Présidente
L’opposant Moncef Marzouki         convoqué devant la justice à Tunis
         
 AFP, le 20 octobre 2006 à 17h15           TUNIS, 19 oct 2006 (AFP) – Le chef d’une         formation politique tunisienne d’opposition, Moncef Marzouki, établi en         France depuis cinq ans, a indiqué jeudi qu’il était convoqué par un juge         d’instruction à Tunis pour « incitation à la violence ».         Chef du Congrès pour la République, M. Marzouki, qui doit regagner Tunis         samedi, a déclaré dans un communiqué diffusé sur son site internet,         avoir reçu mardi à son domicile de Sousse (centre) une convocation à         comparaître dès son retour annoncé il y une semaine sur la chaîne de         télévision qatariote Al-Jazeera.         « Il est clair que cette convocation vise à me punir pour mes prises de         position et surtout à m’intimider afin de ne pas rentrer au pays »,         a-t-il indiqué, précisant avoir « décidé de revenir le 21 octobre, comme         décidé (et) d’assumer tous les risques ». M. Marzouki a déclaré que cette         convocation a été émise après une interview à Al-Jazeera dans laquelle         il avait indiqué avoir « soutenu que la seule riposte d’une population         lassée de la répression et de la corruption est d’entrer dans une         résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques pour imposer         ses         droits et libertés ». M. Marzouki, 61 ans, s’était exilé en France en         2001 pour y enseigner la médecine après avoir perdu son poste à la         faculté de         Sousse. Il n’avait pas pu auparavant quitter la Tunisie en raison de         poursuites judicaires, notamment pour « appartenance à une         association illégale » et « diffusion de fausses nouvelles ».         Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, jusqu’en         1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non         reconnu), M. Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001.    
 
Et pendant         le Ramadan, la régente Leila complote
 
  
         
  
           
          mercredi 18 octobre 2006 par Julien Naël 
           
 Les métastases et Leïla, sa femme,           rongent doucement l’ami Ben Ali.           À peine les dernières pâtisseries de la fête de l’Aïd avalées, le           président Ben Ali, « Bac moins trois », réserve à ses sujets une           grande surprise : la nomination d’un nouveau Premier ministre. Ce           replâtrage gouvernemental ne changera rien à la situation : le pays           s’enfonce dans la crise, les classes moyennes s’endettent, l’essence           augmente, la valeur du dinar chute ( 7 (1,7  NDLR) dinars contre un           euro alors que le taux était à un pour un il y a encore deux ans).           Seul l’emploi dans la police se porte bien : sept cent flics sont           utilisés à la caserne Salambo près de Tunis pour surveiller et           interdire Internet (dont naturellement le site de Bakchich). Autrement           dit, ce « modèle tunisien » vanté par Jacques Chirac est un des           derniers pays du monde à entraver la libre circulation via le net.
                     Le candidat pour le « Premier Ministère » le plus crédible est           l’actuel ministre du Commerce et de l’Artisanat, Mondher Znaidi. L’été,           on le surprend le dimanche en train de gueuletonner, l’air réjoui, à           l’hôtel « The Residence » à Gammarth. Là où le président de la Cour           des Comptes française et grand ami du régime, Philippe Seguin, se voit           offrir quelques séances de thalassothérapie par ses amis tunisiens. Le           monde est petit. Dans une autre vie, Znaidi était le directeur de           cabinet du ministre des Finances Mzali, qui ne passe pas pour un grand           ami de Ben Ali. Mais le futur Premier ministre a l’échine souple.           Tellement que lors d’un récent conseil des ministres, il a montré tout           son art du louvoiement. Les industriels sont découragés actuellement           par la contrefaçon qui arrive de Chine, avec la bénédiction du clan           Trabelsi, celui de la présidente, Leïla Ben Ali. «  Alors, monsieur le           ministre du Commerce, j’entends dire que des containers de contrebande           arrivent de Chine », l’interroge un Ben Ali apparemment pas au courant           des frasques de la famille de sa chère Leïla. « C’est à dire, monsieur           le président, lui répond Znaidi, je ne suis pas au courant, les           douanes dépendent du ministère des Finances ». Au pays d’UBU-Ben Ali,           mieux vaut savoir botter en touche.
 Un pouvoir métastasé menacé d’ un coup           d’état médical           La bande des Trabelsi est fort inquiète de l’avenir. Le cancer de la           prostate du Président s’aggrave. Des métastases ont attaqué le système           osseux Et Ben Ali ne se fait plus soigner en Allemagne mais à Malte, à           l’hôpital flottant que possède là bas la VI ème flotte américaine. Or           notre admirable « Bac moins trois » ne verrait pas d’un bon œil la           famille de Leïla prendre toutes les commandes. Ceux là sont tellement           fous qu’ils pourraient bien s’en prendre à lui. Il a donc projeté de           nommer un vice-président en la personne de Kamel Morjan, actuel           ministre de la Défense et ancien ambassadeur de la Tunisie auprès des           Nations Unies. Du coup, Leïla et les siens ont fait courir le bruit           que Morjan avait l’intention de prendre le pouvoir. Ben Ali a           diligenté une enquête qui innocentait son ministre. Saine ambiance !           Reste que Leïla joue son Hillary et cherche à occuper le terrain. Lors           de la journée de la femme, sa photo traînait dans toute la presse           libre, forcément libre, de Tunisie. On l’a découverte à la une du           magazine Arabies, avec Ben Ali en médaillon, affublé d’une cravate           beige et noire, les couleurs de la marque Burberry. Avant le chef de           l’Etat portait des cravates et des pochettes assorties du plus mauvais           goût. Leïla veille au grain, elle pense que cette marque est du           dernier chic. Le petit Zine, héritier du trône, ne porte plus que ces           couleurs. On sent que la Tunisie est gouvernée. Leïla se prend pour           Marie de Médicis, mais on ne voit toujours pas dans son entourage de           semi délinquants et de petites frappes qui pourra jouer le rôle du Duc           de Richelieu. Devra-t-on, un jour, proclamer : « Par pitié,           rendez-nous Ben Ali » ?
           
 (Source : Bakchich  du 13 octobre 2006)
 
  
 
  
 
 BREVES TUNISIENNES
              DEUX CAS DE VIOL – OU PLUS EXACTEMENT DE       TENTATIVES DE VIOL – ONT ETES PERPETREES CONTRE DEUX FEMMES VOILEES.        
 LE PREMIER S`EST PRODUIT AU       COMMISSARIAT DE POLICE DE BENAROUS LE       LUNDI 16, CONTRE Mme IMEN FLIS,NEE ALSAADI,       EPOUSE DE Mr ZOUHAIR FLIS, AGENT DES DOUANES MARITIMES (SECTION DES       TRANSPORTS), ET EN PRESENCE DE CELUI-CI VENU RECUPERER SA FEMME. Mr. FLIS       A ETE LUI MEME TABASSE, ET MENACE D`ASSISTER AU VIOL DE SA FEMME.               LE DEUXIEME CAS PLUS GRAVE EST ARRIVE A UNE LYCEENE DE      LA DELEGATION DE HANCHA PRES DE SFAX       AU CENTRE DE LA GARDE NATIONALE,LE       MARDI 19,LORSQUE CETTE JEUNE FILLE (Mlle KHAOULA ABDELMOULA ) AGEE DE 17       ANS A RESISTE A SES AGRESSEURS.                DANS LES 2 CAS, LES AGENTS ONT REPETE AUX       VICTIMES QU`ILS ONT RECU DES (TAALIMET) POUR HUMILIER LES FEMMES VOILEES A       TITRE D`EXEMPLE ET D`ATTENTER A LEUR PUDEUR.               CETTE ATTITUDE CRIMINELLE EST JUSTIFIEE PAR DES ARTICLES PARUS SUR LE       JOURNAL « ALHADATH » LES 19 ET 20 OCTOBRE TRAITANT LES TUNISIENNES VOILEES       DE PROSTITUEES ET APPELANT FRANCHEMENT A ABUSER D`ELLES.               MONTASSER MZOUGHI
 
 
La Tunisie en       guerre contre le voile islamique
 
       
 THIERRY OBERLÉ.               Les autorités tunisiennes réactivent un décret interdisant le port du       voile alors que le phénomène s’amplifie à Tunis.                 HABIB BOURGUIBA avait à la fin des années 1950 brisé un tabou en buvant       en public un jus de fruit pendant le mois de ramadan. Le président       réformiste tunisien incitait les policiers et les militaires à l’imiter.       Une attitude aujourd’hui impensable pour un chef d’État du monde       arabo-musulman. Son successeur Zine el-Abidine Ben Ali assiste aux       cérémonies religieuses du carême mais reste ferme sur les principes. « La       Tunisie de par son attachement à la sublime religion qui se fonde sur la       modération, l’ouverture et la tolérance » doit à propos du voile «       distinguer l’inspiration sectaire importée de l’extérieur ».                La déclaration a donné le coup d’envoi d’une campagne contre le port du       hidjab. Plusieurs dirigeants de haut rang sont intervenus tour à tour pour       relayer le message présidentiel lors des causeries du ramadan. Ils ont mis       en garde la population contre le « danger » que représentent les habitudes       vestimentaires « vecteurs d’obscurantisme ». Le ministre de l’Intérieur       Rafik Belhaj Kacem a qualifié le voile de « signe distinctif d’une frange       dure et renfermée sur elle-même ». Il y voit « le symbole d’une       appartenance politique qui se cache derrière la religion et qui cherche à       faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes ». Quant au       secrétaire du tout-puissant Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD),       il a appelé à la mobilisation générale. Autoriser le port du voile serait,       selon lui, une « véritable régression ».                L’interdiction qui remonte à une quinzaine d’années a coïncidé avec la       mise hors la loi du parti islamiste Ennahda, dont des milliers de       militants furent embastillés. Proche des Frères musulmans, le mouvement       n’a pas recouvré d’existence légale, certains de ses membres n’ont été       libérés qu’au printemps dernier, et son chef Rachid Ghannouchi vit       toujours en exil en Grande-Bretagne.                « Atteintes à la vie privée »                Les autorités réactivent la « circulaire 108 » pour faire face à un       retour en force du port du voile et des vêtements dits islamiques,       particulièrement perceptible à Tunis et dans le sud du pays. Si de       nombreuses femmes continuent à déambuler tranquillement en robe légère et       la tête nue dans les ruelles de la médina de la capitale, une forte       minorité a opté pour une étoffe cachant les cheveux et le cou. Le       phénomène touche beaucoup de jeunes femmes inscrites dans les facultés. «       Cela commence à prendre une tournure inquiétante. Le religieux envahit la       vie quotidienne » se plaint une féministe.                La prohibition concerne les administrations, les écoles et les       universités mais aussi les espaces publics. Des témoins, cités par l’AFP,       évoquent des interventions de policiers notamment à Sfax « enlevant des       voiles à l’arraché en pleine rue ». Des opposants dénoncent cette «       atteinte à la vie privée » contraire, d’après eux, à la Constitution. Ils       se réfèrent à un article assurant la liberté de conscience. Des voyageurs       algériens portant le kami, la horka blanche, l’habit islamique porté dans       les pays du Golfe, et des barbes à l’afghane – une dégaine admise dans       l’Algérie de la réconciliation nationale – auraient été refoulés à la       frontière algéro-tunisienne.                Le tour de vis choque peu la majorité les Tunisiennes. Il a en revanche       le don de mettre en émoi une partie du monde arabe. L’indignation est       relayée par les grandes chaînes de télévision satellitaires et par les       forums de discussion sur Internet.                Le débat porte également comme au Maroc sur l’impact grandissant des       fatwas des prédicateurs cathodiques tel Qaradawi, alors que Tunis abrite       une école de pensée religieuse moderne dans les murs de la Zitouna, la       plus ancienne université islamique de la civilisation arabo-musulmane.               (Source : « Le Figaro » (France) du 20       octobre 2006)
  
  
 CAIR       Council on American-Islamic Relations
  Action Alerts
  Wednesday, October 18, 2006        Demand       an End to Tunisian Ban on Hijab  
   
       
      In the Name of God, the Compassionate, the Merciful              
CAIR ACTION ALERT         DEMAND AN END TO TUNISIAN BAN ON HIJAB       Contact the Tunisian Embassy and U.S. Department of State Today        (WASHINGTON D.C., 10/18/06) – CAIR is urging       all people of conscience to contact the government of Tunisia and the U.S.       Department of State to demand that the religious rights of Tunisian women       who choose to wear hijab be protected.              Media reports indicate that Tunisian police are stopping women on the       streets and asking them to take off their headscarves and to sign a pledge       that they will not wear a scarf again. A 1981 Tunisian law prohibits       Islamic attire in schools or government offices.              SEE: Tunisia Moves Against Headscarves (BBC)              In a statement, CAIR said: « Freedom of religion should be a valued aspect       of any society. People of all faiths must be granted the right to freely       practice their religion without government interference or intimidation.              « The Tunisian law banning Islamic attire in certain areas, and the       apparent expanded interpretation of that law, violates international human       rights standards set forth by the United Nations and ratified by virtually       every nation on earth.              « We call on the government of Tunisia to respect the religious rights of       its citizens by ending all measures that restrict the wearing of       religiously-mandated headscarves. We also call on the U.S. Department of       State to use whatever influence it has to convince Tunisian authorities to       abide by international norms of religious freedom.              « Tunisia cannot claim to be a free and open society while carrying out       such repressive and authoritarian actions. »              CAIR’s statement noted that Article 18 of the Universal Declaration of       Human Rights (UDHR), a transnational treaty having the weight of       international law states: « Everyone has the right to freedom of thought,       conscience and religion. . .(and) to manifest his religion or belief in       teaching, practice, worship and observance. »              In the past, CAIR has defended the right to wear Islamic attire in France       and Turkey. The council has also defended hijab and other religious rights       in American schools and workplaces.              IMMEDIATE ACTION REQUESTED: (As always, be firm, but POLITE.)              1. CONTACT the Embassy of Tunisia to express your concerns about this       denial of religious freedom.              
CONTACT:              His Excellency Ambassador Mohamed N. Hachana       Embassy of Tunisia       1515 Massachusetts Avenue, NW       Washington, DC 20005,              Tel: (202) 862-1850       Fax: (202) 862-1858       E-Mail: at.washington@verizon.net               Sample Letter: Your Excellency – I am writing to register my objection to       the Tunisian government’s decision to impose undemocratic restrictions on       religious freedom by prohibiting Muslim women from wearing       religiously-mandated attire. Please pass these concerns to the proper       authorities, along with a request that concrete steps be taken to uphold       international norms of human and religious rights.              2. CONTACT the U.S. Department of State to request that American officials       use whatever influence they have to protect religious freedom in Tunisia.              
CONTACT:              Tunisia Desk       U.S. Department of State       2201 C Street NW       Washington, DC 20520              Main Switchboard: 202-647-4000       Direct: 202-647-4676       E-Mail: http://contact-us.state.gov/               3. SEND COPIES of all correspondence to CAIR at: info@cair.com              – PLEASE ANNOUNCE, POST AND DISTRIBUTE –              —–              
CAIR       Council on American-Islamic Relations       453 New Jersey Avenue, S.E.       Washington, D.C. 20003       Tel: 202-488-8787, 202-744-7726       Fax: 202-488-0833       E-mail: info@cair.com       URL: http://www.cair.com 
  
        
  
 
 
 
 
La pièce   Corps–otages (Khamsoun) de Jalila Baccar, et Fadhel Jaibi censurée en Tunisie
 
   
 Sihem Bensedrine       Applaudis à Beyrouth, Damas, le Caire et Paris, Fadhel Jaibi et Jalila Baccar   viennent d’être confrontés à la censure dans leur propre pays. La dernière   œuvre qu’ils viennent de produire a été censurée par le ministère de la   Culture qui lui a refusé le visa de distribution dans les salles tunisiennes   après avoir fourni une liste de 100 sujets à élaguer qui sont de nature à   porter atteinte aux « bonnes mœurs », à la « politique officielle », à la «   religion » et au « bon goût » ! Pourtant cette pièce vient d’être présentée à   Paris au théâtre de l’Odéon en juin dernier et a connu un franc succès, relevé   par tous les critiques.    Ironie de l’histoire, cette nouvelle création a été la première œuvre   théâtrale à être présentée en arabe dans l’histoire de cet espace à vocation   européenne et internationale. « C’est sans doute la première fois que l’on   entend de l’arabe à l’Odéon et des youyous à l’heure des bravos » relève-t-on.   « Théâtre de l’Europe » depuis 1990, l’Odéon vient de rouvrir ses portes en   avril 2006 après les travaux de restauration entamés en 2003 ; l’accueil fait   à Corps-otages (Khamsoun) est une sorte de consécration pour la troupe de   Familia. La pièce s’attaque à un sujet délicat articulé autour du   cinquantenaire de l’indépendance que vient de fêter la Tunisie, elle tente de   réveiller les mémoires, remonter le cours du temps, ce qui ne se fait pas sans   douleurs. C’est ce regard indépendant et politiquement incorrect qui semble   avoir provoqué le courroux du ministère de la Culture. Un regard qui scrute   les multiples contradictions traversant cette société qui a fait un choix   moderniste volontariste et qui se trouve confrontée à la brusque montée de   l’islamisme.        Ecoutons Jalila Baccar, auteure du scénario et principale comédienne de la   pièce.        Jalila Baccar à Kalima : « on ne compte pas se taire! Khamsoun est un   spectacle qui a été fait pour les Tunisiens, et il doit être vu par les   Tunisiens »           Jalila Bakkar, le 5 octobre vous avez fait une grande rencontre avec la presse   et le monde du théatre à l’espace El Teatro à Tunis, vous avez annoncé que la   pièce Khamsoun a été sujette à la censure. Que s’est-il passé exactement ?       Jalila Bakkar : Khamsoun est notre nouveau spectacle ; On a commencé à le   travailler depuis octobre 2005, donc cela fait déjà une année. Nous avons   présenté un dossier au ministère de la culture depuis le mois de février,   comme font toutes les troupes en Tunisie ; on nous a demandé de soumettre le   texte, nous avons donné le texte… et depuis nous n’avons eu aucune réponse.   Nous avons été obligés de terminer ce spectacle dans des conditions   extrêmement difficiles, sans subvention, sans salle, sans rien. Heureusement   nous avions déjà un contrat avec un théâtre parisien pour la présentation de   notre nouvelle pièce. Donc nous sommes partis pour Paris, nous avons terminé   le spectacle là bas. Nous avons demandé une aide au voyage, ce qui est un   usage courant pour les productions tunisiennes ; On nous a refusé même le   certificat qui ouvre droit à une réduction sur la compagnie Tunisair. Nous   avons présenté notre spectacle à Paris, puis nous sommes rentrés en Tunisie ;   On souhaitait produire le spectacle dans des festivals d’été. Nous sommes   passé le 3 juillet devant la commission qui est une normalement une «   commission d’orientation » ; Nous avons attendu la réponse pendant un mois et   demi pratiquement, alors que la loi stipule qu’elle doit donner sa réponse   dans un délai d’une semaine. Donc nous avons attendu, envoyé une lettre au   ministre de la Culture en début août, et une semaine après, nous avons reçu la   réponse de la commission, qui nous demandait pratiquement d’enlever une scène   et des dizaines de lignes, des dizaines de pages, de mots, de noms, etc …    
    C’est une forme de massacre de votre texte qu’ils vous proposent en fait ?       JB : Exactement, c’est une mutilation du spectacle qu’on nous demande. Nous   avons écrit une lettre au ministre de la Culture, pour lui dire que ce n’était   pas possible, que ce qu’on nous demande dénature complètement le spectacle, le   tue carrément, et nous avons attendu. La lettre a été envoyée fin août, et   nous n’avons eu aucune réponse du ministre, jusqu’à aujourd’hui. Nous avons   fait intervenir plusieurs personnalités, en vain. Nous n’avons toujours pas de   réponse.        
Qu’est-ce qu’ils vous reprochent exactement ?       JB : Ils nous demandent d’enlever des citations, des mots, des pages entières,   et interdisent toute référence au Coran. Elaguer les noms de familles, des   prénoms (le prénom de Wassila devient interdit dans ce pays, c’est ridicule!)   toutes les dates, même la date d’anniversaire d’un des personnages, il ne faut   jamais situer la fiction dans un espace temps, il faut que ça reste flou.   Alors que le spectacle parle de l’histoire de la Tunisie, il y a des   personnages, c’est une chronique, et la chronique est liée à des dates bien   précises. Il faut dire que c’est un choc pour nous, d’autant que nous n’avons   jamais été censurés ; le théâtre restant un des rares poumons dans ce pays !   Pour nous, la censure c’est la censure, même si on dépasse tout cela et c’est   inacceptable.        
Quelle est la trame de la pièce ?       JB :Je vais vous racontez l’histoire en bref: le point de départ, c’est une   enseignante de physiques-chimie qui se suicide dans la cour de son lycée. Elle   porte le voile, ce n’est donc pas forcément une islamiste, il y a un grand   remue-ménage et une enquête qui s’enclenchent. Et l’une de ses amies (elles   sont trois filles qui habitent ensemble) est une ancienne trotskyste, elle est   la fille de deux militants de gauche qui ont connu les prisons de Bourguiba.   Et cette fille, pendant la deuxième Intifada est arrêtée dans une   manifestation, elle est renvoyée des universités de Tunisie, elle part donc en   France pour poursuivre ses études, et elle y fait la connaissance d’un groupe   de jeunes issus de l’immigration. Elle redécouvre l’islam en France, elle   quitte donc Tunis trotskyste, et elle y revient voilée et c’est la rupture   avec sa famille. C’est une Tunisie multiple, il y a plusieurs personnages, les   personnages sont contradictoires, ce n’est pas du tout un spectacle manichéen.   Il y a sûrement eu des échos de la représentation de Paris.        
C’est donc bien un problème de liberté d’expression ?       JB : C’est notre point de vue sur notre société ; et puis, c’est tout à fait   légitime de la part d’artistes tunisiens de donner leur avis sur le   cinquantième anniversaire de l’indépendance, sur l’histoire de leur pays.   C’est notre point de vue, c’est le point de vue d’un bon groupe d’artistes,   tout simplement!       En fait, pour vous, c’est un acte de censure qui a pris une forme plus ou   moins détournée et qui, finalement, s’est déclaré de manière très claire par   toutes ces amputations qu’on cherche à imposer à votre texte ; Vous avez dit   tout à l’heure que vous n’aviez jamais été censurés auparavant, mais cette   commission a toujours existé et a déjà exercé sa censure à d’autres œuvres   artistiques.   JB : Au début des années 80, nous avons eu un bras de fer vraiment très fort   avec le ministère de la Culture pour abolir la commission de censure ; C’est   pour cette raison qu’elle est devenue la « commission d’orientation » ;   normalement c’est une commission qui donne un point de vue sur la qualité du   spectacle et donne son aval pour l’achat des représentation et la diffusion du   spectacle. Il y avait un dialogue et chaque troupe trouvait en fin de compte   un terrain d’entente, qui dépendait du spectacle, de la troupe ; on trouvait   toujours un terrain d’entente sur ce que la troupe voulait dire, sur le   message à faire passer. Sur ce plan, nous avons déjà eu des remarques   auparavant, mais on n’a jamais été censurés au sens propre du terme!   Actuellement, dans cette pièce, il y a même une phrase qui est une «   autocitation » de la pièce Ghassalet Ennwader, et cette phrase est interdite,   c’est ridicule! Il y a des mots, des phrases qui ont été présents dans   d’autres spectacles, et ils n’avaient jamais été remis en question!        
Est-ce que, pour vous, c’est une sorte de règlement de   comptes, une façon de sanctionner négativement vos succès à l’odéon qui a   précédé la représentation en Tunisie?       JB : Aucune idée. Je n’ai aucune idée sur la motivation … En plus, ce qu est   très bizarre, c’est que, quand on est passé devant la commission, on nous a   dit que c’était un très beau spectacle, à part quelques remarques sur un   comédien qui a fait un bras d’honneur, mais à part ça, tout allait bien, le   rapport était tout à fait positif, d’après certain membres de la commission.       
Vous avez envoyé une lettre assez dure au ministre où   vous y faites valoir votre droit, est-ce qu’il y a eu une réponse à cette   lettre?        JB : Non, le ministre n’a jamais répondu à cette lettre. Nous essayons de   faire pression pour ouvrir un dialogue, sinon, nous allons utiliser tous les   moyens à notre disposition, c’est-à-dire le tribunal administratif, parce   qu’il y a trop d’anomalies, et on ne compte pas se taire!       
En clair Jalila Baccar, ça veut dire que les tunisiens   ne vont pas voir Khamsoun, du moins, dans les salles tunisiennes ?        JB : On va tout faire pour cela. Ce spectacle a été conçu pour les Tunisiens,   il n’a pas été fait pour l’étranger. l’Odéon, on n’a pas été fou de le refuser   ; mais c’est un spectacle qui a été fait pour les Tunisiens, et il doit être   vu par les Tunisiens. C’est pour cela que l’on sollicite le soutien de tous   les Tunisiens et de nos amis étrangers pour être à nos côtés. D’abord parce   qu’il n’est pas normal qu’aujourd’hui en 2006 la censure existe encore, et   puis on ne peut pas nous mettre au chômage ainsi! Je n’ai pas travaillé   pendant trente ans pour me retrouver coincée chez moi, à ne rien faire et à me   tourner les pouces.        
(Source : Kalima, N° 46- Octobre 2006) 
 
 
  
Blogging Tunisia: ban, censorship and more   censorship… 
Tunisia, Middle East & North Africa,   Weblog, Freedom of Speech, Arts & Culture, Education, Governance, Human   Rights, Law, Media, Protest, Religion, Politics 
   
     Sami Ben Gharbia       The major issue that has attracted the attention of the Tunisian bloggers in   the last two weeks was the campaign against the Islamic veil launched by the   Tunisian regime to wipe out what senior officials describe as “sectarian   dress”. This last depiction finds its roots in the decree “108″, pioneering   legal bans on the veil, issued in the early 80’s at the height of the   confrontation between the authorities and Islamists.    This time, before persecuting women of flesh and blood, and before forbidding   them to wear veils in schools and government offices, the Tunisian regime has   inaugurated the new academic year by cracking down toy shops across the   country in search for, Fulla, the dark-eyed doll. The doll with “Muslim values”   which has been introduced in November 2003 has quickly swept Middle East   markets, replacing American Barbie and becoming a best-seller all over the   region, The New York Times said.   The hunt against the hijab-clad doll was actually an introduction to the   harassment and persecution of real women with headscarf at schools,   universities, work and even on streets. This development has enflamed the   debate over the veils, not only among bloggers, but elsewhere on the Internet,   television and newspapers. Even Aljazeera TV channel has broadcasted a hot   debate between pro- and anti-veils (watch the video [AR]).       Inside the Tunisian blogsphere, the headscarf affair raised questions about   individual rights. About the logic that pushed the state to intervene to   impose a uniform way of life and a “vestimentary code” on its citizens.   Pointing out the nonsense and schizophrenia of the rules of forbiddeness,   Stupeur [Fr] has put that in an artistic way by showing all prohibited things   in Tunisia, from headscarves and beard to alcohol and marijuana. In the mean   time, Tunisian Docteur [Fr], in allusion to the statement made by President   Zine Al Abidine Ben Ali that the veil “does not fit with Tunisia’s heritage“,   calls the girls of the country to be ready for an eventual prohibition that   may touch some sort of non-Tunisian clothes and accessories like strings and   piercing.       Tarek [Fr] considers the issue as a part of a deep crisis of identity and the   quest of new one, once Europe has proved to be disappointing by turning its   back on the Tunisian people. Following almost the same reasoning and pointing   out the responsibility of the West that is loosing the heart and mind of the   young generation among Tunisians, especially after 9/11, Zizou [Fr] has also   mentioned the harmful religious propaganda broadcasted from the Middle-East.   He underlined the urgent need of a public debate that it should take place in   Tunisia around such increasingly sensitive topic.   Thémis [Fr] finds that the government, in order to win empathy, should be   consistent in fighting both extreme, not only veils, but also nudity. And that   is why she believes that the logic behind the actual campaign against   headscarves is pure politic. It is a matter of power. Islamists, due to their   increasing number and social position, may represent the threat to political   status quo in Tunisia.        Apart from this passionate and controversial subject, bloggers have also   debated plenty of other hot-topics, like unemployment among university   graduates. Like A Girl From Mars [Fr] who is upset to see how easy graduates,   after completion of their studies, are willing to accept a low remuneration   and a short term employment to the detriment of their studies. Even if she   recognizes the hard circumstances surrounding the issue of unemployment, she   advises the new graduates to stand up for their rights to earn an adequate and   higher income according to their diplomas and skills. But for Lowe [Fr],   having diplomas is no longer enough. Graduates need to improve their writing   and linguistic capabilities especially for foreign language and English in   order to find an adequate job. Deploring the lack of linguistic skill among a   large cohort of graduates who simply cannot write a sentence, Low advises them   to make use of Internet services particularly the online translation sites.      Are the online translation sites a proper solution? On this matter Xander [Fr]   draws our attention to the fact that online translation sites are being   blocked in Tunisia by the Tunisian Internet Agency (ATI):   Il parait que l’ATI censure les traducteurs en ligne pour empêcher les   tunisiens de consulter des informations néfastes pour leurs santé mentale.   It appears that ATI has blocked language translation sites preventing by this   way Tunisian citizens from getting access to information that could be harmful   to their mental health.   This information, which has surprised and shocked [Fr] many who thought it was   a sick joke, has already been reported, in 2005, by the Open Net Initiative   who identified the motives for this censorship:    “The state also blocked one-quarter of language translation sites tested (4 of   17, 24%). Like anonymizers, translation sites can permit users to reach   blocked content. A user who requests that such a site translate a filtered   page can often read the prohibited content since it is the translation site,   not the user, that accesses the blocked content.”   Talking about The “other censorship” [Fr] cases, the blogger and former judge   Mokhtar Yahyaoui – who was among the final three candidates for The BOBs   Special Award 2005 from Reporters Without Borders (RSF)- reminds us that at   the moment censorship is being extended to target TV programs. He points out   the popular “Bidoun Istithan” (without invitation) in which, the journalist   Farah Ben Amara, enlightens the hidden side of Tunisian society by meeting the   poorest people in the country and putting their misery in display. “Bidoun   Istithan” broadcasted on « Hannibal TV » – country’s only private TV- has been   interrupted after a campaign was launched against it by some journalists on   government-controlled media accusing it of voyeurism. Though cautious in her   wording, A Girl In The Moon wrote about “Tunisian double way of life” [Fr] and   the individualism that is spreading through the country and asked with sarcasm   where “Bidoun Istithan” has gone? As for karim2k, he notices that :   “Bidoun Istithan” (without invitation) have show how some of our citizen have   really bad times, where poverty dwells in bitterness and hope, the hope that   Hannibal TV offers to all the watchers of a better tomorrow.   Unfortunately, we are not done yet with the censorship’s long arm. Last week,   as khanouff [Fr] wrote, the Tunisian public will not be able to watch the   playwright Jalila Baccar’s [Fr] new work, “Corps-otages” [Fr] (Captive Bodies)   or “Khamsoun” (fifthly, because of the play’s treatment of problems   confronting Tunisia 50 years after the independence), directed by the living   legend of Tunisian theater Fadhel Jaibi [Fr]. “The play which has only   recently returned from a highly successful run at Paris’s Odéon theatre, in   June 2006 [Fr]”, the Observatory for the Freedom of Press, Publishing and   Creation in Tunisia (OLPEC) said in his last press release on October 13.       The Ministry of Culture’s Review Board has announced the censorship of the   play and demanded that all dates, names of persons and cities, as well as   Qoranic verses and references to Tunisian modern history be removed. “The   board is demanding that Jaibi bring the play in line with a list of 100 themes   subject to censorship before it grants the opening permit.” In his note,   Ancien Combattant [Fr], who attended the meeting in Solidarity with   “Corps-otages” held in El Teatro, gives us an unexhaustive list of themes   subject to censorship and a link [Ar] to the letter of protest that Fadhel   Jaibi has sent to the Minister of Culture.       Although as Fadhel Jaibi is “doing this play so [his] daughter won’t be forced   to wear hijab“, the Tunisian government has censured Jaibi’s artistic work and   chosen its own methods to deal with such issues: ban, censorship and more   censorship.        
(Source : global voices online, le 19 octobre   2006)   Lien :    http://www.globalvoicesonline.org/2006/10/19/blogging-tunisia-ban-censorship 
Textile,   habillement et cuirs   Baisse de 1,65% des exportations. Mais ce n’est pas méchant
   
      Le secteur du textile, habillement est l’un des secteurs moteurs de   l’économie tunisienne, il occupe une place stratégique dans le tissu   industriel tunisien en raison de sa contribution majeure dans l’emploi, dans   la production industrielle et dans les exportations du pays.       En raison de certaines difficultés conjoncturelles, découlant d’une   concurrence à l’échelle internationale qui est devenue aiguë après le   démantèlement des Accords Multifibres (AMF), on peut dire que le secteur du   textile et habillement tunisien a continué à connaître un fléchissement de son   rythme d’activité. Ce secteur a enregistré durant les neufs premiers mois de   l’année en cours une baisse de 1,65 % du taux des exportations, soit une   valeur de 3,381 MD comparativement à la même période de l’année précédente.       Alors qu’au mois de septembre 2006, les exportations du secteur a connu une   quasi-amélioration de 6,64 % ce qui représente en valeur 354 MD contre 323 MD   pour la même période de l’année écoulée.       Concernant les importations, le taux de couverture des importations par les   exportations des neufs premiers mois de l’année 2006 a gagné 5,32 points par   rapport à 2005 passant de 156,1 % à 161,4 %.       Comme il convient aussi de signaler, qu’au cours du mois de septembre, le   secteur a légèrement augmenté de 6,27 % soit une valeur estimée à 200 MD et de   17,5 % pour le 3ème trimestre (669 MD),       Le secteur textile constitue le premier employeur industriel dans la   quasi-totalité des pays. La Tunisie compte déjà 2094 entreprises industrielles   dont 1656 produisent totalement pour l’export. Ce secteur a enregistré durant   les neufs premiers mois de l’année 2006, 97.765 opérations d’embauches contre   92.623 à la même période de l’année précédente, ce qui correspond à une   augmentation de 5,6 %.       Malgré ces difficultés conjoncturelles, la Tunisie continue à figurer parmi   les 10 meilleurs fournisseurs de l’Union Européenne, se situant à la 6ème   position des fournisseurs des 25 . Cependant, on peut citer la France, Italie   , Allemagne, Belgique, Royaume Unie comme les principaux clients de la Tunisie.       Ainsi, pour assurer la pérennité du secteur, certaines mesures sont   nécessaires comme la mise en place des actions de renforcement pour mieux   encadrer le secteur et à le faire promouvoir davantage, le recours à la   création de maximum d’entreprises permettant de joindre le segment haut de   gamme,l’introduction de nouveaux concepts et outils de fabrication (PAO :   Production Assisté par Ordinateur et CAO : Conception assistée par   Ordinateur),notamment design, marketing…,par l’évolution vers la conception   et la fabrication des produits à haute technologie et à forte valeur ajoutée…       Ainsi par l’adoption de la formation aux besoins du secteur, et ce,   particulièrement en intensifiant les opérations de formation dans le cadre   d’un partenariat avec les entreprises européennes spécialisées. La Tunisie   dispose d’une trentaine de centres de formation d’ouvriers spécialisés   couvrant la filière textile, 8 centres sectoriels de formation d’agents de   maîtrise et de techniciens, 1 institut supérieur de textile pour les   techniciens supérieurs, une filière d’ingénieurs en textile, un institut   supérieur des métiers de la mode, une section de design textile dans les   écoles de beaux arts, à côté de la formation des ingénieurs en Europe et au   sein des structures privées de formation spécialisées.       Feriel KAHIA       (Source : Le Temps (Tunisie) du 20 octobre 2006)
Des bagagistes musulmans de Roissy   saisissent la justice
 AFP, le 19 octobre 2006 à 20h13  
      PARIS (Reuters) – Quatre bagagistes de   confession musulmane ont saisi le tribunal administratif de Pontoise contre   une décision de la préfecture de Saint-Denis de leur retirer leur badge   permettant d’accéder à une zone sensible de l’aéroport de Roissy .        « Un référé en suspension de la décision du préfet de retirer leur habilitation   pour cause de confession musulmane a été déposé cet après-midi », a dit à   Reuters l’un de leurs avocats, Me Daniel Saadat.        Une autre plainte pénale contre X a été déposée dans l’après-midi pour « discrimination »   auprès du procureur de la République de Bobigny au nom de la CFDT, a ajouté un   autre avocat des bagagistes, Me Eric Moutet.        Selon les avocats, plusieurs dizaines de musulmans se sont récemment vus   retirer leur badge de travail, délivré par la préfecture et permettant l’accès   à la zone sous-douane, réputée sensible en terme de sécurité, car proche des   pistes.        Le sous-préfet chargé de la zone aéroportuaire de Roissy, Jacques Lebrot, a   confirmé que la préfecture avait soit retiré leurs badges ou son habilitation   à plusieurs dizaines de personnes qui « menaçaient la sûreté d’une zone   réservée qui s’étend sur 2.500 hectares ».        Cette décision a été prise, selon lui, à l’issue d’une enquête de l’Unité   centrale de lutte antiterroriste (Uclat) qui a duré plusieurs mois et a conclu   que plusieurs personnes présentaient un risque « de vulnérabilité ou de   dangerosité » pour la zone.        Jacques Lebrot a assuré que le retrait des badges était indépendant de leur   confession musulmane et a insisté sur « la recherche terroriste » motivée par   les attentats de Madrid et de Londres.        LE SOUS-PREFET INVOQUE UN « RISQUE TERRORISTE »        « Le risque terroriste est très important en France. (…). Pour nous quelqu’un   qui va passer des vacances plusieurs fois au Pakistan, cela nous pose des   questions », a-t-il dit, assurant que plusieurs bagagistes y avaient séjourné   dans « des camps d’entraînement ».        « Nous sommes en niveau de vigipirate rouge, donc il y a une recherche de gens   qui pourraient porter préjudice à la sûreté de la zone », a-t-il dit, assurant   que la préfecture de Seine-Saint-Denis s’était alignée sur le rapport de   l’enquête antiterroriste.        « Des procédures de licenciements sont en cours, car sans badge (les bagagistes)   ne peuvent pas travailler », a souligné Me Moutet.        Aucun motif n’a été, selon lui, invoqué, à l’exception que les bagagistes,   maghrébins, n’ont « pas démontré qu’ils avaient un comportement ‘insusceptible’   de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire ».        La CFTC Air France a déposé un préavis de grève pour le 23 octobre pour   dénoncer la gestion de ces badges et leur attribution au niveau de l’ensemble   du personnel.        « Il suffit que vous n’ayez pas payé une contravention ou votre pension   alimentaire pour que votre badge soit retiré! », a dit à Reuters Alex Pesic,   secrétaire général de la CFTC selon lequel la grève n’a rien à voir avec cette   affaire.        En août dernier, les quatre employés musulmans avaient été convoqués par la   préfecture de Seine-Saint-Denis. Deux à trois jours plus tard, ils se sont vus   signifier par courrier le retrait de leur badge, ont expliqué les avocats.   Leur entretien avait notamment porté sur leur religion ou encore leurs prêches,   ont-ils dit.        Dans un communiqué, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF)   dénonce une « chasse aux employés musulmans ».       AFP
Un centre préfigurant un Institut des   cultures musulmanes inauguré à Paris
   
 AFP 19.10.06 | 22h32        Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a déclaré jeudi que « l’islam était une   part de l’identité de Paris », en inaugurant dans le XVIIIe arrondissement un   centre qui préfigure l’Institut des cultures musulmanes prévu à la Goutte d’Or.         « Paris doit dire merci à toutes les composantes de son âme, dans l’âme de   Paris il y a l’identité musulmane », a dit M. Delanoë, soulignant que le projet   respectait strictement la loi de 1905 sur la laïcité. « Nous sommes une société   multiculturelle, Paris est une ville du monde ».       « J’ai voulu cet institut de manière à ce que l’identité musulmane soit connue   et partagée », a-t-il poursuivi, « quand vivra ce que nous lançons ce soir, nous   serons plus civilisés (…). Paris a besoin de tous ses enfants, toutes ses   intelligences ».       Le projet inauguré jeudi vise « à lancer une maquette vivante de l’Institut,   afin de faire discuter les habitants, les élus et tous ceux qui voudront s’y   impliquer », a expliqué à l’AFP M. Hammou Bouakaz, conseiller de M. Delanoë. « Notre   idée, c’est de tester les choses, dans le cadre d’une politique globale de   banalisation tranquille de la présence de l’islam à Paris ».       La cérémonie de jeudi s’est déroulée en présence du rappeur Abd Al Malik. Les   activités du « centre de préfiguration », installé rue Léon, ont démarré durant   la Nuit blanche et il a accueilli depuis une exposition de calligraphie   produite par l’Institut du monde arabe et des veillées du Ramadan.       L’Institut des cultures musulmanes, prévu pour 2011 et qui représente un   investissement d’une dizaine de millions d’euros, sera construit sur deux   parcelles totalisant 4.000 m2 rue Polonceau et rue Stephenson et prendra la   forme juridique d’une Fondation.       L’Institut abritera un centre universitaire de formation, de recherche et de   documentation, ainsi que des activités et animations sociales et culturelles   et une activité cultuelle, notamment avec des espaces mixtes qui pourront   tenir lieu de salles de prière les jours de forte affluence par exemple les   principales fêtes islamiques.       Son conseil scientifique, mis en place en mai par M. Delanoë, est présidé par   Olivier Rousselle, ancien directeur général du Fasild (Fonds d’action et de   soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations).        Le conseil comprend notamment des chercheurs comme Jean Baubérot, Frank   Fregosi, Vincent Geisser, Nacera Guenif-Souleimas, Danièle Hervieu-Léger,   Farhad Khosrokhavar, Martine Cohen, Anne-Sophie Lamine, Pierre Lory ou Olivier   Roy.       AFP
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