20 janvier 2008

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TUNISNEWS
8 ème année, N°  2797 du 20.01.2008

 archives : www.tunisnews.net


Parti « Tunisie Verte »: Israël, un Etat belliciste Me Kamel ben Tahar Chaabouni: le president Ben Ali a su sauvegarder la tunisie de l’islamisme et du terrorisme « Tunisie – Justice pour Naoufel Sassi: À mon très cher Naoufel  Réalités:Fondation du syndicat des journalistes tunisiens : La nouvelle donne Réalités:Syndicat des journalistes : Un vent de liberté Réalités:Le président de la FIJ : “L’espoir est permis pour le nouveau syndicat”


 

Parti « Tunisie Verte »

 

 

Tunis le 20/01/2008

Israël, un Etat belliciste

 

Israël est un Etat belliciste, qui refuse de faire la paix avec le peuple palestinien et ses voisins les pays arabes. Le Gouvernement de cet Etat, hors la loi, est constitué, faut-il le rappeler, d’intégristes religieux, de guerriers revanchards et de quelques techniciens et d’hommes politiques corrompus.

 

Depuis Oslo, et les sacrifices politiques de l’organisation de libération de la Palestine, et son feu dirigeant Yasser Arafat, qui a été accusé de trahison à l’époque par l’intégrisme montant, Israël ne fait que tergiverser, bloquer et torpiller toute négociation de paix avec le peuple palestinien et son représentant légal l’OLP.

 

Aujourd’hui et encore une fois, l’armée d’occupation israélienne a envahi Gaza avec ces chars protégés par son aviation. En une semaine, le bilan est lourd (35  morts et des dizaines de blessés). Parmi les victimes, l’aviation a tué des femmes et des enfants. Nous rappelons ici l’horrible assassinat de la pacifiste américaine Rachel Corrie, le 15 Mars 2005, ensevelie vivante par les bulldozers israéliens car elle s’opposait à la démolition des habitations des palestiniens.

 

Le territoire de Gaza est complètement encerclé (plus de nourriture, d’eau et d’électricité) les palestiniens de Gaza sont réduits à la mendicité et vivotent actuellement à 80 % des aides alimentaires de l’Union européenne, et qui n’arrivent plus car tous les accès à Gaza sont bloqués !

 

Nous, militants du parti « Tunisie Verte », déclarons notre soutien indéfectible au peuple palestinien pour son unité d’abord, et pour que cessent les guerres entre les groupes armés, et pour soulager la population innocente.

 

L’indépendance de la Palestine s’effectue par les jonctions de toutes les formes de lutte et enfin la négociation. Réduire la résistance palestinienne à un affrontement entre religions ne peut que nuire à la cause nationale palestinienne et réduire le soutien mondial à cette cause.

 

Ainsi, nous appelons nos amis les verts de part le  monde et tous nos autres amis épris de liberté et de justice à soutenir le peuple palestinien pour une paix juste et équitable, qui doit aboutir à un Etat palestinien viable.

 

 

Abdelkader Zitouni

Coordinateur National du parti « Tunisie Verte »

membre du Parti Vert Européen,

membre de la fédération des verts africains,

membre de « Global Green ».

E- mail : tunisie.verte@gmail.com

Tel : +.216.98.510.596

Fax : +.216.71.750.907

 

 

 


 

Sommaire du numéro 90 du blog « ELKHADRA »

 

http://elkhadra.over-blog.com

 

 

 

TUNISIE DANS LE COEUR

TUNISIE DANS LE COEUR ZOUARI SONG Par BIJU Comment va sur ma planète, du soleil et des murmures, viens mon ange mon BIJOU, j’ai tant de choses à te dire, que je ne sais…

 

Le pianiste israélien Daniel Barenboim prend la nationalité palestinienne 

BUSCH CONSPIRATEUR SIONISTE. 

Tigre de papier 

L’AGIR TUNISIEN. 

L’AGIR TUNISIEN. 

PAUVRE FRANCE !! 

M’HAMDI DANS LE TEXTE

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M’HAMDI DANS LE TEXTE

 

M’HAMDI DANS LE TEXTE

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M’HAMDI DANS LE TEXTE

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M’HAMDI DANS LE TEXTE

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M’HAMDI DANS LE TEXTE

 

Revenir vers le Miséricordieux 

L’énergie en 2007 et perspectives pour 2008

 

K.TRAOULI.……مركزية المصالحة في الخطاب الإسلامي الجد. )

 

…….ثورة التداعيات والإستبداد القومي البنا )

QUELQUES CHOSES DE BEN ALI (

 

Terrorisme, intégrisme, totalitarisme…

 

Plier – casser

 

بوش وشيطان تولستوي )

 

Pourquoi les régimes politiques arabes ne sont-ils pas démocratiques* ?


 

LE PRESIDENT BEN ALI A SU SAUVEGARDER LA TUNISIE DE L’ISLAMISME ET DU TERRORISME

 

Les islamistes, sont des hommes et des femmes, qui sont animés par le bien commun et non pas l’édification de leur bonheur égoiste. C’est la chose publique qui les intéresse en premier lieu. Ils pensent que le Coran, le Hadith, la Sunna, et l’Ijtihad sont suffisants et aptes à diriger les Etats-Nations du monde arabo-musulman. Ils pensent que les musulmans, pour resurgir de leur condition de peuples dominés et opprimés, et prendre leur place dans le monde moderne, doivent retourner aux valeurs et aux idées anciennes du  » salaf assalih « .

 

Certes ne sont certes pas des égoïstes qui ne pensent qu’à leur bonheur personnel et familial. La priorité des militants islamistes, n’est nullement de se faire construire une belle villa, acquérir une très belle voiture, bien éduquer leur progéniture, se constituer un patrimoine immobilier, acheter tous les biens de consommations modernes, bien manger, bien s’habiller et voyager. Ils sont, comme tous les militants d’une cause sociale et politique dévoués à leur cause qui fait du bien commun et du bonheur de la société le programme de leur vie.

 

Comment les islamistes, en sont arrivés à penser ainsi et pas autrement ? En premier lieu, c’est le formatage de leurs esprits par des parents généralement  » analphabètes  » ( je n’aime pas ce mot) dépourvus de culture savante, véhiculant un islam populaire et héréditaire, composé de légendes et de fantasmagories ancestrales qui a fait d’eux ce qu’ils sont. Vient ensuite l’enseignement primaire et secondaire et ses programmes d’ » éducation islamique « , sorte d’endoctrinement religieux forcé, qui parle de l’Islam comme la seule et unique vérité spirituelle de l’univers, méprisant toutes les autres religions du monde et les autres expressions spirituelles de l’humanité. La société, et son islam populaire, relayée par les programmes religieux de la radio et de la télévision, et les prêches des imams, prennent ensuite le relais du formatage des jeunes esprits. La littérature religieuse traditionnelle et répétitive (les livres jaunâtres) n’est pas du reste.

 

Cette formation, idéologico-religieuse, subie, bon gré, malgré, sans la moindre vision critique, fait croire aux jeunes, vers leurs vingtaines, qu’ils détiennent la clef de la solution aux maux, dont ils souffrent personnellement et à ceux de la société dans laquelle ils vivent. Ces jeunes gens, du moins les plus sensibles à l’intérêt public parmi eux, en arrivent à conclure que le Coran contient toutes les solutions à tous les problèmes de l’existence. De jeunes gens paisibles en quête de savoir et de travail, ils se muent en islamistes dogmatiques, pour qui, il suffit de chercher dans le Coran pour trouver la formule de la molécule qui traiterait le SIDA, les théorèmes mathématiques, les solutions aux problèmes de la pauvreté, du réchauffement climatique, les logiciels informatiques de toute sortes de découvertes scientifiques, etc… Oubliant, au passage, que la seule vérité scientifique que le Coran, n’a malheureusement pas affirmée, c’est que la terre est ronde et non plate, comme il le suggère, et ce depuis 4 milliards d’années, bien avant la révélation du Coran entre 610 et 630 de l’ère chrétienne.

 

Vus et analysés sous cet angle, les islamistes sont des victimes, des gens à plaindre, des malades idéologiques à soigner, quelque soit le degré de leur maladie, islamistes modérés, islamistes démocrates, islamistes ouverts, islamistes dogmatiques, islamistes fanatiques et les pires malades d’entre eux, les islamistes terroristes qui choisissent leurs victimes parmi des croyants sortant d’une prière à la mosquée, enterrant un mort, fêtant des noces, ou détruisant des églises et massacrant des chrétiens comme ils s’en donnent à cœur joie en Irak !

 

Avec les islamistes, quelqu’ils soient, de quelque nature que soit leur islamisme, même soit-disant  » démocratique « , il faut de la fermeté, toujours de la fermeté et encore de la fermeté ! Il ne faut jamais faire confiance, à des gens qui veulent faire de l’Islam et du saint Coran, des biens symboliques propriété de tous, leur fond de commerce idéologique pour acceder au pouvoir et nous imposer la  » chariaa  » d’Ibn Habal. Une religion dans laquelle ils enfermeraient des millions de personnes, nées libres et qui tiennent à le rester, sans aucune perspective de changement et d’évolution, sans pouvoir changer de conceptions, hypothéquant ainsi leur avenir.

 

En Tunisie, le président Ben Ali, a bien compris cela, il a lutté avec ténacité et fermetés, depuis son accession au pouvoir en 1987, certes avec des moyens humainement et juridiquement contestables, comme la torture et la détention arbitraire, contre le phénomène islamiste et son état-major le Parti Ennahdha ! Les attentats terroristes commis le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et depuis cette date dans tous les pays du monde, et surtout en Irak, me poussent à croire que la vision du Présient Ben Ali, vis à vis des islamistes, était juste, qu’il ne fallait pas céder à leurs sirènes pseudo-démocratiques, et qu’il fallait bien les éliminer de la scène politique. Dommage, que les autorités l’aient fait avec des moyens condamnables. Pour ma part je les aurai enfermé dans des hôtels 5*, les marier avec 4 femmes chacun et  forcer à lire, Al-Jahidh, Ibn Rochd, Descartes, Darwin, Hegel, Marx, Weber, Mohamed Arkoun, Bourdieu, Claude Levis Strauss, etc. Mais jamais, au grand jamais, je ne les aurai torturés ou maltraités pour faire d’eux des victimes, alors qu’ils le sont de part leur formation catastrophique. Quoiqu’il en soit, nous ne pouvons que féliciter Ben Ali d’avoir préservé la Tunisie de ces démons des temps modernes, qui veulent ramener la Tunisie vers les temps anciens de l’Arabie du VIIe siècle !

 

Mais la présence de M. Ben Ali sur la scène politique et sa détermination à contenir le phénomène et la menace islamiste n’a qu’un temps, tout au plus 32 ans, dont il a accompli 20 ans ! Il lui reste les échéances de 2009 et de 2014. Il quittera la scène politique en 2019, comme le prévoit la constitution tunisienne modifiée par ses soins à maintes reprises. Ben Ali, son épouse et sa famille dont il s’entoure pour décider, mais encore les caciques du RCD, doivent penser à l’après 2019 et le préparer. Il ne doivent pas, à cette échéance, livrer la Tunisie et son peuple, poings et pieds liés, aux islamistes. 2019 se prépare dès maintenant. J’ai déjà longuement écrit sur le site tunisnews.net, pour proposer des solutions et suggérer des alternatives, des chartes et des programmes de toute sorte. Articles que j’ai repris dans mon blog : tunisiedemocratiqueetlaique.blogspot.com.

 

Mais les autorités de mon pays restent muettes face à mes efforts de participer au débat public. Est-ce du mépris pur et simple ou de l’ignorance ? Ou peut-être bien, en raison de attaques personnelles, des expressions blessantes et des critiques très sévères que j’ai dirigé contre la personne du président Ben Ali, dont je regrette maintenant la teneur personnelle. J’aurai certainement ressenti la même peine et pris ces critiques, faite en toute bonne foie, pour de la diffamation visant ma personne. Cela est d’autant plus vraie, que dans un poème, je m’en suis pris à sa personne, qu’il m’en pardonne le caractère personnel. Les critiques doivent se diriger contre les actions et les politiques, les idées et les idéologies et non contre les personnes. Toute personne est dotée d’une âme et d’yeux capables de verser des larmes, je n’oublierai jamais, cette scène où, en 1966, je voyais mon père, à 60 ans, verser des larmes à la vue du cercueil de son père se diriger vers son ultime demeure ! Je ne l’ai jamais pensé capable d’une telle émotion, moi l’enfant de 13 ans, qui le craignait comme je crains aujourd’hui notre président.

 

Aujourd’hui, Ben Ali a pris la place du père, du moins pour tous les gens de ma génération qui ont perdu le leur. Nous avons besoin d’un père pour notre pays. Sa place dans notre esprit, est la même que celle qu’avait tenu nos pères en leur temps. On aimerait qu’il soit là pour toujours, en monarque juste, symbole de la nation et son ultime recours, loin de la politique politicienne, comme le suggère notre  » Projet pour une monarchie démocratique et laïque en Tunisie « .

 

Tout être humain a ses qualités et ses défauts, il peut faire du bien et du mal à la fois, comme toute société commerciale qui a son bilan en deux parties, actif et passif, comme tout phénomène naturel qui a ses avantages et ses inconvénients cette règle s’applique a nous tous, y compris au président Ben Ali. Nous soutenons les aspects positifs de la politique du président Ben Ali, mais nous n’hésiterons pas à critiquer, sans crainte, ses aspects qui nous paraissent négatifs. Parmi les avantages du régime du président Ben Ali, les tunisiens lui doivent, la sécurité et la paix sociale et surtout de les avoir sauvegardé du danger islamiste. On lui doit, respect et reconnaissance. Mais en hommes, sincères, de bonne foi, démocrates et modernes, nous nous permettons d’adresser à la politique qu’il mène des critiques constructives, dans le seul et unique but, n’est nullement le remplacer au pouvoir mais d’améliorer la gouvernance de notre pays.

 

Me Kamel ben Tahar Chaabouni

Kamelchaabouni@yahoo.fr

tunisiedemocratiqueetlaique.blogspot.com


 

Paris le 20 janvier 2008

 À mon très cher Naoufel

 

Par Mondher Sassi

J’avais à peine 15 ans quand j’ai appris que mon frère aîné était détenu pour des raisons dites alors politiques. C’était en septembre 1981, l’appareil du régime de Habib Bourguiba se déchaînait contre les élèves et les étudiants lors des événements accompagnant la fondation du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI). Je me souviens avoir alors été tiraillé entre deux sentiments : le chagrin de perdre un co-supporter tenace du Club Africain, mon habile entraîneur de lutte et de football d’une part ; la fierté d’avoir un frère qui, estimais-je naïvement, s’élançait sur le sillage patriotique d’un homme grandissime, notre grand-père « Sidi » cheikh Hafnaoui et de notre père cheikh Slimane, naguère irréductibles militants contre le colonisateur français. Peu à peu l’image de mon intime complice se dissipait, il ne m’était plus donné de vanter ma bravoure auprès de lui après avoir emporté un duel contre un camarade du quartier, ou après avoir marqué un but dans un match de football. Soumis très tôt à une épreuve si pesante, Naoufel n’appartenait désormais plus à notre heureux monde enfantin, son expérience l’emportait loin de nos préoccupations communes. J’admirais désormais son endurance face aux harcèlements policiers et sa nouvelle qualité d’étudiant calé et persévérant. Mon envie était alors insatiable de le voir, ardent polémiste, dialoguer avec untel de ses semblables, espérant lui être un jour un interlocuteur égal et faire partie de son cercle. Bien plus tard, de retour en Tunisie d’un long séjour d’études et de travail au Liban, j’avais un désir éperdu de récupérer mon riche univers familial et surtout de retrouver mon vieil ami. Je croyais m’être pourvu d’une importante provision d’informations sur ce coin du monde dont Naoufel a tant chéri la résistance et le rayonnement culturel. Je ne m’attendais pas à découvrir chez cet homme interdit depuis de longues années de franchir les frontières de son pays cette connaissance précise de la vie politique, sociale et culturelle de la région où je résidais. Parfois, je m’empêtrais dans des explications confuses pour m’élever au niveau de pertinence de ses analyses des divers enjeux et des nombreux clans et partis politiques dont foisonne la terre du Liban. Naoufel est un homme stoïque, imperturbable. Il a toujours été pour moi l’aîné soucieux de ne pas transmettre le moindre sentiment de faiblesse devant la plus grave des situations. Il agira plus tard de même avec son fils Mohamed Ikbal (unique héritier du caractère taquin de son père) qui m’a un jour innocemment confié n’avoir jamais rencontré un homme d’une vigueur égale à celle de son papa. Quant à ses deux filles, Cheyma et Wala, elles ne cessent de nous interroger sur les raisons de la détention de leur père, alors que rien en lui ne leur semble incorrect. Aujourd’hui, les absurdités juridico-policières tunisiennes semblent devenir tout à fait ordinaires, relevables par les esprits les plus simples. Par exemple, rien n’est plus aussi facile pour un agent de police que de coller l’attribut de « salafiste » à qui bon lui semble. Naoufel peut être traité de tous les qualificatifs sauf celui de « salafiste ». Son attachement à la musique et aux arts (loin d’être les passions d’un adepte de ce courant religieux) suffit pour moi à le « disculper » d’une telle orientation. Je me rappelle de son admiration immense pour Feyrouz, Najet Essaghira, Marcel Khalife, pour les groupes engagés de chanteurs marxistes tunisiens et pour tant d’autres grandes voix qu’il continue à être habitué d’écouter. Par ailleurs, il faut peut-être noter pour ceux qui ne le connaissent pas que l’un des principes fondamentaux du « salafisme » est l’interdiction totale de figurer avec sa femme sur une photo. Quoi qu’il en soit, il est peut-être rassurant pour les libres esprits enfermés dans les geôles du pays –et pour n’importe quel observateur du déroulement de l’Histoire qui sait que nul ne peut échapper à ses ruses– de se rendre compte que cette politique en cours qui veut à tout prix entraîner le pays dans le chaos est le signe avant-coureur de la fin tragique d’un règne qui va droit au suicide.

 

(Source : le blog « Tunisie – Justice pour Naoufel Sassi », visité le 19 janvier 2008)

Lien : http://sassinaoufel.blogspot.com/


 

Fondation du syndicat des journalistes tunisiens : La nouvelle donne

 

Comme prévu, le 23ème Congrès de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT) correspondant avec le Congrès constitutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a eu lieu le 12 et 13 du mois en cours. Le Syndicat des Journalistes Tunisiens a donc relayé l’AJT. Comment s’est effectuée cette transition dans ses divers aspects ? Chronique d’une phase charnière. Une ambiance festive et conviviale, des accolades et des embrassades chaleureuses et des échanges de salutations, de plaisanteries, des sourires et des rires jusqu’aux dents entre des collègues et des amis en signe de retrouvailles pour des gens qui, manifestement, se sont perdus de vue depuis un bon moment. Un bruit fort mais plein de chaleur humaine se dégageait du hall plein à craquer de la salle des réunions de l’un des hôtels de la place, destinée à abriter le 23ème Congrès de l’Association des Journalistes Tunisiens et le Congrès constitutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens. C’est dire que l’assistance était nombreuse, fort diversifiée et marquée surtout par une forte présence féminine, outre les différences d’âge, qui rassemblait pas moins de trois générations de journalistes venus de tout bords, de diverses régions et secteurs d’information pour participer au congrès. Outre les journalistes des divers organes de la presse écrite, la présence comptait une forte proportion de leurs homologues de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) ainsi que leurs confrères exerçant dans les diverses chaînes de radios régionales, sans oublier les journalistes photographes. Le congrès Acte I : naissance du Syndicat Lorsque les choses sérieuses ont commencé, il était seize heures de l’après-midi de la journée du samedi 12 janvier 2008. A l’ouverture du congrès, le président sortant, M. Faouzi Bouzayen, a d’emblée annoncé que le nombre des participants au congrès est de 413 journalistes. Sachant que le nombre total des adhérents est de 743, le président sortant a considéré que le congrès a atteint le quorum pour pouvoir entamer ses travaux Visiblement ému, M. Faouzi Bouzayen a souhaité la bienvenue aux invités, qui comptaient parmi eux notamment M. Jim Boumelha, président de la Fédération Internationale des Journalistes et M. Abdallah Baqali vice-président de l’Union des Journalistes Arabes. Il a ensuite dressé le bilan de l’AJT au cours de son mandat qui s’est étalé sur plus de trois ans, mentionnant les acquis sans occulter les insuffisances. M. Bouzayen a souligné le soutien et l’encouragement dont l’AJT a bénéficié de la part de la plus haute instance du pouvoir pour la réalisation des acquis précités. Il a ensuite rendu hommage à tous les membres de l’AJT, en particulier les anciens, en insistant sur l’importance de la continuité et la cohésion dans l’œuvre de l’association qui n’excluent point la diversité en son sein, ainsi que sur l’autonomie de l’AJT qui rime avec un partenariat constructif avec les autorités au pouvoir et qui fait de l’association « une véritable école de démocratie ». Le président sortant a également mentionné la volonté des journalistes de fonder leur syndicat devant remplacer l’AJT, indiquant que cela constitue un pas important sur la voie de la réalisation du « projet stratégique » des journalistes tunisiens, en l’occurrence l’Union des Journalistes Tunisiens. La réalité alarmante La parole a ensuite été donnée à M. Jim Boumelha qui a passé en revue la réalité alarmante des journalistes à l’échelle internationale, déplorant le fait que le site web de la FIJ soit fermé par les autorités tunisiennes et appelant «solennellement » à l’ouverture dudit site. Il a indiqué que 171 journalistes ont été tués au cours de l’année 2007, invitant l’assistance à observer une minute de silence à leur mémoire. Ensuite, le président de la FIJ a fait part du « bilan noir de la liberté de la presse » qui atteste, selon lui, d’une crise grave qui menace la démocratie dans le monde entier en raison de l’emprise des pouvoirs politiques sur les médiats : «Il ne peut y avoir de liberté de presse avec la corruption, la misère et la peur», a-t-il martelé. Il s’est également arrêté sur la précarité et la vulnérabilité qui affectent actuellement les journalistes du monde, citant à ce titre le licenciement de 3.000 journalistes en Grande-Bretagne et de 20.000 aux Etats-Unis. Rappelant que l’AJT a été la première organisation arabe à rejoindre la FIJ, M. Boumelha a estimé que les journalistes tunisiens ont encore beaucoup de chemin à faire pour recouvrer leur autonomie dans le cadre de leur nouvelle structure syndicale. Le Président de la FIJ a regretté que le site de l’organisation ne soit pas accessible à partir de Tunis. Le vice-président de l’Union des Journalistes Arabes a pour sa part souhaité plein succès à la nouvelle structure syndicale des journalistes tunisiens, exprimant tout le respect que l’UJA a toujours porté à l’AJT. Il a ensuite soutenu que « de nos jours, la force de l’Etat provient entre autres de la force de ses médias et de leur autonomie et qu’à ce titre, la Tunisie est plus que jamais habilitée à accéder à ce niveau. » Ils ne regrettent rien ! Aux alentours de 17h30, les travaux du congrès, présidés par M. Faouzi Bouzayen, ont repris après une première interruption faisant suite aux allocutions des invités. Il était alors question de la lecture des rapports moral et financier devant être soumis au débat avant de se prononcer sur la dissolution de l’AJT et la fondation du « Syndicat des Journalistes Tunisiens ». Et comme l’attention générale était focalisée sur le second thème à l’ordre du jour, le débat concernant le rapport moral et financier a porté sur les détails avant que ces deux rapports fussent approuvés à une majorité absolue. S’agissant de la dissolution de l’AJT à la faveur de la fondation du syndicat, les protagonistes du projet ont usé de toute leur force de persuasion pour indiquer que le processus de passage de l’association au syndicat devrait léguer l’héritage et les acquis de la première à la seconde. En signe de continuité, ils ont préconisé que le Congrès constitutif du syndicat soit le 23e Congrès de la profession. A ce moment, un semblant de controverse a gagné la salle de réunion, donnant l’impression qu’on allait assister à un débat animé sur cette question cruciale. Les interventions se sont alors succédé et les uns et les autres ont apporté des arguments contradictoires. Toutefois, les divergences n’ont pas réellement porté sur la nécessité ou non de préserver l’AJT, mais plutôt sur la procédure, c’est-à-dire par vote secret ou vote à main levée. Les discussions ont de surcroît affiché une volonté générale de procéder à main levée. Et comme pour consacrer cette volonté générale, le président a tranché en adoptant pour cette modalité. Ce fut ainsi fait et, par une majorité écrasante, les congressistes ont dit leur dernier mot, signifiant qu’ils ne regrettent rien dans cette transition syndicale. Aux environs de vingt heures le samedi 12 janvier 2008, le rideau est tombé sur l’AJT après quarante-six ans de son existence. La surprise Auparavant, et alors que les discussions se poursuivaient, le président sortant de l’AJT a pris la parole pour annoncer qu’ « à la suite d’une communication des autorités officielles on vient d’apprendre que le site de la FIJ sera ouvert le lendemain matin à huit heures. » La décision a été applaudie par l’assistance. Le congrès Acte II : l’urgence de la liberté de la presse A l’entame de l’acte II du Congrès, on peut dire que tout est rentré dans l’ordre d’une instance normale déjà établie en tant que syndicat devant s’acquitter des préoccupations de ses adhérents. La troisième séance fut ouverte le dimanche 13 janvier à midi sous la présidence de Mme Fatma Karaï. A l’ordre du jour la constitution des commissions des motions ( générale et professionnelle ), de l’amendement du règlement intérieur et du dépouillement des bulletins de vote. Cette phase du congrès aura été marquée par un débat de très bon niveau sur les préoccupations des journalistes tunisiens. Il faut dire que dans la foulée de la fièvre électorale qui a précédé le congrès d’une semaine et qui a vu la compétition de quatre listes de candidats, conférences de presse à l’appui, plusieurs thèmes intéressants ont été abordés, dont notamment la liberté de la presse. La récurrence de cette revendication dans le débat en a fait une nécessité urgente pour les médias tunisiens. La succession des interventions à ce sujet a fait état de toute la frustration des gens du métier et de leur privation de cette condition vitale dans l’exercice de leur profession. Erigée par les uns et les autres en tant que revendication primordiale, la liberté de la presse a été désignée comme étant la clef de voûte pour améliorer les contenus des discours médiatiques dans le sens de la modernité, du rationalisme et de toutes les valeurs dans lesquels se sont inscrits l’Etat et la société en Tunisie. L’amélioration des conditions matérielles des journalistes en vue de préserver leur dignité fut également un thème central du débat de cette séance. Il a en outre été question du règlement de la situation des pigistes et de l’amélioration de celle des retraités ainsi que d’autres revendications qui ont été contenues dans la motion professionnelle. Les débats ont duré jusqu’à 16h et les travaux ont repris après une pause pour adopter les motions et les amendements au règlement intérieur devant entrer en vigueur après trois années. S’en est suivie une présentation des candidats au nombre de trente-deux dont douze ont été élus comme suit : Naji Baghouri 215 voix, Mongi Khadraoui 115 voix, Soukaina Abdessamed 141 voix, Néjiba Hamrouni 137 voix, Samira Ghannouchi 124 voix, Soufiane Rajeb 121 voix, Zied El Heni 120 voix, Adel Smaali 112 voix, Habib Chebbi 108 voix, Mohamed ben Salah 107 voix, Nejmeddine Akari 107 voix, Sonia Attar 107 voix. Les neuf premiers élus constitueront le Bureau Exécutif du SNJT et les trois autres seront des suppléants. Abdemajid Haouachi  

 

(Source : « Réalités » , (Magazine hebdomadaire – Tunis), N°1151 du 17 janvier 2008)


 

Syndicat des journalistes : Un vent de liberté

Par Zyed Krichen

 

Les journalistes tunisiens viennent de changer de cadre associatif. Désormais c’est en syndicat qu’ils comptent répondre aux différents défis auxquels est confrontée la profession. Le premier congrès de ce syndicat, tenu le dimanche 13 janvier, a été porteur de plusieurs significations dont des surprises en cascade lors de l’élection du Bureau Exécutif.

 

Commençons par la fin. C’est la première fois depuis 1985 que les journalistes ne font pas confiance aux candidats dits de consensus (grosso modo proches du pouvoir) et donnent une majorité nette aux indépendants.

 

Tous les habitués des conclaves journalistiques sont unanimes : ce dernier congrès ne ressemble pas du tout aux précédents. Il est vrai que l’enjeu est différent : passer de l’associatif au syndical, mais cela n’explique pas tout.

 

La profession se féminise et rajeunit de plus en plus. Les “anciens”, quant à eux, mettent leur langue de moins en moins dans leur poche. Les débats ont gagné en liberté de ton et en audace. Et la salle s’est montrée plus que réceptive à cela.

 

Les journalistes ont montré qu’ils ont un jugement plus sévère sur l’état de l’information dans le pays que l’ensemble de leurs concitoyens.

 

Tous les orateurs, ou presque, ont déploré le déficit des libertés journalistiques : accès à l’information, indépendance dans son traitement, pluralité dans l’analyse et le commentaire, clause de conscience qui permet au journaliste de ne pas écrire contre ses convictions, respect de la déontologie…

 

Beaucoup de journalistes, des jeunes et des moins jeunes, ont déploré la persistance des traditions désuètes dans certaines entreprises publiques comme les “instructions” de vote.

 

Mais la signification majeure de ce congrès, et qui dépasse de loin la profession journalistique, est l’échec d’une certaine politique envers la société civile.

 

A l’époque du parti unique, tout était sous le signe de l’unicité : des syndicats aux organisations de jeunesses en passant par les associations culturelles et sportives. L’idée même d’une organisation non gouvernementale était un péché capital. Depuis lors les choses ont beaucoup évolué, mais les mauvais réflexes persistent. Les associations professionnelles, culturelles ou même sportives n’échappent pas aux tentatives de mainmise.

 

Certains responsables du parti au pouvoir ne font pas toujours la différence entre la présence individuelle légitime des militants destouriens dans les organisations de la société civile et le contrôle partisan des structures. Les expériences récentes (l’Ordre des Avocats, la Ligue des Droits de l’Homme…) ont montré que les militants et sympathisants du RCD rechignent à se plier à des disciplines de vote dès lors qu’il s’agit d’élections dans le mouvement associatif.

 

Résultat paradoxal : des compétences reconnues par leur pairs sont sanctionnées par le vote à cause de leurs affinités réelles ou supposées avec des sphères du pouvoir.

 

L’autonomisation des organisations professionnelles est nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie. A bien vouloir trop contrôler on finit par tout perdre.

 

Les maux du secteur de l’information ont été diagnostiqués et analysés par le congrès fondateur du syndicat. Les remèdes sont multiples et tous ne dépendent pas de la seule volonté des journalistes. La pierre angulaire, du point de vue des journalistes, est le respect des droits moraux et matériels des professionnels de la presse. Les uns n’allant pas sans les autres. Que des journalistes soient choyés sans véritable indépendance éditoriale ne peut que nuire à l’image de la profession et donc du pays.

 

Des journalistes mal rétribués, précarisés et sans aucune considérations dans leur entreprise ne peuvent, raisonnablement, assurer l’éthique professionnelle et la défendre contre les différents centres de pouvoir et de pression.

 

Un syndicat est, incontestablement, mieux armé qu’une simple association pour défendre ces deux exigences. Seulement cela ne sera pas suffisant. Il est impératif que l’environnement des médias, change profondément. Cela va de la liberté d’exercice du métier au management des entreprises publiques de presse. L’immobilisme ne peut plus être la seule politique éditoriale des grands médias de masse. Des femmes et des hommes nouveaux sont nécessaires pour sortir nombre de médias publics de leur léthargie endémique.

 

Ensuite, des journalistes mieux rétribués et moins précarisés, cela ne peut se concevoir sans des entreprises de presse prospères. Cela nécessite une mise à niveau et une réorganisation majeure du secteur. Espérons qu’à la force de revendication le nouveau syndicat alliera la pertinence des propositions.

 

 

(Source : « Réalités » , (Magazine hebdomadaire – Tunis), N°1151 du 17 janvier 2008)


 

 

Le président de la FIJ : “L’espoir est permis pour le nouveau syndicat”

 Au terme du congrès du premier congrès du Syndicat nationale des journalistes tunisiens, Réalités a eu un bref entretien avec M. Jim Boumelha, président de la Fédération Internationale des Journalistes. Quel constat faites-vous de ce congrès ? Je suis surpris par le vote à la quasi unanimité qui a consacré le passage de l’AJT au Syndicat des Journalistes Tunisiens. Une pareille option traduit éventuellement chez les journalistes tunisiens une volonté de changement du paysage médiatique et de recouvrer les droits sociaux. Autrement dit, les journalistes tunisiens, qui vivent des conditions difficiles, espèrent que le nouveau syndicat sera plus à même de réaliser des acquis qui amélioreraient leurs conditions de vie. Et quelles sont vos impressions sur l’avenir de cette nouvelle structure syndicale ? A mon sens, le nouveau syndicat devrait à l’avenir axer ses efforts sur l’organisation et la structuration en vue d’asseoir des bases solides dans divers niveaux régionaux et de mettre sur pied des sections à ces niveaux. Le débat qui a eu lieu au cours du congrès est prometteur, mais encore faut-il que les militants du nouveau syndicat fassent preuve de détermination pour se hisser à la mesure des espoirs placés en eux. Par ailleurs, la direction du syndicat devrait relever le défi des nouvelles tâches dont elle devrait s’acquitter. Et qu’en serait-il des rapports entre ce nouveau syndicat et la FIJ ? La FIJ met constamment en valeur le principe de solidarité entre les journalistes à l’échelle internationale. Pour éviter la méfiance d’antan des confrères vis-à-vis de l’AJT, le nouveau syndicat devrait prendre des positions sur les questions qui portent atteinte à la liberté de la presse et qui affectent les journalistes, abstraction faite de leurs obédiences politiques. Dans le cas contraire, les rapports du nouveau syndicat avec la FIJ risquent de stagner.  

(Source : « Réalités » , (Magazine hebdomadaire – Tunis), N°1151 du 17 janvier 2008)

 


 

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