2 décembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3480 du 02.12.2009

 archives : www.tunisnews.net  


REMDH: TUNISIE : Condamnation de M. Zouhair Makhlouf à trois mois de prison ferme, 200 dinars d’amende et 6 000 dinars de dommages et intérêts
Amnesty International: Tunisia: Predictable prison sentence for human rights activist
The Committee to Protect Journalists:  Tunisia jails two critical journalists and harasses others
Reuters: Trois mois de prison pour le journaliste tunisien Makhlouf
Concert de soutien a Taoufik Ben Brik
Le Monde: Tunisie : la scandaleuse condamnation de Taoufik Ben Brik, par William Bourdon, Hélène Flautre, François Gèze…
Omar Khayyam: Deux mots à Taoufik
Lutte Ouvrière: Tunisie : quand la liberté d’expression est un délit
AFP: Deux détenus tunisiens de la prison de Guantanamo transférés en Italie
Luiza Toscane: La nouvelle prison de Badreddine Ferchichi
Web Libre:  Ben Ali Tunisie
Business News: Tunisie – Un député propose Ben Ali pour le Prix Nobel de la Paix
Reuters: Vers des observatoires des drogues au sud de la Méditerranée
AFP: Rome disposée à accueillir d’autres détenus et examine une liste (Frattini) AP: La région MENA à la traîne dans l’économie du savoir
Hend Harouni: Minarets ban in Switzerland


Pour la libération de tous les militants

Pour la réintégration dans leurs universités de tous

les étudiants

En solidarité avec les militants de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie

 

Le Comité de Soutien aux Militants de l’UGET

 

A l’honneur de vous inviter à la soirée de solidarité qu’il organise Avec la participation de

 

Amel Mathlouthi

Firas Lassoued

Bendir Men

Groude de Dabka al-Qods

 

demain jeudi 03 décembre

au

CICP 21 ter rue Voltaire Paris 75011

Métro rue des Boulets (ligne 9)

Entrée libre

Venez nombreux

 


L’OBSERVATOIRE POUR LA PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME – REMDH

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

TUNISIE : Condamnation de M. Zouhair Makhlouf à trois mois de prison ferme, 200 dinars d’amende et 6 000 dinars de dommages et intérêts

 

Paris-Genève-Copenhague, le 2 décembre 2009. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) dénoncent fermement la condamnation de M. Zouhair Makhlouf.

 

Le 1er décembre 2009, la chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Grombalia a reconnu M. Zouhair Makhlouf, journaliste tunisien indépendant, secrétaire général de « Liberté et équité » et candidat du Parti démocrate progressiste (PDP) lors des élections législatives du 25 octobre 2009, incarcéré depuis le 21 octobre 2009 à la prison de Mornaguia près de Tunis, coupable d' »avoir nui à un tiers au moyen d’un réseau public de télécommunication » (article 86 du Code des télécommunications). Il a été condamné à trois mois de prison ferme, à 200 dinars (environ 104 euros) d’amende et au versement de 6 000 dinars (environ 3 114 euros) de dommages et intérêts au plaignant[1].

 

M. Said El Jazi, qui avait accompagné M. Zouhair Makhlouf dans la réalisation d’un reportage sur la zone industrielle de la ville de Nabeul et qui était poursuivi pour les mêmes faits, a quant à lui été relaxé.

 

L’Observatoire et le REMDH dénoncent la décision de justice prononcée à l’encontre de M. Zouhair Makhlouf, et craignent qu’elle n’ait été rendue dans le but de sanctionner de façon directe ses activités de défense des droits de l’Homme.

 

L’Observatoire et le REMDH rappellent en outre que lors de la dernière audience qui s’était déroulée le 24 novembre 2009, plusieurs violations du droit à un procès équitable avaient été relevées (cf. communiqué de presse de l’Observatoire et du REMDH du 26 novembre 2009).

 

Ce verdict contre M. Makhlouf s’inscrit dans la série d’actes de harcèlement judiciaire à l’encontre des journalistes ou des personnes qui ont été en contact avec des journalistes internationaux envoyés en Tunisie pour couvrir les élections du 25 octobre 2009.

 

L’Observatoire exprime également sa préoccupation quant aux conditions de détention de M. Taoufik Ben Brik, journaliste et co-fondateur du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), condamné le 24 novembre à six mois de prison ferme dans une affaire manifestement montée de toutes pièces, en grève de la faim depuis le 25 novembre, récemment transféré à la prison de Siliana à 200 km de Tunis, et privé d’une partie des médicaments qui lui sont nécessaires afin de traiter une maladie dont il est atteint.

 

L’Observatoire et le REMDH dénoncent fermement cette politique de répression contre les défenseurs des droits de l’Homme et appellent à la libération immédiate et inconditionnelle de MM. Zouhair Makhlouf et Taoufik Ben Brik, arbitrairement détenus, ainsi qu’à une réaction vive de la communauté internationale. L’Observatoire et le REMDH appellent tout particulièrement à une réaction de l’Union européenne, sur la base des lignes directrices sur les défenseurs.

 

Pour plus d’information, merci de contacter :

• FIDH : Gaël Grilhot / Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18

• OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

• REMDH : Marc Degli : +33 1 45 32 64 17 16


 

[1] M. Makhlouf avait été convoqué par la police le 13 octobre 2009 suite à la plainte de M. Mourad Ladib, riverain de la zone industrielle de Nabeul pour avoir utilisé son image sans son consentement. M. Ladib, interviewé en toute connaissance de cause par M. Makhlouf, avait dénoncé la responsabilité de l’Etat dans la dégradation de l’environnement dans cette zone.


 AMNESTY INTERNATIONAL PUBLIC STATEMENT AI Index: MDE 30/018/2009 1 December 2009

Tunisia: Predictable prison sentence for human rights activist

Amnesty International has deplored today’s conviction of Tunisian human rights activist Zouheir Makhlouf, for posting a video on Facebook which exposed pollution and lack of basic services in Nabeul city and reiterated its call for his immediate and unconditional release. Zouheir Makhlouf, who was today convicted of “harming others via the public telecommunications networks” by the Grombalia Court of First Instance, will now serve a three months’ imprisonment for exposing pollution, lack of infrastructure and basic services in the city of Nabeul, on Tunisia’s north-eastern coast. Amnesty International considers Zouheir Makhlouf to be a prisoner of conscience, solely detained for peacefully exercising his right to freedom of expression and for his peaceful opposition to the Tunisian government. The authorities’ prosecution of Zouheir Makhlouf followed a complaint by one of the industrial workers featured in the video that his interview had been used without permission and that the video was harmful – a complaint apparently made following coercion by the security forces. Zouheir Makhlouf has also been sentenced to pay 6,000 dinar (approximately 3,100 euro) as compensation for the alleged harm caused. The court delivered its verdict in writing. Zouheir Makhlouf, who is currently held at Mornaguia Prison near Tunis, was not brought to the courthouse. Amnesty International is concerned that Zouheir Makhlouf’s trial did not respect international standards for fair trial. Prosecution and defence witnesses were not heard and only three defence lawyers were allowed to present the case with interruption by the judge, who cut off the pleadings and then postponed the verdict to 1 December. Both hearings, on 3 and 24 November, were marked by a heavy police presence and representatives of civil society were forbidden from attending them. In the week before his final hearing on 24 November, Zouheir Makhlouf was not allowed to receive visits from his lawyers and family. Zouheir Makhlouf is a former political prisoner, member the human rights organization, Liberty and Equity (Liberté et Equité). He writes for Assabil Online, a Tunisian news website. He is also a member of Amnesty International Tunisia. Read more Human rights activist facing trial for denouncing pollution in Tunisia (MDE 30/015/2009), 4 November 2009 Public Document **************************************** For more information please call Amnesty International’s press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 or email: press@amnesty.org International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK www.amnesty.org

Committee to Protect Journalists  330 Seventh Avenue, New York, NY 10001 USA     Phone: (212) 465‑1004     Fax: (212) 465‑9568     Web: www.cpj.org     E-Mail: media@cpj.org  Contacts: Mohamed Abdel Dayem, program coordinator Phone: (212) 465-1004, x103; E-mail: m.abdel.dayem@cpj.org

Tunisia jails two critical journalists and harasses others

New York, December 1, 2009—The Committee to Protect Journalists condemns the rising imprisonment of critical journalists in Tunisia. Harassment has been escalating since President Zine El Abidine Ben Ali threatened to prosecute anyone who casts doubt on his reelection for a fifth five-year term in office on October 25. Journalists Zuhair Makhlouf and Taoufik Ben Brik were both sentenced to jail terms in the past week. Ben Brik has filed an appeal and Makhlouf plans to, according to their lawyers. In Ben Ali’s October threats, he said he would prosecute a “tiny minority” of Tunisians for cooperating with foreign journalists to cast “accusations or doubts on the integrity of the electoral process without solid evidence.” Ben Brik both wrote for foreign publications and gave frequent interviews to foreign media outlets. Police harassment of critical journalists has been on the rise over the past weeks. CPJ 2009 International Press Freedom Award winner Naziha Réjiba told CPJ that the deputy chief of Tunis’ airport police verbally abused her on Saturday on her arrival from New York. While such harassment is not uncommon, she said, this time was worse than in previous instances. Plainclothes police prevented journalists with the opposition weeklies Al-Mawkif, Attariq al-Jadid, and Mouatinoun from entering their offices on November 19. Police have prevented others, including Sihem Ben Sedrine of Kalima and Lotfi Hajji, an Al-Jazeera correspondent in Tunis, from leaving their homes or hometowns, journalists told CPJ.  “We urge the appeals court to overturn the verdicts against Zuhair Makhlouf and Taoufik Ben Brik,” said CPJ Middle East and North Africa Program Coordinator Mohamed Abdel Dayem. “This latest ruthless crackdown on our colleagues is further proof that the government in Tunis has no tolerance for an independent press.”  Earlier today, a minor court in Grombalia, 30 miles (48 kilometers) south of Tunis, sentenced Makhlouf, a political activist and correspondent for Assabil Online, a Tunisian news Web site, to three months in prison for “harming and disturbing others through the public communication network.” The court also ordered him to pay 6,000 Tunisian dinars (US$4,700) in damages.  Makhlouf was arrested on October 20 after taking pictures and publishing an article about pollution in industrial areas of Nabeul, 37 miles (60 kilometers) south of Tunis, according to local human rights groups. His lawyers told CPJ that the arrest was politically motivated and the trial unfair and that police had used force to prevent journalists from accessing the court.  On November 26, a Tunis minor court handed a six-month jail sentence to Ben Brik, a well-known contributor to French newspapers and one of Ben Ali’s top critics, on a series of trumped-up charges, including assaulting a woman, damaging property, harming public decency, and defamation. Many journalists said that interviews Ben Brik conducted before the elections with some of Ben Ali’s leading critics, and a satirical story making fun of the president’s de facto life term he wrote for the Web site of the French weekly Le Nouvel Observateur, were behind his current sentence. He was not brought to court when the verdict was issued and his family and lawyers who were repeatedly denied the right to visit him found out over the weekend that he was transferred from Mornaguia Prison in the suburbs of Tunis to Siliana Prison, nearly 75 miles (120 kilometers) southwest of the Tunisian capital. Ayachi Hammami, one of Ben Brik’s lawyers, told CPJ that the journalist’s detention conditions have worsened. “His wife and relatives were allowed to see him on Monday only for a few minutes and were prevented from handing him his medicine,” he said. “He told them that he went on a hunger strike for nearly a week to protest this vengeful and scandalous ordeal.”  


Trois mois de prison pour le journaliste tunisien Makhlouf
Reuters, le 1er décembre 2009 à 18h27 TUNIS, 1er décembre (Reuters) – Un tribunal tunisien a condamné mardi le journaliste Zouhair Makhlouf à trois mois de prison ferme pour avoir diffusé des images d’une personne sans son consentement sur son site internet Essabil. Dans son reportage sur les problèmes environnementaux et sociaux dans la région industrielle de Nabeul, le journaliste avait montré un artisan local, qui a par la suite porté plainte pour utilisation de son image contre son gré dans des conditions portant atteinte à sa dignité. Makhlouf, qui est membre du Parti démocrate progressiste (PDP) avait été arrêté avant l’élection présidentielle du 24 octobre, qui a vu la reconduction pour un nouveau quinquennat de Zine el Abidine ben Ali, au pouvoir depuis 22 ans. L’artisan plaignant a obtenu 6.000 dinars tunisiens de dommages-intérêts, mais, pour l’organisation Reporters sans frontières, « il s’agit d’une affaire montée de toutes pièces » et les charges retenues contre le journaliste sont « tout aussi absurdes qu’incohérentes ». RSF rapproche cette affaire de celle d’agression présumée d’une femme dans la rue, qui a valu six mois de prison la semaine dernière à un autre journaliste et opposant, Taoufik ben Brik, qui s’est dit victime d’une provocation de la police. Les organisations internationales de défense de la liberté de la presse soutiennent également cette thèse et estiment que les charges ont été fabriquées de toutes pièces pour sanctionner ses prises de position critiques Ben Ali. Les autorités tunisiennes démentent cette présentation des faits et le président Ben Ali a déclaré voir dans les critiques contre sa condamnation à l’étranger des « ingérences extérieures » dans les affaires de son pays. Les militants des droits de l’homme accusent le pouvoir tunisien de se servir de la police et de la justice pour museler les critiques.

La nouvelle prison de Badreddine Ferchichi

Le 31 août dernier, Badreddine Ferchichi quittait la prison, au terme de trois ans d’incarcération et rejoignait son épouse et ses enfants dans la région de Ghar El Melh. Pendant un peu plus d’un mois, il a mis à profit sa nouvelle liberté pour renouer avec les siens et découvrir un pays qu’il n’avait pas revu depuis de longues années, sinon depuis la prison dans la période la plus récente. Condamné à une peine de contrôle administratif, cette période de répit fut de courte durée. Durant le mois d’octobre, il fut convoqué et est depuis lors astreint à émarger quotidiennement au poste de la Garde Nationale de Ghar El Melh. Il fut d’abord convoqué à treize heures, ce qu’il a refusé et il est maintenant sommé de se présenter tous les jours à 17 heures. Cette obligation lui a fait perdre nombre d’emplois en vue. Quel employeur accepterait de libérer tous les jours son salarié avant l’heure ? 

Ainsi continue la tragédie de Badreddine Ferchichi, tragédie qui avait commencé en Bosnie où il vivait en famille depuis des années, et pays où il avait demandé l’asile, qui lui avait été refusé. Le 29 août 2006, il était renvoyé en Tunisie tandis que son épouse et ses enfants en bas –âge de nationalité bosniaque restaient en Bosnie.

Déféré devant un juge d’instruction militaire, ce dernier le faisait écrouer à la prison du 9 avril dans l’attente de son procès. Le 10 novembre de la même année, sa femme et ses enfants s’installaient en Tunisie pour pouvoir lui rendre visite. Le 16 janvier 2008, son procès s’ouvrait devant le Tribunal Militaire de Tunis qui prononçait un non-lieu en sa faveur, mais Badreddine Ferchichi n’avait pas été libéré, à la grande déception des siens, l’avocat général s’étant immédiatement pourvu en cassation. Le pourvoi fut admis le 11 février 2009 et le 20 mai de la même année s’ouvrait le nouveau procès de Badreddine Ferchichi.

Accusé en vertu de l’article 123 du Code des plaidoiries et sanctions militaires « Tout Tunisien qui se met en temps de paix au service d’une armée étrangère ou d’une organisation terroriste à l’étranger est puni de dix ans d’emprisonnement avec interdiction d’exercer ses droits civiques […] », pour avoir servi dans l’armée bosniaque au cours des années quatre vingt dix, il a été condamné à trois ans d‘emprisonnement et cinq ans de contrôle administratif. La notion de « crime permanent » a été retenue pour qualifier les faits, et a rendu impossible la prescription.

Luiza Toscane


Concert de soutien a Taoufik Ben Brik

Chér ami Ecrivain  et journalist, taoufik ben  brik est une plume independante, courageuse et intransigeante, en butte au harcelement d’ un regime indigne. le gouvernement poursuit de sa vindicte le journaliste et sa famille : traquenard, pression , represssion, menaces ,intimidations ,convocations injustifiées à la police , tel est le quotidien de cette figure emblématique de la critique inlassable du régime. pour avoir couvert avec amertume et causticité les  » elections  » tunisiennes dans des médias français , pour avoir démasquer cette sombre farce politique,pour avoir osé faire entendre une voix discordante dans le concert obscène de lounges qui salue le sacre arrogant de ben ali ,taoufik ben brik se retrouve maintenant isolé,baillonné et reduit au silence ;il est emprisonné dans une cellule sale et humide ,dans le prison de la ville de siliana au nord ouest de la tunisie . par solidarité avec tbb nous organisons un concert artistique avec tout genre du musique ,de la  dance et d’  humour, a la salle  le point fmr ,queue de  vellmy ,metro stallingrade paris 19 eme. pour tout ceux qui sont solidaire avec taoufik ,ceux qui sont pour la liberté  d’ expression ,la liberté de la presse et la liberté tout court  ,vous etes les biens venus cordialement  Slah Hnid 0611558454 et arnaud vivian 0611967012

 

 

Tunisie : la scandaleuse condamnation de Taoufik Ben Brik, par William Bourdon, Hélène Flautre, François Gèze…

 
LEMONDE.FR | 02.12.09 | 18h14

 L’accord d’association entre l’Union européenne et la Tunisie doit être suspendu.

L’atroce comédie en quatre actes se déroule sous nos yeux, mais, en haut lieu, personne ne bouge. Acte I : le 25 octobre 2009, le général Zine el-Abidine Ben Ali est « réélu » pour un cinquième mandat à la tête de la Tunisie avec 89,62 % de suffrages exprimés, s’attirant aussitôt les « sincères » félicitations du président français, Nicolas Sarkozy.  

 

Acte II : le même jour, à 16 h 45, le journaliste Taoufik Ben Brik, infernal trublion depuis plus de dix ans – et qui depuis des semaines distillait ses billets assassins contre le régime tunisien sur de nombreux sites Web –, fait l’objet d’une provocation, qu’il dénonce immédiatement par des posts aux sites Web français : alors qu’il va chercher sa fille de dix ans à l’école, il est violemment pris à partie par une automobiliste, qui l’accuse contre toute évidence d’avoir heurté son véhicule et de l’avoir agressée. Acte III : le 29 octobre, Ben Brik est placé sous mandat de dépôt pour « atteinte aux bonnes mœurs », « diffamation », « agression » et « détérioration des biens d’autrui ». Acte IV : après un simulacre de procès de quelques heures le 19 novembre, le journaliste est condamné, le 26 novembre, à six mois de prison ferme. Réaction officielle de la France, a minima, par la voix du porte-parole du Quai d’Orsay : « Nous regrettons cette décision et rappelons notre attachement à la liberté de la presse en Tunisie comme partout dans le monde. » Réaction officielle de l’Union européenne : aucune. Et pourtant, la « punition » de Ben Brik est loin d’être un acte isolé : dès le lendemain de sa réélection, Ben Ali a brusquement intensifié les actes d’agression et de harcèlement à l’encontre de nombreux journalistes et opposants. Au-delà de ces victimes, cette série de provocations très calculées, frappant notamment un symbole historique de la révolte, vise à l’évidence un double objectif. En premier lieu, adresser un avertissement aux foyers d’opposition internes à la dictature, de plus en plus nombreux. Ceux du peuple, dont témoignent notamment les émeutes du bassin minier de Gafsa en 2008, durement réprimées. Mais aussi ceux qui se font jour au sein de la bourgeoisie, de plus en plus bousculée par la vaste entreprise de prédation des richesses du pays conduite depuis plusieurs années par la famille de Leila Trabelsi, l’épouse du président, qualifiée par certains de « régente de Carthage ». Et en second lieu, « tester » la réponse de la communauté internationale des États à ce durcissement répressif. Dans l’attente qu’elle continuera à « couvrir », comme elle l’a fait depuis l’arrivée au pouvoir de Ben Ali en 1987, les violations des droits de l’homme qui sont le cœur de cette « si douce dictature » que dénonçait Ben Brik dans son livre publié en 2000. A ce jour, le test est malheureusement positif, comme en témoignent les « non-réactions » que nous avons évoquées. Et cela, en tant que citoyens européens, nous ne l’acceptons pas. Car c’est en notre nom que l’Union européenne a signé avec la Tunisie un « accord d’association », entré en vigueur le 1er mars 1998, pour développer les échanges économiques entre les deux partenaires. Un accord dont l’article 2 stipule : « Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord. » La violation de cette clause par Carthage aurait dû de longue date entraîner, de la part des États membres de l’Union européenne, et de la France au premier chef, la suspension de l’accord d’association. L’atroce comédie dont est victime aujourd’hui Taoufik Ben Brik, même s’il devait être gracié par Ben Ali – ce que nous souhaitons évidemment –, montre à quel point cette clause semble n’être qu’un chiffon de papier pour ceux qui prétendent nous représenter. Il est plus que temps d’en finir avec cette hypocrisie, par la suspension, au nom de la violation de son article 2, de l’accord d’association entre l’Union européenne et la Tunisie, jusqu’à la libération de Ben Brik et de tous les prisonniers d’opinion et à l’engagement formel du gouvernement tunisien de pleinement respecter les clauses de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Premiers signataires : William Bourdon, avocat ; Hélène Flautre, députée européenne ; François Gèze, éditeur ; Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF ; Noël Mamère, député ; Gilles Perrault, écrivain ; Éric Sottas, secrétaire général de l’OMCT ; Marie-Christine Vergiat, députée européenne : Jean Ziegler, sociologue. (Source: « Le Monde » (Quotidien – France) le 2 decembre 2009)  


Deux mots à Taoufik

Cher camaradeTaoufik Ben Brik Notre célèbre Régente d’Afrique Celle qui coiffe tous les trafics Et qui adore les palais et le fric Ne te trouve ni sympa ni comique Elle dit: ce petit clown impudique Je le démonterai brique par brique Elle a peur de tes armes alchimiques: Une feuille blanche et un stylo Bic… Omar Khayyam  


 

Tunisie : quand la liberté d’expression est un délit

 

 
Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik a été condamné à six mois de prison ferme. Il est détenu dans la prison de Siliana, à 200 kilomètres de Tunis, connue pour ses conditions de détention déplorables. À l’issue de son procès, ses proches sont restés deux semaines sans nouvelles et, alors qu’il souffre d’une maladie rare, il va bientôt être à court de médicaments, les gardiens ayant refusé de lui transmettre ceux remis par sa famille. Depuis le 25 no¬vembre, il a entrepris une grève de la faim pour protester contre les brimades dont il fait l’objet. Taoufik Ben Brik avait été arrêté après un incident de rue, une femme d’affaires ayant porté plainte contre lui sous prétexte qu’après avoir embouti sa voiture il l’aurait insultée et frappée. Taoufik Ben Brik affirme, lui, qu’il a été « victime d’un traquenard » mis en place par la police du régime. Le journaliste est en effet connu pour ses prises de position, notamment dans la presse étrangère, critiques vis-à-vis du régime dictatorial de Ben Ali. Le dirigeant tunisien ne supporte pas la liberté d’expression. Le journaliste en ligne et militant des droits de l’homme Zouhaïer Makhlouf a été condamné le 1er décembre à trois mois de prison ferme et 6 000 dinars d’amende (plus de 3 000 euros) pour « nuisance à travers le réseau de communication » à cause de ses prises de position. Le 28 octobre, un autre journaliste, Slim Boukhdir, a été enlevé et tabassé, vraisemblablement par des policiers, parce qu’il avait formulé des critiques à l’égard de l’épouse du président dans une interview à la BBC. Mohamed Soudani, membre du syndicat étudiant UGET, a disparu depuis le 22 octobre après avoir donné une interview à deux journalistes françaises. Même si les conséquences en sont moins graves, les journalistes étrangers font aussi l’objet de mesures de répression ; ainsi, fin octobre, une journaliste du Monde a été expulsée parce que ses articles émettaient des réserves sur la politique menée par Ben Ali. Répression contre les journalistes, emprisonnement des opposants sous des motifs montés de toutes pièces par la police, emprisonnement des mineurs de Gafsa qui avaient fait grève et de personnes qui les avaient soutenus : voilà le régime que soutient le gouvernement français. Marianne LAMIRAL
 
(Source: Lutte Ouvrière n°2157 du 4 décembre 2009)


Ben Ali Tunisie

Ce n’est pas tant la cinquième élection d’affilée de Zine El Abidine Ben Ali en tant que Chef d’Etat en Tunisie que sa succession qui pose déjà des questions… A 73 ans, il est Président de la République depuis 1987 soit depuis 22 ans ! Et si Ben Ali a amélioré le statut économique de la Tunisie, de nombreuses voix s’élèvent contre sa dérive monarchique et contre l’abus de pouvoir contre les droits de l’Homme, le régime usant de la répression et d’atteintes contre la liberté d’expression. De même, son parti, le RCD, comprend 161 députés sur 214 au Parlement. Or, Ben Ali réélu fin octobre avec 89,62 % des voix pour cinq ans, souffrant d’une inflammation du pharynx, devait se reposer durant cinq jours selon son médecin personnel. Mais ce week-end, il aurait été transporté d’urgence à l’étranger. Malade depuis longtemps, Ben Ali fait donc l’objet de toutes les supputations en Tunisie, certains pensant déjà que le pouvoir sera vacant d’ici peu d’autant plus que la Loi l’empêche de briguer un 6me mandat. Et voilà donc tous les prétendants prêts à affuter leurs armes pour succéder au Président Dictateur… A commencer par son épouse, Leïla Trabelski qui, avec sa famille, tient le pouvoir économique en Tunisie. Des membres de sa famille sont tous aux postes clés du pouvoir. Cela dit, Ben Ali a également eu des enfants de son premier mariage et le Président Tunisien tient aussi à les mettre à l’abri ainsi que ses frères et sœurs car nul doute que si l’épouse du Président arrivait au pouvoir, la famille de Ben Ali serait tout à fait écartée. C’était donc la bisbille dans le couple dont l’un avait tous les pouvoirs politiques et l’autre tous les pouvoirs économiques et avec le temps, la belle Leïla était devenue redoutable avec un influence non négligeable sur son vieil époux… Mais normalement, l’article 57 de la Constitution tunisienne stipule qu’en cas de décès, de démission ou d’incapacité du Président, le pouvoir devrait être transmis temporairement au Parlement pour une période maximale de 60 jours avec un Président par intérim qui ne pourrait être candidat à la Présidentielle. Cela dit, rien ne pourrait empêcher Leïla Ben Ali de briguer le poste de Présidente de la République, elle ou quelqu’un de son entourage proche. Quant à Mohamed Sakhr Materi, neveu de Ben Ali, il se préparerait également au pouvoir. Cela dit, d’autres noms circulent comme celui d’Abdelwahab Abdallah, ministre des Affaires étrangères ou celui de Kamel Morjane, ministre de la Défense. Pour l’instant donc, les Tunisiens vivent dans une grande incertitude en ce qui concerne la succession de Ben Ali, qui est aussi un sujet tabou dans ce pays d’Afrique du Nord, d’autant plus que de nombreuses personnalités voudraient des réformes audacieuses concernant les libertés en Tunisie, la répression contre la dissidence étant de plus en plus forte…
 
(Source: « Web Libre » le 2 decembre 2009)


Deux détenus tunisiens de la prison de Guantanamo transférés en Italie

 
AFP / 30 novembre 2009 23h39 ROME – Deux détenus tunisiens de la prison américaine de Guantanamo ont été transférés en Italie pour y être jugés, a annoncé le ministère italien de la Justice dans un communiqué publié lundi soir peu après leur arrivée à Milan. Il s’agit d’Adel Ben Mabrouk et Riadh Ben Mohamed Nasri. « Les deux détenus font l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les autorités italiennes et ils seront jugés en Italie », a déclaré le ministère. M. Nasri est accusé, entre autres, d’association de malfaiteurs, d’aide à l’immigration clandestine et d’autres délits graves liés à des actes terroristes, pour des faits survenus entre 1997 et 2001, indique l’agence Ansa. Il faisait partie, selon le parquet, d’un groupe qui fournissait une aide logistique à une cellule terroriste qui aurait recruté des kamikazes pour des attentats suicide dans des pays en guerre, en particulier l’Afghanistan. Selon le mandat d’arrêt à son encontre, il est accusé en particulier d’avoir organisé en Afghanistan « la logistique des moudjahidines (combattants, ndlr) provenant d’Italie » et envoyés dans des camps où ils étaient entraînés « à la préparation d’attentats suicide ». Nasri avait été capturé au cours d’une opération militaire menée par les Etats-Unis en Afghanistan. Ben Mabrouk est pour sa part soupçonné selon Ansa d’avoir fait partie d’une cellule d’extrémistes islamistes basée à Milan, accusée de terrorisme international, falsification et recel de faux documents, aide à l’immigration clandestine, trafic de stupéfiants et d’attaques à main armée. Au moment de l’émission du mandat d’arrêt en mai 2005 par la justice milanaise, Ben Mabrouk était déjà détenu dans la prison de Guantanamo. Les transferts des détenus ont été réalisés conformément à un accord signé en septembre par Rome et Washington pour « donner une suite concrète à l’engagement politique pris par le président du Conseil (Silvio) Berlusconi envers le président (Barack) Obama de collaborer avec les Etats-Unis dans la fermeture de la prison de Guantanamo ». Quelques jours après son arrivée à la Maison Blanche, M. Obama avait ordonné la fermeture d’ici janvier 2010 de la prison située sur la base navale de Guantanamo (extrême-est de l’île de Cuba), une mesure soulignant sa volonté de rompre avec les politiques controversées de son prédécesseur George W. Bush. Le 18 novembre, M. Obama a reconnu pour la première fois que la prison de Guantanamo ne pourrait pas être fermée à la date prévue. A cette date, un total de 215 détenus restaient enfermés sur la base de Guantanamo qui accueille des suspects de terrorisme.  

Tunisie – Un député propose Ben Ali pour le Prix Nobel de la Paix

 
02/12/2009        La chambre des Députés a examiné mardi 1er décembre le budget de la Présidence de la République. Durant les débats, l’ensemble des députés (RCD et opposition) ont salué les efforts louables déployés par le président de la République et les différentes initiatives prises en vue de propager la culture du dialogue et de la paix, ainsi que les valeurs de solidarité et de tolérance dans le monde. Dans ce contexte, et selon le compte rendu du quotidien Assabah, Omar Belhadj Salah, député RCD, a proposé de constituer une commission, composée d’intellectuels tunisiens et de personnalités internationales de renom, pour proposer la candidature du président Zine El Abidine Ben Ali au Prix Nobel de la Paix. Idée à suivre… R.B.H.
 
(Source: « Business News » le 2  decembre 2009)


Vers des observatoires des drogues au sud de la Méditerranée

 

AFP, le 1er décembre 2009 à 16h37 STRASBOURG, 1er décembre (Reuters) -Neuf pays riverains de la Méditerranée sont convenu mardi à Strasbourg de mettre en place des observatoires nationaux des toxicomanies dans les pays du sud, préalable à une meilleure coopération entre le nord et le sud dans la lutte contre ce fléau sanitaire. Une déclaration d’intention en ce sens a été adoptée à l’issue d’une réunion du Réseau méditerranéen (MedNet) du Groupe Pompidou, une instance du Conseil de l’Europe qui travaille à la coordination des politiques de lutte contre la toxicomanie. Cette initiative intervient à un moment où les pays du sud membres de Mednet, l’Algérie, le Liban, le Maroc et la Tunisie, reconnaissent abandonner une approche purement judiciaire de la toxicomanie au profit d’une prise en compte du problème en termes de santé publique. « Le Maroc s’inscrit dans une approche de santé publique, ce qui rend nécessaires des actions de monitoring et de collecte d’information », a souligné le professeur Jallal Toufiq, directeur du Centre national de prévention, et de recherche en toxicomanies au Maroc. La Jordanie, qui participait à la réunion, et l’Egypte, qui en a été empêchée au dernier moment, pourraient intégrer prochainement MedNet, mis en place en 1999 au sein du groupe Pompidou pour favoriser la coopération entre les deux rives de la Méditerranées. Des observatoires des toxicomanies existent déjà dans les pays de la rive nord, tandis que l’Union européenne possède sa propre agence, l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA) basée à Lisbonne. Une étude réalisée par le groupe Pompidou sur l’opportunité de créer une telle agence au niveau du bassin méditerranéen a conclu à la nécessité d’établir ou de consolider d’abord des structures nationales. « Nous avons besoin de parler avec les mêmes mots, avec les mêmes concepts, avec les pays qui sont sur la route des drogues », a souligné, pour la France, Etienne Apaire, président de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). REUTERS  

Rome disposée à accueillir d’autres détenus et examine une liste (Frattini)

 

AFP, le 1er décembre 2009 à 15h05 ROME, 1 déc 2009 (AFP) – L’Italie a accepté d’accueillir trois détenus de la prison américaine de Guantanamo, dont deux sont arrivés lundi soir à Milan (nord) et « examine » une liste d’autres noms, a indiqué le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini. « Pour trois cas, la demande (américaine) a été acceptée et pour les autres, nous examinons une liste » de noms de détenus mais « la disponibilité existe » pour en accueillir d’autres, a déclaré M. Frattini, devant les journalistes étrangers à Rome. « Ce sont des procédures complexes car les détenus ont des situations juridiques compliquées », a souligné M. Frattini, en soulignant qu’il a fallu « 9 mois à l’Italie pour définir la procédure à suivre » pour les trois déjà acceptés. Il a affirmé que l’Italie « avec la Belgique et le Portugal a été le premier pays européen à dire oui aux Etats-Unis ». « Je vois encore des pays européens qui n’ont même pas décidé d’en accueillir un seul », a déploré M. Frattini. M. Frattini a souligné que le retard pris par les Etats-Unis dans la fermeture de Guantanamo, « n’est pas dû à un manque de volonté politique mais à des problèmes techniques ». Lundi soir, Adel Ben Mabrouk et Riadh Ben Mohamed Nasri, deux détenus tunisiens de Guantanamo, ont été transférés en Italie et incarcérés à Milan pour y être jugés pour avoir fourni une aide logistique à des cellules terroristes. Quelques jours après son arrivée à la Maison Blanche, M. Obama avait ordonné la fermeture d’ici janvier 2010 de la prison située sur la base navale de Guantanamo (extrême-est de l’île de Cuba), une mesure soulignant sa volonté de rompre avec les politiques controversées de son prédécesseur George W. Bush. Le 18 novembre, M. Obama a reconnu pour la première fois que la prison de Guantanamo ne pourrait pas être fermée à la date prévue. A cette date, un total de 215 détenus restaient enfermés sur la base de Guantanamo qui accueille des suspects de terrorisme.  

La région MENA à la traîne dans l’économie du savoir

Associated Press, le 1er décembre 2009 à 18h41 TUNIS (AP) — La région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA) ne contribue que pour 0,5% à l’économie du savoir dans le monde malgré les importants investissements consacrés à la création de grandes universités, a déploré mardi à Tunis la vice-présidente de la région à la Banque mondiale Shamshad Akhtar. Mme Akhtar, du Pakistan, a présenté ce tableau peu reluisant lors d’une « conférence internationale de haut niveau » organisée à l’initiative de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) en collaboration avec la Banque mondiale. Placée sous le thème « Bâtir une économie fondée sur les savoirs et orientée vers la création d’emplois, la compétitivité et le développement équilibré », la manifestation a été ouverte par le président Zine El Abidine Ben Ali. Apparamment en forme, le chef de l’Etat tunisien reprenait normalement ses activités après un repos de cinq jours prescrit par son médecin personnel en raison d’une « inflammation aiguë du pharynx », selon le porte-parole de la présidence. Lundi, il avait reçu les voeux des hauts responsables tunisiens et du corps diplomatique islamique à l’occasion de l’Aïd el Kébir (fête du sacrifice). Face à « l’accentuation de la fracture numérique, scientifique, technologique et économique » et pour pallier inégalités et écarts entre pays avancés et pays en développement, le président tunisien a plaidé en faveur d’un « programme spécifique pour l’édification de l’économie du savoir ». Son financement serait assuré par les Etats membres de l’ISESCO, a-t-il suggéré, en invitant les pays islamiques à investir dans les technologies de l’information et de la communication et à renforcer le partenariat en la matière entre les secteurs public et privé. Pendant quatre jours, des experts représentant la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI), la Commission européenne, l’institut de la Méditerranée (France) et autres venus de Singapour et des pays de la région doivent débattre des moyens de mettre en place une « plate-forme appropriée » et des étapes à franchir pour construire des économies fondées sur le savoir. AP

The 61st Universal Human Rights Anniversary under the Swiss “abolishment” of Minarets building in Mosques and just upon Muslims celebration of “Eid El Fitr” and Pilgrimage-Really, that’s extremely unacceptable!?…

By Hend Harouni

Tunis on December 1st, 2009

There is an immense resentment among the Muslims and non Muslims, the Human Rights defenders and the public opinions : how and why does Switzerland take such measure … ?! is it a message to Muslims : “we don’t want you as you are”.

This is the first time that we hear about other than defense of human rights policy in the called human rights country where the human rights conventions and texts were born basically the Geneva   Convention but touching freedom of religion right is a conflict in itself.

 So, by now after 61 years of calling for defense and practice of human rights values all over the world, suddenly this same country issued the decision for a pejorative and non coexisting oriented practice against a particular community : the Muslims?! and concretely amended the constitution under  around 57,5% “approval” votes  results on 29 November, 2009 for banning minarets, following a launched campaign for a forced referendum based on collecting  100,000 signatures from voters starting on May 1st, 2007 and  insisted on by a group of right-wing politicians mainly from the Swiss People’s Party and the Federal Democratic Union, the former presently  being  the largest party in the Swiss parliament . Switzerland has 8 million population, of which around 400,000 people practice Islam. Islam is the second religion there. There are only four minarets in this country’s mosques all is according to collected informations.

 

Starting  by banning minarets shows that  these introducers of the referendum plan  will go  further in banning more than minarets for Muslims.

How can a country like Switzerland being distinguished as a country of ”peace” based on non involvement in other country’s conflicts and well known for stability, welcome and promising life conditions level  disappointingly starts  by calling for such  delicate restriction on the level of Muslims religious freedom  :  attacking religious freedom  practice.

A mosque by definition and since our creation has always been built with a minaret why now you wanted to “abolish” it. Whether in Switzerland or in any other place in the world, people by faith conviction go to the mosque and not to the church and it is their legitimate right to chose their religion and this equals religious freedom right. Why do you express by such banning that you changed “negatively” in treating Muslims community not to forget that they include Swiss Muslim citizens and whose great number embarrasses the right-wing side.

Faith is inside the human being so neither banning minarets nor any other practices will influence this faith in Islam. Banning  means  “ Accept it or leave” this is incompatible with freedom and coexistence rights and tolerance. It will not stop under this step, these extremists raise war against Muslims so before and after minarets there certainly are other growing offenses.

Blame is strongly made to Swiss citizens who voted for such “mantrap” and they are called to review their position and as by having accepted to “insult” Muslims this way you  are easily giving further wrong opportunities to your extremists to destroy the distinguished image that Switzerland was benefiting from towards Muslims all over the world and also to the free minds in this world who truly consider that religious freedom is a red line and are obviously shocked by banning minarets.

One of the unjust   “day and night running” against Muslims and Islam in the world is the Dutch extremist right wing anti-Islamist Dutch parliamentarian  Geert  Wilders who works but for division among people and wherever Muslims exist  and among his tools is “law” while his raised  war against religion is itself an infringement of the law and all the nations too as causing  inhuman treatments, reinforcing hatred  and  conflicts.

Why in these few days coming specific 61st anniversary of the Human Rights declaration instead of promoting and encouraging integration of Muslims in Switzerland and in other countries, on the contrary you cause such a dangerous conflict for stronger gaps between non-Muslims and Muslims.

Why touching the mosque unit by your prohibiting the minarets that you know well their importance as required components of mosques’ constructions : architectural shape and for calling for prayers times function “Al Adhan for Salat”?.

Several  human rights organization and associations claimed that the Swiss referendum violated freedom of religion and was a discrimination on racial and religious affiliation.

In such context, we refer to basic content of The Universal Declaration of Human Rights :

PREAMBLE

Whereas recognition of the inherent dignity and of the equal and inalienable rights of all members of the human family is the foundation of freedom, justice and peace in the world,

Whereas disregard and contempt for human rights have resulted in barbarous acts which have outraged the conscience of mankind, and the advent of a world in which human beings shall enjoy freedom of speech and belief and freedom from fear and want has been proclaimed as the highest aspiration of the common people,

Whereas it is essential, if man is not to be compelled to have recourse, as a last resort, to rebellion against tyranny and oppression, that human rights should be protected by the rule of law,

Whereas it is essential to promote the development of friendly relations between nations,

Whereas the peoples of the United Nations have in the Charter reaffirmed their faith in fundamental human rights, in the dignity and worth of the human person and in the equal rights of men and women and have determined to promote social progress and better standards of life in larger freedom,

Whereas Member States have pledged themselves to achieve, in co-operation with the United Nations, the promotion of universal respect for and observance of human rights and fundamental freedoms,

Whereas a common understanding of these rights and freedoms is of the greatest importance for the full realization of this pledge,

Now, Therefore THE GENERAL ASSEMBLY proclaims THIS UNIVERSAL DECLARATION OF HUMAN RIGHTS as a common standard of achievement for all peoples and all nations, to the end that every individual and every organ of society, keeping this Declaration constantly in mind, shall strive by teaching and education to promote respect for these rights and freedoms and by progressive measures, national and international, to secure their universal and effective recognition and observance, both among the peoples of Member States themselves and among the peoples of territories under their jurisdiction.

Article 1.

·         All human beings are born free and equal in dignity and  rights. They are endowed with reason and conscience and should act towards one another in a spirit of brotherhood.

Article 2.

·         Everyone is entitled to all the rights and freedoms set forth in this Declaration, without distinction of any kind, such as race, colour, sex, language, religion, political or other opinion, national or social origin, property, birth or other status. Furthermore, no distinction shall be made on the basis of the political, jurisdictional or international status of the country or territory to which a person belongs, whether it be independent, trust, non-self-governing or under any other limitation of sovereignty.

Article 18.

·         Everyone has the right to freedom of thought, conscience and religion; this right includes freedom to change his religion or belief, and freedom, either alone or in community with others and in public or private, to manifest his religion or belief in teaching, practice, worship and observance.

Article 22.

·         Everyone, as a member of society, has the right to social security and is entitled to realization, through national effort and international co-operation and in accordance with the organization and resources of each State, of the economic, social and cultural rights indispensable for his dignity and the free development of his personality.

Article 22.

·         Everyone, as a member of society, has the right to social security and is entitled to realization, through national effort and international co-operation and in accordance with the organization and resources of each State, of the economic, social and cultural rights indispensable for his dignity and the free development of his personality.

Article 26.

·         (2) Education shall be directed to the full development of the human personality and to the strengthening of respect for human rights and fundamental freedoms. It shall promote understanding, tolerance and friendship among all nations, racial or religious groups, and shall further the activities of the United Nations for the maintenance of peace.

·         (3) Parents have a prior right to choose the kind of education that shall be given to their children.

Article 29.

·         (3) These rights and freedoms may in no case be exercised contrary to the purposes and principles of the United Nations.

Article 30.

·         Nothing in this Declaration may be interpreted as implying for any State, group or person any right to engage in any activity or to perform any act aimed at the destruction of any of the rights and freedoms set forth herein.

Does it mean that such banning carried out in Switzerland is to be prototyped in other non Muslim countries? Never will Muslims tell the non Muslims that they will ban any part of their churches according to our Islamic religion in addition to the commitment of the international human rights conventions, we are respecting the others’ religious practices’ right.

Have you ever heard in one of our Muslim countries that such constitutional amendment was even talked about to be introduced for churches : no religious buildings are ever touched in this context in our Muslim countries.

Another point is : freedom of religion does not mean “limited freedom by quota when the number of Muslims increases” -which is the case here- while on the other hand that of the Christians decreases in Christian countries, then the political approach is to badly influence people through hatred and fear campaigns against Muslims using local law regulations while such procedure in itself does not comply with the international conventions and human rights texts that have to be respected on the ground.

How to concretely and fully respect these international law materials then?.

Even Allah created us different showed us the right path and left us free: to believe or not to believe that is did not force us and we also do not force non-Muslims to become Muslims – it has to do with faith after choice by conviction, so we all as people have to protect freedom of religion not  to prevent by all means Islam to expand and Muslims to increase in number wherever they exist and evidently this does not contradict with human rights and fundamental freedoms.

First, it openly started with damned caricatures in Denmark and by working on satanic caricatures as a dirty attempt to defame our Scared prophet Mohamed Prayer and Peace Be Upon Him and Islam in general and in other countries too then appeared Geert  Wilders with his disastrous film attacking our Prophet and Islam called “Fitna” all of them under the same ill pretence of freedom of expression.

Not so strange to see the same extremist right wing Dutch parliament representative expressing to the media his delight re this minarets banning in Switzerland.

Thus, any attacking campaign against Islam and Muslims announces in itself a planned for harmful goal wanted to be reached behind.

Islam religion prohibits banning any building parts or more for places of worship even if they are not mosques , and prevents  the defamation of any of the Prophets and Messengers  and Allah is the One Who created us and granted us the genuine freedom of religion and that of expression not the other way around.

We can read  from  this approximate figure of 57,5% Swiss voices what follows :

1.       that half of people in Swiss society are nowadays against freedom of religion right which is dangerous in a country known for freedoms and one needs to have an idea about the nature of the voters.

2.       the 2nd half, making  some equilibrium for coexistence with Muslims as community and as Swiss citizens, they refused “banning minarets” did their duty and they deserve our respect.

Deduction : such minarets prohibition showed how the Swiss society has  already been divided and that occurred under wrong, provoking and indirect hatred non- stop campaigns and if they do not review such dangerous action as disappointment expressions  only are not sufficient, there will be heavier future “bannings” against Muslims.

 Ill-treating Muslims and restricting their freedoms  can in no way be a solution for coexistence based on tolerance as you can never insult any one and say that you don’t mean to do harm to him or that you want to find a way to preserve your country or any other interests. It is not by attacking Muslims that you can have a greater number of Christians or a lower number of Muslims, this is nonsense as against humanity and reason.

but also all those who rejected such vote are to seriously work for its cancelling as causing hatred and instability in Swiss society and towards relationships with the Muslim Nation as a whole and avoid its expansion in other countries.

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Just remember that minarets banning in Switzerland :

 

is not freedom of expression or fear from Muslims but illegal hatred campaigns against Muslims dignity whose objective is to achieve the campaigners political goal; working on such catastrophe to raise detestation between Muslims and non Muslims in the country and outside it. They exploit citizens fear in order to strengthen disgust feelings against foreigners and among their tools is the dangerous extremist misleading accusative inciting posters and various medias such as the one showing the minaret as a rocket engraved on the Swiss map?! ; incredible incoherence, we know that the rocket is used for legitimate resistance  and self defense  in Palestine and Gaza towards only one place Israel due to colonization and Zionists latest genocides and war crimes in besieged Gaza territory; the phosphoric holocaust and that still their rights are not recuperated from the international official institutions yet. The rockets have nothing to do with Switzerland especially that the rule says : “compare what is comparable” things are to be considered in their true contexts.

But supporters of the “banning” of  minarets say they have no intention of preventing Muslims from practicing their faith and that they  have nothing against Muslims why then  having  over expressed  hatred  towards them in your campaigns to increase  voting voices?. This is what we call making prejudice “without leaving a trace” the answer is “then why don’t you leave them in peace? ”. It starts this way and ends up with more exclusion towards Muslims…

Resentment positions :

« I think Swiss Muslims will be angry and bitter over this, » said Reinhard Schulze, professor of Islamic Studies at Berne University. « And we know that anger and bitterness among a community can lead to radicalisation, even to militancy. » Swiss move to ban minarets / By Imogen Foulkes/ BBC News, Berne/Last Updated: Monday, 28 May 2007, 09:03 GMT 10:03 UK.

—-

(*)Amnesty International said the minaret ban is a « violation of religious freedom, incompatible with the conventions signed by Switzerland. »

(** )The Swiss Green party said it was contemplating lodging a complaint to the European Court of Human Rights in Strasbourg for violation of religious freedoms as guaranteed by the European Convention on Human Rights.

(*) and (**)  : GLOBAN NATION/Switzerland votes to ban new minarets/ By Hui-Min Neo/ Agence France-Presse First Posted 12:23:00 11/30/2009.

 

 

 

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