19 mai 2008

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TUNISNEWS
9 ème année, N° 2918 du 19.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Pour une campagne en faveur de Taoufik Mizane CNLT: Nouvelle étape dans la persécution d’un défenseur – Saisie des biens de maître Ayadi Kalima: Imed Trabelsi en prisonSihem Bensedrine AP: Peines de prison ferme pour 18 terroristes présumés AP: Projet de nouvelle cité sportive à Tunis : l’OM parmi les investisseurs AFP: La mosaïque sort des musées en Tunisie et revient au goût du jour Omar S’habou: Le Maghreb est-il à l’abri  des émeutes de la faim? Taoufik BACHROUCH: Démocratie et alternance Le Temps Lundi: « Il faut trouver un compromis pour débloquer la situation », déclare Mohamed Trabelsi, membre du Bureau exécutif de l’UGTT Reuters: L’AKP, au pouvoir en Turquie, se prépare à être interdit Le Figaro: La France parle avec le Hamas


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 18 mai 2008

POUR UNE CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR EMPECHER LA LIVRAISON DE TAOUFIK MIZANE ET ENCORE UNE FOIS : « NON A LA TORTURE PAR PROCURATION » !

 
Le délai imparti par les autorités hollandaises pour commencer la procédure de livraison de l’ex prisonnier politique Taoufik Mizane va s’achever mardi 20 mai 2008. Les services de l’immigration et de la nationalité du ministère de la Justice hollandais ont refusé le 11 mai 2006 de lui accorder l’asile politique au prétexte que l’obtention de son passeport, consécutive à sa sortie de prison, indiquerait qu’il n’était plus persécuté par les autorités tunisiennes pour ses activités politiques. La Cour Suprême a confirmé la décision du ministère, prise sur la base d’informations inexactes, et lui a donné un délai de 28 jours pour quitter le pays, délai prolongé grâce une campagne qui lui a donné une occasion dont il est à craindre qu’elle soit insuffisante si toutes les organisations indépendantes et toutes les consciences libres ne se mobilisent pas pour le sauver des menaces qui le guettent, et qui sont évidentes ! Monsieur Taoufik Mizane est un citoyen tunisien né le 27 septembre 1971 dans le gouvernorat de Kebili, qui a demandé l’asile politique aux autorités hollandaises le 19 avril 2005, et a présenté à l’appui de sa demande des documents d’identité, et un jugement prononcé contre lui le 12 février 1998 (n°25702) le condamnant à trois ans d’emprisonnement fermes et cinq ans de contrôle administratif prenant effet à l’issue de sa peine de prison. Il a également présenté sa carte de sortie de prison qui précise la raison de sa libération, à savoir une libération conditionnelle le 6 novembre 1999. L’association affirme que le contrôle administratif permanent auquel a été soumis Taoufik Mizane, les convocations par la police politique, sa privation d’emploi, son interdiction de poursuivre des études, tout cela l’a poussé à quitter le pays avec des faux documents; et elle considère que la protection est un droit inaliénable et qui ne se négocie pas. L’association réitère son appel aux autorités hollandaises de ne pas livrer Taoufik Mizane à la police politique tunisienne, citant les dispositions de l’article 3 de la convention contre la torture et autres traitements inhumains et dégradants qui interdisent le renvoi d‘une personne « s’il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture », ce que confirment les rapports de toutes les organisations, les associations de droits de l’homme indépendantes. L’association joint sa voix à toutes celles qui exigent l’interdiction du renvoi de l’ex prisonnier politique Taoufik Mizane, et fait endosser aux autorités hollandaises l’entière responsabilité, de ce qui pourrait lui arriver si elles s’obstinaient à le livrer, et les considéreraient comme complices de la torture ! Pour l’association Le comité directeur (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE CNLT  

Tunis le 19 mai 2008

Nouvelle étape dans la persécution d’un défenseur Saisie des biens de maître Ayadi

Le CNLT est vivement préoccupé par la multiplication des actes de persécution qui ciblent ces derniers temps, l’un de ses membres dirigeants, maître Abderraouf Ayadi, usant cette fois-ci de l’arme de l’étranglement économique. En effet, le 14 mai courant une saisie arrêt sur ses biens et ses comptes bancaires (privé et professionnel) a été exécutée, sans qu’aucune notification préalable ne lui ait été signifiée, comme l’exige la procédure. Il s’agit d’une exécution d’une décision de taxation d’office émise par la direction des impôts en janvier 2008 pour un montant de 33.580 Dinars tunisiens (28,1210 USD) et contre laquelle il avait fait appel. Cette taxation d’office avait démarré en août 2006, immédiatement après la notification de la procédure d’expulsion de son ancien cabinet, suite à un jugement inique prononcé le 8 août 2006 par  le tribunal de première instance de Tunis, violant plusieurs règles de droit (1). Cette procédure d’expulsion a été engagée depuis février 2006 à l’instigation du ministère de la Justice. Il faut rappeler que le cabinet de maître Ayadi se situait à la rue Bab Bnet à Tunis, en face du Palais de justice ; et il est fréquemment arrivé que des missions d’observation étrangères se réunissent dans son cabinet avant d’aller au tribunal pour prendre connaissance des dossiers. Les inspecteurs des impôts avaient procédé à ce redressement sur « instructions », alors même que maître Ayadi s’acquittait régulièrement de ses redevances fiscales. Ils avaient basé ce « redressement politique », sur une évaluation fantaisiste des dépenses de son ancien cabinet (ils avaient surévalué les loyers alors qu’ils disposaient des quittances réelles) et refusé de prendre en considération le fait qu’il partageait le cabinet avec maître Abbou, lui faisant ainsi assumer toutes les charges. Ils avaient considéré que ces dépenses représentent 30% de ses recettes et donc estimé ses ressources à hauteur des 70% restant en y ajoutant les pénalités de retard correspondant à ces montants  « non déclarés ». Les avocats de maître Ayadi ont évidemment fait appel de cette décision, faisant valoir notamment, une jurisprudence qui considère cette manière d’évaluer les ressources des avocats comme abusive et non légale.  Background Maître Abderaouf Ayadi est avocat à la cour de cassation de Tunis ; spécialiste en droit des affaires depuis 1987. Engagé de longue date dans la défense des droits humains, il a été président de l’Association des jeunes avocats (92-94), membre de la section de Tunis du Conseil de l’Ordre des Avocats (1997-2000), puis membre du bureau national du Conseil de l’Ordre des Avocats (2001- 2004). Egalement membre dirigeant de plusieurs sections de la LTDH (depuis 1990), il s’est engagé au CNLT dès sa fondation en 1998. En 2002, il a été élu Secrétaire Général et continue à assurer jusqu’à nos jours le conseil juridique et l’observation des procès pour le compte du CNLT. Il représente également le CNLT dans des missions de plaidoyer auprès des institutions internationales et notamment l’ONU ; il  a assisté, à ce titre, à l’UPR du Conseil des Droits de l’homme à Genève le 8 avril dernier et a eu, en marge, des réunions de travails avec plusieurs représentants des procédures spéciales des  Nations unies. Dernièrement, il a fait l’objet d’attaques directes du ministre de la Justice dans les journaux tunisiens et au Comité des droits de l’homme qui s’est tenu à l’ONU le 17 Mars 2008. Maitre Ayadi a rédigé des plaintes pour « tortures » dont a été saisi le Comité contre la torture de l’ONU (CAT) et a participé à l’élaboration d’un film sur la torture réalisé par le CNLT en novembre 2007. A cause de son engagement pour les droits humains, l’étau n’a cessé de se resserrer autour de lui et notamment depuis 2000 où il a commencé à subir un harcèlement policier continu. De nombreuses ONG – dont l’Observatoire (FIDH-OMCT), Front Line et la CIJ –  ont alerté à plusieurs reprises sur son cas et notamment sur cette forme d’étranglement économique auquel il a été soumis, dû à la présence  permanente d’une faction de la police politique qui harcèle ses clients.  Une persécution systématique Filatures, surveillance policière, écoutes téléphoniques sont son lot quotidien au point qu’il a le sentiment de n’avoir plus aucune intimité. Des agents en civils font le guet devant sa maison. Ils notent les numéros d’immatriculation des voitures des visiteurs, pour les intimider et ainsi l’isoler de son environnement social et familial. Ainsi le 5 mai courant, son domicile a été encerclé par trois voitures de la police politique, ses enfants et ses voisins ont été interrogés par ces policiers et copieusement insultés dans un langage ordurier, créant ainsi un climat de terreur dans tout le quartier. Son téléphone mobile a été coupé afin qu’il ne soit pas en mesure d’alerter ses amis. Des membres du CNLT, venus sur les lieux, ont pu constater cette surveillance policière étroite. Plusieurs de ses clients réguliers ont été incités à retirer leurs affaires, après avoir été convoqués au ministère de l’Intérieur et interrogés durant de longues heures. Certains ont même subi des interrogatoires musclés afin qu’ils le dessaisissent de leurs affaires. Ainsi, dans le courant du mois de janvier 2006, la police politique a interpellé dans les locaux de la sûreté de l’Etat un de ses clients, M Belaaj et l’a interrogé sur les motivations qui l’ont poussé à le choisir comme avocat ! Ce client a immédiatement retiré tous les dossiers où le représente maître Ayadi. Tout dernièrement, le 29 janvier 2008, l’une de ses clientes a eu le courage de témoigner de l’agression qu’elle a subie devant son cabinet,  de la part de la police politique dans le but de dessaisir maître Ayadi de son affaire et a porté plainte par écrit auprès du Conseil de l’ordre des avocats. Maître Ayadi a, quant à lui, déposé plusieurs plaintes en justice pour entraves à son activité d’avocat, qui n’ont jamais eu d’effet. En janvier 2005, il a reçu des menaces de mort s’il continuait à défendre les dossiers sensibles. Et sa voiture ainsi que celle de sa femme ont été sabotées à plusieurs reprises, lui faisant courir un danger réel. Le 14 avril 2007, Raouf Ayadi a été violemment frappé à coups de pied par un officier de police du commissariat de Bâb Bnet alors qu’il s’apprêtait à défendre un groupe de jeunes, accusés de terrorisme, devant la porte de la 4ème chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis. Des officiers de police l’ont empêché d’entrer dans la salle où il devait défendre ses clients. A sa grande surprise, Le 12 juillet 2007, il apprend qu’il est accusé d’avoir agressé le policier qui l’avait frappé ! Les poursuites judiciaires ont été lancées à son encontre après qu’il ait déposé une plainte pour agression physique datant du 14 avril 2007. Les charges contre lui sont toujours pendantes. Au début du mois de juillet 2007, une campagne de diffamation a été lancée par des membres des Services Spéciaux du Ministère de l’Intérieur contre sa femme (vidéo pornographique).  Un déni d’accès à la justice Maitre Ayadi a déposé de nombreuses plaintes pour agression et entraves à l’exercice de sa profession ; aucune d’elle n’a eu de suites ; en voici quelques exemples. En décembre 2007, il saisit le ministre de l’Intérieur par une lettre co-signée par les deux  avocats qui partagent le cabinet (Maîtres Ayachi et Abbou) d’une plainte sur la présence  permanente d’une équipe de la police politique devant leur bureau et le harcèlement de leurs clients. Une lettre restée sans suites. Le 1er novembre 2007. Les officiers de police ont empêché Abderraouf Ayadi de rendre visite à l’avocat Mohamed  Ennouri, qui était en grève de la faim et l’ont agressé en le trainant par terre le long de la rue de Marseille. Il a également porté plainte ; sans suites ! Le 7 juillet 2007, maître Ayadi s’est rendu au commissariat de police de la rue Charles de Gaulle, pour porter plainte contre un des agents de la police politique qu’il a vu déposer une enveloppe contenant le DVD pornographique dans sa boite aux lettres. Un supérieur a interdit à l’un des officiers de police de prendre sa déposition. ·         Le 18 novembre 2004 il a porté plainte contre le Ministère de l’intérieur et le Ministère de la justice pour obstruction à l’exercice de sa profession effectuée par des agents de la police présidentielle contre un huissier de justice qu’il avait chargé de transmettre un avis de plainte contre Dr Gueddiche, médecin et conseiller du Président, et dont les documents avaient été confisqués. Toujours sans suites. Le CNLT qui considère ce genre d’agissements comme indignes d’un Etat de droit, rappelle à l’Etat tunisien ses engagements internationaux en matière de droits humains et particulièrement la déclaration sur les défenseurs de l’ONU adoptée en 1998  qui stipule notamment que « L’État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration. » (art 12.2). ·         Appelle à la suspension de cette taxation d’office, comme étant une mesure punitive, qui cible son statut de défenseur de droits humains et vise à tarir ses ressources et affamer sa famille. ·         Exige la cessation de toutes les mesures policières visant à harceler maître Ayadi et qu’il soit donné suites aux plaintes en justice qu’il a déposées.  Pour le Conseil, La Porte-parole Sihem Bensedrine


Imed Trabelsi en prisonSihem Bensedrine

19 mai 2008 Un mandat d’arrêt aurait été émis aujourd’hui 19 mai par le doyen des juges d’instruction contre Imed Trabelsi, le neveu de Leila Ben Ali, après l’avoir interrogé sur le chef d’accusation de « complicité de vol en bande organisée »; et ce dernier aurait été écroué le même jour. Ce rebondissement vient suite à l’exécution d’une commission rogatoire internationale délivrée en janvier 2008 par le juge d’instruction du tribunal d’Ajaccio, Jean-Bastien Risson, contre Imed et Moez Trabelsi dans une affaire liée à un trafic de bateaux de luxe entre la France et la Tunisie. Par ailleurs Le juge d’instruction, Risson et le procureur de la République d’Ajaccio Thorel, sont actuellement à Tunis dans le cadre de l’enquête sur cette affaire et auraient assisté aux auditions des inculpés.
 

(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008)


« Le Maghrébin » Organe officiel bimensuel en ligne  de l’AMD

www.hebdo.maghreb-amd.org  Edition du lundi 19 mai 2008  

Sommaire Editorial Le Maghreb est-il à l’abri des émeutes de la faim? Par Omar S’habou Maghreb Les implications tendues de l’Union Pour La Méditerranée Par Yousef Lahlali Tunisie Ca continue… par Fatima Kabba Maroc Mounir Majidi, vice roi par Samira Ben Allou Mauritanie La Chute du premier ministre Par Afainou Malek Su Informations confidentielles A savoir Des brèves  qui  renvoient l’image du monde d’aujourd’hui Lu les pauvres vont mourir par Lester Brown Histoire Zainab Tanfzawit, grande figure maghrébine

 
 


 

Voici le numéro 106 d’ELKHADRA

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Bonne lecture. elkhadra@hotmail.com http://elkhadra.over-blog.com/  
 
******************************* –  LA LETTRE DE L’AISPP   – GAZA OU…غزوة أم درمان » »! – LA GUERRE COLONIALE COMME ANALYSEUR DE L’ENSEIGNEMENT TRADITIONNEL – LE TEMPS – ZINE BEN Torquemada -Pile et Face – LA LETTRE DE K.TRAOULI – BEN ALI FAUSSAIRE – CPR..M.MARZOUKI, communiqué – Anatomie d’un conflit irrésolu par nature – LA SOLUTION NATIONALE. – What was not mentioned in Nasrallah’s press conference: – Des juifs résistent au sionisme – DROITS DE L’HOMME . – Ils ont osé et… .se sont effondrés – Crise libanaise et intoxication médiatique – RSF, proxénète de l’information – LA GRAND’MESSE JUDEO-CHRETIENNE CONTRE LE MONDE MUSULMAN – Promesses et trahisons – Le Vatican, les Etats Unis et L’ONU, un nouveau complot trinitaire !  

 

Peines de prison ferme pour 18 terroristes présumés

AP | 19.05.2008 | 20:14 La quatrième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a condamné lundi cinq prévenus à trois ans de prison ferme pour avoir projeté de créer une « cellule terroriste » en Tunisie, a-t-on appris auprès de l’un de leurs avocats, Me Samir Ben Amor. Cinq autres ont écopé d’un an d’emprisonnement pour n’avoir pas informé les autorités de cette entreprise à caractère terroriste. Selon l’avocat, les accusés ont nié les faits qui leur étaient reprochés lors de leur interrogatoire. La défense a plaidé pour le non-lieu, en mettant en avant des vices de procédure et en se basant sur l’absence de preuves étayant les accusations. Lors d’un autre procès, la deuxième chambre criminelle près le même tribunal a condamné un autre groupe, composé de huit jeunes salafistes, à des peines allant de 2 à 5 ans de prison ferme. Deux d’entre eux ont écopé de cinq ans de réclusion et quatre de trois ans pour « appartenance à une organisation terroriste », « appel à la commission de crimes terroristes » et pour avoir « fourni des informations à des personnes ayant des liens avec des projets terroristes ». Les deux autres ont été condamnés à deux ans de prison ferme pour n’avoir pas alerté les autorités des « entreprises criminelles qui se tramaient ». Tous ces salafistes étaient jugés en vertu de la loi anti-terroriste adoptée en Tunisie en décembre 2003 et dénoncée par l’opposition et plusieurs associations qui la considèrent « anti-constitutionnelle ». Selon, Me Ben Amor, spécialiste des affaires terroristes, un « important groupe » de 19 personnes arrêtées après un séjour en Algérie, doit comparaître le 27 mai devant la cour d’appel de Tunis. AP

Projet de nouvelle cité sportive à Tunis : l’OM parmi les investisseurs

ASSOCIATED PRESS TUNIS – Un projet « gigantesque » pour la construction d’une nouvelle cité sportive à Tunis a été lancé vendredi par le groupe émirati Abukhater, pour un investissement de cinq milliards de dollars impliquant plusieurs partenaires occidentaux, dont le groupe Siemens et l’Olympique de Marseille. Sur une superficie de 257 hectares, cette « grande machine à faire du sport » sera réalisée en deux étapes, a précisé devant la presse le président du groupe Abdulrahmane Abukhater. La première aura une durée de deux ans et demi, la deuxième se fera sur cinq ans. L’ambition de ses promoteurs est de bâtir un « pôle sportif d’excellence », avec des infrastructures de haut niveau, des stades pouvant accueillir des compétitions internationales, des centres de formation et des services médicaux de pointe. Outre les sportifs d’élite, la future « Tunis Sports City » vise, selon ses concepteurs, à assurer la formation des jeunes dans une multitude de disciplines, allant du football, à la natation, à l’athlétisme, en passant par le hockey et le golf. Le directeur général de l’Olympique de Marseille, Antoine Veyrat, a dit « la très grande fierté » du club phocéen d’être associé à un tel projet, en tant que conseil sur la partie football. L’OM sera impliqué dans la conception et l’organisation de l’académie de football prévue dans la future cité sportive.


 

La mosaïque sort des musées en Tunisie et revient au goût du jour

TUNIS (AFP) – 19/05/2008 09h49   Longtemps confiné dans les musées qui regorgent de trésors, l’art de la mosaïque a été remis au goût du jour en Tunisie par une nouvelle génération d’artisans qui font des abacules de pierre un produit de décoration très prisé à l’exportation. L’engouement pour cet art multimillénaire et la créativité de mosaïstes tunisiens étaient célébrés récemment par un festival international à El Jem, ancienne ville romaine dans le centre-est tunisien. Des milliers de répliques anciennes figurant des scènes de chasse ou des épisodes de la guerre des Dieux grecs contre les géants ont côtoyé des créations modernes et objets utilitaires aux couleurs chatoyantes. « Nous essayons d’adapter la mosaïque aux nouvelles tendances d’ornement et répondre à une demande accrue de décorateurs », déclare à l’AFP Nacer Bouslah, un des pionniers. En marbre, pierre ou émaux, la mosaïque a reconquis les intérieurs, les jardins et les lieux de travail, non seulement sur les sols et les murs, mais aussi sur les accessoires, meubles, luminaires et équipements sanitaires. Des tesselles aux couleurs de l’arc en ciel ont investit les villas de luxe, hôtels et palaces qui ont été construits ces dernières années, note un architecte. Ainsi, des bureaux en bois revêtus de milliers d’abacules multicolores, des baignoires renvoyant l’image de Vénus en bas-reliefs, des appliques murales et coffres étaient présentés aux spécialistes méditerranéens au festival d’El Jem, qui s’est achevé fin avril. Répandue durant l’antiquité dans le pourtour méditerranéen, la mosaïque fut introduite en Tunisie au IIè siècle sous l’impulsion d’une école de maîtres alexandrins avant de subir l’influence de Rome suite à la prise de Carthage par les Romains. Selon l’archéologue Hédi Slim, ce type de décorations a été délaissé après la conquête islamique à la fin du VIIe siècle, en raison de l’interdiction de la représentation de l’homme en islam. Mais, de l’avis des historiens de l’art, la Tunisie détient encore la plus prestigieuse des collections romaines du monde, avec près de 30.000 pièces dans ses musées, dont le plus fameux, celui du Bardo. « Ulysse et les sirènes » sur lequel le héros grec est ensorcelé par le chant des créatures mythiques et « la toilette de Vénus », déesse de la beauté dans son bain, en sont les plus célèbres. La mosaïque a recommencé à revivre à la fin du XXe siècle, suscitant un regain d’intérêt mondial pour la conservation des oeuvres anciennes, à travers un appui de la Banque mondiale et une assistance technique de la Fondation Getty (USA, Californie). Le tourisme a contribué à faire revivre la pratique de cet art ancien. « Des artisans installés sur le parcours touristique des souks de la Médina de Tunis avaient commencé par reproduire maladroitement des mosaïques au grand bonheur des touristes », se souvient M. Bouslah. Plus tard, des artisans formés aux écoles des beaux arts ont introduit de nouvelles techniques de coupe et de pose de la pierre. Des choix de finition étudiés et un désir d’expression authentique ont vu le jour. « Il faut aimer la pierre et être dans l’air du temps », résume Riadh Bouassida, dont l’atelier attenant à l’Ecole des Arts et Métiers fait recette. Les thèmes mythologiques et la reproduction des tableaux romains ont fait place à la création d’oeuvres très prisées, abstraites ou à vocation utilitaire. Environ 700 artisans et 50 ateliers de fabrication sont répertoriés par l’Office de l’artisanat en Tunisie, qui encourage les ventes en devises fortes à l’étranger. Son directeur, Afif Jerad se réjouit d’un bon carnet de commandes avec des « dizaines de milliers » de pièces achetées en 2007 depuis les Etats-Unis, le Canada ou l’Europe (Allemagne, France, Italie). © 2008 AFP

Editorial

Le Maghreb est-il à l’abri  des émeutes de la faim?

 

 
Omar S’habou
 
Laissons parler les faits. Le cours des céréales sur le marché mondial est indexé sur le prix du pétrole et ce depuis que les Etats-Unis ont décidé de doubler les surfaces déjà très importantes qu’ils consacrent aux biocarburants. C’est ainsi. Peut-on imaginer que le  prix du pétrole va se stabiliser alors que les besoins des deux ogres planétaires  – la Chine et l’Inde en l’occurrence –  sont exponentiels  et que les spéculateurs se font leurs délices de l’inadéquation actuelle et  perdurante entre  demande et offre? Peut-on imaginer, de ce fait, le cours des céréales  se stabiliser de son coté et  retrouver une  juste adéquation entre une offre qui se raréfie en raison de la conversion d’immenses champs céréaliers en  fournisseurs  de biocarburant, en raison d’une cynique spéculation boursière planétaire  et en raison  de la demande d’une population  mondiale qui a l’intention d’atteindre les  neufs milliards dans les prochaines décennies? L’équation est évidente : les émeutes de la faim qui se sont – phénomène inédit et donc historique- simultanément déclarées  dans plusieurs pays à travers la planète ne vont  ni s’arrêter, ni se ralentir. Les émeutes vont – c’est mathématique-  s’aggraver et s’étendre. Pour une raison  simple : le péril de la faim  n’est pas fragmentaire et parcellaire ; il est universel et transversal. Même un pays comme la France  n’en est actuellement épargné qu’en raison des restos du cœur et des services de la fondation de l’Abbé Pierre « Emmaüs » qui distribuent  près de 100 millions de repas  non plus seulement aux chômeurs mais à une nouvelle catégorie sociale  désignée  sous  l’oxymore de « travailleurs pauvres »; en d’autres termes des travailleurs  dont le salaire ne leur permet plus  de boucler  leur fin de mois et les  fait se rabattre sur ces secours publics . N’auraient-ils pas eu cette issue qu’ils se seraient eux aussi joints aux cohortes des émeutiers de la faim du Sénégal et de l’Egypte. La responsabilité de l’occident, en tant que  système de pensée et système de production  dans ce catastrophique  dérèglement  planétaire est  incontestable et lourde.  N’est ce pas l’Europe qui a longtemps encouragé le développement des hydrocarbures avant de s’éveiller, tout récemment et face  à la menace de la faim,  à  ses méfaits ? N’est ce pas l’Europe qui a maintenu une politique protectionniste qui  a déstabilisé depuis longtemps les agricultures du tiers monde et a  freiné la réduction de sa  pauvreté ?  Ne sont ce pas la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire qui ont pendant des décennies expliqué aux pays  émergents que l’agriculture  n’avait plus d’avenir, ce qui a conduit ces même pays à favoriser les cultures d’exportation pour se procurer des devises ?  Le résultat n’en est-il pas que ces pays exportent leurs produits mais importent leur  alimentation et à un prix  qui  est loin d’être favorable à leur balance des payements, ce qui accentue et leurs dettes et leur dépendance et leur  misère structurelle ? Il faut souligner  dans cet ordre d’idées  que la crise actuelle n’est  pas  une crise de production, mais une crise de pauvreté. La production mondiale reste autosuffisante  et peut  même suffire à un milliard supplémentaire d’êtres humains. Mais les mécanismes régulateurs de l’offre et de la demande ont été tellement pervertis par  le culte du profit,  par le protectionnisme unidirectionnel de l’occident et par les criminelles   spéculations boursières – elles sont à elles seules  la cause de près de 30% du renchérissement des produits alimentaires – que  ceux qui sont menacés de faim, ne seront plus que les pauvres. Les riches s’en sortiront toujours. Toutefois les causes de ce  tsunami silencieux et irréversible de la faim qui menace la planète ne sont pas exclusivement exogènes.  Prenons l’exemple du Maghreb justement. Ses pays ne sont ils pas, jusqu’à preuve du contraire,  tributaire de la production mondiale de céréales pour combler leur déficit nationaux en la matière alors mêmes que, potentiellement, ils peuvent être autosuffisants et au-delà ! Est-ce l’occident, qui n’a pas par ailleurs ménagé des aides considérables dans ce sens,  qui les a empêchés   de convertir leurs potentialités en réalités ?    Qu’on me permette ici de  parler de la Tunisie que je connais par la force des choses mieux que  les autres pays maghrébins.  Avant d’être déposé, Bourguiba a doté la Tunisie de 20 barrages. Ils constituaient à ses yeux une des priorités stratégiques sur lesquelles il avait construit sa vision de l’avenir de son pays. Toutes les potentialités de barrages ont été épuisées  sous son régime. Une de ses obsessions – et ses discours en témoignent – était  que son peuple renouât  avec sa vocation millénaire de grenier et d’immuniser à jamais les tunisiens contre la dépendance alimentaire. Vingt  ans après son départ, la Tunisie est toujours importatrice de 50% de ses besoins céréaliers.  Pis : et c’est sans doute un précédent gravissime  autant qu’humiliant,  ce 7 avril 2008, des familles tunisiennes  au nombre de deux cents personnes se sont volontairement refugiées en Algérie dont ils étaient séparées de la frontière de quelques centaines de mètres;  avec casseroles et guenilles, pour  quémander de la nourriture !  Ils avaient   eux aussi comme les haïtiens, les maliens et les égyptiens faim. Alors que dans le bassin minier de la ville de Gafsa, chef lieu d’une  wilaya ( préfecture) des manifestations en bonne et due forme rassemblant la majorité des habitants ont porté à la revendication  un nouveau thème   inédit dans la contestation  populaire tunisienne : la misère! Un journal d’un parti d’opposition mais qui a toujours soutenu Monsieur Ben Ali n’a pas  hésité  à traduire, à sa manière, l’inquiétude diffuse qui parcourt actuellement  l’élite tunisienne  quant à une contagion qu’ils pressentent   mécanique des émeutes de la faim sur leur pays en titrant : «  Pour que les émeutes de la faim ne nous atteignent pas! ». Et voici le ministre de l’économie d’annoncer très officiellement que le gouvernement tunisien n’a plus de choix autre que de réduire la compensation de certains aliments de base et de revoir les critères de la production du pain.  Euphémisme pour    qualifier autrement une inévitable et imminente hausse des prix  dont le taux  a atteint  déjà pour l’année en cours près de   7% ! Il faut reconnaitre à Mr Ben  Ali, à ce propos, de ne pas avoir caché les terribles heures qui attendent le  consommateur tunisien. Il a parlé dan son discours  du 20 mars 2008 « d’extrêmement difficiles conditions qui attendent les tunisiens et qui appellent  à une conscientisation profonde des nouvelles  exigences qui vont conditionner la consommation ». Bien. Mais  va t-il lui-même se soumettre à ces pénibles exigences ? Des amis  marocains, mauritaniens et algériens me disent  que pour les mêmes raisons structurelles, leur pays n’en sont  pas à l’abri. Si la Tunisie  dont la pyramide sociale  est la plus harmonieuse en raison de la prédominance de la classe moyenne et en raison d’une sage politique de la planification familiale qui a, dès l’indépendance, circonscrit le taux de croissance économique  à un niveau toujours  supérieur  à celui du croît démographique en est arrivé là,  a fortiori dans les autres pays. Même l’Algérie dont la rente pétrolière devient phénoménale en raison du renchérissement du prix à la vente du baril de pétrole ne pourra pas indéfiniment  suivre avec succès  cette infernale spirale, puisque, de toutes façons,  les  prix des céréales sont indexés sur celui du pétrole et  ce qu’une main prend, l’autre  est  obligée de le céder. Suis-je un oiseau de mauvais augure? Je ne le pense pas. Ce sont des faits dont l’articulation organique conduit à cette lugubre augure. La responsabilité?  Elle est d’origine exogène  comme  souligné plus haut certes mais endogène aussi. Elle est la où les responsabilités des destins nationaux est assumée. Peut-on faire porter la responsabilité de cette faim programmée sur les affamés? Ou sur ceux qui se soucient d’abord de leur propre sécurité alimentaire et celle des leurs?  Tant que les régimes sont d’archétypales ploutocraties, ni la puissance productrice du marché, ni les mécanismes  et leviers d’interventions conçus pour distribuer équitablement   cette production, ne sont et ne seront de quelque efficacité que ce soit pour prémunir  notre  région   de l’hydre de la faim!  Tant que des régimes politiques  qui  ont la sacrée mission de partager équitablement entre  toutes les catégories socioprofessionnelles composant leur nation   aussi bien les richesses que les tragédies  du sort ne sont  pas en charge de notre destinée, le pire est vraiment à craindre. Nous y sommes  même peut être déjà…
 
(Source: « Le Maghrébin »  Organe bihebdomadaire  en ligne de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie le 19 mai 2008) Lien: www.hebdo.maghreb-amd.org


Démocratie et alternance

 

 Il est des mots qui n’inspirent plus confiance, non pas dans l’absolu, mais dans le contexte qui est le nôtre depuis une vingtaine d’années. J’entends les mots de liberté et de démocratie. Ils en sont arrivés à raisonner comme un son évanescent. Que se passe-t-il donc de si irrémédiable, dans notre rapport clair et loyal aux droits de l’homme, et il convient d’ajouter au citoyen ? C’est d’une culture de pouvoir dont il s’agit, biaisée pour les besoins de la cause. Lorsqu’on se convainc de la mission de sauver le pays de lui-même en le livrant à une coterie qui a administré la preuve peu ou prou de son incurie, la question de l’alternance se pose d’elle-même, plus que jamais, au nom de l’impérieuse nécessite de la circulation des élites.

 

Si la démocratie est vertueuse, convenons que l’alternance ne l’est pas moins, forcément, par les temps qui courent. Une démocratie au sein de laquelle la majorité même composite fait fi de la minorité, même plurielle, pêche par défaut de modernité. La question de la justesse de la représentation nationale s’y pose en effet plus que jamais.

 

Face à une démocratie déclamatoire qui use et abuse de la langue de bois, celle dont le caractère policier n’est plus à démontrer à croire les doléances y relatives, et dont le maintien est nuisible au regard des intérêts bien compris du pays, convient-il de continuer à rester encore et toujours de marbre. L’alternance constitue assurément la seule mesure de salut public de nature à sortir la société de la crise dans laquelle elle s’enfonce. Tous les clignotants ne sont-ils pas au rouge ? Il suffit de descendre au raz de la société laborieuse pour en prendre la juste mesure. Le tunisien a pris la mauvaise habitude de voter même à ses dépens.

 

Mais voilà que l’alternance reste encore et toujours étrangère à la démocratie, version tunisienne, et selon l’esprit de nos élites dirigeantes, depuis l’Indépendance. Sinon elle se serait produite naturellement, sinon par la force du temps. Elle consiste, chez ceux qui en apprécient les mérites, en une permutation de deux forces politiques, l’une au pouvoir et l’autre dans l’opposition, en vertu du verdict loyal des urnes, obtenu au moyen du suffrage universel direct, sans changement de régime et en tant que substitut non violent de la révolution et de ses troubles. En lieu et place de quoi se soucie-t-on du côté de chez nous ? De la continuité du système politique existant, malgré ses carences, et de ses institutions, nonobstant leurs déficiences, au nom d’une quête de stabilité de pure forme, mais nullement de celle si salutaire du renouvellement alterné des élites gouvernementales. Ce sont précisément les équipes gagnantes qu’il convient de changer, à partir du moment où elles ont donné le meilleure d’elles mêmes, en pure hypothèses, et que leur capacité à gouverner est en perte de vitesse. Ne faut-il pas laisser à d’autres la latitude de se rendre utiles pour la patrie ? Il y a quelque chose de beylical encore dans la conception que certains se font du pouvoir. A considérer le nucléon de l’organisation politique, on se rend compte que d’une part le proton de la milice turque d’antan a été remplacé par le parti unique dont la partie influente du pouvoir tire les ficelles, et de l’autre que le neutron incarné par la milice des Zwawa a cédé la place à des partis satellites de seconde zone dont on se sert comme paravent et auxquels on laisse des strapontins : comme si le pays leur appartient corps et âmes et qu’un droit de tutelle leur est conféré. Compte tenu de ce fond atavique, on gère le pays avec une culture patrimoniale que nous croyions disparue avec la proclamation de la République. La chose publique appartient indéfiniment aux ceux qui se saisissent du pouvoir, et les autres doivent en être systématiquement exclus, quelle qu’en fût la valeur. N’est-ce pas de l’ostracisme ? On s’est habitué à ne pas pouvoir changer d’équipe dirigeante à l’occasion de chaque consultation, même en période de crise, lorsque la situation appelle des solutions alternées, comme c’est aujourd’hui le cas. Le système politique en place a atteint ses limites, à force d’avoir été verrouillé sans espoir de régénération. Son blocage requiert son renouvellement. La soumission veule, au détriment de la dignité humaine et au-delà du tolérable, au nom de considérations sécuritaires oiseuses, appelle un sursaut de dignité. Plus que jamais le changement s’impose somme une évidence. Reste à en trouver la formule, en dehors du système de métayage, celui du quint.

 

Avec le critère de l’alternance rien de plus simple pour savoir si un pays est démocratique ou s’il ne l’est pas. Cela suppose que le régime en vigueur admet l’existence d’une opposition effective qui de minoritaire peut constituer son tour venu la majorité. Sinon un régime qui ferme le jeu politique n’est absolument pas démocratique, ni au plan de la forme, ni à celui du fond. Le problème est que l’on en arrive à justifier au nom du principe démocratique l’épouvantail sécuritaire, deux entités antinomiques. Alors même que je me sens menacé dans mon être plus par le pouvoir qui m’exclue que par autre chose. Le pouvoir démocratique suppose la garantie qu’il ne violera pas les moindres libertés fondamentales de la personne humaine. Là où les droits de la politique l’emportent sur ceux des droits de l’homme, la démocratie finit par dire le contraire d’elle-même. Le régime présidentiel est d’essence antidémocratique, car il est sans contre pouvoirs réels. Le contre pouvoir est une autre manière de conduire un pouvoir sain et viable. On a reproché à Bourguiba le pouvoir à vie. Ne s’y achemine-t-on pas allègrement ?

 

Le paysage de la vie politique présente assurément un multipartisme caricatural de fait qui se prêterait quand même, s’il était conduit à bon terme, au dualisme de la vie politique et à sa bipolarisation. D’un côté un parti dominant flanqué de partis satellites qui représentent l’opposition docile qui fait le beau, tout en n’étant pas tout à fait des partis de gouvernement à part entière, puisqu’ils ne font pas et ne défont pas les majorités, et de l’autre des partis inorganiques qui prétendent constituer l’opposition officielle et qui se présentent comme candidats légitimes à l’alternative, tout en étant privés de leur liberté de mouvement. Le système des partis en vigueur et les us électoraux qui le caractérisent interdisent la dévolution loyale du pouvoir à l’opposition. En jouant les prolongations, indéfiniment, par des coups d’Etat à répétitions, la domination prolongée du parti hégémonique, ou de ce qu’il en reste, a encore de beaux jours devant elle. Mais ne vendons pas la peau de l’ours…Fatalité de l’histoire, il est né pour durer ; mais faut-il rappeler que toute chose est mortelle. Les chances de l’opposition à l’emporter dans les élections et à relayer la majorité au pouvoir sont minces pour le moment, puisque l’accès à l’arbitrage loyal du peuple lui est en fin de compte injustement interdit et que la règle du jeu politique est faussée. Pourtant la situation intérieure n’est pas des plus brillantes : chômage endémique en progression, inflation à répétitions, paupérisation des classes laborieuses, système de santé contesté, situation de l’enseignement et de la recherche critique, alourdissement de la fiscalité, importance des dettes douteuses… Les clignotants se multiplient, sans qu’un espace de libertés ait été aménagé pour en débattre librement. Sommes-nous condamnés à vivre les auspices d’une république « dattière » dont les vers enveloppent le noyau, faute d’une recomposition conséquente de notre paysage politique ? C’est tout le défi qui attend l’opposition tunisienne et les hommes de bonne volonté de tous bords. Cependant son tendon d’Achille est que, traquée, assiégée, montrée du doigt, épinglée, stigmatisée à volonté, elle n’arrive pas à réussir ses implantations de masse, autant dans la capitale qu’à l’intérieur du pays. Une simple conférence peut être interprétée comme une forme de coup d’Etat virtuel. Alors on la perturbe, en empêchant les auditeurs de venir prêter l’oreille, rien que cela est hautement coupable. Pourtant une démocratie pleine et entière peut encore jouer contre les sombres desseins de la mondialisation et de ses suppôts.

 

La démocratie qui nous est servie, dans l’état actuel des choses, est une démocratie restreinte, rabougrie, voire illusoire, qui ne favorise pas notre intégration pleine et entière à la société moderne, sauf par la bande et à coup de discours creux qui ne convainquent plus personne. La pensée unique agit toujours en nous, à contre courant de la modernité vraie. Laquelle suppose non seulement l’emprunt à la modernité, ce qui est encore aujourd’hui partiellement le cas, mais surtout notre participation corrélative au développement commun de cette modernité, ce qui fait amplement défaut. Ce qu’il nous faut c’est une démocratie étendue qui libère les initiatives et les forces vives au service d’une grande ambition par laquelle nous deviendrons des créateurs à part entière. Est-ce un rêve ? Oui je le crains, à vue d’oeil. Nous agissons comme si nous étions modernes ; alors qu’il suffit de décaper le vernis qui nous enveloppe pour nous rendre compte de l’étendue de notre prétention, bientôt mortelle. Le basculement du quantitatif au qualitatif constitue désormais un enjeu démocratique. Ce sera le chantier le plus important à venir et le plus difficile à réussir. La démocratie en trompe l’œil, celle qui nous est parcimonieusement servie, est confrontée à une crise de fin de cycle, en attendant que le cycle du renouveau s’amorce. Il est temps qu’elle se ressaisisse, et en reprenant son souffle, serve de levier pour des lendemains qui chantent, espérons le. L’alternance en est le préalable.

 

 Mais sans une véritable polarisation de la vie politique, rien ne se fera, alors que la société est largement polarisée. La vertu de l’alternance est de faire coïncider organisation sociale et agencement politique conformément aux impératifs d’une conjoncture donnée et selon des aspirations communes. Dans un système politique clientéliste, la dépendance au pouvoir est d’autant plus grande que la société civile est ceinturée, à la traîne, plongée dans les limbes du doute résigné. Le jour où l’on parlera des droits de l’homme en prenant soin d’y ajouter ceux du citoyen, on aura fait un pas décisif sur la voie l’alternance.

 

La démocratie de droite est celle qui se met au service de l’ordre oppressif.

La démocratie de gauche est celle qui libère les citoyens des chaînes qui l’enserrent.

Le combat que mènent nos frères de Redeyef est de facture libératrice, dans la mesure où il s’inscrit dans la perspective d’une quête d’un ordre juste qui nous manque cruellement, à un moment où les frustrations s’exacerbent. A bon entendeur salut. Quiconque entre dans l’histoire par la petite porte doit se faire un point d’honneur de ne pas en sortir sur la pointe des pieds, et en boitant de surcroît tant qu’à faire.

 

 

                             Taoufik BACHROUCH

 
(Source : «Mouatinoun» organe du FTDL  (Hebdomadaire – Tunis), nr  61  mai 2008)
 

 

Questions de l’heure : Blocage des négociations sociales dans le secteur privé

« Il faut trouver un compromis pour débloquer la situation », déclare Mohamed Trabelsi, membre du Bureau exécutif de l’UGTT  

Le 7ème round des négociations sociales dans le secteur privé dont la phase sectorielle devait démarrer le 24 mars dernier, a été reporté à une date ultérieure. Le différend sur le droit syndical entre les représentants de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) et ceux de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a bloqué les négociations. Pour en savoir plus sur la position des uns et des autres nous avons contacté les deux parties et nous donnons, aujourd’hui la parole à Mohamed Trabelsi, membre du Bureau exécutif de la centrale syndicale. Du côté de l’UTICA, on nous a promis une réaction dans les prochains jours d’un membre de la direction de l’organisation patronale. Interview de Mohamed Trabelsi. • Le Temps : La commission administrative de la centrale syndicale a accusé le patronat d’être à l’origine du blocage des négociations sociales dans le secteur privé. Quels sont les arguments à la base de cette accusation ? -Mohamed Trabelsi : Personnellement, j’ai été surpris de la rigidité de la position patronale concernant le droit syndical. Cela évoque un phénomène « maladif » de nos sociétés arabes. Le fossé gigantesque entre le discours et la pratique de notre élite. Le discours se réfère toujours aux vertus du dialogue social dans l’esprit du partenariat, du respect du droit des autres particulièrement du droit syndical. Mais soudainement ce discours perd sa crédibilité au moment où on commence à l’institutionnaliser. C’est ce qui se passe actuellement lors des négociations sociales. En effet, depuis des années et à l’occasion des rounds précédents, l’UGTT a toujours évoqué le problème des violations du droit syndical et des libertés syndicales dans plusieurs entreprises du secteur privé. Une violation des lois nationales et des conventions internationales. Le patronat quand à lui se plaint de « dépassements » par les syndicalistes dans certaines entreprises. Plusieurs conflits sociaux puisent leurs origines de cette situation. Il faut donc réglementer les droits et les devoirs de chacun pour apaiser la situation sociale dans l’entreprise et promouvoir ainsi le dialogue social à partir de l’entreprise et responsabiliser les partenaires sociaux de façon à jeter les bases d’une nouvelle culture du travail et une bonne gestion de l’entreprise. Ceci est bien de nature à assainir le climat social et à améliorer la capacité productive de l’entreprise et l’emploi. Bref, instaurer un nouvel esprit de partenariat dans le respect de l’autonomie des partenaires sociaux. Malheureusement, une forte tendance au sein de l’organisation patronale ne voit pas les choses du même côté et ne partage pas la même vision. Cela s’est manifesté encore une fois pendant ce round des négociations sociales. C’est un blocage qui pourrait avoir des effets négatifs sur l’ensemble du climat social et sur les relations professionnelles. • Que compte faire l’UGTT pour débloquer la situation ? -Nous comptons, tout d’abord, sur le bon sens de la direction de l’UTICA, d’autant plus que les relations entre l’UGTT et l’organisation patronale sont historiques et se sont tissées depuis la lutte pour l’indépendance du pays. Nos deux organisations ont été créées pour servir les intérêts du pays et de notre société. Elles sont donc condamnées à trouver le compromis sur les questions en suspens. Nous pensons aussi que le gouvernement ne doit pas se contenter du rôle de spectateur. Sa neutralité doit être positive en poussant vers le compromis dans un esprit du respect de la constitution, du code du travail, des conventions internationales et le respect de la liberté syndicale dans l’entreprise. La promotion du dialogue social à partir de l’entreprise fait partie du processus de la démocratisation de la vie sociale dans le pays. Je dois ajouter également qu’il est de l’intérêt de tout le monde que l’UGTT ne soit pas l’organisation à majorité écrasante de fonctionnaires et de travailleurs des entreprises étatiques. Son équilibre et sa stabilité ainsi que la stabilité sociale dépend en grande partie dans sa capacité de mieux s’implanter dans le secteur privé. •Et en ce qui concerne les augmentations salariales. Quelle est la position de la centrale syndicale. -Il est vrai que le pouvoir d’achat des travailleurs a subi une détérioration manifeste ces derniers temps, et si cela continue la récession deviendra inévitable. Le soutien du pouvoir d’achat du travailleur pendant ces quinze dernières années a été un stimulant principal à la croissance, donc à la création d’emploi. Aujourd’hui, il faut à la fois maîtriser une inflation galopante et procéder à des augmentations qui compensent et la détérioration du pouvoir d’achat et la capacité de notre économie à digérer ces augmentations. Ça ne sera pas facile. Mais, depuis 1990, le compromis sur le salaire et l’augmentation n’a jamais fait défaut. On a toujours trouvé des solutions. Il faut donc concentrer les efforts pour écarter les obstacles et les difficultés de peur de les voir se généraliser et rendre les négociations sociales encore plus difficiles. Interview réalisé par Néjib SASSI (Source : « Le Temps Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 19 mai 2008)


L’AKP, au pouvoir en Turquie, se prépare à être interdit

Par Paul de Bendern Reuters – Dimanche 18 mai, 15h20 ANKARA (Reuters) – L’AKP, le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie, commence à anticiper sa dissolution par la Cour constitutionnelle ainsi que l’exclusion de son Premier ministre, Tayyip Erdogan, selon de hauts responsables du parti interrogés par Reuters. La Turquie vit dans l’incertitude depuis que la plus haute juridiction du pays a jugé recevable en mars dernier la requête du procureur en chef de la cour d’appel, qui demande l’interdiction de l’AKP en raison de ses liens présumés avec l’islamisme. Il réclame aussi l’interdiction de toute activité politique à l’encontre de 71 dirigeants de l’AKP, dont Erdogan et le président, Abdullah Gül, qu’il accuse d’atteintes à la constitution laïque de la Turquie. Après avoir affiché son optimisme pendant des semaines, l’état-major de l’AKP, qui se défend des accusations portées contre lui, estime aujourd’hui que ses chances de sortir vainqueur de cette procédure judiciaire sont minimes et s’est attelé à définir un plan alternatif pour revenir au pouvoir sous une autre forme. « L’AKP va être dissous, Erdogan devrait être interdit ainsi que d’autres membres du parti », a déclaré à Reuters un ministre s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Cette analyse est partagée par de nombreux membres du gouvernement. » Un autre haut responsable de l’AKP en convient. Il ajoute que la probabilité est forte également de voir le président Abdullah Gül, élu l’an dernier par le parlement, frappé d’une interdiction d’appartenir à un parti politique pendant cinq ans. Protégé pour l’heure par l’immunité attachée à sa fonction, Gül, s’il était effectivement condamné, ne commencerait à purger sa condamnation qu’au terme de son mandat. UN NOUVEAU PARTI ? « Je suis inquiet pour l’avenir de la Turquie, mais notre sort est entre les mains des onze juges (de la Cour constitutionnelle) et nous ne pouvons que prédire ce qu’ils décideront », ajoute ce responsable, qui qualifie de « très sombre » l’atmosphère au sein du parti. Depuis qu’elle a accepté d’examiner l’affaire, la Cour constitutionnelle n’a fait aucun commentaire sur le fond et s’est contentée de critiquer ceux qui tentent de faire pression sur ses magistrats. L’Union européenne, que la Turquie ambitionne de rejoindre, s’est élevée contre cette procédure, et estime que les accusations soulevées par le procureur en chef de la cour d’appel devraient être débattues au parlement et tranchées dans les urnes, pas dans un prétoire. Les marchés financiers turcs ont été atteints, les analystes anticipant des mois d’instabilité et une menace réelle sur les réformes politiques et économiques du pays. D’après plusieurs membres de l’AKP, la Cour constitutionnelle, qui se voit comme garante des principes laïcs qui fondent la Turquie, pourrait rendre son verdict dès le mois de juillet. « Nous formerions alors un nouveau parti », annonce un haut responsable de l’AKP, large vainqueur des élections législatives de l’an dernier. Plus de vingt formations politiques ont été dissoutes en Turquie pour leurs liens présumés avec des islamistes ou les séparatistes kurdes. Ce fut notamment le cas, en 2001, du Refah, le Parti de la prospérité de l’ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, dont l’AKP est le successeur. La procédure judiciaire entamée contre le parti d’Erdogan semble avoir été déclenchée par la décision du pouvoir de lever l’interdiction du port du voile dans les universités. Pour les tenants de la laïcité, le voile incarne l’islam politique. Version française Henri-Pierre André


 

La France parle avec le Hamas

 

Georges Malbrunot Nicolas Sarkozy n’est plus hostile à l’ouverture de «passerelles» avec les islamistes palestiniens. Dans la plus grande discrétion, une première rencontre a eu lieu, il y a un mois environ, à Gaza, entre Yves Aubin de La Messuzière, diplomate français de haut rang en retraite depuis janvier, et les principaux responsables du Hamas, révèle Le Figaro. Ancien ambassadeur en Irak et patron de la direction Afrique du Nord, Moyen-Orient au Quai d’Orsay, La Messuzière s’est notamment entretenu avec Ismaël Haniyeh et Mahmoud Zahar, avant d’informer le Quai d’Orsay de ses discussions. «Ce n’était pas une mission officielle, nous déclare l’intéressé, j’ai dit au Hamas qu’il devait se rapprocher au maximum des conditions imposées par l’Occident pour qu’on leur parle (mettre fin au terrorisme, reconnaître l’État hébreu et entériner les accords signés entre Israël et l’Autorité palestinienne, NDLR). Ils m’ont répondu qu’ils étaient prêts à accepter un État palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à une reconnaissance indi­recte d’Israël. Ils se sont dits prêts à arrêter les attentats kamikazes, et ce qui m’a surpris, c’est que les dirigeants islamistes reconnaissent la légitimité de Mahmoud Abbas (le chef de l’Autorité palestinienne, NDLR). Dans tous les bureaux où je suis allé, son portrait était collé à ceux des responsables du Hamas», confie Aubin de La Messuzière, qui qualifie sa visite de «très utile». Jusqu’à présent, les relations entre la France et le plus puissant parti intégriste palestinien étaient limitées aux services de renseignements. Elles avaient été interrompues en juin 2007, lorsque le Hamas conquit par la force la bande de Gaza. Mais, en août, les postes diplomatiques français de Tel-Aviv et Jérusalem recevaient un télégramme autorisant les services à renouer avec les islamistes. «Aujourd’hui, on passe à des contacts politiques», note un diplomate à Jérusalem. À Amman, en Jordanie, un proche de la direction du Hamas reconnaît, de son côté, avoir reçu récemment «des chercheurs français qui voulaient savoir ce qu’ils pouvaient attendre du Hamas si on leur parlait». Et il ajoute : «La situation va se débloquer prochainement. De vrais contacts politiques vont avoir lieu.» Évolution de doctrine Ces premières rencontres confirment une évolution de la doctrine du président de la République sur le sujet. Passée inaperçue, la remarque de Sarkozy sur le Hamas lors de son intervention télévisée du 24 avril annonçait pourtant un changement d’approche à l’égard des intégristes palestiniens. Si la presse en a surtout retenu qu’«en tant que chef de l’État», Sarkozy «ne doit pas parler au Hamas (…) qui veut rayer Israël de la carte» , le plus intéressant était dans ce qu’il ajoutait à propos de la mission de l’ancien président américain Jimmy Carter, qui venait de rencontrer à Damas le chef du bureau politique du Hamas, Khaled ­Meshaal. «Qu’il y ait des passerelles pour discuter, après tout, moi je ne me permets pas de juger ce que font les uns et les autres, peut-être que ça sera utile un jour» , affirmait le locataire de l’Élysée. En fait, la rencontre de Gaza venait d’avoir lieu. Pour la première fois, Sarkozy approuvait publiquement cette idée de «passerelle». Jusque-là, il avait tendance à diaboliser le Hamas, rejetant tout dialogue «avec des gens qui assassinent». «Le président a bougé», se félicite-t-on au Quai d’Orsay, où certains y ont vu «une validation du modèle syrien» : pas de contact entre lui-même et Damas, mais au-dessous, des «passerelles» peuvent donc être «utiles». Le plus haut sommet de l’État fait montre de réalisme. La stratégie d’isolement du Hamas est inopérante. Ce dernier n’a rien cédé sur ce qu’on exige de lui pour qu’il devienne fréquentable, et la paix ne peut pas se faire avec la moitié seulement du peuple palestinien. «On ne peut pas être plus royaliste que le roi» , ironise-t-on au Quai d’Orsay, où Bernard Kouchner pense, lui aussi, qu’il faudrait parler aux islamistes. Une majorité d’Israéliens, selon un récent sondage, approuvent les contacts avec le Hamas. Un ministre, Elie Yshaï, réclame même des discussions avec les intégristes. «Les Français se rendent compte qu’ils sont prisonniers de leurs contradictions», souligne le chercheur Jean-François Legrain. Paris avait été l’une des dernières capitales européennes à s’opposer en 2003 à l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes dressée par l’UE. Mais aujourd’hui, le virage est difficile à négocier. «On s’attend à une opposition très forte des partisans d’Israël en France» , reconnaît-on au Quai d’Orsay. Le calendrier aussi est délicat. «Si les Français avancent trop vite, les Israéliens vont ruiner la visite de Sarkozy fin juin à Jérusalem», ajoute un expert du renseignement. Paris souhaiterait que sur ce dossier très sensible une avancée puisse avoir lieu pendant les six mois de présidence française de l’Union européenne, à partir du 1er juillet. La diplomatie française récupérerait ainsi les progrès réalisés par d’autres pays européens qui n’avaient pas ses réticences. Ces dernières années, Espagnols et Britanniques, notamment, ont su maintenir le lien avec les islamistes palestiniens. (Source : « Le Figaro » (Quotidien – France), le 19 mai 2008)

 

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