19 janvier 2010

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3528 du 19.01.2010

 archives : www.tunisnews.net 


Un journaliste condamné à 4 ans d’emprisonnement pour avoir exercé son métier de façon de façon indépendante

ACAT-France: Cas Ramzi Romdhani – Appel urgent ! – Tortures repetees d’un detenu

Amnesty International: Urgent action – Prisoner’s brother held incommunicado Reporters sans frontières: Deux mois après le début du procès de Taoufik Ben Brik Reporters sans frontières: Le journaliste en ligne et activiste des droits de l’homme maintenu illégalement en prison C.R.L.D.H. Tunisie: Azza Zarrad, en campagne en Europe, pour mobiliser l’opinion en faveur de  la libération  de  Taoufik Ben Brik et Zouheyr Makhlouf Les Ben Brik: Les flics de Ben Ali encercle le lieu du gréve des Ben Brik et les empêches par force d’arrivés au lieu de sit-in AFP: Tunisie: l’opposant Taoufik Ben Brik sera jugé samedi en appel L´Humsnité: Pour l’honneur 
de Taoufik Ben Brik

Hend Harouni: Appel urgent

 

 

Un journaliste condamné à 4 ans d’emprisonnement pour avoir exercé son métier de façon de façon indépendante


Le 13 janvier 2010, le Tribunal de première instance de Gafsa (sud de la Tunisie) a condamné M. Fahem Boukadous , correspondant de la télévision satellitaire Al Hiwar et du journal en ligne Al Bad il , à quatre ans de prison pour « participation à une entente visant à préparer et à commettre des agressions contre des personnes et des biens » . La décision n’a pas été accompagnée d’une décision d’incarcération, dans l’attente de la décision de la Cour d’appel, fixée au 23 février 2010.
Paris-Copenhague-Genève, le 18 janvier 2010. Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), expriment leur profonde inquiétude suite à la poursuite des actes de harcèlement judiciaire à l’encontre des journalistes indépendants en Tunisie. En décembre 2008, M. Fahem Boukadous avait été condamné par contumace à une peine de six ans d’emprisonnement durant la vague de procès sanctionnant les manifestations pacifiques des habitants dans la région minière de Gafsa-Redeyef, après qu’il eut publié une série d’articles et de reportages décrivant la mobilisation des habitants de cette région. La procédure intentée contre M. Boukadous visait explicitement à sanctionner son travail de journaliste. Cette décision avait été confirmée en appel le 5 février 2009. Suite à la répression du mouvement de protestation de Gafsa-Redeyef et de leurs relais, M. Boukadous était entré en clandestinité. Après la libération conditionnelle des prisonniers du bassin minier de Gafsa-Redeyef à la veille des élections présidentielles et législatives en novembre dernier, M. Boukadous s’était présenté aux autorités de police pour que sa cause soit entendue en justice, bien que les autorités n’avaient annoncé aucune mesure de clémence en sa faveur [1] . Le déroulement de l’audience du 13 janvier a été marqué par de graves violations des dispositions de droit interne tunisien et des standards internationaux relatifs au procès équitable. Le juge a ainsi omis d’énoncer les charges qui pèsent contre le journaliste, se contentant de lui adresser une question sur sa « relation avec le bassin minier » avant de lever la séance pour délibération. Les demandes de renvoi présentées par les avocats de M. Boukadous, fondées sur l’absence du bulletin des antécédents judiciaires du prévenu dans le dossier criminel ont été ignorées. Le procès aura duré au total une dizaine de minutes. Cette décision intervient alors que nos organisations ont été informées de plusieurs nouvelles mesures de représailles à l’encontre de deux journalistes condamnés à des peines de prison ferme pour avoir dénoncé des violations des droits de l’Homme. Ainsi, M. Zouhair Makhlouf sera détenu jusqu’à l’examen de l’affaire en appel, le 20 janvier [2] , soit au delà du 18 janvier, terme de la peine qui avait été prononcée le 1 er décembre 2009 par le Tribunal de première instance de Grombalia. Depuis sa condamnation, les avocats de M. Makhlouf se sont vu empêchés de rendre visite à leur client en prison. Par ailleurs, M. Taoufik Ben Brik demeure emprisonné à la prison de Siliana suite à sa condamnation le 26 novembre 2009 à une peine de six mois de prison ferme. Depuis cette date, l’administration pénitentiaire s’oppose arbitrairement à la visite de ses avocats, et restreignent abusivement les visites de la famille. Par ailleurs, l’état de santé de M. Ben Brik, qui est atteint d’une maladie rare du système immunitaire, s’est considérablement dégradé depuis son incarcération, et il ne bénéficie actuellement pas des soins médicaux adéquats dont il a un besoin vital. L’audience du procès en appel a été fixée au 23 janvier 2010. Mme Azza Zarrad, la femme de M. Ben Brik, qui mène depuis le 6 janvier avec plusieurs membres de sa famille une grève de la faim pour protester contre la détention de son mari, participera à une délégation mandatée conjointement par le REMDH et l’Observatoire à l’occasion de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg du 18 au 21 janvier durant laquelle se tiendra un débat sur la Tunisie.  

 

Nos organisations appellent à la cessation de toutes les procédures intentées abusivement à l’encontre de MM. Fahem Boukadous, Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf, ainsi qu’à la libération immédiate et inconditionnelle de ces deux derniers, et demandent une nouvelle fois aux autorités tunisiennes de mettre un terme au harcèlement des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes indépendants et de se conformer à ses engagements internationaux et régionaux. En vue du débat sur la Tunisie organisé dans le cadre de la prochaine session plénière du Parlement européen, nos organisations invitent enfin les parlementaires européens à adopter une résolution demandant :  

  • à ce que l’ouverture d’éventuelles négociations sur un « statut avancé » UE-Tunisie soit strictement conditionnée par une amélioration concrète de la situation des droits de l’Homme en Tunisie ;

 

  • à la Tunisie la libération immédiate des défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie emprisonnés ;

 

  • à la Tunisie de garantir l’exercice de la liberté d’expression et de la liberté d’information, notamment sur Internet, et de mettre un terme aux actes de harcèlement, en particulier judiciaire, contre les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes indépendants, conformément aux instruments internationaux et régionaux ratifiés par la Tunisie ;

 

  • une mise en œuvre effective des lignes directrices de l’Union européenne sur les défenseurs des droits de l’Homme.

Pour plus d’information, merci de contacter : • REMDH : Mathieu Routier +33 1 48 18 06 86 • OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39 • FIDH : Gaël Grilhot / Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18  [1]

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Notes

[1] M. Mohieddine Cherbib , président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), reste également sous le coup d’une condamnation par contumace à une peine de deux ans et deux mois de prison prononcée lors des procès de Gafsa Redeyef.

[2] En application du Code de procédure pénale, lorsque le ministère public fait appel d’une décision, le prévenu reste sous l’effet du mandat d’arrêt.


Signez l’appel urgent !

TUNISIE

Tortures repetees d’un detenu

date limite le 4 fév. 2010


Situation

Ramzi Romdhani vient une nouvelle fois d’être soumis à la torture par les agents du ministère de l’Intérieur tunisien les 24 et 25 décembre dernier. Condamné à 29 ans d’emprisonnement sur le fondement de la loi anti-terroriste, M. Romdhani est actuellement détenu à la prison de Monarguia. Le 24 décembre 2009, il a été conduit au ministère de l’Intérieur pour y être interrogé sur ses relations supposées avec d’autres détenus. Ses interrogateurs lui ont brûlé l’extrémité des doigts, l’ont frappé avec une matraque, notamment sur les yeux, avant de les asperger de gaz lacrymogène, et ce, pendant deux jours. Son frère lui a rendu visite en prison la semaine suivante, et a constaté l’état alarmant dans lequel il se trouve. Ses doigts sont brûlés, il peine à se tenir debout et son état psychologique s’est sérieusement détérioré à la suite de cette nouvelle agression.

Le médecin de la prison qui a pu l’examiner a averti qu’il devait d’urgence être opéré des yeux. Après avoir été hospitalisé pendant quelques jours, il vient d’être ramené à la prison et l’administration pénitentiaire n’a toujours pas consenti à son opération des yeux. C’est la troisième fois en moins d’un an que M. Romdhani est soumis à la torture. En avril 2009, les agents de la prison de Monarguia l’avaient roué de coups de pied et de matraque, brûlé avec des cigarettes et lui avaient plongé la tête dans l’eau jusqu’à ce qu’il perde connaissance. En août de la même année, pendant le Ramadan, des gardiens l’ont agressé alors qu’il s’apprêtait à prier. Il a été à nouveau roué de coups puis transféré le lendemain au ministère de l’Intérieur pour y être battu et torturé à l’électricité. En dépit des dénonciations répétées de plusieurs associations de défense des droits de l’Homme, dont l’ACAT, les autorités tunisiennes refusent de juger les tortionnaires de M. Romdhani.

Ecrivez au ministre de la Justice

Télécharger l’appel urgent  Pour en savoir plus sur la Tunisie  

Agir

Après avoir signé cette lettre, il vous suffit de la renvoyer à l’adresse indiquée Télécharger la lettre Vous pouvez adresser une copie à l’Ambassade de Tunisie en France : 25 rue Barbet de Jouy, 75007 Paris Fax : 01 45 56 02 64 Monsieur Béchir Tekkari Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme 31 boulevard Bab Benet Tunis Tunisie Monsieur le Ministre, Suite aux informations communiquées par l’ACAT-France, je souhaite exprimer ma profonde inquiétude concernant la situation de Ramzi Romdhani, prisonnier tunisien condamné sur le fondement de la loi anti-terroriste et qui a été sauvagement torturé par les agents du ministère de l’Intérieur les 24 et 25 décembre dernier. Bien que les médecins aient estimé qu’il avait besoin d’être opéré des yeux en toute urgence, M. Romdhani a été reconduit à la prison malgré son état de santé alarmant. La loi anti-terroriste a justifié l’arrestation de plus de 2 000 jeunes depuis son adoption en 2003. Parmi eux, un grand nombre a fait l’objet de poursuites pénales et a été soumis à la torture pendant l’enquête ou à la suite de la condamnation. Aucun des tortionnaires n’a été sérieusement poursuivi à ce jour. Ce recours quasi-systématique à la torture par les agents de police et de l’administration pénitentiaire, en toute impunité, est inadmissible et constitue une violation flagrante des engagements internationaux souscrits par la Tunisie. En conséquence, j’exhorte les autorités tunisiennes à : poursuivre et condamner les tortionnaires de M. Romdhani et prodiguer à ce dernier tous les soins médicaux dont il a besoin ; faire cesser immédiatement le recours à la torture comme mesure punitive ou comme moyen d’extorquer des aveux ; poursuivre les auteurs de crime de torture, conformément à la Convention contre la torture ratifiée par la Tunisie ; Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération. L’ACAT- France est affiliée à la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, ayant statut consultatif auprès des Nations unies, du Conseil de l’Europe, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.  


Amnesty International

URGENT ACTION PRISONER’S BROTHER HELD INCOMMUNICADO


Walid Romdhani is detained incommunicado and believed to be held by the Department of State Security (DSS) in the Tunisian capital, Tunis, where he is at risk of torture and other ill-treatment. His arrest is likely to be linked with his work on behalf of his brother, who has been detained, tortured and ill-treated by the Tunisian security forces. Walid Romdhani was arrested at 11pm on 18 January at his home in the city of El Mourouj, close to Tunis, by eight DSS officers. His family, who were present, reported that no arrest warrant was shown. Six of the DSS officers then searched all the rooms of the house, confiscating documents, CDs and a computer. Walid Romdhani has since been detained incommunicado, and his relatives have not been informed of his whereabouts. It is likely that he is held at the headquarters of the DSS in the Ministry of Interior in Tunis. Amnesty International has documented many cases of torture and ill-treatment of prisoners in the custody of the DSS (see Additional Information). Walid Romdhani’s arrest is believed to be linked to his work to expose the torture and other ill-treatment of his imprisoned brother, Ramzi Romdhani (see UA 130/09, MDE 30/004/2009, and follow-up). On the day he was arrested, Walid Romdhani had met with his brother’s lawyer to discuss filing a legal complaint about the torture his brother allegedly suffered on 24 and 25 December 2009. Since his brother told him of his torture and ill-treatment in April 2009, Walid Romdhani has been in contact with human rights lawyers, and local and international human rights organizations, including Amnesty International. Walid Romdhani has reported that DSS officers previously threatened him with the loss of his job, and arrest and prosecution on false charges, in an attempt to dissuade him from reporting the torture and ill-treatment of his brother to human rights organizations and filing complaints. PLEASE WRITE IMMEDIATELY in Arabic, French, English or your own language: Expressing concern that Walid Romdhani is being held incommunicado; Urging the Tunisian authorities to immediately disclose his whereabouts and ensure that he has access to his family, a lawyer of his own choosing and any medical care he might require; Calling on them to ensure that he is not tortured or otherwise ill-treated; Urging them to release Walid Romdhani, unless he is promptly charged with a recognizably criminal offence and brought to trial in proceedings that meet international standards for fair trial; Calling on the Tunisian authorities to return confiscated items belonging to Walid Romdhani. PLEASE SEND APPEALS BEFORE 2 MARCH 2010 TO: Minister of Interior Rafik Belhaj Kacem Ministry of Interior     Avenue Habib Bourguiba 1000 Tunis Tunisia Fax: + 216 71 340 888 Salutation: Your Excellency Minister of Justice and Human Rights Lazhar Bououni Ministry of Justice and Human Rights 31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisia Fax: + 216 71 568 106 Salutation: Your Excellency And copies to: Ridha Khemakhem General Coordinator for Human Rights Ministry of Justice and Human Rights 31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisia Also send copies to diplomatic representatives of Tunisia accredited to your country. Please check with your section office if sending appeals after the above date. Additional Information In April 2009, Ramzi Romdhani told his brother that he was tortured and otherwise ill-treated by officers at Mornaguia Prison, where he is serving a sentence of 29 years’ imprisonment imposed under the 2003 anti-terrorism law. When Walid Romdhani visited him on 23 April, Ramzi Romdhani complained that prison officers had beaten him with sticks, kicked him while wearing military boots, inflicted cigarette burns on his body and plunged his head repeatedly into a bucket of water causing him to fear drowning and eventually to lose consciousness. After this, he said he was taken to the prison infirmary for treatment, where he needed to be put on a respirator for two days. His brother observed that he had bruises on his body and that he appeared to have had some of his teeth knocked out. In August 2009, he was beaten by prison guards and then taken to the DSS headquarters, where he is reported to have been tortured, including with electric shocks and a mock hanging. In December 2009, Ramzi Romdhani is reported to have been tortured by DDS officers at the Ministry of Interior in Tunis; he was beaten, had his nails and fingers burned and his head plunged repeatedly into hot water over the course of about 30 minutes. He was beaten on his eyes and sustained serious eye injuries. Amnesty International has documented many cases of uncharged detainees held by the DSS in the Ministry of Interior in prolonged incommunicado detention, lasting weeks or months, during which the detention is not acknowledged or the fate or whereabouts of the detainee is concealed, leaving the detainee outside the protection of the law, a situation that amounts to enforced disappearance. Amnesty International has received numerous reports of torture and other ill-treatment by the Tunisian security forces, in particular by the DSS. In virtually all cases, allegations of torture are not investigated and the perpetrators are not brought to justice. Individuals are most at risk of torture when held incommunicado. The most commonly reported methods of torture are beatings on the body, especially the soles of the feet; suspension by the ankles or in contorted positions; electric shocks; and burning with cigarettes. There are also reports of mock executions, sexual abuse, including rape with bottles and sticks, and threats of sexual abuse of female relatives. As a state party to the Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, Tunisia is under an obligation to prevent torture and to “ensure that its competent authorities proceed to a prompt and impartial investigation, wherever there is reasonable ground to believe that an act of torture has been committed in any territory under its jurisdiction”. Tunisian anti-terrorism law has been repeatedly criticized by UN human rights bodies and local and international human rights organizations as overly general and broad, and could be used as a repressive measure to curtail legitimate dissent. Similar concerns were reiterated by the UN Human Right Committee in March 2008 in its concluding observations regarding Tunisia. UA: 18/10 Index: MDE 30/004/2010 Issue Date: 19 January 2010


REPORTERS SANS FRONTIERES COMMUNIQUE DE PRESSE 19.01.2010 TUNISIE

Deux mois après le début du procès de Taoufik Ben Brik


Les autorités tunisiennes ont annoncé que le procès en appel du journaliste et écrivain, Taoufik Ben Brik, se tiendrait le samedi 23 janvier 2010 à Tunis. Pour Reporters sans frontières, « fixer la date de l’appel un samedi montre bien le peu de cas que les autorités tunisiennes font de la justice. Depuis l’arrestation de Taoufik Ben Brik, cette affaire est une vraie farce, une parodie de justice à l’état pur ». En grève de la faim depuis le 6 janvier, la femme de Taoufik Ben Brik est actuellement en France, afin de mobiliser les autorités françaises et européennes en faveur de la libération immédiate de son mari, incarcéré depuis le 29 octobre 2009. Deux mois après le début du procès de son mari, Azza Zarrad est aujourd’hui au Parlement européen à Strasbourg à l’occasion d’un débat public sur la situation des libertés. Une rencontre publique avec Azza Zarrad aura lieu demain 20 janvier  à la mairie du 2ème arrondissement de Paris à l’appel de son Maire et des organisations suivantes : le CRLDHT, la FIDH, la FTCR, la LDH, le REMDH, RSF, les ami(e)s de Taoufik Ben Brik.

Reporters sans frontières  

Le journaliste en ligne et activiste des droits de l’homme maintenu illégalement en prison


Publié le 18 janvier 2010 Le journaliste en ligne Zouhaïer Makhlouf n’a pas été libéré aujourd’hui comme il en était convenu. Incarcéré depuis le 20 octobre 2009 et condamné le 1er décembre 2009 à trois mois de prison pour « nuisance à travers le réseau de télécommunications », il vient pourtant de purger sa peine. En outre, les autorités viennent d’annoncer que le jugement en appel aurait lieu le 20 janvier 2010. Selon son épouse, Mejda Mouaddeb, les autorités de la prison menacent de le maintenir en prison s’il n’abandonne pas ses activités liées à la défense des droits de l’homme. Depuis le début, les autorités tunisiennes ne permettent pas à Zouhaïer Makhlouf de préparer sa défense : en le détenant illégalement en prison après l’expiration de sa peine, et en ne le prévenant de l’audience d’appel que deux jours auparavant. Ses avocats auraient été interdits de visite. Reporters sans frontières demande la libération immédiate du journaliste en ligne et la reconnaissance de son innocence lors du procès en appel. Zouhaïer Makhlouf avait été arrêté pour avoir posté en ligne un reportage sur les conditions environnementales de la zone industrielle de Nabeul. http://www.rsf.org/Le-journaliste-en-ligne-et.html


C.R.L.D.H. Tunisie اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldh t.org  
Communiqué

C.R.L.D.H. Tunisie: Azza Zarrad, en campagne en Europe, pour mobiliser l’opinion en faveur de  la libération immédiate de son époux Taoufik Ben Brik et du journaliste Zouheyr Makhlouf et pour les libertés en Tunisie


Azza Zarrad épouse du journaliste emprisonné Taoufik Ben Brik est arrivée mercredi 13 janvier 2010 à Paris pour faire entendre la cause de son mari auprès d’une série d’acteurs institutionnels, associatifs et politiques, ainsi que dans les rédactions de journaux et sur divers plateaux de télévision. Elle doit également se rendre, demain mardi 19 janvier 2010, au Parlement européen à Strasbourg à l’occasion d’un débat public sur la situation des libertés en Tunisie, reporté à jeudi, dans le cadre d’une mission conjointe REMDH/FIDH (fédération internationale des ligues des droits de l’homme), accompagnée d’une délégation composée de Kamel Jendoubi, président du réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) et du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme, de Mouhieddine Cherbib, président de la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives),  Khemaies Chammari, membre du comté de soutien à TBB et de la commission  nationale de la liberté d’expression et d’information et Mathieu Routier du REMDH. Samedi 16 janvier 2010, , Madame Ben Brik a été invitée à prendre la parole à Montreuil  devant les militants du parti des Verts réunis en meeting pour le lancement de la campagne des régionales des Verts. A son arrivée en tribune, la salle de 2000 personnes s’est levée pour la saluer et l’ovationner. Saluée chaleureusement aussi par Eva Joly, Cécile Duflot, José Bové et Daniel Cohn-Bendit, ainsi que par des élus et candidats venus la rejoindre, Azza Ben Brik a pris la parole malgré sa grève de la faim, déclenchée depuis plus de 11 jours avec l’ensemble de la famille Ben Brik,  debout derrière son pupitre, lisant d’une voix ferme mais émue ses notes. Elle a rappelé la situation tunisienne des libertés et cité des écrits de son mari. Elle a rendu hommage aux militants politiques présents : « Je me retrouve enfin entourée de ceux qui aiment vraiment la Tunisie, de ceux qui aiment les Tunisiens, non pas pour son coucher de soleil, ni ses belles villas haut standing offertes clés en main par le régime à certaines personnalités des démocraties européennes dans le but d’en faire leurs complices quand ils répriment. » Elle a évoqué aussi le cas du journaliste Zouheyr Makhlouf, emprisonné, pour sa part, pour avoir effectué un reportage sur la pollution dans la ville tunisienne de Nabeul, récit qui a suscité une sourde clameur d’indignation auprès du public écologiste présent. Mme Ben Brik a conclu par un vibrant appel en faveur de la libération de son mari, dont la vie  désormais est en jeu ; elle a interpellé les démocraties occidentales, leur reprochant leur complaisance coupable face au régime liberticide du président Ben Ali, les accusant de ce fait d’être complices de la mort de son mari si celle-ci advenait. Pour terminer, elle s’est adressé aux têtes de listes des Verts qui se présentent aux Régionales, les engageant à agir au plus vite. Une rencontre publique avec Azza Zarrad aura lieu le mercredi 20 janvier 2010 à la mairie du 2ème arrondissement  de Paris à l’appel de son Maire et des organisations suivantes : le CRLDHT, la FIDH, la FTCR, la LDH, le REMDH, RSF, les amis(e) de Taoufik Ben Brik. Mme Ben Brik doit également rencontrer divers élus et parlementaires locaux et nationaux, tels que Monsieur Jean Pierre Sueur, président du groupe d’amitié franco-tunisien du Sénat français, ainsi que Mmes Martine Aubry et Marie-Georges Buffet. Une demande de réception à l’Elysée et au ministère des Affaires étrangères a été également faite. Paris, le 18 janvier 2010.  


 

Tunisie: l’opposant Taoufik Ben Brik sera jugé samedi en appel


(AFP) – le 19 janvier 2010) STRASBOURG (Parlement européen) — Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, qui purge actuellement une peine de six mois de prison pour agression, sera jugé en appel samedi à Tunis, a indiqué mardi à Strasbourg son épouse, Azza Zarrad. « Notre avocat n’a été informé qu’hier (lundi), le procès en appel doit avoir lieu ce samedi 23 janvier à Tunis », a dit à l’AFP Mme Zarrad, qui s’exprimait en marge d’une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg. « En principe, le verdict doit être rendu dès samedi, et j’espère que ce sera la liberté, car Taoufik est très malade », a ajouté Mme Zarrad, qui dit observer une grève de la faim depuis le 6 janvier pour attirer l’attention sur le cas de son mari. Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre à 6 mois de prison pour l’agression d’une femme d’affaires, mais ses proches dénoncent une manipulation destinée à le faire taire, après des écrits très critiques dans la presse française contre le président Zine El Abidine Ben Ali. « Mon mari risque de mourir (en prison), et malgré cela Ben Ali continue à nous persécuter », a déclaré Mme Zarrad. Elle a dénoncé un « procès politique, préfabriqué par les services spéciaux » et « une affaire fomentée par Ben Ali lui-même ». « Ma maison est tout le temps encerclée par des policiers qui terrorisent mes enfants. Mon téléphone est sur écoute, quand il fonctionne. Mes parents et mes amis ne peuvent pas me rendre visite. On est complètement isolé, on suffoque en Tunisie », a ajouté l’épouse de l’opposant. « Il s’agit d’une affaire de vengeance personnelle entre un président et un simple journaliste qui veut dire librement ses idées », a-t-elle encore commenté. L’épouse de l’opposant tunisien s’exprimait après une rencontre avec une quinzaine de parlementaire européens, à l’initiative des Verts. Un débat sur la situation en Tunisie, avec une déclaration de la Commission, doit avoir lieu jeudi matin devant le Parlement, mais selon les Verts, les principaux groupes politiques refusent régulièrement d’inscrire à l’ordre du jour le vote d’une résolution condamnant Tunis.


Pour l’honneur 
de Taoufik Ben Brik


Azza Zarrad, femme du journaliste tunisien, observe une grève de la faim. Elle se rend aujourd’hui au Parlement européen, à Strasbourg. Allongée sur son lit, dans un hôtel parisien, Azza Zarrad, la femme du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik, est en grève de la faim depuis deux semaines. Malgré des malaises répétés, elle plaide auprès des journalistes, car « tout le monde peut l’aider ». Elle poursuit cette grève « pour alerter les médias, les autorités, françaises et européennes, les véritables amis de la Tunisie ». Ce mardi, elle assistera au débat sur la Tunisie, au Parlement européen, à Strasbourg. Elle évoquera cette démocratie où « nous n’avons pas le droit de dire ce que nous voyons » et ce pays qui « a signé toutes les chartes sur les droits de l’homme, mais n’en respecte aucune. C’est pourtant une question d’humanité et de respect des droits humains qui est posée à travers mon mari ». La Tunisie du président Ben Ali, réélu avec 89,62 % des voix fin 2009, s’apparente à un « régime policier ». « C’est avec la guerre en Irak qu’a commencé le bâillonnement des journalistes », explique Azza Zarrad. Son mari en est l’une des principales victimes. Depuis le 26 novembre, date à laquelle il a été condamné à six mois de prison pour l’agression présumée d’une femme d’affaires, et emprisonné. Ses proches dénoncent une manipulation contre ce journaliste intègre, plume cinglante qui n’a jamais hésité à s’en prendre au pouvoir. « Il ne devrait pas passer une journée de plus dans sa cellule, dénonce Azza Zarrad. Il a le visage enflé et bleuté, je crains qu’il ne fasse une crise d’hypoglycémie. Je dois faire cinq heures de route aller-retour pour lui fournir, trois fois par semaine, de la nourriture. » Azza Zarrad a sollicité un rendez-vous auprès du président Sarkozy, de responsables politiques. Elle est également consciente que le sort réservé à Taoufik touche d’autres journalistes et opposants tunisiens. Fabien Perrier (Source: »L´Humsnité » (Quotidien – France) le 19 janvier 2010)


HEND HAROUNI : APPEL HUMANITAIRE URGENT

Pour soutenir notre frère Zouheir Makhlouf et lui permettre d’assister aux funérailles de sa Chère et Regrettée Sœur Fatma
qu’Allah lui accorde Sa bénédiction.

(Hend Harouni le 19.10.2010 : Ceci étant ma traduction de mon appel du 18.10.2010 en arabe-Comble de tristesse, Zouheir n’a pas assisté aux funérailles…) HEND HAROUNI-TUNISIE

Au nom d’Allah Le Clément et Le Miséricordieux et  la Prière et la Paix Soient sur notre Prophète Loyal et Sincère Mohamed Tunis le 18 Janvier 2010, 2 Safar 1431 Je prie Allah que notre frère Zouheir Makhlouf qui se trouve à la prison de Messadine puisse inchallah assister aujourd’hui le Lundi 18 janvier 2010 après la prière d’El Asr aux funérailles de sa sœur Fatma qui se dérouleront à la région de Maâmoura à Nabeul. Elle est décédée hier tard la nuit, elle est atteinte de la maladie du cancer, Qu’Allah lui accorde son éternel paradis et la récompense pour sa grande souffrance, voire sa forte patience. J’écris cet appel car je sens au fond de moi-même et je connais très bien ce que signifie d’ avoir un membre de sa famille en prison au moment où sa très chère et intime personne se trouve en agonie sous l’effet de la grave maladie dans son voyage eternel vers Le Seigneur et qu’elle ne soit pas à ses côtés … ou alors qu’elle soit déjà décédée et qu’elle ne soit pas à ses côtés … en plus de l’épreuve pénible déjà vécue par cette même personne avec son proche durant son emprisonnement et qui est loin d’elle… . En outre, la famille se trouve sous l’effet de la douleur et de la pression psychologique intense durant la prise de contacts auprès des autorités et des institutions officielles concernées, en commençant par le Président de la République en vue de permettre au détenu d’assister aux funérailles et donc ces sentiments se résument comme suit : le décès d’une personne et l’emprisonnement d’une autre, mais je remercie Allah qui nous a accordé le sens de sa grâce de patience au fond de nos cœurs durant ces moments très difficiles et nous restons toujours des êtres humains qui tiennent leur force de celle d’Allah qui est la plus glorifiée. Je le dis parce que l’ai vécu en personne et nous l’avons tous vécu dans notre famille quand ma Chère et Regrettée Maman Saida Belhassine Turki est tombée gravement malade, elle était elle aussi atteinte du cancer et mon frère Abdelkarim Harouni était en prison, mais Alhamdoulileh Abdelkarim a pu assister aux funérailles de notre Maman qu’Allah bénisse son âme dans son eternel paradis et bien sûr, jamais je n’oublierai ce jour là : le jeudi 17 août 2006. Nous prions Allah de bénir notre Chère et Regrettée Sœur Fatma et de ne pas la  priver de la présence de son frère Zouheir d’une part et de récompenser notre frère Zouheir d’avoir toujours pris soins d’elle comme de le voir réuni dans son foyer avec son épouse Majda et ses chers enfants Yahia et Nawrass. La vie n’est qu’un nombre limité de jours … Et comme le dit le dicton Tunisien : O ! Bienfaiteur ! Quel bonheur tu as ! Que la Paix et la Miséricorde d’Allah le Tout-Puissant Soient avec Vous. Votre sœur, Hend Harouni

 

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