« Fleur d’oubli », un film sur le droit des femmes à l’épanouissement sexuel
AFP, dimanche 19 février 2006
Hamida Ben Salah
TUNIS – L’affiche évoque, à elle seule, la soif d’amour et de liberté de Zakia, une femme écrasée par le poids des traditions qui la privent d’une vie sexuelle épanouie: « Fleur d’Oubli » sorti récemment à Tunis, bouscule le tabou de la sexualité dans les sociétés arabo-musulmanes.
Sa réalisatrice tunisienne, Salma Baccar, déclaré avoir voulu « parler du droit naturel des femmes au plaisir, à une vie amoureuse et sexuelle épanouie ».
« C’est mon principal propos », lançait-t-elle commentant son film devant un public de jeunes d’autant plus choqués, qu’elle a poussé l’audace de lever le voile sur l’homosexualité masculine dans une société arabe.
Son film, en demi-teintes, n’exploite pourtant ni les corps nus, ni les scènes d’amour osées. « La pudeur est dans ma nature », dit-elle.
Auteur de « La Danse du feu », son précédent film sur la vie d’une cantatrice juive des années 1930, Salma Baccar récidive avec une histoire vraie sur la difficulté d’être dans une société machiste où les archaïsmes ont la peau dure.
« Fleur d’Oubli » raconte Zakia, une jeune femme de la bourgeoisie du milieu du 20è siècle, qui tombe dans la déchéance après des années de faux-semblant avec son mari, un homosexuel (Raouf Ben Amor) sous l’emprise d’une mère dominatrice et d’un amant vivant sous le même toit.
Zakia (Rabiaa Ben Adallah) se révolte mais apprend vite à étouffer son cri en s’abreuvant d’infusions au « Khochkhach », titre arabe du film désignant la fleur de pavot, plante stupéfiante cultivée autrefois dans les jardins en Tunisie.
La recette chuchotée par sa propre mère, permet à Zakia, de survivre aux affres de la frustration sexuelle et aux blessures d’un corps malmené par un mariage de convenance et un accouchement dans la douleur.
Commence alors une lente descente dans l’enfer de la dépendance, qui mènera Zakia jusqu’à l’internement, occasion pour elle d’exorciser les souffrances du passé et de méditer sur l’oppression de ses semblables.
Elle déclinera une invitation à revivre avec sa fille et décide de rester dans l’établissement psychiatrique, là où sa quête de liberté et d’amour semble enfin trouver un écho auprès de Khemaies (Alaeddine Ayoub), un homme mystérieux qui s’obstine à faire éclore une fleur derrière les barreaux de sa fenêtre.
« Fleur d’oubli », production tuniso-marocaine, a été diversement apprécié par la critique en Tunisie, la presse arabe populaire polémiquant notamment sur son thème jugé « léger », « superflu » ou « anachronique »
En revanche, le quotidien de langue française, « Le Temps », a salué cette semaine le « courage et la générosité » du film pour son approche de « thèmes épineux et complexes ».
« C’est seulement en acceptant de regarder en face la condition des femmes et les problèmes sexuels que nos sociétés pourront avancer », répond Salma Baccar à ses détracteurs.
« Le film interpelle quiconque se mure dans le silence et laisse perpétuer des moeurs et pratiques d’un autre âge », ajoute celle dont le tout premier film sur la condition des femmes « Fatma » avait été censuré à sa sortie en 1976.
Dr.SAHBI AMRI Je viens de constater personnellement un piratage intellectuel de séquences intégrales d’un texte sur les colonnes de Tunisnews reproduites par Mr. Houcine Mhamdi dans sa publication de l’introduction de son livre . Son geste a été signifié sans aucune référence à l’auteur des formulations présentées dans d’autres articles personnels antérieurs à sa dernière publication en langue Française . TunisNews n’est cependant un tremplin de piratage d’avis et d’opinions au nom de la liberté d’_expression. Mes propos et articles publiés sur ce site , depuis des années , demeureront strictement personnels . L’attitude de Mr. Houcine Mhamdi à mon égard m’oblige à réviser ma position et mes relations personnelles avec sa personne tout en lui réservant respect et considération qui devraient être mutuelle sans pour autant évoluer vers l’obscurantisme des coulisses et des complots à distance . Car à partir de ma dernière publication sur les colonnes de Tunis News » A peine 18 ans de lutte » , je considère l’ensemble de mes articles comme une archive personnelle d’une rude épreuve qui a tant duré. Cependant , je n’ai à me justifier à personne et personne n’est en mesure d’user de mes articles et de les prendre , sans mon autorisation , comme référence et appui pour culpabiliser des attitudes officielles et des conduites de responsables . A chacun de comprimer sa cervelle et de rincer ses méninges pour s’exprimer à sa façon . Le geste de Mr. Houcine Mhamdi sous-entend une mesure personnelle , sans mon avis ni mon autorisation , à semer le doute à mon égard après avoir décidé de régurgiter l’opposition politique Tunisienne et les défenseurs des droits de l’homme , véritables spécialistes du marketing politique et véritables commerçants par le biais de la souffrance des autres . J’ai décidé d’agir publiquement , sans regret ni honte , et de m’aligner au rang du Président Zine El Abidine Ben Ali . Par ailleurs, j’autorise toute personne déçue de ma position à m’oublier . J’assume mes responsabilités en ce sens et je prie tout ceux qui me connaissent , à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie , de respecter mon choix et ma décision . Cependant , Mr. Houcine Mhamdi tente de me faire rebrousser au chemin du revirement politique brusque et brutal en violant ma liberté personnelle pour faire sous-entendre à l’autorité au pouvoir qu’il a une procuration ou une carte blanche pour republier des séquences de mes articles en son nom personnel sans aucune insinuation à l’auteur qui n’est pas anonyme à l’échelle internationale . Mr. Houcine Mhamdi garde , en son subconscient , l’esprit du tout-permis au nom du virtuel de son ex-autorité au RCD . Le respect de chacun et surtout de l’autre est , cependant , indispensable pour évoluer . Il faut de tout pour faire un monde . Son comportement m’a vraiment déçu après avoir osé introduire intégralement des paragraphes de certains de mes anciens articles sans même m’avertir au téléphone . Je considère son attitude comme une violation préméditée d’usage de mes textes et je lui demande publiquement , sur les colonnes de Tunis News , de retirer de l’introduction de son livre tout les écrits qui se rapportent à mes articles . Si Mr. Houcine Mhamdi vient à peine de découvrir l’espace d’_expression libre sur ce site, je laisserai le soin à l’équipe de Tunis News de lui apprendre comment écrire pour référer à l’autre avec beaucoup de courage , de respect et de transparence . A cet effet , je déclare publiquement que l’usage sans mon avis et mon autorisation de mes articles ou des séquences de mes publications disposerait les pirates à des poursuites judiciaires aussi bien en Tunisie qu’à travers le monde . Ainsi je me dégage de toute responsabilité émanant de tous ceux qui pourraient abuser de ma sincérité et ma crédibilité . Au moins , j’ai osé , personnellement , dire et publier publiquement sur des sites d’Internet que j’ai mis un point final avec les parasites . Je me suis , récemment , rangé du coté du Président Zine El Abidine Ben Ali sans contraintes ni menaces ni pression . Par ailleurs , une telle déclaration-surprise n’insinue nullement qu’il m’accepterait à son rang en toute aisance et confiance. Je n’ai pas jeté l’éponge . Je continuerai ma lutte à ma façon mais d’une autre façon pour la liberté , la démocratie et le respect des droits de l’homme . J’ai toujours combattu de l’intérieur de mon pays avec beaucoup d’audace , de courage et de virulence . Alors , Pas de surenchère SVP . L’autocritique est indispensable pour consolider toute action de la société civile Tunisienne qui déprime par l’assistance étrangère et les harcèlements locaux . Mr. Houcine Mhamdi devrait réduire les aiguilles de sa montre pour être plus fluide avec son entourage. Personnellement , je souhaiterais qu’il forgerait un style et une personnalité d’_expression spécifique à ses intentions et à ses prétentions . Mais le fait de piétiner les autres , publiquement , pour se faire distinguer risque de coûter cher . Tunis News est un espace Internet agréable pour la liberté d’_expression , mais le respect de l’autre y est indispensable et primordial . Dr. SAHBI AMRI. Tel.00.216.98.22.27.51
L’islamo- fascisme : la nouvelle accusation contre les musulmans
par Jihad El Khazen*, Al Hayat, 7 février 2006. Original : http://www.islamonline.net/Arabic/politics/2006/02/article14.shtml/ L¹auteur, Arabe de confession chrétienne, a été longtemps rédacteur en chef du quotidien arabe AL HAYAT, paraissant à Londres. Il y tient actuellement une rubrique intitulée : Des yeux et des oreilles. Si je comprends bien la démocratie occidentale, elle permet la publication de caricatures portant atteinte à un prophète, à une religion et à ses adeptes, parce que cela fait partie de la liberté d¹__expression, mais elle interdit à quiconque de douter du chiffre des victimes juives de l¹holocauste, parce que cela est en contradiction avec la liberté d¹__expression. L¹historien révisionniste David Erving est actuellement dans une prison autrichienne dans l¹attente de son procès parce qu¹il conteste les chiffres de l¹holocauste. De son côté, l¹Europe entière menace de recourir à l¹Organisation mondiale du commerce pour sanctionner les pays musulmans dont les peuples boycottent les produits danois en protestation contre les caricatures diffamantes du prophète Mohamed.
Personnellement je n¹ai pas de problèmes avec l¹holocauste, j¹ai toujours admis le chiffre de 6 millions de victimes et j¹ai dénoncé Irving et son révisionnisme quand il a été jugé et condamné à Londres. Mon problème est avec les atteintes aux symboles religieux, qu¹ils soient musulmans, chrétiens ou juifs et avec l¹humiliation de peuples entiers dans ce qu¹ils ont de plus sacré, alors qu¹il est interdit à tous de discuter d¹un chiffre. J¹ai aussi un problème avec certains musulmans : ceux qui ont réagi à l¹humiliation par les incendies et le pillage et levé des pancartes réclamant de couper la tête aux fautifs, ont fourni à leurs ennemis une nouvelle occasion pour les confondre de terrorisme, sur la base de leurs propres aveux. Les musulmans qui se sont révoltés contre un journal danois, soutenu plus tard par de nombreux autres journaux européens par la rediffusion des caricatures au motif de soutenir la liberté d¹__expression, d¹une manière sélective, ont oublié le plus important à mon avis. Je suis, depuis des mois, une grande campagne contre l¹Islam aux USA et je suis convaincu qu¹elle a été mijotée dans le secret par les apôtres du gang des néo-cons. Je pourrais écrire une encyclopédie sur le sujet, mais je dispose d¹un espace limité et je suis obligé de me résumer avec la crainte que cela me fasse perdre l¹essentiel de mes preuves. Les accusations d¹islamo- fascisme Les lecteurs ont entendu parler bien sûr de fondamentalisme musulman, de radicalisme, d¹extrémisme et de terrorisme. Il y a aujourd¹hui un nouveau terme que je m¹empresse d¹ajouter à cette liste parce que vous allez en entendre beaucoup parler dans l¹avenir, c¹est l¹islamo- fascisme. C¹est l¹un des termes les plus prisés par les néo-cons aujourd¹hui.
Avant que n¹éclate l¹affaire des caricatures, le Washington Times likoudiste publiait une série d¹articles dans lesquels il prévient des graves menaces de la naissance d¹un État musulman en Europe, en l¹occurrence la Bosnie, considérée comme un corridor pour Al Quaida et dont les combattants, musulmans bosniaques, ont rejoint, en Iraq, « les terroristes islamo- fascistes dans leur campagne barbare contre les troupes américaines ». Qui est le barbare dans cette affaire, quand on sait qu¹il y a eu cent milles morts iraquiens contre deux mille quatre cents militaires US ? Les articles prétendent que « l¹OTAN avait bombardé les Serbes, un jour après que les troupes bosniaques avaient bombardé leur propre camp et causé un massacre au marché central de Sarajevo », et ce parce que l¹Arabie Saoudite avait signé un marché de quelques milliards de dollars pour l¹achat d¹avions Boeing. Je jure que je traduis fidèlement et que ces articles reproduisent un texte d¹un vieux numéro de ce journal où il est écrit que « la France est morte et les seules choses qui s¹y développent ce sont le crime et l¹islamisme ». Cela trois ans avant les émeutes dans les banlieues des villes françaises. Le Weekly Standard qui est le porte-parole des nouveaux conservateurs a publié un article intitulé ³Le fascisme, l¹islamisme et l¹antisémitisme², qui s¹attaque aux contestataires de l¹holocauste et parle de la montée du fascisme musulman en Iran, du « dictateur » de Téhéran, en l¹occurrence le président Ahmadinejad, qui pourtant a été élu d¹une façon très démocratique et continue à jouir d¹une grande popularité. L¹arrogance de l¹article est telle qu¹il s¹attaque autant aux musulmans qu¹aux chrétiens. Ainsi, il classe le Vatican et le Conseil Mondial des Eglises dans le camp adverse parce qu¹ils ne dénoncent pas au quotidien l¹antisémitisme chez « les musulmans », et s¹attaque à des Eglises protestantes telles que l¹Eglise Episcopalienne et l¹Eglise Méthodiste qui avaient conseillé à leurs adeptes de ne pas investir en Israël. Barbara Lorenz a fait éclater toute sa haine dans un article du National Review, un des plus importants organes de propagande des nouveaux conservateurs, où elle annonce la mort de la démocratie américaine au Moyen-Orient à la suite de la victoire électorale du Hamas dans les élections palestiniennes et elle nous invente un nouveau néologisme : « l¹impérialisme fasciste islamique ».
Une incitation préméditée Peut-on sérieusement accuser d¹impérialisme une quelconque partie au monde, avec la présence des USA et de l¹entité israélienne ? Daniel Pipes est un des plus misérables écrivains des néo-conservateurs et sûrement aussi le plus extrémiste. Depuis longtemps, il écrit sur l¹Islam et les musulmans, sûr de trouver des publications accueillantes et fait de la surenchère même par rapport aux gens de son terreau. Quand Spencer Ackerman a écrit sur le New Republic, pour s¹étonner du peu d¹extrémistes parmi les musulmans américains, Pipes lui a rétorqué avec une liste de noms et de dates pour prouver « le terrorisme » de ces mêmes musulmans. Qu¹a-t-il présenté en fait ? Une liste de six noms, juste six, entre 2002 et 2005, alors qu¹une semaine auparavant, une employée américaine des postes avait tué cinq de ses collègues puis s¹était donnée la mort. L¹arrogance de Pipes est telle qu¹il avait mis dans sa liste des six, le nom du sniper de Washington du mois d¹octobre 2002, qui était un simple américain noir avec un nom musulman et ne pouvant rien connaître de l¹Islam. Le lecteur s¹étonnera sûrement quand il apprend que le même Pipes a étalé dans un autre article toute sa tristesse et même son désespoir pour de nombreuses raisons mais surtout de voir qu¹il y avait en Israël un gouvernement défaitiste qui s¹est rangé à gauche. Dans un autre article il a exprimé sa colère parce que les musulmans en Occident suivent leurs médias au lieu de s¹aplatir devant les médias occidentaux, « pour un lavage de cerveau et pour ingurgiter tout ce qu¹il diffuse, y compris son poison ». En plus des articles de presse, il y a les livres. Le dernier d¹entre eux « La nécessité de la guerre : les dix étapes à suivre par les USA pour assurer la victoire dans cette guerre du monde libre ». C¹est le livre d¹un extrémiste exceptionnel, Franck Gaffney, qui apparaît comme l¹homme qui connaît plus que tous les autres, y compris les institutions de son pays. Un autre livre « L¹héritage du Jihad » de Andrew Boston, qui invente son histoire à lui de l¹islam, qui lui convient. Une note de lecture du livre présente l¹islam comme un jihad permanent, de tous les instants ! Ce qui précède n¹est qu¹une infime partie des articles, études, analyses et livres qui se sont amoncelés sur mon bureau sans que je ne les demande et qui constituent la matière sur laquelle repose mon travail de tous les jours. Demain, j¹y reviendrai en faisant un choix de lectures concernant l¹Iran parce que la haine de l¹Islam englobe tous les musulmans. Retour au début de mon article. La grande révolte contre la publication des caricatures a choisi le plus bénin des aspects de la campagne contre l¹Islam et les musulmans. Le plus grand danger vient des extrémistes néo-cons qui mènent une campagne tout à fait consciente avec pour objectif essentiel de servir les intérêts israéliens. Les musulmans peuvent répondre à cette campagne de différentes manières. La plus importante étant de présenter l¹islam sous son visage authentique, à savoir une religion tolérante qui abhorre le terrorisme. Ils peuvent s¹allier aux églises chrétiennes qui ont pris conscience et s¹opposent à Israël et ce pour barrer la route aux nouveaux conservateurs, au lobby juif et autres Likoudiens qui ont réussi à faire cause commune avec les Chrétiens sionistes. Drôle d¹alliance en effet ! Ils ont crucifié le Christ il y a deux mille ans, comme ils prétendent, les Européens ont génocidé les juifs au siècle dernier et c¹est nous qui payons depuis la facture. _______________________________________________________
Traduit de l’arabe en français par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (transtlaxcala@yahoo.com). Cette traduction est en Copyleft -> http://www.tunisitri.net