|  TUNISNEWS   7 ème année,                N° 2371 du 18.11.2006  
 
 
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les droits de l’homme en Tunisie
sera diffusé le mercredi 22 novembre sur RTBF SAT à 20h10 et rediffusé le vendredi à 13h55 La RTBF SAT; est émise en clair et en numérique 24h/24 sur le satellite Astra 1KR 19,2°E (10832,25 MHz).Une        plateforme syndicale dissidente en vue du congrès de l’UGTT
Sihem        Bensedrine
A        quelques semaines du congrès de l’UGTT, la campagne s’échauffe ;        une initiative vient d’être lancée par des leaders syndicalistes        membres de la commission administrative qui représentent de nombreuses        fédérations et unions régionales ; cette initiative semble menacer        l’équilibre traditionnel formé par l’équipe qui gravite autour de        l’actuel secrétaire général, Abdessalem Jrad. Elle s’apparente à        une plateforme électorale pour une liste indépendante qui serait        probablement conduite par l’actuel secrétaire général adjoint, Ali        Ben Romdhane.
Cette        plateforme se situe dans le prolongement du combat historique de        l’UGTT pour son indépendance depuis sa fondation, elle revendique la        dimension nationale du combat de l’UGTT qui s’est impliquée dans le        combat pour l’indépendance de la Tunisie et son rôle de contrepoids        politique qui a été en souvent en butte aux tentatives de mise au pas.        Elle revendique aujourd’hui pour la centrale syndicale une implication        plus importante dans les questions nationales, ayant trait aux libertés        publiques, à la justice sociale, à l’égalité, et une plus grande        ouverture sur la société civile indépendante.
Elle        stigmatise les promesses non tenues formulées au congrès de Djerba        (gestion transparence et démocratique, restructuration, limitation des        mandats des responsabilités au bureau exécutif,..) ; enfin elle met        m’accent sur l’urgence de combattre la corruption qui sévit au sein        des responsables syndicaux et de coller davantage à la défense des intérêts        des travailleurs. 
Tout        porte à croire que ce congrès prévu pour les 14-15 décembre à        Monastir sera plus houleux que celui de Jerba en 2002.
(Source :        www.kalimatunisie.com        , le 18 novembre 2006)
Steinmeier        en Tunisie:
la        question des réformes politiques pas évoquée (Tunis)
AFP,        vendredi 17 novembre 2006
TUNIS        – La nécessité de réformes politiques n’a pas été évoquée lors        des entretiens qu’a eus le ministre allemand des Affaires étrangères        Frank-Walter Steinmeier en Tunisie, a-t-on indiqué vendredi de source        officielle à Tunis.
« La        question des réformes politiques n’a jamais été évoquée au cours de        l’entretien » de M. Steinmeier avec son homologue tunisien        Abdelwaheb Abdallah, « ni soulevée en présence du ministre        tunisien de l’Enseignement supérieur Lazar Bououni », a-t-on ajouté        de même source.
Le        chef de la diplomatie allemande a quitté vendredi Tunis pour Rabat à        l’issue d’une visite de deux jours en Tunisie, troisième étape d’une        tournée au Maghreb.
AFP
Annulation        de rencontre de presse
Contrairement        à ce qui était prévu, la conférence de presse que devait tenir le        ministre allemand des Affaires étrangères à l’aéroport de        Tunis-Carthage avant son départ pour le Maroc dans le cadre         d’une tournée dans les pays du Maghreb, a été annulée hier (vendredi        17 novembre 2006, NDLR).
L’ambassade        d’Allemagne à Tunis a expliqué cette décision par les engagements du        responsable allemand au Maroc et l’intensité de ses activités en        Tunisie.
Il        est à noter que le chef de la diplomatie allemande avait de nombreux        entretiens avec les responsables tunisiens dans le cadre d’une tournée        maghrébine intervenant quelques semaines avant la présidence allemande        de l’Union Européenne en février 2007.
 
Affaires        de divorce
10062        jugements de divorce ont été prononcés par les tribunaux au cours de        l’année judiciaire 2003-2004.
Ces        chiffres sont publiés par l’Institut national de la magistrature.
 
Deux        cabinets tunisiens auditent la Banque Algérienne BADR
Deux        cabinets tunisiens, ERNST & Young dirigé par Noureddine Hajji et        Directway Consulting dirigé par Ezzedine Saïdane sont en train        d’auditer la Banque Algérienne BADR. Ce consortium doit remettre son        rapport final à la Banque Centrale algérienne au courant du mois de décembre        prochain.
(Source :        « Le Temps » (Tunisie) du 18 novembre 2006)
Un        père tunisien accusé d’avoir frappé sa fille qui sortait avec un Français
AFP,        samedi 18 novembre 2006
LYON        (France) – Un Tunisien et son fils, accusés d’avoir frappé et tondu        leur fille et soeur, à qui ils reprochaient entre autres d’entretenir        une relation avec un jeune Français, ont été placés en garde-à-vue        vendredi près de Lyon (centre-est), a-t-on appris samedi de source        judiciaire.
La        jeune fille, française et âgée de 18 ans, s’est présentée au        commissariat d’Oullins, près de Lyon, jeudi soir, accusant son frère aîné        de lui avoir rasé une partie des cheveux, pendant que son père la        maintenait au sol. Elle a aussi été frappée et a reçu trois jours        d’incapacité totale de travail.
Selon        le journal local Le Progrès, qui a révélé les faits, la jeune fille,        qui a ensuite été séquestrée un moment dans la salle de bain de        l’appartement familial, aurait tenté de se suicider avant de s’enfuir        et de se rendre au commissariat.
La        mère et la soeur aînée, entendues par la police vendredi, ont été        libérées.
Le        père et le fils, âgés de 62 et 22 ans, auraient partiellement reconnu        les faits, indiquant qu’ils reprochaient aussi à la jeune fille des        vols et d’autres problèmes de comportement, précise la source        judiciaire.
Déférés        dimanche, ils devraient être jugés en comparution immédiate.
AFP
Cybercriminalité        en Tunisie
DES        INTERNAUTES «MALFAITEURS» EN PRISON
Par        Elyès BEN SAAD
Revers        de la médaille du développement accru des nouvelles technologies de        l’information et de la communication, la cybercriminalité commence à        gagner du terrain en Tunisie. Les autorités viennent de décréter la        rigueur sur les plans législatif et technique mais la bataille contre        les malfaiteurs du web est loin d’être gagnée. 
La        première affaire de cybercriminalité répertoriée dans les annales du        crime en Tunisie date de février 2001. Assurant une mission de routine        des spécialistes en sécurité informatique ont intercepté sur la        toile des «contenus illicites» véhiculés à partir d’un publinet        sis à Ben Arous. 
Dépêchés        sur les lieux, les agents de la police judiciaire ont réussi à prendre        en flagrant délit l’internaute malintentionné. (Après        plusieurs mois de sa mort, l’auteur n’ose pas nommer el marhoum        Zouhayer Yahyaoui, NDLR) 
Déféré        devant le tribunal de première instance de Tunis, il a été accusé de        «diffusion via internet de contenus illégaux et mensongers constituant        une menace pour la sécurité du pays» et condamné à deux ans de        prison ferme.
Ainsi        une nouvelle forme de criminalité qui fait des ravages sous d’autres        cieux est apparue au grand jour dans nos murs. C’était en quelque        sorte la face cachée du paradis numérique. Du coup, criminologues et        spécialistes en sécurité des systèmes de l’information se sont        penchés sur les caractéristiques de cette «criminalité technologique»        et les profils de ses auteurs.
Dans        une étude qu’il a présentée en juin 2005 à l’occasion d’un        colloque organisé par l’Institut supérieur de la magistrature (ISM)        Hachemi Kasraoui, procureur adjoint de la République au tribunal de        première instance de Tunis, précise que la cybercriminalité englobe        tous les actes qui touchent aux droits et aux intérêts protégés par        la loi, et ce, par le biais d’un ordinateur. Pour les spécialistes en        sécurité informatique, les cybercrimes regroupent les attaques de tout        type sur les systèmes informatiques (virus, vers, spamming…), la        diffusion des contenus illicites (terrorisme, racisme, pédophilie…),        les fraudes à la carte de crédit et le cyber-blanchiment d’argent.
Les        statistiques relatives à ce genre de crimes ne sont pas toujours        disponibles. Il n’empêche que des sources autorisées au ministère        de la justice et des droits de l’homme estiment que de nombreuses        affaires de cybercriminalité ont été examinées par les tribunaux au        cours des six dernières années. Néanmoins, la situation est loin d’être        alarmante en comparaison avec ce qui se passe aux Etats-Unis et dans        plusieurs pays européens où des organismes chargés de veiller sur la        sécurité des systèmes informatiques constatent une «professionnalisation        accrue» de la criminalité sur Internet devenue une activité        lucrative, bien organisée et plutôt répandue.
Escroquerie        en ligne
Les        experts classent les cybercrimes enregistrés en Tunisie en trois catégories        : l’escroquerie en ligne, la diffusion de contenus illégaux et les        attaques sur les systèmes informatiques. Liée souvent à la fraude à        la carte de crédit, l’escroquerie en ligne est la catégorie la plus        redoutable des cybercrimes pour les entreprises d’autant qu’elle        entre dans une logique de recherche de gains. Les affaires de ce genre        examinées par les tribunaux tunisiens se comptent sur les doigts        d’une seule main. 
L’affaire        la plus connue a eu lieu en 2003. L’accusé, un étudiant en 3ème        cycle, s’est renseigné via le site web d’une agence de location de        voitures sise à l’aéroport de Tunis – Carthage sur les procédures        de location en ligne avant d’accéder via un procédé ingénieux aux        codes des cartes de crédit utilisées par des touristes canadiens ayant        recouru aux services de cette agence. L’escroc du Net âgé de 29 ans        a pu ainsi louer à maintes reprises des voitures de luxe. 
Ce        n’est qu’après plusieurs mois que les titulaires de cartes de crédit        ont informé l’agence tunisienne sur une éventuelle escroquerie en        ligne après avoir constaté que des sommes importantes ont été        soustraites de leurs comptes. Alertées, les autorités tunisiennes ont        réussi en un temps record à prendre le client suspect en flagrant délit.        Détail important : Traduit en justice, l’escroc s’est déclaré prêt        à restituer les 80.000 dinars qu’il a dérobés vu sa situation matérielle        très confortable. Les juges en ont conclu que l’objectif du jeune        diplômé de se procurer de l’argent par des moyens illégaux était        plutôt de défier les systèmes informatiques.          
                                        
Le        «pishing» n’existe pas en Tunisie étant donné que le paiement électronique        n’arrive pas encore à prendre son envol. Cette technique consiste à        envoyer des e-mails à des particuliers ou à des entreprises en se        faisant passer pour un fournisseur de services en ligne (banque, agence        de voyage, site d’enchères…) pour leur demander de mettre à jour        leurs données personnelles telles l’adresse et le numéro de compte        bancaire par l’intermédiaire d’un site web falsifié hébergé par        un serveur pirate. Les personnes ou les entreprises qui se font piéger        en donnant leurs numéros de comptes deviennent facilement la cible        privilégiée des escroqueries en ligne.
Tentatives        d’intrusion
Etant        donné que la cybercriminalité dépasse les frontières géographiques,        les attaques sur les systèmes informatiques constituent le genre de        cybercrime le plus répandu en Tunisie. Deux motivations expliquent généralement        la montée en flèche de ces attaques. Il s’agit en premier lieu,        selon Hachemi Kasraoui, de la volonté de défier les systèmes        informatiques que les criminologues appellent la «maladie de l’élite».        
Généralement,        les auteurs des tentatives d’intrusion et de destruction des bases de        données sont des informaticiens de haut vol qui ne cherchent qu’à        prouver leur savoir-faire. D’autres pirates sont plutôt animés par        des motivations idéologiques, politiques ou religieuses. Ce genre        d’attaques est encore rare dans nos murs. L’exemple le plus connu        est celui de la destruction du site de la commission nationale de défense        de l’ancien président irakien Saddam Hussein. Les experts en sécurité        des systèmes de l’information constatent également que certains        jeunes tunisiens consultent des sites incitant à la violence et la        haine par simple curiosité. 
Toujours        est-il que les virus, les vers et le spamming constituent une menace réelle        pour les systèmes informatiques en Tunisie. «L’Agence nationale de sécurité        informatique et les différents fournisseurs d’accès à Internet        placent désormais des pare-feux et des filtres qui protègent les systèmes        des attaques externes. Raison pour laquelle les virus qui passent ne        sont pas très dangereux», précise Chokri Terzi, consultant senior en        systèmes de l’information. Et d’ajouter : «Il n’empêche que les        particuliers négligent les risques qu’ils encourent en raison du        manque de médiatisation». 
Sur        le plan officiel, une stratégie de sécurité informatique a été mise        en place depuis 2002. Mais ce n’est qu’en février 2004 qu’une loi        est venue enrichir le cadre législatif et institutionnel de lutte        contre la cybercriminalité à travers la création de l’Agence        Nationale de Sécurité Informatique (ANSI). Cette loi est la première        au monde qui oblige les entreprises à effectuer un audit sécurité périodique.        
Des        sessions de formation organisées par l’ANSI ont permis jusqu’ici de        former 150 formateurs dans le domaine de la sécurité informatique et        70 experts auditeurs. La Tunisie a été également le premier pays        arabe et africain à se doter d’un CERT (Computer Emergency Response        Team, traduire : Equipe de réponse aux urgences informatiques). 
Ce        centre assure en temps réel encadrement et soutien aux particuliers et        aux entreprises à travers une adresse électronique (asistance@ansi.tn)        et le numéro vert 80100267. 
Cette        politique avant-gardiste en matière de sécurité informatique a été        à l’origine de l’élection de la Tunisie au poste de secrétaire général        du Centre islamique d’assistance en sécurité informatique dont le siège        est à Kuala Lampur en Malaisie.
(Source :        « Le Journal », N°49 du 18 novembre 2006)
Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=856&gpl=49
LA        CONDITION DE LA FEMME MUSULMANE
Houcine        Ghali, Genève
 »        Les hommes ont autorité sur les femmes du fait qu’ Allah a préféré        certains d’entre vous à certains autres et du fait que les hommes font        dépense de leurs biens en faveur des femmes.
Les        femmes vertueuses font auraison et protègent ce qui doit l’être, du        fait de ce qu’Allah consigne. Celles dont vous craignez l’indocilité,        admonestez les. Reléguez les dans les lieux où elles couchent. Frappez        les. Si elles vous obéissent, ne cherchez plus contre elles de voie de        contrainte » ( 1 ).
L’infériorité        de la femme musulmane se trouve ainsi voulue par Dieu et inscrite dans        le Coran. Et cela n’est guère étonnant car l’oppression ancestrale de        la femme musulmane correspond effectivement au processus historique et        socio-politique à travers lequel la société arabe s’est constituée,        a évolué et s’est consolidée.
L’avènement        de l’Islam n’a fait, en réalité, que maintenir et renforcer la prépondérance        de la société patriarcale qui était de rigueur à la période pré-islamique,        en la cimentant par l’ordre coranique: « Les hommes ont autorité        sur les femmes. Par les dons qu’il leur a octroyés, Dieu a élevé les        hommes au-dessus des femmes  » ( 2 ).
Les        oulemas, cheikhs, écrivains et autres détenteurs de la vérité sur        l’esprit du Coran et l’explication des paroles de Dieu se sont attelés        à renforcer la domination de la femme musulmane et à célébrer son        infériorité. C’est ainsi que Mustapha Kamel s’oppose farouchement à        l’émancipation de la femme en l’excluant de la science et de l’éducation.        Que le mouvement salafiste avec Jamel Eddine El Afghâni et Mohammed        Abdou appellent à rendre à l’Islam sa pureté selon l’enseignement de        Mohamed, et que Saïd Al Afghâni a écrit:  » Dieu a voulu que la        femme soit différente de l’homme à tous les niveaux, biologique,        intellectuel ou sentimental. Car les structures du cerveau de l’homme        sont différentes de celles du cerveau de la femme et toutes les sociétés        qui veulent détruire ces différences courent à leur propre        destruction puisqu’elles se révoltent contre la nature. Les affaires        politiques ont besoin d’êtres humains qui sachent réfléchir, qui        soient logiques, prévoyants. Or, ces caractéristiques ne se trouvent        pas chez la femme, sentimentale par nature ( 3 ).
Toute        l’histoire du monde musulman a véhiculé cette conception despotique,        en mettant l’accent sur la faiblesse de la féminité de la femme, face        à la force et à la virilité de l’homme.  » La raison principale        de la création de la femme, c’est         d’être épouse et mère avant tout. Son rôle se limite à        soulager les difficultés de son mari et à lui rendre la vie plus agréable        par son affection et son charme pour que lui, de son côté, lui apporte        aide et sécurité matérielle  » ( 4 ). 
En        fixant dans ses textes la place et les devoirs de la femme, son éloignement        des activités sociales fondamentales et notamment du pouvoir sous        toutes ses formes, en privilégiant son cloisonnement, la religion        musulmane a largement contribué à la consolidation de sa domination et        à l’efficacité de son assujettissement. C’est ainsi que tous les pays        musulmans continuent de s’inspirer, de plus en plus aveuglément, de la        morale du Coran et du droit musulman pour la promulgation des lois        concernant les femmes. Dans ce sens, tous les codes du statut personnel,        excepté en Tunisie, légitiment la pratique de la polygamie,        interdisent à la femme d’épouser un non-musulman tandis que l’homme        peut le faire.
Il        faut savoir que la femme musulmane n’hérite que de la moitié de la        part qui revient à l’homme et de la moitié de l’ensemble de l’héritage        si l’époux n’a pas de fils. Elle n’a pas les mêmes droits que l’homme        devant le divorce et peut être répudiée à tout moment selon le bon        vouloir de son mari. En effet, le Coran n’a pas oublié de présenter         la femme comme simple objet sexuel:  » Vos femmes sont un        champ de labour pour vous. Venez à votre champ de labour comme vous        voulez et oeuvrez vous-mêmes à l’avance  » ( 5 ).
En        plus, l’épouse musulmane est tenue à procréer et notamment des garçons.        Si elle est stérile ou n’infante que des filles, elle est tenue        responsable de cette  » malédiction  » et risque tout        simplement la répudiation.
Dans        sa sourate 4, verset 19 et la sourate 14, verset 2, le Coran insiste sur        la virginité et la chasteté des femmes musulmanes. Et gare à celle        qui s’adonne à l’adultère car elle sera flagellée en public, lapidée        à mort ou simplement tuée par un proche masculin de sa famille, pour        laver l’honneur puis que l’honneur du musulman se trouve entre les        jambes d’une femme. C’est ce qui se passe aujourd’hui en Jordanie, par        exemple, sans l’intervention des autorités, qui laissent se perpétrer        des assassinats au nom de l’honneur des hommes.
Par        contre, l’homme musulman non seulement a droit à quatre femmes légitimes,        mais aussi à tout un harem s’il est riche, autant de maîtresses qu’il        désire et un mariage  » delmout’a », c’est à dire qu’il peut        s’accoupler avec une autre femme que la sienne lorsqu’il est par exemple        en voyage, pour quelques jours, un mois ou plus, en récitant seulement        « el fatiha », et puis la délaisse sans autre forme de procès.
Supportant        très souvent seules les différentes et harassantes charges        domestiques, la femme musulmane subit aussi une ségrégation de fait        devant l’emploi. Les rares innovations introduites grâce à de timides        réformes n’ont apporté que de solutions superficielles et n’ont touché        que peu de pays ( Tunisie, Egypte, Liban, Syrie, Algérie ). La montée        des courants islamistes a même obligé les gouvernants de ces Etats à        mettre un frein à ces réformes et même à faire valoriser les normes        islamiques en tant qu’éléments intégrés à leur idéologie. L’Arabie        Saoudite vient d’en montrer l’exemple le plus réactionnaire puis que        son ministre de l’Intérieur, le prince Nayef Ben Abdelaziz a affirmé        mercredi 15 novembre que l’interdiction de conduire une voiture imposée        aux femmes sera maintenue. Il faut rappeler que dans ce pays à régime        rétrograde et corrompu la femme n’a pas le droit de voyager sans        l’autorisation de son mari ou d’un homme de sa famille comme elle ne        peut pas non plus manger seule dans un restaurant!!
Jusqu’à        présent, et suite à la pression sociale et à l’arbitraire patriarcal,        plusieurs femmes musulmanes sont mariées contre leur gré. Elles intériorisent        leur révolte et finissent par subir les conséquences néfastes de ces        liens autoritaires. Quant aux mutilations sexuelles ( ablation du        clitoris et des lèvres du vagin ), elles sont encore pratiquées en        Egypte, au Soudan, en Syrie, au Yémen, en Arabie Saoudite, dans les        Emirats arabes unis et au Sud de l’Algérie.
La        main mise des hommes sur les affaires politiques a été légitimée par         » l’incapacité naturelle du sexe faibles « , ainsi invoquée        par la loi islamique:  » La nature féminine étant soumise aux émotions        et aux passions, la femme est inapte à assurer des charges politiques        et à  émettre des        jugements saints  » ( 6 ).
La        logique d’un grand nombre de dirigeants musulmans, face à la condition        de la femme, s’avère à la mesure de la pathologie du rôle de l’homme        ( même de gauche ou de l’opposition progressiste ), imbibé de son        autosuffisance et du désir de la pratique de la domination. Car, dans        le subconscient du musulman et surtout dans la culture de l’homme arabe,        la femme ne peut pas être son égal. 
C’est        pourquoi la libération de la femme musulmane ne peut se concevoir que        par le bouleversement des structures fondamentalement patriarcales et        objectivement réactionnaires de la société. En attendant, l’émergence        et le renforcement des mouvement islamiques ainsi que le renouveau de        leur activisme renforcent encore plus la répression et l’oppression de        la femme musulmane. Toute l’histoire du voile n’est qu’un exemple de la        main mise des islamistes sur le devenir de la femme.
(        1 ) Coran, sourate  » les femmes « , chapitre 4, verset 38
(        2 ) Coran, sourate  » les femmes « , versets 34 et 92
(        3 ) Said Al Afghani : La femme et la politique, Editions Dar El Fikr, Le        Caire, 1974
(        4 ) Ahmed Zayet : La révolution de la lettre, Editions Imprimerie        Errissala, Le Caire, 1940
(        5 ) Coran, sourate  » la Génisse « , chapitre 2, verset 223
( 6 ) Attilio Godio: La révolution des femmes en Islam, Editions Maspero, Paris, 1977

