15 décembre 2005

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2033 du 15.12.2005

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué AFP: Le Parlement Européen appelle Tunis à respecter ses engagements

AFP: Magistrats et avocats français se mobilisent pour leurs confrères tunisiens

Tunisie, reveille-toi: Internautes de Zarzis (ARD)

La Presse: La Tunisie œuvre à instaurer la culture de la tolérance et de l’ouverture

   Dr. Sahbi Amri:  l’audarrogance  d’un-thé- gristes  » porteurs de robes noires

Me Kamel Chaabouni: Plus que des aspects positifs, la colonisation française fût un âge d’or de la Tunisie

Albert Memmi: Colonisation

L’Intelligent: Renouveau tunisien

AFP: Des hommes d’affaires arabes veulent l’ouverture des frontières

AFP: La Finlande criminalise l’achat de services sexuels

The Guardian: The region will wrest back control when the US stumbles out of Iraq


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Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Téléphone : 71 340 860 Fax : 71 351 831   Tunis, le 6 décembre 2005   Communiqué  
 
Maître Saïda Akrami, militante pour les droits de l’homme, secrétaire générale de l’AISPP, a participé aux activités du forum international des femmes en défense des droits de l’homme, qui s’est tenu au Sri Lanka du 29/11/2005 au 2/12/2005. Lors de son retour en Tunisie, elle a été en butte aux tracasseries inédites des agents des douanes assistés d’agents de la police politique, qui ont fouillé toutes ses affaires et ses vêtements et ont saisi des documents relatifs aux droits de l’homme qui avaient été distribués lors du forum par les associations participantes, à savoir : 1 un rapport du rassemblement algérien des femmes démocrates 2 le livre « mettre fin à la violence contre les femmes » 3 le rapport annuel 2004 de l’observatoire international de lutte contre la torture 4 le livre « le volontariat pour la défense des droits de l’homme » 5 le conseil international des femmes en défense des droits de l’homme 6 le livre « Les violences contre les femmes » 7 la revue d’Amnesty International relative à la traduction des droits en pratique Maître Saïda Akrami a tenu à se voir remettre la liste détaillée des documents et des livres saisis, ce qui a été fait. Maître Saïda Akrami n’a cessé d’être en butte au harcèlement de la police politique qui encercle son local quotidiennement depuis des années et  harcèle ses clients. Elle-même fait l’objet d’un contrôle « collant » de la part d’agents qui l’accompagnent dans tous ses déplacements et allées et venues. Par ailleurs, le ministère des Finances lui a signifié un contrôle fiscal. Des agents de la Sûreté ont investi son bureau de nuit après avoir forcé les portes et arraché les serrures. Ils ont emporté ses documents personnels. Ils ont investi son domicile avec des méthodes qui ont épouvanté ses enfants et sa famille. Ils l’avaient également agressée ainsi que son fils, sur la voie publique et l’avaient kidnappée pour l’emmener au ministère de l’Intérieur. Les persécutions continuent : elle ne peut utiliser internet ni communiquer avec le monde extérieur, et toutes les pétitions et plaintes déposées contre ses agresseurs sont restées sans suite. L’AISPP proteste contre ces persécutions contraires aux dispositions des conventions internationales relatives aux défenseurs des droits de l’homme. Elle exige que soit mis fin à ces pratiques et que les défenseurs des droits de l’homme puissent œuvrer en toute liberté.   Le président de l’association Maître Mohammed Nouri   (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Téléphone : 71 340 860 Fax : 71 351 831   Tunis, le 12 décembre 2005   Communiqué  
Lotfi Amdouni, militant des droits de l’homme, membre de l’AISPP et ex-prisonnier politique, est en butte aux tracasseries des agents de la Sureté du poste de Kabbaria. Ils l’empêchent de suivre ses études à la faculté de théologie de Tunis de huit à dix heures du matin en l’obligeant à se présenter au poste à neuf heures sous prétexte de l’astreindre au contrôle administratif qui le contraint, en vertu de directives du poste, à signer le registre quotidiennement à cette heure précise. Il y a là un abus de pouvoir du poste qui interprète à sa façon le contrôle administratif, lequel n’oblige aucunement la personne contrôlée à un émargement quotidien et n’autorise nullement le centre de police à harceler la personne soumise au contrôle. L’ex prisonnier politique Lotfi Amdouni a effectué une peine de quinze ans d’emprisonnement, l’accès à un emploi lui permettant de subvenir à ses besoins lui a été interdit et il est contraint de travailler sur les marchés hebdomadaires en tant que vendeur ambulant les jours où il n’étudie pas. L’AISPP considère que l’attitude des agents de la Sûreté vise à interdire à l’ex prisonnier politique Lotfi Amdouni de reprendre une vie normale, d’étudier et de travailler. Elle exige que soit mis fin à de telles pratiques contraires à la loi et aux droits de l’homme les plus élémentaires. Le président de l’association Maître Mohammed Nouri   (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Décès suspect Au matin du vendredi 25 novembre dernier, le jeune Bassam Alibi, âgé de trente ans, a été retrouvé, pendu, au poste de police de Meknessi. Il avait été arrêté le 24. Sa famille a constaté des traces de violence sur la dépouille qui lui a été remise, au niveau des bras et des jambes et elle ne croit pas dans la version présentée par les agents de la Sûreté- à savoir que le jeune homme se serait suicidé. La famille a avisé la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme du cas du défunt. Source : El Maoukif n°338 du 9 décembre 2005   (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

 

Libertés fondamentales:

Le Parlement Européen appelle Tunis à respecter ses engagements

    AFP, le 15.12.2005 à 15h24             STRASBOURG (Parlement européen), 15 déc 2005 (AFP) – Le  Parlement européen (PE) a appelé la Tunisie à respecter ses  « engagements relatifs aux libertés fondamentales, notamment la  liberté d’_expression et d’association », dans une résolution adoptée  jeudi.               Le PE dénonce « le mépris » en Tunisie d’engagements pourtant  rappelés dans la déclaration finale du Sommet mondial sur la société  de l’information (SMSI) organisé en novembre en Tunisie.               Dans cette déclaration, les Etats participants indiquaient « que  le respect plein et entier des droits de l’Homme et de la démocratie  constitue le fondement même de la société de l’information », précise  le PE dans sa résolution.               Le PE a demandé au Conseil (les 25 Etats membres) et à la  Commission européenne de réagir dans le cadre de l’accord  d’association qui lie l’UE à la Tunisie et de le tenir informé des  démarches effectuées.   

TEXTE INTEGRAL DE LA RESOLUTION DU PE:

Le Parlement pointe les droits de l’homme et la liberté de la presse en Tunisie

  Dans une résolution adoptée ce jour, le Parlement rappelle, après les incidents qui ont marqué le sommet mondial de la société de l’information de Tunis, que la clause consacrée aux droits de l’homme constitue un élément essentiel de l’accord d’association euro-méditerranéen de l’Union européenne avec la Tunisie de 1998.     Le Parlement souligne la contradiction évidente entre la déclaration finale du sommet mondial de la société de l’information de Tunis -dans laquelle les États indiquent que le « respect plein et entier des droits de l’homme et de la démocratie constitue le fondement même de la société de l’information »- et le mépris de cet engagement par le pays hôte. Pour mémoire, des incidents ont marqué la tenue du sommet mondial sur la société de l’information des 16-18 novembre à Tunis. Un journaliste français, Christophe Boltanski, a été agressé et Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, lauréat du prix Sakharov 2005, a été refoulé du territoire tunisien.   Si les députés se félicitent des importants progrès économiques et sociaux enregistrés en Tunisie, notamment dans les domaines de l’éducation et de la formation, de la santé et de la sécurité sociale, ils formulent le vœu que ces avancées s’accompagnent de progrès dans les domaines de la consolidation de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme, notamment de la liberté d’_expression, de la liberté d’association et de l’indépendance de la justice qui font partie de l’acquis du processus de Barcelone.   Les députés demandent aux autorités tunisiennes de permettre à la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) et au syndicat des journalistes tunisiens (SJT) de tenir leur congrès, de débloquer les fonds européens alloués; de coopérer pleinement avec la Commission pour mettre en œuvre rapidement le projet «modernisation de la justice» financé par le programme MEDA 2004-2006 qui, prioritairement, devrait renforcer les garanties de l’indépendance de la justice.   Le Conseil et la Commission sont invités à prendre, en coopération avec le Parlement européen, les « initiatives concrètes et les mesures adéquates » lors de la tenue dans un délai rapproché du conseil d’association. Le Parlement  rappelle à cet égard la mise en place d’un sous-comité «droits de l’homme» UE-Tunisie dans le cadre de l’accord d’association.   Les députés demandent au Conseil et à la Commission d’informer pleinement le Parlement des démarches effectuées et des décisions prises lors du prochain conseil d’association UE-Tunisie. Dans le même ordre d’esprit, le Conseil et la Commission devront informer l’opinion publique des démarches entreprises concernant les défenseurs des droits de l’homme.   Après le vote, Catherine Trautmann (PSE, FR) a souligné que cette résolution arrivait à point nommé, au moment même où le prix Sakharov est décerné.   Par ailleurs les députés se félicitent que l’Union européenne, parlant d’une seule voix, ait pu exprimer une position forte dans les discussions à Tunis et jouer un rôle moteur en particulier dans les avancées sur la gouvernance d’Internet et la concrétisation du plan d’action. Le Parlement, qui a été associé tout au long de ce processus, souhaite que cette méthode soit poursuivie à l’avenir.   Le Parlement prend acte avec satisfaction de la décision de poursuivre le processus, suite à l’accord intervenu sur la gouvernance de l’Internet. Il se félicite du choix d’une coopération renforcée entre gouvernements sur le principe d’une égalité de traitement entre États ainsi que de la création d’un forum sur la gouvernance d’Internet. Ces avancées répondent au souci exprimé par le  Parlement de bâtir une gouvernance de l’Internet équilibrée.   La résolution sera transmise au Conseil et à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, à la Commission des droits de l’homme des Nations unies, ainsi qu’au gouvernement tunisien, à l’Union internationale des télécommunications ainsi qu’au comité d’organisation de haut niveau et au secrétariat exécutif du Sommet mondial de la société de l’information.      REF.: 20051208IPR03381Contact: Fabienne GUTMANN-VORMUS Rédaction & Diffusion : Presse-fr@europarl.eu.int : (32-2) 28 40650 (BXL) : (33-3) 881 72649 (STR)   (Source : site officiel du parlement européen, le 15 décembre 2005 à 15h05) URL : http://www.europarl.eu.int/news/expert/infopress_page/015-3559-349-12-50-902-20051208IPR03381-15-12-2005-2005–false/default_fr.htm

 

Magistrats et avocats français se mobilisent pour leurs confrères tunisiens

 

 AFP, jeudi 15 décembre 2005

PARIS – Les principales organisations de magistrats et d’avocats français ont lancé jeudi un appel en faveur de leurs confrères tunisiens « qui luttent pour la démocratisation de leur pays et pour l’indépendance de la justice ».

Le Syndicat de la magistrature, l’Union syndicale des magistrats, FO-Magistrature, la Conférence des bâtonniers et l’Ordre des avocats de Paris « conjurent » la France, l’Union européenne et les organisations internationales « d’intervenir avec la plus grande fermeté auprès du gouvernement tunisien pour qu’il mette fin aux entraves » à l’exercice des libertés fondamentales.

Au cours d’une conférence de presse à Paris, des témoignages ont été apportés sur « le harcèlement et la répression » dont sont victimes avocats et magistrats défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie.

« C’est devenu quelque chose de banal que des avocats se fassent agresser », a déclaré l’avocate tunisienne militante des droits de l’Homme, Radhia Nasraoui, qui a raconté comment des confrères s’étaient fait agresser « dans la rue ou au sein même des palais de justice », avaient eu leur bureau saccagé ou leurs clients découragés de venir les voir.

Elle a cité le cas des défenseurs de l’avocat Mohamed Abbou, condamné en avril à trois ans et demi de prison pour « délit d’opinion », qui « n’ont pas le droit d’obtenir une copie du dossier ou de rendre visite à leur client ».

Le secrétaire général de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme, Khemais Ksila, qui vit en exil en France, a expliqué que « la situation n’avancera pas à l’intérieur (du pays) sans la solidarité internationale ».

Pierre Lyon-Caen, avocat général honoraire à la Cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, et membre du Syndicat de la Magistrature (gauche), a plaidé en faveur de l’Association des magistrats tunisiens et de l’Ordre des avocats tunisiens, « victimes de mesures contraires aux engagements internationaux souscrits par la Tunisie ».

 

 

Internautes de Zarzis (ARD)

 

Version originale

 

(Ndlr : merci à Conchita pour la traduction)

 

Thème : Internautes de Zarzis. Date : vendredi 11 novembre 2005.

 

Durée de l’émission : 3.52 (minutes) SWR1/ARD

 

3 10 2005, 4

 

Ils ont dit que nous avons passé des heures entières en liaison avec Al Qaida. Que nous voulions construire des bombes. Que nous avons organisé des réunions sans l’autorisation de l’État tunisien. Et que nous avons stocké des explosifs sans agrément.

 

Ayoub Sfaxi a vingt-deux ans et la manière dont il s’assoit au dessus d’une tasse de thé dans un café ne lui donne pas franchement l’allure d’un poseur de bombes potentiel. En Tunisie, treize ans de prison l’attendent : les internautes de Zarzis ont été arrêtés massivement aussitôt après.

 

Étaient inculpés Sfaxi, son meilleur ami, un autre jeune qu’il ne connaît pas un et un professeur de religion de la ville du Sud tunisien. L’État tunisien prétend qu’ils se seraient mis d’accord par Internet pour jeter des bombes sur des établissements publics. Leur procès a défié l’entendement : la torture en Tunisie n’est pas une exception, c’est la règle. Il est vrai que Sfaxi est fou d’Internet.

 

3 10 2005, 9

 

Les sites (du réseau internet) que nous avons visités étaient des sites tout-à-fait normaux. C’étaient des pages qui ont informé sur l’islam, sur le bien et le mal.

 

Cela seul suffit déjà en Tunisie pour une incarcération : quand on est jeune, on se laisse pousser la barbe et on va à la mosquée, on est automatiquement islamiste et on sera surveillé de près par la police. Surtout un (jeune) comme Ayoub Sfaxi. On pourrait mentionner le côté turbulent d’Ayoub Sfaxi.

 

Quand il avait quinze, seize ans il a commencé à poser des questions. Cela ne se fait pas en Tunisie. Il y a cinq alors organisé des manifestations : dans plusieurs villes les lycéens se sont révoltés contre l’augmentation des prix (du pain, des produits de première nécessité ?) et en faveur de l’Intifada (guerre des pierres) en Palestine – bref pour tout ce qui nous a intéressé, en tant que jeunes tunisiens, à l’époque. Sfaxi a organisé des manifs à Zarzis, sa ville d’origine*. Il a payé cher pour cela.

 

3 10 2005, 7

 

« Nous n’avons pas manifesté pour Al Qaida ou quelque chose comme cela, mais pour notre bon droit, pour quelque chose qui vaut le coup. On a écrit au sujet de la Tunisie à l’étranger que le gouvernement fait ceci et cela, mais il ne le fait pas… C’est pour cette raison que nous avons manifesté. »

 

Depuis ce temps, il a connu les commissariats de police tunisiens et l’impression d’avoir recu une sérieuse correction. Mais la lecon qu’il a tiré de sa détention a été toute autre que ce que l’État a espéré : Sfaxi continuera à poser des questions et ne trouvera pas de réponses. Alors il a fait ce que beaucoup de jeunes font dans un pays comme la Tunisie**, quand ils ont un esprit éveillé, et que la corruption, la surveillance et la répression désespèrent. Il ne cherche pas les réponses dans la politique : tout d’abord vient l’islam et ensuite l’internet.

 

3 10 2005, 5

 

« Ils ont pensé cela : ce jeune là, on va lui donner plus tard n’importe quel poste. Alors vous devez immédiatement arrêter. »

 

Il dit qu’il n’aurait « jamais pensé à une bombe, jamais. »

 

3 10 2005, 6

 

On a fait appel contre cette grave accusation intentée contre nous, en raison du sévère jugement rendu, mais même quand les peines sont réduites, elles restent encore toujours dures. C’est comme cela qu’ils veulent dire au peuple tunisien : « Fais attention, nous vous surveillons, du plus petit au plus grand, et celui qui cro”t qu’il est fort, eh bien il ne l’est pas ! »

 

Au moment où le procès a commencé, Sfaxi s’est réfugié en dehors du pays – on le lui a fortement conseillé, car Zarzis est une petite ville. Son meilleur ami lui avait recommandé d’aller en Suède.

 

3 10 2005, 8

 

« En Tunisie, j’ai été souvent mis en garde à vue et j’avais le sentiment croissant qu’il m’était impossible de rester en Tunisie. Et j’ai eu l’information que ce serait mieux de partir sinon je me retrouverai dans le pétrin (dans la mouise comme dirait le général de Gaulle). »

 

Ayman Mcharek a eu moins de chance. Mcharek vient de Rosenheim en Bavière, ses parents sont tunisiens. Quand il est arrivé le 16 mars 2003 pour passer des vacances dans son pays d’origine, il a été arrêté. Il a été torturé et jugé depuis. Mcharek se trouve encore aujourd’hui dans une prison tunisienne. Des preuves contre lui, il n’y en a pas. Sfaxi se trouve en France. Sans baccalauréat, il a obtenu l’asile politique, mais les autorités francaises, à la vue de sa barbe, ne le croient pas. Il n’est pas heureux, mais où doit-il aller ?

 

3 10 2005, 10

 

« Mon avenir en Tunisie est détruit. Notre famille et ceux, tous ceux qui sont en prison, n’ont plus avenir en Tunisie. »

 

3 10 2005, 11

 

« Je me sens coupable, avant tout, quand je suis seul, et que mes jeunes amis ne sont pas là, là je me sens très coupable. Ils n’ont rien fait et ils ont un bon coeur, et ils se trouvent tout de même*** pour treize ans en prison. »

 

* Le terme heimat n’existe pas en francais est intraduisible en francais.

 

** Ou la France : les mêmes causes produisent les mêmes effets.

 

*** doch : mot marquant l’opposition a une connotation émotionnelle intraduisible en francais.

 

Nota : ARD : Algemeine Rundfunk Deutschland (R : Regional ? – sous réserve -) (cha”ne de télévision nationale allemande, qui réunit toutes les cha”nes régionales ?). SWR1 : Sud West Rundfunk 1 (cha”ne de télévision allemande régionale : Bade-Wurtemberg/Stuttgart).

 

Thème : Tunisie – gare au gorille Date : mardi 15 novembre 2005

 

Celui qui se rend d’une capitale africaine à Tunis recoit un choc culturel : si propre, si ordonnée, avec si peu de trous (nids de poules) dans les chaussées (rues), et même un tramway qui circule non seulement régulièrement mais a aussi l’air en bon état de marche. La Tunisie n’est plus un pays en voie de développement – il y a, au moins dans les villes, une classe moyenne qui peut s’offrir une petite voiture, un réfrigérateur et des voyages – comme la circulation à Tunis en témoigne. Mais les tunisiens paient un prix élevé pour cela. La Tunisie fait partie des pays dans lesquels l’on a plus de peur à avoir de la police que des cambrioleurs.

 

Sihem Bensedrine en sait quelque chose. Elle est journaliste et a trouvé asile pendant trois ans en Allemagne, elle est interdite de travail en Tunisie et est poursuivie depuis des années par le régime du président Ben Ali. Elle voulait, en coopération avec plusieurs organisations internationales, organiser cette semaine un sommet alternatif (au SMSI) et le préparer lors d‘une rencontre à l’institut Goethe (Goethe Institut) de Tunis. Sans succès.

 

1 11 2005, 5

 

« Nous étions déjà arrivés dans l’institut, quand la police commenca à nous chasser, ils nous ont fait violence, frappés, pas seulement nous, les tunisiens, avons été jetés à terre et blessés (insultés ? / outragés). Ensuite ils nous ont pris en chasse pendant presque trois heures à travers la ville. Partout, où nous sommes allés, on nous a dit : ne restez pas ici, pas ici. »

 

Il n’y a pas de liberté de réunion en Tunisie, et de la liberté de la presse il ne peut de toutes les facons être question. L’internet est censuré : la Tunisie appartient aux pays, avec la Corée du Nord, l’Iran et la Chine, où il y a le moins de libertés.

 

 

1 11 2005, 13

 

« Nous ne comprenons vraiment pas, comment cela se fait qu’au sommet mondial de l’information, où le droit qui doit être à vrai dire le plus sžrement établi, celui de s’informer, ce droit nous ne l’avons pas. L’État de droit est inconnu, les avocats sont pris en filature par la police, trois services secrets espionnent la population. » Celui qui veut parler avec Sihem Bensedrine doit traverser une horde de policiers en civil qui ont l’air patibulaires, des personnes qu’il vaudrait mieux ne pas rencontrer dans la rue la nuit. Les tunisiens ne doivent pas s’en approcher.

 

1 11 2005, 18

 

Je demande à tous les policiers en civil postés autour de cette maison : « Qu’est-ce c’est que cela ? Pour quelle raison empêchez-vous mes hôtes d’entrer ? Avez-vous une ordonnance écrite ? » En guise de d’explications, les policiers répondent : « Non, vous n’entrerez pas ici et basta. » C’est une violation de la loi tunisienne. Bensedrine conteste même le succès économique du régime Ben Ali, qui l’a porté illégalement au pouvoir à la suite d’un putsch il y a dix-huit ans

 

1 11 2005, 21

 

Ce n’était pas lui (le succès économique), qui nous a apporté cela (Ben Ali) ! Qu’est ce que cela nous a apporté ? Il (Ben Ali) nous a apporté la Mafia, il a mobilisé les ressources du pays, pour qu’elle remplisse les poches des siens. Il entrave la croissance ultérieure du pays, les données sont ralenties avec lui. La deuxième femme de Ben Ali a une grande famille – celui qui veut faire une entreprise ici ne vient pas à bout d’eux – la corruption menace le miracle économique tunisien. Le bras long du régime tunisien atteint aussi l’étranger.

 

3 10 2005, 19

 

Notre site sera en principe censuré en Tunisie depuis le début, comme tous les sites de l’opposition et toutes les sites critiques. Dés que tu publies une information, qui ne serait pas autorisée par le régime, tu seras censuré. Le principal site internet critique au régime s’appelle Réveil Tunisien (Tunisie réveilles-toi). Hasni, qui réside en France, est l’un de ses administrateurs (webmaster).

 

De là (internet ?) vient aussi TUNeZINE – l’administrateur de ce site a été emprisonné en Tunisie et est décédé peu de temps après sa libération, à trente-quatre ans, d’un infarctus. Maintenant elle vient d’ici (la critique au régime). Les deux sites sont continuellement spamés et attaqués avec des virus. Le fournisseur d’accès de Hasni a recu en France des menaces provenant de Tunisie.

 

3 10 2005, 17

 

C’est une absurdité. Je ne sais pas ce que les Nations Unies et la Suisse ont pensé à propos du fait qu’un dictateur, qui est considéré comme étant l’un des plus grands censeurs du monde, avec la Chine, Cuba et la Corée du Nord, que l’on puisse avoir confiance en un tel dictateur pour organiser un Sommet mondial sur la société de l’information.

 

Parce que la Tunisie se présente elle-même en tant qu’élément stable et adversaire du terrorisme, elle a avant tout en la France un puissant ami – (mais) ni l’Union Européenne ni les États-Unis n’essaient de prendre au sérieux les réformes dans l’État policier (restant) à accomplir.

 

Tout au contraire : des centaines de prisonniers politiques, des procès spectacles et la torture généralisée n’ont pas ému outre mesure l’ancien ministre fédéral (allemand) de l’Intérieur Otto Schily, de louer à voix haute les progrès démocratiques en Tunisie. Sihem Bensedrine a encore un long combat devant elle.

 

Thème : la Tunisie empêche un contre-sommet Date : mercredi 16 novembre 2005 Longueur : 3 minutes. Auteur ARD : Paal Gabor.

 

Les incidents se multiplient. Vendredi, un journaliste du journal français Libération a été frappé en réunion. Le lundi un journaliste de télévision belge a été jeté à terre de la même manière. Les deux journalistes avaient fait auparavant des enquêtes sur la situation des droits de l’homme en Tunisie, et tenté de faire des interviews. La chaîne de télévision française TV5 a depuis rappelé son équipe de tournage de Tunisie – les petites bandes criminelles (ou gangs) étant trop importants au sein des forces de sécurité, ainsi la cha”ne de télévision a justifié la décision. Et alors l’expérience d’Olga Drossou de la fondation allemande Heinrich Bšll. Elle voulait, avec des organisations amies, se rencontrer et discuter ensemble en marge du Sommet. Cette réunion de coordination était prévue depuis des mois.

 

Cut :

 

De même, il se trouvait une organisation (de défense) des droits de l’homme, qui voulait organiser parallèlement au Sommet de l’Information un contre-sommet. Le journaliste Julien Pain, membre de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), avait participé à sa planification. Cut : Chaque lieu que les organisateurs du contre-sommet ont pris en considération a été bouclé (isolé, surveillé de manière à ce que personne ne puisse y pénétrer) par les autorités. Aussi nous n’avons eu aucun espace (pour faire une réunion). Ensuite nous avons voulu poursuivre le contre-sommet dans les locaux des organisations indépendantes, mais les forces de sécurité nous ont à chaque fois empêché de pénétrer dans les bâtiments. Finalement les organisateurs ont voulu se rencontrer à l’Institut Goethe (Goethe Institut) de Tunis. Mais là aussi cela n’a pas pu se faire, témoigne Reni van Jansen de l’Institut danois des Droits de l’Homme.

 

Cut :

 

Quand nous sommes venus, on a interdit le passage à nos collègues tunisiens. Des policiers en civil ont bloqué l’entrée de l’Institut Goethe (Goethe Institut), et tandis que nous avons appelé nos amis tunisiens, qui devaient tout de même entrer, nous avons tous été jetés dehors violemment, la police a été encore plus brutale à l’encontre de nos collègues tunisiens. Ils ont été fichus dehors en règle. Nous avons ensuite cherché pour la prochaine rencontre un autre endroit et là il s’est passé la même chose. Enfin l’ambassadeur allemand auprès des Nations-Unies à Genève, Michael Steiner, est venu, et même lui on l’a empêché d’entrer à l’Institut Goethe. La délégation allemande est indignée. L’ambassadeur Steiner a été cité, affirmant qu’il s’estime heureux d’avoir vécu cela avant tout lui-même et pas seulement entendu d’une tierce personne. Il ne veux pas se prononcer lui-même officiellement sur l’événement. Il laisse cela au directeur de la délégation allemande Bernd Pfaffenbach.

 

Cut :

 

Bien sûr il faut avant tout continuer ce mouvement de protestation – de plus fortes pressions sur la Tunisie ne sont en ce moment pas prévues – et l’Union Européenne n’y est pas en majorité favorable. Gabor Paal, Tunis.

 

(Source: “Tunisie, reveille-toi”, le 14 décembre 2005)

URL: http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2018


 

Sommaire du nouveau numéro d’ELKHADRA http://www.elkhadra.org http://elkhadra.over-blog.com  

********************************************************* http://www.elkhadra.org/besoin.htm

LE BESOIN DE VERITE

PAR BILEL http://www.elkhadra.org/afres.htm

LES AFFRES DE L’EXIL

PAR CHOKRI http://www.elkhadra.org/greve.htm

LA GREVE A VAINCU

PAR DERBALI http://www.elkhadra.org/islamislam.htm

ISLAM SOCIAL, ISLAM POLITIQUE

PAR MAHA http://www.elkhadra.org/marcheavant.htm

LA MARCHE EN AVANT

PAR NOUR EL HOUDA http://www.elkhadra.org/reflexion.htm

Réflexions sur la souffrance

Par Sindabad http://www.elkhadra.org/eteindre.htm

Eteindre le feu

de J. Gaillot, Evêque de Partenia http://www.elkhadra.org/caidwb.htm

Le caïd WB et les Kayzors

Par Houssine http://www.elkhadra.org/ultravi.htm

LES ULTRAVIOLENTS DU SIONISME FRANÇAIS : POLICE COMPLICE ?

PAR Jonathan BOUCHET-PETERSEN http://www.elkhadra.org/democratiojourdhui.htm

Qu’en est-il de la démocratie aujourd’hui ?

Par HOUSSINE http://www.elkhadra.org/liberalislam.htm

L’ISLAM EST LIBERAL

Ecrit par Serghini Farissi http://www.elkhadra.org/mondislam.htm

L’islam et la mondialisation : Point de vue d’un musulman français

Par DR. ABDALLAH

 

Réponses du ministre des Affaires religieuses

La Tunisie œuvre à instaurer la culture de la tolérance et de l’ouverture 

 

En réponse aux interventions des conseillers, M. Boubaker El Akhzouri, ministre des Affaires religieuses, a souligné que le climat de paix, de stabilité et de sécurité qui prévaut en Tunisie est le fruit d’une approche mise en œuvre par le Président Zine El Abidine Ben Ali en vue de réhabiliter la sublime religion musulmane et d’instaurer la culture de la tolérance et de l’ouverture sur le monde. 

 

Cette approche ambitionne aussi, a-t-il ajouté, de faire de la Tunisie une terre de dialogue entre les religions et les civilisations. Il a indiqué que la protection de la religion et des hommes de culte est la responsabilité de l’Etat et que l’absence de l’Etat dans ce domaine serait source de toutes sortes d’abus et de déviations.

 

Le ministre a ensuite passé en revue les acquis réalisés depuis le Changement en faveur de la religion, s’agissant notamment de la construction de plusieurs lieux de culte, ainsi que de la mise en œuvre des programmes présidentiels d’entretien des mosquées et des sites et monuments religieux.

 

Répondant aux questions des conseillers sur la stratégie du ministère en matière d’éducation et de formation, M. El Akhzouri a mis l’accent sur le souci constant du département de promouvoir le discours religieux, à travers les moyens d’information audiovisuels, faisant état de l’augmentation des programmes religieux de la radio et de la télévision tunisienne de 10%. Il a aussi évoqué les nouveaux programmes de formation des imams et des prédicateurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays, élaborés avec le concours d’institutions scientifiques spécialisées.

 

En conclusion, le ministre des Affaires religieuses a déclaré que la Tunisie poursuivra ses efforts en vue de renforcer le dialogue des religions et des civilisations, dans le cadre de diverses activités de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions. Il a fait état dans ce contexte de la création à Sousse d’un centre pour le dialogue des civilisations et des religions.

 

La Chambre des Conseillers a ensuite adopté le projet de budget du ministère des Affaires religieuses.

 

(Source : « La Presse » du 15 décembre 2005)


Nouvelle composition du conseil supérieur de la communication

 

Nous donnons ci-après la nouvelle composition du Conseil supérieur de la communication :

 

– Président : M. Youssef Alouane

 

– Membres :

 

M. Mohamed Hemdane

 

M. Mohamed Gontara

 

Mme Emna Soula

 

M. Noureddine Boutar

 

M. Mohamed Mahjoub

 

M. Abderrahmane Kraïem

 

M. Slaheddine Toukabri

 

M. Hammadi Ben Hammed

 

M. Hichem Hajji

 

M. Laroussi Nalouti

 

M. Abdelmalek Laâbidi

 

Mme Saïda Rahmouni

 

M. Brahim Oueslati

 

M. Elyas Ben Marzouk

 

M. Moez Souabni

 

Le président de l’Etablissement de la radio et de la télévision tunisienne (ERTT)

 

Le directeur général de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE)

 

Le président-directeur général de l’agence Tunis-Afrique Presse (TAP)

 

Le président de l’Association des directeurs des entreprises de presse tunisiennes

 

Le président de l’Association des journalistes tunisiens (AJT).

 

(Source : « La Presse » du 15 décembre 2005)

 


L’enjeu de la tête brûlée face aux figures brûlées qui polluent la société civile en Tunisie.  

 » L’audarrogance  d’un-thé- gristes  » porteurs de robes noires .

 

Dr.SAHBI AMRI    C’est la danse des Canards !   Si le pouvoir policier et l’abus d’usage de l’argent public ont permis aux kidnappeurs du Palais de Carthage des dérives financières et des violations criminelles impunies , à ce jour , dans un contexte de conduite légitimée par les officines propagandistes lucratives et les législations de la loi du sur-mesure, l’euphorie de la victoire de l’arbitraire a toujours constitué un phénomène charitable d’induction à engager de l’ordre dans le désordre et inversement.   Cependant, un flux de messages de vœux, de compliments, de reconnaissances mutuelles d’échanges de services, de sous-traitances et de complaisance entre le Palais de Carthage , les justiciers du trône et l’avocaterie juvénile ont fait la cosmétique d’un faux événement d’avant-garde dans une compétition de garnitures des fonds de commerce de servitude .   A cet effet , les journaux de caniveau ont sauté sur l’occasion pour amplifier la nouvelle aux parutions infectes du 06 Décembre 2005 dans un cadre de désinformation propagandiste afin de nier la culpabilité suprême dans la manipulation de la magistrature par une justice instrumentalisée par les ordres supérieurs. Malheureusement, la sale besogne des mercenaires du stylo a échoué à faire croire l’innocence de sa majesté et sa principale incrimination dans le putsch porté à l’encontre de tous les membres légitimes du bureau exécutif de l’Association Tunisienne des Magistrats. Les juges intègres , sources de scandales à leurs confrères , n’ont pas de place dans la pyramide du régime policier .   Par ailleurs , cette __expression artificielle de témoignage d’ allégeance au tuteur de la Tunisie présente en son fond une déclaration de soumission inconditionnelle d’une institution civile sensible au baromètre de la météo sociopolitique du pays . Le recours à l’ingérence suprême de la justice par les instances politico-policières a toujours constitué un facteur de désengagement à promouvoir la justice des muscles et des humeurs pour maintenir une paix sociale  fragile . Mais , la mutation profonde qu’a subi le rôle fonctionnel du secteur de la justice , dans les liquidations impartiales des conflits politiques , a considérablement contribué à l’asphyxie des libertés et à la compression politique en faveur de la domination unipolaire des exactions du Parti-Etat par une souche hybride de criminels et de profiteurs.   La complicité des magistrats putschistes de l’A.T.M et l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats avec l’autorité suprême à maintenir le statu quo d’une crise de situation sociopolitique dégradante et dégradée ne peut naviguer , aussi longtemps , contre le courant de la démocratisation et des libertés en Tunisie .   La délinquance de l’avocaterie juvénile face à l’atrophie des ressources financières des jeunes avocats ne peuvent jamais être un alibi de la prostitution des représentants de la profession pour justifier les raisons de la mendicité humiliante et méprisable .   En outre , la servitude lucrative , à partir des attributions orientées de l’indivis public du contentieux de l’état , constitue une honte formulée par la charité du non-droit  qu’exerce la générosité du pouvoir policier pour dompter les avocats rebelles aux variations maladives des humeurs suprêmes … Cette audace et arrogance officielles ont conduit l’insensibilité à l’immoralité des représentants de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats à prolitariser la profession des porteurs de robes noires afin de créer une dislocation entre les avocats au niveau du Barreau Tunisien , hostile aux dérives des barons de la dictature policière , et les immatures apprentis de la loi .   Diviser pour regner .   En effet , les apprentis de la loi ont toujours montré leurs prédispositions à plaidoyer les litiges judiciaires des familles du Palais de Carthage dont les dossiers sont toujours assistés par l’instrumentalisation des magistrats par les instances supérieures . Aucun procès n’a été perdu en justice pour n’importe qui de la famille et de l’entourage du Démon qui sont toujours  » victimes  » des allégations et des plaintes abusives de tiers .   En contre partie , les apprentis de la loi ont , cependant tenté de masquer la crise chronique profonde qui accable la profession d’avocat dans son ensemble et qui s’est transformée en duel entre le Barreau et les hautes instances de l’état . Cette situation bâtarde des hommes de la loi en Tunisie a modulé la dépendance du pronostic du parcours de l’actuel ministre de la justice en son poste malgré l’épaississement de ses dossiers de dérives financières corruptives. La récente mesure suprême d’attribution d’une pension de 250 Dinars / mois en post-période de chômage du jeune avocat n’est qu’un antalgique d’effet instantané qui ouvre la voie à la ségrégation sélective au niveau des porteurs de robes noires au service de l’autorité policière . Si le Barreau Tunisien a exprimé médiatiquement sa solidarité avec les membres légitimes du bureau exécutif de l’A.T.M contre les magistrats putschistes , les enchères au niveau de la sphère judiciaire semble prendre l’avocaterie juvénile par la gorge du besoin et la nécessité financière face à l’ampleur de la crise et de la désorganisation de la profession d’avocat . Le parasitisme des intrus et la corruption impunie dans le secteur de la magistrature ont poussé la maladresse suprême à créer un contre-évennement médiatique de désinformation après la gifle de l’échec du SMSI à Tunis et la succession de scandales politiques afin de tenter de combler le clivage qui s’est creusé avec la société civile Tunisienne . Mais , en l’occurrence , un gouffre s’est constitué …   L’irresponsabilité de l’avocaterie juvénile a tenté de mettre la profession au service des humeurs suprêmes moyennant une générosité lucrative . Mais , hélas , la noblesse de la profession n’obéit aux sales transactions . Elle s’est toujours placée au dessus des complots et des sales besognes des charlatans . D’ailleurs , malgré les tentatives officielles de marginalisation des hommes de loi , l’échec suprême a toujours gardé les empruntes de ses souillures dans la transformation de l’institution judiciaire en appareil policier. Les brebis galeuses y sont bien connues et  bien marquées dans le secteur . Il ne leur manque que de recevoir des crachats à leurs figures en public en tout moment et toute circonstance .   Cependant , en détenant Maître Mohamed Abbou en otage pénitencier pour délit d’opinion , la générosité du Président de la République a exprimé brusquement le reliquat de son affection à l’égard des jeunes avocats par une combinaison de Sadisme et de Mépris à la noblesse de la profession d’avocat .   La peur des procédures policières et administratives de coupe-ressources ont probablement incité les représentants de l’avocterie juvénile à accepter une telle offre suprême dégradante et faire des révérences à l’instigateur d’un tel comportement d’humiliation . La servitude , sinon la marginalisation et le coupe-ressource sont des mesures officielles de pratiques non déclarées pour contrarier toute hostilité aux abus de l’arbitraire suprême .   Cette attitude a tant suscité des indignations et des consternations médiatiques qui ont toujours catalysé la colère sociopolitique en vue d’une insurrection qui se prépare à bas bruit . Car en effet ,  les réformes profondes exigées par le Barreau Tunisien ont trouvé un refus et un gel chronique permanent au passage à l’acte par les hautes instances afin de maintenir les avocats sous la pression de l’arbitraire suprême par lequel l’infestation parasitaire contamine la profession .   Une solution de facilité faisant croire la haute bienveillance de l’autorité  suprême vient de tenter la dislocation des rangs des porteurs de robes noires : Une pension circonstancielle de 250 d. / mois et un carnet de soins dans les institutions hospitalières publiques ont fait de la générosité suprême aux jeunes avocats une sous-estimation de la noblesse et de la dignité de la profession d’avocat pour fuir les véritables réformes et réhabiliter l’avocat Tunisien en son honneur d’homme de loi et de foi . Mais , cette pension d’humiliation du S.I.V.P  » Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle  » n’est au fait qu’une mesure de fraude d’état destinée à l’exportation propagandiste vers les institutions financières internationales à titre de justification des abus du pouvoir officiel . Cette pratique de procédure a toujours ouvert la brèche aux dérives financières des commanditaires professionnalisés dans les manipulations suspectes des fonds spéciaux du trésor public afin d’impliquer tous les secteurs de l’état dans les manoeuvres corruptives , l’enrichissement illégal et les transferts de fonds à l’étranger en faveur des familles de la classe dirigeante . C’est une fiction suprême supplémentaire qui s’ajoute aux manigances officielles des chiffres et des indices des statistiques irrationnelles avancées en faux usage de faux aux organismes internationaux créditeurs pour demander encore plus d’argent aux assoiffés d’argent et de pouvoir.   Par ailleurs , la complicité hiérarchique de certaines greffes de formations bâtardes pollue la société civile par la bénédiction suprême et l’appui de l’arbitraire de la dictature policière . La conjugaison des efforts de cosmétique R.C.Distes de transparence ont toujours échoué à convaincre l’opnion publique locale à la solvabilité des intervenants dans le coût des réalisations qui ont toujours subi des surfacturations et des détournements de fonds de leurs objectifs pour embrouiller les pistes de contrôles et de suivis où personne ne pourrait contrôler personne . Les officines de propagandes ont été toujours présentes pour le ramolissage .   De ce fait , la déception des partenaires économiques étrangers face aux manipulations erronées du Régime Tunisien , dans le domaine de la justice , soulève énormément d’interrogations à propos des critères de confiance et de garantie portées à leurs investissements sur le sol Tunisien .   Mais , la seule et unique réalisation que ne pourrait jamais égaler aucun chef d’état dans le monde , c’est la création d’un arsenal de 150.000 policiers pour réprimer les contestataires de leurs droits de citoyenneté , imposer la fraude électorale et user de tout un pays en tant qu’héritage familial privé … C’est l’audarrogance manifeste que personne ne comprend …   Dr.SAHBI AMRI Médecin Privé de sa Médecine Cité El-Wouroud 1. Sidi Bouzid 9100 Tel. 00.216.98.22.27.51

Plus que des aspects positifs, la colonisation française fût un âge d’or de la Tunisie

A la mémoire de mon père(1906-1995) qui m’a fait aimer la France et ses valeurs

 

Me Kamel Chaabouni

 

Il est significatif mais combien impudique de la part de celui qui a commencé par attaquer la loi du 23 février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation, le président algérien Boutaflika, se fasse soigner depuis des semaines en France dans les meilleurs hôpitaux de l’ex-puissance coloniale, ne faisant pas confiance de la sorte ni aux hôpitaux ni aux médecins de son Algérie indépendante.

 

Je n’ai nullement  le droit de parler de l’Algérie, encore moins de servir des leçons à notre voisine n’étant ni Algérien ni spécialiste de ce pays dont le choix de l’affrontement violent de la colonisation française a coûté la vie à deux millions de martyres algériens et d’innocents français d’Algérie. Alors qu’une lutte pacifiste aurait donné le même résultat sans trop de victimes innocentes de part et d’autres. Mais là,  les tortures et les massacres français mais aussi les exactions de la part du FLN contre des Français algériens étaient inadmissibles et méritent une appréciation dépassionnée et objective, œuvre des générations futures d’historiens.

 

  Je peux toutefois apprécier à sa juste mesure la présence française en Tunisie de 1881 à 1956 d’après mes lectures, les réalisations immobilières françaises encore visibles sur le territoire tunisien, qui malheureusement disparaissent lentement, mais aussi d’après le témoignage de mes parents et de mes grands-parents et toute la génération de tunisiens que j’ai côtoyés et qui ont vécu le clair de leur jeunesse sous le protectorat français. Je peux affirmer que je n’ai jamais lu, entendu parler ou eu écho d’aspects négatifs, d’exactions, d’injustice flagrante, mis à part le « tiers colonial » soulte réservée aux fonctionnaires français et aux tunisiens naturalisés, seule injustice qu’évoquait mon père, instituteur de son état de 1924 à 1966. Injustice réparable à l’époque par la naturalisation rendue possible et très accessible pour les Tunisiens en vertu du décret français de 1923.

 

 Mes parents et mes grands-parents aussi bien paternels que maternels, qui ont vécu leur vie en gens paisibles, sans privilèges particuliers de la part des autorités françaises de l’époque, hormis ceux que leurs accordaient leurs statuts sociaux traditionnels et leur professions. Ils  n’ont jamais eu leurs terres ou leurs commerces confisqués, ils n’étaient pourtant ni proches des français ni leurs collaborateurs.  Les gens de leur génération que j’ai eu l’occasion de côtoyer et disserter avec eux de la présence française en Tunisie, n’ont jamais évoqué une quelconque injustice majeure de la part des français. Tout au contraire ils n’ont évoqué que des aspects positifs de la colonisation, et regrettaient amèrement le départ de la France de notre pays, au vu du régime de fausse  indépendance, de dictature, d’absence de toute liberté politique, de violation des droits de l’homme, d’injustice, de corruption instaurée par Bourguiba  et poursuivi en pire par  Ben Ali et  leurs serviteurs. 

 

Mes grands-parents qui étaient propriétaires terriens, n’ont jamais eu leurs terres confisquées par les Français, ils n’ont jamais subi d’exactions ou d’arrestations arbitraires. Mon père, grand militant syndicaliste tunisien, cofondateur de la section de l’Enseignement primaire de l’UGTT, qui a connu Bourguiba, milité avec Hédi Chaker, Farhat Hachhad et Habib Ashour, qui loin de me transmettre une haine bourguibienne de la France, m’as fait aimer ce pays et ses valeurs, ce père  ne m’a jamais parlé d’injustices françaises particulières, excepté « le tiers colonial », au cours de son long parcours professionnel à côté des français qui lui ont transmis l’art de la vie moderne. Il militait en syndicaliste pour les droits matériels et moraux de ses collègues, comme tout syndicaliste qui lutte normalement dans un pays démocratique. Le souci de l’indépendance de la Tunisie, n’était pas son souci majeur,  car il n’était ni un démagogue ni un aspirant avide au pouvoir comme le fût Bourguiba, ni quelqu’un qui souffrait profondément des aspects « négatifs de la colonisation.

 

Bourguiba et les Tunisiens indépendantistes qui l’avaient précédés ou suivis étaient, pour vouloir l’indépendance, des personnes frustrées par le protectorat français de faire de la politique. L’injustice politique était en effet la faiblesse du système colonial et la cause de sa perte. La France ne souhaitait pas moderniser la vie politique en Afrique du Nord ni permettre aux citoyens des ces pays d’accéder au statut de citoyens français à part entière, avec un droit de vote et donc de décision aussi bien en métropole qu’en Afrique du Nord. C’était l’aspect le plus négatif de la colonisation et l’origine de la faillite du système colonial.

 

En homme ambitieux, Bourguiba souffrait de cette injustice politique stupidement maintenue par la France. Lui et ses partisans étaient avides de pouvoir, ils s’impatientaient d’occuper des places importantes et de choix dans la société tunisienne de l’époque, désireux de s’occuper des affaires publiques, participer au débat politique et prendre part à la gestion de l’Etat.  Leur ambition était certes légitime, leur frustration était compréhensible, leurs revendications d’une meilleure justice louable, mais ils roulaient pour leurs comptes et peu pour le compte des tunisiens, car leurs revendications, comme le statut juridique moderne de la femme, la laïcité, la lutte contre la pauvreté, le combat contre l’illettrisme étaient des objectifs réalisables sous le protectorat français, mais Bourguiba et les militants indépendantistes voulaient plus, ils voulaient le pouvoir, tout le pouvoir et rien que le pouvoir afin d’asservir, de dominer, de supprimer toute liberté accordée par la France aux tunisiens.  Bourguiba qui écrivait librement  ce qui bon lui semblait durant la période coloniale, avait aussitôt pris le pouvoir en 1956 mis fin à la liberté de la presse, interdit les partis politiques et entravé les associations !!!   Bourguiba cherchait-il la liberté des tunisiens en revendiquant l’indépendance en leurs noms ??? Il ne cherchait que le pouvoir, satisfaire sa mégalomanie et ériger sa personne en Combattant suprême et en Dieu de la Tunisie.

 

Il est remarquable que les Français n’ont jamais occupé nos villes arabes, ni confisqué des terres agricoles, hormis celles incultes des tribus ou du domaine beylical (mes connaissances ne sont pas précises en ce domaine. Les Français ont édifié les nouvelles villes modernes de la Tunisie sur la mer, suite à de grands efforts de remblayage, ils ont construit, les ports, les chemins de fer qu’ils ont commencé à mettre en place avant 1881, ils ont édifié les hôpitaux, ils ont fait face à une situation sanitaire désastreuse, ils ont soigné nos malades, introduit la médecine moderne,  implanté l’Institut Pasteur, introduit la médecine moderne et la médecine légale à laquelle se sont opposés les conseillers municipaux musulmans de la Mairie de Tunis en 1903. Ils ont érigé les silos pour stocker les céréales, introduit la mécanisation dans l’agriculture,  introduit l’enseignement agricole, construit les écoles primaires dans les coins les plus reculés de la Tunisie ( Kerkhenah comptait 7 écoles primaires en 1911 selon le témoignage de Ahmad Charrad. Ils ont construit les barrages, les routes et les ponts,  développé les transports public et privés, etc.

 

En matière juridique, les Français ont introduit une justice moderne et un droit moderne. Ils ont établi le registre foncier et l’immatriculation des terres, certes pour leur profit et pour se protéger, mais dont  beaucoup de tunisiens avaient bénéficié pour mettre sous un abri juridique sûr leurs biens immobiliers.  La Tunisie actuelle continue de l’appliquer et d’en voir les avantages. En matière judiciaire, les procédures privée et pénale plus justes et modernes, le droit commercial moderne, le double degré de juridiction, la réorganisation du travail des notaires, une fiscalité juste et rigoureuse qui avait pris la place à l’arbitraire fiscal des agents du Bey.  L’assainissement de la situation financière catastrophique de la Tunisie et l’adoption d’une loi de finance annuelle,  c’est l’œuvre de la France !!! Nier ces magnifiques réalisations de la France en Tunisie,  tourner le dos à l’œuvre de la France dans notre pays, c’est faire preuve d’une ingratitude manifeste et caractérisée !!! 

 

Depuis l’antiquité le sol de la Tunisie actuelle a connu des invasions étrangères qui ont agi comme des greffes bénéfiques sur une plante chétive et stérile par intermittence. A chaque stade de son évolution et à chaque  période de son affaiblissement civilisationnel, la Tunisie se faisait greffer par une nouvelle civilisation encore plus vigoureuse. Phéniciens, romains, vandales, byzantins, arabes, espagnols, turques et français, ont tous contribué à l’enrichissement culturel et matériel et à la confection de la civilisation de la Tunisie.

 

Se trouve-t-il un tunisien, un seul, qui ne soit fier de Carthage et de Hannibal, des mosaïques romaines et de l’amphithéâtre d’El-Jem, de Septième Sévère, empereur romain né à Lamta en Tunisie, de saint Augustin illustre philosophe et théologien fils de Carthage et professeur à Rome, des mosquées de Okba à Kairouan,  de la Zaïtouna, d’Ibn Khaldoun et de sa « muqaddimah » et les exemples sont nombreux et seraient mieux exposés et mis en évidence par les historiens, qui dommage gardent le silence dans de pareilles circonstances, vouant leur temps à leurs recherches sérieuses et refusant de s’impliquer dans de pareilles polémiques politiciennes.

 

Quant aux aspects positifs de la présence française en Afrique du Nord, il est regrettable que tous le monde reconnaisse en privé l’apport positif de la France au Maroc, en l’Algérie et en Tunisie tout particulièrement. Mais dès qu’il s’agit d’exprimer ses opinions en public, une chape de plomb s’abat sur les esprits et l’autocensure se met à fonctionner.

 

 En effet, souvent les êtres humains tiennent deux  discours simultanés sur la même question, le premier qu’ils dispensent en privé, chez eux, en famille, entre quatre murs ou entre amis complaisants, dans ce cadre sûr on donne libre cours à ses fantasmes, on exprime sa vraie pensée, sans fard ni hypocrisie. C’est le cas des tunisiens quand ils se mettent à parler des juifs ou des êtres humains de race noire ou asiatique en l’absence de ces derniers. J’ai toujours entendu en effet, en privé, le dégoût des tunisiens à l’égard des noirs et des asiatiques exclusivement en matière de mariage et des juifs dans tout autre domaine en sus. A chaque fois que j’exprimai mon intention d’épouser une femme noire ou juive, je n’ai recueilli que désapprobation et rejet !!!  Notre hypocrisie collective veut que nous n’évoquions pas publiquement notre désapprobation qu’un blanc épouse une noire ou « pis » encore qu’une tunisienne blanche épouse un noir « un kahlouch » ou « un ousif »,  les musulmans d’Arabie chantres des valeurs musulmanes parlent encore de « abid » esclaves en arabe. A Sfax, dans les années soixante, un kerkhénien qui a eu le courage d’épouser une juive tunisienne, s’est mis tout Sfax sur le dos. Ils ont vécu reclus, comme des pestiférés, ils ont eu des enfants, je n’ai plus eu de leurs nouvelles, j’en profite ici pour rendre un vibrant hommage à ce couple courageux et magnifique.

 

Mon défi à la société tunisienne et arabe en général reste toujours d’épouser une femme, noire et  juive, une Falasha en quelque sorte. Comble de la désapprobation tunisienne et arabe en matière de mariage. Si j’ai tenu à évoquer ces exemples anecdotiques, c’est uniquement dans le but d’illustrer le double langage qui caractérise les Tunisiens et maghrébins en général en matière de bilan du colonialisme français.

 

Toute personne, tout pays, tout phénomène peut avoir un bilan, parfaitement comme une société commerciale, qui a la fin de chaque année dresse son bilan en double partie, passif et actif. Il en va de même pour chaque personne, elle peut faire du bien, mais elle lui arrive de faire du mal, le bilan de toute personne serait encore plus négative s’ils n’y avaient pas les lois pénales, la morale, les prescriptions religieuses mais surtout les rapports de force pour l’en dissuader. Le phénomène colonial ne fait pas exception, si la présence française avait eu des aspects négatifs évidents, qu’il ne faudrait ni occulter ni dissimuler, comme les massacres, les crimes contre l’humanité, les tortures,  les injustices surtout en matière politique et administrative, il serait injuste et ingrat de nier tout aspect positif à la colonisation en Afrique du Nord et tout particulièrement en Tunisie où le plus important aspect bénéfique fût la regrettée et  défunte liberté d’_expression dont jouissait Bourguiba, mais qu’il avait assassinée de manière perfide un malheureux jour de mars 1956, de quoi vous faire détester l’indépendance et  vous faire regretter l’âge d’or de la colonisation française en matière de libertés !!!

 

Me Kamel Ben Tahar CHAABOUNI

Sfax, le 15 décembre 2005 

 

 

Point de vue

Colonisation, par Albert Memmi

LE MONDE | 14.12.05 | 14h09   

 

La colonisation a-t-elle été bénéfique aux colonisés ?

 

La manière dont ce problème a été traité est tristement révélatrice du trouble actuel des esprits. On a préféré tantôt en nier tel aspect, tantôt tel autre. La réponse est pourtant évidente : lorsqu’une civilisation se trouve en contact avec une autre civilisation techniquement plus avancée, elle en recueille forcément quelques avantages. En ce sens, oui, la colonisation a procuré quelques progrès aux colonisés. La romanisation a été un acquis.

 

 Mais il n’y a pas de quoi se vanter (comme l’a prétendu une loi récente) : si les colonisateurs construisaient des routes et des écoles, c’est qu’ils en avaient besoin, non pour servir les colonisés.

 

Certains l’ont cru, il est vrai aussi, les enseignants, quelques médecins, des prêtres. Mais, globalement, la colonisation demeure une agression et une exploitation.

 

Article paru dans l’édition du 15.12.05

 

Les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article

 

François-Régis L.

15.12.05 | 10h28

« Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie… Nous avons trop d’amour pour notre pays pour désavouer l’expansion de la pensée, de la civilisation française ». Léon Blum en 1925 « ILs ne sont pas inférieurs mais différents… » Liautey Comme quoi, le racisme n’est pas toujours là où on veut nous le faire croire!

 

DOROS

15.12.05 | 10h00

Nous sommes un pays ou plus le débat est passionnel et enflammé, plus il permet de cacher l’essentiel : c’est à dire pour le sujet qui nous intéresse , la COLONISATION DES ESPRITS, par la doctrine du Front National !!

 

Philos+974

15.12.05 | 08h24

L’antisémitisme qui avait cours au debut du 2O° reposait aussi sur des méconnaissances et des données socioculturelles de l’époque. Pourtant, à l’aune de nos valeurs d’aujourd’hui, nous regrettons et nous sommes excusés. Et c’est normal ! Alors pourquoi serait-ce anormal pour l’esclavage et les colonies? De +, je suis d’accord avec Fabienne R. Décolonisation avec soutien aux dictatures, départementalisation où les blancs dominent, les anciennes colonies existent toujours! D’où la rébellion!

 

Y T.

15.12.05 | 01h30

La colonisation Française a été sanglante, méprisante, profondément raciste et arrogante. C’est vrai partout et en particulier en Algérie ou les soubresauts qui secouent encore ce pays sont en grande partie liés aux sequelles d’un cauchemar d’une violence inouie qui a duré 130 ans. Cette loi est vraiment un vomis à la tête de ces millions de gens écrasés, mis en esclavage ou massacrés Je ne sais pas comment la France réagirait si les allemands faisaient de même concernant l’occupation.

 

Walter F.

15.12.05 | 01h02

Difficile de parler sereinement de la colonisation sans penser a la decolonisation, sujet encore plus sensible. En realite, il me semble qu’on ne peut trouver aucune dignite a l’experience coloniale sans decolonisation reussie. Regardons la ou la colonisation est desormais irreversible: Indonesiens en Papouasie occidentale, Chinois au Tibet, Europeens en Amerique et Oceanie. Chaque fois que l’entreprise coloniale a ete un succes, comment pretendre que le peuple colonise en est sorti gagnant?

 

krystoforos

14.12.05 | 22h55

« inculquer à des Français la haine de la France ? » Quelle impossibilité à reconnaitre les erreurs passées ? c’est grandir que d’admettre que l’on s’est trompé, que l’on a pu mal se comporter. Il ne s’agit ni de haine ni d’amour, mais de vérité. Et si beaucoup d’historiens sont militants c’est sans doute que l’histoire offre une vision plus profonde et plus pertinente que celle de bon nombre de métiers.

 

Marc L.

14.12.05 | 22h30

J’allais oublier : la colonisation de la Palestine par les colons juifs est-elle bénéfique aux « colonisés »? Ces implantations juives sont aujourd’hui, sauf erreur, les seules à revendiquer le terme de COLONS.

 

Marc L.

14.12.05 | 22h27

Outre le Sahara occidental, on pourrait aussi parler de Mayotte: c’est une colonie française, non? A la différence des Comores, pays libéré de la colonisation, lui. Ou y a-t-il quelque chose que je n’ai pas compris ?

 

Romain

14.12.05 | 22h00

Cher jb_romain, vous avez parfaitement raison. La réponse est simple : c’est le moyen de se payer une bonne conscience à pas cher. Parlons des exploités de maintenant : des SDF (dont certains ont pourtant un travail), des gens des banlieues sans issue, des salariés précaires, de ceux qui se font virer de chez par la vente à la découpe. Et aussi du Tibet et des autres moins proches de nous. Assez de temps perdu. De toute manière, nous n’avons aucun risque de récidive.

 

yedder b.

14.12.05 | 20h52

mon illustre compatriote a tout a fait raison

 

jb_romain

14.12.05 | 20h32

Si vous voulez tellement lutter contre la colonisation, vous avez le sahara occidental le tibet et Xianjian. Pourquoi personne n’en parle en plein débat sur la colonisation ?

 

newcléo

14.12.05 | 19h52

Arrêtons de juger les actes du passé à l’aune des valeurs d’aujourd’hui!Les pays colonisateurs(surtout France et Angleterre)voulaient avant tout établir leur suprématie sur le monde en en redessinant la carte.Avec cet objectif, il ne s’agissait pas tant d’exploiter les territoires et les habitants conquis (en termes économiques, la colonistion n’a pas été une « bonne affaire » J.Marseille) et toute résistance a été réprimée.A côté il y eut des retombées >0 (ex traitement du paludisme par Laveran)

 

Philippe P.

14.12.05 | 19h30

Et vous vous savez de quoi vous parlez ? D’un continent qui, sans les Français, se serait de toute façon ouvert au monde extérieur. Demandez à ses habitants d’autres régions d’Afrique, encore soumises à l’esclavage, s’ils n’auraient pas préféré être colonisés par les Français ! N’est-ce pas la guerre civile qu’on prépare en laissant les « historiens militants » inculquer à des Français la haine de la France ?

 

Michel

14.12.05 | 19h28

A big pile of steaming dung Bravo, vous élevez le débat. Nous savons maintenant à qui nous avons affaire. Ce ne sera pas avec des contritions qu’on s’en sortira.

 

Michel

14.12.05 | 19h03

à Jeanine P. Hélas, ça continue dans l’Afrique d’aujourd’hui et l’indépendance n’y a rien changé. Et ça existait avant. L’exploitation de l’homme par l’homme (et de la femme par l’homme) reste la même, colonisation ou pas.

 

Sue

14.12.05 | 18h59

Pour ma part, outre les historiens spécialistes de la période et des différents territoires et colonies, il y a Albert Memmi. Il est à lire à relire et à méditer; la relation est ambiguë, et , elle ne se caractérise pas seulement par la domination.Elle est duelle – colonisateur et colonisé , elle a donné naissance à une littérature dont:  » L’ étrange destin de Wangrin » de Hamapaté Bà reflète la dialectique puissante et le renversement des rôles.Qui est le maître ?

 

A big pile of steaming dung

14.12.05 | 18h36

Michel, imaginez que je vous rencontre pour la premiere fois. Je vs jette a terre et vs tabasse, puis que je m’arrete et vous aide a vous relever en vous apportant des soins. De notre rencontre sort un aspect positif: je vous ai aidé a vous relever. Maintenant est-ce a dire que c’etait juste de vous tabasser en premier lieu, je ne pense pas. Si je devais penser comme vous, je dirais: « Mon cher Michel, vous allez mieux alors maintenant assumez! » Pauvre Michel, vous ne savez pas de quoi vs parlez.

 

António R.

14.12.05 | 18h23

Être colonisé ou être colonisateur. Voilà toute la question. Je ne préfère rien. Porquoi? Parce-que être colonisé est abominable.Mais être colonisateur est encore plus abominable. C’est tout.

 

Zazie

14.12.05 | 18h20

Il est vrai que le fait de coloniser un territoire, cela se fait avant tout pour en tirer profit. mais n’oublions pas que tous les peuples qui l’ont pu ont chercher dans le passé à conquérir d’autre territoires (les Romains, les Grecs, les Vikings, Les Slaves, Les Arabes, les Otomans, les Japonais etc.) Alors, un peu de calme. Personne n’est innocent ou seulement innocent. Personne n’est non plus directement victime ou coupable aujourd’hui de ces conquêtes que nous réprouvons.

 

goy

14.12.05 | 18h08

C’est Léon Blum qui déclarait qu’il était de notre devoir de développer les races inférieures, les socialistes feraient mieux de se taire, la colonisation est surtout l’oeuvre d’hommes de gauche.

 

PAUL B.

14.12.05 | 17h48

Plusieurs africaines ont séjourné(gratuitement) chez nous, du nord ou du centre de l’Afrique. Leur perception de la colonisation n’est pas négative.Toutes ont témoigné de la différence de vie avant et après le départ des  » colons  » . Les conditions matérielles se sont dégradées. Leurs relations avec les blancs n’étaient pas vécues comme des aliénations mais souvent comme des relations constructives, notamment pour la liberté d’être et de faire ce que l’on souhaite dans des pays de « traditions »

 

Jeanine P.

14.12.05 | 17h44

les historiens ,enseignants et chercheurs ont éré forméspour acquerir un esprit critique et l’honnêté iintellectuelle ils sont plus capables de discerner en chaque fait le positif et le négatif,sans les séparer que les politiques…Et j’ai toujours le souvenir d’une vieille Atricaine qui me contait,sans haine pour autant comment elle était devenue stérile,quand à 14 ans elle cssait les cailloux pour faire les routes,à coups de chicotes….

 

Michel

14.12.05 | 16h53

Albert Memmi a raison: beaucoup d’avantages tirés de la colonisation résultent de politiques que les colonisateurs ont menées dans leur propre intérêt. L’inverse est vrai aussi: beaucoup des dommages subis par les colonisés (la perte de leur identité culturelle, par exemple) résultent de bonnes intentions des colonisateurs. Ce qui est frappant dans le débat est l’absence de modération des hériters des « colonisés »: ils oublient qu’ils sont Français comme les autres et doivent assumer l’héritage.

 

rlejeune

14.12.05 | 16h38

ON admetra l’ironie des choses et de l’histoire : voilà un groupe de députés un peu sots, mal tenus en main par leur groupe, dont la copie passe inaperçue à l’Elysée, qui font adopter à la sauvette la rédaction d’une phrase dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle était inopportune. Et vlan ! un vrai débat est lancé. J’ai eu l’occasion de dire, déjà, dans ce petit cadre réservé aux abonnés, ce que je pensais de la colonisation, qui était au moins une erreur surtout celle de l’Algérie……

 

Réponse à Fabienne

14.12.05 | 16h29

Que la colonisation ait pu ou non avoir des aspects positifs, est une question de point de vue. Un point de vue « macro social », mais aussi un point de vue « micro social », voire individuel, voire intra individuel avec une variabilité dans le temps en fonction de l’histoire individuelle de chacun. Si la réponse était aussi tranchée que vous le dites, il n’y aurait pas tant d’amertume dans vos propos (il y a des sentiments…). Alors la réponse est : « autrement que oui ou non »

 

Fabienne R.

14.12.05 | 15h52

En Martinique, les descendants des colons sont toujours là, riches, ce sont les békés. Ils ne veulent pas vivre avec les noirs mais à côté (au-dessus?) d’eux. Une frange de la société française fait la même chose:discrimination à l’embauche, au logement…Tant qu’il n’y aura pas de place pour les enfants des colonisés qui ont choisi de rester français, il sera obscène d’evoquer les bienfaits de la colonisation. Le message est: vos parents étaient inférieurs, remerciez-nous de les avoir soumis

 

Bill Tcherno

14.12.05 | 15h42

Je partage volontiers l’opinion de M.MEMMI. La colonisation n’a souvent été que le prétexte à l’occupation et à l’exploitation de pays et de leurs population par d’autres nations. Quant aux « avantages » de la civilisation, dont les « colonisés » sont sensés avoir profité, ils auraient fort bien pu être apportés sous d’autres formes -aide humanitaire et aide au développement,notamment. Le prix à payer aujourd’hui serait peut-être moins élevé.

 

Thérèse Daisy B.

14.12.05 | 15h34

Albert Memmi a raison, mais, fi du passé, à présent il faut gérer les « séquelles » de la colonisation , séquelles très lourdes pour les descendants des colons… et, quoi qu’on en dise, susceptibles d’une vie meilleure pour certains ex-colonisés, du moins à en juger par leur empressement à revenir dans les pays des ex-colonisateurs par tous les moyens légaux et illégaux. Alors, positif? négatif? vaste problème.

 

christophe d.

14.12.05 | 15h06

Il ne s’agit pas de savoir si la colonisation a eu des aspects positifs , mais d’admettre ou non que le parlement légifère sur l/Histoire . Cette loi n’a pas sa place dans une démocratie qui n’a pas à figer une Histoire officielle , (condamnant uniquement l’Europe ) de même que celle de Mme Taubira (qui n’est pas plus une victime de celui-ci que je ne suis un descendant de criminel contre l’Humanité ), votée en 2001 sous le gouvernement Jospin.

 

(Source : Le site lemonde.fr, visité le 15 décembre 2005)

 

Renouveau tunisien

par DOMINIQUE MATAILLET, ENVOYÉ SPÉCIAL

 

De petites maisons font une apparition prometteuse, élargissant l’horizon des lecteurs, aussi bien arabophones que francophones.

 

Les Tunisiens amateurs de livres n’ont pas manqué de remarquer l’apparition dans les rayonnages des librairies d’un ouvrage du plus joli vert et sobrement titré Dernières nouvelles de l’été1. Ali Bécheur, Hélé Béji, Tahar Bekri, Colette Fellous et Alain Nadaud, cinq écrivains de renom dont la Tunisie est la terre natale ou d’élection, y racontent, chacun à sa façon, entre la fable, le carnet de voyage et la méditation, un épisode de leur vie placé sous le signe de la saison estivale.

 

Avec ce recueil de textes à la présentation très soignée, Elyzad a fait une entrée prometteuse dans le paysage éditorial local. La fondatrice de la maison, Élisabeth Daldoul, 44 ans, de père palestinien et de mère française, a grandi à Dakar avant de faire des études de lettres à Paris. Elle vit à Tunis depuis vingt ans. Elle n’est autre que l’épouse du patron de Clairefontaine, un des principaux groupes de librairie et de distribution du livre en Tunisie. Ce qui présente de gros avantages. Elyzad bénéficie de la structure de diffusion du groupe, qui lui permet de couvrir tout le pays, mais aussi de sa surface financière.

 

Mais Elyzad se démarque de Clairefontaine, qui s’était lui-même lancé dans l’édition en 2002, en élargissant son horizon à des écrivains de toutes origines traitant des thèmes universels. Le premier titre de la collection « Éclats de vie » sera constitué du témoignage d’une Belge. En attendant paraîtra sous peu un roman d’Ali Bécheur intitulé Le Paradis des femmes. Suivra un beau-livre sur la mosaïque romaine dont on sait que la Tunisie possède les plus belles collections. La maison ne publiera dans l’immédiat qu’en français.

 

Il y a de toute façon beaucoup de choses à faire pour le livre francophone en Tunisie. La production en arabe, notamment dans le domaine des essais, est beaucoup plus abondante. Cérès, la doyenne et la plus importante des structures d’édition locales, ne sort plus guère d’ouvrages de fiction depuis le décès de son directeur éditorial Noureddine Ben Khedder. Dans les librairies de Tunis, on remarque surtout ses titres sur la religion musulmane, souvent publiés en coédition, comme L’Islam entre le message et l’histoire d’Abdelmajid Charfi, sorti en France chez Albin Michel.

 

À l’instar d’Alif, autre poids lourd du secteur, Cérès privilégie les beaux-livres. Une bonne partie de son activité est par ailleurs tournée vers l’Afrique subsaharienne. Avec l’aide de la Coopération française, elle a en effet réédité en poche des centaines de textes – romans ou essais – puisés dans le patrimoine hexagonal, les coûts de fabrication tunisiens permettant de distribuer ces livres à des prix adaptés au marché des pays pauvres.

 

Ce n’est donc pas un hasard si de nouvelles maisons d’édition à vocation littéraire voient le jour. Figure de la vie culturelle locale, Mika Ben Miled vient de lancer Cartaginoiseries. Son objectif est de faire connaître des « paysages littéraires pittoresques » du patrimoine méditerranéen. Après avoir sorti de l’oubli la Lettre sur le commerce de la librairie2 de Denis Diderot, une des premières réflexions sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur, elle propose Cervantès, soldat de La Goulette, captif à Alger, tiré du Don Quichotte, dont on commémore cette année le quatre centième anniversaire de la parution. En octobre, Cartaginoiseries a publié une étude de Nazli Hafsia sur Le Contrat de mariage en Tunisie jusqu’en 1956.

 

Autre nouvelle maison, Tawbad a été créée par le poète Khaled Najar. C’est donc à son domaine de prédilection qu’est consacrée la collection « Alkacida » (« poème », en arabe), constituée de textes bilingues français-arabe. Vient de paraître un recueil de Poèmes choisis3 d’Henri Michaux, traduits par notre collaborateur Ridha Kéfi. Lequel avait déjà traduit, pour la même collection, en collaboration avec Khaled Najar, Chant pour un équinoxe de Saint-John Perse.

 

Autant d’initiatives démontrant le regain de vitalité de l’édition tunisienne, qui, il faut le souligner, bénéficie d’un soutien non négligeable de l’État, à travers une subvention sur le papier et des achats presque systématiques (entre 100 et 300 exemplaires) de toutes les parutions. Ce qui lui manque probablement le plus pour passer à une autre échelle de diffusion, c’est, à l’image de l’Algérie voisine, l’émergence de romanciers susceptibles d’intéresser un public autre que local. Mais cela est une autre affaire…

 

 

1. Dernières nouvelles de l’été, d’Ali Bécheur, Hélé Béji, Tahar Bekri, Colette Fellous et Alain Nadaud, éditions Elyzad, 168 pages, 12 dinars tunisiens (environ 9 euros).

 

2. Lettre sur le commerce de la librairie (1767), de Denis Diderot, présenté par Mika Ben Miled, éditions Cartaginoiseries, 112 pages, 9,5 dinars.

 

3. Poèmes choisis, d’Henri Michaux, traduits en arabe par Ridha Kéfi, éditions Tawbad, 54 pages, 8,65 dinars.

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2344 du 11 au 17 décembre 2005)


Des hommes d’affaires arabes veulent l’ouverture des frontières

 

AFP, le 14.12.2005 à 21H55

DOHA, 14 déc 2005 (AFP) – Les participants à la 9ème Rencontre  des hommes d’affaires arabes ont appelé mercredi à l’ouverture des  frontières entre les pays arabes pour faciliter le commerce et le  tourisme.

 

Dans leur communiqué final, publié au terme de deux jours de  réunion, les hommes d’affaires ont demandé à leurs Etats de  « faciliter les formalités sur les frontières pour laisser passer les  personnes et les produits et considérer le monde arabe comme une  seule région ».

 

Ils ont appelé les gouvernements arabes à « fournir toutes les  facilités possibles aux hommes d’affaires arabes pour qu’ils  puissent placer leurs investissements à tout endroit du monde arabe  sans entraves ».

 

« Il est nécessaire d’éliminer tous les obstacles administratifs  qui continuent d’empêcher l’application effective de la grande zone  de libre échange arabe », poursuit le communiqué.

 

Entrée officiellement en vigueur le 1er janvier 2005, cette  grande zone regroupe l’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte, les  Emirats arabes unis, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la  Libye, le Maroc, Oman, l’Autorité palestinienne, le Qatar, le  Soudan, la Syrie, la Tunisie et le Yémen.

 

Sa création avait été décidée par le sommet arabe d’Amman  (2001). Les pays ayant adhéré au projet ont progressivement réduit  leurs droits de douanes les uns vis-à-vis des autres et devaient les  éliminer dès début 2005, ce qui a cependant tardé à être réalisé.

 

Prés de 750 hommes d’affaires, ministres et représentants  d’associations arabes et régionales ont participé à la rencontre.

 


La Finlande criminalise l’achat de services sexuels

 

AFP, le 15.12.2005 à 16h05 HELSINKI, 15 déc 2005 (AFP) – Dans le sillage de la Suède,  pionnière en matière de lutte contre la prostitution, la Finlande va  criminaliser l’achat de services sexuels, a indiqué jeudi le  gouvernement, dont le projet de loi est dénoncé par les chercheurs  et les travailleurs sociaux.   La ministre de la Justice Leena Luhtanen (sociale-démocrate)  remettra au parlement le 22 décembre un projet de loi prévoyant  jusqu’à six mois d’emprisonnement pour les clients des  prostitué(e)s.   Le législateur, qui s’est inspiré de la loi suédoise votée en  1999, a en revanche abandonné l’hypothèse de s’attaquer à l’offre en  criminalisant la vente de service sexuels.   L’objectif affiché est de « réduire la prostitution et par  conséquent de promouvoir le droit à disposer de son corps, l’égalité  sociale et sexuelle tout en détériorant les conditions de  développement d’activités criminelles que constituent le trafic  d’êtres humains et le proxénétisme », selon un communiqué du  ministère de la Justice publié jeudi.   L’achat de services sexuels auprès de mineurs n’est pas concerné  et reste passible d’un an de prison.   La Finlande compte quelque 500 prostituées permanentes, dont la  moitié sont étrangères, essentiellement russes et baltes.   L’universitaire Anna Kontula, du département de sciences  sociales de l’université de Tampere (ouest), spécialiste de la  prostitution, estime que la loi « fait l’unanimité contre elle chez  les travailleurs sociaux, la police et les chercheurs qui sont sur  le terrain ».   Ses recherches auprès des prostituées en Suède depuis l’entrée  en vigueur de la nouvelle loi ont montré que « si certaines s’en  tirent bien et facturent plus cher, d’autres ont vu leur situation  se dégrader ».   Elle évoque notamment le refus des clients d’utiliser des  préservatifs par crainte qu’ils servent de pièce à conviction en cas  de descente de police.    

The region will wrest back control when the US stumbles out of Iraq  

This costly intervention has exposed the myth of America as conductor of a grand democratic Middle Eastern orchestra

  Martin Woollacott martin.woollacott@guardian.co.uk   When the US stumbled out of Vietnam 30 years ago, a void seemed to open up for a world which, for good or ill, had become used to a controlling American hand. The US had suffered a great defeat, in part self-inflicted, in the process betraying an ally, and American will and rationality had been drawn down to the lowest levels. Yet the consequences for the region where the war had been waged were surprisingly limited. The dominoes did not fall, or rather, when they eventually did, they fell the other way as Vietnam, Laos and Cambodia were to some degree absorbed back into the global system of which America is still the capstone.   In the Middle East, the consequences of almost any imaginable outcome in Iraq – from a similar defeat all along the spectrum to some kind of qualified success – are likely to be much more radical. As Iraq passes another so-called « milestone » this week, in the shape of parliamentary elections, certain similarities with the last years in Vietnam are evident.   The arguments over the real strength of the insurgency echo the claims and counterclaims over the Tet offensive, and the build-up of Iraqi forces stands in for Vietnamisation. Which way these similarities point is unclear. An unmitigated defeat – withdrawal followed by immediate chaos – would sweep the chessboard, tilting America into a period of perplexity and angry isolationism, and endangering the regimes it has supported, from Israel to Egypt. An outcome somewhere between success and failure would lead to a long endgame, something like the period between the withdrawal of US troops in Vietnam in 1973 and the fall of Saigon in 1975 but not necessarily with the same kind of result.   But what can be hazarded even in a best case is that the US is likely to be less engaged in the region in the future than in the past. That runs against the logic of the war on terror, and against the logic of the western world’s interest in the critical energy-producing countries, as well as being the opposite of the Bush administration’s idea of America as the conductor of a grand democratic Middle Eastern orchestra. But the normal results of a traumatic and costly intervention almost certainly will still apply, in a more cautious approach and in disillusion both with the supposed beneficiaries of American policy and with the reluctant European allies who either helped only a little or not at all.   At a deeper level, the social and political limits to America’s raising, maintaining and employment of its military power have been well demonstrated in the past two years. The US will not be throwing its armies around again in the Middle East any time soon. Its reputation has suffered and its diplomacy has been damaged not only by Iraq but by its failure to do much more than trail after Ariel Sharon on Israel and Palestine. Its inability to influence Israel can be seen as a special case of its inability to shape events more generally in the region. So the country that has been the most important outside force in the Middle East for the past 50 years and that has been unchallenged there by any other outside power since the fall of the Soviet Union could well be less interested and almost certainly will be less effective in the region in the future.   Iraq, however the war ends, could turn out to be just part of the story of how the long era of Middle Eastern dependency may finally be drawing to a close. This is a region which has notoriously lagged behind in the emancipation from western power that in India and China, in particular, is so well advanced. Indeed the growing influence of those two nations is shaping the Middle East as they move to strike long-term bargains with countries including Iran, which can supply their energy needs. A partially revived Russia also has some revived reach.   None of these outsiders of course can aspire even in the longer run to anything like an « American » position in the Middle East. Instead, their needs are strengthening the position of energy-rich countries in the region as well as affecting the position of those without such resources. The way in which Iran, for example, has been able simultaneously to work to extend its influence in Iraq, to do business with India and China, and to keep open its nuclear option shows how its room for manoeuvre has been widened.   Europe, setting its Middle East compass by Washington, is also going to find its policies in disarray. Some European countries are in Iraq without having the right to be consulted on the way that that effort has been conducted, either militarily or politically. Much of the European strategy for dealing with its own internal Muslim problems and for dealing with the region rests on the Turkish candidacy for the EU. Yet not much thought seems to have been given to the critical policy decisions, about Iraq in particular, that will have to be made by Turkey during the long waiting period for membership.   Europe’s policy on Palestine is running into the sand as Sharon seeks to bury in that same material any chance of a viable two-state solution. Finally, the European effort to engage Iran and steer it away from nuclear weapons development has been unsuccessful so far, possibly because we cannot demonstrate enough distance from the Americans or possibly because the object is unachievable. The European assumption that its successes in the Middle East will come from glossing and nuancing American policies is almost bound to be upset in coming years.   If the Middle East is in the process of shaking off outside control, the prospects are both daunting and hopeful. The local powers – Turkey, Iran, Syria, Egypt, Iraq itself, not to mention Israel – have little experience of working together as truly independent actors. Their alliances and feuds have in the past all been shaped by western and Soviet power, by European wealth, by structures imposed on the Middle East by outsiders. They clearly have a common interest in containing Sunni extremism. But in the past outside support has, paradoxically, allowed them to pursue their differences rather than to consult those common interests except rhetorically. If the Middle East has a good future, it rests with the forces that can capture the caliphate. That is not the fantastical reconstruction of a single politically and religiously uniform entity embracing all Muslim lands which entrances extremists, but the metaphor representing the emancipation of diverse but cooperating states which America’s relaxing grasp on the region may now make possible.   (Source: “The Guardian” (Grande Bretagne), le 13 décembre 2005)
 

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