14 mars 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2122 du 14.03.2006

 archives : www.tunisnews.net


Comité du 18 Octobre : APPEL AU RASSEMBLEMENT DU 17 MARS 2006 LTDH: Communiqué du Conseil National
AISPP: Communiqué AP: UE: les fonds transférés par les immigrés dans leur pays d’origine représentent au moins 7,1 milliards d’euros AFP: Terrorisme: victoire judiciaire pour 17 Algériens menacés d’expulsion Dr. Mustapha Ben Jaâfar: Ouverture problématique

Balha Boujadi: Une femme musulmane qui hausse la voix

Neziha Rejiba: Ben Ali’s young sharks Kamel Labidi: Tunisia: independent but not free
Le Temps : Mohamed Bouchiha : « Nous nous réclamons toujours du courant socialiste »  Le Temps: Religions: »Pourim 5766″ à Djerba: rien que la fête !!!

APPEL AU RASSEMBLEMENT DU 17 MARS 2006

Le « Comité du 18 Octobre pour les Droits et les Libertés des tunisiens et tunisiennes »

Demande à tous les tunisiens et tunisiennes d êtres présents au Rassemblement ce

vendredi 17 mars à 13 H à Bab Souika

. Pour revendiquer en la circonstance :

– La fin de cinquante ans (50) d’un régime dictatorial; – Nos libertés de réunion, de manifestation et d’_expression; – Nos droits à la constitution de partis et d’associations ;   La défense de nos libertés et de nos droits est trop importante pour la laisser s’étouffer par une police aux ordres de la dictature et de la mafia. Les actions de défense de nos Libertés et de nos Droits doivent dépasser nos différences et nos contradictions.
Rassemblons nous pour nos Droits et nos Libertés. Rejoignez-nous à 13h ce vendredi 17 mars

Appel   
Mesdames, Messieurs
Si vous persisteriez à laisser faire ben ali, ses oligarches, sa police politique, vous serez considérés inéluctablement comme les complices actifs dans la répression du peuple tunisien. Complices actifs dans le financement de ses moyens de répression, de censure et de torture. Complices actifs dans la gestion de la faillite économique de la Tunisie en déversant des fonds à un régime corrompu et mafieux qui n’est même capable de faire une infrastructure viable. Les seuls secteurs (comme vous le savez) dont il est capable de financer sans compter,sont la sécurité politique et la construction des mosqués.   Si vous persisteriez à soutenir un régime qui crée les terroristes et les boats people, vous ne laisserez  le choix aux tunisiens et tunisiennes que chercher à quitter leur pays ou mettre des bombes chez-vous.
Il est temps de vous saisir et d’aider les membres du « collectif 18 octobre pour les droits et les libertés » pour que les tunisiens et les tunisiennes auront d’autres choix que de se replier dans les mosqués ou mendier chez le RCD, qui en passant faire de la générosité alimentaire avec votre argent.   Vendredi 13 Mars il y aurait un rassemblement à 13 heures, à Beb Souika, le régime de ben ali va étaler ses muscles et montrer sa force pour empêcher ce rassemblement pacifique.
Nous comptons sur vous pour que les sangs des tunisiens et tunisiennes ne couleront pas. Nous comptons sur votre soutien auprès de nous pour faire valoir nos droits et nos libertés.   Tunis le 14 mars
………………………………………………………………………………………………………………   call    
Mesdames, Messrs
If you would persist in letting make Ben Ali, its oligarches, its political police force, you will be regarded ineluctably as the active accomplices in the repression of the Tunisian people.  Active accomplices in the financing of its means of repression, censure and torture.  Active accomplices in the management of the bankruptcy economic of Tunisia by pouring funds with a mode corrompu and mafieux which is not even able to make a viable infrastructure.  The only sectors (as you know it) whose it is able to finance without counting, are political safety and the construction of mosqués.  If you would persist in supporting a mode which creates the terrorists and the boats people, you will leave the choice to Tunisian and Tunisian to only seek to leave their countries or to put bombs at you.  It is time to seize you and help the members of the « collective October 18 for the rights and freedoms » so that Tunisian and Tunisian will have other choices to fold up themselves in mosqués or to beg at the RCD, which while coming to make food generosity with your money. 
Friday 17 march, there would be a gathering at 13 hours, at Beb Souika,the mode of Ben Ali will spread out his muscles and will show its force to prevent this peaceful gathering.  We count on you so that the blood of Tunisian and Tunisian will not run.  We count on your presence near us to take advantage of our rights and our freedoms. 
Tunis on march 13  

Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme    Tunis le, 12 mars 2006  

Communiqué du Conseil National

(traduit de l’arabe)  

Le Conseil National de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, réuni le 12 mars 2006 au siège central à Tunis, sur convocation du Comité Directeur, ayant débattu des derniers développements et de la situation dans laquelle se trouve la Ligue, informe les adhérents et l’opinion publique de ce qui suit :                         Le Conseil National constate que le pouvoir a refusé les appels nombreux et répétés au dialogue avec la Ligue, dans tous les domaines qui la préoccupent.                       Bien que le Comité Directeur ait répondu à l’appel du Président de la République de contacter Mr ZaKaria Ben Mustapha président du Haut Comité pour les Droits de l’Homme et les Libertés, par la rencontre d’une délégation de la LTDH avec ce dernier, à qui un mémorandum exhaustif a été remis qui se rapporte aux préoccupations de la LTDH, toutes ses demandes n’ont abouti à aucun résultat. Le pouvoir n’a entamé aucun dialogue avec la LTDH. Il n’a montré aucune disposition pour le dialogue, contrairement à ses allégations et sa propagande dans divers milieux. Il n’a chargé aucun responsable de prendre contact avec la Ligue comme avec les autres parties de la société civile. Bien au contraire, le pouvoir a joué la politique d’enfermement et d’encerclement de l’action de la Ligue et de toutes ses structures.                       –         Le renvoi, encore une fois, de l’affaire au fond intentée contre la LTDH, tendant à l’annulation de la convocation de son sixième congrès, à une date lointaine, le 6 mai 2006, et ce,  contrairement aux autres affaires enrôlées au cours de la même audience, prouve que les atermoiements clairs, basés sur des prétextes fallacieux dont le seul but est d’empêcher la Ligue de tenir son congrès, par le renvoi de l’affaire, quatre fois de suite. Le renvoi s’appuie sur le prétexte  que deux des plaignants n’ont pas encore déterminé leur position concernant la demande de radiation de l’affaire présentée par le reste des plaignants au cours de l’audience du 12 novembre 2005. Par ailleurs, l’accession automatique de la présidente de la chambre du tribunal de première instance de Tunis, aux demandes de renvoi réitérées des plaignants, et ce, malgré la ferme opposition des avocats de la Ligue, est un procédé inhabituel dans le domaine de la justice civile.   –         Constate que les conditions d’un procès public et équitable sont absentes de ce procès. A chaque audience, un dispositif policier encercle le tribunal de première instance de Tunis, empêchant l’accès des membres du comité directeur, partie assignée, d’être présents au procès, outre, l’interdiction faite aux responsables des sections, des adhérents, aux personnalités et aux militants d’approcher le tribunal, sans parler de l’agression envers certains d’entre eux, et ce, à diverses occasions.   Les avocats de la Ligue ont présenté le vendredi 3 mars 2006 une demande à la chambre civile devant laquelle est inscrite l’affaire, pour l’avancer à une date plus proche que celle du 6 mai et pour garantir une audience réellement publique à laquelle les membres du  Comité Directeur et le public puissent assister. Cette demande a été immédiatement rejetée.   –         Le processus judiciaire a démontré sans aucun doute possible, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par le pouvoir, pour l’exécution des décisions politiques déjà prises. La Ligue n’a plus d’espoir, d’aucune sorte sur l’équité de la justice, surtout que cette affaire a été précédée de dizaine d’autres, introduites contre des décisions internes à la LTDH se rapportant à la fusion de sections, à l’annulation de résultats d’une élection d’un comité de section comme ce fût le cas à Gabès, ou encore à l’annulation d’un contrat de location d’un local comme ce fût le cas pour la section de Monastir. Tous les jugements sont toujours au profit du demandeur du pouvoir, malgré la violation manifeste de la procédure, et l’absence de pièces légales requises. Tout cela prouve sans aucune équivoque que l’affaire de la Ligue, n’est pas une affaire interne comme le prétend le pouvoir. Toutes les décisions concernant la Ligue sont de nature politico-policière sous couvert judiciaire, prises dans le but de la mettre au pas, de porter atteinte à son indépendance, de l’empêcher de tenir son sixième congrès et de bloquer l’action de toutes les structures pour la défense des droits de l’homme, alors que les violations des droits humains se poursuivent sous des formes multiples.   La nature politico-policière de l’affaire de la LTDH se confirme aussi par la décision du pouvoir prise et appliquée depuis le mois de septembre 2005 d’encercler hermétiquement et continuellement tous les locaux des sections de la LTDH, dont les militants assument le paiement des loyers, y compris les sections qui n’ont pas été fusionnées. Les membres des comités de ces sections et les adhérents sont empêchés d’y accéder ou d’y organiser des activités. Ils sont même empêchés de se rencontrer dans tout autre espace,  poursuivis jusque dans les cafés dont les gérants de ces derniers sont menacés de voir leurs établissements fermés. Les responsables régionaux ou nationaux sont l’objet de poursuites rapprochées et continuelles et ceux d’entre eux qui persistent à exercer leurs droits légitimes sont agressés. Les citoyens qui se présentent à ces locaux encerclés sont harcelés.   Cette stratégie politico-policière vise la paralysie de toute activité du comité directeur mise à part ses réunions ordinaires  par l’obstruction à l’accès au siège de la ligue, l’interdiction de nombreuses activités et séminaires de diffusion de la culture des droits humains, le blocage de l’accès à l’Internet et la confiscation du courrier adressé par la poste.   Le conseil national rappelle par ailleurs, que l’interdiction de la tenue du 6ème congrès par d’importantes forces de police les 9 – 10 et 11 septembre 2006 et les menaces de fermeture du siège se sont déroulés en dehors de tout cadre légal. Des adhérents proches du pouvoir s’autoproclamaient à son instigation « comités de sections de la LTDH » en totale contradiction avec les statuts, le règlement intérieur et les décisions prises par le comité directeur et les réunions successives du conseil national. Ces mêmes personnes déposaient dans le même temps, des plaintes pour empêcher le congrès de se tenir sous le prétexte d’une procédure judiciaire en cours.   – Le conseil national considère que la Ligue a épuisé toutes les voies possibles de dialogue sans aucun résultat, le pouvoir les ayant systématiquement rejeté pour opter pour une solution sécuritaire du problème. Aux appels lancés par la Ligue et ses dirigeants pour amener le pouvoir à accepter un dialogue sérieux et institutionnel, qui ouvrirait la porte à une reprise de ses activités de la LTDH dans des conditions normales et à la tenue du 6ème congrès dans la transparence et la démocratie garantes de son indépendance et dans le respect du dialogue et de recherche de consensus, le pouvoir a opposé une fin de non recevoir .   – Le conseil national recommande le retrait du comité directeur et de ses avocats de l’affaire en cours et ne considère plus la Ligue comme tenue par l’issue de la procédure engagée. La date du 6ème congrès, son lieu et son déroulement étant du ressort exclusifs des structures internes de la ligue en dehors de toute interférence étrangère. Il renouvelle son appel aux autorités pour un dialogue responsable et la levée de toutes les entraves à la tenue du congrès.   – Le conseil délègue au comité directeur de décider des modalités d’organisation du 6ème congrès à une date en rapport avec le 29ème anniversaire de la ligue au mois de mai prochain.   – Le conseil salue l’unité et la détermination des militants de la Ligue dans la défense de leur organisation et les engage à œuvrer ensemble pour la concrétisation de la tenue du congrès.   – Le conseil apprécie à sa juste valeur le soutien des organisations nationales et des partis politiques et leur solidarité pour la levée des entraves faites à la ligue afin de l’empêcher de tenir son rôle et d’organiser son congrès. Il appelle à la poursuite de ce soutien et à plus de pression pour la réalisation de cet objectif.   – Le conseil condamne les campagnes de presse et de dénigrement de la Ligue et de ses militants.   – Le conseil recommande d’envisager la possibilité de déposer plainte auprès des instances onusiennes se référant aux instruments internationaux de défense des personnes et des organisations en rapport avec le pacte des « droits civiles et politiques ».   – Le conseil appelle l’ensemble des organisations internationales à exprimer leur solidarité avec la Ligue et à faire pression sur les autorités tunisiennes pour qu’elles cessent le blocage de la Ligue et lui permettent de tenir son 6ème congrès dans les plus brefs délais.   Pour le Conseil National Le Président        Mokhtar TRIFI

 
Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 fax : 71 351 831   Tunis, le 13 mars 2006   Communiqué  
Les informations qui se succèdent en provenance des prisons tunisiennes font état de beaucoup prisonniers politiques atteints de maladies chroniques, non soignées comme il le faudrait, ajoutant au désarroi quant aux raisons de cette négligence.
Citons parmi ces prisonniers :
Le prisonnier Héchmi Mekki qui est atteint d’un cancer. Son épouse, madame Sabiha Tayyachi, nous a informés qu’il avait à nouveau été hospitalisé à l’Ariana, dont il venait de sortir.
Le prisonnier politique Fethi Ouerghi, actuellement incarcéré à la prison du Kef, et qui est atteint de multiples pathologies chroniques (cardiaque, rhumatismes, grave baisse de l’acuité visuelle, maux de tête violents qui l’empêchent de dormir, d’après le témoignage d’un prisonnier politique libéré récemment.)
Le prisonnier politique Aïssa Amri, qui souffre de douleurs dorsales et nombreuses maladies chroniques.
Le prisonnier politique Mohammed Mseddi, qui a des fractures au genou et à la colonne vertébrale, dues à la torture subie en 1993.
L’AISPP, qui n’a cessé d’alerter sur la gravité de l’état de ces prisonniers et d’autres encore, considère que leur maintien en prison ne contribue qu’à aggraver leur état, et que l’absence de soins au moment requis constitue une punition injustifiée. L’AISPP exige leur libération immédiate et que des examens approfondis soient pratiqués sur tous les prisonniers politiques.
Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri   (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

UE: les fonds transférés par les immigrés dans leur pays d’originereprésentent au moins 7,1 milliards d’euros

 

Associated Press, le 13.03.2006 à 18h35

BRUXELLES (AP) — Les immigrés originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord transfèrent au moins 7,1 milliards d’euros (8,46 milliards de dollars) par an dans leur pays, rapporte la Banque européenne d’investissement dans un rapport diffusé lundi.

 

Ces transferts de fonds constituent une source de revenus importante pour les pays de la côte méditerranéenne, dépassant les investissements directs étrangers et l’aide au développement. Au total, 90% de ces fonds sont envoyés au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Turquie. Au Maroc, ils représentent 6-9% du Produit intérieur brut, suivi de la Tunisie (4-5%), de l’Algérie (2-3%) et de la Turquie (2%).

 

Cette étude de la Banque européenne d’investissement est la première du genre en Europe. Elle propose de modifier les méthodes de transfert de ces fonds par les banques, bureaux de poste et entreprises privées afin de supprimer les conditions de transfert floues et réduire les frais de gestion qui peuvent représenter 16% du montant envoyé.

 

Selon le rapport, les transferts « officiels » vers le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Turquie, l’Egypte, le Liban, la Syrie et la Jordanie ont atteint 7,1 milliards d’euros en 2003. Si on y ajoute les envois non enregistrés, ces fonds pourraient s’élever à 13,6 milliards d’euros (16,2 milliards de dollars), soit bien au-delà des 8,98 milliards d’euros (10,7 milliards de dollars) que les huit pays ont reçu cette année-là en investissements et aide au développement.

 

Seule une infime partie de ces fonds (9,7%) est utilisée pour des « investissements productifs », précise le rapport.

 

Associated Press


Terrorisme: victoire judiciaire pour 17 Algériens menacés d’expulsion

 AFP, le 13.03.2006 à 21h23 LONDRES, 13 mars 2006 (AFP) – Dix-sept Algériens suspectés de  terrorisme en Grande-Bretagne ont remporté une victoire judiciaire  lundi, la Commission spéciale des affaires d’immigration ayant  refusé que soit différé l’examen de leurs appels jusqu’à la  signature d’un accord bilatéral rendant possible leur expulsion vers  l’Algérie.   Le gouvernement britannique avait demandé que l’examen de  l’appel de ces 17 hommes, prévu en mars et en avril, soit retardé au  31 mai afin d’avoir le temps de finaliser un accord d’expulsion avec  l’Algérie.   Cet accord doit permettre l’intervention d’observateurs  indépendants dans les prisons algériennes pour s’assurer que les  personnes expulsées ne seront pas torturées ou condamnées à mort,  faute de quoi la loi britannique interdit l’expulsion.   Quatre des dix-sept Algériens ont assisté à l’audience devant la  Commission spéciale des affaires d’immigration (SIAC) lundi, ayant  obtenu une libération sous caution en octobre dernier. Les 13 autres  sont toujours derrière les barreaux.   Le but de l’appel déposé par ces 17 personnes est d’obtenir au  plus vite leur libération et la levée, pour les quatre personnes  libérées sous caution, des mesures limitant leur liberté de  circulation.   Ces 17 Algériens font partie de 22 personnes arrêtées en  Grande-Bretagne lors de trois coups de filets, le 11 août, le 15  septembre et le 3 octobre 2005, et toutes présentées comme  indésirables sur le sol britannique même si leur implication dans  des actes terroristes n’est pas démontrée.   Parmi les 22 personnes arrêtées, le seul nom connu est celui  d’Abou Qatada, un Jordanien d’origine palestinienne présenté par  certains comme l’ambassadeur d’Al-Qaïda en Europe. Les autres  personnes arrêtées sont de nationalité libyenne ou libanaise.   Londres a signé des accords d’expulsion avec trois des quatre  pays concernés, le Liban, la Libye et la Jordanie. Mais aucune  expulsion n’a eu lieu jusqu’à présent.

 


Ouverture problématique

Par Dr. Mustapha Ben Jaâfar

 

Le pouvoir vient de libérer un groupe de prisonniers politiques, dirigeants et militants d’Ennahdha, et le groupe des jeunes internautes deZarzis. On ne peut que se réjouir de cet allégement des peines et dessouffrances, même si on juge qu’elles sont injustes et qu’elles ont trop duré.

 

On peut aussi déplorer que, cinquante ans après son indépendance, le peupletunisien vive sous un régime aussi rétrograde.

 

Le moment et le contexte de ces libérations nourrissent interrogations et spéculations chez les observateurs et acteurs de la scène politiquetunisienne. Ceux qui militent depuis un temps plus ou moins long pourl’amnistie générale y trouvent une réponse, aussi  partielle soit elle, à leurs luttes et pressent le pouvoir d’aller plus loin.

 

Certains dirigeants d’Ennahdha, avec une modération et un optimisme remarqués, y voient l’annonce d’une ouverture plus significative. En tout cas, ils l’espèrent. D’autres courantscrient à la manœuvre et stigmatisent la méthode du « goutte à goutte ».

 

Puisantdans la réal politique pour les uns, ou se référant aux manœuvres dilatoires du passé pour les autres, les approches, parfois divergentes, ne manquent pas d’arguments.

 

Tout indique pourtant qu’il s’agit très probablement d’une manœuvre du pouvoir qui, selon ses habitudes, navigue à vue, essaie de passer un cap «difficile » et gagne du temps. Le fait que, dans le même temps, il resserre l’étau contre l’opposition, y compris l’opposition légale, et va jusqu’à réprimer des mouvements pacifiques de contestation, prouve que le geste sélectif à l’égard de prisonniers ayant effectué la quasi-totalité de leurs peines, ne témoigne pas d’une volonté d’ouverture politique claire. Il serait cependant erroné de voir dans cet assemblage de « chaud » et de « froid » une quelconque contradiction.

 

En libérant sous condition un nouveau groupe d’islamistes tout en verrouillant la vie politique le pouvoir vise trois objectifs :

 

– Il donne satisfaction à tous ceux qui, notamment de l’étranger, le pressent de décrisper la vie politique et d’améliorer une image fortement ternie par l’épisode SMSI. Il faut rappeler la visite des prisons effectuée en janvier 2006 par une mission de la Croix Rouge, ou plus récemment la brève

tournée maghrébine en février dernier du secrétaire d’état américain à la Défense. La similitude et la simultanéité entre ce qui s’est passé en Tunisie et en Libye, où tous les ’’ frères musulmans’’ ont été libérés,  le laissent fortement penser. De même, on se rappelle les commentaires du porte parole du

Département d’Etat invitant la Tunisie à faire plus en matière de réforme politique et regrettant l’empêchement de la manifestation pacifique du 24 février. Il  faut, dans le même temps, souligner le silence assourdissant des Européens.

 

– Il fait  diversion et détourne une attention captée, ces derniers  temps, par la répression exercée, sous différentes formes, à l’encontre des droits élémentaires de réunion, de manifestation pacifique et même de circulation.

 

– Il sème des graines de division dans le cadre du « Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés». En effet, la coordination qui s’est  établie entre plusieurs partis de l’opposition et des personnalités représentatives d’un large spectre de la société civile et, surtout, le dialogue entamé en son sein avec d’anciens dirigeants d’Ennahdha, inquiètent particulièrement le pouvoir. La preuve en est son acharnement, avec des moyens disproportionnés, à empêcher toute réunion, si réduite soit-elle, des membres de ce comité. L’illégalité de certaines composantes, avancée par les autorités pour

justifier la répression, est un faux argument puisque d’autres courants tout aussi illégaux peuvent se réunir dans le cadre d’une autre coalition, manifestement tolérée.

 

Aucun de ces trois objectifs ne peut s’inscrire dans une éventuelle ouverture, même si, comme d’habitude à la veille des grandes fêtes nationales et en prévision du cinquantième anniversaire de l’Indépendance, des rumeurs persistantes nous annoncent le « grand changement » pour le 20 mars

prochain.

 

L’opposition, unie autour des revendications minimales, doit rester vigilante et appréhender la prochaine étape dans la cohésion.

 

Certes, la prise en otage de prisonniers politiques encore derrière les barreaux, et la souffrance endurée par les « libérés » et les exilés, fragilise tout particulièrement Ennahdha et la soumet en permanence à un chantage cynique maquillé en « négociation ». Il faut en tenir compte et faire

confiance à ses dirigeants qui, après l’expérience des années 90, sauront cette fois ci éviter les pièges.

 

Il reste aux autres composantes du Comité du 18 octobre, loin des calculs partisans, la responsabilité d’affirmer leur détermination à réaliser leurs objectifs et notamment l’amnistie générale, de développer un climat de confiance propice au travail collectif et de maintenir le cap communément défini, sans précipitation ni outrance. En tout état de cause, le débat sur le pacte démocratique a autant d’importance que l’action menée sur le terrain.

 

L’un comme l’autre participe au maintien de la cohésion, aujourd’hui plus que jamais nécessaire face à un pouvoir à la fois frileux, indécis  et confus, donc imprévisible.

 

(Source : Article paru dans « l’Audace », Numéro 133 de Mars 2006)

 


 

En marge de la journée de la femme

 

UNE FEMME MUSULMANE QUI HAUSSE LA VOIX

 

BALHA BOUJADI

 

Quand le terroriste islamiste marocain a assassiné le cinéaste hollandais Theo Van Gogh il a laissé un mot à coté du cadavre disant que la prochaine victime sur la liste sera Ayaan Hirsi Ali. Il s’agit d’une femme, député hollandaise, d’origine somalienne qui a osé hausser la voix pour dénoncer la condition des femmes musulmanes.

 

Cette dame, menacée de mort,  vient de publier un livre intitulé à la manière de Zola, « J’accuse », dans lequel elle donne dix conseils pour les femmes musulmanes qui veulent suivre son exemple et choisir la liberté et l’expérience de la propre identité.

 

Elle qui disait avoir reçu une « bonne » éducation musulmane en Somalie s’est enfuie à l’âge de 23 ans car sa famille lui a choisi un mari, un bon musulman, deux fois plus âgé et qu’elle n’a jamais vu auparavant. Elle s’est installée en Hollande où elle a étudié sciences politiques et s’est affiliée au parti ouvrier, où elle a initié une intense activité en faveur des droits des femmes dans le monde musulman, une telle activité qui a fait d’elle l’une des 100 personnes les plus influentes du monde d’après un classement établit par le « Time ».

 

Après les attentats du 11 S, Ayaan Hirsi Ali a fait un acte symbolique en déclarent qu’elle a cessé d’être musulmane car, d’après elle, « il n’y a pas de différence entre ce qui dit l’Islam et le message posthume laissé par le terroriste Mohamed Atta ».

 

Elle a multiplié ses attaques après l’assassinat de Theo Van Gogh contre le fanatisme islamique et elle n’a pas cessé de dire que l’Islam a besoin d’un Voltaire pour faire une autocritique illustrée.

 

D’après elle, pour lutter contre l’autoritarisme islamiste, il faut prendre l’exemple du totalitarisme communiste qui a été attaqué de l’extérieur mais, pour l’achever il a fallu un Ghorbachov qui l’a miné de l’intérieur.

 

Elle préconise une bataille d’idées dans l’Islam et à l’extérieur aussi, qui doit être menée par les intellectuels libéraux musulmans et occidentaux car il existe, d’après elle, un grand vide idéologique dans le cadre du questionnement de l’Islam. Et elle dénonce la position des intellectuels occidentaux qui ne veulent pas toucher ce thème, surtout ceux de gauche, et c’est pourquoi elle vient de démissionner du Parti Ouvrier pour adhérer au Parti Libéral car, d’après elle, les gauchistes occidentaux ont tendance à se culpabiliser tout le temps et à considérer le reste du monde comme victime et jamais coupable.

 

Cette dame de fer, qui vit depuis deux ans sous vigilance rapprochée, dit qu’elle n’a jamais eu peur, et qu’elle ne cessera jamais de défendre ses idées malgré les menaces qu’elle reçoit tout le temps, dites menaces confirment exactement ce qu’elle pense des islamistes et affirment le danger totalitaire de l’Islam politique qui liquide sans hésiter les opposants.

 

Elle insiste sur le fait que la relation est notoire entre l’Islam et la violence et elle dit que « comme femme musulmane, éduquée dans la pratique de la religion musulmane, je me suis rendue compte, très tôt,  qu’on ne peut pas séparer Islam et terrorisme, parce qu’ils sont intimement liés »

 

Cette dame peut avoir raison, et elle peut avoir tort, mais elle est là, le produit de cette contradiction du monde islamique capable de nous donner un Ben Laden et un Ordoghan, un Khomeiny et un Bourguiba. C’est à nous d’avoir le courage d’écouter des voix contradictoires pour avoir la capacité de penser par nous même et de choisir nos convictions et défendre nos idées sans être montré de doigt ou menacé de mort.

 

Je pense aussi que le problème de la soumission des femmes dans le monde musulman doit être pris très au sérieux par les intellectuels musulmans, car il sera toujours un anachronisme dans la marche de l’humanité vers la démocratie, la liberté et l’égalité dans le cadre de la globalisation. Et je pense aussi que cette bataille doit être menée par des hommes mais surtout par des femmes conscientes et militantes de la catégorie de Ayaan Hirsi Ali, Fatima Mernissi, Tasleema Nasrin, Bochra Bel Haj Hmida… et autres qui militent dans le silence de l’opacité intégriste des pays du Golfe et du sud-est asiatique.

 

BALHA BOUJADI, le 14 mars 2006

balhaboujadi@yahoo.es


 

‘No respect for the rules of democracy’

 

Tunisia: independent but not free

 

Tunisia celebrates the 50th anniversary of independence this month, but hopes raised by the end of French rule and early reforms have long evaporated. The country is governed and owned by General Zine el-Abidine Ben Ali. But opposition groups have begun to suppress their divisions and make an attempt at collective resistance.

 

By Kamel Labidi (*)

 

Muhammad Talbi, the historian and former dean of the faculty of literature in Tunis, believes that: “Apart from the many humiliations inflicted on Tunisians, I agree that under the French protectorate political opponents, starting with Habib Bourguiba, were entitled to speak their minds. There were clubs, political parties, unions and newspapers. I wouldn’t think of praising colonialism, but I have to say nowadays we have none of those things.” At the age of 84, Talbi has lost neither his fighting spirit nor his lucidity (1).

 

Talbi is one of the few Tunisian intellectuals old enough to have lived under French rule, and he also experienced the excitement about independence on 20 March 1956 and the enthusiastic start to building a modern state, long hailed as exemplary. Fifty years on, it is just another Arab dictatorship. Tunisia’s first president, Bourguiba, tightened his grasp on power, only to be ousted in November 1987 by General Zine al-Abidine Ben Ali, who has done his best to suppress all political freedoms.

 

Bourguiba, writing in newspapers such as La Voix du Tunisien, took advantage of the relative freedom as described by Talbi to criticise the protectorate, which had been set up in 1881. In 1932 he launched a militant newspaper, L’Action tunisienne. Two years later he founded the Neo-Destour party, a modern political organisation inspired by socialist and communist parties in Europe. He and his followers were determined to seize power and transform society.

 

Under colonial rule in the 1920s the first independent trade unions had emerged amid unprecedented public debate (2). In 1946, with the launch of the Tunisian General Labour Union (UGTT) Neo-Destour gained a valuable ally in its struggle to win independence and build a modern state. But a campaign to tame UGTT, which was one of the finest unions in Africa and the Arab world, began almost immediately after independence. The authorities thus hampered the development of an opposition force that might have enabledTunisia to avoid the authoritarian rule that has proved disastrous for the economy and for society (3).

 

Bourguiba exploited his standing as a long-term opponent of colonialism, with many years in prison or exile, to strengthen his authority at home and abroad. Immediately after independence, he gave women the vote, and introduced measures to combat poverty and illiteracy. In 1965 he made his historic appeal for a solution to the Arab-Israeli conflict based on the United Nations plan, adopted in 1947, for dividing Palestine into two states, one Jewish, the other Arab.

 

No White House dinner

In May 1961, during Bourguiba’s state visit to the United States, President John F Kennedy compared him to George Washington and the other US founding fathers. Bourguiba’s successor has never received an invitation to dinner at the White House; when Ben Ali visited Washington briefly in 2004, President George Bush bluntly asked him to relax his pressure on the press.

 

In the 1960s, when the Socialist Destourian party (PSD) had unrestricted control over all public bodies, Tunis University was a forum for real debate, addressing issues such as development and democracy, and criticising Bourguiba’s policies, including his support for the US intervention in Vietnam. But by the end of the 1960s there was extreme repression of student groups in response to the prevailing mood of opposition on campus, unusual in Arab universities then. The student groups certainly contested the hegemony of Bourguiba’s party but they were not opposed to his plans to modernise society. The clampdown coincided with the regime’s introduction of free-market policies.

 

Several victims of repression went on to found the Tunisian Human Rights League (LTDH) and the Tunisian branch of Amnesty International, the first organisations of their kind in the Arab world.

 

In 1969 a former minister, Ahmed Ben Salah, received a long prison sentence, taking the blame for the failure of attempts to operate vast farming cooperatives. A purge of the liberal wing of the PSD, led by Ahmed Mestiri, followed. In 1974 Bourguiba was proclaimed president for life. But civil society gradually developed and by the mid-1970s it was one of the least constrained in the Arab world.

 

With the start of economic deregulation and the slackening of PSD control under the government of Hédi Nouira, the UGTT distanced itself slightly from the regime. The launch of a newspaper Echaab (the People) gave it greater freedom of _expression; the independent newspaper Errai (Opinion) first appeared in 1977, the year of the LTDH’s foundation.

 

Nothing checked the emerging civil society. However, there was an attack on the UGTT offices in January 1978; dozens of militants were killed; there was an assault on the southern mining town of Gafsa in January 1980 by a Libya-based group of Tunisian rebels. Despite the harassment of independent (Errai) or Islamist (Al-Maarifa, meaning knowledge) newspapers, more new publications, including Le Phare, Démocratie, L’Avenir, the Islamist Al-Mojtama’a (Society) and the progressive Islamist 15-21, completely changed the media landscape.

 

In 1981 the partial restoration of political pluralism raised hopes, as did an end to the ban on the Tunisian Communist party (PCT). But they were soon dashed. In November that year the authorities doctored the results of the general election, in which four parties had competed: the ruling PSD, the PCT and two new, unauthorised parties, the Democratic Socialist Movement (MDS) and the future Popular Unity party. In 1983 Islamist leaders, who had so far managed to avoid the authorities’ attention, were imprisoned.

 

Bourguiba’s power was in decline. As he grew older he was manipulated by schemers in his immediate entourage. In December 1983 the army brutally put down bread riots (4). Further attacks on the UGTT followed, and the arrest of its ageing leader, Habib Achour. The regime’s only response to social and Islamist unrest was the use of force.

 

Coup d’etat

For many commentators Bourguiba’s appointment in October 1987 of Ben Ali as prime minister (he was also minister of the interior) was the president’s biggest political mistake. “He was smart. But that day he was really stupid. It was as if he had handed his executioner the rope by which to hang him,” says Talbi.

 

Most people in politics in Tunisia approved the coup on 7 November 1987, when Ben Ali forced Bourguiba into retirement. Sheikh Rachid Ghannouchi, the leader of the Ennahdha (Renaissance) Islamist movement, now acknowledges it was “a terrible mistake”, though at the time he issued a statement that Islamists had complete confidence “in God, above all, and then in the president”. The authorities arrested thousands of Ennahdha members, about 40 of whom died under torture. The many arbitrary trials of the 1990s drove Ghannouchi into exile.

 

Secular opposition groups, taken in by promises of democracy in the 1988 National Pact (uniting all parties in support of a programme of national interest), soon had cause for regret. They took slightly longer to realise they had been fooled by Ben Ali, who has no concern for human rights or intellectual life. After turning a blind eye to the indiscriminate repression of the Islamists and other opponents of the regime, and ignoring the persecution of their families, they woke up several years later – often in jail or in exile (5).

 

The president’s advisers took advantage of such blindness to discredit much of the opposition by involving it in rigged elections intended to perpetuate the illusion of political pluralism. With Ben Ali’s advisers and interior ministry officials exerting influence over politics, and the brutal repression of genuine opposition, Tunisians soon lost interest in public life. Even the politicians and union leaders, lawyers, journalists and academics who had once distinguished themselves by courage and lively criticism, fell silent. The most striking example was Omar Mestiri, the founder of the MDS, who retired from political life after the 1989 election.

 

Assisted by trusted army officers and interior ministry officials, Ben Ali was able to take complete control of the machinery of state. It became clear that the measures announced immediately after the coup – the abolition of the presidency for life, and promises of greater democracy – were for show. Several fraudulent elections followed, culminating in the constitutional reform of 2002, which extended the president’s already excessive powers, allowed him to run for election again in 2004, and granted him lifelong legal immunity.

 

Equality openly flouted

 

In September 2005 an extraordinary session of the Majlis al-Nuwaab (chamber of deputies) passed a law that gave benefits to former presidents on leaving office and to their families in the event of their death. The haste with which the law was passed, approved by Ben Ali and published, excited public curiosity, coinciding with insistent rumours about his health. The law exempts the president’s children from the rules set by the constitution, article 6 of which guarantees the equality of all citizens: taxpayers will have to continue paying the expenses of the president’s children until they reach the age of 25, rather than the age of 20, as with the children of former civil servants.

 

Never since Tunisian independence has the principle of equal rights, obligations and opportunity been so openly flouted. Members of the ruling family – as the parents, brothers, sisters and allies of Ben Ali and his wife, Leila Trabelsi, are known – have been the main beneficiaries of the privatisation of public companies, dubious bank loans and the flourishing black market. Several have one foot in the public sector and the other in the private. They use their position for personal gain, acting as brokers – especially in the job market, which had been swamped by the unemployed young.

 

According to Hassine Dimassi, who is a professor of economics and the former dean of the law faculty at Sousse, the number of unemployed graduates is twice as high as the official estimate of 40,000. “Society spends a fortune training virtually illiterate people, who subsequently cannot find work. It causes terrible tensions in families and the community as a whole.”

 

To do nothing about the deteriorating quality of teaching means turning hundreds of thousands of the unemployed young into a human time bomb. Most of them do not share the commitment to public service that their parents felt after Tunisia gained its independence. Nor are they particularly keen to learn. To please their families, they attend schools managed by people close to the ruling clique, and they often ridicule the few pupils who really want to learn.

 

“What good have your degrees and principles done you?” they ask, dazzled by the speed with which people with the right connections can make a fortune, whereas their parents, with all their education, struggle to make ends meet and to defend their values.

 

After independence, education, which was a key component in the political system, made a huge contribution to improving the standard of living in Tunisia. But according to teachers, well-informed students and their parents, it seems to be heading for disaster (see “Ben Ali’s young sharks”). It has been officially decided to lower the pass level for the exams at the end of secondary schooling; this gives away the baccalauréat just to boost Ben Ali’s popularity.

 

A research graduate at the faculty of literature at Manouba, speaking anonymously, explained: “There was a time when teachers represented a model to be followed and schools offered young people not only good quality teaching, but also a grounding in the arts, trade union action and politics. Nowadays we receive no worthwhile training and there is very little debate or creative activity. There is a worrying increase in the sale of favours and a mood of gloomy resignation among teachers.”

 

Deserting the miracle

 

The lack of prospects has driven thousands of the young to leave what President Chirac ofFrance calls the “Tunisian miracle”. Many such would-be migrants have drowned while attempting to reach the Italian coast on makeshift craft. It is perhaps less well known that hundreds of young people are serving long prison sentences, after iniquitous trials on charges of conspiracy to commit acts of terrorism inTunisia or to assist the Iraqi resistance movement. In many cases all they have done is to surf the internet, defying the authorities who constantly close down websites and mail servers. Parliament passed the 2003 anti-terrorist law in response to pressure from the US administration and its allies in Europe. So far it has proved useful only to imprison youths who demand freedom of _expression.

 

There is a great lack of public debate. Some theatre directors, such as Fadhel Jaibi and Jalila Baccar, still try to show “political violence, leftwing and rightwing fundamentalism and the difficulty of achieving freedom”. A new production, Corps otages, is the story of a young woman from a well-off family, who, despite her leftwing sympathies, is attracted by radical Islamist slogans.

 

“I am doing this play so my daughter won’t be forced to wear hijab,” says Jaibi, who was aged 10 in 1956. Unlike his partner, he has a deep suspicion of the Islamists.

 

The repression inTunisia finally convinced people from across the political spectrum to overcome mutual hostility. A hunger strike was held to put pressure on the authorities. This strike brought together eight independent public figures, some socialists, others Islamists. The fast coincided with the World Summit on the Information Society in Tunis, last November, and attracted the attention of international media, particularly when plainclothes police assaulted some French and Belgian journalists. Human rights activists such as Shirin Ebadi, the Iranian winner of the Nobel peace prize, also visited the offices of the barrister Ayachi Hammami, where the hunger strikers had set up their headquarters.

 

The rapprochement between Islamists and secular public figures, such as Néjib Chebbi, the general secretary of the Democratic Progressive party and Hamma Hammami, the general secretary of the Tunisian Workers’ Communist party, touched a raw nerve. It prompted insults from the regime and lively reactions from non-aligned personalities and far-left groups, led by the Ettajdid (Renewal) movement.

 

Advocates of cooperation with Ennahdha include Marzouki, the leader of the Congress for the Republic (CPR, which is not recognised by the authorities). He has called for a democratic front that would only exclude “Islamists in favour of violence and application of sharia, and opposed to equality between men and women”. The front’s main task should be to pave the way for a “peaceful, Ukrainian-style revolution”.

 

The decay of the state and its worsening image nationally and internationally have encouraged several of Bourguiba’s closest allies to break their silence. “If there is no respect for the rules of democracy and no public debate, independence itself loses all meaning,” said Muhammad Sayah, a historian, former minister and PSD dignitary, who had been thought by many to be against democratisation.

 

The key question for civil society is what practical measures need to be taken to prevent authoritarian rule, corruption and nepotism (6) from strengthening their grip. It is also essential to give new hope to Tunisia’s youth, tempted by violence or Islamism.

 

Growing numbers of Tunisians are determined, come what may, to exercise their right to freedom of speech and association. To help this, the historian Raouf Hamza recommends forming small discussion groups to analyse social problems and any obstacles to change.

 

The movement that crystallised around the hunger strike, which Ghannouchi sees as the opposition’s rebirth, could limit further damage to the achievements of the early years of independence (especially education, health- care, women’s rights and equal opportunities in the job market). But the movement’s leaders must lose no time in demonstrating that they can rise above personal and partisan differences. They must also prove their attachment to democratic principles and transparency, and learn to work together.

 

A joint platform for building a state based on the rule of law is required. This would mobilise public opinion and make it clear to Ben Ali’s partners in the West that the reform movement has a proper strategy for ending the dictatorship.

 

Translated by Harry Forster

 

(*) Kamel Labidi is a Tunisian journalist

 

(1) For an account of the deteriorating human rights situation, see two reports by the International Freedom of _Expression Exchange (Ifex) in 2005.

 

(2) Intellectuals such as Tahar Haddad (1899-1935), a reformer and advocate of women’s emancipation, and the poet Aboul Kacem Chebbi (1909-1934) left their mark on several generations, before and after independence.

 

(3) See the accounts by Ahmed Ben Salah, a former minister, and Taieb Baccouche, a former UGTT general secretary, published by the Temimi Foundation for Scientific Research and Information, obstructed in its work by censorship.

 

(4) Rioting had followed price increases as a result of cuts in state subsidies. Troops brutally restored order, killing 89 people.

 

(5) See Olfa Lamloum and Bernard Ravenel, eds, La Tunisie de Ben Ali, L’Harmattan, Paris, 2002. See also Michel Camau and Vincent Geisser, Le Syndrome autoritaire, Presses de Sciences Po, Paris, 2003; and Sihem Ben Sedrine and Omar Mestiri, L’Europe et ses despotes, La Découverte, Paris, 2004.

 

(6) Tunisia has dropped to 43rd position in 2005 in the world ranking of public corruption established by Transparency International.

 

(Source: L’édition anglaise de “Le Monde Diplomatique”, Mars 2006)

URL:http://mondediplo.com/2006/03/04tunisia


 

‘No respect for the rules of democracy’

Ben Ali’s young sharks

By Neziha Rejiba (*)

 

Under totalitarian regimes public bodies are always dependent on the will, indeed the mood, of the ruler. Schools are no exception to this. Habib Bourguiba was a barrister by training, he had read widely and was a keen advocate of modernity. When Tunisia gained its independence he set two priorities: education and women’s emancipation. He kept close control over schools, punishing teachers and pupils whenever he considered them ungrateful. But the early years of his rule laid the foundations of a modern education system, with an increase in the number of children attending school and an acceptable level of qualification of recognised quality. Such improvements were made possible by political decisions and the pioneering spirit of teachers, as well as public interest in learning.

 

Sadly the spring was short. Bourguiba’s long, authoritarian reign spoilt everything. The education system had problems: inadequate facilities, overcrowded classes, poor results, declining quality. To make matters worse, politically motivated groups, unable to express themselves legally, used schools to settle their scores, often resorting to violence. The education system that Bourguiba set up and subsequently diverted from its original mission did much to prepare the way for Zine al-Abidine Ben Ali, the strongman who overthrew him.

 

Ben Ali was a professional soldier and a law-and-order man, with no political vision, particularly for education. He inherited two success stories that go down well with western partners: education and women’s rights. He managed both his way, in line with his personal priorities, as all the ministers, expert advisers and legislators merely execute orders from the palace. Some decisions are the result of improvisation, of pandering to the president’s mood (the order to make a sudden switch to teaching in Arabic was because he was furious with the French media).

 

The education system is part of a larger gulag. Its top executives have turned into prison guards. To keep up appearances and maintain the myth of a new start, small improvements are made occasionally. The announcement of reform passes for the real thing. Exam results are massaged into better shape. In the classrooms conditions are deteriorating. Violence is rife, facilities basic (particularly in the professional training colleges) and corruption widespread (well-connected courtiers influence the outcome of exams, appointments and staff transfers). The rulers (including the president) send their children to private schools, in some cases abroad.

 

The damage to the education system is not restricted to the content of teaching. It also affects underlying values, with the emergence of a class of ignorant young sharks, flaunting their illegal gains and fast becoming the example to follow. We have come a long way from the well-trained graduates who once served as a model for the young.

 

Translated by Harry Forster

 

(*) Neziha Rejiba, also known as Om Zyed, is the senior editor of ‘Kalima’, an online newspaper that cannot be accessed in Tunisia. After a long career in teaching she resigned in 2003 in protest at the deteriorating state of schools and their political manipulation.

 

(Source: L’édition anglaise de “Le Monde Diplomatique”, Mars 2006)

URL: http://mondediplo.com/2006/03/05sharks


 

Une interview exclusive de Mohamed Bouchiha après sa réélection au poste de secrétaire général du PUP

« Nous nous réclamons toujours du courant socialiste »

 

Le 7ème congrès du Parti de l’Unité Populaire (PUP) s’est tenu les 10, 11 et 12 mars 2006 à Nabeul. Le secrétaire général sortant Mohamed Bouchiha a été reconduit pour un nouveau mandat directement par les congressistes.   Militant de gauche à l’université fin des années 60 et début des années 70, professeur d’histoire et journaliste, M. Bouchiha a adhéré au PUP en 1981 et membre du  bureau politique du parti  depuis il a été élu le 16 février 2000 par le Conseil central, secrétaire général du parti après le départ   de M. Mohamed Belhadj Amor et il a été réélu à ce poste lors du 6ème congrès du parti qui s’est tenu à Bizerte en septembre 2002.   Député de 1999-2004, M. Bouchiha a été candidat aux présidentielles d’octobre 2004.Interview.   •Le Temps :  Vous venez d’être  reconduit par les congressistes au poste de secrétaire général, quelle est votre   vision de l’avenir du parti ? -M.Mohamed Bouchiha : Le congrès m’a donné sa confiance pour un nouveau   mandat  que je considère plutôt comme une charge et une mission pour continuer  sur la voie  de la réussite que connaît notre parti   depuis quelques années. Il y a lieu de relever comme vous l’avez constaté que le congrès s’est déroulé dans la démocratie la plus totale, la transparence et le respect du règlement  du parti. Au  PUP nous avons un programme et une ligne de conduite   qui  nous ont permis de  cumuler les acquis  et qui nous permettent d’en réaliser d’autres afin  que notre parti  soit une institution qu’on ne peut ni occulter, ni dépasser  sur l’échiquier de la scène politique.   •Justement, comment expliquez-vous l’absence  au congrès des représentants du PDP, du FDTL et d’Ettajdid ? -Je n’ai rien à expliquer et je considère que chaque parti  est libre de choisir ses relations. Nous avons par contre enregistré la présence d’autres partis politiques  avec lesquels nous entretenons  des relations de respect. Nous avons aussi enregistré  la présence de partis politiques d’Europe, d’Amérique latine, du  Monde arabe  et d’Asie,  et ce sont des partis  avec lesquels nous entretenons  des relations continues.   •On a remarqué l’absence aussi des représentants  de la LTDH, pourtant, vous les aviez invités? -Peut être cette absence s’explique-t-elle par le fait que le comité directeur de la Ligue était en train de préparer le conseil national prévu pour dimanche  dernier  d’autant plus que la Ligue rencontre certains problèmes ces derniers temps. Le congrès du PUP  a réaffirmé son soutien à la LTDH qui demeure un acquis pour notre pays et qui doit trouver la voie  pour remplir sa mission de promotion et de protection des droits de l’Homme, loin de toute  mainmise politique d’où qu’elle vienne. Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises que seule la voie  du dialogue et de maintien des relations  de  respect et de collaboration peuvent contribuer  à ce que la Ligue remplisse sa mission.   •Revenons au PUP  quelles en sont les constantes ? -Nous nous  réclamons  toujours du courant socialiste et personne n’ignore   que nous sommes ouverts à toutes les  évolutions qui sont capables de préserver nos acquis sociaux. Nous ne  sommes pas  dogmatiques, nous restons ouverts à toute forme de dialogue  et nous acceptons  de discuter  et de débattre  des problèmes qui concernent toutes les couches sociales. Nous sommes convaincus que l’Etat doit jouer un rôle responsable  dans le domaine économique et social. Nous défendons le secteur public,  particulièrement au niveau des volets stratégiques.   •Et en ce qui concerne le volet politique ? -Sur le plan politique, nous sommes un parti  qui appelle à des réformes   beaucoup plus avancées pour l’organisation  de la vie publique  tout  en continuant à défendre les acquis politiques réalisés dans notre pays. A ce niveau, le congrès a revendiqué la liberté d’organisation politique et associative pour  tous ceux qui militent pour le  progrès, la modernité, l’égalité des chances    et la démocratie.   •C’est-à-dire ? -Nous refusons toute forme d’action politique extrémiste et nous refusons  beaucoup plus qu’on utilise la religion à des fins politiques.   •Revenons à votre réélection, est-ce le couronnement d’une carrière politique ? -En politique, on ne peut jamais se considérer comme étant couronné. Il y  a toujours un renouvellement d’énergie et d’ambition et de volonté pour mieux faire pour le parti  et le pays.  Le 7ème congrès du PUP a constitué  certainement et nous l’avions voulu un évènement politique  majeur qui aura certainement des répercussions positives pour un meilleur ancrage du multipartisme dans notre pays.   Interview réalisée par Néjib SASSI   (Source : « Le Temps » du 14 mars 2006)  

Religions:

« Pourim 5766 » à Djerba: rien que la fête !!!

Pourim est fixé pour toujours au treizième jour du mois d’Adar, ce qui correspond pour cette année 5766, au mardi 13 mars 2006, et qui commence en réalité la veille, lundi, à la tombée de la nuit, après toute la journée de jeûne. Le mot signifiant « le sort », la destinée. Il rappelle un évènement de l’histoire, où la Reine Esther, épouse du Roi Assuérus, aidée de son oncle Mardoché, est arrivée à sauver les juifs de l’extermination programmée par Haman, le premier ministre.   Comme dans toutes les religions monothéistes, c’est Dieu qui conduit les évènements à sa volonté et non l’homme, qui se croit maître du monde et de l’histoire. Tout se déroule comme une véritable tragédie théâtrale, avec un metteur en scène invisible, mais omni présent. Ainsi, il n’ y a pas un seul Pourim, mais d’innombrables : chaque fois que les « éléments » se conjuguent pour déboucher sur ce qui semble être une fatalité et une tragédie, un sort inévitable, et qu’il y a retournement de situation pour déboucher sur une fin heureuse, inespérée, cela devient un « Pourim », une catastrophe touchant l’ensemble de la communauté évitée, et donc la fête pour célébrer l’issue inespérée. Mais avant la fête, le jeûne et la prière.    Sara, Hager, Mahla et les autres   Dans la religion juive, la femme joue un rôle plus que fondamental. Elle est citée chaque fois qu’il y a dans l’histoire des évènements d’importance. Et des noms comme Sarah, Hager, Rebecca, Rachel, Bilha, Dina, Tamr, Hassenah, Myriam, Mahla, Aksa, Débora, Yaël, Dalila, Avigaïl, la Reine de Saba, et les femmes de Salomon, Hanna, Sara, Edna , et bien sûr Esther, balisent les faits qu’on répète à chaque fête, pour mémoire. Et toutes, ont eu à un moment, fait un geste, dit un mot, ou agi de façon  déterminante sur le cours des choses. C’est le cas pour Pourrim, dit aussi la Fête d’Esther.   C’est l’une des rares fêtes consacrée uniquement à la joie, au plaisir, au banquet, à boire, aux festins, et aux réjouissances. Rien à voir avec les textes de la Torah. D’abord, s’est essentiel, on déroule entièrement le rouleau, puis il y a lecture à la synagogue, à voix haute, et obligation de l’écouter dans son intégralité, d’écouter la Méguila d’Esther, lundi soir et mardi matin. Et toutes les femmes de la communauté seront là. Le nom d’Haman est maudit, chaque fois qu’il est prononcé, et accompagné de qualificatifs méprisants.   Une journée de jeûne obligatoire, la veille, jeûne appelé le « Taanit d’Esther » En sont exempts les personnes malades, les enfants, les mariés de la semaine, et les femmes qui allaitent. Echange de nourritures entre familles, des confiseries faites pour la circonstance. Il est conseillé de ne pas les laisser pour le lendemain, les consommer le jour même, le jour de fête. Il faut penser à faire des dons aux pauvres et de distribuer des sommes d’argents à ceux qui sont dans le besoin de la communauté, et  à des non-juifs même. Des cadeaux sont faits aux enfants, sous différentes formes. Des pièces sont données par les oncles, les tantes, les grands parents. Les enfants sont tout à fait libres de dépenser à leur guise.   La fête totale    Un festin bien arrosé, le lendemain du jeûne. Il y a quelque temps encore à Hara Kébira, sfafed, côtelettes et gros rougets de roche, grésillaient sur d’immenses barbecus collectifs en pleine rue, à côté de pommes grillées, vin et bière à volonté.            Aujourd’hui, cela se fait encore, mais dans de grands patios loués pour l’occasion, sécurité oblige. Les gâteaux sont prédominants. Symbole de la douceur de vivre et de la fin des jours sombres. Toute la pâtisserie tunisienne, fabriquée maison, avec ses particularités locales, est partagée, offerte aux amis : débla, la délicate guizata, toutes les variétés de makroudh.  Il faut remarquer que les fameuses « oreilles du Cadhi » sont en réalité les « oreilles de Haman, le grand Cadhi de l’époque d’Ester ». Même les juifs d’Allemagne et d’Italie font ce gâteau, le « Haman-taschen » ou des « Haman-ohren »pour les uns, des « oreichi d’Haman » pour les autres. C’est dire combien cette pâtisserie, qu’on croyait si particulière à notre pays, est si répandue ailleurs.   Des jeux de hasard, à petites mises, accompagnent ces agapes, pour rester dans le ton. Ce qui arrive, y compris au jeu, ne dépend pas de la volonté humaine. Il faut boire jusqu’à  » ne plus pouvoir distinguer Haman de Mardoché ». Les femmes aussi se réunissent dans une grande demeure et, exceptionnellement, elles aussi jouent à des jeux de hasard : appliquer le principe que rien n’est décidé par l’homme.   Dimanche (12 mars 2006, NDLR), les enfants de la crèche de Hara Kébira se sont déguisés en petite Esther, et en Mardoché. Simon Sâadoun doit normalement faire ce qu’il fait toujours depuis plusieurs années: il s’habille en costume traditionnel de cérémonie, met sa jebba rutilante, sa chéchia rouge-sang, son burnous, loue une calèche, et défile ainsi tout seul à travers les rues du village : un vrai prince, Assérius. Il y a quelques temps encore, les enfants jouaient une pièce de théâtre, avec tous les personnages cités dans le Pourim d’Esther. Autre manifestation : une semaine avant la fête, les enfants commencent  à ramasser des déchets de bois, d’amasser de la sciure, pour en faire la veille de Pourim, un grand  feu dans lequel on jetait un épouvantail, une effigie représentant ce Haman, une façon de s’en débarrasser définitivement.   Fatah THABET   (Source : « Le Temps » du 14 mars 2006)


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