14 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2459 du 14.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


 

 

Attariq Al Jadid : Humeurs

Tarek Châabouni: 2007 : Année de continuité, année de ruptures ?

Mohamed HARMEL: Point d’interrogation – Construction …déconstruction…tout azimuts !

Le Temps: Fonction publique – Tout rentrera dans l’ordre d’ici 2009

Pr. Saïd Mestiri: Les bombes à fragmentation sont-elles réellement une source de discorde entre les U.S.A.et Israël ?


 

Humeurs

Nabil Ben AZZOUZ

 

Eclairage ! :

 

Après l’ignominieuse et scandaleuse exécution de l’ancien président irakien Saddam Hussein, notre Ministère des Affaires Etrangères a publié un communiqué dans lequel il est écrit qu’officiellement « la Tunisie exprime son profond regret que cette exécution ait eu lieu le jour de l’Aïd El Idha ». A sa suite tous les partis représentés au Parlement ont condamné, et dans les mêmes termes, la pendaison de l’ancien Raïs irakien. Ils se sont élevés « contre cette offense faite aux musulmans » et cette parodie de justice ou farce politique et judiciaire voulue par un Dabeliou Bush vengeur. Mais la question que je me pose :Est-ce à dire que si Saddam avait été exécuté un simple jour de n’importe quel mois de l’année ,on aurait trouvé moins scandaleux qu’il fût pendu?

 

Camarades… Osons .

 

Plus clairement ,Qu’est ce qui vous retient ,les uns et les autres, de condamner tout simplement la peine de mort ? N’est ce pas là un véritable combat ? Et bien que le Président de la République ait décidé depuis plusieurs années un moratoire sur la peine de mort, ne serait-il pas à l’honneur de tous nos députés et donc de la Tunisie (qui aime tant être première en tout : premier CSP(et la liste ne s’allonge pas), premier syndicat arabe, première Ligue de défense des droits de l’homme arabe et africaine, première Constitution arabe, premier pays arabe à abolir l’esclavage… et j’en oublie) d’être justement et légitimement le premier pays arabe à inscrire sur le marbre blanc et donc la Constitution l’abolition pure et simple de la peine de mort ?… je suis sûr que ça aura de la gueule ; surtout que l’O.N.U se prépare à lancer une campagne internationale pour l’abolition de cette peine barbare.

 

Oubli ? :

 

Le P.U.P a lui aussi condamné l’exécution de l’ancien maître de l’Irak, mais ce parti a tenu à apporter sa petite touche –et il a eu raison de le faire- en disant que cette exécution offensait également les chrétiens qui fêtaient Noël. Je tiens à rappeler au P.U.P qui sait tout et qui va sûrement se rattraper, que cette période correspond aussi à une fête importante chez nos compatriotes juifs, la Hanoukka…

 

Stade :

 

Un incurable ami gauchiste pleurait de ses larmes les plus chaudes le jour où il a appris que Pinochet, le Condor sanguinaire du Chili qui aimait plus que tout rassembler ses opposants dans des stades pour ensuite les torturer et les exécuter, était mort sur son lit comme tout honnête papy. Ce qui chiffonnait mon ami, c’est qu’il a toujours appris que les dictateurs sanguinaires finissaient souvent eux aussi dans le sang…J’ai eu beau lui dire qu’il avait raison et que Pinochet était lui aussi mort dans la souffrance, que nenni ! Pourtant je maintiens que Pinochet est lui aussi mort suite à une longue et lente souffrance (la « Ghalba ») car il n’a pas supporté que les autorités chiliennes refusent de donner, après sa mort ,son nom à l’un des plus grands stades de Santiago ????

 

Populisme :

 

Notre ami Néjib Chebbi continue encore à nous étonner. Il a dernièrement publié un article intitulé «Adieu Saddam. La lettre de Bush… s’est trompée d’adresse » !!! Le moins qu’on puisse dire de ce texte, c’est qu’il est dithyrambique, ampoulé, frôlant l’emphase et l’enflure dont lui seul a le secret..Comment peut –on « commettre » des panégyriques du genre: « Nous avons connu en toi un héros durant ta vie, nous constatons que tu es mort en héros « ? Ou du genre : »Tu as été dans le cœur de millions de personnes, des côtes de Mauritanie jusqu’aux rivages de l’Inde .Tous les êtres persécutés et aspirant à la liberté , de l’extrémité des Amériques jusqu’aux profondeurs de l’Asie ,t’ont aimé  » ? ?..Ou encore : » nous t’avons aimé parce que tu as constamment pris la défense des persécutés et des faibles, que tu as secourus et rétablis dans leurs droits « .? ?..Mais de qui donc parle Néjib Chebbi ?. Si l’exécution du dictateur de Bagdad est de tout point de vue inadmissible et scandaleuse, il est quand même curieux que l’ancien leader du P.D.P observe un total silence sur les actes sanguinaires de Saddam. A la trappe les exécutions, pendaisons et assassinats sommaires des opposants (parfois il y allait de ses propres mains) voire même certains membres de sa famille qui osaient le défier. Dans l’oubli le gazage des kurdes de Hallabja qui a coûté la vie à plusieurs milliers de femmes, d’enfants et de vieillards irakiens ! Effacées les guerres meurtrières de Saddam contre l’Iran et le Koweït et qui ont coûté la vie à plusieurs millions d’irakiens et de citoyens de pays voisins !… Que valent donc, cher ami, tes combats ailleurs pour la démocratie, la liberté et le respect des droits de l’homme ? C’est ce qui s’appelle aller dans le sens du vent ou plutôt caresser dans le sens du poil… Certaines mauvaises langues appellent cela populisme… Bonne année quand même.

 

Quand Ettajdid fait dans la sobriété:

 

Il faut avoir l’honnêteté de le dire :de tous les communiqués publiés par les partis politiques tunisiens à l’occasion de la scandaleuse pendaison / spectacle de Saddam Hussein ,celui de Ettajdid ,s’il a été le moins prolixe et le plus sobre ,n’en a pas moins dit l’essentiel ,sans fioriture ,sans état d’âme superflu ,sans compromission ,sans reniement ,sans transgresser les lignes rouges tracées par l’identité et l’Histoire des uns et des autres..

 

Glissement sémantique :

 

Nous avons appris grâce à nos quotidiens, qu’une bande de voyous devenue subitement et après tant d’inquiétudes « un dangereux groupe criminels » a été démantelé (12 tués et 15 arrêtés). La traque de ce réseau a duré du 23 décembre au 3 janvier… Et lorsqu’on essaye de savoir qui se cache derrière ces mots, quels étaient les mobiles de ces dangereux énergumènes…mutisme…circulez, y a rien à voir ! Certains nous avancent même : « intérêts supérieurs du pays… vous comprenez … si on révèle tout, c’est notre économie et notre tourisme qui vont morfler en premier… ». Moi je pense définitivement que cet argument ne tient plus… Regardez le Maroc, et pourtant des attentats ils en ont connu… mais eux, ils en ont parlé et toute la société, informée, responsabilisée, s’était montré solidaire…mieux encore ; ces attentats terroristes n’ont nullement empêcher le Maroc de devenir « l’Oasis des délocalisations », donc des investissements et la destination préférée de la majorité des touristes européens (Voir le quotidien français le Monde du 19 décembre)…

 

(Source : « Attariq Al Jadid », (Mensuel – Tunis), N°56 – Janvier 2007)

Lien : http://fr.blog.360.yahoo.com/blog-bawT19A8eqfODSt0dUg5c6DCYQU-?cq=1

 


 

2007 : Année de continuité, année de ruptures ?

Tarek Châabouni

 

Début 2007, une année commence et prend la suite d’une autre, sous des signes divergents et contradictoires: claquements d’armes dans la proche banlieue de Tunis, faits tragiques et isolés ou symptômes d’un malaise persistant et d’une situation pourrissante, mais aussi tenue de congrès ouverts pour l’UGTT et le PDP, signes confirmés d’une vitalité sociale et politique persistante, malgré le verrouillage du paysage politique.

 

Qu’apportera donc la nouvelle année, sinon l’immobilisme présenté avantageusement comme stabilité ? Ou alors des horizons nouveaux s’ouvriront-ils malgré tout ? Quelle évolution attendre pour un pays qui change malgré tout, qui est entré dans le monde moderne graduellement et depuis si longtemps par la volonté consensuelle de ses élites, mais qui risque de perdre ses acquis ,faute de savoir les gérer et les développer ?

 

Sera-t-il suffisant d’aligner des chiffres et des statistiques pour attester du développement économique et de continuer à utiliser ce même développement comme argument pour freiner toute évolution politique ? Une société plus développée n’appelle-t-elle pas un mode de gestion plus complexe et plus évolué ? La nouvelle économie du savoir qui doit impulser les nouvelles avancées est-elle compatible avec la censure, ridicule comme toute censure, sur les productions de l’esprit comme le théâtre et le cinéma ? Vivra- t –elle en même temps que la gestion erratique de l’Internet qui ajoute à l’évidente volonté de censure des contenus, la multiplicité des intervenants et leur manque de coordination évident, par exemple lorsque votre fournisseur vous abonne à l’ADSL alors que Tunisie Télécom est en pénurie de lignes suite à son incapacité à prévoir et à suivre la demande ? N’est-ce pas ainsi que sont gâchés les fruits des lourds investissements en infrastructures des télécommunications au lieu d’être les leviers de la création dans les domaines économiques, techniques, scientifiques et sociaux ?

 

Au fond, l’avenir n’est-il pas dans la suite de nos actions passées et n’en est –il pas la conséquence ? Et peut-on à partir du bilan repartir dans une nouvelle direction ? N’est-il pas temps de rompre avec les méthodes du mode de gestion vertical, qui vide toutes les instances intermédiaires de toute vitalité pour tout concentrer au sommet ? Une société moderne qui surgit après 50 ans d’indépendance nationale n’est- elle pas capable de gérer sa modernité sans la tutelle pesante de l’autorité dans tous les domaines ? N’est –il pas temps que L’Etat national devienne aussi un Etat démocratique ? Ne peut-on pas profiter des acquis pour aller de l’avant en cessant de brandir la menace, réelle ou feintes du chaos, alors que les éléments du progrès et de l’égalité ne cessent de progresser dans la Société dans sa cellule la plus intime, la famille, mais ne peuvent déboucher dans une vie publique contrôlée à tous les chaînons ?

 

N’est- il pas temps de faire converger la modernité relative à laquelle nous sommes arrivés avec la méthode ouverte, démocratique que cette modernité appelle et exige ?

 

D’ou viendra l’impulsion du changement ? D’un bloc au pouvoir unifié par la peur du changement et la crainte de tout perdre ? N-est-il pas plutôt temps de faire mûrir les instruments nouveaux de l’évolution ? N’est- il pas temps de saisir nôtre destin en mains et d’agir ? Car si le changement, appelé de façon magique (appel à désobéissance civile!), n’a pas porté de fruits, les autres voies (l’évolution programmée et pacifique) ne se sont pas ouvertes non plus. Ne faut-il pas pour cela constater qu’après tant d’années de débats et de polémiques- absolument nécessaires pour que chacun trouve sa voie- il existe à la fois et en même temps beaucoup de sujets de convergence et beaucoup de sujets de divergence ! L’orientation économique du pays n’est-elle pas tracée par les Traités internationaux d’association avec l’Union Européenne et par l’adhésion à l’OMC ? Mais ces traités impliquent beaucoup de réformes qu’il faut réaliser en adhérant à leur esprit et non en négociant seulement le calendrier et les modalités. N’ y a-t-il pas un accord large chez tous sur le rôle de l’Etat ? Mais ce dernier ne peut jouer son rôle d’impulsion et de régulation que s’il est débarrassé du clientélisme et de la soumission aux grands intérêts privés. Peut-il jouer ce rôle sans une presse et des moyens d’information libres et des instances de contrôle ? N’y a-t- il une large convergence sur le lien nécessaire et fort entre développement économique et progrès social ? Mais peut-on réaliser un tel développement sans des acteurs sociaux forts et représentatifs ?

 

(Source : « Attariq Al Jadid », (Mensuel – Tunis), N°56 – Janvier 2007)

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Point d’interrogation

Construction …déconstruction…tout azimuts !

Mohamed HARMEL

 

En bouleversant le schéma traditionnel d’un congrès « interne » et confortable » entre gens de « bonne compagnie » repliés sur leurs problèmes …pour le meilleur et pour le pire…et en décidant d’un congrès ouvert à ceux et à celles, dans leur diversité, aujourd’hui éclatée, qui sont tentés par une expérience originale susceptible de transcender des clivages devenus caducs, nous sommes conscients d’avoir pris une responsabilité historique redoutable.

 

Certains observateurs étonnés et incrédules, peuvent s’interroger sur le sens et la finalité de cette aventure, qui a ouvert une sorte de boite de pandore, avec le risque de dérapages…voire d’un échec !

 

Nous voulions mobiliser et unir les énergies progressistes pour un declic salvateur, parceque le paysage politique et le pays ont un besoin imperatif, d’un tournant decisif pour sortir du cercle vicieux ( et très peu vertueux) d’une situation bloquée sans perspective, pour conjurer les menaces qui pèsent sur le présent et l’avenir du pays et realiser un changement democratique. Nous voulions mettre un terme aux divisions, à l’emiettement d’un mouvement démocratique, qui n’a pas encore su trouver un nouveau souffle d’idées, de stratégie, de projets.Il s’agit d’initier une dynamique qui doit sortir la politique des « cercles d’initiés »…et des seuls militants pour faire la jonction avec l’opinion la plus large pour un parti, à leur portée, un parti pour eux, plus que pour nous !!…dans une société en pleine mutation. Execice extrêmement périlleux. Mais il fallait y aller !Ettajdid est apparue dans cette situation comme une chance et un catalyseur.

 

Pour le commun des mortels, conditionné par la culture ambiante et les habitudes politiciennes, un congrès, c’est une bataille acharnée pour « le pouvoir »…avec avec son cortège de clans, d’exclusive..aux dépens des questions fondamentales…dans une assimilation abusive et irréelle entre pouvoir d’état et « pouvoir »…dans un parti démocratique minoritaire et encore à construire, toujours dans l’opposition et non au pouvoir !

 

Dans cette vision simpliste, notre projet unitaire grandiose pouvait degénerer en une « petite machinerie » derisoireet sans avenir. Certains peuvent même être tentés de couper la branche « sur laquelle ils sont assis !…dans « un élan » suicidaire !

 

Nous sommes (Ettajdid et indépendants)décidés à empêcher tous les dérapages et maintenir le cap d’un débat démocratique et créateur qui finira par dégager le bon grain de l’ivraie…

 

Dans le brouillonnement des discussions marathons, des progrès decisifs ont été réalisés, qu’il faut consolider et préserver de tous « les démons » antiunitaires fussent-ils des bonnes foi .

 

Dejà, les frontières artificielles s’éstompent, dans l’approfondissement du débat , d’où doivent émerger à la fois l’unité et la diversité, dans une synthèse nouvelle.

 

Le partenariat effectif a commencé avec la préparation de la conférence nationale prévue pour les 3 et 4 fevrier 2007, qui s’est avérée une étape indispensable et salutaire, avant le congrès pour rationaliser les débats, proposer des projets de documents, discutés partout, dans une totale liberté et créer les meilleures conditions, pour réussir un congrès exceptionnel…pas comme les autres !

 

Il s’agira de passer ensuite à la préparation proprement dite du congrès, avec une commission large et représentative et un comité restreint opérationnel.

 

Le congrès est appelé à mettre en lumière, les problèmes de fond et apporter à l’opinion des réponses percutantes, à des questions vitales, restées enfouies et « brouillées »…dans l’autosatisfaction ou le scepticisme et les fantasmes des uns et des autres !

 

Pourquoi l’opposition démocratique, toutes tendances confondues, n’a-t-elle pas réussi à jouer un rôle décisif, pour changer le rapport de forces dans le pays ? Pourquoi n’a-t-elle pas réussi à dépasser le cadre minoritaire et protestataire, sans faire la jonction avec l’opinition la plus large ?

 

Quelles sont les racines idéologiques et historiques de cet emiettement chronique qui a généré des « chapelles » et des partis inachevés… des protopartis, menacés de sclérose, malgré, leurs luttes et les sacrifices de leurs militants.

 

Le pays a-t-il besoin d’un parti uni et pluriel qui peut devenir la matrice d’un puissant mouvement progressiste, en phase avec la société, capable de maîtriser une situation imprévisible.

 

Que devient Ettajdid dans tout cela ? « une serviette jetable » après utilisation !?

 

Que deviendront les partenaires indépendants ? séduits, puis abondonnés ?!

 

Evidemment, rien de tout cela.Il s’agit au contraire d’intégrer tous les acquis et les symboles des uns et des autres, d’en faire une véritable synthèse unitaire qui ne saurait être une création « exnihilo », d’un parti virtuel, trop « parfait »…pour être réel !..mais le début d’un véritable renouveau.. un neoEttajdid en quelque sorte !

 

Il s’agit d’un effort collectif de construction, déconstruction, de fondation, refondation, qui affecte toute la mouvance progressiste, Ettajdid et indépendants compris.

 

Il s’agit de déconstruire les shémas traditionnels et les formes idéologiques surannées et de construire, en s’appuyant sur les acquis de tous y compris evidemment d’Ettajdid, même inachevé et imparfait, pour offre au pays un instrument théorique, politique et organisationnel, seul capable de répondre aux exigences d’une étape nouvelle.

 

(Source : « Attariq Al Jadid », (Mensuel – Tunis), N°56 – Janvier 2007)

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 Fonction publique – Tout rentrera dans l’ordre d’ici 2009

 

 
** Non-application des arrêtés du tribunal administratif, peu de transparence dans les concours de recrutement, le CAPES, l’absentéisme, la séance unique, les services… ** « L’administration tunisienne est classée 2ème à l’échelle arabo-africaine. », déclare Zouhaïer M’dhaffar devant les députés. Comme l’administration est l’outil d’application de la politique de l’Etat, le débat gouvernement-députés, organisé hier à la coupole de la  Chambre des députés, sur la Fonction publique et le Développement administratif n’a pas manqué de poser diverses problématiques de la vie politique courante. Ainsi, la non-application des arrêtés du tribunal administratif, la transparence dans les concours de recrutement, le CAPES, l’absentéisme, la séance unique et la qualité approximative des services administratifs ont été à l’ordre du jour. En effet, les députés ont soulevé avec le ministre de la Fonction publique et du Développement administratif, Zouhaier M’dhaffar, tous les aspects relatifs aux défaillances de l’administration et débattu des options susceptibles de rationaliser ses services et d’aider l’Etat à réaliser ses objectifs en matière d’e-administration et de transparence.  Les doléances des députés  Les intervenants se sont intéressés à quatre axes essentiels. D’abord, certains députés se sont interrogés sur l’issue incertaine  des arrêtés du Tribunal Administratif en matière d’abus de pouvoir. Selon eux, des dizaines de tels arrêtés n’ont pas été appliqués, se rapportant notamment à des cas de licenciement abusif. Les députés trouvent que l’administration publique est tenue de respecter ses propres réglementations. Ensuite, les interrogations ont porté sur la transparence dans les concours et notamment le CAPES. Certains trouvent que les règles de l’équité ne sont pas respectées. Ceci est, selon eux, d’autant plus nuisible, qu’il y a une crise au niveau du recrutement des diplômés. Ils n’ont cessé de réclamer que la stricte transparence doit être de mise pour éviter toutes sortes d’interprétation. Les divers détails de l’action de l’administration ont été, aussi, passés en revue. Les députés ont parlé de l’absentéisme des fonctionnaires de l’Etat, de la lenteur des procédures administratives, du respect des horaires, de la séance unique et de ses effets éventuels sur la productivité de l’administration. Enfin, il a été aussi question de la certification des services administratifs. Les députés ont insisté sur l’amélioration de la qualité des prestations fournies.  Réponses du ministre    Dans ses réponses, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du développement administratif, Zouhaier M’dhaffar, a expliqué : « Le principal objectif poursuivi par l’Administration, c’est l’application de la politique de l’Etat. Les 429. 874  agents qui forment la fonction publique oeuvrent pour la réalisation de cet objectif. Mais, cette mission est appelée se faire dans de bonnes conditions moyennant un moindre coût et une plus courte durée. C’est un objectif de qualité qui est recherché. L’administration s’est d’ailleurs fixée comme tâche de réussir la certification de tous ses services d’ici l’horizon 2009. Près de 5000 services sont concernés. C’est un travail tri-dimensionnel qui comprend la mise à niveau des ressources humaines, l’adaptation à l’administration électronique et l’harmonisation avec l’environnement international. Cette certification va s’accompagner d’un développement du potentiel des cadres supérieurs auxquels un institut a été conçu pour améliorer les compétences. ». Le ministre a d’ailleurs indiqué que le processus de la certification est déjà en cours et qu’une trentaine de services ont été certifiés. Concernant les autres problématiques, le ministre a précisé : « L’existence de plus de 50.000 candidats pour le CAPES a poussé à des spéculations de tous bords. Pourtant, ce concours se passe dans la transparence. ». Zouhaier M’dhaffar trouve que la majorité écrasante du corps de l’administration publique est saine. Concernant l’horaire administratif, il a affirmé : « Au fait, ce n’est pas une véritable double séance en Tunisie. Il y a les deux mois de l’été, le Ramadan, les vendredi et les samedi. Six mois se passent donc en séance unique et les six autres en double séance. D’ailleurs, l’expérience de la séance continue de 1988 n’a pas été édifiante. La question de l’horaire de l’administration est liée au transport, à la restauration, aux crèches, etc…L’expérience de 1988 n’a pas préparé les moyens de sa réussite. Actuellement, une cellule au Premier ministère est en train d’étudier cette question. ». Le ministre a traité aussi la question de l’absentéisme des agents de l’administration. Il a expliqué que 2 millions de journées de travail perdues sur un total de 450 millions de journées de travail est un chiffre tolérable. Il a toutefois précisé que divers modes de contrôle, administratif et médical, sont là pour contrecarrer les dépassements.*  Mourad SELLAMI (*) PS : Si le nombre des agents de l’Etat est de l’ordre de 429. 874 . Et puisque la moyenne annuelle des journées de travail est de l’ordre de 300 jours, sinon moins. Le nombre total annuel de journées de travail dans la fonction publique est de l’ordre de 130 millions de jours ( et non 450 millions de jours!). Les deux millions de journées perdues constitueraient alors un taux de 1,5 % ! (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 février 2007)


 

Pr. Les bombes à fragmentation sont-elles réellement une source de discorde entre les U.S.A.et Israël ?

Pr. Saïd Mestiri 11 février 2007
Quelques cinq mois après la fin de la guerre qui a opposé au Sud-Liban, Israël au Hezballah, les effets dévastateurs et meurtriers des bombes à fragmentation, largement utilisées par l’armée israélienne, demeurent présents et reviennent sur le terrain de l’actualité. Suite à une déclaration du Département d’Etat du samedi 26 janvier, le New York Times publie dans son édition du dimanche 27 janvier dernier, sous la signature de David S. Cloud et Greg Myre, un article dans lequel il se demande si les Etats-Unis vont pénaliser Israël qui a délibérément violé l’ « agreement » qui le lie aux U.S.A. en ce qui concerne l’utilisation de ce type d’armement. Selon cet « agreement », il est stipulé que l’usage de ces bombes à fragmentation devait être strictement prohibé contre les civils et dans les zones à forte densité de population. Néanmoins le même article nous apprend que des dizaines de milliers de ces petites bombes anti-personnel (grenadelike munitions) ont été retrouvées dans une très vaste région couvrant la plus grande partie du Sud-Liban et que depuis la fin de la guerre elles ont provoqué 34 décès et près de 180 blessés, selon l’organisme des Nations-Unies(1) Mine Action service. Un lourd bilan Ce lourd bilan est loin d’être définitif, si l’on prend en compte les « prouesses » meurtrières et les particularités de ce type d’armement. Sans entrer dans les détails techniques, il convient de rappeler que la bombe à fragmentation contient en son sein une multitude de petites bombes agglomérées (cluster). Tout se passe comme si une bombe-mère libère en explosant une quantité très considérable de bombes-filles. Ces petites bombes vont exploser à leur tour, parfois en même temps que la bombe initiale, mais la plus grande partie le fera à retardement, des semaines, des mois ou même des années après leur libération. De plus elles sont de très petites dimensions, revêtent des formes diverses, échappant souvent au contrôle de la vue et à la détection non spécialisée. On sait depuis peu que les Israéliens y auraient adjoint un perfectionnement technique supplémentaire en y incorporant parfois un composant nucléaire. Cristopher Clark, responsable du service de déminage des Nations-Unies a déclaré que, depuis la fin de la guerre, 800 cluster-bombes ont été localisées et qu’il a été procédé à la destruction de 95 000 bombelettes. Le viol du « agreement » par Israël en débat L’ampleur des dégâts présents et potentiels suscite depuis la fin de la guerre une vive inquiétude au niveau des organismes humanitaires et de l’ensemble de la communauté internationale ; ils ont fini par déterminer les réactions des milieux officiels américains (Maison-Blanche, Département d’Etat, Pentagone). Mais comme cela se passe traditionnellement dès qu’il s’agit des rapports avec Israël, les réactions américaines vont emprunter les voies tortueuses d’une casuistique compliquée et subtile qui va s’évertuer à sauver la face auprès de l’opinion internationale tout en évitant absolument tout ce qui peut apparaître comme pénalisant l’allié israélien(2). De toute façon , déclare le porte- parole du Département d’Etat, la question de savoir si Israël a violé ou non l’agreement est toujours en débat ; un rapport va être remis au Congrès qui décidera éventuellement d’une législative action. Pour les auteurs de l’article des sanctions paraissent peu vraisemblables de la part de l’administration Bush, ils écrivent : « Any sanctions against Israël would be an extraordinary move by the Bush administration », soit l’équivalent d’une petite révolution pour l’administration Bush . Les autorités israéliennes, de leur côté ont adressé un épais rapport au Département d’Etat dans lequel ils déclarent n’avoir utilisé les cluster munitions que sur des zones où se trouvaient des lanceurs de roquettes ; ils ajoutent qu’une enquête sérieuse est menée actuellement par l’avocat général militaire, pour déterminer dans quelles conditions il y aurait eu violation de l’agréement(3). L’organisation américaine des droits de l’homme, Human Rights Watch (H.R.W.) et de nombreuses organisations similaires appellent le Congrès à suspendre les ventes de bombes à fragmentation. H.R.W.fait valoir qu’en 1982, le président Ronald Reagan avait adopté une telle sanction sur la recommandation du Congrès, après avoir constaté qu’Israël avait utilisé des bombes à fragmentation de fabrication américaine pendant son invasion du Liban . Deux poids, deux mesures On ne peut que se féliciter de voir l’opinion internationale réagir très correctement en ce domaine et que les grands médias internationaux quasiment dans leur ensemble ont stigmatisé ces agissements intolérables. Certains organes de presse ont parlé des « deux poids et deux mesures », d’autres se sont laissé aller jusqu’à évoquer le Tribunal Pénal international qui ne serait réservé qu’aux Serbes et aux Congolais. Mais à la réalité, rares sont ceux qui pensent sérieusement que l’administration Bush puisse réagir dans cette affaire autrement que par des déclarations ambiguës. __________________________ (1) « The grenadelike munitions, tens of thousands of which have been found in southern Lebanon , have caused 34 deaths and 180 injuries among civilians since the end of the war, according to the United Nation.» (2) »Some officials are trying to find a way to not have to call this a substantial violation », the officiel said .(trad. Des officiels sont en train d’essayer de trou ver une voie pour ne pas avoir à appeler cela une violation substantielle. (3)T.V.israélienne, channel 2
 

(Source : « Kalima » (Mensuel électronique – Tunis), N°50 – Février 2007)

Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=462


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