14 décembre 2008

Home – Accueil

TUNISNEWS

8 ème année,N° 3127 du 14.12.2008

 archives : www.tunisnews.net  


CCTE: Zakia Dhifaoui victime d’attouchement s sexuels et menacée de viol –

Ben Ali doit être jugé pour crimes contre l’humanité

AFP: Un Tunisien expulsé d’Italie en dépit de l’opposition de la Cour européenne ASNA: TERRORISMO: ESPULSO IMAM CREMONA MOURAD TRABELSI Tunisie: interpellations lors d’une manifestation dans la ville minière de Gafsa FIDH: Affaire Ben saïd – Le premier procès en France d’un tunisien accusé de torture en Tunisie Tribune des Droits Humains: Torturés pour avoir visité des sites islamistes Tribune des Droits Humains: Tunisie : Ben Ali libère les plus anciens prisonniers politiques Tribune des Droits Humains: Droit de réponse : la Tunisie rétorque à Tdh El-Watan: Forum de la presse arabe indépendante à Beyrouth – L’étonnante irruption des moukhabarate tunisiens Le Temps: La fièvre du samedi soir – Tous les chemins mènent à Hammamet

Hend Harouni-:STOP ATTACKING ISLAM


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe

1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél . 01 43 29 68 98  

Zakia Dhifaoui victime d’attouchements sexuels et menacée de viol

Ben Ali doit être jugé pour crimes contre l’humanité

 

Nous voudrions renouveler notre dénonciation et exprimer notre colère pour les manaces de viol et pour les attouchements sexuels dont a été victime Zakia Dhifaoui lors de son arrestation par la police suite aux manifestations de Redeyef, dans le bassin phosphatier du sud tunisien.  

C’est lors de sa mise au point au sujet de l’interview donnée à la journaliste d’Infosud Isolda Agazzi, Mme Dhifaoui a maintenu avoir été menacée de viol, et elle a précisé en outre qu’elle a subi des « attouchements sur des parties sensibles de mon corps ». (Voir les déclarations en arabe de Mme Dhifaoui dans son interview donnée le 30 novembre 2008 sur kalimatunisie.com).  

Ce sont là des délits graves commis avec circonstances agravantes, puisqu’ils ont été commis par une ou des personnes qui abusent de l’autorité que leur confèrent leurs fonctions.  

A la veille du procès qui se tient demain à Strasbourg pour juger l’ancien vice-consul tunisien Khaled Ben Said pour crime de torture et pour attouchements sexuels sur des femmes d’opposants, nous ne pouvons que renouveler notre appel pour que les hauts responsables de ces crimes odieux soient arrêtés et jugés, et qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre le Général Ben Ali pour avoir toléré et encouragé de tels crimes commis en Tunisie systématiquement et à grande échelle. Le crime contre Zakia Dhifaoui sera ajouté à la longue liste des crimes perpétrés par l’Artisan du 7 novembre pour qu’il en réponde.  

Le Bureau

Paris, le 14 décembre 2008  

 


Italie-Tunisie-terrorisme-droitsHomme    Un Tunisien expulsé d’Italie en dépit de l’opposition de la Cour européenne

   

   ROME, 13 déc 2008 (AFP) – Un ex-imam tunisien, condamné en Italie pour terrorisme international, a été expulsé samedi par les autorités italiennes vers la Tunisie malgré l’opposition de la Cour européenne des droits de l’homme, a-t-on appris auprès de son épouse et d’une association.    Mourad Trabelsi, ancien imam de la mosquée de Crémone (nord), avait été arrêté en 2003 puis condamné en ultime instance par la cour de Cassation à sept ans de prison pour terrorisme international.    Il a récemment été remis en liberté après avoir purgé sa peine. Le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni avait annoncé début décembre avoir signé le décret d’expulsion de l’ancien imam, malgré une ordonnance de la Cour européenne des droits de l’Homme demandant à Rome de ne pas l’expulser en raison des risques qu’il encourait dans son pays d’origine.    « Mourad Trabelsi a été amené samedi à l’aéroport de Milan et expulsé vers la Tunisie », a indiqué à l’AFP depuis Paris Mondher Sfar, président du Collectif de la communauté tunisienne en Europe (CCTE).    L’épouse de M. Trabelsi, jointe par l’AFP, a indiqué que son mari l’avait appelé à son arrivée à Tunis à la mi-journée. « C’est honteux, scandaleux, nous avons trois enfants, scolarisés. L’Italie n’est pas un pays démocratique », a-t-elle dénoncé.    « Nous craignons pour sa vie, la machine de la torture en Tunisie bat son plein. Nous condamnons avec beaucoup de fermeté cette décision du gouvernement italien, qui ne tient absolument pas compte des ordonnances de la Cour européenne », a déploré Mondher Sfar.    Mourad Trabelsi a également été condamné par contumace à 20 ans de prison pour terrorisme par la justice tunisienne. 


TERRORISMO: ESPULSO IMAM CREMONA MOURAD TRABELSI

  (ANSA) – ROMA, 13 DIC – E’ stato espulso dall’Italia l’ex  imam della moschea di Cremona, Mourad Trabelsi. Rimesso in  libertà da pochi giorni, dopo aver scontato una condanna a  sette anni per terrorismo internazionale di matrice islamica,  Trabelsi aveva avuto come pena accessoria l’espulsione, contro  cui aveva fatto ricorso alla corte Europea di Strasburgo.   Il 3 dicembre scorso il ministro dell’Interno, Roberto Maroni,  aveva annunciato di aver firmato l’espulsione dell’ex imam per  motivi di sicurezza dopo che il giudice di Pavia aveva  confermato la pericolosità sociale di Trabelsi. (ANSA).


Tunisie: interpellations lors d’une manifestation dans la ville minière de Gafsa

AP: Samedi 13 décembre, 21h44   Les forces de l’ordre tunisiennes ont interpellé vendredi plusieurs manifestants à Gafsa à l’occasion du procès des dirigeants du mouvement de protestation sociale qui a secoué cette région minière du sud-ouest tunisien au début de l’année, a-t-on appris samedi de source gouvernementale. « Quelques personnes ont tenté de perturber l’ordre public (dans cette ville) par des attroupements anarchiques sur la voie publique. Elles ont été dispersées et quelques interpellations ont eu lieu », a déclaré ce responsable sans préciser le nombre de personnes arrêtées. De son côté, une source de l’opposition a fait état de « confrontations entre les forces de police et de jeunes manifestants dans la ville de Redeyef », une autre ville de la région. Les manifestants, qui « scandaient des slogans dénonçant les peines sévères prononcées contre Adnane Hajji (le porte-parole du mouvement) et ses compagnons, ont été dispersés par l’usage de bombes lacrymogènes », a précisé le Parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale. Au terme d’un procès mouvementé, six dirigeants du mouvement de contestation sociale ont été condamnés à 10 ans de prison ferme, 27 prévenus ont écopé de deux ans de prison avec sursis à six ans de réclusion, tandis que cinq autres ont été relaxés. Ils étaient jugés notamment pour « participation à une entente criminelle visant à préparer et commettre des attentats contre les personnes et les biens, troubles à l’ordre public et rébellion armée ». L’agitation dans le bassin minier de Gafsa, ville située à 350km de Tunis, a débuté en janvier dernier sur fond de revendications sociales causées notamment par la cherté de la vie, le chômage et le népotisme. Depuis, le gouvernement a multiplié les mesures pour y améliorer la situation, lancer des projets et créer des emplois. AP


Forum de la presse arabe indépendante à Beyrouth L’étonnante irruption des moukhabarate tunisiens

 
Les militants et journalistes s’inquiètent déjà du futur immédiat pour les médias avec les échéances tunisiennes de 2009, élections législatives et présidentielle devant reconduire l’actuel président et l’actuelle majorité parlementaire, sans surprise aucune. Beyrouth. De notre envoyé spécial Parlez, on s’écoute tous. C’est à l’initiative du quotidien libanais Al-Nahar et de la WAN (World Association of Newspapers, Association mondiale des journaux) que 160 éditeurs, journalistes et défenseurs de la liberté d’expression se sont réunis, les 12 et 13 décembre, pour le 3e Forum de la presse arabe indépendante pour débattre de la question sensible des médias dans cette région et son corollaire évident, les droits fondamentaux de l’homme, comme celui d’être informé et de pouvoir informer, à l’heure où les nouvelles du monde font le tour de la planète en boucle et à la vitesse de la lumière. Quelques jours après la date anniversaire de la proclamation de la déclaration universelle des droits de l’homme, journée passée presque inaperçue, ce forum aura permis d’analyser les avancées et les reculs du monde arabe en matière d’expression et de mesurer les différentes approches gouvernementales pour limiter l’opinion et la parole, sujets encore tabous dans la région, au même titre que la politique, le sexe ou la religion. Si « le nouveau visage du blogging arabe », thème à la mode mais qui n’en cache pas moins une véritable tendance de contournement citoyen, a été retenu comme axe de discussion et largement abordé à travers les interventions de jeunes bloggeuses soudanaises et égyptiennes, frais bloggeurs syriens ou saoudiens, l’occasion a été donnée d’une manière générale à chaque délégation de faire partager la situation de l’expression dans son pays. Relevant différences et points communs avec des nuances qui s’étalent de la Mauritanie au Bahrein, permettant de relativiser chaque expérience, l’algérienne y compris, autrefois l’une des plus libres et aujourd’hui l’une des moins libres, par ce phénomène très connu des conducteurs de train, qui explique que celui qui n’avance pas recule. C’est probablement pour cette raison que cette réunion des médias indépendants arabes s’est tenue à Beyrouth, belle terre de libre expression et de longue date, en hommage à l’ancien directeur d’Al Nahar, Gebran Tueni, tué dans un attentat à la bombe en décembre 2005. C’est peut-être paradoxal, mais Beyrouth, la si vivante, se reconstruit à une vitesse telle que les traces d’affrontement s’effacent aussi vite qu’une mauvaise nouvelle. Du vrai direct C’est autour du thème « les tactiques gouvernementales qui entravent la presse arabe indépendante » que l’assistance a pu sortir des débats théoriques pour entrer dans le vif du sujet, à travers une démonstration en direct et non programmée par les organisateurs, des méthodes en vigueur du régime tunisien. La délégation tunisienne, regroupée autour de militantes de longue date, Sihem Bensedrine, Naziha Rjiba, rédactrices entre autres du magazine en ligne Kalima et de Lotif Hajji, journaliste et défenseur de la liberté d’expression, a dû faire face à l’irruption d’individus hurlant, agissant pour le compte des services de renseignements de leur pays, envoyés sur place à ce titre pour noyauter les interventions des journalistes tunisiens et détourner les débats en provoquant des disputes dans la salle. En dehors des accusations classiques à l’encontre des militants tunisiens de travailler pour des organisations étrangères, d’utiliser les droits de l’homme comme fonds de commerce et pour les femmes, d’être traitées dans les journaux tunisiens officiels de prostituées, le régime tunisien continue d’étonner par ses méthodes. D’abord par une grossièreté sans limites, où pendant le forum les Tunisiens des moukhabarate ont été insultants, traitant tout le monde d’oiseaux (« ferkhs »), y compris les jeunes bloggeurs du monde arabe qui n’avaient rien à voir avec la Tunisie mais aussi par toute une série d’opérations bien menées. D’abord à la base, l’interdiction pour certains membres invités à Beyrouth de quitter la Tunisie. Ensuite, par une opération d’intox qui a consisté à « retourner » un jeune journaliste du magazine Kalima pour lui faire dire sans preuves que Sihem Bensedrine et Naziha Rjiba sont des voleuses qui engrangent des milliards ; accusation qui a même réussi à atterrir sur la dépêche d’une agence américaine de presse qui est tombée dans le piège. Enfin, dernière opération, qui a consisté à faire passer dans un tout petit journal libanais, le matin même de la conférence, l’extrait de la dépêche citée, exhibée par les agents des moukhabarate devant les autres délégations arabes. Si l’on ajoute les insultes par SMS, les pannes et accidents de voitures, les écoutes, les filatures et les agressions physiques, c’est toute une panoplie démesurée qui est déployée à grands renforts financiers et humains par le régime tunisien pour contrer un petit groupe de militantes et militants, par ailleurs continuellement harcelés dans leur pays pour parler de ce que tout le monde sait, à savoir l’inquiétante absence de dialogue et d’expression en Tunisie. A ce titre, les militants et journalistes s’inquiètent déjà du futur immédiat avec les échéances tunisiennes de 2009, élections législatives et présidentielles devant reconduire l’actuel président et l’actuelle majorité parlementaire, sans surprise aucune. Une situation qui prête à l’étouffement de toutes les voix discordantes et qui en rappelle une autre à Alger, avec la même échéance présidentielle et la même pression sur les rares médias indépendants algériens. La question reste pertinente, une telle réunion de journalistes du monde arabe aurait-elle pu se tenir actuellement à Alger dans cette ambiance générale de pensée unique, diffusée dans une information unique à travers une voix unique et où le seul élément de diversité est le nombre de mandats ? Non, sous toutes réserves. Par Chawki Amari
(Source: « El-Watan » (Quotidien – Liban) le 14 decembre 2008) (http://www.elwatan.com/L-etonnante-irruption-des

Affaire Ben saïd

Le premier procès en France d’un tunisien accusé de torture en Tunisie

Le 15 décembre 2008, se tiendra enfin, devant la Cour d’assises de Strasbourg, le procès de Khaled Ben Saïd, ancien Vice-consul à Strasbourg, accusé d’avoir torturé Mme Gharbi, une ressortissante tunisienne, en octobre 1997 au commissariat de police de Jendouba, alors qu’il y était commissaire de police.

Après le dépôt, le 9 mai 2001, de la plainte de Madame Gharbi pour torture, une information judiciaire à l’encontre de Khaled Ben Saïd a été ouverte le 16 janvier 2002. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme et du citoyen (LDH) se sont aussitôt constituées parties civiles. L’accusé, qui se trouvait à l’époque sur le territoire français, est retourné précipitamment en Tunisie, après avoir été informé de la procédure ouverte à son encontre. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 15 février 2002. La commission rogatoire internationale délivrée par le juge le 2 juillet 2003 n’a jamais été exécutée par les autorités tunisiennes. De retour en Tunisie, Khaled Ben Saïd aurait continué à travailler au sein du ministère de l’intérieur tunisien, sans être le moins du monde inquiété.

Le procès se déroulera donc selon la procédure de « défaut criminel », communément appelée « contumace ». Monsieur Ben Saïd sera représenté par un avocat, ce qui lui permettra ainsi de défendre équitablement ses droits et intérêts.

Ce procès devrait notamment permettre de briser le tabou du recours habituel à la torture en Tunisie. Il représente l’ultime recours pour la plaignante d’espérer obtenir justice au terme d’une procédure équitable.

Ce procès constitue également la deuxième application en France du mécanisme dit de « compétence universelle », après la condamnation, en 2005 de l’ancien capitaine mauritanien Ely Ould Dah à 10 ans de réclusion criminelle pour crime de torture. Ce mécanisme permet aux juridictions nationales de poursuivre les auteurs présumés des crimes les plus graves, quel que soit le lieu où ils ont été commis et quelle que soit la nationalité des auteurs ou des victimes. Il est notamment prévu par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants du 10 décembre 1984, qui fonde la présente action en France. Ce procès interviendra alors même qu’un projet de loi en cours d’examen au Parlement tend à remettre en cause ce principe de compétence universelle, rendant quasiment impossible l’ouverture de nouvelles procédures en France sur ce fondement.

(http://www.fidh.org/spip.php?article5626)

(Source : site de la FIDH (France), le 14 décembre 20908)

Lien : http://www.fidh.org/spip.php?article6084


 

Visites des experts des droits de l’homme en Tunisie en attente

Juan Gasparini /Tdh

Les négociations entre le gouvernement tunisien et l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour avoir accès aux prisons et parler avec les détenus sans témoins sont au point mort. L’autorisation du président Ben Ali se fait attendre.

L’invitation avait été approuvée par la Tunisie lors de son Examen périodique universel en avril 2008. HRW a proposé par écrit les modalités de cette visite en se référant aux règles de l’ONU. Mais l’ONG n’a pas reçu de réponse pour l’instant.

L’autre visite dont le principe a été accepté par Tunis concerne le rapporteur pour la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme, Martin Scheinin. Mais la date se fait également attendre.

(Source : « Tribune des Droits Humains » (Suisse), le 13 décembre 2008)

Lien : http://humanrights-geneva.info/Visites-des-experts-des-droits-de,3916


 

Torturés pour avoir visité des sites islamistes

10 décembre 08 – SPECIAL 60ème – En Tunisie, depuis la promulgation, le 10 décembre 2003, de la « loi antiterroriste », des centaines de jeunes sont déférés quasi-quotidiennement devant la justice, après des interrogatoires musclés. Les ONG dénoncent les dérives persistantes de la lutte contre le terrorisme menée par le gouvernement

Rachid Khechana/Tribune des droits humains –

Sous couvert de lutte contre le terrorisme, intensifiée depuis le 10 décembre 2003 suite à la promulgation de la sinistre « loi anti-terroriste », les droits humains sont de plus en plus bafoués en Tunisie. Des centaines de jeunes sont déférés quasi quotidiennement devant des tribunaux et condamnés à des peines allant de 2 à 11 ans de prison. Or, mis à part les éléments impliqués dans l’affaire appelée « groupe de Soliman » (30 Km au sud de Tunis), aucun des jeunes condamnés n’a tiré un seul coup de feu de sa vie et la plupart n’ont jamais été initiés au maniement des armes.

Leur « crime » se limite à s’être aventuré à visiter des sites « interdits », notamment ceux des groupes salafistes [salafisme, mouvement revendiqué par les Frères musulmans qui prône un retour aux sources de l’islam]. Il y a à présent plus de 1500 de ces jeunes en détention, estime l’avocat Mondher Cherni. Le recours aux mauvais traitements, voire à la torture, en particulier lors des interrogatoires, continue d’être régulièrement dénoncé par les victimes, leurs avocats ou encore les défenseurs des droits de l’Homme.

C’est avec consternation que les avocats constatent à chaque procès une très sensible détérioration de la situation des prévenus, âgés généralement entre 18 et 30 ans. Lors du procès des 38 syndicalistes du bassin minier de Gafsa le 4 décembre courant, l’avocat Ayachi Hammami a ressorti 16 procès verbaux où des prévenus ont exigé de pouvoir noter qu’ils avaient subi des tortures. Cependant, le juge a estimé qu’il n’était pas obligé de répondre à la quête de la défense qui exigeait un examen médical des prévenus.

Des vies anéanties

Lors des rares fois où ces questions ont été évoquées publiquement, à l’occasion de meetings de soutien aux détenus, les témoignages des familles ont révélé des vies anéanties par les exactions continues et les multiples séances de torture.

Après les verdicts, les mauvais traitements continuent sur la plupart des condamnés, d’après les rapports établis par des associations tunisiennes spécialisées dans la défense des droits des détenus. Ces documents révèlent la mise en place de mesures punitives d’enfermement au cachot, le recours aux brimades à l’encontre des détenus « indisciplinés », généralement pour les contraindre à mettre fin à une grève de la faim. Mercredi 3 décembre, lorsque Ahmed Brahmi a voulu rendre visite à son fils Wahid, les gardiens de la prison de Mornaguia ont essayé de l’en empêcher, prétextant que le détenus ne voulait pas de la visite. Le père a refusé de quitter la prison et la direction a dû finalement autoriser une visite de 10 minutes.

Le ministre de la justice récuse le recours à la torture

Cette nouvelle vague de répression enclenchée depuis la promulgation de la loi anti-terroriste met en lumière l’ampleur du désespoir d’une partie de la jeunesse, la désertification de la vie politique, associative et culturelle, l’appel au conformisme le plus zélé, qui n’empêche pas pour autant l’insécurité de tous. Pourtant le ministre de la justice et des droits de l’homme Béchir Takkari a récusé en bloc le recours à la torture pendant les interrogatoires et les brimades dans les prisons. S’exprimant devant la chambre des députés le 2 décembre, avant l’adoption d’une nouvelle loi qui «renforce les garanties offertes aux accusés, améliore leur situation pénitentiaire et facilite leur insertion», Takkari s’est élevé contre l’« ingérence étrangère dans les affaires intérieurs du pays ».

Pourtant la Tunisie a été le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé en 1995 un accord de partenariat avec l’Union Européenne qui stipule, dans son deuxième paragraphe, l’engagement total à respecter les droits de l’homme. C’est ce hiatus entre les textes et la pratique qui a poussé les organisations de défense des libertés à réitérer leur étonnement quant aux conditions de mise en oeuvre de l’accord de partenariat.

Cet article fait partie d’une série commandée par Tdh à des correspondants locaux en pays francophones, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette opération est soutenue par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)

Les ONG francophones très actives sur le cas tunisien

Plusieurs ONG francophones ont fait preuve de beaucoup d’intérêt pour le cas de la Tunisie. Reporters sans frontières (RSF), la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et bien d’autres ont publié des rapports et organisé des rencontres afin de mettre la lumière sur les violations des droits de l’homme et les harcèlements subis par les défenseurs des libertés en Tunisie.

En tirant la sonnette d’alarme dans une lettre adressée à l’Union européenne, trois défenseurs notoires des droits de l’homme en Tunisie, Souhayr Belhassen présidente de la FIDH, Kamel Jendoubi président du REMDH et Eric Sottas secrétaire général de l’OMCT, ont constaté que la recrudescence de l’usage de la torture sur des prisonniers a été l’un des effets les plus notables de l’application de la nouvelle loi sur le terrorisme.

(Source : « Tribune des Droits Humains » (Suisse), le 10 décembre 2008)

Lien : http://humanrights-geneva.info/Tortures-pour-avoir-visite-des,3896


 

L’agence « INFOSUD » (en Suisse) publie.. et le « Coordinateur Général des Droits de l’Homme au sein du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme en Tunisie » réplique..

ACTE 1 : UN ARTICLE PUBLIE LE 7 NOVEMBRE 2008

Tunisie : Ben Ali libère les plus anciens prisonniers politiques

InfoSud

 

7 novembre 08 – Les 21 derniers militants du mouvement islamiste Ennahdha ont été libérés. Anniversaire du régime tunisien ou « effet Obama » ? Une page noire de l’histoire tunisienne se tourne même si des centaines d’opposants sont toujours en prison.

Isolda Agazzi/InfoSud – « La coïncidence entre l’élection de Barak Obama et la libération des prisonniers politiques, quelques heures après, est frappante, reconnaît Abdel Wahab Hani, de la Commission arabe des droits humains. Ben Ali doit avoir un mauvais souvenir des années Clinton, où la question des droits de l’homme revenait dans presque toutes les déclarations de responsables américains sur la Tunisie. »

C’était le 5 novembre : Safwa Aissa, la présidente de Vérité Action, une association basée à Fribourg (Suisse), annonçait par SMS la fin d’une des pages les plus noires de l’histoire tunisienne : les 21 derniers prisonniers politiques du mouvement Ennahdha venaient d’être libérés. En 1992, un millier d’activistes de ce parti islamiste interdit avaient été condamnés à de lourdes peines de prison, accusés d’avoir voulu prendre le pouvoir par les armes. Le président tunisien les avait progressivement libérés, à l’occasion des anniversaires de sa prise du pouvoir, le 7 novembre 1987.

« C’est un tournant en vue des élections de 2009, qui vont être très importantes, estime Mohamed Goumani, de la Ligue tunisienne des droits de l’homme. J’espère que le dernier mandat de Ben Ali va être celui de l’ouverture et de la démocratie. »

Mais les problèmes des anciens prisonniers restent entiers. « Ils doivent avoir accès aux soins médicaux, souligne Safwa Aissa, car ils sont atteints de maladies graves, parfois de cancer. Et avoir le droit de travailler. Quant aux exilés d’Ennahdha, ils doivent pouvoir rentrer sans conditions. » Ils seraient plus d’un millier, sans compter femmes et enfants, dont plus de 200 en Suisse.

Beaucoup d’opposants croupissent toujours dans les geôles tunisiennes. A commencer par une centaine de manifestants du bassin minier de Gafsa, une révolte sociale qui agite la Tunisie depuis huit mois. Vingt-trois auraient été libérés depuis une semaine, mais des dizaines seraient encore en prison et trente-huit en attente de jugement.

Zakia Dhifaoui, libérée aussi le 5 novembre, avait manifesté aux côtés du peuple des mines. Nous joignons cette journaliste quelques heures après sa libération. Elle peine à cacher son émotion : « J’ai passé trois mois et dix jours à la prison de Gafsa. Au début, j’ai été violée (voir encadré plus bas) . Aujourd’hui je suis en bonne santé, mon moral est bon et je n’ai qu’une idée en tête : continuer mon travail de journaliste et politicienne. Mais je ne sais pas si j’aurai le droit de le faire. »

Les ONG parlent aussi d’un millier de jeunes arrêtés depuis deux ans, de façon préventive, dans le cadre de la lutte anti-terroriste. « Ces jeunes, souvent au chômage, errent dans un vide social et culturel. La solution, ce n’est pas la répressions, mais un travail d’accompagnement et d’intégration » conclut Goumani.

Zakia Dhifaoui dément avoir été violée

Suite à notre article « Ben Ali libère les plus anciens prisonniers politiques » (7 novembre), nous avons été contactés, le 17 novembre, par Mme Zakia Dhifaoui, qui nous a demandé de rectifier ses propos.

Zakia Dhifaoui affirme ne pas avoir été violée dans la prison de Gafsa, comme écrit dans l’article, mais avoir reçu « seulement » des « menaces » de viol.

(Source : « Tribune des Droits Humains » (Suisse), le 7 novembre 2008)

Lien : http://www.humanrights-geneva.info/Tunisie-Ben-Ali-libere-les-plus,3687

 

ACTE 2 : 14 décembre 2008, le site suisse « Tribune des Droits Humains » qui a repris l’article d’INFOSUD publie le texte suivant :

Droit de réponse : la Tunisie rétorque à Tdh

Droit de réponse – A Madame Isolda Agazzi

Madame

Suite à l’article intitulé « Tunisie : Ben Ali libère les plus anciens prisonniers politiques », nous vous prions de rectifier les multiples allégations erronées qu’il renferme, et d’informer vos lecteurs des faits suivants :

1- Les 21 personnes libérées, le 5 novembre 2008, en vertu d’une mesure de grâce présidentielle, ne sont ni des prisonniers politiques ni des militants d’un mouvement pouvant être qualifié de tel, mais plutôt des condamnés de droit commun, reconnus coupables de délits de constitution d’une entente criminelle suivie de perpétration d’attentats contre les personnes et les biens, détention et usage d’armes, d’explosifs et de vitriol ayant entraîné mort d’homme ainsi que de graves préjudices corporels à plusieurs victimes innocentes dont des étrangers. Il s’agit là de délits de droit commun, reconnus comme tels de par le monde et sanctionnés par toutes les législations.

2- L’auteur ne semble pas cerner correctement la gravité des actes criminels perpétrés par des groupuscules extrémistes et obscurantistes qui menaçaient dangereusement la société tunisienne dans les années 1990. Il y a lieu, par ailleurs, de rappeler que les poursuites judiciaires déclenchées alors contre ces groupuscules terroristes rejetés par la société tunisienne, n’ont été qu’un aspect de la réponse tunisienne à l’extrémisme et au terrorisme, la Tunisie ayant toujours privilégié une solution globale à ces fléaux combinant l’éducation, la lutte contre la pauvreté et l’enracinement des valeurs de modération, de tolérance et de respect de l’autre.

3- L’accès aux soins médicaux et le droit au travail sont des droits fondamentaux garantis à tout Tunisien y compris les prisonniers ayant purgé leurs peines. Ceux-ci bénéficient, en outre, de mesures spéciales en vue de faciliter leur réinsertion dans la société. Les efforts des pouvoirs publics sont étayés par l’action de la société civile illustrée, entre autres, par le l’action de l’association tunisienne de réinsertion des anciens détenus dont l’objet est d’aider à leur réinsertion notamment en les intégrant dans le marché du travail

4- Il est absolument inapproprié de parler « d’exilés » dans le cas de personnes condamnées par les tribunaux et choisissant de résider à l’étranger afin de se soustraire à la justice tunisienne. Du reste, aucun Tunisien n’a été contraint de quitter la Tunisie et aucun citoyen ayant choisi de quitter le territoire national n’a jamais été interdit d’y retourner.

5- S’agissant des événements qui avaient eu lieu dans la région de « Gafsa », il y a lieu de souligner que jamais des poursuites judiciaires n’ont été intentés contre des « manifestants pacifiques ».

Les poursuites judiciaires n’ont été engagées qu’à l’encontre de personnes coupables d’actes de violence et de dégradation de biens publics et privés, qui ont voulu profiter de ces évènements pour semer le désordre et le chaos dans la région. Les personnes déférées devant la justice se sont rendues coupables, par exemple, de fabrication et d’utilisation de cocktails Molotov, de barres de fer et de bâtons ainsi que l’installation de barricades sur les voies publiques aussi bien routières que ferroviaires, d’agressions et voies de fait contre les agents de l’ordre, et diffusion de tracts appelant à la violence et à la rébellion.

Face à de telles dérives délictuelles, les autorités d’application de la loi se devaient donc de réagir pour protéger les populations de la région dont la sécurité était gravement menacée. Bon nombre de prévenus incarcérés, dans ce cadre, dont la dénommée Zakia Dhifaoui, ont déjà été libérées.

6- Un passage de l’article mérite qu’on s’y attarde particulièrement, à savoir l’affirmation de Zakia Dhifaoui : « j’ai été violée » et la négation de ces mêmes faits objet du rectificatif inséré à la fin de l’article. Ceci dénote du manque de crédibilité d’une personne qui se prétend « journaliste et politicienne », et soutient une chose le matin, et son exact contraire peu après.

7- L’allégation « d’arrestations préventives » relève de la désinformation, par une dénaturation totale des principes du droit tunisien qui ne permettent l’arrestation d’un citoyen que pour des faits établis. Rappelons à cet égard que la Constitution tunisienne interdit, depuis l’amendement du 1er juin 2002, « de soumettre quiconque à une garde à vue ou à une détention arbitraire ».

Vous remerciant de la diligence avec laquelle vous publierez le présent droit de réponse, veuillez agréer, Madame Agazzi, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Monsieur Ridha Kemakhem Coordinateur Général des Droits de l’Homme Ministère de la Justice et des Droits de l’Homm

(Source : « Tribune des Droits Humains » (Suisse), le 14 décembre 2008)

Lien : http://humanrights-geneva.info/Droit-de-reponse-la-Tunisie,3919

 


 La fièvre du samedi soir

Tous les chemins mènent à Hammamet

 

Samedi soir est devenu sacré pour nombreux de nos jeunes. Plusieurs veulent sortir, s’amuser et faire la fête même sans moyens. L’essentiel est de quitter le ghetto familial.

Monique Dagnaud, sociologue affirme dans ce sens que « Les parents sont très vigilants sur la vie diurne de leurs enfants, à cause de la pression scolaire.

Et nettement moins sur la partie nocturne, considérée comme une décompression, ou une échappatoire. Ils n’ont pas très envie de savoir ce qui s’y passe, et les jeunes n’ont pas très envie d’en parler. » Samedi, c’est la sortie en groupes. Ce sont les retrouvailles avec les amis du quartier ou les copains du lycée ou de la faculté. On se fixe des rendez-vous pour se rencontrer, se divertir dans un café, un bistrot, un resto ou une boîte. Tous les chemins mènent à Rome dit le proverbe et chacun ne recule pas pour concocter un programme spécial. Rien qu’à ce signe-là, on peut reconnaître que veiller le samedi soir est devenu le privilège de ces jeunes avides de sensations fortes. Ces soirées festives sont devenues monnaie courante. Béchir un jeune branché ne rate pas le week-end « Samedi soir dit-il c’est sacré pour moi. Finis les boums où l’on danse et écoute de la musique en buvant du coca. Je suis devenu adulte et j’essaie s’il fait beau temps d’organiser des sorties avec mes amis. Souvent on sort en bande pour s’amuser et s’éclater. Le monde de la nuit me fascine et souvent on va à Hammamet pour danser et écouter de la bonne musique surtout que les boîtes les plus branchées ne manquent pas. » Samir étudiant en droit est fasciné par l’ambiance du samedi soir « Je ne résiste pas. La tentation est grande. La nuit nous appartient. Samedi c’est le moment fort de la semaine. Tout d’abord, on dîne ensemble avant de se laisser emporter par la musique house des night-clubs. On est des jeunes, on veut profiter de la vie et rien nous arrête pour vivre des moments de défoulement le samedi soir » Nahla, jeune cadre travaille dur durant la semaine « Le samedi c’est mon jour de repos, je m’organise pour faire la fête avec mes amis. On navigue sur internet pour choisir notre destination et si on tombe sur un bon programme, on ne rate pas l’occasion de se diriger vers un lieu de distraction. Il nous arrive d’aller à Gammarth écouter un bon DJ. Parfois, on est tenté par les restos et les boîtes de Hammamet. »

Faire la fête mais attention aux délires !

Nabil, jeune lycéen veut sortir mais avoue t-il « je n’ai pas de moyens. Une soirée demande beaucoup de sous. J’opte souvent pour une soirée dans un café et il m’arrive d’être invité par mon amie. Là, je ne rate pas l’occasion pour aller m’éclater »

Hédi, un jeune fonctionnaire est habitué chaque samedi à aller danser dans une boîte de nuit « C’est pas donné, mais je fais du stop pour aller à Hammamet. Veiller de nos jours exige beaucoup d’argent. J’essaie d’économiser quelques sous pour chaque week-end. C’est la vie je dois suivre mes amis »

Bref, le samedi soir est devenu une occasion de rencontre de toute une jeunesse branchée. Mais ceci n’empêche pas d’être prudent et vigilant. Nos jeunes devront faire attention aux dérapages. Les risques de la nuit sont nombreux. Les accidents, les disputes, les mauvaises rencontrent constituent des soucis pour les parents, la drogue…

Ces dangers guettent nos jeunes. On assiste parfois à des dépassements voire des délires nocturnes. Les parents font tout pour aider leurs enfants en leur aidant à rentrer, à ne pas fréquenter les mauvais endroits. « Nous faisons confiance à nos enfants. Mais les risques sont grands surtout en matière de circulation. Personnellement, j’essaie de veiller tard pour passer prendre mes deux fils de la boîte de nuit » nous dit Jalel.

Aïda mère de trois garçons ajoute : « Personnellement, j’essaie d’être toute proche de mes enfants. Je les surveille de loin. J’essaie de les rejoindre par le portable. Il y a toujours des risques. Mais en général, ça se passe bien. Que voulez-vous, ces sorties du samedi soir ont leur goût particulier et il faut suivre ces tendances. Nos enfants ont besoin de ces quelques heures de détente. Mais ils ne devront pas penser toujours loisirs car cette dépendance de ce monde de la nuit ne doit pas se faire aux dépens de leurs études »

Faycal père de quatre enfants souligne « Je sais que mes fils doivent se connecter à cette ambiance. Ils sont calmes et heureusement qu’ils ne boivent pas. Là je suis tranquille. Mais les imprévus peuvent nous surprendre à tout moment ».

Bref, le samedi soir, c’est toute une jeunesse en fête, branchée et avide de défoulement !

Curieux néanmoins ce que révèle Monique Dagnaud à savoir que les parents ne s’inquiètent pas de ce que font leurs enfants les samedis-soir. Eux qui sont pointilleux durant toute la semaine. Car la fièvre du samedi soir en Tunisie, comme ailleurs est parfois meurtrière : conduite en état d’ébriété, parfois doublée à des joints), laxisme des tenanciers des boîtes de nuit, bagarres, etc. Les samedis-soirs Hammamet grouille de jeunes. Il faut savoir les canaliser, les protéger contre eux-mêmes tout en veillant à ne pas gâcher leur fête.

Kamel BOUAOUINA

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 décembre 2008)

 


 

 

STOP ATTACKING ISLAM

Written by Hend Harouni-Tunisia

In the name of ALLAH The Merciful

And Prayer and Peace Be Upon our Prophet Muhammad

 

Sunday 14th December, 2008-16th Dhul Hija, 1429

Starting with verses from The Holy Quran in arabic and english versions :

قال الله تعالى : »و قد نزّل عليكم في الكتاب أَن إِذَا سمعتم آيات الله يكفر بِها وَيستهزأ بِها فَلا تقعدوا معهم حتى يخوضوا في حديث غيره إنّكم إِذًا مثلهم إِنّ الله جامع الْمنافقين و الكافرين في جهنم جميعا ». صدق الله مولانا العظيم – سورة النساء الآية 140

4-   Women (Al-Nisa)[4:140]   He has instructed you in the scripture that: if you hear GOD’s revelations being mocked and ridiculed, you shall not sit with them, unless they delve into another subject. Otherwise, you will be as guilty as they are. GOD will gather the hypocrites and the disbelievers together in Hell.

        قال الله تعالى : »إن تنصروا الله ينصركم و يثبت أقدامكم ». صدق الله مولانا العظيم- سورة محمّد الآية7

47-   Muhammad (Muhammad) [47:7]   O you who believe, if you support GOD, He will support you, and strengthen your foothold.

قال الله تعالى:« ربنا إنك من تدخل النار فقد أخزيته و ما للظالمين من أنصار ». صدق الله العظيم – سورة آل عمران الآية 192

3-   The Amramites (Al-Imran) [3:192]   « Our Lord, whomever You commit to Hell are the ones You have forsaken. Such transgressors have no helpers.

I wonder why the so-called special “freedom of expression” brand made by the same Dutch parliament member whose hobby is but bringing offense to the Holy Quran, to our Sacred Prophet Muhammad Prayer and Peace Be Upon Him, to His honest wives and to all Muslims does not want to stop nor has the intention to, at a time when Dutch authorities still do not take the required convenient measures concerning such gigantic crimes against the Muslim Nation and humanity in general .

These unreasonable harassing inhuman acts are deplorable from all points of views as already explained in earlier occasions.

We heard about the expected projection of another cartoon film that this particular person insists on; this time he “disturbs” our Prophet Muhammad’s highly respected wives through grotesque and shameful scenes; non stop dangerous steps of provocation and humiliationattempts taken against the entireMuslim nation and of course such violence has nothing to do with respect of the right of freedom of expression and human rights principles and is but a project to create more clashes between people of such outrageous orientation and Muslims, especially that the present financial world crisis will be more significant in countries like Denmark, Norway and mainly Holland as by having and still accepting to publish such caricatures and films, they will undoubtedly affect  their economies by bringing greater deficits and bankruptcies due to extended boycotts of their goods.

You can not sell your products when insulting people and touching their religion.

A Tunisian proverb says: “after being damaged,he bought a rifle”. Important businessmen and all concerned sides with economy in the named countries  who have experienced the grave consequences of the previous committed crimes by the same man, are by all means to stop such crimes to occur and not to content themselves by waiting for the expected new loss in order to call the offender to court.

Here wisdom, proficiency and important experience require from the basic active components of the economic and financial society in Holland to prove that their interests are not compatible with such dangerous religious conflicts as they but lead to tremendous deficits due to local and overseas boycotting of the country products although a number of businessmen manifested their opposition towards such crimes.

Another simple example :  if ever some one just tried to attack a well sold product at the mere stage of announcing and raising  a black campaign justifying that it has to do with “freedom of expression”, what would be then your immediate reaction? would you accept it and wait till the campaign will be carried out on the ground to “lately discover” the reactions and loss or benefit?! to make sure that you will lose your business?! not to call for this campaign maker into court?! and accept your bankruptcy ?!…, I do not think so what I am sure about is that you will never allow such a thing to happen from the start simply because you know that it is idiocy not to stop it.

The real professional vision requires responsibility to prevent losses whose symptoms are clear.

The other argument is that we as human beings and Muslims do not accept one’s wife to be ill-treated, so how could we accept it for our Prophet’s wives; we consider them as our Mothers, our example in this life … Also, here let me suggest that you know about our Prophet’s wives and read studies denying all the accusations that some ruined voices tried and keep trying just like the Dutch parliament member does and you will admire these women , respect them most and learn about the high and noble attitude and behavior of our Prophet Muhammad Prayer and Peace Be Upon Him towards them. He even recommended for the good treatment of women.

I have another argument for you too, why do you agree to be losers at any percentage; successful businessmen avoid deficit under any percentage value as principle and target achievements when elaborating their action plans.

Then, what about the offended themselves; that is the Muslims as it has to do with more than business by far! it has to do with their religion and they are not small groups or communities of people and consumers around this world, they are counted around milliards; an extremely important  outspread market.

So, please forget about what this parliament member wants to lead you to. If you want to sell your products and make profits for a solid economy do not allow for a non-marketing policy to take place since “prevention is better than cure” and seriously stop the dangerous acts in question as it does not have to do with some quarrel with an individual or a small group that will soon vanish; but with a whole nation and a registered history. IT IS VERY SERIOUS.

Such evidences are also applied for any other countries in this world attempting to follow the same policy; agree to be influenced by any side belonging to such dark visions. They have to stop all campaigns of humiliation and shameful films, cartoons, caricatures and violation of our Sacred Quran and all other means to attack ISLAM as our duty is to defend our religion from all kinds of aggressions independently from the nature of the aggressors.

Here, also I make a call to all Muslims and to non–Muslims whatever their positions in this world to seriously work for putting an end to such old-fashioned practices of attacking ISLAM and our sacred symbols and rites and call the wrong doers to court as they reinforce hatred and everlasting conflicts which are not for the benefit of the offenders before the offended and such practices increase wars and produce what some of them call “terrorism”.

Prosperity can never be realized under the pretense of attacking ISLAM as this is ALLAH’s law.

Salam.

 

 

Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.