13 septembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3400 du 13.09.2009

 archives :www.tunisnews.net  


Liberté et Equité: Lettres des ex-prisonniers d’opinion Hosni Nasri et Nabil Labidi TTU: Bagdad-Tunis : un dossier empoisonné Kalima: Polémique entre le RND et le FLN au Conseil de la Nation (Sénat) en Algérie XINHUA: Algérie : un mort et deux blessés dans un faux barrage à Tizi Ouzou Liberation: Maroc: parler de la santé du roi reste tabou Continental News: La diaspora marocaine, le terrorisme et le trafic de drogue L´Humanité: Hortefeux, comme au temps de l’exposition coloniale


 

Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 12 septembre 2009  
Liberté et Équité a reçu des lettres des ex-prisonniers d’opinion Hosni Nasri et Nabil Labidi qui y exposent le traitement injuste qui leur est infligé par des agents de la police politique : La première lettre Je soussigné Hosni Ben Mohammed Ben Saïdane Nasri, ex prisonnier politique, ai été la cible dans la nuit du vendredi 4 septembre 2009 vers onze heures et demie du harcèlement et de la surveillance exercée par des agents de la patrouille de la police judiciaire, composée du commandant de la patrouille, Othman et d’un agent. Ils ont menacé de saisir la marchandise que je vends sur un chariot ambulant au prétexte de son implantation anarchique alors qu’il y a ici beaucoup de vendeurs ambulants. J’ai été ciblé car je suis barbu et que je porte le kamis et cela ne leur plaît pas. Ce n’est pas la première fois que cela arrive : il y a deux jours cela s’est déjà produit et cela porte atteinte à ma source de revenus. J’appelle les organisations de défense des droits de l’homme à se solidariser de moi pour que de tels comportements ne se répètent pas, comportements encouragés par la police politique qui est derrière tout cela. La seconde lettre : Je soussigné, Nabil Ben Khalil Ben Othman Labidi, ex prisonnier politique, ai été la cible vers onze heures de le nuit du vendredi 4 septembre 2009, du harcèlement d’agents de la police judiciaire qui m’ont menacé de saisir la marchandise que je vends sur un chariot au prétexte de son installation anarchique, alors qu’ils ne s’en sont pas pris aux autres vendeurs ambulants. La raison en est ma barbe et mon kamis. J’appelle toutes les organisations de droits de l’homme à se tenir à mes côtés jusqu’à ce que cesse cette injustice. J’ai été licencié de la société ALTEC à cause de mon apparence, et la police politique porte atteinte à ma source de revenus pour me jeter dans la misère. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

 

C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

INVITATION

 

Dans le cadre des rencontres-débats animées par les acteurs tunisiens concernant les échéances électorales  de 2009, le CRLDHT organise une nouvelle rencontre avec :

 

M. Khémaies CHAMMARI,

défenseur des droits humains.

 

autour du thème :

Situation en Tunisie, à la veille des échéances électorales : état des lieux et enjeux.

 

Cette rencontre sera un moment privilégié de réflexion et d’échange sur la situation politique actuelle et future, en rapport avec les prochaines élections présidentielles et législatives en Tunisie.

A cette occasion, le CRLDHT vous invite, toutes et tous, à prendre part au débat organisé :

 

Le Mardi 15 septembre 2009  de 19h00  à 22h

 

CICP – 21 ter, Rue Voltaire

75 011 Paris – Salle Verte

 

Merto Rue des Boulets – Ligne 9

* Une rupture du jeûne est prévue.


BAGDAD-TUNIS : UN DOSSIER EMPOISONNÉ

 
Les relations irako-tunisiennes sont-elles en passe de connaître une grave crise ? A Tunis, on craint que le gouvernement de Bagdad ne veuille rouvrir le dossier des trois avions de transport irakiens envoyés en Tunisie. Rappelons qu’en 1990, en pleine guerre du Golfe, Saddam Hussein avait demandé au président Ben Ali de mettre à l’abri, sur le sol tunisien, ces trois appareils. Contre toute attente, et alors que les Koweïtiens étaient des investisseurs importants en Tunisie, Ben Ali avait soutenu Saddam Hussein durant cette guerre. Les appareils furent donc immobilisés à l’aéroport de Tozeur, dans le sud-ouest du pays. Mais quand, la guerre terminée, Saddam a voulu récupérer ses avions, Ben Ali fit la sourde oreille. On crut, à l’époque, que le Président tunisien refusait de rétrocéder les engins pour se concilier les bonnes grâces des Américains. Kamel Eltaïef, qui était alors le bras droit du Président, aurait d’ailleurs assuré l’ambassadeur américain de l’époque, Robert Pelletreau, de la bonne volonté tunisienne. Au point que lorsque l’Algérie aurait proposé un marché à Ben Ali, consistant à utiliser elle-même ses avions pour leur éviter la rouille et à envoyer des médicaments à l’Irak sous embargo, grâce aux bénéfices qu’ils dégageraient, le Président tunisien aurait refusé net. En réalité, il semblerait, aujourd’hui, que ces avions étaient arrivés à Tunis, en 1990, bourrés de millions de dollars et de lingots d’or que Saddam Hussein voulait mettre à l’abri chez “son ami” Ben Ali. Le gouvernement irakien, aujourd’hui au fait de ce qui s’est passé à l’époque, réclamerait au Président tunisien ce pactole. Ce qui ne serait pas du goût de ce dernier.
(Source: « TTU monde arabe » LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS STRATÉGIQUES  n ° 6 1 4 – 1 0 s e p t emb r e 2 0 0 9)
 

 

Polémique entre le RND et le FLN au Conseil de la Nation (Sénat) en Algérie

 
Proposé par rédaction le Vendredi 11 septembre 2009 Rachid Assas, vice-président du Sénat, élu du Front de Libération Nationale (FLN), a déclaré la guerre à Abdelkader Bensalah, président du Sénat. Celui-ci est issu du Rassemblement National Démocratique (RND), le parti de l’actuel chef du gouvernement Ahmed Ouyahya. Mr Assas reproche au président du Sénat d’avoir violé le règlement intérieur.  En effet, il vient seulement (le 20 août 2009) d’attribuer leurs tâches aux membres du bureau du Sénat, élus depuis cinq mois.  De plus, a déclaré Mr Assas à la presse algérienne, « cette attribution s’est faite d’une manière illégale ».  Il a rappelé que « le président du Conseil de la nation devrait convoquer une réunion du bureau et les représentants de toutes les forces politiques siégeant dans cette chambre pour procéder à la répartition des missions. ».  Mr Assas reproche aussi à Mr Bensalah de favoriser les sénateurs issus de sa formation politique, le RND.  A moins de trois mois des élections de renouvellement partiel des membres du Sénat, le différend qui oppose le vice-président au président semble se transformer en bataille rangée entre les parlementaires du FLN et ceux du RND. (Source: le site de « Radio Kalima » le 11 septembre 2009)


 

Algérie : un mort et deux blessés dans un faux barrage à Tizi Ouzou

Publié le 2009-09-13 18:55:13 ALGER, 13 septembre (XINHUA) — Six islamistes armés de kalachnikovs ont dressé, samedi vers 14h00, un faux barrage sur la RN30 reliant la commune des Ouadhias à Takhoukt, à une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu du département de Tizi Ouzou (nord-est d’Algérie), rapportent dimanche le quotidien El Watan et Le Quotidien d’Oran. Selon des informations recoupées auprès des sources locales, les assaillants ont surgi sur le tronçon routier en question vers 14h00. Ces hommes armés ont ouvert le feu sur le véhicule d’un automobiliste qui aurait, dit-on, essayé de forcer le faux barrage. Parmi les trois personnes, qui étaient à bord de la voiture, une Renault Clio, l’on a enregistré un mort alors que les deux autres ont été blessées. Une fois leur forfait accompli, les hommes armés ont pris la fuite vers les maquis environnants. Par ailleurs, rappelons que dans la même région, le 27 juillet dernier, un groupe de quatre individus armés avait attaqué l’agence BADR dans la ville des Ouadhias. Quelques jours auparavant, un important groupe armé avait dressé un faux barrage sur la route reliant la ville des Ouadhias à la commune de Beni Douala. Les islamistes armés avaient délesté un citoyen de son véhicule, et ce, avant de prendre la clef des champs.

 

Maroc: parler de la santé du roi reste tabou

Deux journalistes marocains comparaîtront devant un tribunal de Rabat fin septembre pour avoir publié un article sur la santé du roi Mohammed VI et mis en doute la version officielle. Un nouvel exemple de la communication à sens unique que le palais royal souhaite mettre en place, selon le journaliste Ali Amar.

 

SYLVAIN MOUILLARD

Parler de la santé du roi peut nuire gravement. Deux nouveaux journalistes marocains viennent de l’apprendre à leurs dépens. Ils comparaîtront le 29 septembre prochain devant un tribunal de Rabat pour avoir publié dans le quotidien «Al Arida Al Oula» une «fausse information» sur la santé du roi Mohammed VI, selon un communiqué d’un procureur.

Le directeur et rédacteur en chef du journal, Ali Anouzla, est accusé de «délit de publication, avec mauvaise intention, de fausse information, d’allégations et de faits mensongers», alors quela journaliste Bouchra Edaou est poursuivie pour y «avoir contribué».

Elle est l’auteur d’un article intitulé «la maladie du roi reporte les causeries religieuses et son déplacement à Casablanca», publié le 27 août dernier. Avec Ali Anouzla, elle vient s’ajouter à la liste des personnes inquiétées dans cette affaire. Rappel des faits.

Plusieurs journalistes interrogés

Le 26 août le palais annonce, par le biais du médecin personnel du roi, que le souverain a été placé en convalescence pour cinq jours en raison d’une «infection» ne présentant«aucune inquiétude sur sa santé».

Le lendemain, «Al Jarida Al Oula», citant une source «médicale anonyme», propose une version sensiblement différente et affirme que «l’origine du rotavirus contracté par le roi serait dû à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme et qui sont responsables du gonflement du corps et de la diminution de l’immunité». La presse marocaine, dans son ensemble, commente largement l’affaire.

Outre les journalistes d’«Al Jarida Al Oula», plusieurs autres ont été interrogés par la police, suscitant l’inquiétude de l’organisationReporters sans frontières devant cette «nouvelle vague de convocations de journalistes».

«Archaïque»

Il y a quelques semaines, alors que la Maroc fêtait les dix ans de «M6» au pouvoir, la censure d’un sondage du magazine «Tel Quel» sur le monarque avait déclenché les mêmes réserves. Interrogé par Libération.fr, le journaliste marocain Ali Amar (1) évoque lui un «raidissement du pouvoir à propos d’un des innombrables tabous de la royauté».

Pourtant, explique-t-il, la monarchie avait réalisé un geste d’ouverture «inédit» en publiant ce communiqué sur la santé du roi. D’abord surpris, les journalistes se sont ensuite inquiétés de cette information, et ont «fait leur travail en expliquant à leurs lecteurs ce qu’est le rotavirus».

La contradiction entre la volonté de transparence affichée par le palais et le caractère «disproportionné» de sa réplique n’en est que plus étonnante: «le pouvoir veut une communication à sens unique, avance Ali Amar. Interroger des journalistes pendant des heures et en poursuivre certains en justice est archaïque». Et de conclure: «Une réaction comme celle-ci rajoute à la rumeur et tend même à décrédibiliser le communiqué initial.»

 

(1) Auteur notamment de «Mohammed VI, le grand malentendu» (Calmann Lévy)

(Source: Le site  liberation.fr le 8 septembre 2009)


Actualité Editorial

La diaspora marocaine, le terrorisme et le trafic de drogue

Publié le 11/09/2009 09:25  Le 11 mars 2004 toute la société avait sursauté avec la chaîne d’attentats dans le métro de la capitale espagnole, il y a eu presque 200 morts et 2.000 blessés, mais tout le peuple espagnol a été affecté. Dans L’Espagne démocratique, ces attentats ont constitué le plus grand drame depuis le cas de l’huile de colza dénaturalisé avec anilines, qui a aussi causé des centaines de morts et des dizaines de milliers de malades chroniques qui continuent de traîner avec les séquelles terribles de l’empoisonnement. Le gouvernement du président José Marie Aznar de l’époque a perdu les élections, qui ont été célébrées quelques jours après, non par la boucherie et le sang versés entre les wagons, non pour avoir menti en essyant d’endosser les attentats à l’organisation basque ETA, mais parce que les gens les ont rattachés à l’intervention militaire de l’Espagne dans la guerre de l’Irak, qui avait eu une grande contestation citoyenne. Depuis cette date, la diaspora marocaine, par son nombre, les réseaux terroristes du Maghreb et l’influence croissante d’Al-Qaïda dans la région du Sahel inquiètent les spécialistes occidentaux du renseignement qui se sont réunis à Berlin, dans la crainte d’une contamination en Europe. « Le danger Al-Qaïda va croissant en Afrique du Nord », a ainsi assuré le chef du renseignement allemand, Ernst Uhrlau, lors d’un symposium international à Berlin, ajoutant qu' »en Europe on risque d’avoir affaire à des terroristes issus de l’immigration du Maghreb ». L’Espagne a accepté, le 24 octobre, la demande d’extradition définitive de Hassan El Haski. Condamné à 14 ans de prison après les attentats de Madrid en 2004, le numéro 1 du GICM purgera donc sa peine au Maroc où il comparaîtra, de surcroît, pour sa participation supposée aux attentats de Casablanca de 2003. Pendant des lustres, le Maroc et les Marocains étaient considérés comme un territoire et un peuple immunisés contre le jihadisme terroriste qui éclosionnait dans d’autres espaces géographiques musulmans et ailleurs. Les attentats de Casablanca, en 2003 et du 11 mars 2004, à Madrid, ont réveillé abruptemet les européens de leur sommeil : La majorité de leurs auteurs étaient des marocains de provenance social et de formation professionnelle et intellectuelle très différentes. Contrairement aux groupes terroristes algériens qui, en dehors des attentats de Paris, opèrent en Algérie, les groupes terroristes marocains ont pris comme champ d’action le Maroc et l’UE. Les arrestations de membres des groupes marocains en France, en Belgique, en Espagne et au Maroc se font chaque année depuis une décennie. Theo Van Gogh, réalisateur, écrivain et chroniqueur, a été assassiné le 2 novembre 2004, à Amsterdam, suite à la diffusion à la télévision de son film sur l’islam. Le 9 novembre 2005, Muriel Degauque, Belge, s’explose à Baghdad dans un attentat suicide ; alors que, presque simultanément, Issam, son époux, Marocain, est abattu, dans la même ville, par des soldats américains. Les médias français ont fait savoir, jeudi 11 septembre, que cinq membres du Groupe Islamique du Salut Marocain (GISM) seront jugés en 2009 par un tribunal français pour des accusations de financement du terrorisme, après avoir volé un million d’euros en mars 2004. Deux terroristes marocains ont été abattus au niveau de la commune d’Aït Oumalou lors d’une campagne de ratissage menée par les forces de l’ordre algériennes. Au mois de juin, l’Espagne a décidé d’extrader le Belgo-marocain Mohamed El Bay et l’hispano-marocain Ali Aâras. Ce dernier serait membre du groupuscule Harakar Al Mujahidin Fi Al Maghrib (Mouvement des Moujahidines au Maghreb) depuis 1982. Au mois de septembre, un marocain y un mauritanien appartenant à l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique ont été transférés vers la prison de Serkadji, à Alger pour être jugés avec trois autres marocains et un Lybien détenus auparavant. Au mois de février, la police marocaine procédait à l’arrestation du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj suspecté d’être le chef présumé d’un réseau terroriste, composé de 36 éléments, dont le but était d’exécuter des personnalités des plus représentatives du système, dont des généraux de l’armée, ainsi que des marocains de confession juive. Belliraj est accusé d’avoir tué plusieurs personnes en Belgique. L’organisation terroriste Marocaine, connue sous le nom de « Feth El Andalous » dans un communiqué diffusé sur Internet, a menacé de frapper des ambassades et consulats Espagnols dans les pays maghrébins, et en particulier en Algérie et au Maroc. Les medias Marocains ont rapporté que les investigations en cours, essayent de trouver des rapports entre les détenus soupçonnés d’appartenir à l’organisation « Feth El Andalous » et ceux appartenant à l’organisation « Tahrir El Andalous » dont le leader était le Marocain Abou Illyés. Les exécutants d’attentats terroristes sont toujours des habitants du pays visé ou des proches voisins pourvoyeurs d’une importante diaspora. En Grande-Bretagne, les actes terroristes ont été exécutés par des ressortissants d’origine asiatique, d’où vient une grande partie de la communauté musulmane immigrée. Selon les statistiques, près de 4 millions de Marocains vivent en Europe, dont la grande majorité en Espagne, en France et en Italie. En Espagne, avec plus de 600.000 personnes, la communauté marocaine est de loin la plus grande des communautés étrangères. Le CNI, les services secrets espagnols, signalait dans une note publiée au mois de février 2008, la nécessité de favoriser l’importation de main d’œuvre roumaine et réduire le nombre de marocains sur le territoire espagnol devant le risque d’islamisation de la population étrangère. Les services de sécurité ont appuyé sur la sonnette d’alarme face aux dangers que représente la communauté marocaine dans une conjoncture où la crise économique bat son plein et le taux de chômage augmente considérablement parmi les milieux étrangers. Dans le temps, c’était pour des raisons politiques. Aujourd’hui, les principales demandes d’extradition faites par le Maroc concernent des affaires de terrorisme ou de trafic de drogue. Les autorités marocaines reconnaissent la culpabilité des marocains dans les attentats de Madrid et l’assassinat de Van Gogh, mais insistent qu’ils se sont radicalisés dans les pays qui l’abritent et ils obéissent à des ordres donnés par des islamistes qui vivent en Europe. Les officiels marocains insistent sur le fait que les courants terroristes qui agissent au Maroc, tels que les salafistes combattant, d’inspiration wahabiste saoudienne et le Groupe Islamiste Combattant Marocain (GICM), composés de vétérans de l’Afghanistan, reçoivent leurs instructions depuis l’Europe. Les autorités marocaines ont convoqué les Imams des mosquées de l’Espagne dans le cadre de la lutte contre les tendances intégristes au sein de la diaspora marocaine et le ministère marocain des affaires réligieuses a organisé des réunions avec les Imams se trouvant en Europe, même si parmi ceux-ci il y a eu une certaine contestation contre cette initiative considérée par le gouvernement néerlandais comme une ingérence dans les affaires internes. Mais, est-ce cela suffisant pour prévenir des nouveaux attentats? Les gouvernements européens, ont-ils pris les mesures nécessaires pour éviter de nouveaux drames? L’affaire de la cellule Belliraj, un vitoyen belgo-marocain qui vient d’être condamnée au Maroc à la perpétuité suscite beaucoup de questions.
 
(Source: « Continental News » le 11 septembre 2009)


 

Hortefeux, comme au temps de l’exposition coloniale

Racisme . Scandale d’État après la révélation, par une vidéo amateur, de la vraie nature d’un ministre de l’Intérieur récidiviste . « C’est un type qui est drôle, qui blague tout le temps. » Dixit Christine Lagarde, ministre de l’Économie. Brice Hortefeux ? Un sacré taquin ! À se tordre de rire. Comme du temps de la colonisation. Y a bon Banania ! Si bien que l’on ne sait plus ce qui est le plus grave. La saillie raciste de l’actuel ministre de l’Intérieur et ex-ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale ? Ou les arguments de ses collègues pour tenter d’en atténuer la portée ? L’affaire de la vidéo enregistrée lors de l’université d’été de l’UMP, à Seignosse, le week-end dernier, en dit long sur l’idéologie profonde partagée par la droite toujours imprégnée de l’esprit de Vichy. « c’est un gros raciste » Rappel des faits. On voit Brice Hortefeux, flanqué de Jean-François Copé hilare, s’adressant à un jeune militant d’origine maghrébine qui sollicite une photo en sa compagnie. On entend une voix de femme qui précise au ministre que le jeune homme « boit de la bière et mange du cochon », histoire de souligner que le jeune sarkozyste, en dépit de son faciès, n’est surtout pas musulman. Diable, l’UMP est un mouvement large mais il y a quand même des limites… Le ton est donné, le sujet de la conversation est bien clair. Brice Hortefeux : « Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Loin de casser l’ambiance, tout le monde s’esclaffe. Brice Hortefeux est un récidiviste. C’est un obsédé de l’identité des Français normaux. Blancs. L’ex-ministre de Dominique de Villepin, Azouz Begag, en a fait les frais. Un jour, Brice Hortefeux lui lance, en colère : « Allez, fissa, sort de là ! Dégage d’ici, je te dis, dégage. » Même Rachida Dati, selon Libération, en est persuadée. « C’est un gros raciste », aurait-elle avoué. Autre ministre de la diversité, Fadela Amara. Elle aussi a avalé les insultes racistes de l’individu. Lequel l’a présentée ainsi : « C’est une compatriote, même si ce n’est pas forcément évident, je le précise. » De quoi séduire l’électorat frontiste sans trop forcer sa nature. « c’est au-delà du dérapage » L’affaire fait fort heureusement grand bruit. En d’autres temps, il y aurait de la démission dans l’air. Au lieu de quoi, même le premier ministre François Fillon vole au secours de son ministre en dénonçant « une campagne de dénigrement assez scandaleuse. Il n’y a pas l’ombre du début d’une polémique sur le sujet. Je veux redire à Brice Hortefeux toute la confiance qui est la mienne. » Porte-parole du gouvernement, Luc Chatel parle de « polémique assez ridicule », de « harcèlement ». Philippe de Villiers, nouvellement rallié à Sarkozy, évoque « une manipulation misérable qui vise à salir la réputation de Brice Hortefeux ». Reste que beaucoup, à gauche, à droite, et dans les associations antiracistes ou des droits de l’homme, ne l’entendent pas de cette oreille. Alima-Boumédienne-Thiery, sénatrice Verte : « Brice Hortefeux a signé son arrêt de mort politique. » Dominique de Villepin : « Les propos et les explications du ministre de l’Intérieur sont alambiqués. » Martine Aubry, première secrétaire du PS, se dit « consternée » devant des propos « absolument effrayants ». Benoît Hamon demande la démission du ministre, tout comme le NPA d’Olivier Besancenot. « Ces propos sont inadmissibles », a commenté Marie-George Buffet (PCF), élargissant sa condamnation à « la politique conduite par Hortefeux et Sarkozy concernant l’immigration. » Pour Robert Hue, « quand on a siphonné les voix du Front national, on doit entretenir cet électorat. Le président de la République avait tenu des propos de même nature dans son discours de Dakar. C’est grave et cela va au-delà du dérapage ». Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH) se demande « comment un ministre peut tenir ces propos après avoir sanctionné un préfet, il y a quelques jours, pour les mêmes raisons ». Pour l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « ces propos sont en totale contradiction avec l’esprit, affiché, la semaine dernière, lors de la rencontre avec le milieu associatif ». Allez, c’était une blague ! Dominique Bègles
(Source: « L´Humanité » (Quotidien – France » le 12 septembre 2009)
 

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