C.R.L.D.H. Tunisie: Solidarité avec Maître Mohamed Ennouri et M. Slim Boukdhir pour leurs droits à la libre circulation C.R.L.D.H. Tunisie: Flash-Infos Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie: Inquiétudes sur l’aggravation des violations des droits de l’homme en Tunisie AP: Ban Ki-moon participera à Tunis à une conférence internationale sur le terrorisme AFP: Une traduction en arabe des passeports indispensable pour entrer en Libye Le Monde: Critique – « Tendresse du loup » : viol et vengeance pour une fable douce-amère
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34
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Solidarité avec Maître Mohamed Ennouri et M. Slim Boukdhir pour leurs droits à la libre circulation
20 ans après la prise de pouvoir de Ben Ali le 07 novembre 1987, les Tunisiens, opposants politiques, défenseurs des droits humains se livrent à des durs combats pour des droits fondamentaux à l’intégrité physique, à la réunion, à l’expression ou à la circulation, mettant en péril leur santé et leur sécurité.
C’est le cas aujourd’hui de Maître Mohamed Ennouri, Président de l’Association Liberté et Equité, et membre actif du Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés et M. Slim Boukdhir, journaliste engagé pour la cause de l’indépendance de la presse et du droit à la liberté d’expression, en grève de la faim depuis le 1er novembre 2007 pour protester contre le refus des autorités de leur délivrer un passeport et pour réclamer leur rétablissement dans leurs droits à la circulation (Voir communiqué du CRLDHT du 02 novembre 2007).
Douze jours après le déclenchement de cette grève, le CRLDHT est particulièrement préoccupé par l’état de santé des deux militants jugée inquiétante par leur comité médical, surtout que tous deux ont fait auparavant des grèves de la faim de plusieurs semaines qui ont affecté leur état et laissé indéniablement des traces. Tous deux se sont évanouis à plusieurs reprises et passent la plupart du temps allongés.
Contre toute attente, le pouvoir policier tunisien a procédé à l’arrestation le samedi 10 novembre 2007 de Anis Boukdhir, frère de Slim, par un groupe de policiers en civil qui se sont déplacés à son domicile à Sfax et l’ont arrêté aux environs après l’avoir tabassé et insulté. Anis sera prochainement jugé, en attendant, sa famille s’inquiète du sort réservé à son fils. Le lendemain 11 novembre 2007, M. Lassâad Jouhri et Mourad Ennouri, fils de Maître Mohamed Ennouri ont été violemment agressés en pleine rue, à proximité du lieu de la grève et interdits d’accès au cabinet de Maître Ennouri.
Toutefois, le CRLDHT se félicite du mouvement de solidarité qui s’est manifesté dès le premier jour de la grève et n’a cessé de s’élargir et de s’amplifier car cette action dépasse de loin la personne des deux grévistes de la faim pour mettre en valeur une grave violation des droits qui touche des centaines, voire des milliers de tunisiens, parmi eux des opposants, des ex prisonniers politiques, des défenseurs des droits humains et des familles de prisonniers qui sont empêchés de circuler à l’intérieur du pays et de se déplacer hors de leurs villages, serait-ce pour se soigner, pour travailler ou pour étudier. Les cas sont nombreux : Le journaliste M. Abdallah Zouari, qui, après avoir passé 11 ans d’emprisonnement pour un délit d’opinion, se trouve depuis sa sortie de prison le 06 juin 2002 en exil dans son propre pays, à quelques 600 Km des siens, une situation rocambolesque de non droit qui défie toute loi. Un autre journaliste et défenseur des droits humains se trouve, quant à lui privé de retour à sa terre natale, c’est M. Kamel Labidi qui a déposé une demande de renouvellement de passeport depuis juillet 2007, une demande restée morte jusqu’à présent.
Deux autres défenseurs des droits humains ont été empêchés ces derniers jours de quitter le pays pour pouvoir participer à une semaine de plaidoyer pour la société civile tunisienne à Washington, organisée par des ONG internationales et américaines dont Human Rights watch, la FIDH, Human Rights First et Amnesty International. Il s’agit Du juge M. Ahmed Rahmouni, président de l’Association légitime des Magistrats Tunisiens (AMT), victime d’un putsch depuis décembre 2005, une mesure arbitraire qui a touché tous les dirigeants de l’association sans exception. Maître Mohamed Abbou se trouve également privé de rejoindre Washington ; c’est la 3ème fois depuis sa sortie de prison le 25 juillet 2007 que Maître Abbou se trouve interdit de quitter le territoire….
Human Rights watch, Human Rights First et Amnesty International ont dénoncé dans un communiqué publié le 10 novembre 2007 la décision des autorités tunisiennes d’interdire à ces deux défenseurs des droits humains la participation aux rencontres et manifestations de Washington, prévues cette semaine et les ont appelé à lever dans l’immédiat cette décision jugée illégale et inadmissible.
Le CRLDHT exprime son soutien total aux deux grévistes de la faim dans leur lutte légitime pour leurs droits et leur dignité ainsi qu’à toutes les victimes de cet arbitraire qui continuent de vivre l’insupportable.
Il dénonce cette politique de confiscation des droits et libertés de chacun et de tous, une politique contre productive qui nuit au pays et à son image.
Appelle à la libération immédiate de M. Anis Boukdhir, puni pour son lien de parenté avec le journaliste gréviste et exige de mettre fun terme à cette punition collective qui s’abat sur les familles et proches.
Paris, le : 13/11/2007
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
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Flash-Infos
- Sauvons la vie de Zied FAKRAOUI
- Arrestations illégales et détentions au secret de dizaines de jeunes tunisiens.
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Le calvaire des prisonniers libérés.
Sauvons la vie de Zied Fakraoui :
Le prisonnier politique Ziad Fakraoui, 28 ans, détenu depuis avril 2005 dans le cadre de la loi « anti-terroriste » est en grève de la faim depuis le 10 septembre 2007, soit plus de deux mois, pour exiger :
- une enquête concernant la plainte 7021177/2007 déposée au parquet à Tunis depuis le 13 avril 2007 sur les tortures et les sévices sexuels que lui ont fait subir Abderrahmane Guesmi, alias Bokassa, et son équipe de tortionnaires au ministère de l’Intérieur, au cours de la garde à vue au courant du mois d’avril 2005.
- une expertise médicale pour évaluer les dommages qui lui ont été causés au niveau des parties génitales et pour que les soins médicaux nécessaires lui soient garantis.
- Son transfert dans une autre cellule où il sera loin des détenus de droit commun ayant appartenu au corps de la police.
Le mercredi 31 octobre, lors de son procès devant la cour criminelle de Tunis, Zied s’est présenté dans un état lamentable. Très affaibli, il était incapable de se tenir debout et souffrait de douleurs rénales.
A son 64ème jour de grève de la faim et malgré la grave détérioration de son état, aucune de ses revendications n’a été satisfaite. Pire, devenu l’ombre de lui-même, Zied n’arrive plus à se tenir debout ni à parler.
Depuis le 30 octobre 2007, sa mère, Mme Hadhba Jelassi a entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions inhumaines de détention que vit son fils à la prison de Bordj El Amri et appelle à se que ces tortionnaires soient punis pour les crimes qu’ils ont fait subir à Zied.
Arrestations illégales et détentions au secret de dizaines de jeunes tunisiens :
Le CRLDHT suit avec préoccupation les graves atteintes de droits signalées au quotidien, touchant des jeunes et des moins jeunes des deux sexes, victimes d’arrestations illégales, de détentions au secret, de torture et de mauvais traitements ainsi que de privation de droits pour un grand nombre d’ex prisonniers politiques.
Depuis août 2007, une nouvelle vague d’arrestations a eu lieu dans différentes régions de la Tunisie et notamment Ariana, Sidi Bouzid, Gafsa et l’île de Kerkennah, et ce dans le cadre du dit effort de lutte international contre le terrorisme. Elle a touché des jeunes de deux sexes connus pour leur attachement à leur religion et l’exercice de leur liberté de culte.
Le 28 octobre 2007, La section de la LTDH de Bizerte a lancé un appel pour connaître le sort de la jeune Jihane Dali, étudiante en seconde année de sciences maritimes à l’Institut National d’Agriculture. Jihane a été enlevée le 26 octobre 2007 vers 1h du matin par des agents de la Sûreté en civil qui ont investi le foyer universitaire pour filles d’El Omrane supérieur. Sa famille, qui réside à Bizerte, a toujours ignoré le lieu de sa détention. Elle a été libérée le 31 octobre 2007, vers 20h après avoir été convoquée pour une audience devant la huitième chambre du Tribunal de Première Instance de Tunis pour collecte de fonds non autorisée. D’autres jeunes femmes ont été déférées avec elle dans la même affaire et pour le même motif. Ce sont Nidhalat Zayyat, épouse du prisonnier Nabil Slimani et étudiante à l’Institut National d’agriculture, Abir Chaouachi, étudiante en maîtrise à la faculté des sciences de Tunis et Faten Bettaïeb, diplômée universitaire.
En même temps, et après les nombreuses arrestations qu’ont connues plusieurs régions et gouvernorats en début du mois de septembre (Voir Flash-Infos du CRLDHT DU 19/09/2007), l’île de Kerkennah, Ras djebel, Gafsa et Sidi Bouzid ont connu ces derniers jours et semaines des nouvelles arrestations arbitraires provoquant la même tension et la même terreur. A Kerkennah, les
forces de la Sûreté de Sfax se sont déplacées à l’île pour procéder durant plusieurs jours à des dizaines d’arrestations dans la région de Lataya. Ces arrestations se sont effectuées de façon illégale, sans mandats et dans des heures tardives de la nuit de mercredi 24 et jeudi 25, provoquant la colère et la panique des familles des victimes qui ont vu leurs domiciles investis pendant leur sommeil après avoir enfoncer les portes et effrayer petits et grands.
Ces descentes musclées se sont poursuivies pendant plusieurs jours, et les fouilles ont ciblé particulièrement tout matériel informatique. Des familles et parents ont été victimes de violences pour avoir oser s’enquérir du sort de leurs proches.
Parmi les jeunes arrêtés : Jihad Elbouni, Héni Laabed, Noureddine M’barek, Achraf Arous, Adel Khlif, Salem Achour, Mouez Samed, Imed Arous, Chaker Arous, Nabil Souissi, Nabil Dahmane, Slim Ouarda, Nidhal Arous, Selmane Arous, Fethi Dahmane, Samir Bouzida, Moncef Arous, Mehdi Dahmane et Slim Bouri de l’île de Kerkennah ; Anouar Fellah, abdessatar Gort, Chokri Bejaoui et Mohamed Bejaoui de Ras Djebel ; Rafik Hachouche, Salah Zghonda et Faouzi Ben Hamida de Nabeul, Amine Gharbi et Hassen Haj Ahmed de Menzel Bourguiba, Ridha Bargougui et Hassen Jellali de Gafsa ainsi que Karim Ben Salah Kala’ï, de la cité Tadhamoun à Tunis….
Punitions collectives des prisonniers après avoir été torturés :
Plusieurs détenus arrêtés dans le cadre de la loi antiterroriste de décembre 2003 et poursuivis pour participation aux affrontements armés qu’a connu le pays et qui remontent à la fin de l’année 2006, sont privés de visite familiale et de panier et ce depuis les crimes de torture et de mauvais traitements qu’ils ont subis le mardi 16 octobre 2007 pour les contraindre à mettre fin à une grève de la faim qu’ils ont déclenché le samedi 13 octobre 2007(Voir communiqué du CRLDHT du 22/10/2007)….L’administration de la prison a affirmé aux familles que leurs enfants sont punis et se trouvent au cachot. D’après leurs avocats, ces décisions de privation de visites sont prises le temps que les blessures et traces de supplices qu’ils ont subis s’estompent.
En même temps, et à plusieurs reprises, Mme Ftima Bouraoui, mère de Khaled et Walid Layouni, se trouve privée par l’administration pénitentiaire de visite hedomadaire à ses deux fils sous prétexte que le premier a été transféré à la prison d’El Haouareb, dans la région de Kairouan à quelques centaines de kilomètres du domicile familial et le second avait été sanctionné et mis au cachot…. C’est le cas également de la famille du jeune Houcine khlifi, qui a été empêchée à deux reprises de lui rendre visite à la prison de Mahdia. Ce prisonnier a été arrêté en décembre 2005 lors d’une vague d’arrestations au sein de la jeunesse fréquentant les mosquées. Depuis son incarcération, il a fait l’objet de multiples transferts de prisons et des mises au cachot pour s’être battu pour ses droits et sa dignité….Ses parents sont inquiets pour leur fils car ils ignorent ses conditions et le nouveau lieu de sa détention.
Sabri Mejri, incarcéré à la prison d’El Haouareb aux environs de Kairouan, vit le même calvaire. Sa famille a été empêchée de voir son fils le jeudi 1er novembre, car il est puni et mis au cachot pour une durée de quinze jours sans visites. Cette punition a été décidée à la suite de la grève de la faim que Sabri avait entamé pour exiger l’amélioration de sa situation et son transfert dans une prison plus proche de chez lui dans l’attente de sa libération. La réponde de l’administration pénitentiaire ne s’est pas fait attendre : Il a été violemment agressé physiquement et moralement, par le vice directeur de la prison, un dénommé Béchir, pendant sa grève de la faim.
Le calvaire des prisonniers libérés :
Les ex-prisonniers politiques vivent depuis leur sortie de prison des situations dramatiques de privation des moindres droits à la sécurité, à l’emploi, aux soins, aux études, à la circulation à l’intérieur et à l’extérieur du pays…. Dans la plupart des cas ces graves violations touchent non seulement les victimes mais également leurs proches qui continuent à souffrir pendant et après l’emprisonnement.
Condamné en 1995 à vingt-six ans d’emprisonnement, l’ex prisonnier politique Jalel Kalboussi bénéficie le 25 juillet 2007 d’une libération conditionnelle au terme de 12 ans d’incarcération arbitraire. Et depuis, il vit un harcèlement et des brimades policiers continus visant sa sécurité physique et matérielle ainsi que sa famille. Sur ordre des autorités policières, M. Kalboussi vient de perdre son emploi, neuf jours après avoir réintégré la société de réparation des bateaux de Menzel Bourguiba, une société où il a travaillé pendant douze ans avant son incarcération.
L’ex-prisonnier politique Taoufik Zaïri, libéré le 25 juillet dernier après avoir passé plus de 16 ans dans les différentes prisons tunisiennes se trouve privé de soins et de moindres déplacements puisqu’il est soumis à un contrôle administratif quotidien qui consiste à émarger au poste de la sûreté de la ville de Bou Salem, à Jendouba où il habite. Le mardi 30 octobre, ce dernier doit aller à Tunis pour faire des examens prescrits par son neurologue à l’hôpital Charles Nicolle. Mais les agents de la Sûreté l’ont menacé de poursuites judiciaires pour non-conformité aux dispositions du contrôle administratif et jeté de nouveau en prison s’il ose quitter la ville de Bou Salem.
Quant à l’ex-prisonnier politique Frej Jami, il est toujours privé de son droit à une carte d’identité depuis sa sortie de prison en juillet 2007 et au terme d’un emprisonnement de près de dix sept années. Sa liberté de mouvement et de circulation se résume en un Aller/Retour du domicile familial au poste de la gendarmerie
Pour l’ex prisonnier politique Fethi Ouerghi, qui avait bénéficié d’une libération conditionnelle le 5 novembre 2006, il a tout fait pour reprendre ses études universitaires en philosophie qu’il a interrompues 16 ans plutôt lors de son arrestation. Toutes les administrations universitaires compétentes lui ont fermé illégalement la porte sous prétexte que la date d’inscription a été dépassée. Interpellés, ni le médiateur administratif ni le président du Comité des Droits de l’Homme n’ont intervenu pour le rétablir dans ses droits. Pour cette année, le président de l’Université a refusé d’enregistrer la demande d’inscription.
Le CRLDHT qui a déjà alerté à maintes reprises l’opinion publique sur ces graves violations de torture et de mauvais traitements dans les prisons tunisiennes, s’élève contre cette politique de mort lente exercée à l’encontre des prisonnier politiques et notamment le jeune Zied Fakraoui et affirme sa solidarité agissante avec toutes les victime et leurs familles.
Il rappelle aux autorités tunisiennes leurs engagements en matière de protection des prisonniers et les tient par conséquent pour responsables de toute aggravation de l’état de santé de Zied pour leur lâche politique d’indifférence et de non-assistance à personne en danger.
Il exige de l’administration pénitentiaire l’hospitalisation immédiate de la victime Zied Fakraoui afin qu’il puisse bénéficier des soins médicaux que nécessite son état de santé et l’ouverture d’une enquête indépendante sur les violations de torture et de sévices qu’il a subis et le rôle des tortionnaires impliqués.
Il appelle à l’ouverture du dossier de l’impunité qui protège et encourage les tortionnaires à poursuivre leurs crimes en répondant à la revendication légitime des prisonniers de porter plainte et de suivre leurs tortionnaires.
Il revendique du pouvoir politique une attitude responsable envers les prisonniers libérés pour mettre un terme à cette politique de sourde haine qui empêche ces citoyens de se construire après avoir passé près de deux décennies derrière les barreaux
Paris, le : 13/11/2007
OBSERVATOIRE LYONNAIS
POUR LA DÉFENSE
DES LIBERTÉS FONDAMENTALES EN TUNISIE
c/o LDH 69
5, place Bellecour
69002 Lyon
Le 10 novembre 2007
Communiqué de Presse –
Inquiétudes sur l’aggravation des violations des droits de l’homme en Tunisie
Le Parlement européen et la Commission européenne doivent assumer leurs responsabilités
La grève de la faim de Maya Jribi et Mohamed Néjib Chabbi, leaders du Parti Démocrate Progressiste, déclenchée en septembre, aujourd’hui interrompue, pour protester contre le harcèlement incessant du régime tunisien contre l’opposition légale illustre la grave détérioration des droits de l’homme en Tunisie au moment du vingtième anniversaire du coup d’Etat du 7 novembre 1987. 1 – Notre plus grande inquiétude concerne la continuation de la pratique de la torture à grande échelle dans les locaux de la police à travers tout le territoire tunisien, et plus particulièrement dans les bureaux du ministère de l’Intérieur et dans la prison de Mornaguia. Parmi les victimes citons à titre indicatif Ziad Fakraoui, Khaled et Oualid Layouni, Mohammed Souissi, Mejdi Dhakouani, Yassine Jebri, Slim El Hajj Salah, Ali Herzi, Brahim Herzi, Saber Hosni, Anis Bouzidi, Sahl Beldi, Mohammed Amine Aoun, Mahfoudh Ayari, Ghaith Ghazouani et Maher Beziouche, mais le nombre des victimes peut être estimé à plusieurs milliers, poussant certains d’entre eux à entrer en grève de la faim malgré les répressions sauvages et inhumaines qu’ils encourent. 2 – Outre la torture, les conditions insupportables d’incarcération des prisonniers politiques est scandaleuse qui est équivalente à la pratique de la torture, sans parler du harcèlement inhumain des familles des prisonniers politiques. 3 – Nous lançons un appel aux autorités tunisiennes afin d’enquêter sur Kamel Matmati, dont on est. sans nouvelles depuis son arrestation par la police politique sur son lieu de. travail en octobre 1991 à Gabes. Il est urgent que les autorités tunisiennes mettent fin au calvaire de sa famille et disent la vérité sur son sort. 4 – Toutes ces violences n’ont pu se faire sans une justice totalement inféodée au pouvoir, transformée en un organe de répression et en alibi pour toutes les injustices. C’est pourquoi nous voulons apporter notre soutien aux voix de plus en plus nombreuses qui se lèvent contre cette main mise du pouvoir, comme la voix du Juge Mokhtar Yahyaoui, et plus récemment encore de l’Association des Magistrats Tunisiens que le régime n’a pas tardé à réprimer en dislocant ses structures légitimes par le biais des mutations abusives à Medenine, Gabès, Kebili, Tozeur, Gafsa, Kasserine, Sfax, Mahdia, Kairouan, le Kef, Siliana et Jendouba. Nous apportons notre soutien en particulier à la direction légitime de cette association de magistrats composée de son président Ahmed Rahmouni, de Kelthoum Kenou, Wassila Kaabi mutée à Gabès bien loin de son domicile familial, Raouda Karafi, Leila Bahria, Mohamed Khlifi, Noura Hamdi membres de sa direction, en butte à du harcélement et victimes de mutations abusives visant à les écarter du corps judiciaire. 5 – Outre la mise au pas de la justice, le pouvoir tunisien a totalement muselé la liberté de la presse, illustrée par le mouvement récent de la grève de la faim des dirigeants du PDP pour maintenir l’activité du journal Al Mawkif. 6 – Nous protestons contre la violence physique pratiquée par la police tunisienne contre les militants des droits de l’homme, et nous apportons notre soutien à Me Raouf Ayadi agressé sauvagement le 2 novembre 2007 par la police politique alors qu’il s’approchait du cabinet de Maître Mohamed Ennouri en grève de la faim avec le journaliste Slim Boukhdhir. Nous lançons un nouvel appel urgent au Parlement européen afin qu’il prenne ses responsabilités devant cette situation dramatique que vit la Tunisie qui aspire à la dignité humaine et qu’il interpelle solennellement la Commission européenne sur les violations dont elle se fait complice par son silence sur l’Article 2 de l’Accord d’association tuniso-européen sur le respect des droits de l’homme demeuré à ce jour lettre morte.
Rappel :
Depuis plusieurs années, l’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie (collectif d’associations rassemblées autour de Tunisie-Liberté, LDH-Rhône, attac-Rhône, RAID attac-Tunisie, Amnesty International ..), avec le soutien d’Agir Ensemble pour les Droits de l’homme, s’est fixé pour objectif de veiller à la situation et à l’évolution du respect des droits de l’homme, de la liberté d’expression et d’association, en Tunisie.
Ban Ki-moon participera à Tunis à une conférence internationale sur le terrorisme
Associated Press, le 12 novembre 2007 à 22h48
TUNIS (AP) — Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est attendu mercredi à Tunis pour participer à une conférence internationale sur le terrorisme, a annoncé lundi la représentante de l’ONU en Tunisie Hiba Khouri.
Initiée par l’ONU et l’Organisation islamique pour la culture, l’éducation et les sciences (ISESCO), en collaboration avec l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et le gouvernement tunisien, cette conférence non gouvernementale rassemblera de jeudi à samedi quelque 120 personnalités représentant plus de 40 associations et organisations régionales et internationales, a précisé le ministre tunisien de la Culture et du Patrimoine,
Mohamed Aziz Ben Achour, lors d’une conférence de presse. Les participants -des académiciens, universitaires, chercheurs et autres historiens- viennent de Tunisie, d’Algérie, d’Arabie Saoudite, de Chine, d’Espagne, d’Iran, de France, du Liban, de Libye, de Russie, de Syrie et du Sénégal.
Ils se pencheront pendant trois jours sur les dimensions et les menaces du terrorisme et les contre-mesures qu’il convient de prendre face à ce « phénomène planétaire transfrontalier », a-t-il
précisé.
Une traduction en arabe des passeports indispensable pour entrer en Libye
AFP, le 13 novembre 2007 à 15h22
TRIPOLI, 13 nov 2007 (AFP) – Les autorités libyennes ont insisté mardi sur la nécessité pour les voyageurs étrangers d’être munis d’une traduction en langue arabe de leur passeport pour pouvoir
entrer en Libye, d’où des centaines de voyageurs ont été refoulés récemment faute d’un tel document.
« La Libye ne renoncera pas à cette exigence et ne fera pas cas des réactions internationales à ce sujet », a affirmé à l’AFP une source officielle libyenne qui a requis l’anonymat.
« L’entrée des voyageurs avec des passeports en langue étrangère perturbe les fonctionnaires aux postes frontaliers et aux aéroports car ils ne connaissent pas la langue. C’est une mesure normale,
l’Occident nous impose de traduire nos passeports en anglais, et nous faisons de même », a-t-elle ajouté.
Malgré des visas libyens en règle, quelques centaines de voyageurs, dont des Français et des Britanniques, ont été refoulésdimanche et lundi de Libye faute d’être munis d’une traduction arabe de leur passeport, une législation en veilleuse depuis 2005 et désormais appliquée de façon stricte par Tripoli.
La Libye l’aurait remise en application dimanche en réaction à l’interdiction faite ces derniers jours à des Libyens détenteurs de visas Schengen d’entrer dans des pays européens, notamment en France et en Grande-Bretagne, selon des sources libyennes.
La diplomatie libyenne affirme avoir informé les compagnies aériennes des nouvelles mesures « à temps ».
Mais le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que la nouvelle réglementation était intervenue « sans information préalable », ajoutant que la France se concertait avec ses partenaires européens pour « obtenir des clarifications » de Tripoli.
« Nous ne défendons pas la langue libyenne mais la langue arabe et nous n’accepterons aucun compromis à ce sujet », a encore dit la source libyenne expliquant que la législation imposant la traduction arabe des passeports avait été suspendue pendant un certain temps pour « encourager le tourisme ».
Critique « Tendresse du loup » : viol et vengeance pour une fable douce-amère