TUNISNEWS
11 ème année, N°4038 du 13.06.2011
AFP: Tunisie: grève des douaniers, dénoncée par le ministère des finances
AFP: Tunisie : le budget pour 2011 augmenté de 11%
AP: Abdelaziz Jéridi condamné à quatre mois de prison ferme et une amende de 10.000 dinars tunisiens
Reuters: Tunisians demand release of jailed police critic
SIGMA – Baromètre politique juin 2011
Mouwaten Kareem: Colères Citoyennes – Votons, enfants de la patrie…
Le Temps D algerie: Rached Ghannouchi «Des résidus du régime Ben Ali veulent nous déstabiliser»
WMC: Tunisie: Quand Béji Caïd Essebsi fait de la pédagogie!
WMC: Tunisiens…Ne nous divisons pas
Kapitalis: Tunisie. Le tourisme balnéaire a besoin d’un second souffle
Le Monde: Tunisie : pour fleurir, la démocratie a besoin d’un cadre économique et social apaisé
Tekiano: Google ne compte pas s’implanter en Tunisie
Donne Ton Avis: Maroc: Les jeunes du 20 février sur les traces des tunisiens ?
Le Monde: Le roi de Jordanie promet d’accélérer les réformes démocratiques
AFP: Le Premier ministre turc Erdogan devra négocier avec l’opposition
AFP: Sarkozy « pas homme d’Etat » (PS)
Tunisie: grève des douaniers, dénoncée par le ministère des finances
AFP / 13 juin 2011 13h44
TUNIS – Des douaniers tunisiens, réclamant le départ de leur directeur général, ont entamé lundi un mouvement de grève dénoncé comme illégal et préjudiciable à l’économie du pays par le ministère des finances.
La grève est suivie à 80% dans toutes les régions, avec des résistances dans certains postes frontaliers, a affirmé à l’AFP Chokri Ktifi, secrétaire général du syndicat des agents de la douane, qui n’a pas encore été légalement constitué.
Le Directeur général des douanes, Tahar Htira, a pour sa part déclaré que le mouvement se limitait à un simple débrayage au port de Tunis-Radès. Il a précisé être en contact avec les responsables régionaux pour mesurer l’ampleur de la mobilisation.
Le mouvement avait été annoncé à la fin de la semaine dernière pour réclamer la démission M. Htira, en affirmant que des actes de corruption avaient été commis pendant son mandat.
M. Htira a assuré à l’AFP n’avoir rien à se reprocher et a souligné que le syndicat n’avait pas d’existence légale pour l’instant.
Dans un communiqué publié dimanche soir, le ministère des finances a souligné que la grève était illégale et de nature à porter préjudice à l’économie du pays.
Les douaniers n’avaient pas droit à une représentation syndicale sous le régime du président Ben Ali, chassé du pouvoir par la révolution tunisienne.
Une assemblée constituante du syndicat des agents de la douane s’est tenue fin avril, mais un projet de décret réglementant le droit de grève n’a pas encore été promulgué.
Le ministère a appelé les douaniers à ne pas répondre à l’appel et à faire preuve de responsabilité dans la période délicate que traverse le pays.
M. Ktifi a affirmé que son mouvement tirait sa légitimité des 3.000 agents des douanes inscrits au syndicats sur 6.355 au total, un chiffre contesté par le directeur des douanes.
Tahar Htira, avait été nommé en janvier par le premier gouvernement de transition présidé par l’ex-premier ministre de Ben Ali, Mohamed Ghannouchi, quelques jours après la fuite, le 14 janvier 2011, de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali en Arabie Saoudite.
La semaine dernière, le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi avait jugé impérieusement nécessaire de rompre définitivement avec toutes les formes de grèves et de protestations en prévision des élections qui doivent avoir lieu le 23 octobre prochain pour désigner une assemblée constituante.
Tunisie : le budget pour 2011 augmenté de 11%
AFP 13/06 | 19:33
Le budget de l’Etat tunisien pour l’exercice 2011 a été augmenté de 11% soit 2.138 millions de dinars (1,082 milliard d’euros) par rapport au budget établi par le régime de l’ex-président Ben Ali en décembre 2010, a indiqué lundi l’agence officielle TAP.
Le projet de loi de finance complémentaire, soumis au conseil des ministres le 7 juin 2011, donne les moyens financiers à l’Etat pour répondre aux engagements et aux dépenses exceptionnelles décidées après la révolution du 14 janvier.
Le budget total pour l’année en cours a été fixé à 21.330 millions de dinars (10.8 milliards d’euros).
Ce budget est en augmentation de 11% par rapport à la loi de finance initialement adoptée en décembre 2010 prévoyant 19.192 MD, soit 9,7 milliards d’euros.
70% des ressources du budget général de l’Etat pour 2011, proviennent des ressources propres (14.961 milliards de dinars soit 7,08 milliards d’euros).
L’emprunt intérieur et extérieur (24%) fournira 5.152 milliards de dinars soit 2,6 milliards d’euros. Les ressources des fonds spéciaux du Trésor sont évaluées à 1.217 MD, soit 608 millions d’euros, l’équivalent de 6% du budget.
Le taux d’endettement extérieur est évalué à 43% du produit intérieur brut. La Tunisie compte 700.000 chômeurs et 24,7% des Tunisiens vivent avec moins de deux dollars par jours.
Après 23 ans de pouvoir sans partage, Zine el Abidine Ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier pour l’Arabie Saoudite, sous la pression d’un puissant soulèvement populaire.
Tunisie
De The Associated Press – il y a 1 heure
TUNISIA, Tunisia — Le tribunal de première instance de Tunis a condamné lundi le directeur de deux journaux, Abdelaziz Jéridi, à quatre mois de prison ferme et une amende de 10.000 dinars tunisiens (près de 6.000 euros) pour diffamation envers un journaliste, a-t-on appris auprès de l’avocat du plaignant Chawki Tabib.
La plainte a été déposée par le journaliste tunisien Mohamed Krichène de la chaîne qatarie Al-Jazira à la suite de plusieurs articles jugés « diffamatoires » publiés sous le régime Ben Ali dans les hebdomadaires « Kol Ennass » (Tous les gens) et « Al Hadath » (L’Evénement). Le dernier en date était paru le 1er janvier dernier à deux semaines de la fuite du président déchu.
Dans ces écrits, dont plusieurs portaient la signature du patron de presse, le journaliste était traité tantôt de « traître » tantôt « d’agent des islamistes ».
Le prévenu menait une campagne de dénigrement également contre les défenseurs des droits de l’Homme et les opposants. Après la chute du régime de Zine el Abidine ben Ali, il avait fait son mea culpa sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, avançant que les articles incriminés lui parvenaient directement du ministère de l’Intérieur.
Le plaignant s’est déclaré « satisfait » de ce jugement qu’il considère comme « un signe positif quant au recouvrement par la justice de son intégrité ». « C’est aussi un message rassurant qui signifie que nul ne pourra désormais bénéficier de l’impunité en cas d’atteinte à l’éthique de la profession journalistique », a-t-il dit l’Associated Press.
L’accusé pourra interjeter appel, selon Me Tabib. AP
Tunisians demand release of jailed police critic
About 150 people protested in the centre of the Tunisian capital on Sunday, demanding the release of Samir Feriani, a police employee who was jailed after he publicly criticised the Interior Ministry.
The protesters, who gathered outside the Interior Ministry headquarters, waved portraits of Feriani and chanted: « We are all Samir Feriani! » and « Freedom for Samir! ».
Tunisia overthrew its autocratic President Zine al-Abidine Ben Ali in a popular uprising in January that provided the inspiration for revolts elsewhere in the Arab world.
The caretaker government which took over from Ben Ali promised to allow free speech after decades of repressive rule, and Tunisians react angrily to any sign the authorities are back-tracking on that commitment.
Police detained Feriani, a senior civilian manager in the police force, last month after he criticised Interior Ministry recruitment policy in letters to a newspaper. The charges against him include revealing restricted information.
New York-based campaign group Human Rights Watch said in a statement Feriani should be freed and charges relating to his criticisms should be dropped.
« At a time when many Tunisians believe that the officials who terrorized people under Ben Ali remain strong within the security establishment, the provisional government should be encouraging whistle-blowers, not using the ousted government’s discredited laws to imprison them, » said Human Rights Watch.
Police deployed in large numbers to monitor the protest but there were no incidents.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Baromètre politique juin 2011 par SIGMA
Présenté Samedi 11 juin 2011 à la Conférence organisée par l’association Nou-R (Nouvelle République) à l’hôtel Diplomat à Tunis.
Le baromètre politique SIGMA du mois de juin 2011, présenté ce samedi lors des travaux de l’association Nou-R, a porté sur le climat politique en Tunisie ainsi qu’aux intentions de vote des tunisiens de leur représentants à l’assemblée constituante (partis politiques) prévue le 23 octobre 2011.
L’enquête a été réalisée du 8 au 10 juin 2011, auprès d’un échantillon de 1014 individus de 18 ans et plus choisis de manière à représenter les quotas démographiques par gouvernorats, par tranches d’âge, par catégories socioprofessionnelles et par sexe selon les données de l’INS les plus récentes (2010). L’erreur d’échantillonnage maximale (quand les phénomènes mesurés sont proches de 50%) est de l’ordre de +ou-3%. Le mode d’administration des questions est téléphonique à travers le call center SIGMA avec la méthode CATI (Computer Assisted Telephonical Interviewing).
Pour bien lire les résultats de ce sondage, les statistiques obtenus reflètent l’opinion du tunisien moyen en âge de voter, ce tunisien moyen n’existe pas. Chaque lecteur de ce document perçoit l’environnement politique à travers son point de vue, qui peut se confondre avec une partie de la population tunisienne mais forcément pas avec l’ensemble. Avec cette réserve d’usage, la lecture de ces résultats statistiques se trouve plus aisée voire plus apaisée.
Il ressort dans la première partie de ce sondage que seulement 47% ont suivi le discours de M. Béji Caïd Essebsi prononcé mercredi dernier au Palais des Congrès à Tunis, dont 75% l’ont trouvé convainquant. 52,5% des tunisiens interrogés considèrent que la date des élections du 23 octobre 2011 est convenable.
Par ailleurs, 76,4% des tunisiens se considèrent optimistes quant au sort de la Tunisie et ils sont 73,3% qui pensent que la Tunisie va vers le progrès contre tout de même 19,7% qui la voient aller vers le chaos.
Cinq propositions ont été présentées aux interviewés portant sur la source potentielle de leur peur pour l’avenir de la Tunisie, ils étaient 29,5% à choisir le chaos politique, 29,5%3 une crise économique durable, 15% le terrorisme, 11,9% le retour de la dictature et 10,4% les conflits tribaux.
Questionnés sur les mesures prioritaires qu’un gouvernement élu devrait entreprendre, il ressort essentiellement les 5 actions suivantes (dans l’ordre de priorité) : Mesures pour assurer la sécurité dans les rues, diminuer le chômage et la création d’emplois stables, assurer l’existence de structures de santé de proximité, des mesures contre la corruption et l’amélioration du niveau de la formation dans les écoles, les lycées et les universités. Les mesures relatives à la qualité environnementale ou l’accès aux loisirs, … s’avèrent subalternes pour une majorité des tunisiens en tant que mesures gouvernementales prioritaires.
A la question sur les personnalités politiques présentes actuellement sur la scène politique et auxquelles le tunisiens fait confiance, les résultats ont été les suivants (dans l’ordre) : 36,2% ne font confiance à personnes, 23,5% n’ont pas su répondre, ensuite viennent MM. Béji Caïd Essebsi 22% (1% représente environ 72 000 individus), Rached Ghannouchi 8,7%, Ahmed Néjib Chebbi 5,7%, Moncef Marzouki 3,6%, Mustapha Ben Jaafar 2,3%, Abdelfattah Mourou 1,9%, Ahmed Brahim 1,7%, Foued Mebazaa 1,2%, Hamma Hammami 1,1%, Farhat Rajhi 0,9%.
Par rapport aux intentions de vote, les abstentionnistes potentiels représentent 12,7%, ils sont 20,7% dans le Centre Ouest et 17,9% dans le Sud. Ceux qui n’ont pas choisi encore un parti représentent 41,2%. Ceux qui ont refusé de répondre à la question ont représenté 5,9%. Enfin de compte ceux qui ont déclare choisir un parti des 84 existant ont représenté 40,3% soit près de 60% des tunisiens qui restent à convaincre.
Le mouvement Ennahdha a obtenu 16,9% d’intentions de vote (notamment dans le Sud et Centre Ouest), suivi du PDP avec 9,5% (notamment dans Nord Est et le Centre Est) ; Ettakatol 3,5% (notamment dans le Grand Tunis) ; Al Watan 3,1% ; le CPR 3,0% ; le POCT 1,5% ; Ettajdid 1,0% Afek Tounes 0,9%, l’Initiative 0,4%…
Enfin, l’Observatoire SIGMA qui mesure le bruit médiatique des partis politiques indique pour le mois de mai 2011, que 5 partis sur 67 reconnus ont bénéficié près des 2/3 du temps de passage dans les 4 chaines tunisiennes (Al Watanya 1&2, Hannibal TV et Nessma TV). Ainsi Ennahdha a accaparé 18,6% du temps total impartis aux formations politiques, 13,3% au Ettajtid, 12,6% au PDP et 10,5% au Ettakatol. Dans les autres médias que ce soit la radio ou la presse écrite (papier) la présence des partis politique ayant leurs racines d’avant le 14 janvier 2011 sont largement plus présents (129 articles de presse concernant Ennahdha, 100 articles sur le PDP, 55 sur Ettajdid, 44 sur le POCT, 35 articles sur Ettakatol et des miettes pour les autres partis notamment ceux qui émerger après la révolution.
Hassen Zargouni
Tout ce qui ne se mesure pas n’existe pas.
Pôle Démocratique Moderniste
Communiqué de presse
Le Pôle Démocratique Moderniste organise sa première manifestation politique et culturelle et ce le samedi 18 juin 2011 à 16h au Palais des Congrès sis à Avenue Mohamed V, Tunis.
Cette manifestation vise d’une part à faire connaitre les principes et les objectifs du pôle et d’autre part donnera l’occasion aux partis et initiatives, membres du pôle, d’intervenir au cours de ce meeting :
·Mouvement Ettajdid,
·Le Parti Socialiste de Gauche
·Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique
·Le Mouvement des Patriotes Démocrates
·L’Alliance Républicaine
·Le Parti Avant-Garde Arabe Démocratique
·Le Mouvement de la Citoyenneté et de la Justice
·La Voix du Centre
·Assez de divisions ! Allons de l’avant
·Pour un pôle démocratique, culturel et progressiste
·Collectif des indépendants PDM
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la participation du Pôle Démocratique Moderniste aux élections de l’Assemblée Constituante pour laquelle le pôle présentera des listes communes ayant pour objectif d’élaborer une constitution démocratique moderniste.
Colères Citoyennes
Votons, enfants de la patrie…
Voilà où ça mène, de laisser jouer avec des allumettes… Voilà où mène votre techno-structure, messieurs ! A vouloir former des gouvernements a-politiques ; on perd sa noblesse, à cette politique, qui consiste à prendre les citoyen(ne)s par la main, pour aller voter… On se récupère des « ministres-intellectuels », qui nous ramènent au temps des couvre-feux. On dilapide cette énergie révolutionnaire (dont on ne parle plus, tiens, tiens !) dans deux gouvernements illégitimes et immoraux… dont il n’est nullement question de s’excuser auprès du Peuple ! Voilà où mène ce déploiement tous azimuts d’intellectuels médiatiques, donnant leur avis sur tout et son contraire, perdant de vue « l’impasse qui vient au fuyard ». Voilà où mènent ces polémiques, article par article, du Code Electoral, à raison d’un article tous les jours et demie… Sans qu’il y ait un intellectuel, un vrai, qui dise : Basta ! La récré est finie. Occupez-vous du 24 juillet, enfin ! Voilà où ça mène ! A des Citoyens qui n’en peuvent plus de tels gâchis, et qui implorent votre charité citoyenne : faites nous voter, SVP !…
Mais aussi, à des partis qui crient ‘’Au loup !’’, au « déni de démocratie » de ce non-24 juillet… Attitude, somme toute compréhensible, au vu de cette dilapidation de campagnes publicitaires colorées… Des récidivistes, en plus ! Les mêmes qui appelaient à une élection présidentielle deux mois après le 14 Janvier, qui s’y voyaient déjà !
Ou encore des partis ayant rénové leurs structures vieilles de vingt ans, et ne demandaient plus qu’à en découdre… Patience, les enfants, pas de panique ! Cela ne fait que 12 semaines de retard pour le pouvoir… surtout que vous avez vu et attendu pendant plus de 23 ans. Alors, 12 semaines !
Basta. Je vais laisser Jacques Prévert en parler poétiquement…
Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes Parce que Messieurs quand on le laisse seul Le monde mental Messieurs N’est pas du tout brillant Et sitôt qu’il est seul Travaille arbitrairement S’érigeant pour soi-même Et soi-disant généreusement en l’honneur des travailleurs du bâtiment Un auto-monument Répétons-le Messsssieurs Quand on le laisse seul Le monde mental Ment Monumentalement.
Mouwaten kareem
(Source: “Mouatinoun 150” organe du FDTL
Rached Ghannouchi, leader du parti tunisien Ennahdha au Temps d’Algérie : «Des résidus du régime Ben Ali veulent nous déstabiliser»
«La révolution tunisienne est encore loin de ses objectifs tant les relais de l’ancien régime de Ben Ali sont toujours aux commandes du pays», a estimé Rached Ghanouchi, leader de la formation Ennahdha, considéré comme l’un des partis les plus influents en Tunisie. Le peuple tunisien qui s’est révolté au mois de janvier dernier «est parvenu à briser le mur de la peur que le régime policier de Ben Ali a maintenu pendant 23 ans de règne sans partage», a tenu à relever M. Ghanouchi, rencontré jeudi dernier au siège de son parti à Tunis. Il affirme que l’un des acquis principaux de la révolution reste «la souveraineté qu’exerce pleinement la population, devenue maître de son destin après la chute du dictateur». Pour autant, cette nouvelle étape franchie n’est pas rassurante, selon le fondateur d’Ennahdha qui déplore «l’influence qu’exercent encore les relais de l’ancien régime au sein du pouvoir actuel». Du coup, Rached Ghannouchi déduit que malgré la destitution de Ben Ali, «c’est toujours l’ancien régime qui détient le pouvoir». La seule différence, selon lui, c’est simplement que «ce même régime a juste été dépossédé des instruments d’intimidations et de répressions par lesquels il imposait, durant les années précédentes, son diktat à la société». Aux yeux de notre interlocuteur, «la révolution tunisienne est parvenue à extraire la souveraineté au régime politique tunisien pour l’offrir au peuple, néanmoins, ceci demeure encore insuffisant tant que la souveraineté qu’exerce la société dans la rue ne s’est pas encore traduite en termes de nouveaux mécanismes de loi et ne sert pas encore de base à l’édification de nouvelles institutions politiques du pays». Le parti est visé par une «propagande de déstabilisation»
Selon Rached Ghanouchi, ce ne sont pas les prochaines élections de l’Assemblée constituante prévues le 23 octobre prochain qui vont marquer l’aboutissement du processus de transition politique. «Ces élections ne constituent qu’une manœuvre supplémentaire de l’ancien régime pour se maintenir en place», estime-t-il.
Le leader d’Ennahdha dénonce le fait que sa formation fait l’objet «de tentatives de déstabilisation orchestrées à son encontre par les héritiers de Ben Ali qui sont encore au pouvoir, assistés dans leur besogne par une meute de partis politiques qui leur servent de suppléants». Il expliquera que l’objectif de cette «manœuvre politicienne» est d’empêcher l’accession d’Ennahdha aux institutions politiques. «Ils veulent nous présenter aux yeux de la société et de la communauté internationale comme une menace pour le devenir de la Tunisie, des droits de la femme, du tourisme…», nous confie-t-il. «En vérité, ajoute-t-il, Ennahdha n’est une menace pour personne. C’est plutôt les intérêts mercantiles des résidus de l’ancien régime occupant encore des postes de responsabilité qui menacent notre pays». La formation Ennahdha qui a célébré le 6 juin dernier son 30e anniversaire a réitéré par le biais de son premier responsable sa volonté de parvenir à un consensus politique qui réunira en son sein le maximum de partis tunisiens favorables à l’idée d’une meilleure convergence des visions. En attendant, Rached Ghanouhi nous informe que son nom ne sera pas inclus aux listes de candidats aux différentes éléctions, y compris présidentielle, que la Tunisie envisage d’organiser à l’avenir. De notre envoyé spécial à Tunis Karim Aoudia (Source: “Le Temps D algerie” (Quotidien – Algerie) le 12 juin 2011) http://www.letempsdz.com/content/view/58814/1/
Tunisie: Quand Béji Caïd Essebsi fait de la pédagogie!
Par Imededdine Boulaâba Rarement une conférence nationale réunissant partis politiques, représentants de la société civile et des régions intérieures, personnalités indépendantes et syndicalistes de tous bords aura été aussi unanime. Cohérente. Enthousiaste. Face à l’intimidante hauteur de vue du locataire du Palais de la Kasbah. Dont l’obsession, depuis la formation de son gouvernement, au mois de mars 2011, est de prendre de la hauteur. De retrouver de la profondeur stratégique. De sortir du champ partisan. De dominer le quotidien. De s’adosser aux avantages d’une stratégie de mouvement. Sans antagoniser quiconque. Sans subir l’usure et les avanies du traitement des affaires courantes. Finalement, au Palais des Congrès, personne ne jettera la pierre au Premier ministre. Qui a l’art des grands épéistes. Qui sait des choses et sait les taire. Qui s’est lancé dans des analyses limpides et lucides. De la situation nationale et internationale. En contraste avec la balourdise idéologique. Des uns et des autres. Raisonnant en termes de compromis. D’alliances. De realpolitik. Eh oui…! Le temps passe vite en politique. Hier encore mal-aimé et contesté, le voici aujourd’hui légitimé. Au cœur du consensus. Lié à la date du 23 octobre 2011, qui verra la faune politique faire les yeux de Chimène aux Tunisiens. Aller à la pêche aux votes. Aux dons. Afin d’imprimer sa marque. De s’affirmer dans le tournoi des idées. De mettre le pied à l’étrier. D’honorer le verbe “militer“. D’encenser le verbe être. D’engager la bataille résurrectionnelle. De prendre d’assaut les sièges de la Constituante. D’amadouer les cœurs des électeurs. Mais comme en amour, les preuves seront toujours à faire. Car le pays, me dit un confrère, visiblement réconforté devant une salle pour une fois à l’unisson, a besoin de repères, de retrouver un rapport au temps et de remettre de la chronologie dans une société postrévolutionnaire marquée par «la dictature de la transparence et du présentisme». «Le gouvernement de transition qui prend, avec une philosophie stoïque, des coups que les hommes de terrain sont là pour prendre, entend continuer à coopérer et à dialoguer avec toutes les composantes de la société civile, les partis politiques et les instances issues de la révolution, sans pour autant brader ses prérogatives ou mettre en péril les équilibres macroéconomiques du pays, mis à mal depuis des mois à cause des grèves périodiques, des sit-in incessants, des revendications anarchiques et des conséquences désastreuses des événements sanglants de la Libye sur la situation sécuritaire et économiques du pays», déclare d’emblée Béji Caïd Essebsi, qui appelle les élites politiques, associatives et syndicales du pays présentes au grand complet au Palais des Congrès, dans un élan de responsabilité et de maturité indéniable, à éviter les bras de fer verbaux, à s’abstenir à s’enfermer dans l’interpellation du gouvernement comme si c’était toujours lui qui commandait à tout et aux astres et à apprendre au peuple, durant les quatre mois à venir, à se contraindre, à prévoir et à resserrer les rangs autour des intérêts vitaux de la nation dans un contexte régional et international de plus en plus tendu. Tout au long de son intervention, le chef du gouvernement de transition, pour qui un homme d’Etat doit se faire aimer par les pierres mêmes, a rappelé le rôle avant-gardiste de la révolution du jasmin dans le monde arabe, les atouts de la Tunisie pour devenir un pôle des droits de l’homme dans la région, le lieu où l’islam politique donnera la preuve de son adhésion aux valeurs universelles liées à l’alternance, à la démocratie et aux libertés individuelles, l’obligation de se dresser contre les défis inhérents aux enjeux démocratiques en cours et la disponibilité des partenaires traditionnels du pays, exprimée d’ailleurs d’une manière solennelle au sommet du G8 à Deauville, de se tenir aux côtés des Tunisiens dans cette période transitoire, généralement un champ fertile pour la société médiatique, les doléances sociales, les surenchères politiques, les lobbyistes organisés et les agents d’influence.
(Source: “webmanagercenter” le 13 juin 2011)
Tunisiens…Ne nous divisons pas
Je me dis démocrate, progressiste et moderniste… Je fus conquis par l’aspiration de mon peuple aux valeurs universelles. Je fus ravi par son enthousiasme et par sa spontanéité. Je fus compréhensif de concéder un peu de ma sécurité. Je fus patient pour voir mes conditions matérielles améliorées. On s’accordait sur la fin mais on se perdait dans les divisions quant aux moyens. J’étais à la fois proche et distant de ceux avec qui je partageais les mêmes causes. L’identité de pensée serait une condition à l’unité, or elle est liberticide. Faute d’arguments, on échangeait injures et ignominie. Sommes-nous davantage orgueilleux que tolérants ? Notre ego passerait-t-il avant nos aspirations. Je suis indigné du chaos qui s’installe et perdure. Je suis atteint dans l’intégrité de mon peuple pétri de contradictions. Je suis dominé par le doute et envahi d’incertitudes. Je suis peiné dans ma conscience et meurtri dans mon pays. Je suis froissé dans mes rapports humains et mes sentiments altruistes. Je suis déchiré dans mes convictions et ne sais plus à quel saint me vouer. Je n’y suis pour rien, c’est la faute à l’autre. Or l’autre c’est moi. Je m’engage dès lors à me réconcilier… et tendre une main. Plutôt que la confrontation et la discorde, unissons-nous autour du but suprême. Gardons nos valeurs comme ciment et la diversité des solutions comme richesse. Ne nous injurions pas. Ne nous divisons pas. Je ne traiterais ni de Rcdiste ni d’attardé celui qui pense différemment. Car l’injure et l’ignominie sont l’argument du faible. Soyons unis, ne fût-ce que pour l’essentiel. Nous en aurions bien besoin. Khaled M.
(Source: “webmanagercenter” le 13 juin 2011)
Tunisie: le pétrolier Pétrofac suspend totalement ses activités
La société pétrolière « Petrofac » implantée à l’île de Kerkennah (gouvernorat de Sfax) a décidé de fermer les puits de pétrole qu’elle exploite et de confier l’entreprise à l’armée nationale. Tous les employés de la société ont été évacués. N’ayant pas bénéficié d’indemnisation, des marins-pécheurs d’El Ataya où se trouve le siège de Petrofac ont empêché la société de poursuivre son activité. Ces derniers revendiquent les mêmes dédommagements obtenus par les marins-pêcheurs de Mellita et Ouled Kacem par La Société TPS (Thyna petroleum services) en remplacement des activités de la pêche interrompues suite à une fuite de pétrole en mer, il y a un an, Pétrofac s’est engagée, le 20 mai dernier, à soutenir les efforts de développement à Kerkennah et à mobiliser, annuellement, une enveloppe de 600 mille dinars pour soutenir l’emploi. Elle s’est, également, engagée à équiper l’hôpital régional de Kerkennah d’un scanner d’une valeur de 650 mille dinars, d’offrir un bus à l’association des handicapés à Kerkennah et de distribuer 47 ordinateurs à des établissements scolaires et publics de la région. Toutefois, les revendications pressantes et irréalistes des sitineurs devant le siège de Pétrofac ont poussé la société à suspendre son activité.
(Source: “webmanagercenter” le 13 juin 2011)
Tunisie. Le tourisme balnéaire a besoin d’un second souffle
Par Rachid Merdassi, Londres Parler aujourd’hui de relance de l’investissement touristique le long du littoral relèverait de la gageure et du défi du bon sens en l’absence d’une restructuration en profondeur de cette industrie et de l’ébauche d’une nouvelle stratégie de développement qui s’intégrerait dans une vision intégrale et intégrante de l’économie tunisienne. C’est cette vision qui dotera le secteur des outils nécessaires au déclenchement d’une nouvelle dynamique de développement durable, à la hauteur des enjeux de la révolution et où le tourisme rural (agro-tourisme, éco-tourisme) occupera une place centrale. Une image «bas de gamme» et «cheap» Aujourd’hui, le constat, après un demi siècle d’activité, ne laisse aucun doute sur l’urgence des réformes à engager dans un secteur en perte de vitesse et de compétitivité et déclassé par des destinations méditerranéennes concurrentes, hier encore balbutiantes. Les statistiques et les différents indicateurs dégagent un taux d’occupation annuel qui n’a jamais dépassé les 50%,une moyenne de séjour en régression constante de 5,4 jours et une recette moyenne/client des plus faibles en Méditerranée, soit à peine 500 dinars (370 dollars US), toutes nationalités confondues, consacrant davantage l’image «bas de gamme» et «cheap» de la destination Tunisie et expliquant, par là même, la spirale infernale de l’endettement bancaire et difficultés de remboursements auxquels sont confrontés la plupart des promoteurs hôteliers. En comparaison, et pour souligner l’écart creusé par la concurrence par rapport à la Tunisie, les quelques indicateurs suivants donnent une idée du retard à rattraper par le tourisme tunisien durant les années à venir: La Turquie (28 millions de touristes) affiche un taux d’occupation moyen de 70%, une moyenne de séjour de 8,8 jours et une recette/client de 550 dollars US. L’Egypte (17,4 millions de touristes) affiche un taux d’occupation hôtelier moyen de 73%, une moyenne de séjour de 10 jours et une recette/client de 750 dollars US. Le Maroc (9,3 millions de touristes) affiche un taux d’occupation de 55%, une moyenne de séjour de 8 jours et une recette/client de 950 dollars US. Marquer une pause et se donner du recul Par ailleurs, le tourisme balnéaire a été un des facteurs majeurs du déséquilibre social et économique, de l’exode des jeunes et de la paupérisation lente et inexorable du monde rural. Aujourd’hui, la capacité d’hébergement dont 90% sont concentrés le long du littoral, se trouve confrontée à des défis d’ordre structurels: – vétusté du parc hôtelier et inadaptation aux besoins spécifiques de la demande; – dégradation de la qualité des services, corollaire de la baisse du chiffre d’affaires réalisé par les hôteliers, du recours force a l’emploi d’un personnel sous qualifié et de la pratique des bas salaires; – politique et normes d’investissements et de crédits pénalisants et incompatibles avec le modèle d’hôtellerie réservée au tourisme de masse, cible du tourisme tunisien; – dépendance de notre produit des TO et réseaux de vente étrangers pour sa promotion et commercialisation. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, il serait sage de marquer une pause et de se donner le recul et le temps nécessaires pour évaluer le chemin parcouru et trouver des réponses à tous ces problèmes en suspens. La relance du tourisme balnéaire devrait, à mon humble avis, figurer au centre des préoccupations de la nouvelle vision post révolutionnaire qui reste à définir et qui devrait faire preuve de grande ambition et d’audace. La Tunisie possède tous les atouts la prédisposant à devenir une destination pour le tourisme haut de gamme en Méditerranée, bien plus que d’autres destinations qui revendiquent ce positionnement. Cet enjeu demeurera tributaire d’un ensemble de défis que la révolution se doit de relever et qui m’inspirent les quelques propositions ci-après: – débarrasser la Tunisie de son image «bas de gamme», créée par les TO, est un impératif stratégique pour rendre justice à une infrastructure hôteliere unique en Méditerranée et hisser le secteur au seuil de rentabilité réalisé par ses concurrents directs (Turquie, Egypte et Maroc); – désenclaver la station Yasmine- Hammamet qui pourrait devenir un pôle d’attraction a la mode pour le tourisme haut de gamme; – méditer l’idée d’un projet de Tunisian Riviera, qui sera l’un des plus grands chantiers de la révolution et le porte-drapeau du tourisme haut de gamme en Tunisie. S’il est bien réussi, ce projet constituera, à terme, une alternative à la Côte d’Azur sur la rive sud de la Méditerranée et débarrassera à jamais notre pays de son image de destination «bas de gamme». Sortir la Yasmine-Hammamet de son enclavement La station Yasmine-Hammamet a été créée en dépit de toutes les règles du bon sens et se trouve confrontée depuis son lancement à des difficultés de «ghettoisation» et de sous-commercialisation qui remettent en cause les investissements très lourds consentis par la communauté nationale. La clientèle haut de gamme visée par cette station, et qui n’existait que dans l’imaginaire de ses concepteurs, n’a pas été au rendez-vous et les hôteliers, pressés par les échéanciers bancaires et les frais de gestion courante, ont fini par succomber aux sirènes des TO de masse, attisant ainsi le bradage et la guerre des prix entre nouveaux et anciens hôtels de la zone. Les ordonnateurs et planificateurs ont omis de prendre en considération la donne sociologique et urbanistique propre à Hammamet et préfigurant tout projet d’une telle masse et envergure. D’un port de pêche, décrit naguère comme étant le St-Tropez tunisien, Hammamet est devenue, avec ses prolongements au nord et au sud, une zone touristique tentaculaire du calibre des «costas espagnoles» et où l’équilibre sociologique et culturel entre population locale et étrangère a été rompu avec toutes les conséquences sur le mode de vie et mœurs locaux. Sur le plan commercial, la vocation de cette zone, prévue pour attirer une clientèle haut de gamme, s’est vite estompée au profit de la clientèle de masse. Sauver Yasmine-Hammamet est une priorité avant d’envisager toute forme de relance de l’investissement dans l’hôtellerie balnéaire. Le modèle de développement qui tend à isoler davantage le touriste de la population locale est en contradiction avec un des objectifs fondamentaux pour lesquels le tourisme a été créé. Et ce n’est pas par hasard que le tourisme a pleinement réussi à Sousse et beaucoup moins ailleurs, c’est parce que cette ville offre au touriste, au-delà de l’hôtel et de la plage, la possibilité d’immersion dans la population locale, ce qui constitue l’essence même du voyage. Yasmine-Hammamet pourrait se développer en tant que ville balnéaire résidentielle grâce à sa proximité de la capitale. Ce positionnement privilégié peut en faire la grande banlieue de Tunis et attirer une classe moyenne avide de vivre dans un tel cadre de villégiature, tout en continuant d’exercer à Tunis. Pour ce faire, l’Etat doit favoriser une politique de développement et de promotion urbaine stricte qui interdirait la spéculation et tiendrait compte du pouvoir d’achat des nouveaux habitants. Il doit aussi mettre en place une liaison ferroviaire rapide qui atténuera la pression sur l’autoroute et mettra la station à seulement 30 minutes du centre de Tunis. Cette ligne sera rentable d’autant plus qu’elle se prolongera jusqu’à l’aéroport d’Enfidha. Ainsi, Yasmine-Hammamet pourrait devenir un pôle touristique de premier plan à l’instar de Sousse et réconciliera le touriste avec sa motivation première qui est la rencontre du Tunisien. Le projet de «Tunisian Riviera» Le tourisme haut de gamme est devenu une nouvelle réalité dont il faudra tenir compte. Il est le seul segment à avoir prouvé sa grande résistance aux crises et à afficher une croissance constante. Le nombre de millionnaires dans le monde est estimé en 2011 à 38 millions. Ce nombre explose en Chine, en Inde, au Bresil et en Russie en particulier, et les prévisions tablent sur une augmentation de 72,5% a l’horizon 2020 pour atteindre 65,5 millions. Cette clientèle, dont 66% fréquente la Méditerranée, est devenue un enjeu économique qui attise les convoitises aussi bien des voyagistes que des destinations touristiques par l’importance de sa valeur ajoutée par rapport au tourisme bas de gamme et de moyenne gamme. Les problèmes d’insécurité et de cherté des prestations et services sur la Côte d’Azur et dans certaines stations espagnoles huppées (Ibiza et Marbella) poussent de plus en plus la clientèle riche à les déserter au profit de nouvelles destinations alternatives. C’est ainsi que la Croatie en particulier est en train d’émerger en tant que destination du tourisme de luxe en Méditerranée et le Maroc, l’Egypte et la Turquie sont bien situés pour revendiquer un tel positionnement. Pour ce qui est de la Tunisie, il n’est pas encore tard de miser sur ce segment de marché, eu égard aux multiples atouts dont elle dispose et qui ne demandent qu’à être l’objet d’une vision plus ambitieuse. La «Tunisian Riviera» n’est pas à inventer, elle existe déjà et elle est en train de se structurer sans qu’on y prenne conscience. Il s’agit de l’arc de cercle compris entre Bizerte et Korbous (appelé a devenir la Mecque du tourisme thermal et médical en Méditerranée) qui devrait constituer, à terme, le pendant à la Côte d’Azur et ferait de la Tunisie une destination captive du tourisme de luxe en Méditerranée. Un tel projet ne doit en aucun cas être confié à une bureaucratie dépourvue de goût, de vision et d’audace et responsable en grande partie du déclin actuel du tourisme tunisien.
(Source : «kapitalis», le 12 juin 2011)
Tunisie : pour fleurir, la démocratie a besoin d’un cadre économique et social apaisé
Il est regrettable de voir un économiste s’impliquer avec autant de véhémence dans un débat lorsqu’il ne dispose pas de tous les éléments. Ceci est d’autant plus regrettable lorsque cet économiste est lauréat du prix Nobel et, qu’à ce titre, sa voix porte tout particulièrement, et lorsque le débat porte sur l’avenir d’un pays qui montre la voie à toute une région. Ainsi, Edmund Phelps écrit-il dans Le Monde daté 26 mai, à propos d’une tribune publiée dans Le Monde daté 18 mai signée par « un groupe d’économistes européens proposant aux responsables du G8, un plan économique pour la Tunisie », que le « diagnostic est erroné ». Il laisse alors entendre que l’aide demandée n’est pas justifiée et ajoute que « le mal commis par le régime Ben Ali ne provenait pas du fait qu’il tolérait des prix libres dans le secteur de l’alimentation et de l’énergie ». Il commet là un contresens profond par méconnaissance des faits. En effet, le régime de Ben Ali ne tolérait absolument pas des prix libres dans le secteur de l’alimentation et de l’énergie. Bien au contraire, les prix de ces denrées de base ont toujours été soutenus par le biais de la Caisse générale de compensation. Et lorsque les économistes signataires de l’Appel du 18 mai — qui, soit dit en passant, ne sont pas exclusivement européens puisque l’on y compte des universitaires de Columbia, d’Harvard ou de Tokyo et notamment Joseph Stiglitz, autre prix Nobel d’économie – appellent à soutenir les prix, ce n’est pas pour introduire des distorsions nouvelles dans l’équilibre économique mais pour poursuivre une politique déjà en place et qu’il serait explosif de suspendre en pleine période révolutionnaire, en pleine période de revendications sociales. Ces subventions deviennent aujourd’hui insoutenables pour l’économie tunisienne et ce pour deux raisons : le renchérissement des matières premières sur les marchés internationaux d’une part et d’autre part, le choc subi par l’économie tunisienne suite à la révolution (baisse d’activité, chute des recettes touristiques…) et suite également à la guerre en Libye dont la Tunisie paye les dommages collatéraux (retour des travailleurs tunisiens expatriés, accueil de dizaines de milliers réfugiés, chute de l’activité commerciale avec ce qui était le deuxième partenaire commercial de la Tunisie…). Elles sont insoutenables et pourtant les supprimer brutalement mettrait le feu aux poudres. Personne n’a préconisé « la distribution de nourriture et de carburant » et, heureusement, l’économie tunisienne n’en est absolument pas là. Le soutien demandé à la communauté internationale avait notamment pour objectif de lisser la transition d’une économie administrée vers une économie plus libre et porteuse d’ambitions économiques et sociales. Il était ventilé en deux volets : une aide immédiate et un soutien à un plan de développement portant sur les infrastructures, les PME, les services, l’intermédiation financière, etc. Car nous sommes bien sûr d’accord pour dire que le développement économique ne peut se faire sans une réforme en profondeur de la gouvernance mettant notamment fin au « contrôle politique du secteur des affaires par une caste privilégiée », une levée des freins à l’entrepreneuriat, la suppression du « contrôle bureaucratique de l’auto-entrepreneuriat au travers des licences et autres obstacles ». Nous sommes également d’accord pour affirmer que le soutien au développement ne peut se résumer à des aides budgétaires immédiates. Mais les deux volets ne sont pas en opposition et sont, bien au contraire, complémentaires. Car pour fleurir, la démocratie a besoin d’un cadre économique et social apaisé et d’anticipations porteuses d’espoir. Elyès Jouini, professeur des universités, vice-président de l’université Paris-Dauphine, membre de l’Institut universitaire de France
La France formera 100 jeunes tunisiens dans les métiers de l’hôtellerie
La France et la Tunisie ont signé, le samedi 11 mai, une convention une convention de jumelage entre des instituts de formations touristiques tunisiens et la chambre des métiers de Seine-Saint-Denis. Cette convention signée par Frédéric Lefevbre, secrétaire d’Etat français au commerce, à l’artisanat et au tourisme et Medhi Houas, ministre du Tourisme tunisien, prévoit des actions de formation destinées à faciliter la montée en gamme du tourisme tunisien. Un premier contingent de 15 tunisiens et tunisiennes s’envolera, le 13 juin, pour Paris où ils recevront une formation dans le domaine de la boulangerie et de la pâtisserie à Bobigny. Ils doivent être suivis rapidement par 85 autres Tunisiens venus parfaire leur formation dans le domaine des métiers de l’hôtellerie. «La nouvelle Tunisie veut retrouver ses racines, son histoire. Le tourisme tunisien veut monter en gamme, changer de nature, et la France veut l’aider à atteindre cet objectif», a déclaré, à cette occasion, Frédéric Lefevbre. Et d’ajouter: «Nous nous sommes fixé un objectif de 300 formateurs à plus long terme». Mehdi Houas a précisé, quant à lui, que «ces formateurs reviendront former à leur tour des cadres et des artisans».
Google ne compte pas s’implanter en Tunisie
«J’encourage les ingénieurs tunisiens à postuler auprès de Google, à l’adresse Google.com/jobs. J’encourage également les étudiants tunisiens à faire des stages chez Google» dixit William Kanaan, responsable de la zone MENA auprès du géant mondial du web. Mais Google ne compte pas pour autant s’implanter en Tunisie. William Kanaan, New Business Development Manager de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Google a été parmi nous, en Tunisie, jusqu’au 9 juin. Il était l’invité de marque de la communauté TunAndroid. Et durant son séjour, il a retenu, comme il se doit, l’attention des médias tunisiens. On aura ainsi retenu l’interview qu’il a accordée à une station radio régionale, Jawhara FM en l’occurrence. Le responsable a été dithyrambique sur la Révolution Tunisienne. Il martèlera «la liberté d’expression et l’internet ouvert sont à la base de nos croyances. Il y a plus d’opportunités ouvertes à nous depuis la Révolution. Il ya plus de produits et services qu’on peut proposer. Vous allez voir plus de choses qui seront disponibles pour les usagers tunisiens». Nouveaux services Google pour les Tunisiens Au cours de l’événement Tunandroid, le responsable de Google avait déjà énuméré, durant son exposé, les projets qu’a entamés le géant du web pour mettre le grappin sur les internautes tunisiens. «La pierre angulaire a été posée par le lancement du nom de domaine Google.tn, nous avons ensuite adapté la plateforme vidéo Youtube pour référencer son contenu relatif à la Tunisie. Un accord a été conclu également avec un opérateur mobile local (Tunisiana en l’occurrence) pour rendre possible l’envoi des messages textes à ses clients via la fonction Gmail SMS. Et on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, une ébauche de Google Map est en cours de création avec le peu d’informations que l’on dispose sur les données géographiques du pays. D’ailleurs, je vous encourage à utiliser l’outil de création Map Maker pour enrichir notre base de données» dixit M. William Kanaan. Google lance un appel aux Tunisiens Mais Google recrutera-t-il pour autant des compétences tunisiennes ? Sur ce point, M. Kanaan affirme : «On continue à s’étendre dans la région. Je suis sûr que la Tunisie va jouer un rôle important dans un futur proche. J’encourage les ingénieurs tunisiens à postuler auprès de Google, à l’adresse Google.com/jobs. J’encourage également les étudiants tunisiens à faire des stages chez Google». Mais contrairement à ce que certains ont laissé entendre, le mastodonte américain ne compte pas s’installer en Tunisie. Les dernières paroles prononcées par le responsable de la zone MENA chez Google au cours de la conférence Tunandroid ne laissent pas de place au doute. Avant de quitter l’estrade, William Kanaan a répondu par la négative à la question d’un intervenant sur une éventuelle ouverture d’un bureau Google chargé, à part entière, de la division tunisienne. «Assurez-vous que, si ça allait arriver, tout le plaisir serait pour moi, mais ceci n’est pas actuellement dans nos plans. Cependant, je vous encourage vivement à adhérer à la communauté Tunis-Google Technologie User Group qui va bénéficier de l’assistance et de l’aide de notre maison mère. Dans l’espoir que ce premier pas incite Google à s’implanter en Tunisie» a-t-il affirmé. A nos questions sur les ambitions de Google en Tunisie, M. Kanaan a indiqué que la politique de déclarations aux médias de sa société lui interdit de parler de ce sujet.
Mohamed Jebri
Maroc : Les jeunes du 20 février sur les traces des tunisiens ?
Le mouvement du «20 février» qui réclame des réformes politiques «profondes» au Maroc, prend de l’ampleur. Pour la énième fois, son appel à l’organisation des marches, des manifestations et des sit-in pour dénoncer la corruption et l’amélioration des conditions sociales de la population, a été entendu dans plusieurs villes du Royaume. Même s’il fut lancé après la remise au Roi du projet de réforme de l’actuelle Constitution et tout au plus quelques jours avant un discours de Mohamed VI où il annoncerait la date du référendum, probablement début juillet prochain. Au grand dam des jeunes du mouvement «pacifique et ouvert» du 20 février et de l’opposition démocratique, les articles 19 et 23 de l’actuelle loi qui consacre la dimension religieuse du Roi en tant que «commandeur des croyants» et en qualité de «personne sacrée» et «source de législation» n’ont pas été touchés. La réduction de certaines prérogatives du Roi au profit du Premier ministre qui deviendrait «président du gouvernement» avec possibilité de participer à la désignation de ministres, d’ambassadeurs et de hauts fonctionnaires de l’Etat, ne semble pas convaincre grand monde, car le monarque gardera, in fine, la direction du conseil des ministres. Le Roi a-t-il décidé d’ignorer les revendications politiques «du 20 février» : instauration d’une «véritable» monarchie parlementaire dans laquelle le Roi règne, mais ne gouverne pas, un gouvernement issu de la majorité politique et responsable devant le parlement, l’indépendance de la justice conformément au principe de séparation des pouvoirs, la liberté de la presse, la libération de tous les détenus et le jugement de tous les responsables de dilapidation des biens publics ? «Oui» à voir les dernières interventions des services de sécurité pour disperser les manifestants et les «préoccupations» d’Amnesty international et de Commission européenne sous prétexte qu’ils sont manipulés par les islamistes et les gauchistes. Ce mouvement, qui a pris acte le 9 mars dernier, de l’intention de Mohammed VI de consacrer, dans la foulée de la révolution tunisienne, le principe de la séparation des pouvoirs, semble avoir saisi que le Roi n’a pas cédé comme le prétendent ses conseillers «60% de ses pouvoirs à la primature» dès lors qu’il gardera le pouvoir religieux, militaire sécuritaire, à travers le Conseil de sécurité et qu’on reste dans la logique d’un souverain signifiant à ses sujets : «C’est moi qui fais le projet de société et c’est vous qui êtes en concurrence pour l’exécuter». Un «printemps marocain» à l’horizon ? Les élites politiques du Royaume sont inquiètes. Surtout quand celles-ci rappellent que le pays a aussi ‘’sa’’ famille Ben Ali et Trabelsi. Comme la tunisienne, la famille royale chérifienne est partout. Notamment dans l’éolien, les banques, la grande distribution, le tourisme, les nouvelles technologies, la téléphonie mobile, etc. Autre bombe à retardement, les indicateurs sociaux. Ils sont tous ou presque au rouge. Le chômage avoisine les 40 % et le revenu par tête culmine à hauteur de la moitié de celui de la Tunisie qui est déjà mal loti. Les jours à venir seront décisifs pour l’avenir du Maroc où les jeunes refusent globalement et dans le détail une constitution programmée pour embellir la façade d’une monarchie qui, pour soigner son «exception», s’apprête à normaliser «gratuitement» avec Israël. Sur les 20 «maîtres en danse orientale qui participent à la 2e édition du Festival international de danse orientale qui se tient à Marrakech jusqu’à aujourd’hui deux sont Israéliens.
Le roi de Jordanie promet d’accélérer les réformes démocratiques
Abdallah II, le roi de Jordanie, s’est engagé, dimanche 12 juin au soir, à des réformes menant à un système parlementaire, tout en mettant en garde contre les risques de chaos dont seraient porteuses les manifestations de rue. A l’occasion du douzième anniversaire de son accession au trône, le monarque a apporté son soutien à un projet de réforme de la loi électorale dans son premier discours télévisé depuis le déclenchement du mouvement de protestation en Jordanie mi-janvier. Celui-ci prévoit que les membres du gouvernement ne seraient plus choisis par le roi mais élus par le parlement. SOUS-REPRÉSENTATION DES VILLES Cette réforme a été élaborée par une commission mise en place par le gouvernement pour tenter de répondre aux revendications de manifestants qui se sont rassemblés, pendant plusieurs semaines, dans la foulée des mouvements tunisien et égyptien. Dévoilées la semaine précédente, les propositions de la commission gouvernementale n’ont toutefois pas satisfait l’opposition. Le projet de réforme maintient notamment la sous-représentation parlementaire des villes du pays, aux populations majoritairement palestiniennes, et préserve la domination des zones rurales et tribales faiblement peuplées. « CHAOS ET ZIZANIE » Dans son discours, le roi a d’autre part dénoncé « les diktats de la rue et l’absence de la voix de la raison ». Le souverain faisait ainsi référence au mouvement de protestation de l’opposition, notamment islamique, qui réclame des réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption. Il a souligné que « personne en Jordanie n’a le monopole des réformes ou leur promotion ». « Nous devons faire la différence entre les changements démocratiques réalisables et les risques de chaos et de zizanie », a-t-il ajouté. Tout en se disant engagé dans la lutte contre la corruption, le roi a néanmoins dénoncé à nouveau les propos basés « sur les rumeurs et les potins (…) qui affecte[nt] négativement l’image de la Jordanie dans le monde ». Il a également évoqué la « détérioration de la presse », « celle qui encourage la haine ».
(Source : « lemonde.fr», le 9 juin 2011)
Le Premier ministre turc Erdogan devra négocier avec l’opposition
De Sibel UTKU (AFP) – il y a 1 heure ANKARA — Grand vainqueur des élections législatives dimanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan devra pourtant négocier avec l’opposition et tenir compte du vote kurde, s’il veut mener à bien son projet de changer la constitution. Le Parti de la justice et du développement (AKP), qui est issu de la mouvance islamiste, a rassemblé 49,9 % des suffrages, selon les résultats encore non officialisés, son meilleur score, et sa troisième victoire consécutive à des législatives. Mais l’AKP, qui est au pouvoir depuis 2002, n’a pas atteint le chiffre fatidique des 330 sièges au Parlement qui lui aurait permis de lancer son projet de réforme de la Constitution sans le soutien des autres partis. Il contrôle 326 sièges. « Le peuple… nous a adressé le message que la nouvelle Constitution doit se faire par le compromis, la consultation et la négociation », a déclaré M. Erdogan, dans un discours célébrant sa victoire. « Nous ne fermerons pas nos portes, nous irons vers l’opposition », a-t-il dit. Durant la campagne, M. Erdogan s’est engagé à changer le texte fondamental hérité du coup d’Etat militaire de 1980. Mais il n’a pas donné de détails. Le principal parti d’opposition, situé au centre-gauche, le Parti républicain du peuple (CHP), est venu en seconde position, avec 25,9 % des voix et 135 sièges, suivi du Parti de l’action nationaliste (MHP, nationaliste) avec 13 % et 53 sièges. Outre, l’AKP, le parti pro kurde BDP (Parti de la paix et de la démocratie) est lui aussi sorti vainqueur du scrutin, passant de 20 à 36 sièges. Un soutien du BDP pourrait être crucial pour aller de l’avant vers une nouvelle Constitution mais ce parti pourrait poser ses conditions. Les représentants des Kurdes, qui sont entre 12 et 15 millions sur une population de 73 millions, estiment que leur peuple devrait constituer un élément distinct au sein de la nation turque, avec un statut d’autonomie. La question kurde n’est jamais loin dans la politique turque: le dirigeant emprisonné des rebelles kurdes, Abdullah Öcalan, a menacé récemment Ankara d’une guerre totale si des négociations sérieuses ne s’engagent pas entre le pouvoir et les rebelles, après les élections. La presse d’opposition doute cependant de la volonté réelle de M. Erdogan de négocier et de tendre la main à ses opposants. « Si le Premier ministre veut gouverner en paix, il devrait se rendre compte et ne jamais oublier qu’il y a aussi 50 % » de l’électorat contre lui, écrit lundi l’éditorialiste Mehmet Yilmaz dans l’édition de lundi du journal Hürriyet. « Est-ce que le Premier ministre est capable d’accepter l’existence de gens qui ne pensent pas comme lui ? », s’interroge-t-il, dans une allusion aux sautes d’humeur de M. Erdogan. Ce dernier a multiplié les attaques, parfois personnelles, contre ses opposants, durant la campagne électorale. Et son projet de changement de Constitution, avec un système présidentiel qui serait taillé à sa mesure, font craindre certains pour l’avenir de la démocratie turque. Des dizaines de journalistes sont en prison, et l’opposition dénonce des restrictions à l’usage de l’internet ou sur les ventes d’alcool. M. Erdogan a tenté de rassurer tout le monde, dimanche soir: « Personne ne doit douter du fait qu’il sera pour moi une question d’honneur que de protéger le style de vie, les croyances et les valeurs aussi bien de ceux qui ont voté pour moi que de ceux qui ont voté contre », a-t-il promis.
Sarkozy « pas homme d’Etat » (PS)
Avec AFP 13/06/2011 Le député PS Michel Sapin, proche de François Hollande, a déclaré aujourd’hui que « pour Chirac, Nicolas Sarkozy n’est pas un homme d’Etat », en commentant l’affirmation de l’ex-président assurant qu’il voterait pour Hollande en 2012. Dans une interview au Point.fr, Michel Sapin déclare « penser » que Jacques Chirac « était sur le mode provocateur ». « Mais, dit-il, la provocation peut être sérieuse ». « Jacques Chirac est à cet égard représentatif de ce que pensent beaucoup de gens (…) De nombreux Français s’intéressent à la personnalité de celui qui va les représenter au nom de la France. Et ils n’en peuvent plus de Nicolas Sarkozy », poursuit l’ancien ministre. Le député socialiste considère que Jacques Chirac a « décerné un brevet d’homme d’Etat à François Hollande », et fait valoir qu’il n’y en a que deux « qui puissent le faire aujourd’hui: Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac, car un ex-chef de l’Etat est le mieux placé pour juger de ce genre de chose ». « Et d’ailleurs, dit-il, si on interrogeait Giscard, je ne suis pas sûr que sa réponse soit bien différente de celle de Chirac… » Michel Sapin « ne voit pas en quoi » le soutien de Jacques Chirac à François Hollande « serait mal ». « Les camarades du PS qui seraient tentés de jouer là-dessus pour lui nuire, et sans doute certains ont commencé, savent compter. En 2007, le PS a fait 47% des voix à la présidentielle. Pour l’emporter, il faut faire 51%, et pour cela, il vaut mieux engranger des voix au-delà du PS », a-t-il expliqué. S’agissant de la campagne de François Hollande pour la primaire, Michel Sapin a relevé que le député de Corrèze « ne stagne pas, il s’adapte au nouveau paysage », après la mise hors course de Dominique Strauss-Kahn