TUNISNEWS  
  8 ème année,        N°  2849 du 12.03.2008
  
     
 
       
 
   AISPP:         Communiqués 1 – 2
    Liberté et Equité: Interpellation d’Omar Barhoumi,         le frère d’Hafedh Barhoumi         Ahmed Nejib Chebbi: Déclaration
  
  
          Chokri Hamrouni: Je rentre … IFJ Condemns Tunisia Over Assault of Journalists         Le Monde : Al-Qaida met en garde les touristes en         Tunisie         Le Monde : Le silence embarrassé des autorités au Maghreb         AFP: Autrichiens enlevés: un parti tunisien exige         une libération « sans condition »         AP: Tunisie: un parti d’opposition dénonce l’enlèvement des deux         touristes autrichiens         Reuters: Les touristes autrichiens enlevés         seraient au Mali         AP: Les ravisseurs des deux touristes autrichiens auraient gagné leur         base arrière au Mali         Reuters: Qaeda’s Sahara kidnap shows Maghreb         threat         Le Temps: Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009         Le Temps: Réforme de l’assurance-maladie – 41         gynécologues (sur 46) de Sfax annulent leur convention avec la CNAM         AFP:  Union pour la Méditerranée, nouveau nom de la politique de l’UE         vers le sud?         AFP: France: relaxe confirmée pour la publication         de caricatures de Mahomet         Taïeb Moalla: «L’Arabe cochonne» nous visite…
  
 
  
         
          
          Liberté pour tous les prisonniers politiques
          Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre           pays
           
 Association Internationale de Soutien           aux Prisonniers Politiques
          43 rue Eldjazira, Tunis
           
           
          Tunis, le 11 mars 2008
          Faouzi Bejaoui, un ancien prisonnier politique, résidant actuellement           en Italie, est toujours privé de son droit à faire renouveler son           passeport. Il ne peut donc ni revenir dans son pays, ni rendre visite           à sa famille à Menzel Bourguiba.
          Faouzi Bejaoui a effectué une peine de cinq ans d’emprisonnement et a           été soumis par la suite au contrôle administratif. Après plusieurs           tentatives, il a obtenu son passeport et il a quitté la Tunisie pour           l’Italie de façon légale. Le consulat de Tunisie en Italie a refusé de           renouveler son passeport en juin 2007. La réponse du consul était           toujours la même, les cinq fois où il l’a rencontré : « cette affaire           ne dépend pas de moi ».        
          Sa famille a affirmé à notre association que sa mère et sa fille           avaient contacté directement le ministère de l’Intérieur à quatre           reprises, après avoir envoyé nombres de lettres avec accusé de           réception à la Présidence de la République et à l’Administration des           Frontières, ainsi qu’au ministère de la Justice.
          […]
          Pour l’Association
          Le Président
 Maître Saïda Akrami
 (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par           les auteurs de la version en arabe, LT) 
  
  
 Liberté pour tous les prisonniers             politiques             Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre             pays                          Association Internationale de Soutien             aux prisonniers politiques             43 rue Eldjazira, tunis             e-mail : aispptunisie@yahoo.fr                          Tunis, le 12 mars 2008  
 La quatrième chambre criminelle du Tribunal de           Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a           examiné aujourd’hui, mercredi 12 mars 2008, l’affaire n° 15041 dans           laquelle sont déférés Mounir Ouchtati, Zyed Maamouri, Mohammed Atoui,           Ramzi Romdhani, Safouane Laamouri (en état d’arrestation), et Karim           Arfaoui, Chedli Lamouchi, Choukri Boughdidi, Sami Lhouimli (en liberté)           ainsi que Yassine Ferchichi, Riadh Barhoumi, Sami Essid, Kaïs Melliti,           Safouane Ayari et Ridha Yahyaoui (en fuite) accusés d’appel à           commettre des infractions terroristes, d’utilisation d’un nom, d’un           mot et d’un symbole pour identifier une organisation           terroriste,d’adhésion à une organisation ayant fait du terrorisme un           moyen de réaliser ses objectifs, d’adhésion sur le territoire de la           République et en dehors du territoire à une organisation terroriste,           d’utilisation du territoire de la République pour recruter des           personnes en vue de commettre une action terroriste sur le territoire           et en dehors, de mise à disposition d’un local de réunion,           d’hébergement de membres d’une entente et de personnes en rapport avec           les infractions terroristes, d’adhésion hors du territoire de la           République à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de           concrétiser ses objectifs, d’entraînements militaires hors du           territoire de la République en vue de commettre des infractions           terroristes sur le territoire de la République et à l’étranger.           Maîtres Anouar Aouled Ali, Samir Ben Amor, Choukri Belaïd se sont           présentés pour assurer leur défense et le juge a décidé de reporter           l’examen du dossier au 15 mars 2008 pour permettre aux avocats de           présenter des arguments pour une jonction des affaires.           Pour la commission de suivi des procès           Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou           (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en           arabe, LT)
 
Sauvez la vie du             prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi
Liberté pour Slim             Boukhdhir, la plume libre
 Liberté et Equité
Organisation de droits             de l’homme indépendante
33 rue Mokhtar Atya,             1001 Tunis
Tel/fax: 71 340 860
Email :   Liberte_équite@yahoo.fr
Tunis, le 12 mars 2008
Interpellation d’Omar Barhoumi, le frère d’Hafedh Barhoumi
Liberté et Équité a             appris que la police politique avait investi hier matin, mardi 11             mars 2008 à sept heures du matin le domicile de monsieur Mohammed             ben Abdelkarim Barhoumi, sis 9 rue du 13 août à Yasminat dans le             gouvernorat de Ben Arous, sans mandat du procureur de la République.             Ils ont arrêté son fils Omar, âgé de 21 ans, étudiant en seconde             année à l’institut de préparation aux études d’ingénieur d’El             Mannar. Il n’a été relâché que dans l’après midi d’aujourd’hui             mercredi 12 mars 2008. Ils ont emporté avec eux l’ordinateur             portable de son frère aîné, étudiant en troisième cycle, qui y avait             sauvegardé toutes les recherches en rapport avec ses études, et le             mémoire qu’il devait présenter dans les jours à venir. S’il cet             ordinateur ne lui était pas restitué incessamment, il ne pourrait             prétendre au diplôme du master. Son père nous a informés qu’il avait             chargé un avocat de contacter le procureur de la République de Ben             Arous afin que ce dernier délivre un ordre de restitution de             l’ordinateur.
Le troisième fils de             Mohammed Barhoumi est Hafedh Barhoumi, incarcéré actuellement à la             prison de Mornaguia, et dont le procès s’est déroulé sur la base de             la loi antiterroriste; il a été condamné à une peine             d’emprisonnement de trois ans. Son père nous a informés que             l’administration de la prison lui avait interdit de correspondre             avec sa famille et intercepté ses courriers antérieurs.
Pour le bureau             exécutif de l’organisation
Le président
Maître             Mohammed Nouri
(traduction ni revue             ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
  
           
 
  
           
 DECLARATION
                      
L’Organisation « El Quaeda Au Maghreb         Islamique » vient de revendiquer l’enlèvement sur le territoire tunisien         de deux ressortissants autrichiens, disparus au mois de février dernier.
Cet enlèvement, s’il venait à se         confirmer, représenterait une escalade grave dans le cycle de la         violence qui menace de s’installer dans le pays.
Cet acte moralement répréhensible         appelle de ma part une condamnation sans équivoque. Aucun argument ne         peut être invoqué pour justifier un acte qui prend pour cible des         victimes civiles innocentes et menace d’entrainer le pays dans l’impasse         de la violence aveugle. Cet acte risque en outre de frapper l’un des         piliers de l’économie tunisienne, le tourisme, qui emploie près de 11%         de la population active et risque par conséquent de frapper nombre de         citoyens tunisiens dans leurs moyens de subsistance.
J’appelle à la libération immédiate et         sans conditions des deux ressortissants autrichiens et rappelle à cette         occasion que la réforme du système politique et la résolution des         problèmes sociaux du pays ne peuvent se faire que par le dialogue et         l’action pacifique des citoyens.
 
 Tunis le 11 mars 2008
 Ahmed Nejib Chebbi
 Candidat Démocrate aux Elections                 Présidentielles 
 
  
  
 
         
          Je rentre …
          
         Je rentre après dix-sept longues et interminables années d’exil. Tant         attendu et rêvé, cet évènement se concrétise enfin ce vendredi 14 mars         2008…
          
         Je rentre et je remercie tous ceux qui ont rendu possible et heureux ce         retour qui préserve ma dignité, mon intégrité et ma liberté de réflexion         et d’action…
          
         Je rentre retrouver un pays, une famille et des amis que j’affectionne         tant et qui m’ont cruellement manqué. Mais, si je le fais, c’est aussi         pour apporter ma contribution à l’indispensable effort national         d’ouverture et de cohésion nationale auquel je ne cesse d’appeler depuis         des années…
          
         La Tunisie a besoin de tous ses enfants, j’en fais partie…
          
         Je rentre pour défendre les intérêts de mon pays en toute fierté, en         toute abnégation, mais également en exerçant pleinement mon droit à la         différence, car la Tunisie est plus belle et plus forte lorsqu’elle         assume cette diversité…
          
         Je rentre car j’aime la Tunisie, et j’aime les Tunisiens…
          
         Que tous ceux qui chérissent la Tunisie et qui en sont privés, sachent         qu’ils peuvent compter sur mon apport et celui des Tunisiens dévoués que         j’ai pu découvrir récemment pour que leur retour soit une réalité…
          
         Je rentre et je souhaite que ce soit un pas vers une Tunisie rassemblée.
          
          
         Paris, le 12 mars 2008 
          Chokri HAMROUNI.
 
         
  
 
IFJ     Condemns Tunisia Over Assault of Journalists
       
       
       05/03/2008
       
 The       International Federation of Journalists (IFJ) today condemned Tunisian       customs officials who detained and violently assaulted two journalists,       Omar Mestiri and Sihem Bensedrine, on their return from a trip abroad. The       IFJ has called for an investigation into the incident.
       
 “This is       yet another sign of intolerance and the targeting of independent       journalists by Tunisian authorities,” said Aidan White, IFJ General       Secretary. “The aim is clearly to silence voices critical of the       government through intimidation and we are sure it will not succeed.”
       
 Bensedrine       is the Secretary General of the Observatory for the Freedom of Press,       Publishing and Creation in Tunisia while Mestiri is editor-in-chief of       Kalima newspaper. They are married and both are well-known activists for       press freedom in Tunisia and have been vocal critics of the government’s       repressive policies on media.
       
 They       returned to Tunisia on Monday by boat after a trip to Europe, during which       Bensedrine was awarded the 2008 peace prize by the Danish Peace       Foundation. On arrival in Tunis officials detained them for six hours.       They were assaulted and forced to turn over their belongings, documents       and laptop computers. Bensedrine suffered serious bruising and ligament       injuries in one arm.
       
 The couple       is filing a complaint against the customs officials.
       
 “There is       little doubt of the connection between the action of these customs       officials and the government’s anger at these journalists who have been so       critical,” White said. “This is a blatant act of intimidation and will not       stand. Our colleagues will not back down and we support their protests.”
       
       For more information contact the IFJ at +32 2 235 2207
       
 The IFJ represents over 600,000 journalists in 120       countries worldwide 
  
Al-Qaida met en garde les touristes en Tunisie
VIENNE     CORRESPONDANCE
  
 Où se       trouvent les deux touristes autrichiens dont l’organisation Al-Qaida au       Maghreb a revendiqué l’enlèvement lundi 10 mars ? Selon le site Internet       du quotidien algérien An-Nahar, généralement bien informé, le couple porté       disparu le 25 février en Tunisie aurait transité par un camp islamiste       algérien de la région de Tebessa, dans l’est du pays, avant d’être       convoyé, via la Libye et le sud algérien, dans le nord du Mali, une zone       montagneuse difficile d’accès.
       
 Dans un       enregistrement audio mis en ligne, lundi, sur Internet par Intelligence       Group, un site américain de surveillance du terrorisme islamiste, et       retransmis en partie sur Al-Jazira, le messager, identifié par la chaîne       de télévision qatarie comme un porte-parole de l’organisation d’Al-Qaida       aux pays du Maghreb islamique, met en garde « les touristes occidentaux       voyageant pour leurs loisirs en Tunisie alors que nos frères de Gaza sont       massacrés par les juifs ».
       
 Le       communiqué précise que les deux Autrichiens sont en bonne santé et       prévient que toute tentative d’intervention militaire de l’Algérie       « mettrait en danger la vie des otages ».
       
 Le       ministère des affaires étrangères autrichien confirme avoir demandé à       l’Algérie et à la Tunisie de renoncer à toute intervention militaire. Des       recherches ont été lancées dans les deux pays. Une centaine de policiers       tunisiens ont passé au peigne fin les sables du désert. Soucieuse de son       image de marque de pays où la sécurité est garantie aux touristes (près de       7 millions accueillis en 2007), la Tunisie a affirmé que les deux       touristes qui traversaient le Sahara avaient déjà franchi la frontière       algérienne lorsqu’ils ont été enlevés.
       
 « Ni la       preuve d’enlèvement ni l’authenticité de l’enregistrement ne sont       établis », tient à préciser Martin Gärtner, le porte-parole du ministère       des affaires étrangères autrichien. Cependant, dès lundi soir, une cellule       de crise était mise sur pied, réunissant des représentants des ministères       des affaires étrangères, de l’intérieur et de la défense. Des membres de       l’unité antiterroriste Cobra devraient être envoyés en Algérie et en       Tunisie pour échanger des informations.
       
 Les       autorités réfutent toute entreprise de négociation avec les ravisseurs. « A       ce stade, l’enregistrement, qui n’est toujours pas authentifié, ne précise       pas les revendications des kidnappeurs. Elles pourraient aussi bien       s’adresser à la communauté internationale, aux Etats algérien ou tunisien,       qu’à l’Autriche », objecte Martin Gärtner. L’ambassadeur autrichien au       Koweït a été chargé de vérifier l’origine de l’enregistrement avec la       chaîne qatarie Al-Jazira.
       
 En       Autriche, cet enlèvement ravive des souvenirs. En 2003, trente-et-un       touristes européens, dont dix Autrichiens et quinze Allemands avaient été       enlevés dans le sud algérien par le Groupe salafiste pour la prédication       et le combat (GSPC), rallié par la suite à Al-Qaida. Après deux mois de       détention dans le désert saharien, ils avaient finalement été libérés par       une intervention de l’armée algérienne, tandis que la seconde partie du       groupe scindé n’était délivrée que trois mois plus tard au Mali, après le       versement d’une rançon par Berlin.
       
 Wolfgang       Ebner et Andrea Kloiber, originaires de la région de Salzbourg, s’étaient       lancés, le 10 février, dans la descente du désert saharien en 4×4       accompagnés de leurs deux bergers allemands. Le 18 février, le voyageur       avait appelé son fils d’une station d’essence située au sud-est de la       Tunisie. Depuis, les deux touristes n’ont plus donné signe de vie.
       
 « C’est       probablement le hasard qui a fait que ce couple autrichien tombe dans les       griffes du mouvement terroriste plutôt que d’autres touristes       occidentaux », estime le politologue Udo Steinbach, spécialiste du       Moyen-Orient à l’université de Marbourg, en Allemagne.
       
  Laurence Monnot
       
        (Source : « Le Monde » (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008) 
   
       
 Le silence       embarrassé des autorités au Maghreb
       
 Jean-Pierre Tuquoi
 
 Les       autorités se taisent et les rumeurs vont bon train. Près de trois semaines       après la disparition de deux touristes autrichiens au Sahara et la       revendication de leur enlèvement, en début de semaine, par l’organisation       d’Al-Qaida aux pays du Maghreb islamique, les Etats concernés sont avares       de déclarations.
       
 La Tunisie, où se trouvaient probablement les voyageurs       au moment de leur enlèvement, laisse entendre que le couple avait franchi       la frontière algéro-tunisienne avant son enlèvement. Et que donc Tunis       n’est en rien concerné par l’affaire. Pourtant, dans le même temps, des       opérations militaires de reconnaissance terrestres et aériennes ont été       signalées, dans le sud du pays, pour tenter de retrouver le couple de       touristes.
       
 Déjà, en       avril 2002, au lendemain d’un attentat meurtrier contre une synagogue       célèbre, dans l’île de Djerba, revendiqué par des islamistes, Tunis avait       tenté de faire croire à un acte isolé. Il lui avait fallu faire machine       arrière peu après.
       
 Hier comme       aujourd’hui, la position tunisienne s’explique. Avec près de 7 millions de       touristes accueillis en 2007 – soit bien davantage que le Maroc -, le plus       petit pays du Maghreb ne peut sans risque voir écornée son image de pays       sûr, à l’abri du terrorisme islamiste. Il en va de la poursuite du       « miracle » économique tunisien.
       
 Les       Algériens, de leur côté, ne sont pas plus diserts que leur voisin. Les       autorités n’ont guère envie de voir leur pays en première ligne dans une       affaire de terrorisme née dans un pays tiers. Leur intérêt est de       suggérer, ce à quoi s’emploie la presse locale, que le groupe islamiste,       avec ses deux otages, a quitté l’Algérie, simple pays de transit, pour       rejoindre une zone montagneuse difficile d’accès au nord du Mali, après un       périple de plus de mille kilomètres à travers la Libye et le sud algérien.       La Libye aussi se tait tout comme les autorités maliennes.
       
 Que les       ravisseurs aient réussi à trouver refuge dans les montagnes de l’Adrar       n’est pas impossible pour peu que l’alerte ait été donnée tardivement. Les       islamistes y sont plus en sécurité qu’en Algérie pour négocier le paiement       d’une rançon.
       
 Les       services de sécurité algériens laissent entendre que le commando islamiste       responsable de l’enlèvement appartient à la mouvance de « l’émir » du       Sahara, le commandant de la 9e région de l’organisation terroriste, Yahia       Djouadi, connu sous le nom de Yahia Abou Amar Etiarti. Réputé responsable       de l’assassinat, en février, de sept gardes frontières algériens à l’est       de la ville d’El-Oued, dans le sud du pays, les combattants de « l’émir » se       déplaceraient en fait entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, sans se       soucier de frontières forcément poreuses dans la région.
       
 L’hypothèse       est crédible. Elle ne doit pas faire oublier que d’autres groupes sont à       l’oeuvre dans cette immense bande sahélienne qui court de la Mauritanie au       Tchad, et embrasse pour partie le Mali, le Niger, l’Algérie et la Libye.
       
 Les       Occidentaux s’en préoccupent. Les Américains disposent dans le nord du       Mali d’une présence militaire permanente. Et ils entraînent les armées       locales à la lutte antiterroriste. Quoique plus discrets, les Européens       aussi sont également actifs dans cette « zone grise ». On l’a vu fin 2007 au       lendemain de l’assassinat de quatre touristes français dans le Sahara       mauritanien. Mais jusqu’à présent, la présence des Occidentaux n’a pas       permis de réduire les groupes terroristes.
       
        (Source : « Le Monde » (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008) 
   
       
   Autrichiens       enlevés: un parti tunisien exige une libération       « sans condition »
       
       
      AFP, le 12 mars 2008 à 14h53
       
 TUNIS, 12 mars       2008 (AFP) – Le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) a       condamné l’enlèvement de deux touristes autrichiens et exigé leur       libération « sans condition », réagissant à la revendication lundi de ce       rapt par Al-Qaïda.
 Le PDP       « condamne cette opération et affirme son refus de la violence comme moyen       d’action politique », selon une déclaration transmise mercredi à l’AFP.
 Cette       formation exige « la libération immédiate et sans condition » des deux       otages, exprimant « sa compassion » à leurs proches et son « indignation »       devant une tentative de s’attaquer au tourisme en Tunisie. « Le parti       exprime sa profonde indignation à l’égard de l’avertissement adressé par       les ravisseurs aux touristes occidentaux pour les dissuader de se rendre       en Tunisie. » Ce comportement « met en jeu les moyens de subsistance de       plusieurs milliers de familles tunisiennes et constitue une tentative de       saper l’économie et de miner l’industrie du tourisme », ajoute le PDP.
 Dans un       enregistrement diffusé lundi par la chaîne de télévision Al-Jazira, le       porte-parole d’Al-Qaïda au Maghreb, Salah Abou Mohammad, a affirmé que son       groupe avait « enlevé le 22 février en Tunisie un couple autrichien ».
 Dans un       communiqué revendiquant l’enlèvement, diffusé sur l’internet, Al-Qaïda a       averti lundi que « toute tentative d’intervention militaire de l’Algérie       mettrait en danger la vie des deux Autrichiens ».
 Les ravisseurs       de deux touristes autrichiens enlevés en Tunisie par Al-Qaïda auraient       rejoint le Mali avec leurs otages après avoir traversé l’Algérie et la       Libye, a rapporté de son côté mardi le quotidien algérien Annahar sur son       site internet.
 Les autorités       tunisiennes mettent en doute la présence et l’enlèvement du couple en       Tunisie, déclarant que « rien ne permet de
 confirmer » que       les deux Autrichiens se trouvent en Tunisie ou qu’ils
 ont été       enlevés sur le sol tunisien.
 Tunisie: un       parti d’opposition dénonce l’enlèvement des deux       touristes autrichiens
       
   Associated       Press, le 12 mars 2008 à 15h53
 
 TUNIS (AP) —       Le parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition       légale en Tunisie, a dénoncé mercredi l’enlèvement des deux touristes       autrichiens revendiqué par l’organisation d' »Al-Qaïda au Maghreb       islamique » (AQMI).
 Les deux       ressortissants autrichiens, un couple originaire de Salsbourg, sont portés       disparus depuis la mi-février, date de leur dernier contact téléphonique,       alors qu’ils effectuaient une randonnée dans le sud tunisien, limitrophe       des frontières algérienne et libyenne.
 Dans un       communiqué transmis à l’Associated Press, le PDP dirigé par Maya Jribi se       déclare « opposé à l’usage de la violence comme moyen de réaliser des       objectifs politiques » et exige « la libération immédiate et       inconditionnelle des deux otages ».
 Il stigmatise,       par ailleurs, la mise en garde lancée par les ravisseurs aux touristes       européens pour les dissuader de visiter la
 Tunisie, ce       qui, déplore le communiqué, constitue « une atteinte au gagne-pain de       milliers de familles tunisiennes et une tentative de porter préjudice à       l’économie et au secteur touristique ».
 Les autorités       assurent pour leur part que « les touristes qui visitent la Tunisie sont       absolument en sécurité et passent leurs vacances en toute quiétude ».
 La Tunisie a       accueilli en 2007 un record de 6,8 millions de touristes, qui lui ont       rapporté quelque 1,7 milliard d’euros. Pilier de l’économie tunisienne, le       tourisme représente 6,5% du PIB et procure quelque 380.000 emplois directs       et indirects.  
Les     touristes autrichiens enlevés seraient au Mali
Reuters, le11 mars     2008 à 21h34
 par       Hamid ould Ahmed
   
 ALGER, 11 mars       (Reuters) – Les deux touristes autrichiens enlevés et qui seraient aux       mains d’Al Qaïda ont été transférés par leurs ravisseurs au Mali, a       annoncé mardi le journal algérien Ennahar sur son site internet.
 « Aujourd’hui,       certaines sources ont rapporté qu’une cellule armée d’Al Qaïda responsable       de l’enlèvement des touristes autrichiens avait atteint le Sahel, après       avoir traversé une
 zone située       entre les territoires algériens et libyens, au cours des quatre derniers       jours », écrit ce journal.
 Ennahar ajoute       avoir obtenu des informations selon lesquelles ce commando a déjà regagné       ses bases du Sahel situées en territoire malien.
 Les autorités       algériennes, qui ont pour habitude de ne pas commenter les affaires de       sécurité, n’ont fait aucune déclaration après parution de ces       informations.
 Pour des       analystes, le fait que les ravisseurs de l’organisation Al Qaïda au       Maghreb islamique (AQMI) aient annoncé l’enlèvement donne à penser qu’ils       sont prêts à négocier. Ils notent aussi que l’AQMI a, par le passé, pris       des otages pour obtenir de l’argent.
       
 NOUVEAU MESSAGE
       
 A Bamako, une       source haut placée dans les services de sécurité a indiqué qu’il était       possible que les ravisseurs se soient réfugiés à Tessalit, localité de       l’Adrar des Ifoghas
 située à       l’extrême nord du pays limitrophe de l’Algérie, où
 l’AQMI       (ex-GPSC algérien) disposerait d’une base.
 « Les       salafistes ont une base dans les collines des environs de Tessalit », a       déclaré cette source. « Il y sont plus en sécurité qu’en Algérie ou en       Tunisie ».
 Lundi, la       chaîne panarabe d’information Al Djazira avait diffusé l’enregistrement       audio d’un homme se présentant comme le porte-parole de l’AQMI, selon qui       cette organisation a enlevé deux touristes autrichiens le 22 février en       Tunisie.
 Les autorités       autrichiennes ont reçu quant à elles un nouveau message des ravisseurs       présumés des deux touristes. Le message, a déclaré mardi un porte-parole       du ministère autrichien de l’Intérieur, comporte les bonnes données       inscrites sur les passeports du couple, un consultant fiscal de 51 ans,       Wolfgang Ebner, et sa compagne Andra Kloiber, 43 ans.
 « Dans leur       message, ils menacent de conséquences en cas d’intervention militaire », a       déclaré de son côté un porte-parole du ministère iranien des Affaires       étrangères. 
  
       
 Les ravisseurs       des deux touristes autrichiens auraient gagné leur       base arrière au Mali
       
  Associated Press, le 11 mars 2008 à 20h35
       
 ALGER (AP) —       Le groupe armé relevant de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique       (AQMI) qui a kidnappé les deux touristes autrichiens a pu gagner le Mali       après avoir traversé pendant quatre jours les territoires algériens, a       rapporté le quotidien algérien « Ennahar » sur son site Internet (www.ennaharonline.com       ). 
       
 Selon des       informations obtenues de « sources concordantes » par le journal, le groupe       qui se présente sous le nom de « Yahya Abou Ammar », émir de la région du       sud de l’organisation terroriste, a regagné sa base arrière dans le Sahel,       en territoire malien.
       
 Le couple       autrichien est porté disparu depuis la mi-février alors qu’il effectuait       une randonnée dans le sud tunisien, proche des frontières algérienne et       libyenne.
       
 Lundi, un       homme se présentant comme le porte-parole de l’AQMI avait revendiqué       l’enlèvement des deux ressortissants autrichiens, dans une bande sonore       diffusée par la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira.
       
 Il avait       motivé cet acte par les massacres perpétrés par les forces israéliennes       dans la Bande de Gaza.
       
 « Ennahar »       indique par ailleurs que les forces algériennes qui avaient lancé depuis       quatre semaines de vastes opérations de recherches pour traquer les       groupes islamistes armés dans des zones montagneuses avaient reçu des       instructions pour participer à la recherche des deux touristes autrichiens       dans les zones proches de la frontière tunisienne, sur la foi       d’informations parvenues de Tunisie selon lesquelles les ravisseurs se       seraient dirigés vers le sud.
       
 Se référant       aux mêmes sources, « Ennahar » indique que le groupe des ravisseurs s’active       actuellement dans le nord du Mali où se trouve sa « base naturelle » dans le       Sahel.
       
 Selon une       « source sûre » citée par le journal, le fait que les ravisseurs se soient       retranchés dans leur base arrière du Sahel leur permettrait de négocier       plus aisément avec les autorités autrichiennes pour obtenir des rançons ou       des exigences politiques, comme ce fut le cas lors de l’enlèvement de       touristes européens en 2003 par le groupe d’Abderrazak « El Para ». Ils       avaient été libérés contre une rançon de 6,5 millions d’euros.    
ANALYSE – Al Qaïda veut s’étendre au Maghreb et vise le tourisme
 Reuters, le     12 mars 2008 à  15h37
        par William Maclean
       
 ALGER, 12 mars       (Reuters) – Battage médiatique, rançons et volonté de nuire au tourisme       régional inspirent très probablement, de l’avis des experts, les       islamistes d’Al Qaïda au Maghreb responsables de l’enlèvement de deux       randonneurs autrichiens au Sahara.
 Pour ce groupe       basé en Algérie, ces enlèvements – les premiers depuis le ralliement au       réseau d’Oussama ben Laden l’an dernier – apportent de la publicité alors       qu’il est en quête de recrues jeunes et influençables.
 L’ancien       Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, algérien) exigera       probablement une somme élevée en échange de la libération de Wolfgang       Ebner, conseiller fiscal de 51 ans, et de sa compagne Andrea Kloiber, 43       ans, qui selon les activistes ont été capturés le 22 février dans le       Sud-Tunisien. Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) s’intéresse toutefois       surtout aux objectifs politiques, notamment visés en décembre lors d’un       attentat contre des bureaux de l’Onu à Alger et début février dans       l’attaque de l’ambassade d’Israël en Mauritanie.
 « Deux otages,       ça a un prix, mais je pense que ce qui est capital, c’est la démarche       médiatique et politique », a estimé Louis Caprioli, ancien responsable       français du contre-terrorisme, qui travaille désormais pour l’agence de       conseil Geos, spécialisée dans les questions de sécurité.
 « L’opinion       publique internationale, bien sûr, est sensible lorsqu’il y a un attentat       qui est commis à Alger contre l’Onu.
 Mais là, on       est dans une autre approche. La gestion d’otages, c’est une démarche       médiatique exceptionnelle pour les terroristes parce que pendant des jours       et des jours, on va
 avoir des       informations qui vont être diffusées par l’ensemble des médias », a-t-il       déclaré à Reuters.
       
 LE TOURISME VISÉ
       
 Début 2003,       l’AQMI avait enlevé 32 touristes européens dans le Sahara algérien,       s’attirant ainsi une forte attention médiatique et peut-être une       importante rançon. Plusieurs des otages avaient été libérés par une       opération des commandos algériens contre un refuge des activistes. Selon       des médias allemands, Berlin avait payé environ cinq millions de
 dollars afin       d’obtenir la libération des otages restants, presque tous allemands.
 Le       gouvernement allemand a refusé à plusieurs reprises de commenter ces       affirmations.
 Les       enlèvements au Maghreb mettent à profit la difficulté pour les       gouvernements locaux de contrôler les immenses étendues désertiques,       parcourues par les Touaregs ainsi que par des trafiquants et des groupes       rebelles séparatistes, a indiqué George Joffe, spécialiste du Maghreb à       l’université de Cambridge.
 « Leur but est       de gagner de l’argent et de délivrer un message politique en affirmant       qu’ils sont toujours sur le terrain et que les gouvernements perdent le       contrôle de leurs territoires. »
 Dans un       communiqué, Al Qaïda indique avoir déplacé les otages autrichiens en       Algérie, mais selon un site internet algérien spécialisé dans les       questions de sécurité, le couple se trouverait désormais au Mali.
 Aucune de ces       deux affirmations n’a pu être confirmée.
 Le 24       décembre, quatre touristes français avaient été tués par des islamistes       présumés dans le sud de la Mauritanie, entraînant pour la première fois       l’annulation du rallye Lisbonne-Dakar.
 Deux des       principaux suspects dans cette attaque, tous deux Mauritaniens, ont été       capturés par la suite en Guinée-Bissau.
 Ces       assassinats correspondaient à la stratégie revendiquée par Al Qaïda dans       la région, où le groupe cherche à internationaliser un conflit né en       Algérie dans les années 1990
 et à nuire au       tourisme, secteur économique vital en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie.
 Le       gouvernement tunisien a assuré que les touristes n’étaient pas en danger       sur son territoire. Des agences de voyage de Tunis, contactées par       Reuters, ont indiqué que les
 réservations       n’avaient pas été affectées par l’annonce du double enlèvement.
 ANALYSIS-Qaeda’s Sahara kidnap shows Maghreb threat
 Reuters, le 12 mars 2008 à 12h02
      By William Maclean
   
 ALGIERS, March 12       (Reuters) – Publicity, ransom money and damage to lucrative Maghreb       tourism are the possible prizes for al-Qaeda’s north Africa wing from the       kidnapping of two Austrian adventure holidaymakers.
 The Algerian-based       group’s first abduction of Westerners since it joined al Qaeda last year       is a publicity coup as it seeks to recruit impressionable youths for its       drive to destabilise the region, a key oil and gas supplier to Europe,
 analysts say.
 The insurgents, formerly       known as the Salafist Group for Preaching and Combat (GSPC), will likely       want a substantial sum for freeing tax consultant Wolfgang Ebner, 51 and       his companion, Andrea Kloiber, 43, whom it says it seized in Tunisia on       Feb. 22.
 But political goals       remain paramount for the group, which claimed an attack on U.N. offices in       Algiers in December and the killing of three Mauritanian soldiers and an       assault on the Israeli embassy in the capital Nouakchott in early February.
 « The hostages have a       price, but what’s key is the media and political aspect, » said Louis       Caprioli, a former French counter-terrorism official who now works for       security and risk consultancy Geos.
 « International public       opinion is of course sensitive when you have a bombing of the U.N. offices       in Algiers.
 « But here we’re looking       at a different strategy. For terrorists the management of a hostage is an       outstanding media-focused operation, because, day after day, there will be       news put out by all the media, » he told Reuters.
 Anne Guidicelli of       Terrorisc consultancy in Paris said: « It’s part of the logic of       international jihad…Their ambition is to have a regional project rather       than just a local one. »
 The group sees the       rulers of the Maghreb countries as apostates and seeks to drive them from       power. The GSPC has kidnapped before: It won months of Western media       prominence, and possibly a ransom as well, when it seized 32 European       tourists in early 2003 in the Algerian Sahara.
 Some were rescued when       Algerian commandos stormed a rebel hideout. German newspapers have       reported that the German government paid a ransom of about $5 million to       secure the release of the remainder, most of whom were German. The German
 government has       consistently declined to comment on the reports.
       
 UNSTABLE SAHARA
    
 Like the 2003 abduction,       the latest kidnapping exploits the instability of the Sahara, much of       which is roamed by smugglers, nomads and insurgent groups, for political       ends, said George Joffe, a Maghreb expert at Cambridge University.
 « They’re doing this to       make money and to make a political point, to say they are still there on       the ground and that the governments are losing control of their territory, »       he said.
 An al Qaeda statement       announcing the abduction suggested it had since moved the pair from       Tunisia to neighbouring Algeria, a mostly desert country 4-1/2 times the       size of France.
 An Algerian website that       specialises in security said the couple had in turn been moved to Mali, a       country that straddles the Sahara and the arid Sahel belt to the south.
 There has been no       confirmation of either report, but experts say the north of Mali or Niger       would be logical choices because of the regions’ isolation, and the GSPC’s       record of involvement in smuggling, money laundering and protection       rackets there.
 Nomadic Tuareg peoples       are rebelling against their respective governments in the north of both       Mali and Niger.
 Security experts said       the security services of the region would be working closely together and       with their contacts among Saharan nomadic groups to try to locate the       hostages. « The desert is a place which looks empty, but people rapidly get       to know where this or that person is, » Caprioli said.
 The Mauritania attacks,       including the shooting of four French tourists by suspected Islamic       militants on Dec. 24, prompted the cancellation of the Paris-Dakar rally       across the Sahara for the first time in its history.
 Two of the main suspects       in the shooting, both Mauritanians, were captured in Guinea-Bissau, a       transit pointfor Latin American cocaine cartels, raising fears of an al       Qaeda-linked network stretching much further south into Sub-Saharan Africa       than had previously been feared.
 The attacks were in line       with al Qaeda’s stated ambition to internationalise a conflict that has       its origins in Algerian turmoil in the 1990s and to damage its       European-focused tourism, important sectors for Tunisia, Morocco and for       Mauritania, which wants to promote its fledging desert tourism.
 « The objectives have       been clearly laid down. It’s to hit the Tunisian state in a sensitive       sector — tourism. It’s clearly a way of destabilising Tunisia, » said       Guidicelli.
 The Tunisian government       denies there is any security risk to tourists. Travel agents in Tunis       contacted by Reuters said that, to date, bookings had been unaffected by       news of the kidnapping.
    
       REUTERS
       
         
 AFP, le 12 mars 2008 à                13h39
Reporters sans frontières épingle 15 pays « ennemis d’internet »
         
        PARIS, 12 mars 2008 (AFP) – Reporters sans frontières (RSF) épingle         quinze pays « ennemis d’internet », dont pour la première fois l’Ethiopie         et le Zimbabwe, mercredi à l’occasion de la journée pour la liberté sur         internet lancée par l’organisation.
        La nouvelle liste établie par RSF compte, comme l’année dernière,         l’Arabie Saoudite, le Bélarus, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord,         Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le         Turkménistan et le Vietnam. RSF a ajouté à cette liste deux nouveaux         pays: l’Ethiopie et le Zimbabwe.
        « Chez ces derniers, le taux de pénétration d’internet est faible, très         faible, mais suffisant néanmoins pour leur donner quelques cauchemars »,         estime RSF.
        « Comme leurs aînés, ils puisent dans la panoplie de la censure adaptée à         la Toile: arsenal législatif, traque dans les cybercafés, contrôle des         fournisseurs d’accès », explique l’organisation.
        A cette première liste ont été joints onze pays « sous surveillance » :         Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée, Gambie, Jordanie, Libye,         Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen.
        A la différence des premiers, ces pays n’emprisonnent pas les blogueurs         et ne censurent pas massivement internet.
        Mais ils ont « souvent mis en place le cadre juridique nécessaire pour         museler internet » et les autorités judiciaires ou politiques « utilisent         parfois les lois antiterroristes pour surveiller et localiser des         opposants et des militants qui s’expriment sur le
        net », indique RSF.
        Au moins 62 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde actuellement         et, en 2007, plus de 2.600 sites internet, blogs ou forums de discussion         ont été fermés ou rendus inaccessibles, selon l’organisation. RSF         appelle ce mercredi les internautes à se mobiliser pour dénoncer la         cybercensure, à travers des manifestations virtuelles sur le site         www.rsf.org.
        L’Unesco a retiré son patronage à cette première journée pour la liberté         sur Internet, a assuré RSF mercredi matin. RSF a affirmé que « plusieurs         Etats, faisant partie de la liste des quinze +ennemis d’internet+,         rendue publique mercredi, étaient intervenus
        directement auprès de la direction générale de l’Unesco ».
        Contacté par l’AFP, l’Unesco n’a pas réagi immédiatement.
         
 AFP        
L’Unesco renonce à patronner la journée de la liberté sur Internet, selon       RSF
        AFP, le 12 mars 2008 à 13h02
        PARIS, 12 mars 2008 (AFP) – L’organisation de défense de la presse         Reporters sans Frontières a assuré mercredi que l’Unesco avait renoncé,         selon elle sous la pression de pays incriminés, à patronner la journée         pour la liberté sur Internet organisée le même jour.
        Cette décision a été notifiée à RSF « par le directeur de la division de         la liberté d’expression, de la démocratie et de la paix de         l’organisation onusienne », précise un communiqué.
        Contacté par l’AFP, l’Unesco n’a pas réagi immédiatement.
        Selon RSF, l’Unesco justifie sa décision en expliquant qu’elle a accordé         son patronage au « principe de cette journée » mais qu’elle ne saurait         s’associer aux différentes manifestations organisées à cette
        occasion.
        « Nous ne sommes pas dupes, écrit RSF. Plusieurs Etats, faisant partie de         la liste des quinze +ennemis d’internet+, rendue publique ce jour, sont         intervenus directement auprès de la direction générale de l’Unesco.         Marcio Barbosa, le directeur général adjoint de cette
        organisation, a cédé ».
        Selon RSF, « le gouvernement français ne peut rester silencieux devant         une mesure prise sous la pression de régimes autoritaires qui lui         infligent ainsi un véritable camouflet ».
         
         La liste des « ennemis d’Internet » publiée par RSF compte 15 pays: Arabie         saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte,         Ethiopie, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan,         Vietnam et Zimbabwe.
 
 
Kairouan,       capitale de la culture islamique en 2009
 
Une     source inépuisable d’inspiration et de contemplation
       
 Redevenue,       en Tunisie, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale et la       réhabilitation de l’Islam, un haut lieu pour la célébration de       l’anniversaire du Prophète Mohamed, ou Mouled, la ville de Kairouan fête ,       cette année, dans quelques jours, jeudi 12  Rabi 1er  1429, 20 mars 2008,       ce glorieux anniversaire, avec un éclat particulier, après avoir été       désignée en tant que Capitale de la Culture islamique en 2009, mais aussi       parce que ce Mouled , par un des plus heureux concours de circonstances,       coïncide avec le 52ème anniversaire de l’Indépendance.
       
 La joie est       multiple et générale, car appréciant hautement la décision présidentielle       désignant la ville de Kairouan comme Capitale de la Culture islamique en       2009, les milieux intellectuels et culturels en Tunisie et dans les autres       pays arabes et islamiques ont été attentifs au suivi porté par le Chef de       l’Etat, ces dernières semaines, à la concrétisation de cette décision de       manière à préparer soigneusement l’événement et l’entourer à l’avance de       toutes les conditions de succès, afin qu’il contribue à redorer l’image de       marque de l’Islam éclairé, à travers la mise en exergue des contributions       inestimables de l’un de ses premiers bastions maghrébins à l’avancement de       la civilisation universelle dans tous les domaines.
       
 Lieu de ressourcement
       
 Cet intérêt       présidentiel a été illustré par les directives prodiguées, récemment à cet       effet, au ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, ainsi       qu’à l’occasion de l’audience accordée au directeur général de       l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture       (ISESCO).
       
 En effet,       le pilotage de la manifestation a été confié au ministère de la culture et       de la Sauvegarde du Patrimoine, avec la participation active des autres       départements ministériels et institutions du pays, notamment le ministère       des Affaires Religieuses qui a la charge d’organiser, annuellement, la       Conférence islamique à Kairouan sur un thème particulier intéressant       l’Islam et la société et dont la 35ème session est prévue pour les 15 et       16 mars 2008.
       
 Pour       marquer leur attachement à la ville de Kairouan considérée, à juste titre,       comme une ville sainte, les Tunisiens la visitent régulièrement à       l’occasion du Mouled pour s’y ressourcer auprès des nombreux lieux de       culte qui s’y trouvent et dont plusieurs sont associés à des figures de       proue de l’Islam et remontent aux premières époques islamiques, comme la       grande mosquée de la ville fondée, en même temps qu’elle, vers  l’an 50 de       l’hégire par les premiers groupes de musulmans venus répandre la nouvelle       religion,en Afrique du Nord, sous la conduite des célèbres commandants       arabes, Abdallah Ibn Abi Sarh, Mouawyia Ibn Houdayej et Okba Ibn Nafâa,       entre autres. On en signale, également, le mausolée de Abou Zoumâa El       Balaoui, un des compagnons illustres du Prophète Mohamed, de sorte que la       Tunisie se prévaut d’abriter les restes de deux compagnons du Prophète,       Abou Zoumâa El Balaoui à Kairouan et Abou Loubaba Al Ansari, à Gabès, dont       on dit, d’ailleurs, qu’il avait été le coiffeur du Prophète.
       
       
 Des noms célèbres et d’éminentes contributions à tous       les plans
       
 Première       forteresse maghrébine de l’Islam et pour longtemps sa Capitale politique,       la ville de Kairouan a brillé, durant sa longue histoire,  par son rôle de       premier plan au service de l’expansion de l’Islam éclairé et de       l’enrichissement de la pensée islamique en terre maghrébine, européenne et       africaine, autant que par son action en faveur de l’avancement des       sciences et des lettres arabes et islamiques, outre son apport, comme       grand Centre urbain et établissement humain stratégique, au développement       du commerce international et des industries et techniques humaines.
       
 Des noms       célèbres, voire des maîtres dans les diverses branches du savoir et de la       connaissance ont vu le jour et vécu dans cette ville, en jurisprudence,       théologie, mathématiques, astronomie, médecine, belles lettres. Une école       de médecine appelée école de médecine de Kairouan y a longtemps prospéré,       au moyen âge, et la littérature arabe lui doit des poètes de très grands       talents à l’instar d’Ibn Rachiq et du prince ziride Tamime Ibn Al Moez.
       
 Mais la       ville de Kairouan a eu l’insigne honneur d’avoir contribué à la diffusion       de l’Islam éclairé, selon l’approche malékite, en Tunisie et dans tout le       Maghreb arabe, dès les débuts de l’Islam, grâce à  des disciples directs       du maître Malek Ibn Anasse, tels que Abderrahman Ibn Zyad Ibn Anâam ,       Souhnoun et son fils Mohamed.
       
 Par leur       richesse et leur éclat, ces éminentes contributions de la ville de       Kairouan constituent une source inépuisable d’inspiration et de       contemplation pour les spécialistes comme pour le grand public, de sorte       que les manifestations qui y sont prévues à titre de Capitale de la       culture islamique, en 2009, trouvent  une matière extrêmement dense à       présenter , à faire connaître et même à enrichir, car, pour beaucoup de       spécialistes, les trésors de vérités historiques que recèle la ville de       Kairouan ne sont pas, encore, entièrement élucidées, bien qu’elle soit       l’une des Cités islamiques les plus connues et les plus étudiées, depuis       les premiers siècles de l’Islam.
       
 D’ores et       déjà, l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la       Culture (ISESCO) a décidé de tenir en Tunisie son prochain Congrès, et       d’autres conférences et activités, dans le cadre de sa participation à       l’animation de l’événement qui promet d’être porteur et fructueux, à tous       les plans.
       
        Salah  BEN  HAMADI.
       
        (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 12 mars 2008) 
   
       
 Réforme de l’assurance-maladie
 41       gynécologues (sur 46) de Sfax annulent leur convention avec la CNAM
       
       
 ** Ils protestent contre le retard dans le paiement de       leurs honoraires et déplorent l’absence d’une quelconque augmentation de       leur volume de travail.
       
 41       gynécologues (sur les 46 conventionnés) de Sfax ont adressé, chacun, une       lettre à la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie « CNAM » lui signifiant       leur « déconventionnement ».
       
 Selon les       intéressés, cette réaction vient suite, d’une part, à des retards       répétitifs dans le paiement de leurs honoraires et, d’autre part, à       l’absence de toute évolution consistante de leur volume de travail.
       
 Ce       mouvement constitue la première vague de « déconventionnement » dans la       spécialité de gynécologie qui avait attiré un nombre important de       professionnels. En effet, l’accouchement et le suivi de grossesse       constituent, avec les 24 Affections Prises en Charge Intégralement, « APCI       » le principal de l’activité de la CNAM en matière de prise en charge       médicale. A Sfax, 46 gynécologues étaient conventionnés sur les 48       praticiens exerçant dans la région. Cette contestation a touché       pratiquement 90 % des médecins conventionnés de cette spécialité. Il ne       reste plus que 5 gynécologues conventionnés dans toute la région de Sfax.
       
 Mécontentement
       
 Les       gynécologues réfractaires affirment qu’ils ont été les premiers à se       conventionner avec la CNAM. La spécialité était conventionnée à un taux       supérieur à 95 %. Deux gynécologues, seulement, ont échappé à la vague de       conventionnement. Ils confient qu’: « en huit mois d’exercice commun, ils       ont eu droit à toutes les tracasseries administratives : courrier égaré,       absence de réseau, dossier incomplet, etc… En plus, il n’y a       pratiquement pas d’augmentation du volume de travail. Donc, nous nous       retrouvons avec les mêmes patients mais, avec un tarif conventionnel qui       réduit les honoraires du tiers. Et, la cerise sur le gâteau, on est payé       au bout d’un mois, voire deux. Ceci se passe alors que la CNAM traite,       uniquement, 400.000 adhérents et un nombre réduit de pathologies et de       médecins. Nous nous demandons ce qui va se passer l’année prochaine       lorsque les maladies ordinaires seront prises en charge. Il est clair que       la CNAM n’est pas prête sur les plans, humain et matériel, pour assurer la       réussite de cette réforme. Nous pensons que le travail administratif de la       caisse devrait être allégé en procédant au paiement direct du médecin par       le patient. La prise en charge devrait se limiter aux grosses manœuvres       médicales ».
       
 En leur       demandant s’ils n’avaient contacté la CNAM pour des améliorations, ils       expliquent : « Pas plus tard que vendredi dernier, la Direction Générale       de la CNAM a précisé dans une correspondance manuscrite que le médecin       peut percevoir ses honoraires directement chez le patient qui va se faire       rembourser auprès de la CNAM. Mais, cette procédure n’est pas conforme aux       dispositions à respecter dans le parcours coordonné des soins et énoncées       dans des textes officiels. La Direction Générale de la CNAM n’a pas le       droit de déroger à la loi. Toutes les corporations professionnelles et les       représentants des affiliés doivent se réunir avec la CNAM et réviser les       procédures en cours. Les différentes améliorations doivent paraître dans       le nouvel énoncé des procédures à suivre. Pour le moment, et face à la       réticence des médecins spécialistes, il serait judicieux de rembourser les       patients sur le même modèle que les hospitalo-universitaires qui font de       l’activité privée complémentaire « APC ». Ces derniers ont été considérés       conventionnés par la CNAM sans un quelconque engagement des médecins       concernés. Il n’y a pas de raison à ce que cette exception ne s’étende pas       aux autres médecins non conventionnés.»
       
 Ce       mouvement de déconventionnement montre que les formules régissant le       projet de réforme de l’assurance-maladie devraient être souples lors de       cette phase de départ. La Direction Générale de la CNAM devrait veiller au       respect des procédures qui sont appelées à être maniables. Les       améliorations ne pourront dès lors se faire que dans le cadre de la loi.
       
 Mourad SELLAMI
       
        (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 12 mars 2008)
       
Union pour la Méditerranée, nouveau nom de la politique de l’UE vers le sud?
 AFP, le 12       mars 2008 à 15h26
 BRUXELLES,       12 mars 2008 (AFP) – Paris et Berlin se sont entendus pour rebaptiser       « Union pour la Méditerranée » la politique européenne de coopération avec       les pays du sud de la Méditerranée, selon un document préparé par les deux       pays pour leurs 25 partenaires de l’UE.
 Ce document       de moins de deux pages, dont l’AFP a obtenu une copie, indique que le       « processus de Barcelone », lancé en 1995 par l’UE pour se rapprocher de ses       voisins du sud, « sera intitulé Union pour la Méditerranée » (UPM).
 Le       secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet       avait estimé la semaine dernière qu' »Union pour la Méditerranée » était une       « meilleure marque » que « processus de Barcelone ».
 Ce texte       est la première version écrite du compromis trouvé la semaine dernière       entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande       Angela Merkel. C’est aussi la première proposition formelle sur ce projet       controversé à être présentée aux autres pays de l’UE.
 Le document       doit être présenté formellement jeudi soir par M. Sarkozy et Mme Merkel       lors du dîner avec leurs homologues de l’UE à Bruxelles.
 Mais « il       n’y aura pas de débat proprement dit » sur le sujet, a assuré mercredi le       secrétaire d’Etat slovène aux Affaires étrangères, Janez Lenarcic, dont le       pays préside l’UE.
 Il a       réaffirmé le scepticisme slovène face à ce projet. « Nous n’avons pas       besoin de faire double emploi, ou d’institutions qui fassent concurrence à       celles de l’Union européenne », a déclaré M. Lenarcic.
 Dans leur       texte, Paris et Berlin assurent que « l’UPM a pour vocation de promouvoir       la coopération de dimension régionale » et de « donner un nouvel élan » au       processus de Barcelone.
 Le       document, qui n’entre pas dans les détails, indique que cette Union sera       basée sur « le développement de nouveaux projets de dimension régionale ».       On a souvent parlé notamment de la dépollution
 de la       Méditerranée.
 Il en       dessine également les structures: « une co-présidence assurée conjointement       pour deux ans par un Etat non membre de l’UE et par un Etat membre de l’UE       riverain de la Méditerranée ».
 Cette       co-présidence sera assistée d’un secrétariat « léger » dirigé par deux       directeurs: l’un représentant les pays non membres de l’UE et l’autre       nommé par les 27, donc représentant l’ensemble de l’UE.
 Le       différend entre Paris et Berlin sur ce projet tenait au fait que Mme       Merkel refusait une structure semblant exclure les pays européens non       riverains de la Méditerranée.
 Mais la       semaine dernière, Paris a accepté que personne ne soit exclu. Le texte       assure d’ailleurs que le sommet prévu le 13 juillet à Paris avec les pays       du sud pour lancer le projet réunira « les 27
 membres de       l’UE ». Ce type de sommet devrait être organisé tous les deux ans.
 Côté       financement, le document assure que « les fonds prévus pour la coopération       régionale dans l’actuel processus de Barcelone pourront être utilisés ».       Une question sensible qui nécessitera un accord unanime des 27.
 
 AFP  
 
France: relaxe confirmée pour la publication de caricatures de Mahomet
 
  AFP, le 12 mars 2008 à      15h15
       
 PARIS, 12 mars       2008 (AFP) – La publication en 2006 de caricatures du prophète Mahomet       dans l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo ne constitue pas une       injure à l’égard des musulmans, a jugé mercredi la cour d’appel de Paris       en confirmant la relaxe du directeur de la publication.
 « C’est une       très belle victoire pour la laïcité et la liberté d’information et       d’expression », s’est réjoui Me Richard Malka, l’un des avocats du       directeur de la publication Philippe Val.
 Le 22 mars       2007, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé M. Val.
 L’Union des       organisations islamiques de France (UOIF) et la Ligue islamique mondiale       (LIM), parties civiles, avaient alors interjeté appel.
 Dès       l’audience, le 23 janvier, la cour avait accordé une première victoire aux       défenseurs de Charlie Hebdo, et jugé « irrecevable » la constitution de       partie civile de la LIM, qui selon elle n’avait « pas établi avoir la       capacité d’agir en France ».
 Le ministère       public, qui avait requis la relaxe en première instance et n’a pas fait       appel, avait demandé la confirmation du jugement.
 Parmi les       trois dessins incriminés figurent deux caricatures qui avaient été déjà       éditées dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005 et       avaient provoqué une flambée de violence dans le monde musulman.
 L’une       représente la tête du Prophète coiffée d’un turban en forme de bombe à la       mèche allumée et l’autre, Mahomet accueillant des kamikazes au paradis       avec la légende « Arrêtez, arrêtez, nous sommes à court de vierges ».
 Le troisième       dessin, oeuvre du dessinateur français Cabu, représente Mahomet se prenant       la tête dans les mains et déclarant:
 « C’est dur       d’être aimé par des cons ». A la gauche du dessin, une légende précise:       « Mahomet débordé par les intégristes ».
 Ce jugement       intervient alors que de nouvelles manifestations se sont produites au       cours des derniers jours en Afghanistan, au Pakistan, au Danemark, après       la réimpression mi-février par des journaux danois d’une des caricatures,       réalisée par un dessinateur visé par un projet d’attentat déjoué par la       police.
       
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«L’Arabe cochonne» nous visite…  | 
 
         
 Taïeb Moalla
         
        Nabila Ben Youssef, humoriste québécoise d’origine tunisienne, ne craint         pas la controverse. Dans son spectacle au titre provocateur, Arabe et         cochonne bio, elle n’hésite pas à «jouir sur scène» (ça promet!) et à         faire des blagues sur nul autre que… Mahomet.           
        Il ne s’agit cependant pas du «prophète Mohamed qu’on a caricaturé,         précise-t-elle d’emblée, mais de l’être humain très beau et très         intelligent que j’admire beaucoup». C’est que Mme Ben Youssef s’est         donné pour tâche de lutter contre les intégristes. «Ils (les Québécois)         ont assez entendu l’extrême droite. Je leur permets d’écouter l’extrême         gauche maintenant», signale-t-elle, dans un éclat de rire contagieux.                  Tout en disant «vouloir éviter le vulgaire», Nabila Ben Youssef se         décrit comme étant «une humoriste qui s’assume et qui s’éclate, libre         d’esprit et de corps». Elle n’est pas peu fière de son effet sur le         public. «Les gens ne s’attendent pas à ce qu’une petite femme comme moi,         au visage angélique, dise des grossièretés», s’amuse-t-elle.                  Arrivée au Québec de sa Tunisie natale en 1996, la comédienne s’estime         bien placée pour incarner, en même temps, la femme orientale et         occidentale. Elle entretient sciemment l’ambiguïté entre son «côté         fragile qui fascine» et son «caractère fort». «Je veux changer l’image         de la femme arabe soumise et celle de l’homme musulman intolérant et         agressif. J’impressionne les gens en me montrant belle, drôle et         sensuelle», dit-elle, sans fausse modestie.                  Une «immigrante avec un accent»                  Pour Nabila Ben Youssef, le chemin n’a pas été facile. À son arrivée au         Québec, elle s’est battue pour s’imposer comme comédienne. «Le marché         est tellement petit qu’il n’y a pas de rôles même pour les comédiens         talentueux d’ici, explique-t-elle. Alors, imaginez quand c’est une         immigrante avec un accent qui débarque!»                  Elle obtient son diplôme de l’École nationale de l’humour en 2002 et         trouve son créneau en écoutant les monologues d’Yvon Deschamps. «J’ai         compris qu’il suffisait que je sois moi-même, révèle-t-elle. Je n’avais         pas à me cacher derrière un personnage et à mettre ainsi un mur entre le         public et moi. Ça m’a pris du temps pour le saisir, car dans ma culture,         on ne dit pas les choses de façon aussi directe.»                  Parallèlement à la tournée qu’elle entreprend au cours des prochains         jours, Nabila Ben Youssef travaille avec la comédienne Sylvie Moreau sur         un projet de télésérie qui serait diffusée sur Radio-Canada. Il nous a         cependant été impossible de lui arracher plus de détails sur cette         production qui semble lui tenir à cœur. Visiblement, «l’Arabe cochonne»         a rapidement appris les règles du métier.  
 Quoi: Arabe et cochonne bio.         
Qui: Nabila Ben Youssef.         
Quand: les jeudi et vendredi 27 et 28 mars, à 20 h.         
Où: L’Anglicane de Lévis.         
Billets: 22 $, en vente sur le réseau Billetech,        
 www.billetech.com