12 juin 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3307 du 12.06.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Afrik.com: Mohamed Abbou : « Je veux que les droits de l’Homme soient respectés en Tunisie » Jeune Afrique: Tunis répond présent Le Temps: Affaire du 5ème congrès de la Ligue Tunisienne de Défense des droits de l’Homme: La Cour de cassation confirme le jugement en appel KUNA: Obama taps Schmierer for US ambassador to Oman, Gray to Tunisia AP: AQMI, un groupe terroriste estampillé Al-Qaïda AFP: Treize millions de Marocains élisent leurs conseillers municipaux Reuters: L’élection présidentielle mobilise les Iraniens AFP: Enquête de l’armée turque sur des allégations de plan contre le gouvernement Le Monde: Egemen Bagis : « La Turquie sera membre à part entière de l’UE ou pas du tout »

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


Mohamed Abbou : « Je veux que les droits de l’Homme soient respectés en Tunisie »  

vendredi 12 juin 2009, par Stéphanie Plasse

 

L’avocat tunisien est en France pour évoquer la situation des défenseurs des droits humains dans son pays

C’est la première fois que Mohamed Abbou se rend en France. Et pour cause, l’avocat tunisien, libéré de prison en 2007vient de recevoir l’autorisation de voyager. Il a été reçu, jeudi, dans les bureaux d’Amnesty International à Paris. L’occasion pour lui de faire le point sur les difficultés de l’engagement pour les droits de l’Homme en Tunisie.

 

Mohamed Abbou est un défenseur acharné des droits de l’Homme. Cet avocat tunisien a été condamné en 2005 à trois ans de prison pour avoir dénoncé la torture dans son pays. Malgré sa libération, survenue en juillet 2007, à la faveur d’une grâce du président Zine el-Abidine Ben Ali, l’activiste ne pouvait pas, jusqu’à aujourd’hui, sortir de Tunisie. Après sept refus consécutifs, il a finalement pu voyager et s’exprimer pour la première fois en France. Après une courte visite à Rama Yade, la secrétaire française aux droits de l’Homme, Mohamed Abbou a été reçu, jeudi, dans les bureaux d’Amnesty International, à Paris. L’occasion pour le fondateur de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), membre du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), et membre dirigeant du parti politique le Congrès pour la République, de parler de la situation des droits de l’Homme dans son pays et d’évoquer les dérives du régime Ben Ali. Interview

Afrik.com : Vous avez reçu l’autorisation de voyager pour la première fois depuis votre sortie de prison. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Mohamed Abbou : Cette levée d’interdiction n’est pas importante. Des pressions ont sans doute été exercées par la délégation européenne et peut-être-même par l’ambassade de France contre le gouvernement tunisien. Le régime a agi de la sorte pour se faire bien voir et contenter la France mais d’autres personnes sont encore, dans mon pays, interdites de circuler. Certains intellectuels n’ont pas le droit d’avoir un passeport et sont condamnés pour des soi-disant affaires de droit commun.

Afrik.com : Vous avez rencontré mercredi matin Rama Yade, la secrétaire française aux droits de l’Homme. Que vous a-t-elle dit ?

Mohamed Abbou : Elle ne m’a rien dit, elle m’a écouté. Je suis en France pour sensibiliser la société civile et la population, car c’est important de savoir ce qui se passe en Tunisie. Pour cela, il a fallu directement voir les gens pour qu’ils exercent des pressions sur le régime de Ben Ali. En 1995, la Tunisie et la France ont passé un accord pour le respect des droits de l’Homme mais il n’a pas été tenu. Je veux que cette situation change. J’ai peur que les Tunisiens aient recours à la violence et se radicalisent. Je ne souhaite pas un changement de régime, je veux juste que les droits de l’Homme soient respectés.

Afrik.com : Quelle est la situation des défenseurs des droits humain en Tunisie ? Mohamed Abbou : La ligue tunisienne des droits de l’Homme n’arrive pas à se réunir. Beaucoup de défenseurs des droits humains ne peuvent pas circuler. Des associations qui sont en règles se font arrêter _ pour association illégale. Depuis quelques mois,Facebook est censuré en Tunisie, la police politique veille sur internet. Les personnes sont surveillées et espionnées par les agents de l’Etat. Le 11 avril 2008, des manifestations ont eu lieu dans le bassin minier à Gafsa pour protester contre le fort taux de chômage. Le gouvernement tunisien a alors trouvé plus efficace que l’intimidation politique pour éviter la critique : il a affamé sa population. Il fait de la répression économique.

Afrik.com : Que pensez-vous des élections présidentielles de 2009 ? Vont-elles changer la donne ? Mohamed Abbou : Les Présidentielles sont une « mascarade ». On ne peut pas parler de vraies élections. La Constitution tunisienne de 1959 a subi plusieurs amendements. Celui du 12 juillet 1988 qui limitait le nombre de mandats présidentielles à trois (l’ancien président Bourguiba avait été proclamé président à vie), puis celui du 1er juin 2002 qui permettait à Ben Ali de briguer un troisième mandat et d’allonger l’âge limite de dépôt de candidature à la présidence à 75 ans. Certains demandent l’intervention de 15 000 observateurs internationaux lors du scrutin de 2009. Personnellement, je ne voterai pas ,parce-que c’est jouer le jeu du régime et parce-qu’aucun pays n’est à même d’envoyer les observateurs dont la Tunisie a besoin. Et puis, l’opposition ne veut pas se réunir car il y a un problème de leadership, et les gens ne peuvent pas descendre dans la rue pour manifester. Tout cela permet à Ben Ali d’exercer son pouvoir comme il l’entend.

Afrik.com : Exercez-vous toujours le métier d’avocat ?

 Mohamed Abbou : Il y a deux mois, j’ai arrêté d’exercer mon métier. Depuis ma sortie de prison en juillet 2007, les gens n’osent pas me prendre comme avocat car je suis perçu comme l’ennemi du régime. Et puis, la présence policière devant mon cabinet, jusqu’à il y a deux mois, a augmenté mes difficultés.

Afrik.com : N’avez-vous jamais pensé à quitter votre pays ?

 Mohamed Abbou : Je préfère la prison plutôt que vivre ailleurs. Maintenant je comprends que certains partent…

(Source: « Afrik.com » Le 12 juin 2009)

Lien: http://www.afrik.com/article16946.html


Mouvement ETTAJDID-France   Association ATIF   Invitation
Le Mouvement ETTAJDID et l’association ATIF, ont le plaisir de vous inviter à assister à la réunion publique avec Monsieur Ahmed BRAHIM, Premier Secrétaire du mouvement ETTAJDID et candidat de l’initiative national démocratique et progressiste aux élections présidentielles d’octobre 2009 en Tunisie. Le 20 juin 2009 à partir de 14h30   A la mission locale – salle Galilée, 1 rue Noyer Lambert, 91300 Massy (en face du centre omnisport  derrière l’Opéra de Massy – Grand ensemble),   De la Porte d’Orléans (Bus 197 terminus) RER B, (station les Bacconnets, puis Bus 119, station Place de France) De la gare Massy Palaiseau (Bus 319, station Place de France)

Tunis répond présent

 
12/06/2009 11:05:48 – Jeune Afrique- Par : Nicolas Marmié – « Nous ne pouvons refuser le retour d’un Tunisien dans son pays, c’est un droit garanti par la Constitution. » Béchir Tekkari, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, le promet : si l’administration Obama le souhaite, la Tunisie est prête à accueillir sa dizaine de ressortissants actuellement détenus sur la base militaire américaine de Guantánamo. Et elle s’engage, dans cette hypothèse, à les juger « dans le respect de la présomption d’innocence ». Cette annonce devrait être considérée avec intérêt par Washington, alors que le président Obama tente de sortir d’un véritable imbroglio pénal pour réintégrer les quelque 240 prisonniers de Guantánamo dans un cadre conforme aux principes généraux du droit international. S’il envisage de faire juger et, probablement, condamner quelques dizaines « d’ennemis combattants » – selon la terminologie des « néocons » de l’époque Bush – sur le territoire américain, Barack Obama doit aussi composer avec la fragilité, voire la vacuité juridique, des procédures concernant au moins une centaine de détenus. Le transfèrement des prisonniers les moins impliqués vers leur pays d’origine ou vers des pays tiers est donc une solution qui retient son attention. Et une coopération étroite avec la Tunisie n’est pas exclue, même si, selon Béchir Tekkari, « aucun contact » bilatéral n’a encore été pris en ce sens. À Tunis comme à Washington, on veut résolument tourner la page des années Bush, mais il faudra composer avec les organisations des droits de l’homme, qui, après avoir déjà dénoncé le scandale des « prisons volantes » (les interrogatoires délocalisés, dans des pays tiers, de suspects de Guantánamo), surveillent de très près tous les transfèrements. (Source: « Jeune Afrique » (Hebdomadaire- France) le 12 juin 2009) Lien:http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2525p017.xml1/-USA-ministre-Bechir-Tekkari-Guantanamo-Tunis-repond-present.html

 Affaire du 5ème congrès de la Ligue Tunisienne de Défense des droits de l’Homme: La Cour de cassation confirme le jugement en appel

 
vendredi 12 juin 2009 La 3ème  Chambre  de la Cour de cassation a confirmé hier,  le jugement  en appel prononcé le 21 juin 2001, lequel jugement, annule les décisions et les structures issues du 5ème congrès de la Ligue Tunisienne de Défense des droits de l’Homme (LTDH),  tenu les 26 et 27 octobre 2000, et charge  le comité  directeur de la Ligue de tenir un congrès dans un délai d’un an. La Cour  de cassation a donc rejeté les deux recours introduis par le comité directeur et par la présidente du congrès en question, Mme  Hela Abdeljaoued et celui introduit par les quatre plaignants.   « Entorses » Le premier recours s’appuie sur des moyens  de cassation   et appelle à l’annulation du jugement en appel. Le deuxième estime que le comité directeur ne doit pas être chargé  de préparer un congrès car il a été issu  d’un congrès « ayant permis des entorses au règlement intérieur de la ligue ». La cour a, donc, rejeté ces deux recours. L’avocat  de la défense de la LTDH, Me Mohamed Jemour a estimé que   ce jugement « lèse la Ligue et  que huit ans après avoir été  saisie,  la cour prononce ce jugement, en  ce moment précis,  et cela   soulève beaucoup d’interrogations ». Quant à Mme Arbia  Ben Ammar, l’une des quatre plaignants, elle souligne qu’ « il est temps que la Ligue  puisse  tenir son congrès. Un congrès démocratique et peu importe qui le prépare. Il est temps que    la Ligue sorte  du tunnel et qu’elle tienne un congrès avec tous ses militants qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur des structures ». Néjib SASSI (Source: « Le Temps » (Qutidien- Tunisie) le 12 juin 2009) Lien: http://www.letemps.com.tn/


Obama taps Schmierer for US ambassador to Oman, Gray to Tunisia

 
WASHINGTON, June 12 (KUNA) — US President Barack Obama late on Thursday forwarded 10 more ambassador nominations to the US Senate, including Richard J. Schmierer for US ambassador to Oman and Gordon Gray for US ambassador to Tunisia. Schmierer has served as Deputy Assistant Secretary of State in the Bureau of Near Eastern Affairs since 2008. Immediately prior, he was director of the Office of Iraq Affairs in the Bureau of Near Eastern Affairs in the State Department since 2007. He served a three-year assignment as the Public Affairs Officer at the American Consulate General in Dhahran, Saudi Arabia from 1985 to 1988. From 1988 to 1992, Schmierer served at the headquarters of the US Information Agency, first as head of the Middle East office of the International Visitor Program, and later in the agency’s Office of European Affairs. Schmierer returned to Saudi Arabia in August 1997, where he served as Counselor for Public Affairs at the US Embassy in Riyadh until June 2000. From June 2004 to June 2005, Schmierer served as Embassy Counselor for Public Affairs in Baghdad. Gray served as senior adviser to the ambassador at the US Embassy in Iraq from June 2008 until last May 2009. Prior to his assignment in Iraq, he served as Deputy Assistant Secretary of State for Near Eastern Affairs from 2005 to 2008. His responsibilities included promoting US interests in the Arabian Peninsula and North Africa, and oversight of the Bureau’s Regional Affairs Office.   (Source: « Khabrein.info » Le 12 juin 2009) Lien:http://www.khabrein.info/index.php?option=com_content&task=view&id=22858&Itemid=57


AQMI, un groupe terroriste estampillé Al-Qaïda

 
Associated Press, le 12 juin 2009 à 15h40  Alfred de Montesquiou DRAA BEN KHEDDA, Algérie (AP) — Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien qui a annoncé récemment l’assassinat d’un otage britannique au Mali, est le symbole de la capacité du réseau d’Oussama ben Laden à se développer à travers des « filiales » locales conservant une grande autonomie. Implantés en Algérie, où ils se livrent à divers trafics, à l’extorsion de fonds et commettent enlèvements et attentats, les militants d’AQMI ont créé au moins une demi-douzaine de cellules en Europe, selon les services de renseignement français, italien et belge. Le groupe terroriste a annoncé récemment sur Internet l’exécution au Mali d’un otage britannique enlevé en janvier, et il détient encore un otage suisse. AQMI recrute des extrémistes islamistes dans le nord et l’ouest de l’Afrique, leur dispense un entraînement avant de les envoyer combattre dans la région ou en Irak, selon des responsables du renseignement occidentaux et nord-africains. La relation entre Al-Qaïda et le groupe maghrébin s’apparente à celle qui peut exister entre une multinationale et une filiale locale, explique l’ancien juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière. Il y a un lien idéologique fort entre les deux, mais la filiale fonctionne de manière autonome, ajoute-t-il. Des membres des services de renseignement en Europe sont convaincus qu’AQMI cherche à se développer en Europe. Un haut responsable français de la lutte antiterroriste a confié à l’Associated Press sous le couvert de l’anonymat que ses services travaillaient « quotidiennement, constamment » avec l’Algérie pour contrecarrer cette menace. Au moins six cellules liées à AQMI, dormantes ou se préparant à entrer en action, ont été démantelées en Europe ces dernières années, a-t-il précisé. Le mois dernier, la justice espagnole a annoncé l’arrestation de 12 Algériens soupçonnés d’appartenir à une cellule de soutien. L’Italie a de son côté lancé il y a deux semaines des mandats d’arrêt contre deux Tunisiens, deux Marocains et un Algérien soupçonnés de préparer des attentats contre une église et une ligne de métro. Issu de la guerre civile des années 1990 en Algérie, le GSPC était en perte de vitesse il y a quatre ans lorsque son « émir », Abelmalek Droukdel, a décidé de se tourner vers Al-Qaïda. Ses émissaires ont rencontré le No2 de la nébuleuse terroriste, Ayman al-Zawahri, ou d’autres collaborateurs de Ben Laden dans des pays comme le Soudan, le Liban et le Yémen, soulignent des responsables occidentaux du renseignement. Al-Qaïda n’était pas prêt à céder l’utilisation de son nom à n’importe quel groupe. Même en fonction des standards du « djihad », les militants algériens avaient une réputation de violence excessive. Mais après une année de tractations, Al-Zawahri a annoncé dans un communiqué, le 11 septembre 2006, l' »union bénie » avec le GSPC. AQMI a cherché à se concentrer davantage sur des cibles occidentales en Algérie ou à s’en prendre aux touristes ou aux juifs au Maroc. Il a également adopté des techniques d’Al-Qaïda, comme les bombes sur le bord de la route contrôlées à distance ou les attentats-suicides. AQMI a commis ses premiers attentats-suicides le 11 avril 2007, une date choisie semble-t-il en référence aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Le 11 décembre 2007, le groupe a tué 37 personnes, dont 17 employés des Nations unies, dans un attentat qui a dévasté le siège algérien de l’ONU. L’influence d’Al-Qaïda sur l’ex-GSPC concerne également les relations publiques. Plusieurs fois par mois, AQMI utilise des forums djihadistes sur Internet pour publier des communiqués politiques et des vidéos d’attentats ou d’embuscades. Le groupe, qui semble s’autofinancer sans l’aide du réseau Ben Laden, cherche à élargir un nouveau front du « djihad » en Afrique du Nord, qui pourrait également servir de poste avancé pour frapper l’Europe. Pour le moment, c’est toujours en Algérie qu’AQMI mène l’essentiel de ses activités: attentats, trafic de marchandises, automobilistes dévalisés à de faux barrages, enlèvements contre rançons, extorsion de fonds… Les autorités algériennes décrivent les militants comme étant en déroute. Plusieurs cellules ont certes été démantelées et des « émirs » locaux se sont rendus. Il ne resterait plus « que » 500 à 800 combattants, selon les autorités. Mais la violence demeure. Selon des chiffres obtenus par l’AP auprès de diplomates occidentaux, 85 attentats importants ont eu lieu en Algérie en 2008. Et 639 personnes ont été tuées dans le pays l’an dernier dans des violences liées au terrorisme: 409 militants présumés, 158 membres des forces de sécurité et 72 civils. Pour cette année, on dénombre 64 attentats rien qu’entre janvier et avril, et la mort de 19 civils, 61 membres des forces de sécurité et 167 militants présumés. AP  

 

Treize millions de Marocains élisent leurs conseillers municipaux

Par AFP, publié le 12/06/2009 à 15:29 – mis à jour le 12/06/2009 à 19:29 RABAT – Quelque 13 millions de Marocains votaient vendredi pour élire près de 28.000 conseillers municipaux avec, pour la première fois, un quota de 12% de sièges réservés aux femmes et une grande inconnue: le taux d’abstention. Les bureaux de vote (environ 38.250) ont ouvert à 08h00 (07h00 GMT) et ferment à 19h00 (18h00 GMT). Tous les Marocains âgés de 18 ans et plus peuvent voter. Les résultats officiels devraient être annoncés samedi en fin d’après-midi. Le Premier ministre Abbas El Fassi a voté vers midi à Souissi, un quartier huppé de la capitale. Le secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD, islamistes modérés) Abdelillah Benkirane a fait de même en fin de matinée aux Orangers, en centre ville. Les analystes s’attendent à une forte abstention. En 2003, lors des précédentes élections municipales, elle avait atteint 46%. A 16h00 locales (15h00 GMT), le taux de participation était proche de 30%, le même qu’en 2003 à la même heure, selon le ministère de l’Intérieur. Selon Jean-Charles Brisard, un observateur français positionné dans la région de Meknès (à environ 150 km à l’est de Rabat), l’affluence était plus forte dans les campagnes qu’en ville. « La présence de femmes est importante, a également déclaré à l’AFP cet observateur, invité au Maroc par le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH). Ca prouve un réel engouement ». Un total de 130.223 candidats issus de 30 partis politiques sont en lice. Le mode de scrutin est double: uninominal dans les petites localités et de liste dans les municipalités dépassant 35.000 habitants). 27.795 conseillers municipaux vont être élus pour des mandats de six ans dans 1.503 communes. Les candidatures féminines s’élèvent à 20.458 (soit 15,7% du total) contre 4,8% en 2003. Elles n’avaient alors obtenu que 0,54% des sièges. Dans l’ensemble, la campagne électorale s’est déroulée sans incident majeur. Selon une enquête récente de l’ONG Transparency International, 53% des Marocains estiment que les partis politiques sont corrompus. Conscientes de cette désaffection, les autorités ont multiplié les appels à voter. La lutte contre le chômage, pour l’alphabétisation et la promotion de la femme ont été les principaux thèmes de cette campagne. L’un des intérêts de cette consultation sera le score du Parti Authenticité et Modernité (PAM), nouveau-né sur l’échiquier politique. Le PAM a été fondé en 2008 par l’ancien ministre délégué à l’Intérieur Fouad Ali El Himma, un ami du roi. Il s’agit du premier test électoral pour ce parti qui, jusqu’au 29 mai, appartenait à la coalition gouvernementale. Les résultats du PJD -arrivé en deuxième position aux législatives de 2007- seront également observés à la loupe. « Notre ambition est d’arriver en tête », a résumé jeudi à l’AFP Abdelillah Benkirane. Fès, à 200 km dans l’est de Rabat, figure parmi ses objectifs. La capitale spirituelle du royaume est aujourd’hui dirigée par le syndicaliste et très médiatique Hamid Chabat, de l’Istiqlal (PI), parti du Premier ministre. Salé, ville-jumelle (et ville-dortoir) de Rabat, dont le maire est Driss Sentissi (Mouvement Populaire/MP), est aussi dans la ligne de mire du PJD. Selon le ministère de l’Intérieur, c’est le PAM qui a présenté le plus de candidats (16.793), suivi du PI (15.681), du Rassemblement National des Indépendants (RNI/12.432), de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP/12.241), du PJD (8.870) et du MP (8.595).

L’élection présidentielle mobilise les Iraniens

 

 
Reuters, le 12 juin 2009 à 17h34     par Parisa Hafezi et Zahra Hosseinian     TÉHÉRAN, 12 juin (Reuters) – Les Iraniens se sont rendus massivement aux urnes vendredi pour une élection présidentielle aux allures de duel entre le chef de l’Etat sortant Mahmoud Ahmadinejad et l’ancien Premier ministre Mirhossein Moussavi. Face à l’affluence devant les bureaux de vote, le ministère de l’Intérieur a décidé de prolonger le scrutin de deux heures, jusqu’à 20h00 (15h30 GMT). Les premiers résultats ne seront connus que samedi aux premières heures mais les partisans d’Ahmadinejad et de Moussavi ont déjà revendiqué la victoire de leur camp respectif. « Ahmadinejad est en tête avec 60% des votes et nous sommes certains que l’élection se terminera au premier tour en sa faveur », a affirmé Ali Asghar Zarei, représentant du président ultraconservateur au sein de l’organe de supervision du scrutin. Sadegh Kharazi, un proche de Mirhossein Moussavi, avait auparavant avancé un pourcentage similaire de 58 à 60% des voix en faveur de l’ancien Premier ministre du temps de la guerre Iran-Irak de 1980-88. Deux autres candidats sont en lice, l’ancien président du parlement Mehdi Karoubi, un réformateur, et l’ancien chef des Gardiens de la révolution Mohsen Rezaï, un conservateur. Si aucun candidat ne réunit sur son nom plus de 50% des suffrages, un second tour aura lieu le 19 juin entre les deux prétendants arrivés en tête au premier tour. PLUS DE 70% DE PARTICIPATION De longues files d’attente se sont formées dès le matin devant les bureaux de vote et le ministère de l’Intérieur prédit un taux de participation dépassant 70% des 46 millions d’électeurs inscrits. La participation pourrait approcher le record de près de 80% enregistré lors de l’élection triomphale du réformiste Mohammad Khatami en 1997. Cette forte affluence pourrait plaider en faveur d’une mobilisation des électeurs réformistes, qui étaient restés à l’écart de l’élection de 2005 et de la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. Mais les témoignages recueillis à Téhéran montrent que les bureaux de vote ont attiré autant d’électeurs dans les quartiers aisés du nord de la capitale, réputés favorables à Moussavi, que dans les quartiers plus déshérités du sud, pro-Ahmadinejad. Le résultat de l’élection est attendu avec grand intérêt par la communauté internationale qui espère une détente après quatre années de politique étrangère jugée isolationniste. Personne ne s’attend toutefois, même en cas de défaite d’Ahmadinejad, à un changement radical de la position iranienne sur les grands sujets internationaux, à commencer par le nucléaire, qui reste dictée par le guide suprême de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei. Moussavi, qui est âgé de 67 ans, a exclu d’interrompre les activités d’enrichissement d’uranium s’il est élu mais les analystes estiment qu’il aborderait différemment les relations avec les Etats-Unis. Washington n’a plus de liens diplomatiques avec l’Iran depuis la révolution islamique de 1979 mais le président Barack Obama a proposé une relation nouvelle si Téhéran « desserre le poing ». La politique économique de Mahmoud Ahmadinejad, élu il y a quatre ans sur la promesse de redistribuer largement la manne pétrolière, est également un critère décisif aux yeux de nombreux électeurs iraniens, alors que le taux d’inflation officiel atteint 15% et le taux de chômage 10%. « UN MIRACLE » La campagne électorale a été marquée par de vifs échanges entre Ahmadinejad et ses rivaux qu’il a accusés de corruption. Les opposants du président ont appelé le ministère de l’Intérieur mais également l’ayatollah Khamenei à s’assurer qu’il n’y ait pas de fraudes. « J’ai des inquiétudes (…) et nous avons préparé nos partisans pour surveiller cette élection », a affirmé Karoubi. De son côté, le président sortant a exclu toute possibilité d’irrégularités, les représentants des différents candidats étant autorisés selon lui à être présents comme témoins dans chacun des 45.000 bureaux répartis sur le territoire. « La décision forte, révolutionnaire et claire du peuple débouchera sur un avenir radieux pour notre nation », a déclaré Ahmadinejad, qui a voté dans un bureau d’un quartier populaire du sud-est de Téhéran. Mirhossein Moussavi a toutefois affirmé dans la journée que plusieurs de ses représentants s’étaient vus interdire l’accès à des bureaux de vote et a demandé aux autorités de régler ce problème au plus vite. Moussavi a voté en compagnie de son épouse, Zahra Rahnavard, qui a activement fait campagne à ses côtés, une initiative saluée par les militantes des droits de la femme. « Je remercie tous les gens qui par leur présence verte ont créé un miracle », a déclaré l’ex-Premier ministre, par allusion à la couleur arborée par ses partisans qui ont envahi chaque soir les rues de Téhéran aux derniers jours de la campagne.  

Enquête de l’armée turque sur des allégations de plan contre le gouvernement

 
AFP, le 12 juin 2009 à 12h01          ANKARA, 12 juin 2009 (AFP) – L’armée turque a annoncé vendredi qu’elle allait lancer une enquête sur un article de presse évoquant les plans d’un officier pour discréditer le gouvernement issu de la mouvance islamiste.     « Le ministère public militaire de l’état-major a reçu immédiatement l’ordre de mener une enquête exhaustive sur la question », a déclaré lors d’un point de presse hebdomadaire le porte-parole de l’état-major Metin Gurak, cité par l’agence de presse Anatolie.     Le quotidien libéral Taraf, qui s’est souvent illustré par ses articles épinglant l’armée, a affirmé jeudi avoir obtenu la copie d’un plan confectionné par un colonel pour « briser le soutien populaire » dont bénéficient le Parti de la justice et du développement (AKP) et son puissant soutien, la confrérie du leader religieux Feytullah Gülen.     Le plan, mis au point en avril, constitue selon Taraf une riposte à l’enquête en cours sur le réseau nationaliste Ergenekon, accusé d’avoir cherché par des actes violents à créer des tensions dans la société turque pour favoriser un coup d’Etat militaire qui chasserait l’AKP du pouvoir.     Le document présenté par Taraf prévoit une série d’actions, essentiellement de la propagande médiatique, pour discréditer l’AKP ert créer des divisions dans ses rangs.     Il appelle également à l’organisation de raids dans les résidences étudiantes tenues par la communauté de Feytullah Gülen, durant lesquelles « la découverte d’armes et de munitions sera assurée », ce qui permettra de classer la confrérie parmi les organisations terroristes, selon Taraf.     De nombreux militaires d’active ou à la retraite, parmi lesquels figurent plusieurs anciens généraux, ont été inculpés dans le cadre de l’enquête Ergenekon, qui a débuté en juin 2007.     86 personnes sont jugées depuis octobre dans le cadre de cette affaire, tandis que plusieurs dizaines d’autres prévenus, arrêtées ultérieurement, sont dans l’attentes du début de leur procès.

Egemen Bagis : « La Turquie sera membre à part entière de l’UE ou pas du tout »

 

 

Egemen Bagis, 39 ans, a été nommé en janvier ministre d’Etat, négociateur en chef avec l’Union européenne (UE). Partisan d’une accélération du rythme des réformes, il incarne l’aile libérale de l’AKP au pouvoir.

 

Comment la Turquie réagit-elle aux élections européennes et à la question turque dans la campagne ?

Le résultat était attendu : le centre droit et les conservateurs restent majoritaires. L’émergence des Verts est le progrès le plus notable. Les Verts sont largement en faveur d’une intégration de la Turquie, ils veulent une Europe multi-culturelle. De toute façon, le Parlement européen n’a pas un rôle décisif. Le plus important pour nous reste le message de la Commission et des Etats membres.

Celui de la France et de l’Allemagne a été assez virulent…

Malheureusement, en période de campagne, certains politiques utilisent des arguments qu’ils n’ont pas besoin d’utiliser. Les leaders européens devraient se concentrer sur la manière de résoudre nos problèmes communs. L’Europe va affronter des défis dans les vingt ou trente ans à venir. La sécurité énergétique, la défense, le trafic d’êtres humains, l’intégration des immigrants, la crise économique, le terrorisme, l’islamophobie… Ces problèmes nécessitent la coopération des Etats membres.

L’intégration de la Turquie à l’UE aidera à résoudre ces questions. L’Europe a besoin de la Turquie, au moins autant que la Turquie a besoin de l’UE.

Vous rejetez donc la proposition franco-allemande d’un partenariat privilégié ?

La Turquie sera membre à part entière de l’UE ou pas du tout. Il n’existe pas d’intermédiaire. Ce statut de « partenaire privilégié » n’a aucune base légale sinon nous le serions déjà. Nous sommes dans l’union douanière et dans les institutions européennes. Plus de cinq millions de Turcs vivent dans les pays membres. Nous sommes déjà dans l’Europe.

Ne pensez-vous pas que l’UE a besoin de preuves concrètes de l’engagement de la Turquie dans le processus de réformes ?

Je peux vous donner quelques preuves. En 2007, il y a eu quatre élections en Turquie, puis en 2008, le procès en dissolution du parti au pouvoir. Malgré cette période difficile, nous avons fait adopter la loi sur les fondations religieuses non musulmanes, amendé l’article 301 du code pénal [il réprimait l’insulte à l’identité turque et il a été utilisé pour poursuivre des dizaines d’intellectuels]. A chaque fois, nous avons rencontré une forte résistance de l’opposition. Et, dès le début de 2009, nous avons publié un programme national des réformes des quatre prochaines années. Nous avons commencé à diffuser en langue kurde sur une chaîne de télévision publique, dans un pays où se dire kurde était quasiment un crime il y a dix ans. Nous avons ratifié le protocole de Kyoto, décrété férié le 1er mai, créé un comité parlementaire pour l’égalité hommes-femmes… Tout cela en cinq mois.

Il n’y a donc pas de ralentissement des réformes ?

C’est l’opposition qui ralentit la Turquie. Ils font de l’obstruction. Quand, en plus, des leaders européens découragent l’opinion publique, ça n’aide pas. Je vois l’UE comme le diététicien de la Turquie.

Nous savons que si nous suivons la prescription, nous serons en meilleure santé. Mais ça n’est pas toujours facile de suivre la prescription. Vingt-sept pays sont devenus plus prospères et plus démocratiques en appliquant les critères de Copenhague et de Maastricht. C’est ce que la Turquie doit faire. Tous les pays qui ont commencé les négociations ont fini par adhérer.

Propos recueillis par Guillaume Perrier

 (Source: « Le Monde » (Quotidien – France) le 13 juin 2009)

 

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