11 octobre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2333 du 11.10.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué
AP: Un terroriste présumé se jette du deuxième étage du Palais de justice AFP: Un Tunisien soupçonné de terrorisme saute d’une fenêtre du palais de justice XINHUA: Un Tunisien présumé membre du groupe terroriste arrêté en Suisse AFP: Un metteur en scène tunisien dénonce la censure de sa dernière pièce AFP: Des associations tunisiennes lancent une campagne contre la pauvreté Omar S’habou: La patrie  contre la vie… Saloua Ben Youssef Charfi: Les islamistes tunisiens et les américains… Le Maghrébin : L’Islamisme au Maghreb- L’avis de trois experts BBC News: Morocco moves to drop headscarf AFP: Le Turc Erdogan dénonce le passé colonial de la France Bassam Bounenni: La Divine Comédie
Radwan A. Masmoudi and Amr Hamzawy : Support Freedom in the Arab World

 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques

33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984  

11/10/2006 Madame Zohra Darboul a eu la possibilité de rendre visite à son fils, monsieur Hichem Saadi, détenu en instruction, qui avait reçu les premiers secours à l’hôpital suite à sa chute du premier étage du palais de justice de Tunis. Elle nous a informés qu’elle était parvenue à s’entretenir avec lui et qu’il lui avait dit qu’il n’avait pas eu l’intention de se suicider. Il n’acceptait pas d’être impliqué dans des affaires avec lesquelles il n’avait rien à voir et ne supportait plus la torture sauvage qui lui était imposée. Il avait pensé à s’enfuir et avait sauté du premier étage pour tenter d’échapper à la prison. Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Un terroriste présumé se jette du deuxième étage du Palais de justice

Associated Press, le 10 octobre 2006 TUNIS (AP) – Un jeune prévenu tunisien Hichem Saâdi, accusé de terrorisme, s’est jeté mardi du deuxième étage du Palais de justice de Tunis alors qu’il s’apprêtait à être interrogé par le juge d’instruction, a-t-on appris de source judiciaire. Agé de 25 ans, le prévenu paraissait être en proie à un problème respiratoire lorsqu’il s’est jeté par la fenêtre du bureau du juge, a relaté son avocat, Me Abderraouf Ayadi présent à l’audience. On ignore s’il s’agissait d’une tentative de suicide ou de fuite, a ajouté l’avocat selon lequel ce geste pourrait être attribué à l’état psychique de son client. La chute du corps a provoqué un attroupement de passants, de fonctionnaires et d’agents de la sécurité. Selon les dernières nouvelles, sa vie est hors de danger. Il souffrirait cependant de fractures à plusieurs niveaux de son organisme. Hichem Saâdi est accusé de « planifier pour se rendre en l’Irak pour combattre l’occupation étrangère » et d' »appartenance à un groupe extrémiste », en allusion au groupe salafiste algérien pour le combat et la prédication (GSPC) qui a récemment annoncé son adhésion à l’organisation terroriste Al-Qaïda. Il avait déjà été condamné une première fois en 2003 à 15 ans de prison en même que plusieurs autres présumés terroristes faisant partie de ce qui avait été le groupe de l’Ariana, une banlieue de Tunis. Les membres du groupe avaient été arrêtés à la frontière algérienne pour se rendre ensuite dans les territoires palestiniens. Cette peine a été réduite ensuite à 9 ans d’emprisonnement, avant de bénéficier en février dernier d’une grâce présidentielle. Selon son avocat, Hichem Saâdi a tenté en vain de s’inscrire en 3ème année médecine, tout comme ses efforts pour trouver un emploi ont été vains. Il a de nouveau été arrêté en juin dernier et attend d’être traduit en justice. Associated Press


Un Tunisien soupçonné de terrorisme saute d’une fenêtre du palais de justice

AFP, mardi 10 octobre 2006 TUNIS – Un Tunisien soupçonné de terrorisme s’est blessé mardi en sautant d’une fenêtre du deuxième étage du Palais de justice à Tunis, a indiqué son avocat à l’AFP. Accusé d’avoir envisagé de participer en Irak à l’insurrection contre la coalition conduite par les Etats-Unis, Hichem Saâdi, 25 ans, s’est jeté de la fenêtre du bureau d’un juge d’instruction, à environ sept mètres du sol, durant son interrogatoire en présence de son avocat, Abderaouf Ayadi. « Il a eu des difficultés à respirer, s’est précipité brusquement vers la fenêtre du bureau et a sauté dans le vide », a indiqué l’avocat. Il a précisé que son client, qui a été hospitalisé, souffrait de plusieurs fractures mais que ses jours ne seraient pas en danger. Me Ayadi n’a pas été en mesure d’indiquer si Hichem Saâdi avait tenté de s’enfuir ou de se suicider. Arrêté en 2003 près de la frontière tuniso-algérienne avec douze jeunes originaires comme lui de la ville d’Ariana (banlieue de Tunis) alors qu’ils envisageaient de se rendre dans les territoires palestiniens, Saâdi, qui était alors étudiant en médecine, avait était condamné à neuf ans de prison dans un procès émaillé d' »irrégularités », selon la défense. Il avait bénéficié d’une grâce présidentielle en février 2006 avant d’être de nouveau arrêté en juin, alors accusé de vouloir rejoindre la résistance irakienne, a indiqué Me Ayadi. L’avocat a précisé que son client, qui a été renvoyé de la faculté de médecine, n’a pas réussi à trouver de travail depuis sa sortie de prison. Selon des avocats, des centaines de jeunes Tunisiens ont été arrêtés ces dernières années et des dizaines ont été condamnés à de lourdes peines de prison en vertu d’une loi anti-terroriste de 2003 dénoncée par des organisations de défense des droits de l’Homme et l’opposition. Le Parti démocrate progressiste (PDP, opposition légale) avait dénoncé dimanche dans un communiqué des dizaines d’arrestations récentes de jeunes envisageant d’aller en Irak et réitéré sa demande d’annuler la loi anti-terroriste « contraire à la constitution ».


Un Tunisien présumé membre du groupe terroriste arrêté en Suisse

TUNISIE – 9 octobre 2006 – XINHUA Le Tunisien Afif Mejri, membre présumé du groupe terroriste salafiste affilé à Al-Qaïda, a été arrêté à Zurich, a rapporté lundi le journal suisse « Le Matin ». Il est détenu à la prison de l’aéroport de Kloten en Suisse et devrait être extradé prochainement vers l’Italie. L’arrestation s’est déroulée à la demande des autorités italiennes Une opération conjointe, appelée « Touareg » a permis aux forces de l’ordre italiennes d’interpeller, à Milan, cinq autres suspects appartenant au même réseau. Des plans de fabrication de bombes ont été découverts à leur domicile. Afif Mejri jouait le rôle de banquier du groupe de salafistes et distribuait les faux papiers aux autres terroristes. Il vit depuis quatre ans en Suisse et a demandé l’asile politique. (Source : l’agence chinoise XINHUA, le 9 octobre 2006)


Un metteur en scène tunisien dénonce la censure de sa dernière pièce

AFP, le 11 octobre 2006 Agence France-Presse –TUNIS – Un metteur en scène tunisien, Fadhel Jaïbi, a dénoncé mercredi la censure de sa pièce « Corps otages », qui traite de l’intégrisme avec en toile de fond l’histoire de la Tunisie contemporaine. « J’ai été frappé de plein fouet par la censure », a déclaré à l’AFP le metteur en scène dont la pièce a été jouée en juin au théâtre de l’Odéon à Paris. Ecrite par sa compagne, l’actrice Jalila Baccar, cette création veut être une radioscopie du corps social à travers l’histoire d’une jeune fille qui « passe d’un gauchisme pur à un islamisme dur ». D’éducation laïque, Amal (Espérance) se convertit au fondamentalisme avant de se retrouver entre les mains de la police suite à l’attentat suicide commis par l’une de ses amies. La pièce n’a pas reçu de visa d’exploitation de la Commission nationale d’orientation du ministère de la Culture. « Sous prétexte d’atteinte à la morale, à la religion, au bon goût, cette commission a décidé de tailler dans le vif exigeant la suppression de patronymes, de noms de lieux, de dates et de citations coraniques », a indiqué M. Jaïbi. Indiquant avoir saisi en vain le ministre de la Culture, Mohamed Aziz Ben Achour, il a affirmé s’être implicitement vu reprocher « une atteinte au sacré », à la religion. Qualifiant cette décision d' »acte inique et arbitraire », il a estimé qu’elle constituait aussi « une insulte aux artistes et au public » et indiqué qu’il refusait d’obtempérer aux exigences de la commission. « Cette commission n’a plus de raison d’exister. Elle a fait son temps et ne sert qu’à nous orienter vers plus de soumission », a protesté M. Jaïbi, soulignant que « notre spectacle fait plutôt l’éloge de l’islam tolérant ». Dénonçant « la déferlante intégriste », un péril dont il dit « percevoir les signes avant-coureurs » en Tunisie, il a ajouté avoir « monté ce spectacle pour que ma fille ne se voit pas obligée un jour de porter le voile ». Le metteur en scène, qui a souligné n’avoir pas été inquiété par la censure en trente-deux ans de carrière, a notamment été le fondateur avec Jalila Baccar de la première compagnie privée tunisienne. AFP


Des associations tunisiennes lancent une campagne contre la pauvreté

AFP, mercredi 11 octobre 2006 TUNIS – Sept organisations tunisiennes, parmi lesquelles l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale unique), ont annoncé mercredi le lancement d’une campagne contre la pauvreté en Tunisie. « La pauvreté est loin d’être éradiquée en Tunisie. Aujourd’hui elle regagne du terrain et de plus en plus de gens sont touchés en raison du coût de la vie et du chômage », a affirmé une membre de l’UGTT, Wassila Ayachi, lors d’une conférence de presse au siège de l’Association tunisienne des femmes démocrates. « C’est aussi le rôle des organisations non gouvernementales de lutter contre la pauvreté et la précarité », a ajouté Mme Ayachi, invitant le gouvernement à « consentir à une liberté d’action des Ong et à cesser de tout monopoliser, tout régir ». A défaut d’une estimation chiffrée, les organisateurs ont donné des exemples de pauvreté extrême dans les banlieues urbaines, évoquant notamment un émission diffusée les premiers jours du ramadan par la télévision privée Hannibal. Les animateurs de « Sans permission » se sont faits inviter chez des familles pauvres à l’heure du repas de la rupture de jeûne, révélant parfois un dénuement extrême. Le taux de pauvreté en Tunisie se situe officiellement à 4%, mais 30% de la population sont au seuil de la pauvreté et basculent dans la précarité au moindre aléa, a indiqué un membre de la Ligue des droits de l’homme, Hatem Chaabouni. Les organisateurs ont affirmé vouloir combattre « une ségrégation dans la pauvreté sur la base de l’appartenance politique et idéologique et une discrimination devant l’emploi, les soins et les services sociaux ». La campagne, dans le cadre de la mobilisation mondiale contre la pauvreté, a démarré avec la projection du film « Pain Nu » de l’Algérien Rachid Benhaj, une adaptation du roman de l’écrivain marocain Mohamed Choukri. Des rencontres, débats et ateliers sont aussi prévus notamment sur la féminisation de la pauvreté. La section tunisienne d’Amnesty International et l’Institut arabe des droits de l’homme sont associés à cette campagne qui durera une semaine.


Jeune Afrique en Tunisie : L’administration continue à prendre son temps…

par SAMIR GHARBI La diffusion de Jeune Afrique en Tunisie vit chaque semaine au rythme de l’administration. Nos distributeurs attendent le fameux « feu vert » avant de se mettre en route, les uns pour la vente à la criée dans les avenues de Tunis, les autres pour les kiosques de la capitale et des autres villes du pays Malgré les promesses, rien n’y fait. Le journal qui arrive samedi soir est mis en vente plus de deux jours après : 2,7 jours en moyenne en 2005 et 3 jours en moyenne depuis janvier 2006. Partout ailleurs en Afrique et dans le reste du monde, J.A. est distribué immédiatement après son dédouanement à l’aéroport. Le système tunisien du « visa de diffusion » est unique. Les délais d’attente sont variables (de 2 à 5 jours) sans que l’on puisse comprendre pourquoi ni comment. Le dernier numéro, J.A.n° 2386, est arrivé à Tunis le 30 septembre. Il n’a été autorisé que le jeudi 5 octobre à 9 h 50. (Source : jeune Afrique, N° 2389 du 8 au 14 octobre 2006)


La Tunisie achète 125.000 tonnes de blé français et russe

La Tunisie a acheté, mardi, 125.000 tonnes de blé tendre dont 75.000 tonnes d’origine française et 50.000 tonnes d’origine russe, pour des livraisons prévues d’octobre à novembre, apprend-on mercredi matin de sources du marché. Le blé français a été payé à des prix allant de 234,58 à 242,97 dollars la tonne coût et fret (C et F) et le blé russe de 210,88 à 216,96 USD/t C et F, suivant les dates d’embarquement, a-t-on précisé. L’appel d’offres initial de la Tunisie portait sur 100.000 tonnes de blé toute origine. (Source : lemonde.fr, le 11 octobre 2006)


SU

** Avec la non amélioration de l’état cancérigène de Monsieur Zine Al Abidine Ben Ali, les initiatives se font et se défont dans les arcanes du palais de Carthage où l’on continue de supputer  autour de la question de savoir quelle serait la meilleure formule qui assurerait la perduration du système. L’actuelle formule ( accession du Président de l’Assemblé Nationale à l’intérim de la présidence pendant quarante jours en attendant l’organisation d’élections auxquelles il lui est interdit de participer) ne semble pas rassurer certains tenants de la réalité du pouvoir. On reparle de nos jours de la reprise de l’idée  d’une vice présidence de la république. Le postulé d’office – en dépit de ses dénégations –  continue d’être Mr Kamel Morjane, actuel ministre de la Défense dont on connait les amicales relations à Washington. ** Les algériens, privés de moyens de communications libres, renouent avec les méthodes d’antan où l’on fait circuler sous le manteau les documents interdits. C’est ainsi qu’une liste de noms, tous proches du régime, circule ces derniers jours en Algérie. Il s’agit des personnes ayant bénéficié des largesses de Khalifa bank durant les années 2002 et 2003, notamment après la reprise de Khalifa TV. Le document en question ne s’est pas limité uniquement à reprendre les noms des gens incriminés, mais également les types et les numéros des cartes bancaires utilisées pour retirer, pratiquement chaque semaine, des sommes allant de 5 000 à 30 000 euros. Les numéros de clients et les dates des retraits ainsi que les agences BCIA ont été indiqués. A noter que les bénéficiaires mentionnés dans ces tracts   sont proches du général Toufik, de Larbi Belkhir et de Bouteflika.   ** Dans un article paru à Algéria Watch, l’affaire Zendjabil, dont notre confrère Djamel.Benchenouf à donné un éclairage qui est aux antipodes des comptes rendus de la presse algérienne, semble faire des vagues. Pourtant tout le monde dans la profession aura remarqué les efforts  de l’Etat pour la minimiser. Rappelons que Zendjabil, le plus grand baron de l’exportation du kif de l’Algérie vers l’Europe s’est rendu récemment aux autorités. Contrairement à ce que la presse qualifie d’arrestation, ses avocats parlent de reddition, puisqu’il invoque le bénéfice de la loi sur la réconciliation. Il aurait déclaré avoir acquis une fortune immense à la faveur de la décennie rouge, entre 1993 et 2002 et  qu’une partie importante de celle-ci aurait servi à financer le terrorisme et qu’il recevait ses ordres de hauts responsables de  l’Armée algérienne, dont des généraux qui seraient des chefs de réseaux. Cette affaire s’avère extrêmement gênante pour l’Etat algérien en ce sens qu’elle pourrait jeter le discrédit sur son image et sur les mesures de la charte et de la loi sur la réconciliation nationale, que de nombreux opposants qualifient d’ « AUTO AMNISTIE »

L’information de notre confrère Djameleddine Benchenouf d’un «testament » qu’aurait laissé Zendjabil pour se protéger contre une « suicidation » se confirme puisque des sources crédibles font part de ce documentqui circulerait sous le manteau et qui ferait état de révélations gravissimes. 

** L’ancien premier ministre espagnol José Maria Aznar a déclaré après les propos controversés du Pape benoît XVI, à l’institut Hudson de Washington : «  Pour quelle raison nous devons toujours demander pardon (aux musulmans) et eux jamais » Il a poursuivi : «  Nous vivons en  temps de guerre; ce sont eux ou nous. L’occident n’a pas attaqué l’islam, ce sont eux qui nous attaqués ». Monsieur Aznar a simplement oublié les désastreuses cinquantaines d’années  d’occupation espagnole de la partie occidentale du Maghreb au  16 siècle. Entre autres.

(Source : « Le Maghrébin », édition du 9 octobre 2006) Site : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/


La patrie  contre la vie…

Omar S’habou   Comment  peut-on ne pas ressentir une cruelle tristesse quand on apprend que quatre sportifs de  haut niveau, devant concourir au nom de la nation  à un tournoi international, choisissent  au terme de la compétition, de ne pas rentrer au pays et de lui préférer , tout compte fait, le pays organisateur du tournoi ? C’est ce que Mohammed Amin, Islam Tefahi,  Amin Hosni et Mohammed Omri, quatre champions de boxe tunisiens, ont choisi de faire à la fin d’un tournoi en Allemagne. En d’autres termes  «  harkou » (ils ont clandestinement émigré) comme le dit le  langage populaire tunisien. Mais  d’une autre manière : Plus élégante et plus sûre.

C’est, à mon sens, grave. Gravissime voire.

Les quatre champions  ne sont pas, de mon point de vue, condamnables à priori. (tji tloum te’dher). Ce  qui est condamnable, ce sont bien évidement les causes qui les ont acculés à ce douloureux choix. Je ne les crois pas  manquer de patriotisme. On connait l’attachement charnel des maghrébins à leur pays d’origine. Je les vois plutôt mortifiés d’avoir eu à préférer l’exil, la solitude, les aléas de «  la struggle for live », à la chaleur  de leurs parents, à la convivialité de leurs proches, à l’ambiance de leur quartier  et à l’amour  de leur Tunisie. Et je suis pratiquement certain que le premier de leur rêve est d’ores et déjà   de revenir un jour au pays  définitivement sécurisé quant à leur avenir, sans avoir oublié, entre temps, d’envoyer la plus belle partie de leurs éventuels revenus  aux leurs ; qui pour  payer  leurs dettes, qui pour agrandir la maison, qui pour marier ses sœurs, qui pour subvenir aux besoins de scolarité de leur fratrie.

J’incrimine les causes et les générateurs de ces causes. On nous assourdi les oreilles  et on nous rempli la vue ces derniers temps de commentaires dithyrambiques quant au rang fort élogieux de la Tunisie que le rapport annuel du Forum de Davos a publié au sujet des performances économiques des pays du monde.  Et voila une des causes : la mystification. Le plus simple des tunisiens sait maintenant que ce ne sont que des écritures abstraites qui ne couvrent aucune  réalité vécue.

Célébrer un rapport abstrait comme une preuve de bonne santé est un acte de  mauvaise foi caractérisé. Qu’on demande aux dizaines de milliers de diplômés chômeurs,  aux centaines de milliers de représentants de la classe moyenne tunisienne jadis colonne vertébrale de la pyramide sociale tunisienne et pour lesquels, n’était la secourable main de la corruption ou des   métiers complémentaires, la vie deviendrait ingérable,  aux dizaines de commerçants légaux qui souffrent de la concurrence ravageuse des forces financières occultes,  aux cohortes de plus en plus volumineux des victimes du tsunami mondialiste, s’ils se retrouvent dans ces statistiques et tableaux d’honneur ! Allons donc !

Tous les tunisiens savent –  y compris les 2 millions de destouriens qui sont avant tout des citoyens comme les autres – que la croissance dont on  chante la régularité annuelle  n’est pas en train de se répercuter sur leur vie  de tous les jours. Au contraire, de par  les effets pervers des injonctions  surréalistes du FMI  et  dont je démonterais les mécanismes dans un prochain éditorial, conjugués aux perversions subis par les moyens de productions nationaux du fait des illicites pratiques financières et commerciales qu’on a imposé au pays, leur pouvoir d’achat est de plus en plus insuffisant à leur faire suivre le renchérissement du coût de la vie. Leur pouvoir d’achat s’érode rapidement et à vue d’œil. Il n’est que de recenser les mouvements sociaux de plus en plus soutenues et touchant la plupart  des secteurs de la vie nationale (occultés bien entendu par une presse muselée) pour se rendre  compte du sérieux et de l’acuité de la crise. Et qu’entre les mirages des chiffres et la réalité des faits, il y a une distance comparable à celle qui sépare le ciel de la terre ! La plupart des tunisiens ne disent à l’unisson qu’une seule complainte : nous n’en pouvons plus ! On n’arrive plus à joindre les deux bouts. Cela ne peut plus durer ainsi !

Et que l’on ne nous accuse pas d’ignorer les réalités du pays du fait que nous sommes depuis quelques années en exil. Que les éventuels pourfendeurs (1) sachent  une fois pour toutes que ceux qui ont préféré l’exil à l’étouffement des libertés et à la tyrannie de l’argent immérité,  vibrent à chaque instant aux réalités du pays.Des réalités qu’ils suivent au quotidien  et en détails. En tous cas  mieux  et  plus  que ceux qui, au pays, ne portent sur ces mêmes réalités que le regard des petits turlupins. Si ce qu’ils crient sur tous les toits était vrai, les quatre boxeurs – ne serait ce que pour nous en tenir au theme  de cet éditorial –  auraient-ils  fait un tel déchirant choix ? Et les dizaines de milliers de jeunes chômeurs en viendraient-ils à souhaiter confier à des embarcations de fortune et à l’indulgence de la mer leur vie même, pour fuir la mort lente et à petit  feu qui  les couve dans la Tunisie de Monsieur Zine Al Abidine Ben ALI ?

C’est tragique d’en arriver à mettre en équation antithétique la patrie et la vie. Il n’ y pas  longtemps ce type d’équation  ne s’est  jamais été posé en Tunisie. Les temps ont bien changé. Plus exactement depuis le changement…

(1)     Je ne souhaite à personne de me jeter l’opprobre de l’a-patriotisme.

(Source : « Le Maghrébin », édition du 9 octobre 2006) Site : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/


Les islamistes tunisiens et les américains…

Saloua Ben Youssef Charfi

Peut-on parler de l’émergence d’un nouveau discours Nahdaoui relatif à la perception de l’Occident par les islamistes et donc de la possibilité de la formulation d’une stratégie visant à établir des relations de bon voisinage? Les récentes déclarations de Hamadi Jebali peuvent en effet constituer un argumentaire à ce genre de conclusion. Sauf qu’un discours ne se construit pas du jour au lendemain  et qu’en outre il ne s’agit pas d’un précédent.

Les déclarations de Jebali s’insèrent  en fait dans un discours tactique déjà développé par les Nahdaouis au cours du printemps 2005 en réponse  à l’appel, de Condolizza Rice et de l’Europe, à entamer un dialogue avec ce qu’ils avaient qualifié à l’époque « d’ islamistes modérés » bénéficiant d’une forte représentativité et seuls capables, selon eux, de faire contre poids aux terroristes. Les Nahdaouis et les Frères Musulmans arabes en général, y avaient alors  vu une promesse d’accéder au pouvoir sous l’œil bienveillant des puissances de ce monde.

Un débat houleux où le « pour » l’emportait largement sur le « contre » avait eu lieu sur les sites électroniques islamistes auquel Rached Ghannouchi et Abdelfattah Mourou avaient pris part pour exhorter leurs partisans à accepter l’invitation au dialogue. Les arguments utilisés n’étaient pas uniquement de nature pragmatique. Il en fallait plus pour convaincre une base éduquée à la Pavlov qui rejetait l’Occident impie en bloc. Ghannouchi par exemple avait sorti toute l’artillerie des fetwa et précédents historiques de l’Islam permettant une telle alliance et avait déployé toute sa verve pour démontrer que l’Occident n’était pas que diable. Mourou pour sa part qualifiait l’invitation occidentale au dialogue comme un événement majeur qu’il convenait d’utiliser comme moyen de pression sur le régime. Jebali n’avait pas participé au débat pour la bonne raison qu’il se trouvait en prison.

Le projet a cependant fait long feu après les attentas contre le métro londonien en juillet 2005 et surtout suite à l’accession de Hamas au pouvoir et son refus de reconnaître l’existence d’Israël. Mais le nouveau coup de force du parti chiite Hezbollah au Liban qui a drainé sunnites et chiites, et le bénéfice tiré par l’Iran de ce succès qui lui a permis de tenir tête aux USA sur le dossier nucléaire, a fait craindre un renversement des rapports de force par l’appui des islamistes sunnites à cette alliance ; d’où le recours à la traditionnelle méthode politique de diviser pour régner.

(Source : « Le Maghrébin », édition du 9 octobre 2006) Site : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/


L’Islamisme au Maghreb

L’avis de trois experts

Mounia Bennani Chraïbi , professeur associée à l’institut d’études politiques et internationales de l’université de Lausanne ; Bruno Etienne, professeur de sciences politiques et directeur de l’Observatoire du religieux à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et Rémy Leveau,  professeur émérite à l’Institut d’études politiques de Paris. et directeur scientifique de l’annuaire Afrique du Nord-Moyen-Orient. Espace et conflits,  donnent ci-après   leurs avis sur l’émergence de l’islamisme au Maghreb

Rémy Leveau :  » les trois pays du Maghreb ont, chacun à leur façon, avec plus ou moins d’autoritarisme, contrôlé les débordements de l’islamisme radical. Ce courant n’as plus de chances aujourd’hui de contrôler le pouvoir par une action subversive, mais on peut penser qu’il reste présent au sein de la société. Une certaine latitude d’expression dans le champ démocratique devrait limiter la tentation de la violence. Celle-ci s’alimente aussi des profondes inégalités sociales et de l’absence d’espoir pour les jeunes qui caractérisent les sociétés maghrébines. Les interventions extérieures peuvent jouer sur ce terrain, mais elles n’ont qu’un caractère secondaire. »

 Mounia Bennani Chraïbi :   » Encore une fois, l’islamisme n’est pas « un », ni à l’échelle mondiale, ni à l’échelle maghrébin, ni même à l’échelle d’un pays comme la Maroc ou l’Algérie. On ne le répétera jamais suffisamment : ce que l’on appelle islamisme est un répertoire où les acteurs puissent de manière très diversifié et même contradictoire. On peut donc davantage parler en termes de mouvance sue d’international structurée ayant des mots d’ordre, des objectifs et des modalités d’action identiques. A partir de là, on ne peut que constater que les stratégies et les revendications des mouvements islamistes maghrébins s’imprègnent fortement des contextes dans lesquels ils s’inscrivent. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les discours estudiantins islamistes Marocains s’apparentent davantage aux discours de leur aînés marxistes qu’à ceux de leur homologue Algérien ou Tunisien. Toujours dans le royaume, à côté du groupe Justice et Bienfaisance, dont le guide a réinventé une tradition mystique, se trouve le Parti de la justice et du développement (PJD) qui a pour modèle le PJD Turc plutôt que le Front Islamiste du Salut (FIS), et qui semble présenter aujourd’hui un profil quasi idéal typique du parti Marocain, dans sa manière de s’adapter au jeu cooptatif de la Maison Royale. Les attentats de Casablanca qui ont révélé au grand jour des groupuscules insérés dans des réseaux internationaux ont conduit les courants qui aspirent à jouer un rôle sur scène politique et sociale intérieur à une plus grande prudence et au nettoyage de leur vitrine (prise de position plus claire par rapport à la violence, par rapport à l’antisémitisme, etc.). Pour conclure, « l’islamisme » marocain est certes hétérogène et relativement contrôlé, mais il n’en demeure pas moins un langage de protestation hégémonique, plein de ressources et qui a encore de l’avenir »

 Bruneau Etienne : « L’islamisme radical est un échec patent dans la mesure où nulle part il n’a réussi à créer une société islamique conforme à la Charia et au mythe des Rachidun (1) . En revanche, il a en partie réussi l’islamisation par le bas de la société civile et il est porteur de revendications identitaires auxquelles les pouvoirs en place répondent assez souvent de façon positive. Mais, en tant que force politique autonome, il n’a aucune capacité à mettre en danger les pouvoirs établis »

1- Les Rachidun sont les quatre califes * ayant succédé au prophète Mohamed ; ils sont dits « bien inspirés » par la tradition.

(Source : « Le Maghrébin », édition du 9 octobre 2006) Site : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/


Morocco moves to drop headscarf

By Richard Hamilton

BBC News, Rabat 

Morocco is making major changes to religious education, in particular regarding whether young girls should wear headscarves.

A picture of a mother and her daughter wearing headscarves is being removed from the latest editions of a text book.

A verse from the Koran that says girls should don veils has already been taken out of the books.

Other Arab countries have made similar changes, worrying that the veil could be used as a symbol of extremism.

Trust

There are few things that have become such obvious and controversial symbols of Islamic identity as the headscarf.

But until now it has not been a controversial issue in Morocco.

On Avenue Mohammed V, the main avenue in central Rabat, older women in particular can be seen wearing traditional long robes with full headscarves.

But younger women wear everything from that to more modern clothes such as trainers, jeans and T-shirts, with nothing on their heads – except perhaps some expensive designer sunglasses.

The variety of clothes and head dresses seems to reflect the fact that Morocco is seen as a liberal country with some pro-western leanings.

But for some more conservative people this latest move is an underhand way of undermining Morocco’s Islamic roots.

Abdelkarim El Houichre from the Association of Teachers of Islamic Education does not trust the government’s motives:

« I think there is pressure coming from the United States, which believes that teaching about traditional Islam and teaching girls to wear headscarves will somehow encourage extremism and terrorism, » he says.

« But I think Islamic education has to be kept within mainstream teaching in our schools because that way we can control it. If we deny it to them in school then they will only go and find out more outside of school and they are more likely to fall into the wrong hands. »

Dilemma

In the current climate, the Moroccan government is worried about anything that might fan the flames of Islamic fundamentalism and says it does not want the headscarf to become a rallying cry for extreme organisations.

Education ministry official Aboulkacem Samir says the headscarf has political overtones:

« This issue isn’t really about religion, its about politics, » he says.

« The headscarf for women is a political symbol, in the same way as the beard is for men. But we in the ministry must be very careful that the books are fair to all Moroccans and do not represent just one political faction. »

Across the Arab world the headscarf issue seems to be gathering momentum.

In Tunisia for example, young women who wear veils say they have been harassed by the authorities who are forcing the girls to remove their veils at schools and universities.

The veil is perhaps a microcosm of a much broader dilemma – should Arab countries in north Africa turn towards secular democracies or to more traditional Islamist countries for their guidance and inspiration?

Morocco is treading a fine line between these competing influences and the headscarf might just be something that trips it up.

Story from BBC NEWS:

Published: 2006/10/06 15:03:57 GMT


Le Turc Erdogan dénonce le passé colonial de la France

par Paul de Bendern

AFP, le 10 octobre 2006 à 16h24

ANKARA, 10 octobre (Reuters) – Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a invité mardi la France à se pencher sur son propre passé colonial en Afrique plutôt que d’exiger de la Turquie la reconnaissance d’un génocide d’Arméniens au début du XXe siècle.

« La France doit examiner ce qui s’est passé au Sénégal, en Tunisie, à Djibouti, en Guinée, en Algérie (…) Je ne me souviens pas que ces pays aient attisé la colère ensevelie par les cendres de l’Histoire », a dit Erdogan dans un discours.

La Turquie reproche à la France l’examen jeudi au parlement d’une proposition de loi socialiste pénalisant la négation du génocide de 1,5 million d’Arméniens par les forces ottomanes.

Ankara conteste la qualification de génocide et souligne qu’un grand nombre de chrétiens arméniens et de Turcs musulmans sont morts dans ces affrontements pendant la Première Guerre mondiale.

La Turquie s’est également indignée de l’opinion exprimée par le président français Jacques Chirac selon laquelle la reconnaissance du « génocide » arménien devrait être une condition à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, ce qui n’est pas prévu par l’accord ayant permis l’ouverture des négociations en 2005.

La classe politique turque examine des mesures de représailles en cas d’adoption par la France de cette proposition de loi socialiste. La Turquie pourrait ainsi à son tour pénaliser la négation d’un génocide en Algérie du temps de la colonisation française, de 1830 à 1962.

VOTE MERCREDI AU PARLEMENT TURC?

La commission parlementaire de la Justice doit examiner mercredi l’opportunité de soumettre au vote de l’assemblée plénière une proposition de loi en ce sens.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a lui-même assimilé en avril la colonisation française de l’Algérie à un « génocide de l’identité algérienne ».

Un mois plus tard, il a réclamé des excuses officielles de la France aux Algériens avant, en juillet, de qualifier les 130 années de présence française en Algérie de « formes de colonisation les plus barbares de l’Histoire ». Il avait aussi évoqué une « agression injustifiée contre une Nation, un Etat et un peuple ».

Malgré la volonté de certains parlementaires turcs, Erdogan a cependant exclu de suivre la loi du talion: « Certains de nos amis disent ‘La France a fait ça, nous devrions répliquer’. Mais nous ne faisons pas partie de ceux qui nettoient la saleté par la saleté. Nous faisons partie de ceux qui nettoient la saleté avec de l’eau propre. »

Le chef spirituel de la petite communauté arménienne de Turquie, le patriarche Mesrob II, s’est lui aussi prononcé contre la proposition de loi française: « Toutes les initiatives qui limitent la liberté d’expression portent atteinte au dialogue engagé entre les communautés turques et arméniennes et renforcent les éléments excessivement nationalistes et racistes des deux côtés. »

Un journaliste turc d’origine arménienne s’est par ailleurs dit prêt à être emprisonné en France pour y défendre le droit de parler librement du sort réservé aux Arméniens par les forces ottomanes durant la Première Guerre mondiale.

Hrant Dink, rédacteur en chef d’Agos, hebdomadaire bilingue turc et arménien, a déjà été condamné à six mois de prison avec sursis en Turquie pour un article évoquant des thèses nationalistes arméniennes. Dans une interview à Reuters, il dénonce l’attitude « irrationnelle » des deux pays.

REUTERS


La Divine Comédie

Bassam Bounenni chercheur tunisien en géopolitique

Que l’homme de lettres italien Dante Alighieri m’excuse pour l’emprunt du titre de sa majestueuse « bêtise » littéraire. J’en fais usage pour évoquer une bêtise moins fameuse, une bêtise humaine au sens moderne du terme.

Les « festivals » se multiplient au Liban, depuis quelques jours. Et chacun crie victoire. Ou, à défaut d’exploit politique et militaire, crie scandale.

Dans un camp, on parle de « victoire divine ». Dans un autre, on entame le bal par une messe. Bref, politique et religieux s’enchevêtrent, ajoutant du burlesque répugnant à un discours de haine, de part et d’autre. Et le Liban dans tout cela ?

Nul ne peut nier que le Hezbollah a eu le mérite de secouer toute la région, lors de son face-à-face avec Israël. Des médias et des intellectuels insistent à l’immortaliser comme étant « la VIe guerre israélo-arabe ». Le Parti de Dieu a, en effet, mis un terme à la règle respectée, à tort ou à raison, par les Etats majors arabes, laquelle exclut l’éventualité d’une nouvelle guerre avec l’Etat hébreu.

Mais cette guerre qui a coûté très cher aux Libanais a-t-elle permis au pays du Cèdre de finir avec le schisme général qui ravage toute une nation ?

Les populations arabes ont vite adhéré à une guerre qui n’était pas la leur. En l’absence de perspectives politiques et sociales sous leurs cieux, ils ont cherché exploit ailleurs. Ajoutant un zeste de fatalisme — la guerre ou rien — à une recette déjà amère.

Chez « l’ennemi » israélien, pourtant, le cours des événements prend une autre tournure : enquête sur le comment de la déroute, baisse de popularité pour le duo trop politicien de Olmert-Peretz.

Les pratiques démocratiques, solidement consolidées en Israël, ont imposé cette « rétrospective » qui pourrait faire des victimes autant que la guerre n’en a faites.

Mais, au Liban, ainsi que dans les pays arabes, l’heure n’est pas encore aux comptes. Elle ne l’est pas et ne le sera jamais. Même lorsque Hassan Nasrallah avait déclaré qu’il n’aurait certainement pas pris en otage des soldats israéliens s’il avait su que la riposte israélienne serait aussi disproportionnée, la rue arabe y avait vu un « lapsus ». Certains sont même allés jusqu’à critiquer le chef du Hezbollah pour son « franc-parler » déplacé et pouvant minimiser l’impact de sa « victoire ».

Et les monarchies pétrolières d’entamer leur kermesse. La surenchère « humanitaire » a, d’ailleurs, atteint son paroxysme. Sauf qu’on a toujours omis que le Liban n’a vraiment pas besoin de charité. Loin s’en faut. Le pays du Cèdre a plutôt besoin de stabilité, à la fois institutionnelle et inter-confessionnelle. En somme, un nouveau visage où priment l’unité et l’intérêt nationaux.

Le cas du Liban n’est pas si méconnu pour les pays arabes les plus influents. L’Iraq est l’autre face de la monnaie.

Dans les deux « tragédies », il est un point commun on ne peut plus capital : en Iraq, comme au Liban, force serait de tourner la page du passé. Car, il est inconcevable de voir des mains ensanglantées signer ou aspirer à signer des alliances de bonne entente ou des codes de bonne conduite. Quelle crédibilité pour les thuriféraires du mal, ici et là ?

Faut-il passer par La Haye, me diriez-vous ? Ce n’est pas l’objectif. Du moins, pour l’instant. Mais, tant que l’impunité permet à des criminels de guerre de jouer un rôle prépondérant dans les assises du « dialogue national », les débouchés ne seront pas prometteurs.

(Source : Alahram hebdo)


Support Freedom in the Arab World

By Radwan A. Masmoudi and Amr Hamzawy As Arab and Muslim intellectuals and activists concerned about the promotion of democracy in our region, we call on America and its president to reaffirm — in words and actions — its commitment to sustained democratic reform in the Arab world. We have been heartened by the strong commitment to liberty that President Bush expressed in his November 2003 speech at the National Endowment for Democracy and then in his second inaugural address, when he said: « All who live in tyranny and hopelessness can know: The United States will not ignore your oppression or excuse your oppressors. When you stand for your liberty, we will stand with you. » Despite some initial skepticism, those statements nurtured hope in our region. We realize that democracy is not easily attained and must ultimately come from within. But it can receive encouragement and support, both of which it badly needs today in Arab countries. We know that some in the United States, worried by recent Islamist gains among voters in Palestine and Egypt, are having doubts about the wisdom of pushing for freedom and democracy in the Middle East. These worries are exploited by despots in the region to perpetuate the untenable status quo. But there is no way to advance liberty without inclusion of all elements that are willing to abide by democratic rules and reject violence. Democratic participation is the only way to combat extremism and pressure all groups, including Islamists, to moderate their stance in order to maximize their share of the vote. The United States should continue to press for an end to repression by governing regimes of democratically minded liberal and Islamist groups, and it should emphatically distance itself from such repression and condemn it in the strongest terms whenever and wherever it occurs. We are confident that if Arab citizens are able to have their choice, they will choose democracy, freedom, peace and progress. Perhaps emboldened by the impression that America is wavering in its support for democracy, some autocrats have recently intensified repression. This makes the need for sustained U.S. and international support and pressure more urgent than ever. The region needs to hear again that the course of freedom and democracy is the only course that America, guided by both interest and principle, will support. To mention but one case where U.S. influence might do much good: Egypt has experienced a regime crackdown lately on opposition activists. In February the government postponed municipal elections and renewed the emergency law. The regime has not even spared Egypt’s venerable judiciary, which has steadfastly proclaimed its independence in recent months. And liberal opposition politician Ayman Nour, who was allowed to run in last year’s presidential election and won 8 percent of the popular vote, behind only President Hosni Mubarak, was arrested and sentenced in a murky process to five years in jail. The health of Ayman Nour, a dear friend and colleague of many of us, continues to deteriorate. We pray that President Bush will take Nour’s case to heart and tell the Egyptian regime of his concerns. Hundreds of other activists (including doctors, university professors, journalists and those in civil society) whose only crime was to express their desire for freedom continue to languish in jail and suffer torture and police brutality. We entreat America to do all it can to ensure that a small number of authoritarian rulers will not control the future of more than 300 million Arabs, more than half of whom are not yet 20 years old. Freedom and democracy are the only ways to build a world where violence is replaced by peaceful public debate and political participation, and despair is replaced by hope, tolerance and dignity. This article is adapted from an open letter to President Bush signed by 103 other Arab and Muslim activists and thinkers in Arab countries, Europe, the United States and elsewhere who have worked in support of democracy (see www.islam-democracy.org).

(Source : Washington Post  Wednesday, October 11, 2006; Page A19 )


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