11 janvier 2008

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TUNISNEWS
8 ème année, N°  2788 du 11.01.2008

 archives : www.tunisnews.net


 

Le Comité de Soutien aux Ouvriers des Industries Maghrébines: Communiqué Liste Professionnelle Indépendante « Le Journalisme est Dignité et Responsabilité » Khémais khayati:  « Sans la base, pas de fondations» Sadok Amine: Syndicat des journalistes : Une grande farce tragi-comique Kalima: Crise LTDH, peut être une lueur d’espoir Kalima: Affaire de Soliman, le double échec de Ben Ali Yahyaoui Mokhtar: Menaces sur les défenseurs des droits de l’homme en Tunisie !! Le Forum Social Maroc – Un Forum tourné vers le Maghreb, vers l’Afrique pour un monde meilleur AFP: France: les mosquées s’invitent dans la campagne des municipales à Paris AFP: Bush, ému aux larmes, achève au mémorial de la Shoah une visite pour la paix AFP: USA: des écoutes ont été coupées parce que le FBI ne payait pas la facture  


Mouwatinoun N° 43 du 2 janvier 2008

Le numéro 43 de Mouwatinoun organe du Forum Démocratique est maintenant disponible sur le site du FDTL.

Vous pouvez visualiser la totalité de son contenu en cliquant sur ce lien : http://www..fdtl.org/IMG/pdf/mouwatinoun_43.pdf


 

Le Comité de Soutien aux Ouvriers des Industries Maghrébines

 

Communiqué

 

Un important dispositif de gendarmes et de policiers ont barré la route devant les membres du comité de soutien aux ouvriers de l’Usine des Industries Mécaniques Maghrébines – Isuzu- et des militants de la société civile venant des régions de Sousse et Monastir. Professeur Rachid Chemli et ses compagnons ont été arrêté à 12 kilomètres de Kairouan. Un autre dispositif policier a encerclé l’usine pour empêcher tout contact avec les ouvriers.

Cependant après une heure et après une intervention de syndicalistes  et de militants des droits de l’Homme, le siège a été levé et Messieurs Rachid Chemli, Salem Hadded , Samir Ben Rayana , Mongi Ben Salah , Rafik Ammar , Ali Harbi et Massaoud Romdhani ont pu arriver à l’usine au milieu des applaudissement des ouvriers .Prenant la parole , le secrétaire général du syndicat , licencié abusivement  avec 16 autres ouvriers , a insisté sur la détermination des ouvriers à poursuivre la grève, entamé pour un mois et ce malgré leurs conditions pénibles. Quant aux membres du comité, ils ont souligné la nécessité de conjuguer les efforts de toute la société civile pour faire face à la précarité de travail et au licenciement abusif.

Pour le Comité de Soutien aux Ouvriers des Industries Maghrébines

Massaoud Romdhani

  


Liste Professionnelle Indépendante

« 

Le Journalisme est Dignité et Responsabilité

 »

 

 

Chers collègues,

 

L’institution du Syndicat National des journalistes Tunisiens (SNJT) est une initiative historique pour concrétiser les luttes de générations de journalistes sur la voie de l’objectif stratégique qu’est « l’Union des Journalistes Tunisiens .

Le syndicat se doit d’être une structure professionnelle indépendante ayant pour mission la défense des droits et de la dignité des journalistes, l’indépendance du métier, la liberté de l’information, loin de toute allégeance ou autres pratiques irresponsables…

 

Pour ce faire, nous croyons légitime et nécessaire d’établir un programme basé sur les principes suivants :

  • Promouvoir un partenariat avec les Pouvoirs Publics de nature à garantir l’indépendance du syndicat, la souveraineté de ses décisions, l’indépendance de notre métier et nos droits de journalistes.
  • Instaurer des relations privilégiées avec L’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT).
  • Tisser des relations de coopération et de complémentarité avec les composantes de la société civile, en premier lieu avec  la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, la section tunisienne d’Amnesty International, dans le but d’asseoir les valeurs de la République, celles de la Citoyenneté, la défense des libertés publiques, convaincus que nous sommes que la liberté de presse fait partie intégrante des libertés publiques.
  • Consolider nos relations avec les organisations professionnelles régionales et internationales : A l’échelle du Maghreb, avec l’Union des Journalistes Arabes,  l’Union des Journalistes Africains et la Fédération Internationale des Journalistes (où nous devons reprendre notre statut de premier plan).
  • Fondre les conventions collectives propres aux secteurs de la presse écrite, de l’audiovisuel, de la presse électronique et de la presse d’agence dans une seule  et même convention. Elle devra être élaborée de concert avec les instances concernées.

 

Nous, membres de la « Liste Professionnelle Indépendante » :

 

Abdelhak Tarchouni

     Khémais Khayati

Mohsen Abderrahman

Rached Cheour

Zied El-Héni

 

Sur la base des cinq principes énoncés supra, avons l’honneur de vous présenter ci-après notre programme électoral en 40 points, dans l’espoir qu’il réponde à vos attentes et gagne votre soutien.

 

 

Programme de la Liste professionnelle Indépendante

 

I– Volet social

 

1.       La défense du pouvoir d’achat des journalistes, de façon à sauvegarder leur dignité.

2.       L’incitation des pouvoirs publics à adopter le dossier du projet de logement qui leur a été soumis, lequel vise à assurer un habitat décent à 300 journalistes. Nous présenterons un projet alternatif basé sur les mécanismes juridiques à la disposition du syndicat et l’intervention du Fond d’entraide au cas où le projet initial accuse une défection quelconque. (Nous avons élaboré une étude qui sera rendue publique au moment opportun.)

3.       La garantie d’un salaire sectoriel de 1200 dinars minimum, sur la base d’un statut qui unifie le métier.

4.       Défendre le droit du journaliste à un pourcentage de la recette publicitaire de son entreprise ou, à défaut, une prime des 14ème et 15ème mois.

5.       L’institution d’une indemnité spéciale sous l’intitulé « prime vestimentaire » ou « prime des relations publiques », considérant l’importance de la présentation du journaliste comme partie intégrante de son statut social et de ses moyens de travail.

6.       L’adoption d’un salaire mensuel complémentaire pour le journaliste, à hauteur de 300 dinars, à puiser dans un budget de 4,5 millions de dinars (soit 0,002 % du budget de l’Etat). Une enveloppe budgétaire à soumettre à l’adoption par la Chambre des Députés et la Chambre des conseillers. (Cette pratique est d’usage dans d’autres Etats dont l’Egypte, considérant le journaliste comme étant le représentant, au sein de la société, du Quatrième pouvoir).

7.       Faire accéder le journaliste et les membres de sa famille à des remises substantielles des frais de voyage et d’installations touristiques en période de congé annuel.

8.       La création d’un club des journalistes auquel ne seront admis que les membres du syndicat, avec un club de loisirs destiné à leurs familles, aux niveaux régional et national.

9.       L’intensification des activités récréatives au profit des enfants des journalistes.

10.   La mise en œuvre du programme « Une voiture pour chaque journaliste », à des prix préférentiels et par prélèvement direct sur salaire.

 

II-Volet professionnel

 

1.       L’imposition du respect des règles du métier, de sa déontologie et la lutte déterminée contre tout abus.

2.       Le règlement de toutes les situations non règlementaires, en particulier au sein de la Radio et de la télévision, sur la base de l’égalité et du droit. L’abolition définitive de la formule « pigiste régulier », conformément aux statuts de l’établissement.

3.       L’exploration des voies devant permettre l’intégration des diplômés de l’IPSI, en collaboration avec les Pouvoirs Publics et l’Association des Directeurs de Journaux.

4.       Soutenir les collègues dans les régions et l’élaboration, au sein du syndicat, d’un cadre spécifique répondant aux besoins des journalistes régionaux.

5.       L’application, sans délai, des conventions collectives en vigueur. L’incitation des inspections du travail à assumer leurs responsabilités statutaires quant à l’observation et le traitement des violations des droits des journalistes. La publication périodique d’une liste noire des noms des établissements qui viennent à manquer au respect des droits des journalistes, y compris l’emploi de personnel étranger au secteur dans des postes journalistiques. L’appel des pouvoirs publics et judiciaires à réprimer ces infractions en vertu des articles 406, 407 et 408 du Code du Travail.

6.       Fixer la Fête de la Presse au 3 mai de chaque année, concomitamment avec la Journée mondiale de la Liberté de la Presse. La formation d’une commission qui travaille le long de l’année, afin de nominer les meilleures productions journalistiques.

7.       L’interdiction du travail du journaliste dans des postes d’attaché de presse, serait-ce à titre occasionnel, le métier de journaliste étant en contradiction fondamentale avec celui d’attaché de presse.

8.       L’instauration de conseils de rédaction au sein des établissements de presse et la garantie de leur assiduité et de leur périodicité.

9.       La consolidation de nos relations avec nos collègues tunisiens travaillant à l’étranger.

10.   Permettre à chaque journaliste d’acquérir un appareil photographique numérique, à des prix préférentiels, cet équipement étant aujourd’hui vital pour son travail.

 

III- Volet structurel

 

1.       L’accélération de l’élaboration des statuts internes du Syndicat National des Journalistes Tunisiens.

2.       L’élargissement du bureau exécutif à 11 membres au lieu de 9 actuellement, et ce en séparant les fonctions relatives aux affaires professionnelles à celles inhérentes à la culture et à la formation. La nomination, en plus d’un poste de chargé de l’information qui supervise la publication du bulletin du syndicat et de son site internet.

3.       L’observation scrupuleuse de la périodicité des réunions du Bureau exécutif  et l’application stricte de l’article 15 des statuts portant obligation de démission du membre du Bureau qui cumule trois absences successives. La tenue des réunions des structures en leur délai préalablement fixé et l’intensification des réunions d’information à l’intention des journalistes.

4.       Renforcement de l’action des commissions, en créant une commission des relations extérieures, d’une commission sport et d’une commission d’audit financier. Réorganisation des autres commissions et les impliquer dans la prise de décision au sein du syndicat.

5.       Développement de l’action des sections régionales du syndicat en les aidant à se doter de locaux décents et bien équipés, et leur allouer des budgets autonomes.

6.       La nomination d’un représentant du syndicat dans chaque établissement de presse dans la capitale. Ledit représentant doit être élu par ses collègues membres du Syndicat.

7.       La création d’un Observatoire des Libertés de la Presse (OLP) et l’inscrire dans les statuts fondateurs du Syndicat.

8.       La création d’un club de presse au sein du syndicat portant nom « Forum de la Presse Tunisienne » (FPT).

9.       L’activation du site internet du syndicat.

10.   L’équipement en technologie de pointe de l’espace Internet du syndicat et le mettre à la disposition exclusive des affiliés.

 

IV-Volet législatif

 

1.       L’élaboration d’un texte juridique garantissant l’immunité du journaliste et son droit à faire valoir « la clause de conscience » et son droit à refuser tout travail contraire à la déontologie de la profession. L’application au journaliste de la protection que le code pénal assure aux fonctionnaires publics, eu égard à la sensibilité de sa mission au service de la société.

2.       L’ouverture du domaine médiatique écrit, audiovisuel et électronique et la levée de tous les obstacles à l’édition des journaux, revues, publications en ligne et ouverture de radios privées. Se suffire dans ce domaine d’un Cahier de Charges régissant le secteur. Assurer aux journalistes un accès libre aux  sources de l’information… Une telle ouverture favorisera l’emploi des journalistes à plus grande échelle et assurera une dynamique à notre métier.

3.       Abolir toutes les formes de censure des sites électroniques, ouverture de l’accès aux sites censurés, avec en premier lieu celui de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).

4.       L’abolition des lois coercitives et répressives contenues dans le Code de la presse.

5.       La libération de la publicité publique de la mainmise de l’ATCE en l’adaptant à la liberté de la presse  et aux intérêts des annonceurs.

6.       L’adoption d’un système d’enseignement universitaire reposant sur le régime des 5 ans pour la formation des journalistes de façon à éviter l’assimilation du journaliste au Technicien Supérieur. L’adoption du Master spécialisé dans les métiers de la presse dans l’admission des étrangers au domaine dans le secteur de la presse.

7.       La sauvegarde des archives audiovisuelles publiques en assujettissant leur usufruit à une loi.

8.       L’amélioration du cadre juridique du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), actuellement limité dans un rôle consultatif. Appeler cette institution à mettre ses rapports à la disposition du public. Le conseil est appelé à créer un organisme en son sein qui sera chargé d’enregistrer les productions audio et audiovisuelles privées et publiques, en déterminer la répartition des tranches horaires et d’en publier mensuellement les résultats. Le Conseil est également appelé à imposer aux établissements de presse la publication de leurs budgets respectifs, de vérifier les chiffres des tirages et de vente, de limiter les espaces publicitaires en fonction des espaces rédactionnels et d’imposer l’application des lois en vigueur dans ce domaine.

9.       L’organisation d’une Conférence Nationale sur l’Information.

10.   La présentation du projet des statuts de l’Union des Journalistes Tunisiens à la chambre des députés, en coordination avec les collègues membres de cette chambre.

 

Chers collègues,

 

Le présent programme est désormais le vôtre.

Notre but à tous est de voir le journaliste tunisien occuper la place qui lui revient et qui lui sied dans le tissu social de notre pays.

Notre but n’en est pas moins de voir la presse jouer pleinement son rôle de « conscience vive » de la société et de miroir fidèle à celle-ci.

Notre espoir est grand, de réussir ce travail exaltant, celui de jeter des bases solides au Syndicat National des Journalistes Tunisiens.

Nous œuvrons actuellement en vue d’assurer la tenue du premier congrès du syndicat le dimanche 13 janvier 2008.

Ce sera aussi le 23ème congrès à l’actif de notre métier, sur la voie de la continuité et du progrès devant mener à l’édification de « L’Union des Journalistes Tunisiens ».

 

Nous serons très heureux de recueillir vos suggestions et propositions de nature à promouvoir le présent programme, de façon à l’adapter à vos préoccupations et aspirations.

 

Contact : liste.independante.snjt@gmail.com

 

Vive le militantisme des journalistes tunisiens..

Vive le Syndicat National des Journalistes Tunisiens Libre, Indépendant et Militant..

 

La liste professionnelle indépendante :

Abdelhak Tarchouni, Khémais Khayati, Mohsen Abderrahman, Rached Chaour, Zied El-Héni

 


 

       

SNJT. La liste professionnelle et indépendante – Khémais khayati:

« Sans la base, pas de fondations»

 

Cher(e)s Collègues

Maintenant que nous sommes à quelques coudées de l’élection du comité exécutif de notre SNJT lors de son premier congrès qui se tiendra à l’hôtel « al-machtal » le 13 courant (après que les consœurs/confrères aient eu probablement à voter la veille la dissolution de l’AJT), le moment est venu de me présenter devant mes collègues sollicitant leur suffrage …

C’est pourquoi, j’ai jugé utile d’exposer ci-après quelques remarques sur notre programme, le programme de la liste professionnelle indépendante.

1- D’abord sur le plan personnel :

Comme on ne vote pas seulement pour des idées et un programme, mais aussi pour un pédigrée et un tempérament (sans penser nullement que l’Histoire ait été façonnée par le cheval de Bonaparte), permettez que je présente mon parcours.

Originaire du 08, du ksour (lieu de ruissellement de Safia au gouvernorat KEF), ancien élève de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Tunis d’où j’ai pris la poudre d’escampette pour intégrer la faculté du 9 avril (Sociologie) où j’ai brûlé mes cartouches puisque « révolté en puissance » je traînai mes savates sur l’Avenue, entre les express de la Belotte ou les bières de Pomme d’Api et le quotidien du PSD « L’Action » où j’étais correcteur puis rédacteur…

Depuis cette époque, le métier de Journaliste était (et demeure encore) une porte ouverte sur l’avenir… Au diable alors les bancs de la fac et ses mandarins qui vous bassinent avec leurs paroles d’évangile (ou de Coran)… Choses normales, nous étions en 1968-69

Avant le coup d’arrêt donné à la collectivisation, j’ai plié bagages et emprunté le chemin de l’aventure qui passait nécessairement, à cette époque, par Paris où j’avais une promesse pour le Nouvel-Obs. Dans cette Ville-Monde, la promesse étant du bidon, j’ai, vite fait et rondement mené, couronné mes études de Sociologie par un Doctorat et mes études de langue et civilisations arabe par une Licence. L’enseignement n’étant pas ma tasse de thé (bien qu’ayant enseigné au primaire à l’Ecole de Hay al-Zayatine et au supérieur à la Sorbonne nouvelle), la presse était mon violon d’Ingres, ma Madeleine et mon Sacerdoce… J’ai même laissé tomber une « possible » place au CNRS pour rester fidèle à la Presse…

La presse sous toutes ses formes… d’abord bilingue (en arabe et en français), puis multinationales (tunisienne, française, libano-irakienne, palestinienne), ensuite sur différents supports :

Papier : (l’Action, al-Watan al-Araby, al-Yawm al-Sabii, CinemArabe, Afrique-Asie, al-Hurriya, Réalités, la Presse, al-Quds al-Araby, 7/7, etc.), Radio : (France culture, RFI, Monte-Carlo Doualiya), Télévision : (FR3, Tunis7) Photographique : (al-Yawm al-Sabii, Libération et même une exposition à Tunis.)

Ceci pour signaler les différents aspects de mon parcours animé par la passion de l’action. C’est dire que mon expérience des genres, des formats, des modèles, des « situations » n’est pas négligeable (je pense !) et de ce fait, je peux prétendre connaître les coins et les recoins de notre profession, ses gloires et ses honneurs sans en oublier les chausse-trappes, les duperies et le chant des sirènes qui se terminent généralement par celui du cygne

Auteur d’une dizaine d’ouvrages bilingues traitant des questions de l’image (cinéma et télévision) et édités en France, en Egypte et  en Tunisie…

In fine, la cerise du gâteau, je suis membre fondateur de l’Association Culturelle Tunisienne de Défense de la Laïcité.

Moins de 3000 signes pour un autoportrait, c’est déjà beaucoup…

2- Ensuite trois remarques et un appel

Je fais partie d’une liste « professionnelle et indépendante » dont vous avez probablement découvert le manifeste électoral avec ses 40 propositions ventilés sur quatre chapitres.

Cette liste, comme vous le savez aussi, est un quintet et comporte mes collègues: Abdelhak Tarchouni (Tunis 7), Mohsen Abderrahman (al-Churûq), Rached Chour (al-Churûq. Sfax) et Ziad el-Hani (al-Çahafa)…

Première remarque :

Notre devise « la presse : dignité et responsabilité » n’est pas une attrape nigaude électorale pour vous amener à prendre nos mots pour des lanternes. Bien le contraire. C’est un appel à une obligation morale et pragmatique, résultat d’un long procès de maturation, de pratique, de corps à corps avec les différents « partenaires » de notre métier dans une société qui – en apparence, j’écris bien en apparence et pour de multiples raisons – a cessé de croire aux porteurs de vérités… Et le journaliste en est un.

Alors parler de l’indépendance de la Presse, c’est un pléonasme quand on axe sur la duo Dignité/Responsabilité. Nous pensons que la dignité est source de respect et la responsabilité est le corollaire de l’indépendance… Une presse responsable est ipso-facto indépendante et vice et versa…  La presse de notre pays a perdu l’une et l’autre ou elle en garde un vieux souvenir… comme un paradis perdu. Mais a-t-il réellement existé ? 

Seconde remarque :

Les 40 points de notre programme ne sont aucunement des promesses électorales qui se dissolvent dans l’amnésie des lendemains du scrutin, ni même un fourre tout où une chatte y perdrait ses petits et un chinois sa langue. Ces points ne sont pas non plus des vœux pieux ou des chimères car, en journalistes responsables, nous avons mesuré, pesé, jaugé et discuté chaque point de notre programme avec soin et un sens des responsabilités quant à la réalité de notre pays et aux conditions sociales et professionnelles de nos consœurs/confrères. Mais le pessimisme de la raison nous pousse à vous dire – sans déchanter – qu’au « Syndicat, on ne rasera pas gratis dès le 14 janvier ». Il va falloir les efforts de toutes et de tous pour que nous puissions matérialiser un sursaut social et professionnel. Il va falloir une solidarité de toutes les épreuves pour réaliser chaque point de notre programme. Sans vous, rien ne se fera. Et tout achoppement appellera un retour à la vérité syndicale « sans la base, aucune fondation ».

Troisième remarque :

Nous savons que la liberté d’opinion est une valeur cardinale et que la Liberté de la Presse n’est pas seulement une nécessité langagière, ni une ornementation incantatoire non plus, c’est une condition vitale,  un devoir pour chacun de nous, pour nos partenaires et pour l’Etat. Mais nous savons aussi que cette liberté de la Presse vaut bien un dialogue, une négociation (même ardue), quelques escarmouches, des laissés sur le tas et pourquoi pas, en dernier instance, un bras de fer. Tout peut s’obtenir par la discussion. A condition…. A condition de ne pas perdre le nord, de ne pas se laisser séduire par le chant des Sirènes…

Pour ma part, je peux vous assurer que rien ne nous fera changer de cap… Notre métier, cet observatoire de la démocratie, à quoi sert-il si de démocratie nous n’avons qu’un avant goût sous prétexte que nous n’y sommes pas prêts… Et le journaliste est fourré à cette inaptitude doublement congénitale (en tant qu’Arabe et en tant que Journaliste)… Jetons quotidiennement un regard sur les différents titres et à n’importe quel jour de la semaine… comparons les avec ceux de nos voisins maghrébins (Algériens et Marocains). C’est la honte c’est une galerie des horreurs insipides… A peine trouverons-nous un sujet à croquer… Neuf quotidiens qui peuvent se fondre aisément en un… Le Président de la République, ne l’a-t-il pas dit ? Et ce n’est pas la faute du journaliste (comme on nous le ressasse couramment, ni même celle de l’Etat (quoique…)…

Allez parler de la liberté de la presse aux Directeurs de ces quotidiens… c’est comme si vous leur parlez en martien. 

Quant aux Hebdomadaires, c’est peine perdue…

Notre liste a un programme et des noms qui le portent. Jugez en et faites votre religion.

Que X ou Y soit au bureau exécutif du SNJT le lendemain du 13, nous n’avons qu’une solution et une seule : Solidarité au sein de notre Syndicat…

Gardons le cap, car que notre force est dans notre Union Syndicale.

Et que le scrutin commence !

Khémais khayati

(Citoyen et Journaliste)

 

 

 


 

Syndicat des journalistes : Une grande farce tragi-comique

 
La coterie de mercenaires et d’opportunistes et leurs commanditaires de l’ombre qui, depuis des années, se jouent de la destinée des journalistes tunisiens, font commerce de leur misère, parlent en leur nom et décident à leur place, ont fricoté, en octobre dernier, une nouvelle magouille qu’ils comptent mettre à exécution dimanche prochain.
 
Les journalistes tunisiens seront, en effet, conviés – certains contraints et forcés – à  assister, dimanche 13 janvier, à une nouvelle comédie burlesque, un vaudeville de mauvais goût, une grande farce tragi-comique dont l’épilogue est connue d’avance.
 
Ils seront appelés à participer, en spectateurs, à une assemblée générale de pacotille devant déboucher sur la naissance d’un Syndicat National des Journalistes Tunisiens, qui sera créé sur les décombres de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT), mais qui a été déjà désigné comme légataire testamentaire de l’ensemble de son héritage.
Les scénaristes et les metteurs en scène de cette comédie de boulevard ont décidé de confier les premiers rôles à trois cabotins :
 
Le premier est un Magouilleur sexagénaire, tenace et aguerri qui a l’endurance d’un Forrest Gump et le cynisme d’un Titus. Après avoir présidé durant de longues années aux destinées de l’AJT, avant de l’enterrer, et couru pendant longtemps derrière un misérable strapontin pour se reposer, son vœu le plus cher se limite désormais à tenir les rênes du futur syndicat, jusqu’à 2009, au moins.
 
Le deuxième est un prétentieux fanfaron. Un frimeur qui joue au grand stratège et qui conduit une liste dite indépendante dont le programme électoral n’a rien à envier aux rapports des plus grands instituts d’études stratégiques. Il n’est que quarantenaire et peut donc aspirer à se maintenir jusqu’à 2014 pour concrétiser l’ensemble de son programme.     
Le troisième est une marionnette. Un homme de paille sans aucune envergure. Touché en octobre dernier par la grâce divine, il est devenu, subitement, l’homme providentiel. Il a été investi de la mission de prêcher la bonne parole et de constituer le nouveau cénacle. Il conduit une liste électorale dont les membres n’éprouvent même pas le besoin de faire campagne, assurés qu’ils sont d’accéder directement au paradis.
 
Ces trois comédiens émérites, mais dociles, jouent encore aux illusionnistes en se présentant comme étant des adversaires. Mais dès le lever de rideau, les metteurs en scène et les souffleurs se mettront à l’oeuvre. Ils sauront alors les réconcilier pour que le scénario soit respecté.       
 
Comme dans toute farce, il y a évidemment des dindons. Dans notre cas d’espèce, les dindons sont ces quelques journalistes respectables et intègres qui, en acceptant de se porter candidats, ont consenti à jouer le rôle de figurants ou de comparses, mettant en jeu leur honneur et leur réputation et permettant, ainsi, à une bande de putschistes et de félons de s’approprier une légitimité usurpée.
 
Ils ne tarderont pas à le regretter.
 

Sadok Amine    

 


 

Crise LTDH, peut être une lueur d’espoir

Sihem Bensedrine

 

Le président du haut comité des droits de l’homme, Moncer Rouissi, semble avoir reçu des consignes pour trouver une issue à la crise de la LTDH. Il a reçu à plusieurs reprises le président de la LTDH, Mokhtar Trifi à cet effet, le mois dernier et une solution de compromis semble recherchée, ce à quoi la direction de la Ligue semble disposée.

 

Politiquement, cette crise qui traîne en longueur depuis 7 ans, commence à devenir une épine au pied du pouvoir et l’échéance électorale de 2009 commande l’assainissement de ce dossier.

La LTDH, toujours privée de ses financements européens, se débat encore dans une crise financière, bien que les retards de loyers aient été récemment épongés.

 

La pression de cette situation n’est pas sans effet sur la vie intérieure de la Ligue. Dernièrement, le trésorier de la LTDH, Malek Kefif a démissionné de son poste parce qu’il ne pouvait plus assumer cette situation. C’est le responsable des relations avec les pays arabes, Néji Marzouk, proche du président, qui lui a succédé.

 

(Source : « Kalima » (Mensuel  électronique), N° 59– Janvier 2008)

Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=655

 

 


 

Affaire de Soliman, le double échec de Ben Ali

Sihem Bensedrine

 

En cette journée du 29 décembre 2007, le palais de justice à Tunis était quadrillé par d’imposantes forces d’intervention rapide et dans la salle d’audience N°3 où comparaissaient 30 jeunes accusés de terrorisme, la cinquantaine d’avocats constitués arrivaient à peine à respirer ou à trouver une place debout dans une salle comble que se partageaient les quelques familles autorisées à assister et une majorité de policiers en civil.

 

En cette journée du 29 décembre 2007, le palais de justice à Tunis était quadrillé par d’imposantes forces d’intervention rapide et dans la salle d’audience N°3 où comparaissaient 30 jeunes accusés de terrorisme, la cinquantaine d’avocats constitués arrivaient à peine à respirer ou à trouver une place debout dans une salle comble que se partageaient les quelques familles autorisées à assister et une majorité de policiers en civil.

 

Un procès bâclé, sans débats ni pièces à conviction, une justice expéditive qui a entériné la torture, une opacité entretenue ; voici le bilan de cette affaire qui a secoué le pouvoir et la société tunisienne au début de l’année dernière et qui continue de peser de tout son poids sur la scène politique tunisienne. Que s’est-il passé entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007? Qui sont ces jeunes Jihadistes qui ont pris les armes ?

 

Pourquoi seulement 30 personnes ont été jugées dans une affaire où des centaines de jeunes ont été arrêtés ? Pourquoi la charge de « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat » figurant dans l’acte d’accusation n’a pas été retenue par le tribunal ? Pourquoi le dossier de cette affaire (N° 14502/4) remis aux avocats était tronqué? Dans quel but le pouvoir a-t-il cherché à minimiser l’ampleur d’un tel événement et continue-t-il d’entourer cette affaire d’une opacité totale, alors que logiquement, il aurait tout intérêt à l’exploiter politiquement en révélant ses tenants et aboutissants ? Autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter un éclairage dans la limite des sources dont nous avons pu disposer.

 

Le procès du groupe accusé d’implication dans des affrontements armés dans le Sud de la capitale en début 2007, s’est achevé dans la précipitation le 30 décembre, avec un verdict « exemplaire»: deux peines de mort et plusieurs peines à perpétuité; comme si le pouvoir cherchait à exorciser sa propre peur en balayant le spectre de cette affaire dans les vestiges de l’année 2007.

 

Généralement, la phase judiciaire est le moment où un débat public peut s’engager grâce à l’éclairage fourni lors des débats en audience. Ce procès a été clos sans que l’opinion publique n’ait pu avancer d’un iota dans l’éclairage sur cette affaire. L’instruction a pris 11 mois et les débats judiciaires 9 heures! Avec une moyenne de 6 minutes par prévenu, se concluant par le retrait de la défense qui n’a pas pu développer les moyens de sa défense à cause d’une obstruction systématique de la part du président de la 4e chambre de sinistre réputation, Mehrez Hammami, qui a tout fait pour que ces jeunes risquant la peine capitale, ne puissent faire entendre leur voix.

 

Le chef appartenait au Front islamique tunisien

 

Les services de sécurité avaient eu connaissance dès avril 2006, qu’un groupe de six personnes armées de kalachnikovs est entré en Tunisie par la frontière algérienne ; l’un d’eux sera abattu lors d’un accrochage avec les gardes frontières.

 

Le groupe est dirigé par Lassaad Sassi, un personnage connu des services. Il avait été condamné par contumace à 20 ans de prison par le tribunal militaire en 2002 (affaire 12101).

 

Contrairement à ce qui a été rapporté dans les versions officieuses, Lassaad Sassi n’aurait ni été gendarme (garde nationale) ni bénéficié d’un entraînement en Afghanistan ou en Tchétchénie.

 

Il est né en décembre 1969 à Carthage dans une famille de classe moyenne où rien ne le prédisposait au Djihadisme; Il émigre en Italie où il travaille et se fait repérer comme agitateur dans une mosquée de Milan dirigée par les Salafistes. Il se rend en 2001 en Algérie où il rejoint le maquis algérien et s’entraîne au maniement des armes. Lorsqu’il décide d’entrer en Tunisie, son projet est clair, il compte renverser le régime de Ben Ali en mobilisant des jeunes dans une lutte armée.

 

Ces données sont connues des services tunisiens suite à l’arrestation de l’un de ses compagnons, Béchir Zaied – ancien résident à Milan, passé en Algérie où il avait été arrêté puis livré aux autorités tunisiennes – qui avait été condamné en 2002 par le tribunal militaire; Lassaad Sassi y avait été jugé par contumace.

 

Son groupe n’a rien à voir avec le réseau Al Qaeda ; Il s’agirait plutôt d’un groupe Djihadiste tunisien, issu du Front islamique tunisien (FIT), l’organisation à laquelle appartient également Abdallah Hajji, un ancien détenu de Guantanamo, livré récemment à la Tunisie par les USA et condamné le 17 novembre 2007 par le tribunal militaire de Tunis à sept ans de prison ferme pour « appartenance à une organisation terroriste ».

 

Des 5 membres entrés avec Lassaad Sassi, il n’en restait plus que 3 après la mort de l’un d’entre eux lors de l’accrochage avec les gardes frontières et l’arrestation de Tarak Hammami – il portait des grenades – dans la région de Sbeïtla quelques temps après leur entrée sur le territoire. Le reste du groupe – Lassaad Sassi, Zouhayr Ryabi, Med Hédi Ben Khelifa et le Mauritanien, Mohamadou Maqam Maqam – s’est alors dispersé entre Tunis et Sidi Bouzid. Aucun d’eux n’a survécu aux affrontements armés!

 

Lassaad Sassi s’installe dans la banlieue de Hamma-lif. Il va recruter de jeunes Salafistes et organiser des groupes à Tunis, Sousse et Sidi Bouzid.

 

 

Le harcèlement policier fournissait le groupe

 

Tous les éléments recrutés sans exception étaient sous surveillance policière depuis des années à cause de leur fréquentation des mosquées ou du port de la barbe et subissaient un harcèlement quasi quotidien de la police politique qui les convoquait régulièrement, les passait à tabac parfois, les gardait en détention pour de courtes périodes et les relâchait tout en harcelant leurs familles. Elle faisait pression sur leurs employeurs pour les licencier en les condamnant à la précarité et en empêchant l’insertion sociale de ces jeunes pour la plupart éduqués et sans travail, gagnés par le désespoir. Ce qui a largement facilité la tâche de leur recrutement. Ils tenteront de dire ce 29 décembre à un tribunal sourd, leur jeunesse bousillée et le désir de reconquérir leur dignité.

 

Ces jeunes, pour la plupart âgés entre 20 ans et 25 ans sont étudiants, chômeurs, vendeurs ambulants; Presque tous sont éduqués avec une proportion de niveau universitaire ; ils viennent pour la plupart des classes moyennes. Leur engagement sous la bannière du Salafisme apparaît comme un cri de révolte contre les horizons bouchés et l’arbitraire d’une police omnipotente qui a fait de l’humiliation des citoyens un instrument de gouvernement.

 

Ce qui ressort des dossiers ainsi que des déclarations des accusés devant le tribunal, c’est que ces jeunes ne se connaissaient pas tous et l’enrôlement se faisait sur la base de l’adhésion à une idéologie (Salafisme Jihadiste) plus qu’à un projet clair de lutte armée contre le régime.

 

Seuls les éléments les plus convaincus opteront clairement pour la lutte armée (Il n’en reste aucun survivant). Ceux-là, Lassaad Sassi les choisira pour subir un entraînement au maquis. Il s’agit d’un programme quotidien d’exercices physiques, d’études islamiques et d’initiation à la lutte armée fabrication artisanale d’explosifs.

 

Le premier maquis sous Ben Ali

 

Cette décision de préparer un camp au Djebel Ain Tborneg (près de Grombalia), à une quarantaine de km au sud de Tunis, Lassaad Sassi l’aurait prise début novembre 2006.

Il semblerait que les services de sécurité se soient alarmés après avoir perdu de vue certains éléments sous surveillance à Sousse et Sidi Bouzid (Marwan Khlif, Mhamed Beltaifa, Imed Amer et Sahbi Nasri, Saber Ragoubi mort). Elle arrête, le 23 décembre, l’un de leurs amis resté à Sousse, Mokhless Amer qui les conduit au Djebel.

 

Au même moment, Wael Ammami est arrêté à Sidi Bouzid et aurait conduit la police à la maison de Hamma-Lif où il avait conduit plusieurs fois Lassad Sassi en voiture. Le soir même, la police encercle cette maison et donne l’assaut ; elle tire des coups de feux, les occupants répondent par des tirs de Kalachnikov ; il y aura deux morts (Majdi Omri et Zouhayr Ryabi), les autres réussissent à prendre la fuite, seul Amine Dhiab, un handicapé mental (un certificat établissant son irresponsabilité ne sera même pas examiné par le tribunal qui le condamnera à 20 ans de prison) se rend, les mains en l’air, mais la police tire sur lui plusieurs balles.

 

C’est l’armée qui est appelée à la rescousse pour poursuivre les Djihadistes au Djebel Ain Tborneg armés des 4 Kalachnikovs et d’explosifs de fabrication artisanale à base d’ammonitrate, un engrais largement utilisé en agriculture, interdit à la vente depuis.

 

Des affrontements armés auront lieu jusqu’au 3 janvier selon la source officielle. Il est fort probable que les combats au Djebel aient cessé le 1er janvier avec la capture de Sassi et se sont terminés deux jours plus tard dans une villa à Soliman où se sont retranchés Rabia Bacha (mort) et Hédi Ben Khelifa (mort) avec quelques rescapés. Pourquoi n’y a-t-il eu aucun survivant dans cette villa isolée de Soliman qui a été encerclée par l’armée, contrôlant ainsi la situation ?

 

Les affrontements se sont conclus avec la mort de onze Djihadistes. Officiellement, on déplorera la mort de deux membres de l’armée. Lassaad Sassi évoquera le chiffre de 20 morts parmi les forces armées à Wael Ammami, dont le portable était resté délibérément ouvert, alors qu’il était dans les locaux de la sûreté de l’Etat, ce qu’ignorait évidemment son chef.

 

Lassaad Sassi sera capturé vivant le 1er janvier avec plusieurs balles dans l’abdomen. Il subit une opération chirurgicale réussie et décédera le lendemain de son opération bien que le rapport d’autopsie (effectué le 11 janvier) conclura que «l’évolution post-opératoire a permis de noter des suites immédiates simples avec réveil de l’intéressé sur table et stabilité hémodynamique et un bilan biologique satisfaisant en post-opératoire ». Une énigme pèse sur les conditions de sa mort. Il seront au total 12 morts et on déplorera 2 décès dans les rangs de l’armée.

 

Nulle trace de « plans de situation de certaines ambassades étrangères et des noms de diplomates étrangers résidant en Tunisie… parmi les documents saisis. » comme l’avait afffirmé Rafiq Haj Kacem (1), le ministre de l’Intérieur et qu’on ne retrouvera plus dans le dossier de justice ;

 

Certes Lassaad Sassi avait bel et bien l’intention d’engager la lutte armée contre le régime. Il n’y avait aucun attentat terroriste en préparation, ni menaces contre des cibles civiles ; mais un maquis, un projet de guérilla. Cela, contrairement à la qualification des faits qui ressort de la version officielle de la TAP « d’incitation des gens à s’attaquer les uns aux autres et à provoquer le désordre et le meurtre sur le territoire tunisien dans le cadre d’une entreprise terroriste collective visant à semer la terreur parmi la population »

 

C’est une contestation frontale du régime de Ben Ali qui a fait le choix de la violence et qui était encore à l’étape préparatoire. Voilà le cœur de cette affaire et voilà ce qui aurait justifié la panique en haut lieu. Ce qui avait secoué le pouvoir, c’est la facilité avec laquelle le groupe avait recruté et la faisabilité de leur projet malgré la surveillance collante des services de sécurité.

 

Aucune remise en cause de la politique sécuritaire suivie depuis 20 ans

 

Des rafles à très large échelle dans les milieux Salafistes sont opérées depuis cette date et plusieurs centaines d’arrestations fourniront des dizaines d’affaires en cours d’instruction ou déjà jugées; Il y a lieu de remarquer qu’au moins une dizaine d’autres affaires, reliées à cette affaire de Soliman (les accusés y figurant sont cités dans les mêmes PV) vont être jugés séparément.

 

Pour quelle raison les autorités les ont délibérément séparées et ont présenté l’affaire de Soliman comme n’impliquant que 30 accusés ? Pourquoi le tribunal n’a pas retenu les charges de « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat » et de « tentative de renverser le régime » figurant dans l’acte d’accusation et qui serait le plus proche de la qualification des faits?

 

L’objectif de minimiser la portée de cette affaire qui signe l’échec de la politique sécuritaire du régime suivie depuis 1990, est évident. Minimiser tout en chargeant la presse aux ordres d’amplifier la psychose pour donner le change à une opinion publique et préserver son unique principe de légitimation, la lutte contre le terrorisme.

 

C’est ce qui explique pourquoi on a empêché les accusés de parler durant cette parodie de justice mise en scène par un juge aux ordres.

 

Il est clair que le pouvoir refusait de laisser éclater au grand jour une vérité, celle de la détermination d’une jeunesse décidée à en découdre avec lui et signant son double échec:

 

Echec politique: il n’a pas réussi à éradiquer un islamisme radical qu’il combat depuis 20 ans;

Echec sécuritaire: malgré la surveillance permanente d’un appareil sécuritaire pléthorique, un groupe de jeunes décidés a préparé un maquis.

 

Une question reste cependant posée, pourquoi cet engouement des jeunes pour le Salafisme et pourquoi l’obédience Djihadiste attire de plus en plus de jeunes ?

 

Quelles leçons a tiré le régime de cette épreuve, la plus grande qu’il ait affronté depuis son arrivée au pouvoir ? Aucune !

 

Néanmoins il convient de noter que, pour la première fois, les représentants du régime reconnaissent que l’option sécuritaire n’est plus suffisante. Sans toutefois aller jusqu’au bout du raisonnement ; se limitant à faire appel au rôle des familles dans le contrôle de leurs enfants!!!

 

Aucune remise en cause de la désertification de l’espace public qui fait le lit de l’extrémisme et de la violence. Aucune remise en cause de la marginalisation systématique des forces politiques pacifistes. Bien au contraire, c’est la fuite en avant dans le tout sécuritaire encore et toujours qui prévaut!

Jusqu’à quand?

____________________

(1)     http://www.infotunisie.com/2007/01/120107-4.html

 

(Source : « Kalima » (Mensuel  électronique), N° 59– Janvier 2008)

Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=653

 

 


 

Menaces sur les défenseurs des droits de l’homme en Tunisie !!

Yahyaoui Mokhtar

 

Le ton menaçant, le journal Al Hadath revient aujourd’hui sur deux pages entière, par deux articles particulièrement injurieux  à la méthode de dilapidation médiatique tristement célèbre en Tunisie dont font l’objet certaines personnalités de l’opposition et de la société civile en Tunisie.

 

Le premier article sous le titre « Ce que tous les tunisiens doivent savoir : Le groupe des traîtres à adopte la devise « Qu’il est beau notre pays sans nos nationaux«  » « ما يجب أن يعلمه كل التوانسة : جماعة الخيانة يرفعون شعار: ما أحلى بلادنا بلا عبادنا«   L’article parle d’une réunion qu’auraient tenue cinq avocats qui ont assisté des détenus du groupe armé lors de leur dernier procès avec le chargé des doits de l’homme de l’ambassade américaine à Tunis au domicile de cette dernière jeudi dernier. Alors que le second article cible Khmais Chammari objet d’une précédente attaque du même journal le 5 novembre 2007.

 

l’article sous le titre « Psychopathie idéologique et Alzheimer politique » cherche par un style satirique à tourner en ridicule le procès intenté par Mr Khmaies chammari au journal suite à l’article et la lettre qu’il a adressé à l’opinion publique à cette occasion.

 

Les deux article par leur ton et le peut de cas qu’il font de tout soucis d’en supporter les conséquences pour les atteinte et les accusations portés contre les personnes visés marquent un passage à la vitesse supérieure dans le règlement de compte avec des personne en opposition totale avec le régime actuellement.

Me. Najib Chabbi dirigeant du parti démocratique progressiste, Me.Abderraouf Ayadi du congrès pour la république de Mr Moncef Marzouki, Me.Abderrazak Kilani président de la section de Tunis de l’ordre des avocat et Me.Samir Ben Amor et Me.Samir Dilou de l’association de soutiens aux prisonniers politique sont qualifié d’entrée de bassesse traîtrise et de lâcheté au service des ambassades étrangères sue le compte de leur patrie et de leur concitoyens. L’article ne lésine pas sur les qualificatifs les plus outrageants, mercenaires, prostitués, suppôts de la France et des USA et se termine par les insulter directement au nom de dieu, de la langue et des masses populaires. L’article n’apporte aucun argument précis pouvant justifier un tel déchaînement à part leur participation à une telle rencontre et leur dessin supposé « de transformer les terroriste de Soliman en militants pour les droits de l’homme »

 

Dans l’article consacré à Chammari on voit dans la caricature publiée avec deux hommes ou le premier demandait :

–          Pourquoi Khmaies n’été pas parmi les cinq qui se sont rendu à l’ambassade Américaine ? et l’autre lui répond :

–          Khmaies va seul… à el Akri (Nom qui désigne la France pour les nostalgique de l’ère coloniale) et non aux Américains.

Les deux articles ne font, en fait, que crier aux traîtres et désigner leurs victimes à la vindicte publique. Un procédé bien connu, qui s’il ne menace pas sérieusement la vie de ces dissidents, à cause du peut de crédit dont jouit actuellement le pouvoir et ses défenseurs zélés au sein de la population, peut servir à justifier ultérieurement ce qui les menace réellement. Car après de tel propos on ne peut que s’attendre à tout, connaissant qui parle réellement et au nom de qui !!

 

Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 09 janvier 2008

 

(Source : le blog « TunisiaWatch» , le 9 Janvier 2008)

Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/

 

  

 

 


Le Forum Social Maroc

Un Forum tourné vers le Maghreb, vers l’Afrique pour un monde meilleur

 

La rencontre de Bouznika du 25-26 et 27 Janvier 2008 s’inscrit dans la mobilisation mondiale des mouvements sociaux. Et de ce fait les thèmes qui y seront abordés sont à dimension maghrébine, africaine et mondiale. Ils ne sont pas spécifiques au Maroc. Bien qu’ils soient abordés selon une  sensibilité locale et sur la base du vécu et des expériences locales, ils découlent des exigences de lutte commune et de dialogue entre les mouvements sociaux du Maghreb, de l’Afrique et du monde entier.

Les thèmes majeurs de discussions du forum s’articulent autour de trois axes fondamentaux :

1.     La lutte des mouvements sociaux contre les effets du néo-libéralisme :

–          luttes sociales pour la justice, pour les droits sociaux et économiques : le rôle du mouvement social face à la privatisation des services publics, contre la paupérisation, l’exclusion , la précarisation, les inégalités sociales et la concentration des richesses

–          La reconstruction du syndicalisme comme outil fondamental des luttes sociales;

–          Mouvements des jeunes à l’ère des défis de la mondialisation néo-libérale ;

–          Migrations et politiques sécuritaires : migrations et développement ; migrations et droits humains ; droits des migrants et trafic des personnes ; lutte contre le racisme et pour la citoyenneté; droits des réfugiés

–          Les femmes face aux  violences et exclusions , patriarcat et domination ; droits et citoyenneté des femmes ; luttes des femmes pour la dignité et l’égalité;

–          Destruction des écosystèmes, diversité biologique et contrôle des ressources Privatisation des ressources, perte de la biodiversité, désertification, gestion déléguée, déforestation, luttes pour l’accès aux ressources et pillage. Les ressources pour la vie : l’eau, la terre, les semences, l’énergie ;

2. Le Maghreb des peuples :

Sur quels piliers politiques et éthiques bâtir  la refondation des sociétés du Maghreb à l’ère de la mondialisation? Comment permettre la convergence des mouvements sociaux, associations, syndicats, mouvements pacifistes pour l’édification du Maghreb des Peuples ? Cet axe abordera des thèmes liés aux grands enjeux de la région :

–          politiques d’ajustement structurel ; l’OMC et la marchandisation du monde ; Accords commerciaux multilatéraux ; Accords de libre échange ;

–          la relation à l’Europe, le rapports aux institutions internationales, le rapports aux Etats-Unis, les liens entre les pays du Sud, les politiques de solidarité internationale à mettre en œuvre,

–          l’exercice de la démocratie et de la citoyenneté,

–          la distribution de la richesse produite,

–          le contenu des politiques des Etats de la région

–          Guerre et militarisation, sécurité et paix : Guerre économique ; militarisation des relations internationales ;

–          Les guerres au Moyen Orient et leur impact sur le Maghreb ; diffusion des conflits, violences militaires et accaparement des ressources ;

–          dette et politiques économiques et sociales .

–          Diversité et protection des droits culturels; identités culturelles ; pluriculturalisme ; hégémonisme culturel et domination 

–          religions laïcité et démocratie

–          Quelles alternatives au conflit du Sahara ? conditions pour un progrès social, des avancées démocratiques et la réhabilitation de la souveraineté populaire ;

–          Elaboration collective d’un Projet de Charte des Citoyens du Maghreb

3.     Repenser les forums sociaux :

a.       Les enjeux des forums sociaux entre espace, processus et entité,

b.      quels débouchés politiques dans le cadre du consensus de Porto Alegre ?

c.       les processus du Forum Social Mondial dans la construction d’Alternatives 

d.      Enjeux et perspectives du Forum Social Maroc

e.       Enjeux et perspectives du Forum Social Maghrébin

Méthodologie et espaces

Le Forum de Bouznika sera organisée de manière à inclure toutes les organisations du mouvement social et de la société civile qui adhèrent à la Charte des principes du Forum Social Mondial. Il visera à renforcer la mise en place ou le renforcement des réseaux autour de thématiques spécifiques dans la complémentarité des actions pour un monde meilleur. Il visera à développer une programmation d’actions concrètes entre les participants.

La journée du 26 janvier sera consacrée à l’organisation d’une journée de réflexion sur le thème de la « reconstruction du Maghreb des Peuples, cinquante ans après l’Appel de Tanger » et sur les enjeux des forums sociaux pour renforcer les solidarités et la lutte commune des peuples du Sud et du Nord contre le néo-libéralisme et pour autre Maghreb, un autre monde  .

1- l’ensemble des activités sera organisé en ateliers suivis de plénières pour la restitution et les débats des conclusions et diverses recommandations qui seront centrées sur les conclusions concrètes à même de renforcer le mouvement, créer des synergies

2- les participants (femmes, jeunes, syndicats, mouvements sociaux) disposeront d’espaces particuliers pour construire leur propre territoire social d’exposition

3- La culture, qui sera une dimension transversale du Forum, disposera d’espaces. Encourager des expositions, des représentations théâtrales et musicales.

  

 

PROJET DE PROGRAMME

VENDREDI 25 :  De 9h à 12h : inscriptions des participants

 

VENDREDI 15h à 17h 30 : Axe I : Mouvements sociaux

Atelier 1 : Lutte pour les droits économiques et sociaux et pour l’égalité des chances

Atelier 2 : Lutte des femmes pour l’égalité, la dignité et pour l’égalité des chances

Atelier 3 : Le mouvement des jeunes à l’ère du néolibéralisme : luttes, espérances et défis

Atelier 4 : Privatisation, et enjeux de la bataille pour l’eau et la protection de l’environnement

Atelier 5 : Gouvernance et transparence : les enjeux de la lutte contre la corruption et la protection des biens publics

De 18h à 19h 30 : plénière de l’Axe I

20h à 21h : dîner

21h 30 : Soirée culturelle

 

SAMEDI 26 :  De 9h à 11h 30 : Axe II : Vers le Maghreb des Peuples :

Atelier 1 : Droits et démocratie au Maghreb (Maghreb et accords de libre-échange ; Guerres et militarisation de la région ; impacts de la guerre du Golfe…

Atelier 2 : Politiques migratoire: droits et liberté de circulation face aux politiques sécuritaires ; la lutte des migrants pour l’égalité et la citoyenneté, contre le racisme et pour le droit d’asile

Atelier 3 : Quelles alternatives pour la résolution du conflit au Sahara ?

Atelier 4 : Diversité et protection des droits culturels; identités culturelles ; pluriculturalisme ; hégémonisme culturel et domination ; religions laïcité et démocratie

 

De 12h à 13h 30 : Plénière de restitution et conclusions de l’Axe II

 

SAMEDI 26 : de 15h à 17h : Axe III : Repenser les Forums Sociaux

Atelier 1 :  Bilan des forums sociaux mondiaux. Repenser les forums sociaux

Atelier 2 : Bilan et perspectives du Forum Social Maroc : quels acteurs ? quels objectifs ? quelle organisation ? quelle programmation ? Comment réussir les articulations locales, régionales et mondiales

Atelier 3 : Bilan et perspectives du Forum social Maghrébin  dans la fragilité des contextes politiques, la faiblesse des mouvements sociaux et la violence politique. Les acquis de Bouznika. Le rôle des syndicats dans l’édification du Maghreb des Peuples

Atelier 4 : La Charte citoyenne pour un Maghreb des Peuples

 

De 17h 30 à 19h : plénière de l’axe III

 

20h : Clôture du forum

21h 30 : Soirée culturelle

DIMANCHE 27 : Rencontres et Assemblées prévues : déclarations et mise en réseaux

a.       Une assemblée des jeunes

b.      Une Assemblée des femmes

c.       Une assemblée sur l’eau et la protection de l’environnement

d.      Une assemblée maghrébine autour du projet de Charte du Maghreb des Peuples

e.       L’assemblée des défenseurs des droits humains

f.       L’Assemblée des migrants

g.      Une assemblée syndicale

h.      Assemblée des associations de proximité

 

 


 

France: les mosquées s’invitent dans la campagne des municipales à Paris

 

AFP, le 11 janvier 2008 à 17h09

 

PARIS, 11 jan 2008 (AFP) – La construction d’une nouvelle grande mosquée à Paris a surgi dans le débat électoral à deux mois des élections municipales en France, un pays qui compte 4 à 5 millions

de musulmans mais où la loi sur la laïcité interdit le financement public des lieux de culte.

La candidate de la droite Françoise de Panafieu affiche sur son son site de campagne une photo montrant des fidèles agenouillés dans la rue à l’heure de la grande prière du vendredi dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, où vit une importante communauté maghrébine et africaine.

« Je constate qu’à Paris, une communauté, en tous les cas la communauté musulmane, n’a pas la possibilité d’exercer son culte de manière décente et cela donne des images comme celles que l’on voit tous les vendredis à la Goutte d’Or », s’est elle expliquée à la télévision.

« La campagne électorale, c’est le moment de dire : +si je suis maire de Paris, cette photo-là n’existera plus+ », a-t-elle clamé.

La candidate s’est attirée une sévère réplique de la majorité socialiste de la ville de Paris.

« Elle semble oublier que c’est l’actuelle municipalité qui, dès 2001, a pris à bras-le-corps une situation bloquée par les équipes précédentes, dont Mme de Panafieu était membre », a répondu Anne Hidalgo, porte-parole de campagne du maire Bertrand Delanoë, donné comme favori du scrutin municipal à Paris.

Hamou Bouakkaz conseiller d’origine algérienne en charge des questions d’islam à la ville de Paris reproche aussi à la droite d’avoir bloqué des projets de construction ou d’aménagement de mosquées quand elle était au pouvoir.

Les communistes de leur côté ont dénoncé « l’hypocrisie » de la droite au sujet de la construction de nouvelles mosquées dans la capitale.

Sous couvert de l’anonymat, un responsable de la Grande mosquée de Paris a souligné les efforts de M. Delanoë « qui a favorisé l’exercice du culte musulman ».

Paris compte actuellement neuf mosquées, dont la Grande Mosquée inaugurée en 1926, et 22 salles de prière.

Les responsables politiques redoutent que les salles de prière souvent aménagées dans des caves insalubres ne soient utilisés comme des lieux de recrutement et de diffusion aux intégristes.

 


 

Bush, ému aux larmes, achève au mémorial de la Shoah une visite pour la paix

 

AFP, le 11 janvier 2008 à 09h44

 

Par Laurent LOZANO

   

    JERUSALEM, 11 jan 2008 (AFP) – Le président américain George W.  Bush, ému aux larmes, a achevé vendredi au mémorial de l’Holocauste  à Jérusalem une première visite en Israël et en Cisjordanie au cours de laquelle il aura prédit un accord de paix d’ici à fin 2008.

    La tête baissée et les yeux embués, M. Bush, la tête couverte d’une kippa, a écouté une chorale d’enfants chantant un poème écrit par Hanna Senech, victime des nazis : « Mon Dieu, Mon Dieu, que cette chanson ne finisse jamais… »

    Puis, il a ravivé la flamme qui brûle dans le « hall du souvenir »  à la mémoire des six millions de juifs exterminés durant la Seconde  guerre mondiale.

    « C’est un sombre rappel que le mal existe et un appel à lui  résister lorsque nous le rencontrons », a-t-il dit à la fin de sa  visite à Yad Vashem, qui documente l’histoire des juifs et de leur  extermination, et préserve le souvenir de chacune des six millions  de victimes.

    « C’est un honneur d’être ici, c’est une expérience émouvante,  c’est un important souvenir vivant », a ajouté M. Bush.

    Le mémorial est un passage obligé pour tous les dignitaires  étrangers visitant Israël.

    M. Bush se rendait ensuite en Galilée, où il devait visiter en  privé l’église des Béatitudes, sur les hauteurs où le Christ aurait  prononcé le Sermon sur la montagne.

    Il s’envolait ensuite, dans l’après-midi, pour le Golfe. Là, il devait poursuivre, dans la dernière année de sa présidence, son effort pour résoudre un conflit israélo-palestinien vieux de 60 ans

en exhortant les pays arabes à soutenir son entreprise.

    Mais la montée en puissance de l’Iran dans la région ainsi que le défi nucléaire qu’il représente s’annonçaient comme l’autre grande préoccupation, au Koweït, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis

et en Arabie saoudite, qui font face à l’Iran de l’autre côté du Golfe. Il achèvera sa tournée en Egypte.

    Durant son séjour de trois jours en Israël et en Cisjordanie, le premier de sa présidence, M. Bush a offert la perspective, avant fin 2008, et donc la fin de son mandat en janvier 2009, d’un accord menant à la création à terme d’un Etat palestinien qui coexisterait en paix avec l’Etat israélien.

    M. Bush a tracé jeudi les grandes lignes d’un tel accord après un entretien à Ramallah (Cisjordanie) avec le président palestinien

Mahmoud Abbas. Utilisant un langage exceptionnellement vigoureux à l’adresse du grand allié israélien, il a dit que l’occupation des territoires palestiniens devait cesser.

    Avec la poursuite des tirs de roquettes sur Israël à partir de Gaza et des projets de colonisation à Jérusalem-est, le scepticisme reste largement répandu quant à la faculté de ses interlocuteurs, le

Premier ministre israélien Ehud Olmert et M. Abbas, à résoudre des litiges profonds et à faire accepterpar leurs opinions les « concessions politiques douloureuses » que M. Bush a réclamées.

    Ce qu’il appelle la « menace » iranienne, dont Israël se pense la cible désignée, devrait continuer à planer sur son voyage dans le Golfe.

    M. Bush entend assurer aux alliés arabes que, malgré un retentissant rapport en décembre du Renseignement américain paraissant minimiser le danger nucléaire iranien, les Etats-Unis demeurent déterminés à assurer la sécurité dans la région pétrolifère du Golfe et à contenir l’Iran.

    Si les pays arabes sont préoccupés par la montée de l’influence d’un Iran profitant de la situation irakienne, ils s’inquiètent aussi des conséquences d’une nouvelle guerre américaine.

    Un incident le 6 janvier dans le détroit d’Ormuz, par où transite une part considérable du trafic pétrolier mondial entre les côtes de l’Iran et de la péninsule arabique, a causé un accès de tension. Le Pentagone a accusé l’armée iranienne d’avoir harcelé et menacé d’attaquer des bâtiments américains.

    Et M. Bush a menacé l’Iran de riposte militaire en cas d’agression.

    


 

USA: des écoutes ont été coupées parce que le FBI ne payait pas la facture

 

AFP, le 11 janvier 2008 à 00h14

 

WASHINGTON, 10 jan 2008 (AFP) – Des écoutes anti-terroristes légales ont été coupées aux Etats-Unis par des opérateurs parce que le FBI (police fédérale) ne payait pas la facture, révèle un rapport

de l’inspecteur du ministère de la Justice.

Alertés par des soupçons de fraude sur les fonds réservés aux opérations secrètes du FBI, les inspecteurs du ministère ont mené une enquête qui a abouti à la condamnation en juin d’une spécialiste en télécommunications qui avait détourné 25.000 dollars.

Mais au cours de leur enquête, les inspecteurs ont aussi découvert l’archaïsme des systèmes de paiement des opérations secrètes, qui passent par des bureaux tiers totalement désorganisés, révèle le rapport, dont un résumé est publié sur le site internet du ministère.

La désorganisation est particulièrement flagrante pour le paiement des écoutes téléphoniques liées à la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Contrairement à un autre programme mené par la NSA, l’agence de renseignement électronique, ces écoutes se font toutes sous le mandat d’un juge.

En examinant près d’un millier de paiements réalisés par cinq bureaux différents, les inspecteurs ont découvert que plus de la moitié avaient été payés en retard. Certains l’étaient même tellement que l’opérateur avait coupé la ligne.

Et il ne s’agissait pas de pingrerie, puisque les bureaux tiers se sont aussi souvent montrés incapables d’encaisser les remboursements des trop-perçus parfois versés par les opérateurs

Le directeur adjoint du FBI, John Miller, a répondu dans un communiqué en insistant sur le fait que les coupures avaient été temporaires et sans conséquences. Il a également assuré que le FBI entendait désormais moderniser son système de paiement.

 

AFP

 

 


 

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