11 décembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3489 du 11.12.2009

 archives : www.tunisnews.net  


ICFHRT: Freedom for « Mandela of Tunisia »Dr Sadok Shourou ALTT: Appel à la solidarité avec Hamma Hammami Amnesty International: Tunisie. Campagne médiatique de diffamation à l’encontre de défenseurs et journalistes tunisiens Amnesty International: Tunisia: Slandering Media Campaign against Tunisian Human Rights Defenders and Journalists C.R.L.D.H.Tunisie: Flash-Infos du 11 décembre 2009 – Arbitraires, représailles et contre-feux AP: Tunisie: appel à la création d’un « comité de défense de la liberté d’information » AP: Informations contradictoires sur l’état de santé de Taoufik Ben Brik AP: L’emploi, « plus grand défi » qui se pose à la Tunisie, selon le FMI Houcine Ghali: Le delir de Siheme Ben Sedrine Houcine Ghali: QUAND HIND HAROUNI MELANGE LES GENRES ET DEFORME LA REALITE

Silvia Cattori: Qui a intérêt à mettre en cause ceux qui soutiennent Gaza ?


International Campaign for Human Rights in Tunisia icfhrt@yahoo.com Tel: (0044) 2084233070- 7903274826

Freedom for « Mandela of Tunisia » Dr Sadok Shourou

 The plight of the political prisoner Dr. Sadok Shourou, former President of the Renaissance Movement in Tunisia continues for more than 18 years. He was a University Professor of Chemistry at the Faculty of Medicine in Tunisia. The police arrested him on 17 February 1991 and he was subjected to abhorrent torture and degrading treatment in the headquarters of the Interior Ministry in blatant disregard to the commitment of the Tunisian government under the UN Convention against Torture ratified on 23 September 1988 and requiring states to take effective measures to prevent torture. Dr. Shourou was tortured in order to compel him to make a sham confession which would implicate the Renaissance Movement in violent acts allegedly in its attempt to gain power. Dr. Shourou was hospitalised on a number of occasions as a result of the torture he suffered. He was ultimately sentenced to life imprisonment by a military court in 1992, 14 years of which were spent in solitary confinement.  Dr. Shourou was released last year for 27 days only, then arrested again on charges of retaining an unauthorised association, a charge used arbitrarily by the Tunisian regime to harass and lock up political activists. The true reason behind his arrest was his continued determination to exercise his inalienable freedoms of expression, movement and organisation. He has also exercised his right to uncover the ordeal he suffered during 18 years behind bars and he made statements to the media about the circumstances of his arrest, and the type of torture he and the remaining political prisoners endured. He was sentenced on 13 December 2008 to one year imprisonment. Dr. Sadok Shourou is currently serving his sentence in Ennadhour prison in northern Tunisia. There, he faces harsh treatment by prison officers despite his age (62 years), his health is steadily deteriorating due to the torture he suffered and the denial of health care throughout the years of imprisonment (18 years), forcing him to go on hunger strikes on more than 10 occasions in order to improve his prison conditions, and to get necessary health care. The continued imprisonment of Dr. Sadok Shourou for two decades exposes the policy of reprisal and revenge pursued by the Authorities against him and against all political prisoners, and represents a true indication of the absence of fundamental freedoms, the persistence of arbitrary arrests and the involvement of the judiciary in hunting political dissidents in Tunisia. The International Campaign for Human Rights in Tunisia would like herein to express its deep concern regarding the situation of public freedoms and the rule of law in Tunisia and utterly condemn the policy of retaliation, revenge and arbitrary detention pursued by the Tunisian regime and the implication of the judiciary in settling its accounts with the opposition. Members of the Campaign seize this opportunity to call upon the Tunisian authorities to: Release Dr. Sadok Shourou immediately Release all political prisoners without discrimination on whatever basis and the immediate cessation of political trials that continue to affect political opponents, human rights activists and thinkers from different political persuasions. Respect the independence of the judiciary, and refrain from any intervention in the judicial process as the sole guarantor of the rule of law. Respect everyone’s right to association, expression and movement, and ceases all forms of harassment that affect the civil society in Tunisia. We also appeal to all people of conscience, Human rights organisations and supporters of freedom within the country and outside including scientists, intellectuals, university professors, human rights activists and politicians to intervene for the release of Dr. Sadok Shourou. Humans rights organisations receiving this message are urged to take an active role and do whatever they can to help release Dr. Shourou. International Campaign for Human Rights in Tunisia Ali Ben Arfa London 10 December 2009

 
ALTT

Appel à la solidarité avec Hamma Hammami

Il y a deux mois,  mon mari, Hamma Hammami, Directeur du journal «  Al Badil » (interdit) et porte parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (non autorisé), a été contraint de nouveau à la clandestinité. Les agents de la police qui sont venus l’arrêter le 12 Octobre dernier, ont terrorisé notre fille Sarra (10 ans) qui a refusé d’ouvrir la porte de l’appartement. Depuis, notre domicile est sous surveillance constante. Quelques jours avant, à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, Hamma a subi un passage à tabac. On le traita de traitre. J’ai moi-même été agressée physiquement et verbalement quand j’ai essayé de le secourir. Le même jour, les quatre pneus de ma voiture ont été tailladés. Le 9 octobre, un agent de la police est venu nous remettre, à Hamma et moi-même, une convocation à nous rendre à la brigade criminelle, sans aucune précision quant à son objet. Le 10 octobre, alors que Hamma s’apprêtait à se rendre à Paris où il était invité à participer à un débat sur les élections, des policiers l’informèrent qu’il était interdit de quitter le territoire tunisien sous prétexte qu’un « citoyen » (toujours inconnu) aurait porté plainte contre lui et moi-même pour… agression ! Etant donné les différentes formes d’agression subies par mon mari de la part de la police agissant en présence de hauts responsables, ses avocats informèrent le procureur de la république qu’ils étaient en droit de craindre pour l’intégrité physique de leur client, lequel était néanmoins disposé à comparaître directement devant la justice. Jusqu’à aujourd’hui, aucune réaction du parquet n’a été enregistrée, de même, notre plainte relative à l’agression du 29 septembre 2009 a été totalement ignorée. Cet acharnement est dû au fait que Hamma a osé s’exprimer sur la situation politique en Tunisie la veille des élections législatives et présidentielles du 25 octobre dernier. Il a dénoncé sur les chaines satellitaires « Al jazeera » et « France 24 » la répression, la corruption et les inégalités et a appelé au boycott des élections. A l’occasion de la journée mondiale des droits de l’Homme, je tiens à remercier tous ceux et toutes celles qui ont exprimé leur solidarité avec Hamma et moi-même à l’occasion des multiples actes d’agression et violation de nos droits et appelle les partis politiques, les organisations de défense des droits de l’Homme et tous les démocrates à soutenir mon mari dans sa lutte pour le droit effectif à la liberté d’expression et à exiger que soient levées toutes les mesures arbitraires prises à son encontre.   Tunis le 10 décembre 2009   Radhia Nasraoui Tel :  (+216) 25 33 99 60 (GSM)          (+216) 22 79 57 79 (GSM)          (+216) 70 86 04 16 (domicile)
 
 

 
AMNESTY INTERNATIONAL Déclaration publique Index AI :        MDE 30/020/2009   10 décembre 2009  

Tunisie. Campagne médiatique de diffamation à l’encontre de défenseurs et journalistes tunisiens

 

Par trois fois le journal Koll Ennass, publié en Arabe à Tunis, s’en est pris à des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes. Kamel Jendoubi, Sihem Bensedrine et Slim Bagga sont ainsi accusés d’être des agents israéliens qui seraient pourchassés par certaines « factions palestiniennes ». Il semble qu’il faille voir, derrière ces accusations calomnieuses et totalement fantaisistes, la volonté du régime tunisien de discréditer ses opposants et probablement la justification à l’avance de violences annoncées. Les organisations signataires sont préoccupées du fait que ces articles s’inscrivent dans une campagne de diffamation plus large visant à faire taire toute critique légitime et pacifique des autorités tunisiennes. Les derniers mois ont été marqués par une intensification des attaques, y compris sous la forme de violences physiques et de poursuites abusives à l’encontre de celles et ceux émettant des critiques pacifiques. Nous dénonçons ces menaces qui pèsent sur des hommes et des femmes dont le seul tort est de réclamer le respect des droits de l’Homme dans leur pays. Nous sommes d’autant plus préoccupés que les plaintes pour diffamation portées par Kamel Jendoubi et Sihem Bensedrine restent à ce jour ignorées par les autorités tunisiennes. Nous appelons les autorités tunisiennes à garantir l’intégrité physique de tous les défenseurs des droits de l’Homme et autres militants en Tunisie et à veiller à ce que toute personne qui userait de violence à leur égard réponde de ses actes. Nous craignons également que de tels actes de violence puissent survenir hors de Tunisie. Nous appelons dès lors le gouvernement français et les autres gouvernements européens à prendre les mesures nécessaires pour faire clairement savoir au gouvernement du Président Ben Ali qu’ils ne tolèreront pas de tels agissements, que ce soit en Tunisie ou sur leurs territoires. Organisations signataires Al-Haq Amnesty International Cairo Institute for Human Rights Centre libanais des droits de l’Homme Damascus Center for Human Rights Studies Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme Ligue française des droits de l’Homme Organisation mondiale contre la torture Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme

 
AMNESTY INTERNATIONAL PUBLIC STATEMENT Index AI: MDE 30/020/2009 10 December 2009

Tunisia: Slandering Media Campaign against Tunisian Human Rights Defenders and Journalists

The weekly newspaper Koll Ennass, published in Arabic in Tunis, has three times lashed out at Tunisian human rights defenders and journalists. Kamel Jendoubi, Sihem Bensedrine and Slim Bagga have been accused of being Israeli agents allegedly pursued by some ‘Palestinian factions’. The Tunisian authorities appear in reality behind these completely fanciful and slanderous accusations meant to discredit peaceful opponents and provide a ready-made justification for possible further acts of violence The undersigned organizations are concerned that such articles are part of a larger smear campaign seeking to undermine legitimate and peaceful criticism of the Tunisian authorities. Recent months have witnessed an escalation of attacks, including physical assaults and abusive prosecution against peaceful critics in Tunisia. We denounce such threats against men and women whose only wrong is to ask for respect for human rights in their country. We are all the more concerned that the complaints for defamation lodged by Kamel Jendoubi and Sihem Bensedrine have so far been disregarded by the Tunisian authorities. We are urging the Tunisian authorities to ensure the personal safety of all human rights defenders and other activists in Tunisia and that those responsible for any violence used against them will be held accountable. We fear that such acts of intimidation and violence might occur outside Tunisia as well, and we therefore call on the French and all other European Governments to take the necessary steps to make clear to President Ben Ali’s Government that such attacks will not be tolerated, whether in Tunisia or on their own territory. Signatories The Algerian League for the Defence of Human Rights Al-Haq Amnesty International Cairo Institute for Human Rights Damascus Center for Human Rights Studies Euro Mediterranean Human Rights Network International Federation for Human rights Lebanese Center for Human Rights Ligue française des droits de l’Homme World Organization against Torture  


C.R.L.D.H.Tunisie

Comit

é pour le Respect des Libertés et des Droits de lHomme en Tunisie

Membre du R

éseau Euro-méditerranéen des Droits de lHomme

21ter rue Voltaire

FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 / Presse : 00 33 6 83 44 77 71 contact@crldht.org / www.crldht.org  

Flash-Infos du 11 d

é

cembre 2009

Arbitraires, repr

é

sailles et contre-feux

Les plus vives inquiétudes sur la santé de TBB. Ce dernier appelle à laide : « Ils veulent ma mortà petit feu. Faites-moi sortir de là »

Interdictions de visites, brimades et actes arbitraires, tracasseries et harcèlement

Lasphyxie de lopposition démocratique véritable

Appel à la solidarité avec Hamma Hammami

Incidents et provocationsà laéroport de Tunis-Carthage au retour de Khémaïs Chammari en Tunisie

La campagne de diffamation et de haine se poursuit.

Un reflux discret ?

Repères

La dérive répressive du gouvernement a engendré un climat de tensions et de crispations dans les rapports de lEtat-RCD avec les composantes autonomes de la société civile et la dissidence mais aussi avec les principales chancelleries occidentales, y compris celles qui ont toujours fait preuve de complaisance et de connivence avec le régime du Président Ben Ali. La virulence de la riposte officielle tunisienne, le recours au soutien de limprévisible roi des rois libyen, la façon perverse dont aété lancée la campagne sur « la repentance française» et le recours, à cette fin, à un second couteau téléguidé, M. Innoubli secrétaire général de lUDU (union démocratique unioniste), ont provoqué un malaise aux conséquences considérables

Les plus vives inquiétudes sur la santé de TBB. Ce dernier appelleà laide :« Ils veulent ma mort à petit feu. Faites-moi sortir de là»

Mercredi 9 décembre 2009 en fin de matinée, l’épouse de TBB, Azza Zarrad, ses deux frères, Jalel et Fethi et sa sœur Saida se sont rendusà Siliana pour rendre visiteà Taoufik. Azza et Jalel se sont vus refuser le droit de visite suite à des« ordres strictes émanant de Tunis » ! Cette mesure dexclusion, arbitraire est inadmissible et scandaleuse sur le plan juridique mais aussi sur le plan humain. Fethi et Saida ont pu rencontrer leur frère Taoufik . Déterminé et sûr de son bon droit, celui-ci sest toutefois plaint des conditions de sa détention au niveau de lhygiène et du suivi sanitaire. Taoufik Ben Brik souffre dune maladie chronique immunitaire qui nécessite des soins relativement lourds que le médecin (à temps partiels) de la prison de Siliana et linfirmerie embryonnaire de cette prison ne peuvent assurer. Le médecin a semble t-il reconnu quil ne comprenait rienà la maladie de TBB. Atteint du syndrome de Cushing, maladie dégénérative des défenses immunitaires, TBB souffre de diarrhée chronique, durticaire et de symptômes grippaux.

La famille et les proches de Taoufik Ben Brik ainsi que ceux de Zouhair Makhlouf continuent de manifester une légitime inquiétude quant à leurs conditions de détention. Des démarches sont entreprises pour dépêcher en Tunisie une mission médicale de haut niveau.

Interdictions de visites, brimades et actes arbitraires, tracasseries et harcèlement

Les brimades, les représailles et les actes arbitraires continuent à se multiplier. Trois avocats (Maîtres Radhia Nasraoui, Ayachi Hammami, et Mohamed Abbou) ont étéà nouveau empêchés de rencontrer Taoufik Ben Brik. La veille, à la suite dun précédent refus, plusieurs dizaines davocats avaient organisé un « sit-in» devant le bureau du procureur de la République et l’épilogue de cette action aété que les avocats ont reçu toutes les assurances de rendre visite à Taoufik Ben Brik le mardi 8 décembre. Une fois de plus cette promesse na pasété tenue. Dans un communiqué conjoint ces trois avocats ont rappelés quils sont interdits de visite de leur client depuis le 17 octobre cest-à-dire 48 heures avant sa comparution devant le tribunal.

Dans une lettre adresséeà Maître Radhia Nasraoui en sa qualité davocate de TBB, Mme Nicole Borvo Cohen Seat, vice présidente communiste de la commission des lois du Sénatà réitéré lexpression de sa « totale solidarité » avec TBB dont le combat « pour la liberté dexpression en Tunisie, et pour la démocratie gêne le pouvoir autoritaire en place ; sa situation témoignant dune aggravation très inquiétante de la répression ».

Dans le même temps les tracasseries et le harcèlement des animateurs associatifs et politiques dissidents continuent et la liste notamment des personnes qui ne peuvent plus recevoir de communications de l’étranger ne cesse de sallonger. Elles concernentà présent une vingtaine davocats, de défenseurs et de proches des victimes de la répression.

Le CRLDHT dénonce cet entêtement de lEtat-RCD dans la voie de la coercition et de latteinte aux libertés les plus élémentaires. Il en appelle au renforcement du mouvement de solidarité internationale qui a connu depuis le début du mois de novembre une relance quil convient de maintenir et de développer.

Lasphyxie de lopposition démocratique véritable

Les trois partis politiques légaux de lopposition véritable en Tunisie (le PDP, le FDLT et At-Tajdid)

[1] viennent de rendre publiques, chacun de son côté, des déclarations solennelles faisant part de leurs inquiétudes grandissantes faceà un pouvoir empêtré dans les conséquences de sa fuite en avant autocratique et répressive qui sest aggravée de façon très préoccupante depuis la mi-septembre et lesélections du 25 octobre 2009. Les trois journaux de ces partis ont tenu une conférence de presse commune ce jeudi 10 décembre axée sur lasphyxie délibéréeà laquelle ils sont confrontés.

Appel à la solidarité avec Hamma Hammami

Il y a deux mois, mon mari, Hamma Hammami, Directeur du journal « Al Badil » (interdit) et porte parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (non autorisé), a été contraint de nouveau à la clandestinité. Les agents de la police qui sont venus larrêter le 12 Octobre dernier, ont terrorisé notre fille Sarra (10 ans) qui a refusé douvrir la porte de lappartement. Depuis, notre domicile est sous surveillance constante.

Quelques jours avant, à son arrivée à laéroport de Tunis-Carthage, Hamma a subi un passage à tabac. On le traita de traitre. Jai moi-mêmeété agressée physiquement et verbalement quand jai essayé de le secourir. Le même jour, les quatre pneus de ma voiture ont été tailladés.

Le 9 octobre, un agent de la police est venu nous remettre, à Hamma et moi-même, une convocation à nous rendreà la brigade criminelle, sans aucune précision quant à son objet. Le 10 octobre, alors que Hamma sapprêtaità se rendre à Paris où il était invitéà participer à un débat sur les élections, des policiers linformèrent quil était interdit de quitter le territoire tunisien sous prétexte quun « citoyen» (toujours inconnu) aurait porté plainte contre lui et moi-même pour agression !

Etant donné les différentes formes dagression subies par mon mari de la part de la police agissant en présence de hauts responsables, ses avocats informèrent le procureur de la république quilsétaient en droit de craindre pour lintégrité physique de leur client, lequel était néanmoins disposé à comparaître directement devant la justice. Jusqu’à aujourdhui, aucune réaction du parquet naété enregistrée, de même, notre plainte relativeà lagression du 29 septembre 2009 a été totalement ignorée.

Cet acharnement est dû au fait que Hamma a osé sexprimer sur la situation politique en Tunisie la veille des élections législatives et présidentielles du 25 octobre dernier. Il a dénoncé sur les chaines satellitaires « Al jazeera» et « France 24» la répression, la corruption et les inégalités et a appelé au boycott des élections.

A loccasion de la journée mondiale des droits de lHomme, je tiensà remercier tous ceux et toutes celles qui ont exprimé leur solidarité avec Hamma et moi-même à loccasion des multiples actes dagression et violation de nos droits et appelle les partis politiques, les organisations de défense des droits de lHomme et tous les démocrates à soutenir mon mari dans sa lutte pour le droit effectifà la liberté dexpression et à exiger que soient levées toutes les mesures arbitraires prises à son encontre.

Tunis le 10 décembre 2009 ;Radhia Nasraoui ( Tel : (+216) 25 33 99 60 (GSM) ; (+216) 22 79 57 79 (GSM) ; (+216) 70 86 04 16 (domicile).

Incidents et provocations à laéroport de Tunis-Carthage au retour de Khémaïs Chammari en Tunisie

Vendredi 11 décembre 2009à 15h45, Khémaïs Chammari, de retour en Tunisie, passe au contrôle de douane « poussé», comme cest le cas pour lui depuis 15 mois. Cest ce quon appelle la procédure A16 contre laquelle il a déposé deux plaintesà la Direction générale des Douanes et amorcé une procédure devant le Tribunal administratif pour « abus de pouvoir ».

Cette fois ci, contrairement aux tentatives faitesà plusieurs reprises et notamment lors de son retour précédent, les douaniers sen tiennent à une fouille publique et en isoloir très poussée de ses bagages, évitant, la question de la « fouille au corps». Au bout de 25 minutes, Khémaïs Chammari qui a besoin dune assistance chaise, quitte lespace de la douane et sapprêteà atteindre le hall quand il est interpellé directement (la dernière fois le flot dinjures sest adresséà son accompagnateur de loffice des ports aériens) par un énergumène qui la injurié en le traitant de « pervers sexuel», de « traîtreà la nation » et de« vendu à la France et à lEurope».

La scène sest passée devant deux témoins, lemployé de lOPAT et un policier en uniforme.

Khémaïs Chammari a réagi en désignant son lâche agresseur du doigt alors que ce dernier tentait de rejoindre discrètement lespace du poste de police, prenant à témoin lemployé, le policier et une dizaine de personnes dont son propre frère qui était venu laccueillir. Khémaïs Chammari a dénoncé avec la plus grande fermeté et détermination le recours à ces méthodes de basse police et de voyou dont les conséquences peuvent être extrêmement graves.

A signaler que lavant-veille, le mercredi 9 décembre, lhebdomadaire« Kol An Nass » a consacré un nouvel article abjectà la campagne contre notamment Kamel Jendoubi, Slim Bagga, Sihem Bensédrine, Néjib Chebbi et Sana Ben Achour, auxquels a été ajouté Khémaïs Chammari comme agents du Mossad israélien.

Un entrefilet agrémenté dune photo didentité de lintéressé a été publié dans la même page sous le titre« le traître et le vendu » Khémaïs Chammari.

Le CRLDHT dénonce avec une extrême vigueur ces provocations ignobles, ces campagnes diffamatoires et ces appels à la haine et au meurtre qui ne grandissent pas leurs commanditaires ; Abdelaziz Jeridi, le directeur de ces journaux de caniveau n’étant que lexécutant de directives émanant de haut lieu.

La campagne de diffamation et de haine se poursuit.

Les agissements abjects de la presse de caniveau, sûre de son impunité, a redoublé dintensité. Outre la poursuite des attaques contre Khémaïs Chammari, Radhia Nasraoui et Mohamed Abbou notamment ; les publications« Al Hadath » et« Kol An-Nass » de lignoble agent Abdelaziz Jeridi ont poursuivi leur entreprise de provocations et dappel au meurtre contre Kamel Jendoubi, Sihem Ben Sédrine, Slim Bagga, Ahmed Bennour et, à présent, Nejib Chebbi, Sana Ben Achour et Michel Tubiana accusés de façon à la fois grotesque et criminelle d’être des agents des services israéliens dont les têtes seraient mises à prix par des« factions palestiniennes » et le « Hezbollah libanais » !!

Ces attaques indignes ont suscité louverture de procédures en France et des réactions de solidarité importantes. Cest ainsi que des associations des droits humains , françaises, internationales et arabes (notamment syriennes) ont dénoncées avec vigueur cette campagne indigne ( voir communiqué ci-dessous). Des initiatives du même type sont en cours en Egypte, au Maroc, en Algérie età Ramallah (Palestine).

10 décembre 2009 – Tunisie: Campagne médiatique de diffamationà l’encontre de défenseurs et journalistes tunisiens.

Par trois fois le journal KOLL ENNASS, publié en Arabe à Tunis, s’en est prisà des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes. Kamel JENDOUBI, Sihem BENSEDRINE et Slim BAGGA sont ainsi accusés d’être des agents israéliens qui seraient pourchassés par certaines «

factions palestiniennes ». Il semble quil faille voir, derrière ces accusations calomnieuses et

totalement fantaisistes, la volonté du régime tunisien de discréditer ses opposants et probablement la justification à l’avance de violences annoncées.

Les organisations signataires sont préoccupées du fait que ces articles s’inscrivent dans une campagne de diffamation plus large visant à faire taire toute critique légitime et pacifique des autorités tunisiennes. Les derniers mois ont été marqués par une intensification des attaques, y compris sous la forme de violences physiques et de poursuites abusivesà l’encontre de celles et ceuxémettant des critiques pacifiques.

Nous dénonçons ces menaces qui pèsent sur des hommes et des femmes dont le seul tort est de réclamer le respect des droits de l’Homme dans leur pays. Nous sommes d’autant plus préoccupés que les plaintes pour diffamation portées par Kamel Jendoubi et Sihem Bensedrine restent à ce jour ignorées par les autorités tunisiennes.

Nous appelons les autorités tunisiennes à garantir l’intégrité physique de tous les défenseurs des droits de l’Homme et autres militants en Tunisie et à veiller à ce que toute personne qui userait de violence à leur égard réponde de ses actes.

Nous craignons également que de tels actes de violence puissent survenir hors de Tunisie. Nous appelons dès lors le gouvernement français et les autres gouvernements européensà prendre les mesures nécessaires pour faire clairement savoir au gouvernement du Président Ben Ali quils ne tolèreront pas de tels agissements, que ce soit en Tunisie ou sur leurs territoires.

Organisations signataires

Al-Haq ; Amnesty International ; Cairo Institute for Human Rights ; Centre libanais des droits de l’Homme ; Damascus Center for Human Rights Studies; Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ; Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme ; Ligue française des droits de l’Homme ; Organisation mondiale contre la torture ; Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme

Un reflux discret ?

Les conditions dans lesquelles la visite officielle du Roi dEspagne a été ajournée suite à l’éditorial dEl Pais et sous le couvert dune inflammation du pharynx du chef de lEtat en disent long sur la frilosité et le manque de sang froid qui prévalent à Carthage. Face à ce bilan confirméà New York, à Paris,à Berlin à Bruxelles et même à Rome età Madrid et compte tenu des ripostes attendues aussi bien à Genève au niveau du système des Nations Unies qu’à Bruxelles au niveau des Institutions de lUnion Européenne ; les autorités tunisiennes semblent amorcer un reflux tactique encore discret pour linstant.

Cela a été illustré, après les mesures de libération conditionnelle des victimes de la répression de Redeyef, par le mandat donné par le chef de lEtatà un trio composé de MM. Rouissi président du comité supérieur des droits de lHomme, Abdelwahab Béhi ancien bâtonnier, ancien MDS et président de lobservatoire des élections et lineffable Ismaïl Boulaya du MDS .

De son côté, la LTDH a pris une décision unanime de relancer le dialogue interne y compris avec ceux et celles parmi les militants de la Ligue qui ont déposé des plaintes judiciaires contre le Comité Directeur, avec lobjectif de tenir le VI ème congrès avant la fin mars 2010.

En réalité, cette mesure – récusée par le pouvoir durant des années – aété remise au goût du jour car le gouvernement en escompte, en cas de réussite, quelle constitue un contre-feu efficace pour tenter de décrisper et de dédramatiser la crise politique à laquelle il est confronté.

REPERES REPERES REPERES

Concert de soutien à TBB.Le lundi 7 décembre au « Point Ephémère» Quai de Valmy à Paris, un concert animé notamment par le chanteur algérien Rachid Taha aété organisé en soutien à TBB. A cette occasion, notamment, le Dr Moncef Marzouki a pris la parole et Khémaïs Chammari, retenu par le dîner de Gala de la FIDH a transmis un message de solidarité.

Dîner de Gala de la FIDH. Le lundi 7 décembre, la FIDH a organisé, sous la présidence de Souhair Belhassen et de Denis Olivennes directeur du Nouvel Observateur et porte parole du comité de soutien à la FIDH, son septième dîner de gala au Palais de Tokyoà Paris. Une soirée très réussie au cours de laquelle le bilan a été fait de la campagne internationale pour les droits des femmes de 2009 (avec les interventions dIsabelle Autissier, Sophie Bessis et Patrick Baudouin, du GAJ) et la présentation de lannée des défenseurs 2010 axée sur les défenseurs russes victimes dune implacable répression. Au nombre des invités, Kamel Jendoubi qui sest excusé et Khémaïs Chammari ancien vice-président de la FIDH.

Le marathon des lettres 2009.

Amnesty International a lancé ce lundi son Marathon des Lettres 2009,à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, partenaire de l’opération qui doit court jusqu’au 13 décembre prochain. Le principe: l’ONG invite tous ceux qui le souhaitent àécrire directement à l’un des 14 défenseurs des droits de l’homme qu’elle estime menacés dans le monde, ouà signer une pétition pour faire pression sur les gouvernements concernés. Des témoins venus du Mexique, du Tchad ou de Tunisie ont fait le déplacement pour raconter leur histoire. Une démarche saluée par François Zimmeray, ambassadeur pour les droits de l’homme: « En cette période qui crée de l’anonymat et de l’indifférence, il est bon de donner un nom à ces individus isolés, afin que nous puissions à notre tour les défendre ».

Mohieddine Cherbib, président de la FTCR y a pris la parole au nom du CRLDHT et Yied Dhamani a animé la table du CRLDHT.

M. Cherbib a accordéà cette occasion deux interviewsà l

express.fr et à France culture. (voire ci-dessous)

Lassociation canadienne, ‘Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM) pour les droits humains et les libertés en Tunisie, animée par Jamel Jani, son porte parole, a pris linitiative en relation avec le REMDH dune lettre soumise à la signature de personnalités internationales et adressées au Président de la République tunisienne sur la situation en Tunisie.

Le centre du Caire pour l’éducation aux droits de lHomme animé par Béhay Eddin-Hassan vient de publier son rapport annuel (en arabe et en anglais) sur les droits humains dans le monde arabe pour 2009 intitulé :« les droits de lhomme dans le monde arabe, un oasis dimpunité»qui dresse un bilan édifiant sur la dégradation des droits de lHomme et des libertés, ainsi que sur le développement de la torture, des procès inéquitables et de limpunité dans le monde arabe. Ce rapport peut être consulté sur les sites du centre du Caire et du REMDH. http://www.cihrs.org/Arabic/NewsSystem/Articles/2522

http://www.cihrs.org/english/newssystem/details.aspx?id=2522

« Il y a beaucoup de Taoufik Ben Brik en Tunisie »

Par Marie Simon, publié le 08/12/2009 à 07:00 – mis à jour le 08/12/2009 à 11:34

Le point sur la situation des droits de l’homme en Tunisie, avec le dissident Mouhieddine Cherbib.

Eté 2008. Un mouvement de protestation sans précédent embrase le bassin minier de Gafsa, situé dans le sud-ouest de la Tunisie. Les manifestants, qui dénonçaient la pauvreté, le chômage et la corruption qui gangrènent la région sont arrêtés. Condamnés à dix ans de prison.

Depuis la France, Mouhieddine Cherbib préside le comité de soutien à ces manifestants. Invité ce lundià témoigner lors de la journée de lancement du Marathon des Lettres 2009 organisé par Amnesty International (lire l’encadré), ilévoque la situation des droits de l’homme en Tunisie pour LEXPRESS.fr.

Où en sont les manifestants de Gafsa dont vous défendez la cause? Certains leaders avaient été

condamnésà dix ans de prison

Ils bénéficient d’une liberté conditionnelle depuis le 5 novembre dernier, après les élections [remportées par le

président sortant Ben Ali, ndlr]. Ils sont surveillés de près, parfois poursuivis.

Parmi eux, il y avait quelques chômeurs, bien sûr, mais aussi de nombreux représentants de l’éducation. Or après plus de trois mois passés en prison, ils ontété radiés de la fonction publique. On ignore s’ils vont être réintégrés malgré tout.

Et leurs revendications?

Elles n’ont toujours pas été satisfaites. Le gouvernement est incapable de répondre aux exigences de la population alors que les problèmes s’accumulent dans cette région: contrairement au littoral est où des investissements sont réalisés,à l’intérieur des terres il n’y a rien autour des mines, les terres sont contaminées, il y a moins de travail en raison de la mécanisation croissante, quelque 150 000

diplômés chômeurs attendent

La frustration grandit face à ce sous-développement criant. Et ceux qui s’y attaquent, qui dénoncent pacifiquement le népotisme et la corruption qui touchent tous les niveaux de pouvoir, se retrouvent traités comme des criminels.

De façon plus générale, distinguez-vous des signes d’amélioration en matière de liberté d’expression en Tunisie?

Non, la situation empire. Tous les secteurs font l’objet de la répression. La justice aété soumise au pouvoir, l’association des journalistes a été renversée, les militants des droits de l’homme sont bâillonnés, etc. La répression touche tous ceux qui bougent… et ils se font moins nombreux.

La répression touche tous ceux qui bougent… et ils se font moins nombreux

Tous ceux qui parlent un peu sont surveillés nuit et jour. S’ils ne sont pas mis en prison, alors on s’attaqueà eux via des amendes ou des contrôles fiscaux. Regardez-moi, je suis venu de Tunisie en France il y a bien longtemps, j’ai la nationalité française et, pour la seule raison que je m’occupe du comité de soutien du groupe de Gafsa, j’ai été condamné à deux ans de prison par contumace!

Le cas le plus médiatisé en ce moment est celui de

Taoufik Ben Brik, ce journaliste condamné à6 mois de prison ferme pour avoir, selon les autorités, agressé une femme…

Oui, il est victime de représailles parce que, dans la dernière quinzaine de la campagne électorale, il a publié une série d’articles virulents contre le régime.

Mais il est loin d’être le seul. En Tunisie, il n’y a pas de place pour le vrai journalisme. Pas d’espace pour parler d’idées différentes, sans parler de faire connaître l’opposition. Il y a beaucoup de Taoufik Ben Brik en Tunisie.

Qu’attendez-vous de la part de la communauté internationale, et en particulier de la France ou de l’Union européenne?

Il faut que la France et l’Union européenne obligent Tunis à respecter l’accord d’association conclu en 1995 entre le pays et l’UE. L’article 2 de ce texte parle pourtant bien du respect des droits de l’homme (lire ci-dessous).

En tout cas, nous n’attendons certainement pas de message similaire à ce qu’a dit Nicolas Sarkozy, de passage en Tunisie en avril 2008: « Les libertés avancent en Tunisie ». Quel mot terrible…

Ce que dit l’accord d’association entre l’UE et la Tunisie

Voici l’article 2 du texte signé par la Communauté européenne (nous sommes alors en 1995) et ses États membres, et la République tunisienne: « Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord. »  

Le Marathon des Lettres 2009

Amnesty International a lancé ce lundi son Marathon des Lettres 2009, à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, partenaire de l’opération qui doit court jusqu’au 13 décembre prochain. Le principe: l’ONG invite tous ceux qui le souhaitent àécrire directement à l’un des 14 défenseurs des droits de l’homme qu’elle estime menacés dans le monde, ouà signer une pétition pour faire pression sur les gouvernements concernés. Des témoins venus du Mexique, du Tchad ou de Tunisie ont fait le déplacement pour raconter leur histoire. Une démarche saluée par François Zimmeray, ambassadeur pour les droits de l’homme: « En cette période qui crée de l’anonymat et de l’indifférence, il est bon de donner un nom à ces individus isolés, afin que nous puissions à notre tour les défendre ».

Paris, le 11 décembre 2009.

[1] Pour rappel, six autres partis ou sensibilités politiques ne sont pas reconnus : le PCOT, le mouvement islamiste An-Nahdha, le CPR, le parti « Tunisie verte», les nassériens unionistes et le MDS légitime.

Il existe deux autres groupes politiques non reconnus qui ont fait partie aux côtés dAt-Tajdid (ex PC) et de personnalités progressistes indépendantes de linitiative démocratique et progressiste : la Gauche Socialiste et le PTPD. Ces deux groupes se sont délibérément démarqués de la riposte démocratique face à la dérive et au durcissement du pouvoir et le GS a quitté l« initiative »

Côté« opposition » vassalisée par le parti gouvernemental RCD il y a : le MDS, le PUP, lUDU, le PLS et les Verts pour le progrès


Tunisie: appel à la création d’un « comité de défense de la liberté d’information »

De THE ASSOCIATED PRESS (CP) – le 10 decembre 2009 TUNIS/PARIS — Une centaine de personnalités de la société civile tunisienne ont lancé jeudi un appel à la création d’un « comité national de défense de la liberté d’expression et d’information » pour « soustraire le paysage médiatique à la mainmise du pouvoir exécutif ». Les autorités ont dénoncé des « allégations mensongères et trompeuses ». L’appel est signé par des journalistes, dirigeants de partis, responsables de journaux de l’opposition, défenseurs des droits de l’Homme, universitaires, avocats, médecins et un député. Près du quart des signataires représentent le mouvement féminin. Dans un communiqué distribué lors d’une conférence de presse, les signataires déplorent la « grave détérioration » des libertés de la liberté de la presse et de l’information. Selon eux, « cette situation a engendré une information unilatérale, figée et arriérée qui ne reflète nullement la réelle diversité de notre société et de ses élites ». Rachid Khéchana, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al Mawkif » (« La Position »), organe du parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale, a dénoncé « la campagne de dénigrement » de la « presse de caniveau » contre des personnalités de la presse et de l’opposition, « la guerre » déclarée à la presse électronique et aux radios libres, ainsi que « la censure déguisée » à laquelle se heurteraient des journaux de l’opposition. Les signataires se proposent, à travers leur comité, de « présenter des suggestions et des solutions de nature à instaurer une information indépendante, plurielle et libre ». En réaction, les autorités qualifient ces déclarations d' »allégations mensongères et trompeuses ». « Il n’existe absolument aucune restriction sur la presse en Tunisie et la liberté de la presse est garantie par la loi », fait valoir un communiqué officiel transmis à l’Associated Press. « Il s’agit là d’une réalité palpable concrétisée par la parution par tous les partis politiques du pays, y compris les huit partis d’opposition, de leurs journaux de manière régulière. » Les autorités trouvent « paradoxal » que les allégations émanent de partis d’opposition qui « expriment dans leurs journaux leurs positions et leurs opinions sans aucune entrave ». Affirmant que « le secteur de l’information connaît une évolution continue au plan de la diversité et du pluralisme avec le soutien de l’Etat », les autorités ajoutent qu’il n’existe pas en Tunisie de journalistes incarcérés pour des raisons professionnelles ou pour leurs idées. Les journalistes Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf ont été condamnés à de la prison dans « deux affaires de droit commun n’ayant aucun lien avec la liberté de la presse », selon ce document.


Informations contradictoires sur l’état de santé de Taoufik Ben Brik

De THE ASSOCIATED PRESS (CP) – AP | 11.12.2009
TUNIS — Des informations contradictoires circulaient vendredi sur l’état de santé du journaliste dissident tunisien Taoufik Ben Brik, incarcéré à la prison de Siliana, à plus de 130 km de Tunis. A la « grande préoccupation » affichée par le parti démocratique progressiste (PDP), formation de l’opposition légale dirigée par Maya Jribi, les autorités tunisiennes se faisaient plutôt rassurantes, jugeant pour leur part l’état du journaliste « normal » voire « satisfaisant ». Condamné fin novembre en première instance à six mois de prison pour « agression » d’une femme sur la voie publique, « une affaire montée de toutes pièces » pour punir ce virulent critique du régime, d’après ses avocats, Taoufik Ben Brik souffre d’une « maladie rare qui nécessite des soins spécifiques urgents », selon un communiqué du PDP transmis à l’Associated Press. Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), il est atteint du syndrome de Cushing, maladie dégénérative des défenses immunitaires. Le communiqué dénonce, par ailleurs, l’interdiction faite à des membres de la famille du journaliste de lui rendre visite, ainsi qu’à ses avocats pour préparer sa défense lors du procès en appel. Il réclame la libération de « tous les prisonniers d’opinion » et qu’il soit mis « fin définitivement aux affaires de droit commun fabriqués contre les opposants et les indépendants ». La direction générale des prisons, relevant du ministère de la justice et des droits de l’Homme, qualifie ces informations d' »erronées ». Dans un communiqué, elle « tient à préciser que l’état de santé de l’intéressé est normal », sinon « satisfaisant et n’exige aucune prise en charge en milieu hospitalier ». Taoufik Ben Brik « continue de prendre régulièrement ses médicaments et fait l’objet, comme tout prisonnier ayant des antécédents médicaux, d’un suivi médical approprié », ajoute la même source.

L’emploi, « plus grand défi » qui se pose à la Tunisie, selon le FMI

AP | 11.12.2009 | 21:58 Malgré « les résultats remarquables » réalisés par son économie, « le plus grand défi » qui se pose à la Tunisie est le problème de l’emploi, surtout des diplômés de l’enseignement supérieur, a souligné vendredi le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Murilo Portugal, lors d’une conférence de presse à Tunis. Estimé officiellement à près de 14% de la population active, le chômage touche de plein fouet les promus des établissements universitaires. Chaque année, 85.000 personnes arrivent sur le marché du travail pour seulement 60.000 à 65.000 postes supplémentaires. Selon la Banque mondiale, il faudrait une croissance de l’ordre de 10% pour absorber tous les nouveaux demandeurs d’emploi, alors que ce taux a été ces dernières années en moyenne de 5% et ramené à 3% en 2009 sous l’effet de la crise mondiale. « Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste encore à faire », a noté le responsable du FMI qui a fait part de la disposition de son institution à développer sa coopération avec la Tunisie pour soutenir les réformes engagées ainsi que dans les domaines de la formation des cadres et de l’assistance technique avec des pays tiers. « Grâce à une politique macro-économique très saine, des mesures et des réformes structurelles bien ciblées, la Tunisie est parvenue à faire face aux effets de la crise et réduire sa dette publique », a-t-il relevé. AP

Le delir de Siheme Ben Sedrine

 
Dans une lettre ouverte au président de la République tunisienne sur Tunisnews du 9 décembre 2009, Sihem Ben Sedrine, Jane d’ Arc de l’ opposition tunisienne et figure
amblématique des intellectuels arabes frustrés, s’ est permise de dire  » partez Monsieur Ben Ali « .
Décidément, on ne comprend pas le sens de cette lettre ouverte, qui est au fond ermétiquement fermée, dans le sens où son contenu exprime l’ envie de son auteur de se faire remarquer ainsi que son besoin de se défouler.
En effet, une responsable de l’ opposition radicale telle que Sihem Ben Sedrine pourrait militer pour une alternance au pouvoir en Tunisie en dénonçant les abus, la répression, l’ absence de liberté et de démocratie, l’ étouffement des droits de l’ homme, le règme de l’ arbitraire, etc…, et c’ est ce qu’ elle a fait durant des années, mais de là à se prendre pour la reine de Saba en demandant au président tunisien de partir, c’ est vraiment le fruit d’ une paranoïa avancée et qui en dit long sur l’ état psychique de l’ opposition de gauche en Tunisie.
 
Houcine Ghali, Genève

QUAND HIND HAROUNI MELANGE LES GENRES ET DEFORME LA REALITE

Houcine Ghali, Genève Dans sa réponse le 9 décembre 2009 à mon article intitulé  » la Suisse, ses musulmans et leurs minarêts « , Hind Harouni induit les lecteurs de Tunisnews en erreur en disant :  » comme nos points de départ étaient différents, nos résultats étaient évidemment différents « . Il s’ agit là d’ un amalgame qui cache mal la position d’ une militante islamiste qui , par ignorance de l’ hitoire, , du droit, des valeurs et des institutions suisses, se permet de condamner un peuple qui jouit d’ un Etat de droit et d’ une démocratie exemplaires de part le monde. Les Suisses se sont opposés à la construction de minarêts qu’ ils considèrent comme symbole ostentatoire d’ un islamisme violent, ne respectant ni les droits des femmes ni le moindre souffle démocratique. Les quatres minarêts existants sont toujours là et ne seront nullements détruits. Les mosquées sont partout dans les différentes villes hèlvétiques et les Suisses ne se sont pas prononcés contre la pratique de l’ islam mais par sentiment d’ insécurité et d’ humiliation, suite à l’ accumulation de toutes les peurs et tous les rejets d’ ici et d’ ailleurs, des dealers aux voleurs des vieilles personnes, des petites filles excisées aux lapidations, desd attentats du 11 septembre 2001 à l’ arme nucléaire iranienne, de la prise des deux otages suisses par le colonel Kadhafi, du refus d’ intégration des musulmans de leur pays,etc.. Or, Hind Harouni, dominée par ses affectes et sa ferveur islamique parle de  » l’ abolition des Suisses des minarêts, de violations de textes internationaux, de lois qui touchent la liberté  de religion, d’ engagement pris universellement, de non-conformité avec les premiers textes d’ engagement universels « . Et là, on est vraiment dans le délire car la Suisse, pays où se trouvent les institutions des droits humains, n e peut jamais se permettre d’ organiser un référendum qui viole les textes internationaux et les principes de déclaration universelle dont elle est elle même dépositaire. D’ ailleurs, si c’ était le cas, des personnalités politiques, des partis, des associations et même le gouvernement fédéral ( qui a été contre l’ interdiction de construction des minarêts ) auraient dénoncé l’ illégalité de ce référendum et auraient gain de cause. Et puis, Hind Harouni allonge à volonté la simple invocation de textes internationaux et principe de déclaration universelle sans jamais les mettre à la disposition du lecteur. Je comprends qu’ il est difficile pour une habitante d’ un pays où règne l’ arbitraire et la répression, de comprendre l’ exercice libre et transparent des droits suisses. Mais cette façon de réagir avec seulement de la spontaniété, de la subjectivité et des ressentiments n’ aidera nullement les pays arabes à s’ émanciper. Il nous manque la raison, l’ objectivité, la connaissance, l’ appel à la logique et à l’ analyse pour pouvoir avancer, s’ améliorer et vivre dans la dignité. Dans ce domaine, l’ Occident nous dépasse de quelques siècles et ne compremd pas pourquoi nous nous accrochons seulement à la religion et aux sentiments. Lorsque Hend Harouni écrit qu’ il est  » extrêmement inadmissible que les Suisses interdisent la construction des minarêts juste au moment où les musulmans viennent de célébrer l’ aïd el idha et d’ accomplir leur pèlerinage « , celà résume parfaitement sa façon de vouloir imposer les valeurs de l’ islam aux autres peuple de la terre. Et celà dénote clairement sa vision islamiste de la marche de l’ humanité qui doit obéir aux dogmes de la religion musulmane. Et elle oublie que le peuple suisse a exercé ses drois dans toute la légalité et la liberté possible et qu’ il n’ a pas à se soucier de l’ aïd et du pélerinage des musulmans, qu’ il n’ a nullement heurtés. Mais parler ainsi à Hend Harouni et ses nombreux semblables, c’ est être athé, anti-musulman et anti-arabe, tellement elle baigne dans l’ irrationnel et le dogmatisme. Houcine.ghali@bluewin.ch

Qui a intérêt à mettre en cause ceux qui soutiennent Gaza ?

Un devoir de vérité Silvia Cattori

 

Jeudi 10 décembre 2009

La libre expression et la critique sont des droits fondamentaux de tout être humain et, a fortiori, de tout journaliste. Toutefois, un journaliste a aussi des devoirs. À commencer par celui de ne pas dénaturer les faits et de ne pas omettre des informations essentielles à la compréhension du thème traité ; car tout journaliste a le pouvoir de faire prendre conscience de la réalité de tel ou tel conflit ou le pouvoir de le dénaturer. Et le public a droit à la vérité des faits.

Éclairer honnêtement le public n’est manifestement pas l’objectif premier d’un article intitulé «  Fribourg équipe Gaza sans le savoir  », paru dans les quotidiens suissesLa Liberté du 21 octobre 2009 et Le Courrier du 22 octobre [1].

L’auteur de cet article, M. Sid Ahmed Hammouche, s’étonne que du matériel médical, normalement mis au rebut par l’Hôpital de Fribourg, ait été collecté par l’association « Droit pour tous » et envoyé à l’Hôpital Al-Shifa à Gaza.

Le journaliste interpelle le Directeur de l’Hôpital en question et laisse entendre qu’une telle aide serait inappropriée car elle contreviendrait au blocus contre le Hamas : « Sait-il tout de même – demande-t-il – que Gaza est sous embargo de la communauté internationale, que l’armée israélienne ne laisse rien passer dans la région ? Plus grave encore, est-il au courant que les islamistes du Hamas sont boycottés par la planète entière, ou presque ? Sait-il tout simplement qu’il est politiquement explosif, si les Israéliens saisissent du matériel médical fribourgeois à Gaza ? ».

Et le journaliste d’affirmer que « cette aide humanitaire sert les intérêts du Hamas, en guerre ouverte avec l’Autorité palestinienne. En contrôlant l’aide étrangère en provenance d’Egypte, le mouvement extrémiste peut récupérer l’initiative idéologiquement parlant. Et surtout veut doubler sur le plan humanitaire l’ONU, qui est la seule organisation censée coordonner les envois dans la bande toujours sous blocus israélien ».

Mais surtout, il insinue que l’association « Droit pour tous », et son responsable Anouar Gharbi, aurait trompé le Directeur de l’hôpital en entretenant « un flou » sur la destination du matériel récupéré, et aurait ainsi « roulé dans la farine l’hôpital de la ville de Fribourg ».

« Quand des journalistes arabes disent la même chose que l’occupant israélien, cela est choquant. Ce journaliste a-t-il vécu à Gaza ? D’abord, avant de parler de nous sans rien connaître, il faudrait qu’il vienne ici voir la situation de ses propres yeux, qu’il voie la réalité et après qu’il juge » s’indigne Omar, un Palestinien de Gaza City, après la lecture de cet article [2].

« Qui est ce journaliste ? – poursuit Omar remonté. Un Palestinien ? Un Arabe ? Quelle cause sert-il avec ce genre d’affirmations qui ne reflètent pas notre réalité ? Quel État, quel service étranger sert-il ? Les gens qui font confiance au Hamas sont très nombreux à Gaza. Hamas ou pas Hamas, nous sommes un seul peuple, nous sommes tous assiégés, privés de liberté. Nous sommes tous menacés d’être tués par un missile à tout moment, tous affaiblis par le blocus. J’ai des voisins qui occupent des positions de responsabilité dans le gouvernement du Hamas qui sont encore plus misérables que ma famille. Ici c’est catastrophique. Nous nous levons chaque jour en pensant que nous ne sommes plus des gens normaux, que nous ne sommes plus des humains. Nous souffrons, nous sommes malades et nous n’avons pas de quoi nous soigner correctement. Nous regardons nos enfants malingres et nous souffrons à en étouffer car nous avons une responsabilité à leur égard et, n’ayant pas de travail, nous n’avons pas assez de nourriture ».

La teneur de l’article de Sid Ahmed Hammouche a également suscité de vives réactions auprès des lecteurs suisses qui connaissent bien la réalité racontée ici par Omar. Ce qui est inacceptable est que le journaliste a totalement renversé la donne ; car il ressort de son propos que ce n’est pas l’occupant israélien qui a jeté le peuple de Gaza dans l’horreur, mais le Hamas !

« Pourquoi serait-il interdit d’aller à Gaza pour apporter une aide à une population qu’Israël cherche à anéantir ? » interroge une lectrice de Neuchâtel qui nous dit avoir protesté auprès du journal qui a diffusé cet article pour le moins choquant.

Ainsi, au lieu de parler de la souffrance des gens laissés à l’abandon au milieu des ruines depuis que l’armée israélienne a tout dévasté en janvier [3], de la situation de pénurie catastrophique qui les frappe, et au lieu de désigner nommément Israël comme le responsable de cette catastrophe, ce journaliste – partant de l’a priori qu’aider Gaza ce serait aider le Hamas – a orienté sa critique sur les personnes qui se mobilisent face à une tâche immense avec des moyens dérisoires pour tenter de rompre quelque peu un embargo inhumain, et témoigner tout simplement leur solidarité humaine.

Le journaliste s’efforce de présenter le Hamas comme un mouvement infréquentable qu’il est normal de boycotter, comme le veut Israël et ses alliés. Il devrait pourtant savoir que la Suisse, pays où il réside, s’est refusée à considérer le Hamas comme un mouvement « terroriste ». Et a entretenu des contacts diplomatiques avec le gouvernement du Hamas.

Le journaliste n’a pas pris la peine de rappeler aux lecteurs qui ne connaissent pas les tenants et les aboutissants de la situation, que, si le Hamas est au pouvoir à Gaza, ce n’est pas par abus mais parce qu’il a gagné les premières élections démocratiques de la Palestine en 2006.

Et que, si le mouvement du Hamas est mis au ban des nations, et son peuple avec lui, ce n’est pas quelque chose qui est à l’honneur de l’humanité. Jamais encore dans l’histoire, le monde n’avait accepté que l’on prive un peuple de nourriture, d’eau, de son droit d’entrer et de sortir, comme cela se passe à Gaza. Israël et ses alliés ont imaginé qu’en l’affamant et en le privant de tout ils finiraient par le pousser à se rebeller contre les autorités du Hamas. Mais cela fait deux ans que ça dure et les gens résistent, ne se plient pas au chantage. Et c’est leur dignité.

Que ce journaliste soit hostile au Hamas, il en a parfaitement le droit. Mais il n’a pas le droit de manipuler les faits pour faire croire à ses lecteurs que les gens qui aident la population de Gaza – une population qui dépend de ce gouvernement légitimement élu qu’il semble abhorrer – font quelque chose d’illégal.

Il est inadmissible de faire apparaître les gens qui se dévouent pour aider les plus démunis comme étant en train de faire quelque chose de suspect, et de présenter la direction d’un hôpital qui se débarrasse d’un matériel médical usagé comme une direction irresponsable, qui se serait fait « rouler dans la farine », et qui aurait négligé le fait que « cette aide humanitaire sert les intérêts du Hamas… », en allant à Gaza, un « territoire palestinien tenu d’une main de fer par le Hamas ».

« S’il y a quelqu’un qui « roule le monde dans la farine » et qui tient toute la Palestine, dont Gaza, d’une main de fer, c’est Israël. Et le Hamas, que peut-il faire avec du matériel médical et quelques chaises roulantes, sinon les laisser distribuer aux malades qui en ont besoin ? » s’indigne Omar. Il ne peut concevoir qu’un journaliste soit à ce point dépourvu de compassion, qu’au lieu de dénoncer la situation invivable imposée par Israël à la population de Gaza, il dénonce toute la chaîne de solidarité qui se mobilise en sa faveur. Et qu’il trouve normal qu’il faille maintenir Gaza sous embargo comme le veut « l’armée israélienne [qui] ne laisse rien passer dans la région ».

Alors que le facteur dominant à Gaza est la situation dramatique d’un peuple, cadenassé dans ce que les gens normaux considèrent comme « la plus grande prison du monde », et abandonné sans assistance au milieu des ruines laissées par la dernière guerre de destruction israélienne, ce journaliste s’en désintéresse complètement pour s’attacher à salir des braves gens qui souffrent de cette situation et cherchent à y porter remède. Peut-on appeler cela de l’information ?

Ce qui est fort troublant est que, au bout du compte, on comprend que toute l’argumentation du journaliste vise à montrer du doigt celui qu’il présente comme « l’activiste tunisien Anouar Gharbi », et à prétendre que le « flou a bénéficié à l’association pro-palestinienne » dont il est le président.

Il jette ainsi une suspicion de filouterie sur Anouar Gharbi, un ingénieur suisse d’origine tunisienne, dont les gens qui le connaissent louent la nature engagée et désintéressée [4].

Par les temps qui courent, le journaliste sait ce qu’il fait quand il véhicule l’idée que tel ou telle personne d’origine arabe ferait les intérêts d’un mouvement de résistance dont Israël, dans le cadre de la guerre « contre la terreur », a obtenu qu’il soit inscrit par l’Union européenne sur la liste « terroriste ». Il sait parfaitement que ce genre d’insinuations peut fragiliser la position d’une association qui vient en aide aux Palestiniens ainsi que celle de son président [5].

Nous avons rencontré de nombreux musulmans, qui suite à des fausses informations, ont vu leur vie basculer : quoique innocents ils ont été inscrits sur des listes noires, leurs vies ont été totalement détruites, et il leur a fallu des années pour en sortir [6].

Anouar Gharbi, que nous avons eu la curiosité de rencontrer, est un homme franc, ouvert et sensible. Ayant acquis la nationalité suisse, il est un très bel exemple d’immigré qui participe à la vie politique et sociale de son pays d’adoption. Son épouse est traductrice à l’ONU. Musulman pratiquant, père de quatre enfants, il est fier d’être Suisse, reconnaissant d’avoir été si bien accueilli dans ce pays, alors qu’il ne peut retourner dans son pays d’origine aussi longtemps que durera la dictature de Ben Ali.

La misère et la souffrance des peuples opprimés, il la connaît ; il se sent concerné par les guerres qui plongent des peuples entiers dans l’horreur. Et aussi, dans le cadre de ces guerres, par la stigmatisation croissante des gens qui sont de confession musulmane. Outré par l’article de Sid Ahmed Hammouche, il a protesté, au nom de son association « Droit pour tous » [7], auprès des quotidiens qui l’ont publié.

[1] Voir : http://cmo.argus.ch/cmo2009/Q4/1039766/36818572.pdf

[2] Omar, 65 ans, résidant à Gaza City, vit très pauvrement. Ancien enseignant, il est père de 10 enfants qu’il dit appartenir à diverses factions politiques, mais tous unis par le même objectif : lutter pour revenir sur leur terre volée par Israël.

[3] La reconstruction de Gaza est au point mort. Car Abbas, voudrait gérer seul les 4,4 milliards promis par les pays donateurs. Israël et les États-Unis ne veulent pas que cet argent soit géré par le gouvernement du Hamas. Israël en profite et refuse de lever l’embargo imposé à Gaza, et interdit la livraison du ciment et autre matériel de reconstruction.

[4] Président de l’association « Droit pour tous » depuis sa création en 2000, Anouar Gharbi est également secrétaire général de l’ « Association de soutien à la Palestine » depuis 1999. Il est président du forum des Tunisiens à Genève. Il a fondé nombre d’associations arabo-suisses concernées par les droits humains.

[5] Un mois après la parution de l’article de Sid Ahmed Hammouche, le domicile d’Anouar Gharbi a été cambriolé. Parmi les effets disparus, une clé USB. S’agissait-il d’une perquisition déguisée en cambriolage par des agents de renseignement suisses ou étrangers ? Plusieurs indices troublants ont du reste intrigué la police. « Est-ce en signe d’avertissement que cette opération a été menée ? » se demande Anouar Gharbi.

[6] Voir : - « L’incroyable histoire de Youssef Nada », par Silvia Cattori, Mondialisation, 13 juin 2008. - « Islam : L’ennemi fabriqué », par Silvia Cattori, Mondialisation, 16 novembre 2008.

[7] Voir : http://www.lecourrier.ch/index.php ?name=NewsPaper&file=article&sid=444040

 

 

Source : Silvia Cattori http://www.silviacattori.net/…

 

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