10 juin 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2940 du 10.06.2008 archives : www.tunisnews.net


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques: la Sûreté de Redeyef ont arrêté monsieur Hédi Raddaoui

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques:Info

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques:Le prisonnier politique Néjib Laouati ne doit pas être la prochaine victime de la négligence délibérée !  Liberté et Equité:La quatrième chambre criminelle du TPI de Tunis condamne une groupe de jeunes pour terrorisme AMNESTY INTERNATIONAL:Tunisia: Open inquiry into killing of demonstrator against rising prices  Reporters Sans Frontières: Communiqué

PARTI TUNISIEN DU TRAVAIL: COMMUNIQUE

Ligue communiste révolutionnaire (LCR): – Stop à la répression dans la région de Gafsa.

Parti « Tunisie Verte »: L’intifadha de la faim à Gafsa

Houcine Ghali:EVENEMENTS DE REDEYEF: QAND BOURHANE BSAYESS NE LEVE LE VOILE QU’A MOITIE

Reuters :Sans ouverture, la Tunisie risque des troubles, dit un opposant

Le Monde :Troubles sociaux meurtriers au Maroc et en Tunisie

Le Soir (Bruxelles:Afrique du Nord L’inquiétude des autorités croît: La malvie ronge le Maghreb

Site officiel de l’office des Nations Unies :LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME ADOPTE LES RÉSULTATS DE L’EXAMEN PÉRIODIQUE UNIVERSEL DE LA TUNISIE…

AFP:Kadhafi se déclare contre l’Union pour la Méditerranée

Le Monde :Le Web contraint les patrons de presse du monde entier à envisager une vraie révolution culturelle

AFP:Turquie/voile: Erdogan dénonce un verdict « contraire à la volonté nationale »

 

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr   Tunis, le 8 juin 2008

la Sûreté de Redeyef ont arrêté monsieur Hédi Raddaoui

 
 Des agents de la Sûreté de Redeyef ont arrêté monsieur Hédi Raddaoui, correspondant du journal «Mouwatinoun »,  à l’hôpital de Redeyef alors qu’il réalisait des entretiens avec des blessés des événements sanglants survenus dans la ville vendredi 6 juin 2008. L’Association exige la libération immédiate du journaliste, qui accomplissait son devoir professionnel et […] Pour l’Association Le secrétaire général Maître Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 9 juin 2008
Info
* la première chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Hédi Ayari, a examiné aujourd’hui, lundi 9 juin 2008, l’affaire n°15437 dans laquelle sont déférés Mohammed Balhoul, Raouf Jeddi, Nizzar Karrou, Karim Melliti, Salah Hamidane, Hamza Hamza, Nabil Kasdallah, Achef Ben Ferhat, Gabsi Kamala, Ali Bennour, Hassen Naïli, Chouaïeb Jomni, Hassan Ben Jemaa, Fethi Ben Mohammed, Adel Bachagha, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs et d’incitation à la commission d’infractions terroristes. Maîtres Béchir Sid, le bâtonnier, Noureddine Behiri, Chaouki Taîeb, Ouidad Bedoui, Kelthoum Zaoui, Abdelhak Barchani et Hédi Karrou se sont présentés pour assurer leur défense. L’audience de ce jour a été consacrée à la lecture de l’acte d’accusation et l’interrogatoire des accusés, les plaidoiries devant avoir lieu le 20 juin 2008.   * La cinquième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Touhami Elhafi, a examiné aujourd’hui, lundi 9 juin 2008, l’affaire n°15437 dans laquelle sont déférés Nabil Boukhalda, Salah Bakkay, Youssef Chaouat, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs et d’incitation à la commission d’infractions terroristes. Le juge a décidé d’examiner à l’issue des délibérations la demande de mise en liberté présentée par Maître Samir Ben Amor de fixer la date de la prochaine audience. Pour la commission de suivi des procès

Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 7 juin 2008

Le prisonnier politique Néjib Laouati ne doit pas être la prochaine victime de la négligence délibérée !

 
L’administration de la prison civile de Sfax s’acharne à priver le prisonnier politique Mohammed Néjib Laouati de ses droits élémentaires en le laissant être la proie de diverses maladies sans lui fournir les médicaments et les soins appropriés, et en n’autorisant pas sa famille à les lui fournir par ses propres moyens. Bien que Néjib Laouati ait consulté le médecin de la prison, au terme de bien des tentatives et d’une longue attente, il n’a pas pu obtenir les médicaments susceptibles de calmer les douleurs qui l’accablent depuis de longues années, et dont la cause remonte, pour certaines d’entre elles, à la torture à laquelle il a été soumis dans les locaux du ministère de l’Intérieur lors de son arrestation en 1991. Néjib Laouati est né le 25 octobre 1952 à Sfax, il a passé plus du tiers de sa vie dans les pavillons d’isolement des prisons tunisiennes. C’est un capitaine de l’armée tunisienne. Les organisations de défense des droits de l’homme indépendantes et les observateurs ont conclu qu’il n’avait pas eu droit à un procès équitable et que sa condamnation à l’emprisonnement à perpétuité avait été prononcée d’après un dossier entaché de nullité dont le contenu avait été extorqué sous une torture terrible. Le prisonnier politique Néjib Laouati souffre de douleurs dorsales, résultant des coups de barres de fer sur sa colonne vertébrale lors de son arrestation, d’un ulcère à l’estomac, de problèmes auditifs, de rhumatismes et de fréquentes pertes de conscience. […] Pour la commission de suivi de la situation dans les prisons Le président de l’Association Maître Saïda Akrami (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre  Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860   Email : liberte.equite@gmail.com

La quatrième chambre criminelle du TPI de Tunis condamne une groupe de jeunes pour terrorisme

 

 Le 7 juin un groupe de neuf jeunes a été déféré devant la quatrième chambre du TPI de Tunis, présidée par Mehrez Hammami pour commission d’infractions terroristes. Le 4 juin ce tribunal avait procédé à leur interrogatoire, passant outre la demande de la défense de renvoyer l’affaire devant la chambre d’accusation dans la mesure où le décret de clôture de l’instruction ne se rapportait pas à l’affaire en question. Il y avait eu erreur dans le décret n°7835 pris par le dixième bureau d’instruction alors que le sixième bureau avait de son côté clôt les investigations dans l’affaire n°7911. Les accusés ont nié les accusations, ont mis en évidence la falsification des procès verbaux de garde à vue, que ce soit au niveau de la date, du lieu et se sont plaints de la torture subie à l’administration de la Sûreté de l’Etat. La défense a mis en exergue lors des plaidoiries la vacuité du dossier de tout élément matériel, ni saisie, ni preuve établissant la culpabilité. […] Seuls quelques accusés ont fait des aveux à l’administration de la Sûreté de l’Etat alors que d’autres se sont rétractés lors de l’instruction. La défense a mis en exergue l’absence de lien organisationnel entre les accusés mais le tribunal n’en a pas tenu compte et a prononcé son jugement, les déclarant coupables et condamnant à cinq ans d’emprisonnement : Imed Ardhaoui, Ouahid Foudhaïl, Saïd Thabet, Salaheddine Lafi, Lazhar Chendoul et en condamnant à trois ans d’emprisonnement Saïd Ouierchafani, Moez Mahdhi, Ouahid Foudhaïl, Marouane Ouahichi, et elle a prononcé un non-lieu en faveur de Ramzi Romdhani pour jonction des affaires. Tous les accusés sont soumis au contrôle administratif pour une durée de cinq ans. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le chargé de l’indépendance de la magistrature et du barreau Maître Abderraouf Ayadi (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

AMNESTY INTERNATIONAL PUBLIC STATEMENT AI Index:         MDE 30/008/2008 (Public) Date:         09 June 2008 Tunisia: Open inquiry into killing of demonstrator against rising prices

 
Amnesty International calls upon the Tunisian authorities to launch immediately a thorough, independent, and impartial investigation into the killing of youth Hafnaoui Maghdhaoui on 6 June, as well as the injury of around 20 others and to make public the results of such an investigation. The organization is saddened by his death and fears that there might have been an excessive use of force by the police. It reminds the authorities that force and firearms should not be used by law enforcement officials except when strictly unavoidable in order to protect life. Hafnaoui Maghdhaoui was killed during clashes between protestors and police over unemployment and rising cost of living in Redeyef, Gafsa in the southwest of Tunisia. According to reports, police used tear gas to disperse the crowds and also used firearms. Tunisian authorities have set the number of wounded at 8 including 3 policemen, but Redeyef trade union leader Adnane Hajji told the media that up to 20 individuals had been wounded. Tunisian Minister of Justice and Human Rights Bechir Tekkari said that he ‘regrets this incident’ but denied that there had been any unlawful action on the part of the police. He went on to say that the authorities ‘would not tolerate any use of violence’ and that the protestors had been throwing Molotov cocktails at the police. Amnesty International recalls that under international law the rights to freedom of expression and assembly are guaranteed. While recognizing the right of the authorities to maintain public order, the policing of demonstrations should be conducted in accordance with international standards governing policing activities, including the UN Code of Conduct for Law Enforcement Officials.  Law enforcement officials must minimize damage and injury, and do the utmost to respect and preserve human life In addition, international standards require that the investigation should look into abuses by the police, including the death of Hafnaoui Maghdhaoui, and the surrounding circumstances, as well as the alleged pattern of disproportionate or unnecessary use of force. The Tunisian authorities should ensure that all those officials responsible for committing, ordering or failing reasonably to prevent any human rights violations should be brought to justice. They should also ensure that witnesses are protected from any form of harassment or retaliation and that victims or their families receive adequate reparation. The region of Gafsa in the southwest of Tunisia, around 350 km from the capital Tunis, has witnessed social unrest and sporadic protests over the past six months. A phosphate-rich area, unemployment together with rising cost of living have led to a number of protests calling for an end to corruption which they believe has contributed to the poverty in the area. Tunisia reiterated its commitment to human rights today before the Human Rights Council in the final session of the Universal Periodic Review. Such a commitment should translate into the immediate establishment of an independent investigation into the events in Redeyef and the death of Hafnaoui Maghdhaoui. Public Document **************************************** International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK www.amnesty.org
 


 
Reporters Sans Frontières Communiqué

 

10.06 – Tunisie : un journaliste détenu pendant 36 heures en marge de manifestations sociales Hédi Raddaoui, correspondant de l’hebdomadaire arabophone Mouwatinoun, a été interpellé le 6 juin 2008 dans la ville de Redeyef (350 km au sud-ouest de Tunis), en marge d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants. Il a été brutalement arrêté à la sortie d’un hôpital où il s’était rendu pour prendre des photos des blessés. Le journaliste a été transporté à Tunis pour y être interrogé par des agents du ministère de l’Intérieur qui ont effacé ses clichés. « Ils ont cherché à m’intimider pendant toute la durée de l’interrogatoire », a-t-il déclaré à Reporters sans frontières. Hédi Raddaoui a été reconduit à Redeyef dans la nuit du 7 au 8 juin.
 

PARTI TUNISIEN DU TRAVAIL COMMUNIQUE
 
 Encore une fois, le sang du peuple tunisien coule  dans le bassin minier de la région de Gafsa soumis, depuis plusieurs mois,  à la loi d’urgence et  à l’arbitraire de la machine répressive du pouvoir tunisien.   Comme par le passé, le pouvoir tunisien n’a pas hésité à faire appel aux forces de l’ordre et à  faire tirer sur la population.  De jour en jour, la liste des victimes ne fait que s’allonger.   Pour justifier ses crimes et pour étouffer la voix de ses victimes et dissimuler son forfait, le pouvoir  a recours aux mensonges, à la mystification et au dénigrement. Tout le discours  officiel met l’accent sur le caractère défensif (sic ) des forces de l’ordre face à des masses populaires, constituées d’éléments destructeurs qui fabriquent et utilisent même les cocktails molotov !!   Or,   la population  de la région  et sa jeunesse en révolte, durement frappées par le chômage, la maladie et la chèreté de la vie ont ressenti la réponse du pouvoir comme une menace contre leur propre existence .  En effet, l’intensité de la force répressive a poussé la population  à chercher refuge dans les montagnes et derrière les frontières laissant leurs domiciles aux pilleurs  des forces de l’ordre, sensées protéger les citoyens et leurs biens. Tout le peuple tunisien a en mémoire la scène dépassant les limites de l’horreur  où des hauts représentants  du pouvoir ont ordonné  la mise à mort par électrocution de jeunes manifestants et l’interdiction de leur porter secours.    Leur révolte est d’autant plus légitime que, depuis plusieurs générations, ils ont contribué et consenti tous les efforts  au développement  du pays par  l’inestimable production de richesse  sur laquelle la Tunisie a toujours su compter .   Le pouvoir tunisien est d’autant plus coupable qu’il s’est toujours obstiné dans sa politique économique et sociale  qui a bradé tous les biens et les institutions publics au bénéfice des minorités privilégiées. Cette politique  a permis tous les gaspillages, les pillages et le détournement des richesses de notre pays, a imposé  des sacrifices de plus en plus insoutenables aux couches populaires et a engagé des régions entières dans un avenir incertain dont  témoigne,  particulièrement, la tragique situation du bassin minier de Gafsa.   Cependant, ni les difficultés en cours, ni la machine de la répression multiforme du pouvoir, ni les campagnes irresponsables poursuivies par une certaine presse, ni la collaboration honteuse de l’opposition alibi et les  quelques défaillants placés à la tête de l’UGTT ne peuvent entamer la détermination du peuple tunisien,  décidé à prendre en main son destin.   Le Parti Tunisien du Travail,  qui a toujours milité pour la liquidation de la politique économique et sociale du capitalisme dépendant, comprend et soutient sans réserves les révoltes des masses populaires. Il n’a cessé de dénoncer et d’appeler à combattre les conséquences néfastes de cette orientation  politique entreprise depuis la fin des années soixante et  qui a débouché sur les tragédies de 1978,  1980 et de 1984, et sur l’endettement de notre pays qui subit  les diktats  des bailleurs de fonds et la précarité la plus insoutenable.   Il a toujours mis l’accent sur les dangers du capitalisme dépendant, obligatoirement associé à une politique étrangère pro-occidentale et pro-américaine qui lie  notre pays à  des puissances impérialistes et lui impose des collaborations militaires, non seulement à travers la commission militaire mixte  tuniso-américaine, l’achat d’ armes et la pénétration des experts militaires, mais, désormais,  l’implantation programmée de bases militaires est une évolution grave de la  criminelle stratégie américaine dont les conséquence sur la paix, la sécurité et la souveraineté de notre pays et de la région sont immensément redoutables.      Il considère que l’indispensable accélération  de la mobilisation pour la  mise en  échec de la politique  anti-populaire et antipatriotique du pouvoir et ses hommes doit aller de pair avec  le soutien sous toutes ses formes  de la lutte  des masses populaires et notamment celles du bassin minier, avant-garde dans la défense de la dignité et de l’intérêt national en référence au patriotisme de M’hammed Ali et de Farhat Hachad.       Le parti Tunisien du Travail tient à associer aux nombreux martyrs de la cause populaire  ceux des révoltes du bassin minier  auxquels il rend un particulier hommage, ainsi  qu’à ceux du jeudi noir du 26 janvier 1978 et de la révolte du pain de 1983-1984, dates dont le souvenir demeure bien ancré dans la mémoire des masses populaires tunisiennes.   Tunis, le 07 juin 2008
 

Ligue communiste révolutionnaire (LCR)

– Stop à la répression dans la région de Gafsa.

 

Communiqué de la LCR. Parties du bassin minier de Gafsa, il y six mois, les luttes pour le travail, une vie digne et contre la corruption viennent de s’étendre au gouvernorat de Kasserine, mettant en exergue la dimension nationale du chômage de masse. C’est en est trop pour le pouvoir qui n’a toujours pas répondu aux revendications des populations mobilisées. Par contre, il vient de faire couler le sang de la jeunesse tunisienne : deux morts la semaine passée, des dizaines de blessés et des dizaines d’autres manifestants traduits devant les tribunaux et condamnés à l’emprisonnement, des soutiens tabassés qu’ils soient ouvriers, étudiants, chômeurs diplômés, syndicalistes, militants des droits de l’homme ou journalistes. Des domiciles ont été fracassés et investis. La LCR apporte son soutien plein et entier aux revendications pour l’emploi des jeunes du bassin de Gafsa. Elle s’oppose à la politique d’austérité et d’abandon, du pouvoir tunisien, qui débouche sur la famine, visant certaines régions du pays et dénonce la répression policière. La LCR s’associe aux revendications, exige que les assassins soient poursuivis, le retrait de l’armée qui vient de se déployer dans la région de Rédeyef, la libération immédiate de tous les emprisonnés et le droit de manifester librement. Le 10 juin 2008.


Parti « Tunisie Verte » Tunis le 10/06/2008

L’intifadha de la faim à Gafsa

 
 Les évènements du bassin minier de Gafsa ont pris un tournant dangereux après les procès expéditifs. Les forces de l’ordre se sont affrontées avec les grévistes et les citoyens et d’après le communiqué officiel on déplore une demi-douzaine de victimes (après le jeune électrocuté) et des dizaines de blessés parmi la population.   Ces évènements, comme nous l’avons souligné dans nos précédents communiqués, sont le résultat d’une politique de développement non durable et injuste qui a marginalisé le bassin minier de Gafsa et a échoué à assurer les besoins d’une génération : le travail et la dignité. Nous pensons aussi que la mal gouvernance, la corruption à la CPG sont d’autres facteurs qui ont favorisé la marginalisation sociale de toute une région et qui ont abouti à ces affrontements qui durent depuis plusieurs mois.   Mais depuis le 7 Janvier 2008, le parti « Tunisie Verte » et toute l’opposition démocratique et la société civile ont voulu attirer l’attention du Gouvernement sur ces graves problèmes à savoir la marginalisation sociale et l’appauvrissement du bassin minier de Gafsa. Seulement les responsables ont refusé comme d’habitude de répondre aux demandes de dialogue social avec les jeunes diplômés en chômage et leurs familles. Et comme à l’accoutumé, ils ont vu dans ces évènements « un complot » fomenté par les « forces étrangères » et intérieures (lire l’opposition interdite) afin de limiter leur pouvoir absolu.   Le parti « Tunisie Verte », en ces moments douloureux et difficiles : 1)      Présente ses sincères condoléances aux familles des victimes de la répression et demande de traduire en justice les commanditaires de ces assassinats et dénonce la répression sanglante commise par les forces de l’ordre. 2)      Soutient la lutte spontanée et indépendante des jeunes du bassin minier, et leurs familles et demande au gouvernement d’ouvrir un dialogue direct et sincère avec les familles sinistrées de Gafsa. 3)      Demande au gouvernement tunisien d’assumer ses responsabilités politiques pour un développement durable intégral pour les régions délaissées dans notre pays et de mobiliser tous les moyens économiques et financiers pour des grands travaux de réhabilitation du bassin minier et dans les autres régions pauvres de notre pays et ce afin de créer réellement des milliers d’emplois pour nos jeunes. 4)      Demande la création d’une commission nationale pour enquêter sur la corruption, le népotisme et la mal gouvernance dans notre pays.   Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Green ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : +.216.98.510.596 Fax : +.216.71.750.907
 

 

EVENEMENTS DE REDEYEF: QAND BOURHANE BSAYESS NE LEVE LE VOILE QU’A MOITIE

 

Houcine Ghali, Genève Dans le quotidien « Essabah » du 10 juin 2008, Bourhane Bseyess a enfin consacré un « bou’d âkher » aux événemeents de Redeyef. Je dis enfin, parce qu’il est honteux, dans un pays où les zélés du pouvoir ne cessent de se gagariser avec  cette expression ridicule et hypochrite « d’Etat de droit et des institutions », et les journalistes à la solde du gouvernement d’évoquer quotidiennement le règne de la paix, de la prospérité et de la pratique des droits de l’homme sous le règne de Ben Ali, aucun journal n’a pensé à couvrir la tragédie qui a eu à Redeyef, en envoyant des collaborateurs sur place pour vérifier la véracité des faits, écouter les témoignages des manifestants, des familles laisées, des blessés et tenter ainsi d’informer objectivement les Tunisiens. Toute la presse, de celle dite libre à celle assujettie au pouvoir n’a fait que rapporter la thèse officielle et mensongère du gouvernement, préparée comme d ‘habitude par l’agence nationale TAP. Dans un pays véritablement démocratique et bénéficiant effecivement d’un Etat de droit et d’institutions légitimes, un pareil drame, où il y a eu un mort et des dizaines de blessés graves, aurait constitué un évenement majeur, avec envoyés spéciaux des mas medias et notamment de la télévision sur place pour informer la population; le gouvernement aurait donné plus d’importance à cette affaire et la justice aurrait pu être saisie de suite en nommant un juge pour faire la lumière sur les responsabilités concernant l’assassinat du jeune de la région et les nombreux blessés graves suite à la manifestation. Rien de celà n’a eu lieu car en Tunisie, on n’arrête pas un policier qui assassine puisque le régime est lui même policier. Mais devant la gravité de l’évenement et sachant que la région du Sud se trouve de plus en plus en effervescence et l’opinion publique en colère, les autorités ont permis à Bourhene Bseyess de mettre du vin dans son vers d’eau en pondant dans « Essabah » un article où il parle de la gravité de la situation, de la nécessité de dialoguer avec la population, de cesser la pratique de la langue de bois et de mettre un terme aux réunions infructueuses de responsables habitués à noyer le poisson et à ne résoudre aucun problème avec leurs méthodes bureaucratiques loin des réalités et des préoccupations des gens. Il faut dire qu’il s’agit là d’un langage nouveau dans un quotidien qui a était toujours fidèle aux orientations du pouvoir destourien et qui l’encence sans discontinuité. Mais Bourhene Bsayess n’a pas été jusqu’au bout de l’objectivité nécessaire à tout journaliste digne de ce nom puisqu’il nous invite à vite oublier ces tristes évenements ( yanbaghi èn tourdama hadhihi el ahdèth  fi qâ’i edhekrayet el alima ). Ainsi donc il évacue allègrement la responsabilité dans la mort du jeune et les blessés de Redeyef et ne se prononce même pas pour la nécessité de l’ouverture d’une enquête judiciaire. C’est là où le bas blesse ou plutôt c’est là qu’on décèle le jeu machiavélique de Bourhane Bseyess qui rénove avec son appel au dialogue avec les habitants du bassin minier directement et à l’abandon des décisions bureaucratiques, mais en même temps maquille la réalité objective en passant sous silence la responsabilité du pouvoir, à travers sa police, suite à l’assassinat d’un jeune et aux nombreux blessés graves, victimes de la répression des agents de l’Etat. Cette audace ne lui coûte strictement rien puisqu’il sait d’avance que cet appel à un changement de comportement avec la population et au dialogue ne pourrait jamais émaner d’une administration, de barrons du RCD et de dirigeants de l’Etat qui tirent justement leurs intérêts de cette pratique de domination et de mépris à laquelle ils s’accrochent depuis des dizaines d’années. Car, Monsieur Bseyess, imaginez un seul instant qu’un policier aurait été tué par ces mêmes manifestants. Qu’auriez-vous écrit et qu’aurait fait la justice? Tous les Tunisiens connaissent la réponse. Elle aurait été terrible pour donner l’exemple et éviter tout autre débordement et non pour appliquer la justice. Car le changement d’une politique ne peut venir d’un pouvoir illégitime, avec une constitution et des lois illégitimes, c’est à dire n’émanant pas d’ élections populaires transparentes et démocratiques et acceptant la transion et non en usant de magouilles et de modifications constitutionnelles. Houcine.ghali@bluewin.ch

Sans ouverture, la Tunisie risque des troubles, dit un opposant

Par Ingrid Melander Reuters

 
BRUXELLES (Reuters) – La Tunisie doit libéraliser sans tarder son système politique pour éviter de voir s’étendre les troubles sociaux, a déclaré mardi l’opposant Ahmed Nejib Chebbi dans une interview accordée à Reuters. Ces deux derniers mois, le sud-ouest de la Tunisie, pays habituellement stable, a été le théâtre de violentes manifestations de jeunes contre le chômage et la hausse du coût de la vie. Une élection présidentielle est prévue l’an prochain. « Si le système politique n’est pas réformé, le pays s’expose à des risques », a dit Chebbi par allusion aux émeutes. « C’est une explosion sociale qui risque de s’étendre à d’autres régions. » Ancien secrétaire général du Parti démocrate progressiste (PDP), principale formation de l’opposition tunisienne, Chebbi est le seul responsable politique en vue à avoir exprimé l’intention de briguer la présidence en 2009. Mais un projet de loi peut encore l’empêcher d’être candidat. Le président Zine el Abidine ben Ali, au pouvoir depuis 1987, avait été réélu avec 94,4% des voix en 2004, alors qu’il faisait face à trois adversaires politiques. Des pressions sont exercées sur lui pour qu’il favorise une ouverture politique. « PAYS BLOQUÉ » Chebbi a préconisé un dialogue entre les autorités et la société civile, une représentation parlementaire plus diverse et une plus large ouverture des médias tunisiens. « La réforme du système politique à l’occasion de ces élections est vitale pour la Tunisie », a-t-il dit après avoir rencontré à Bruxelles le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering. « Sans libéralisation de la vie politique et sans réforme du cadre légal, la Tunisie restera un pays bloqué. » Le président Ben Ali a annoncé en mars que la Constitution serait amendée pour qu’un plus grand nombre de candidats puissent se présenter à la présidentielle de 2009. Mais cet amendement revient à exclure Chebbi parce qu’il limite les candidatures aux chefs de parti en fonctions depuis deux années consécutives. « C’est une loi qui verrouille le paysage politique, qui exclut la libre compétition », a déclaré Chebbi, juriste de 60 ans qui n’avait pas pu participer à la présidentielle de 2004 parce que son parti n’était pas représenté au Parlement. « Même si on n’arrivait pas à obtenir l’ouverture du système, ce qu’on aurait fait d’ici les élections renforcera le camp de la démocratie (…) pour faire ouvrir le système prochainement », a-t-il ajouté. Version française Philippe Bas-Rabérin
 

 

Troubles sociaux meurtriers au Maroc et en Tunisie

 
Florence Beaugé De violentes émeutes ont éclaté ces derniers jours à Sidi Ifni et Gafsa, localités situées respectivement au Maroc et en Tunisie. C’est le chômage, couplé à l’absence de perspectives, qui a conduit, les 6 et 7 juin, des chômeurs à descendre dans les rues de ces deux petites villes, perdues à des centaines de kilomètres au sud de Rabat et de Tunis. A Sidi Ifni (20 000 habitants), port de pêche d’une région berbère contestataire, limitrophe du Sahara occidental, une violente altercation a opposé, samedi, les forces de l’ordre à des jeunes manifestants. Ceux-ci bloquaient le port pour contester un tirage au sort organisé un peu plus tôt par la municipalité pour l’embauche de trois personnes. Le bilan de l’échauffourée qui a suivi est incertain. Les associations locales, notamment Aït Baamarane et le Centre marocain des droits humains (CMDH), avancent le chiffre d’au moins deux morts et de nombreux blessés. Information confirmée par la chaîne de télévision Al-Jazira, qui fait état de deux à huit morts. Les autorités marocaines, quant à elles, parlent de 44 blessés et démentent énergiquement qu’il y ait eu des morts. Elles accusent Al-Jazira de « légèreté dans la collecte de l’information ». Reste que l’accès à l’hôpital de Sidi Ifni est bloqué par les forces de l’ordre, ce qui alimente les rumeurs. Dans le sud tunisien, pendant ce temps, la région de Gafsa (120 000 habitants) s’enflammait à nouveau. Vendredi, un jeune de 25 ans a été tué par balles à Redeyef (l’un des quatre bassins miniers de Gafsa), lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Déjà, en mai, un jeune manifestant était mort électrocuté alors qu’il tentait de couper des câbles électriques. A l’annonce de ce nouveau décès, la colère a été telle que l’armée a été appelée en renfort et s’est déployée, samedi, à la place de la police. Voilà cinq mois que les quatre bassins miniers de Gafsa, ville déshéritée de l’intérieur où le taux de chômage dépasse les 30 %, sont secoués par des émeutes. Le seul employeur de la région, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CMG), n’embauche plus depuis des années, en raison de la mécanisation des mines. Le nombre des employés est passé de 14 000 dans les années 1980 à 5 000. Le 7 janvier, 81 postes ont toutefois été proposés. Plus de 1 000 candidats se sont présentés. Dès que la liste des « gagnants » a été affichée, la révolte a éclaté. Selon Hajji Adnane, porte-parole du mouvement de Redeyef, « les embauches étaient affaire de corruption et de népotisme ». Les mineurs de Redeyef se plaignent d’être otages d’un potentat local qui est à la fois patron, délégué syndical et député du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir. Ils accusent également la police de se livrer régulièrement à des provocations et à des pillages. Les femmes sont aux premières loges de ce combat contre le pouvoir. Fait exceptionnel : elles étaient nombreuses, samedi, à assister à l’enterrement du jeune tué la veille par la police. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 10 juin 2008)

 
Le Soir (Bruxelles), mardi 10 juin 2008 

Afrique du Nord L’inquiétude des autorités croît La malvie ronge le Maghreb

 
BAUDOUIN LOOS Le Maghreb va-t-il flamber ? Hantise des régimes locaux et de leurs soutiens européens, cette perspective n’a plus rien d’une hypothèse d’école. Les derniers événements, en Tunisie et au Maroc, en attestent, alors que les émeutes locales ponctuelles font partie depuis des années du paysage algérien. En Tunisie, des informations sur les troubles sociaux dans le bassin minier de Gafsa (350 km au sud-ouest de Tunis) circulaient depuis le 5 janvier dernier. Vendredi, il y a eu mort d’homme. Un manifestant de 25 ans, réduit à l’identité d’« élément perturbateur » pour le régime, a en effet été abattu à Redeyef, 30.000 habitants, dans le même secteur riche en phosphates, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre qui ont aussi fait, officiellement, 8 blessés (28 de sources syndicales). L’armée a été déployée samedi dans la ville, imposant le retour au calme. Pillages et saccages avaient accompagné les incidents. Les autorités tunisiennes ont contredit ceux qui leur reprochaient un recours exclusif à l’option sécuritaire bien dans le style d’un régime connu pour sa poigne de fer. Mais « nous ne tolérerons aucun recours à la violence », a précisé le ministre de la Justice et des Droits de l’homme Bechir Tekkari. Toujours bien informé depuis Paris, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie signale plus de trente arrestations et de nombreuses condamnations, stigmatisant « une escalade violente » et saluant « ce formidable combat pour la dignité (…) de ceux qui ne demandent qu’à vivre dignement et librement ». Au Maroc, où l’actualité sociale est souvent émaillée par les manifestations pathétiques de « diplômés-chômeurs » à Rabat ou à Casablanca, c’est une petite ville du sud qui fait parler d’elle. Depuis le 30 mai, le port de Sidi Ifni, une cité de 20.000 habitants à 200 km au sud d’Agadir, était bloqué par des manifestants qui protestaient notamment contre le chômage et l’absence d’investissement public. Samedi, les forces de l’ordre déployées de manière massive – des milliers d’hommes – sont intervenues de manière énergique. Bilan : 44 blessés, selon les autorités. Mais des témoignages impossibles à confirmer font état de deux viols et de plusieurs morts. La télévision qatarie par satellite Al-Jazira a relayé cette information, déclenchant l’ire du régime, qui évoque « une désinformation dans toute sa grossièreté ». Les exactions semblent moins contestables : de nombreux domiciles ont été le théâtre de violences policières. Même une partie de la presse proche du gouvernement a osé mettre « les brutalités policières » en cause : ainsi El Bayane, organe du PPS (ex-communiste), signale des « exactions » et des « bavures policières ». Le Soir (indépendant) annonce « des maisons saccagées » et « des centaines de blessés ». Mais c’est peut-être en Algérie que la situation devient la plus inquiétante. Comme l’écrit notre confrère Le Soir d’Algérie, « il ne se passe plus un mois sans qu’une émeute n’éclate. La colère monte dans plusieurs régions. Les manifestations violentes deviennent l’ultime recours pour exprimer colère et frustration. Face à des autorités locales qui font la sourde oreille, les populations ne trouvent plus d’autres moyens que de tout saccager pour attirer l’attention sur leur vécu ». Pourtant, l’Algérie bénéficie d’une rente imposante liée à la poussée inflationniste des prix pétroliers. Mais rien n’y fait, écrit Le Quotidien d’Oran, ville de l’Ouest où des violentes émeutes viennent d’avoir lieu : « Le revers de la médaille est terrifiant. De nombreuses familles ne sont pas logées, les jeunes ne trouvent pas d’emploi, les ménages peinent à acheter leur lait, leur viande et même leur pain »… La « malvie » frappe les Maghrébins de plein fouet. Dans une région où les façades démocratiques ne trompent plus personne comme en atteste le désintérêt massif pour les consultations électorales, les citoyens tentent d’abord d’échapper aux griffes de la pauvreté. Mais, entre corruption, inégalités sociales, clientélisme, vie chère et chômage, les voies du salut paraissent hors de portée. Alors la tentation du recours à la violence, à l’émeute, peut se faire forte. Même dans des pays dominés par des régimes policiers aux méthodes radicales. Les signaux, en tout cas, sont au rouge.
(Source: Le journal « Le Soir » (Quotidien – Belgique) le 10 juin 2008)


LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME ADOPTE LES RÉSULTATS DE L’EXAMEN PÉRIODIQUE UNIVERSEL DE LA TUNISIE, DU MAROC ET DE LA FINLANDE…

 
9 juin 2008 Le Conseil des droits de l’homme a adopté, cet après-midi, des documents finaux résultant de l’Examen périodique universel s’agissant de la Tunisie, du Maroc et de la Finlande et s’est penché sur les résultats de l’examen du cas de l’Indonésie, dont le document final doit être adopté demain matin. ……… Le début de la séance de cet après-midi a été consacré à la conclusion de l’examen du rapport concernant la Tunisie, entamé ce matin, le Ministre de la justice et des droits de l’homme de la Tunisie, faisant une déclaration finale avant que le Conseil n’adopte le document final concernant ce pays. Les organisations non gouvernementales ci-après sont également intervenues: Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (au nom également d’Amnesty International et Cairo Institute for Human Rights Studies); Organisation de la Mère Maghrébine (au nom également de Femmes Africa Solidarité; et l’Association tunisienne des mères); Organisation mondiale contre la torture (au nom également de Human Rights Watch; Commission internationale de jurists; et Cairo Institute for Human Rights Studies); Union internationale des éditeurs (au nom également de la Fédération internationale des Pen clubs; et World Association of Newspapers); Union nationale de la femme tunisienne; Espace Afrique International; Association tunisienne des droits de l’enfant (ATUDE); Atlas – Association tunisienne pour l’auto-développement et la solidarité; Association tunisienne de la communication «ATUCOM»); Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs AIPD). ……. MME JULIE GROMELLON ((Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, au nom également de Amnesty International et Cairo Institute for Human Rights Studies) a salué l’engagement pris par la Tunisie de ratifier le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Elle s’est également félicitée de l’invitation faite au Rapporteur spécial sur la promotion et protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. Toutefois, elle a déploré qu’en dépit d’effets d’annonce par les autorités tunisiennes, le Rapporteur spécial sur la torture n’ait toujours pas été invité. Elle a regretté que les recommandations ne tiennent pas suffisamment compte du besoin de mieux protéger les libertés d’association et d’expression, ainsi que les atteintes systématiques aux activités des organisations de défense des droits de l’homme, et auraient aimé que les autorités tunisiennes prennent des engagements dans ce sens. Notre regret est d’autant plus important qu’une semaine après l’examen de la Tunisie par le Groupe de travail, une mission internationale était interdite d’accès au territoire tunisien, a-t-elle précisé. D’une manière générale, la représentante a déploré la complaisance de certaines remarques qui ont été adressées à la Tunisie, arguant que ces remarques se sont manifestement éloignées du principe selon lequel l’évaluation devait être basée sur un constat objectif. MME SAIDA AGREBI (Organisation de la Mère Maghrébine, au nom également de Femmes Africa Solidarité; et l’Association tunisienne des mères) a remercié le Conseil des droits de l’homme pour avoir offert l’occasion de s’exprimer sur la question de la parité en tant que vecteur déterminant en matière de promotion et protection des droits des femmes, troisième objectif du Millénaire de l’ONU pour le développement. Elle a expliqué que les organisations au nom desquelles elle s’exprime considèrent que la dynamique de la parité ne peut qu’être intégrée dans le présent et l’avenir parmi les priorités majeures du Conseil. En Tunisie, a-t-elle souligné, les acquis et les droits de la femme sont devenus une réalité sociale et une valeur constitutionnelle telles qu’elle est passée du statut d’égalité au statut de partenariat effectif. La représentante a ensuite préconisé que la parité s’accompagne, au sein des instances onusiennes, d’une réflexion approfondie qui engagerait l’ensemble de la communauté internationale en vue de définir un plan d’action à même d’éradiquer toutes les formes de discrimination et d’exclusion. M. ROLIN WAVRE (Organisation mondiale contre la torture – OMCT, au nom également de Human Rights Watch; Commission internationale de jurists; et Cairo Institute for Human Rights Studies) a déclaré que les organisations qu’il représente auraient souhaité que certaines recommandations émergent en bonne place dans des débats du Groupe de travail, ce qui n’a été que très partiellement le cas. Les autorités tunisiennes devraient ainsi prendre des mesures sans ambiguïté afin de mettre fin au recours à la torture lors des interrogatoires, clarifier la définition du terrorisme afin qu’elle ne soit pas utilisée pour limiter la liberté d’expression et d’association ou les formes de désaccord politique exprimées sans violence et assurer une véritable indépendance des juges et magistrats afin qu’ils puissent appliquer la Loi dans le respect de leur éthique professionnelle. Le représentant a aussi recommandé que les autorités tunisiennes garantissent l’ouverture effective d’une enquête pour toute allégation de torture ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant, notamment en mettant un terme à la pratique courante des autorités d’enquête de ne pas accepter le dépôt d’une plainte ou d’en faire durer le traitement au-delà des délais raisonnables; et qu’elles mettent un terme aux formes variées de harcèlement physique, administratif, judiciaire ou médiatique à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, en se conformant à l’esprit de la Déclaration adoptée par l’Assemblée générale des droits de l’homme en décembre 1998. M. ALEXIS KRIKORIAN (Union Internationale des Éditeurs, au nom également de la Fédération internationale des Pen clubs; et World Association of Newspapers) a souligné que la révision du code de la presse en Tunisie était loin d’être suffisante. Relevant la libération d’une personne et la permission accordée de publier plusieurs ouvrages, l’orateur a néanmoins souligné les restrictions qui continuent de s’appliquer concernant l’accès à Internet. Il a appelé le Gouvernement tunisien à cesser de bloquer des sites. Par ailleurs, le Gouvernement doit permettre aux organisations non gouvernementales légales de travailler, a-t-il ajouté. L’orateur a souligné que les Nations Unies devaient veiller à ce que les obligations de la Tunisie soient effectivement respectées. MME BEHHADI IMEN (Union nationale de la femme tunisienne) a fait observer que le rapport de la Tunisie a révélé plusieurs indicateurs relatifs à la présence de la femme dans différents domaines de l’activité politique, économique et sociale. Les acquis présentés par le rapport, a-t-elle poursuivi, sont le résultat de l’adoption par la Tunisie du Code du statut personnel qui a consacré l’émancipation de la femme, notamment par l’abolition de la polygamie, l’éradication du mariage coutumier et l’instauration du principe du mariage judiciaire. Tous les acquis de la femme en Tunisie sont le fruit des débats sérieux et constructifs engagés entre le Gouvernement et les associations féminines. La représentante a toutefois fait observer que le chemin reste long et notamment relevé la nécessité d’accorder davantage d’attention à la femme rurale. Elle a également fait observer que si les droits dont jouit aujourd’hui la femme tunisienne constituent un rempart contre l’obscurantisme et son corollaire l’extrémisme, les menaces de retour en arrière et les tentatives de destruction du «modèle de la femme tunisienne» constituent un danger que certaines chaînes satellitaires et certains sites Internet véhiculent. Elle a ainsi appelé à conjuguer les efforts et à multiplier les contacts entre les femmes de différentes cultures pour promouvoir davantage les droits des femmes et faire barrage à tous ceux qui tentent de les entraver. MME AWA N’DIAMYE (Espace Afrique International) a salué l’approche de la Tunisie en matière de droits de l’homme en général et de promotion du statut de la femme en particulier, laquelle doit susciter un hommage appuyé et mérité de la part de la communauté internationale. Depuis la fin des années 1980, la Tunisie a en effet concentré ses efforts sur l’avènement des femmes dans la sphère publique et au niveau des plus importantes instances décisionnelles. Au-delà des dispositions du code du statut personnel, la Tunisie a mis en place de nombreuses initiatives venues apporter de la valeur ajoutée à ces dispositions. Des mesures sont prises pour favoriser l’intégration des femmes dans les différents domaines de la vie publique, tout en les préparant à la prise de décision. Dès lors, des horizons sont ouverts aux femmes avec le loisir d’accéder à toutes les filières de l’éducation et aux différentes spécialités professionnelles, leur permettant ainsi d’accéder à des postes à responsabilité, a fait valoir la représentante. M. JAMELEDDINE KHEMAKHEN (Association tunisienne des droits de l’enfant – ATUDE) s’est félicité de la déclaration du chef de la délégation tunisienne. Il a réitéré la requête présentée au Gouvernement en faveur de l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. S’agissant de l’éducation en matière de droits de l’homme, les efforts déjà entrepris visant à sensibiliser la population doivent être renforcés afin de protéger les enfants contre l’intolérance et le fondamentalisme. Il a enfin évoqué le problème de la violence frappant les enfants qui, a-t-il dit, touche toutes les sociétés. M. BALTI (Atlas – Association tunisienne pour l’auto-développement et la solidarité) a souligné que le rapport sur la Tunisie fait état des efforts du pays en matière de lutte contre la pauvreté, indiquant que la croissance moyenne de 5% par an, enregistrée sur une vingtaine d’années, a été mise à profit pour améliorer le revenu et le mode de vie des citoyens et a ainsi permis l’émergence d’une classe moyenne. Le représentant s’est demandé comment, avec la flambée des prix de l’énergie et des prix des produits alimentaires de base, la Tunisie pourrait sauvegarder et améliorer tous ses acquis et notamment le maintien d’une classe moyenne. M. IMEDEDDINE CHEKER (Association tunisienne de la communication «ATUCOM») a fait valoir que les personnes handicapées en Tunisie sont protégées par la nouvelle loi du 15 août 2005 visant la promotion et la protection de leurs droits. Le représentant a cependant souligné que certaines mesures restent encore à prendre afin de repousser les barrières auxquelles se heurtent les personnes handicapées et leur garantir une pleine participation, notamment dans le domaine de l’accessibilité numérique et de l’accès aux nouvelles technologies adaptées. M. MAURICE KATALA (Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs (AIPD) a souligné que la Tunisie avait déployé des efforts significatifs dans le domaine de la promotion des droits de l’homme, notamment par la ratification de plusieurs instruments internationaux. Après avoir cité lesdits instruments, il a ajouté qu’un projet de loi était actuellement en délibération devant la Chambre des députés en vue de la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. L’AIPD-GL est consciente des défis et difficultés que ce pays frère est déterminé à relever. M. BÉCHIR TEKKARI, Ministre de la justice et des droits de l’homme de la Tunisie, a remercié les représentants et les intervenants de la société civile pour leur participation à la discussion. Il a de nouveau attiré l’attention sur les engagements pris par la Tunisie et rappelé que son pays est fermement engagé à suivre les recommandations issues de l’Examen périodique universel auquel il s’est soumis. Il a en outre souligné que si, pour l’heure, son pays a lancé une invitation au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, cela ne veut nullement dire qu’aucune invitation ne sera envoyée à d’autres rapporteurs spéciaux et, parmi eux, au Rapporteur spécial sur la torture. À cet égard, le Ministre tunisien de la justice a assuré qu’il n’y a pas de torture en Tunisie; des cas isolés qui ont pu se produire sont poursuivis en justice. En outre, personne n’est détenu en Tunisie en raison de son opinion, a assuré le Ministre. Le journaliste auquel certains intervenants ont fait référence est détenu pour d’autres raisons, a-t-il précisé. Il a, à cet égard, rappelé que le statut de journaliste ne confère pas d’immunité pour les délits de droit commun. D’autre part, le Ministre a fait observer que certains obstacles ne relèvent pas des autorités tunisiennes; il en va ainsi de l’instrumentalisation de la religion, a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Tekkari a tenu à rappeler que la société civile a été associée à l’élaboration du rapport de la Tunisie et que le pays est persuadé que cette association est bénéfique. La Tunisie entend continuer et même consolider ce partenariat, a ajouté le Ministre. Pour conclure, il a fait observer que l’Examen périodique universel, aussi bénéfique soit-il, doit impérativement être suivi d’un «auto-examen». C’est à cela que s’est déjà attelée la Tunisie, a-t-il précisé. (Source : Site officiel de l’office des Nations Unies à Genève, le 9 juin 2008) Lien : http://www.unog.ch/80256EDD006B9C2E/(httpNewsByYear_en)/1E657AC89FC7DFABC125746300541AAE?OpenDocument&cntxt=186CF&cookielang=fr


AFP, le 10 juin 2008 à 15h32 Kadhafi se déclare contre l’Union pour la Méditerranée

 
Par Imed LAMLOUM TRIPOLI, 10 juin 2008 (AFP) – Le numéro un libyen Mouammar Kadhafi s’est déclaré contre le projet de l’Union pour la Méditerranée, au moins dans sa version actuelle, à l’ouverture d’un mini-sommet arabe mardi à Tripoli. « Nous sommes des pays membres de la Ligue arabe et aussi de l’Union africaine et nous ne prendrons en aucun cas le risque de déchirer l’unité arabe ou africaine. Il faut que nos partenaires (européens) comprennent bien cela », a dit le dirigeant libyen. « Si l’Europe veut coopérer avec nous, qu’elle le fasse avec la Ligue arabe ou l’Union africaine (…) nous n’acceptons pas que l’Europe traite avec un seul groupe » de pays, a-t-il ajouté. Vêtu d’une abaya traditionnelle et coiffé d’une chechia rouge, Mouammar Kadhafi a monopolisé la parole à l’ouverture du sommet auquel participent les présidents syrien Bachar al-Assad, mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, tunisien Zine El Abidine Ben Ali, algérien Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre marocain Abbas El Fassi. Plus virulent, le colonel Kadhafi a estimé que les projets économiques promis aux pays du sud de la Méditerranée étaient un « appât » et représentaient « une sorte d’humiliation » pour ces pays. « Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu’ils nous jettent des os », a-t-il lancé. « L’UE veille sur son unité et refuse sa division et l’initiative de notre cher ami (le président français Nicolas) Sarkozy a été rejetée fermement par l’Europe. La Ligue arabe n’accepte pas également de disperser ses rangs et de détruire son unité », a encore dit le dirigeant libyen. Pour lui, l’UPM est un « projet passager » voué à l’échec comme ceux du processus de Barcelone ou de la politique de voisinage de l’UE avec ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée. Au sommet européen de mars, la France avait dû accepter que son projet se contente essentiellement de redynamiser un processus de Barcelone amorphe, et soit ainsi rebaptisé « Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée ». Le concept initial de Nicolas Sarkozy faisait participer uniquement, côté européen, les pays riverains de la Méditerranée. Le dialogue euro-méditerranéen de Barcelone a été lancé en 1995 par l’UE en direction des pays de la rive Sud. Outre les Palestiniens, il concerne neuf pays arabes. A l’issue de son discours, le numéro un libyen a invité ses pairs à une réunion à huis clos qui devrait se prolonger autour d’un déjeuner. Selon un diplomate arabe à Tripoli, le sommet devrait adopter une position commune concernant l’adhésion des pays arabes de la rive de la Méditerranée au projet de l’UPM. « Il s’agit d’un sommet de concertations et il est peu probable que ses résultats soient annoncés », a-t-il indiqué. Cette rencontre, à l’initiative de la Libye, doit examiner l’adhésion des pays arabes au projet d’UPM, lancé par le président Sarkozy et dont la proclamation est prévue le 13 juillet à Paris. Vendredi dernier, lors d’un Forum des pays de la Méditerranée (Formed) à Alger, les pays arabes avaient demandé des « clarifications » sur la participation d’Israël à l’UPM. Le même jour, le président français a affirmé que la présence d’Israël ne posait « pas de problème » à des pays comme l’Egypte, la Tunisie et le Maroc. AFP

Le Web contraint les patrons de presse du monde entier à envisager une vraie révolution culturelle

 
GÖTEBORG (Suède) ENVOYÉE SPÉCIALE Des centaines de patrons de presse du monde entier se sont réunis du 1er au 4 juin à Göteborg (Suède) pour le 61e Congrès de l’Association mondiale des journaux (AMJ) et le 15e Forum mondial des éditeurs. Dans un contexte de baisse de la diffusion et des revenus publicitaires, notamment aux Etats-Unis et en Europe, les éditeurs tentent de bâtir de nouveaux modèles économiques pour pallier le recul des recettes. Ce qui n’est pas simple, même s’ils affichent une certitude : face à un flux continu d’informations sur le Net, le mobile, le journal électronique…, l’innovation et la qualité restent le nerf de la guerre. Le développement des communautés, des Web-TV… domine sur la Toile. Sur le papier, des pistes ont été présentées, notamment par le cabinet de consultants Innovation. Il propose d’étoffer l’offre du samedi. Il a aussi planché sur un prototype de journal, intitulé 30/30, pour « 30 secondes, 30 minutes », au format compact, au design soigné. « INTÉGRATION » Mais le sujet majeur de la réunion a sans conteste été l’évolution des éditeurs, voire leur révolution, face à l’arrivée d’Internet. « L’exploitation optimale de ces nouvelles opportunités multimédia est devenue un enjeu majeur pour les entreprises de presse », écrit l’AMJ. Les revenus issus des activités numériques représentaient, en 2007, 13,7 % du chiffre d’affaires du Washington Post (4,2 % en 2002) et 8,1 % de celui du New York Times (2,4 % en 2002), selon Borrel Associates. Le groupe Le Figaro, dont 13 % du chiffre d’affaires venait du numérique en 2007, prévoit que ce chiffre monte à 20 % en 2010. En forte chute sur l’imprimé, les recettes publicitaires poursuivent leur progression sur le numérique. Le mobile représente aussi une opportunité : les recettes publicitaires pourraient y atteindre 11,4 milliards d’euros en 2011, selon Telenor. Mais « la publicité ne suffira pas », prévoit Pierre Conte, directeur général des activités numériques et de la publicité au Figaro. Il faudra trouver de nouvelles recettes sur le Web en développant des services autour de la marque. L’évolution des façons de travailler a été au coeur des débats des éditeurs. « Le modèle de l’intégration des salles de rédaction semble dominant », souligne Vincent Giret, directeur éditorial multimédia chez Lagardère Active. « Nous avons changé notre façon de faire du journalisme », explique Javier Moreno, responsable du site d’El Pais. Le Monde, lui, conserve deux organisations indépendantes. Le Figaro, pour sa part, a renforcé la coopération entre les deux supports : les deux rédactions cohabitent en restant autonomes, mais elles dépendent d’une seule rédaction en chef. « Notre credo est de toujours renforcer notre travail sur le papier. Le quotidien seul, qui représente 34 % du chiffre d’affaires du groupe, est le navire amiral, mais il faut développer ce qui existe autour », insiste Francis Morel, directeur général du Figaro. Reste que les conditions de travail du journaliste diffèrent largement entre un quotidien et un site Internet. Dans le premier cas, il organise son travail en fonction de l’heure du bouclage ; dans le second, il travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans parler des écarts de rémunérations ni du nombre de jours de vacances. Pascale Santi ——————————————————————————– CHIFFRES 4 500 : le nombre de quotidiens disposant d’un site Internet en 2007 dans le monde (3 000 en 2003), selon l’Association mondiale des journaux (AMJ). 150 MILLIARDS D’EUROS : les recettes publicitaires prévues dans les secteurs numérique et mobile en 2011 (12 fois plus qu’en 2002), selon le rapport annuel sur les tendances mondiales dans les médias numériques, réalisé dans le cadre du projet « SFN » (Forger l’avenir du journal). 142,3 % : la progression de ces mêmes recettes sur le Web en Europe de 2005 à 2007 (- 8 % pour les journaux). Aux Etats-Unis, elles ont progressé de 176,7 % (- 3,7 % pour les journaux). (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 7 juin 2008)


 
AFP, le 10 juin 2008 à 12h11

Turquie/voile: Erdogan dénonce un verdict « contraire à la volonté nationale »

 

ANKARA, 10 juin 2008 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mardi le verdict de la Cour constitutionnelle qui a invalidé un amendement qui levait l’interdiction de porter le foulard islamique dans les universités, affirmant qu’il était « contraire à la volonté nationale ». « Bloquer la volonté du Parlement par des interprétations légales idéologiques est une attitude contraire à la volonté nationale », a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP), retranmis par les chaînes de télévision. Sa formation issue de la mouvance islamiste a fait adopter en février un changement à la loi fondamentale légalisant le port du foulard sur le campus, une révision très contestée par le camps laïc. Les juges de la Cour constitutionnelle l’ont annulé vendredi dernier arguant qu’il est contraire aux principes immuables de la constitution définissant le caractère laïc du régime turc. M. Erdogan qui intervenait pour la première fois publiquement depuis vendredi, a dénoncé une atteinte aux pouvoirs du Parlement où la révision a été votée à une grande majorité. « Le pouvoir législatif appartient uniquement à l’Assemblée nationale. Personne ne peut lui retirer ce pouvoir et se mettre à la place des législateurs », a souligné M. Erdogan, longtemps ovationné par ses députés. La Cour constitutionnelle a outrepassé ses fonctions en prenant une décision sur le fond d’une loi alors que la constitution stipule clairement qu’elle doit se cantonner à des questions de procédure, a estimé le Premier ministre. L’AKP est au pouvoir depuis six ans mais selon une partie de la population il islamise la société en Turquie, pays à grande majorité musulmane mais laïque. M. Erdogan s’en est en outre particulièrement pris à la principale force d’opposition pro-laïque au Parlement, le parti républicain du peuple (CHP), qui avait déposé le recours en annulation, l’accusant de vouloir d’opter pour u ne « politique de terreur », d’attiser en l’occurence les inquiétudes des franges laïques de la société. Il s’est cependant gardé d’aller plus loin dans les critiques visant les juges, appelant à ne pas « affaiblir » l’Etat en engendrant davantage de tensions entre les pouvoirs législatif et judiciaire. L’AKP qui a essuyé un sérieux revers dans l’affaire du port voile dans les facultés est également visé par une action en justice réclamant son interdiction pour activités contre la laïcité. Les observateurs pensent que le jugement de la cour constitutionnelle pourrait préfigurer une interdiction de l’AKP. La révision en faveur du voile figure en tête d’un réquisitoire affirmant que l’AKP islamise la société turque et doit être dissous. Les forces laïques, en premier lieu l’armée, les juges et les universitaires, s’opposaient à cette révision dont ils redoutaient qu’elle n’entraîne une légalisation du voile dans les administrations et les écoles, où il reste interdit. AFP

 

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