TUNISNEWS
8 Úme année,N° 3110 du 27.11.2008
 archives : www.tunisnews.net Â
AFP: Torture: le président tunisien cité comme témoin dans un procÚs en France
Réaction presse de Cécile Duflot aprÚs sa visite à Gafsa 27 novembre 2008
AP: ConfĂ©rence de Tunis: “reformuler le discours religieux adressĂ© aux jeunes”
AFP: L’avenir de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM) au centre d’un forum Ă Tanger
XINHUA: Le secteur financier tunisien n’est pas directement affectĂ© par la crise financiĂšre
Abdel Wahab Hani: L’Ă©loge Ă la LibertĂ© d’expression de Raouf Ben Yaghlane Ă Paris
Jeune Afrique: Ni laïcité ni intégrisme
Le Temps : Echanges maghrĂ©bins – BientĂŽt un accord commercial prĂ©fĂ©rentiel tuniso-algĂ©rien
Le Temps : Eloge de la marge : Nouveaux territoires du documentaire en Tunisie (2/3)
Reuters: Le parlement irakien approuve le pacte avec Washington
Liste actualisĂ©e des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invitĂ©s Ă envoyer leur: Nom, Pays de rĂ©sidence et AnnĂ©e de sortie de la Tunisie sur le mĂ©l de l’initiative : manfiyoun@gmail.com
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Torture: le président tunisien cité comme témoin dans un procÚs en France
AFP, le 26 novembre 2006 Ă 19h13 Torture: le prĂ©sident tunisien citĂ© comme tĂ©moin dans un procĂšs en France STRASBOURG (France) – Le prĂ©sident tunisien Zine El Abidine Ben Ali est citĂ© Ă comparaĂźtre comme tĂ©moin au procĂšs en France d’un ancien diplomate de son pays accusĂ© de torture, a indiquĂ© mercredi l’avocat de la victime, Me Eric Plouvier. “Nous avons dĂ©cidĂ© de citer Ă comparaĂźtre comme tĂ©moins le prĂ©sident de la RĂ©publique tunisienne, son excellence Zine El Abidine Ben Ali (…), Mohamed Raouf Najar, ambassadeur de la RĂ©publique tunisienne en France, et Zouhaier Gombri, consul de Tunisie Ă Strasbourg”, a affirmĂ© Ă l’AFP Me Plouvier. Khaled Ben SaĂŻd, ancien vice-consul Ă Strasbourg et ex-commissaire de police en Tunisie, sera jugĂ© le 15 dĂ©cembre devant la cour d’assises de cette ville de l’est de la France sous l’accusation de “torture ou acte de barbarie par une personne dĂ©positaire de l’autoritĂ© publique” pour des faits commis en 1996 dans son pays. Il est accusĂ©, alors qu’il Ă©tait commissaire de police Ă Jendouba (nord-ouest de la Tunisie) d’avoir torturĂ© pendant prĂšs de 24 heures une mĂšre de famille dans les locaux de la police afin de lui extorquer des renseignements sur son mari, soupçonnĂ© d’activitĂ©s hostiles au chef d’Etat. L’accusĂ© n’a jamais rĂ©pondu aux convocations du juge d’instruction et on ne sait pas s’il va se prĂ©senter au procĂšs. La victime prĂ©sumĂ©e, Zoulaikha Gharbi, qui vit depuis plusieurs annĂ©es en France avec sa famille, a portĂ© plainte contre M. Ben SaĂŻd alors que ce dernier Ă©tait en poste Ă Strasbourg en 2001 en tant que vice-consul. Les autoritĂ©s tunisiennes ont rĂ©futĂ© mardi les faits reprochĂ©s Ă l’ex-diplomate tunisien. “Ces accusations sont totalement infondĂ©es et visent Ă induire l’opinion publique en erreur”, a indiquĂ© Ă l’AFP une source officielle Ă Tunis. “Les allĂ©gations selon lesquelles Zoulaikha Mahjoubi (Ă©pouse Gharbi) aurait subi des +actes de torture+ en 1996 lors d’un interrogatoire au poste de police (…) au sujet de son mari Mouldi Gharbi sont tout Ă fait imaginaires et ne reposent sur aucune preuve matĂ©rielle”, a ajoutĂ© cette source. La mĂȘme source a mis en doute la compĂ©tence de la justice française Ă statuer sur la plainte: “Il est loin d’ĂȘtre Ă©tabli que les juridictions françaises soient compĂ©tentes pour examiner la plainte dĂ©posĂ©e contre M. Khaled Ben Said”, selon elle. Pour l’avocat de Mme Gharbi au contraire, de nombreux Ă©lĂ©ments prouvent l’implication de l’ancien vice-consul, et tout d’abord “sa fuite”. La citation du prĂ©sident Ben Ali et des deux diplomates tunisiens “permettra aux autoritĂ©s tunisiennes de venir s’expliquer, si elles le veulent”, lors du procĂšs, selon Me Plouvier. En portant plainte, Mme Gharbi a invoquĂ© le code de procĂ©dure pĂ©nale qui prĂ©voit que toute personne qui s’est rendue coupable de la violation de l’article premier de la Convention des Nations unies contre la torture peut ĂȘtre poursuivie et jugĂ©e en France, si elle se trouve en territoire français. (©AFP / 26 novembre 2008 19h05)
Réaction presse de Cécile Duflot aprÚs sa visite à Gafsa 27 novembre 2008
CĂ©cile Duflot, secrĂ©taire nationale des Verts sâest rendue hier et aujourdâhui en Tunisie, dans le cadre dâune dĂ©lĂ©gation conduite par le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de lâhomme en Tunisie (CRLDHT). La journĂ©e hier a notamment Ă©tĂ© marquĂ©e par de nombreuses rencontres avec la sociĂ©tĂ© civile tunisienne et lâopposition Ă la Ligue tunisienne des Droits de lâHomme. CĂ©cile Duflot Ă notamment pu rencontrer Abdelkader Zitouni et le bureau politique de « Tunisie Verte », parti frĂšre des Verts français, qui nâest toujours pas lĂ©galisĂ©, bien quâil ait rempli toutes les conditions lĂ©gales. Nous ne pouvons que saluer le courage de tous ses militants qui luttent malgrĂ© les multiples pressions dont ils font lâobjet. Une partie de la dĂ©lĂ©gation, dont CĂ©cile Duflot, a pu ensuite se rendre hier dans le sud-ouest du pays Ă Gafsa, ville oĂč les journalistes Ă©trangers sont normalement interdits. Gafsa est depuis le dĂ©but de lâannĂ©e le théùtre dâun vaste mouvement de grĂšve et de manifestations pacifiques contre leurs conditions de vie, la corruption et le chĂŽmage. Selon CĂ©cile Duflot, la situation Ă Gafsa est extrĂȘmement prĂ©occupante. Des milliers de policiers ont Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă Gafsa pour y faire rĂ©gner lâordre. Trois manifestants ont Ă©tĂ© tuĂ©s. Une centaine de personnes sont toujours incarcĂ©rĂ©es. Des dizaines de personnes ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ condamnĂ©es, parfois lourdement, lors de procĂšs iniques. Les familles de dĂ©tenus font Ă©tat de fortes pressions. Le procĂšs doit avoir lieu mercredi. Les Verts souhaitent la prĂ©sence dâobservateurs internationaux lors de ce procĂšs et la relaxe de lâensemble des personnes mises en cause. Le lourd silence qui entoure les rĂ©voltĂ©s de Gafsa et la dictature tunisienne doit absolument cesser. Contrairement Ă ce quâavance Nicolas Sarkozy, lâĂ©tat des libertĂ©s ne progresse pas en Tunisie. Pourtant, seuls des conditions de vie dĂ©centes, une dĂ©mocratie ouverte et le respect des droits politiques, sociaux et environnementaux fondamentaux, permettront Ă la sociĂ©tĂ© tunisienne de se construire un avenir durable. Les Verts sont notamment trĂšs attachĂ©s Ă ce que les militants puissent exercer leur rĂŽle sans pression et en tout indĂ©pendance. CĂ©cile Duflot devrait participer Ă une confĂ©rence de presse au siĂšge de la FIDH demain Ă 16h30. Les Verts participeront Ă une rĂ©union publique sur la rĂ©pression dans le bassin minier de Gafsa Ă Nantes, le 9 dĂ©cembre prochain.
(Source: Le site des Verts (France ) le 27 novembre 2008)
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ConfĂ©rence de Tunis: “reformuler le discours religieux adressĂ© aux jeunes”
 Associated Press, le 26 novembre 2006 Ă 16h53  TUNIS (AP)- La confĂ©rence internationale de Tunis consacrĂ©e notamment Ă la radicalisation de la jeunesse dans le monde musulman s’est achevĂ©e mercredi par un “pacte” dans lequel les participants appellent Ă “reformuler le discours religieux adressĂ© aux jeunes pour le rendre plus proche de leurs attentes, idĂ©es, comportement et culture”. La confĂ©rence de trois jours est une initiative de l’Organisation islamique de l’Ă©ducation, des sciences et de la culture (ISESCO) et du gouvernement tunisien. Le “pacte de Tunis” vise Ă “protĂ©ger” les jeunes, “Ă travers des programmes Ă©ducatifs, contre les idĂ©es reçues vĂ©hiculĂ©es par les moyens de communication tels l’Internet et les chaĂźnes satelitaires”. “Nous devons miser sur une jeunesse qui soit imprĂ©gnĂ©e des valeurs de tolĂ©rance, de modĂ©ration, armĂ©e des sciences et des technologies et attachĂ©e Ă son identitĂ© tout en Ă©tant ouverte sur le monde extĂ©rieur”, a lancĂ© le premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, en clĂŽturant les assises. DĂ©nonçant par ailleurs “les tentatives visant Ă associer le terrorisme Ă l’islam”, les participants rĂ©unis Ă Tunis prĂ©conisent la tenue d’une confĂ©rence internationale, sous l’Ă©gide des Nations unies, pour conjuguer les efforts dans la lutte contre ce “flĂ©au qui n’a ni religion ni partie” et “Ă©tablir une dĂ©finition claire” du terrorisme. Il est nĂ©cessaire de faire “une distinction nette entre le terrorisme et le droit des peuples Ă l’autodĂ©termination et Ă la dĂ©fense de leurs patries contre l’occupation” qui est “la forme la plus ignoble de l’asservissement”, soulignent-ils. La confĂ©rence internationale de Tunis a rĂ©uni des reprĂ©sentants de 25 organisations rĂ©gionales et internationales, des parlementaires et des experts, penseurs et chercheurs venus d’une trentaine de pays islamiques et europĂ©ens, dont la France. AP
L’avenir de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM) au centre d’un forum Ă Tanger
TANGER (Maroc) – L’avenir de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM), lancĂ©e le 13 juillet Ă Paris, a dominĂ© l’ouverture de la premiĂšre Ă©dition d’un forum pour le dialogue inter-mĂ©diterranĂ©en, mercredi soir Ă Tanger (nord). “Avec le sommet de Paris et la rĂ©union de Marseille, nous sommes en condition de mettre l’UPM en marche”, a dĂ©clarĂ© le ministre espagnol des Affaires Ă©trangĂšres Miguel Angel Moratinos. BaptisĂ© MEDays, ce forum de Tanger, dont c’est la premiĂšre Ă©dition, vise Ă dĂ©battre des processus politiques et Ă©conomiques en cours dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne, selon ses organisateurs regroupĂ©s dans l’institut Amadeus prĂ©sidĂ© par Brahim Fassi-Fihri, le fils du ministre des Affaires Ă©trangĂšres marocain. “N’attendons pas demain, on est dĂ©jĂ en retard. On va le faire, on va rĂ©ussir”, a ajoutĂ© M. Moratinos, Ă©voquant la nĂ©cessitĂ© de l’intĂ©gration maghrĂ©bine “mais aussi ce Proche-Orient qui nous interpelle et doit aboutir Ă une paix dĂ©finitive”. “L’UPM est en marche et plus rien ne l’arrĂȘtera”, a affirmĂ© le chef de la diplomatie marocaine TaĂŻeb Fassi-Fihri, lançant un “appel pressant aux maghrĂ©bins, aux hommes politiques, aux spĂ©cialistes de l’Ă©conomie pour voir l’Union du Maghreb arabe se rĂ©aliser, avancer et progresser”. “Sans cela l’UPM restera handicapĂ©e par cette absence et cette division symbolisĂ©e par une frontiĂšre fermĂ©e entre deux pays frĂšres”, a-t-il ajoutĂ© en allusion Ă la frontiĂšre algĂ©ro-marocaine fermĂ©e depuis 1994. “Le +non-Maghreb+ a un coĂ»t, c’est une opportunitĂ© ratĂ©e pour le dĂ©veloppement des cinq pays de la rĂ©gion, et c’est un gĂąchis pour l’UPM”, a encore soulignĂ© M. Fassi-Fihri. Le secrĂ©taire d’Etat français Ă la Prospective Ă©conomique Eric Besson a pour sa part affirmĂ© qu’il y avait entre les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e “le plus grand Ă©cart de revenus dans le monde”. “Les dĂ©fis qui pĂšsent sur le dĂ©veloppement Ă©conomique (dans cette rĂ©gion) sont immenses”, a-t-il dit. Au nom de l’Egypte, qui co-prĂ©side l’UPM avec la France, Kamal Nasser, l’ambassadeur Ă©gyptien Ă Paris, a dĂ©plorĂ© que l’UE consacre seulement 2% de ses investissements Ă son voisinage mĂ©diterranĂ©en contre 20% consacrĂ©s par les Etats-Unis Ă leurs voisins. Tanger est la ville oĂč, le 23 octobre 2007, le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy avait annoncĂ© son initiative de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e. L’UPM comprend les 27 pays de l’Union europĂ©enne et douze partenaires du sud mĂ©diterranĂ©en : AlgĂ©rie, Egypte, IsraĂ«l, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, AutoritĂ© palestinienne, Tunisie, Turquie et Libye en qualitĂ© d’observateur, ainsi que cinq Etats riverains du nord de la MĂ©diterranĂ©e: Albanie, Croatie, Bosnie-HerzĂ©govine, MontĂ©nĂ©gro et Monaco. (©AFP / 27 novembre 2008 11h58) Â
Le secteur financier tunisien n’est pas directement affectĂ© par la crise financiĂšre |
TUNISIE – 26 novembre 2008 – XINHUA |
Le conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a affirmĂ© que le secteur financier tunisien n’a pas Ă©tĂ© directement affectĂ© par les retombĂ©es de la crise financiĂšre mondiale. Apres avoir passĂ© en revue les principaux indicateurs de la conjoncture Ă©conomique et financier au double plan national et international, le conseil de la BCT a insistĂ© dans un communiquĂ© rendu public, sur la poursuite du suivi des Ă©volutions de la conjoncture mondiale et de ses retombĂ©es Ă©ventuelles sur l’Ă©conomie tunisienne, en particulier dans le cadre des travaux de la commission nationale créée Ă cet effet. Toutefois, la BCT a soulignĂ© que “s’agissant de la sphĂšre rĂ©elle de l’Ă©conomie et mĂȘme si les effets de la crise sur les diffĂ©rentes activitĂ©s demeurent limitĂ©s jusqu’Ă prĂ©sent, certains secteurs nĂ©cessitent l’encadrement et le suivi Ă l’instar du textile, des industries mĂ©caniques et Ă©lectriques et du tourisme”. Les donnĂ©es disponibles au terme du 20 novembre 2008 montrent la poursuite de la progression de la production manufacturiĂšre, quoique Ă un rythme moins rapide qu’une annĂ©e auparavant (4.6 % contre 8.6 %), et la croissance du secteur des services, notamment le tourisme et les communications. Par ailleurs, la BCT a indiquĂ© que la situation monĂ©taire se caractĂ©rise par une augmentation de la masse monĂ©taire et des concours Ă l’Ă©conomie, au cours des dix premier mois de 2008, de 13.7% et 11.3%, respectivement, en comparaison avec la fin du mois de dĂ©cembre 2007. Selon la BCT, l’excĂ©dent de liquiditĂ© bancaire, enregistrĂ© Ă partir du mois de mars dernier, s’est poursuivi durant le mois de novembre courant, ce qui a nĂ©cessitĂ© l’intervention de la banque centrale pour Ă©ponger une enveloppe moyenne de 185 millions de dinars (138 millions de dollars) jusqu’Ă la date du 20 du mĂȘme mois. Concernant, le taux d’intĂ©rĂȘt au jour le jour sur le marchĂ© monĂ©taire, il a fluctuĂ© entre 5.10% et 5.25% depuis le dĂ©but du mois en cours. Â
 L’Ă©loge Ă la LibertĂ© d’expression de Raouf Ben Yaghlane Ă Paris“ÙŰčŰšÙÙ۱ ÙŰ„ÙۧÙÙ Ù Ű§ ÙŰčŰšÙÙ۱ێ.. ۧ۳ŰȘÙÙÙۧ ŰŽÙÙÙÙۧ” (Je m’exprime ou je ne m’exprime pas… attends un peu) Paris, ThĂ©atre de la main d’or, 24 et 25 janvier 2009 Â
Abdel Wahab Hani Notre ami et grand homme du thĂ©atre libre tunisien se produira au ThĂ©atre de la main d’or Ă Paris, les 24 et 25 janvier 2009, pour inaugurer la nouvelle annĂ©e administrative avec son Ă©loge Ă la LibertĂ©: “ÙŰčŰšÙÙ۱ ÙŰ„ÙۧÙÙ Ù
ۧ ÙŰčŰšÙÙ۱ێ.. ۧ۳ŰȘÙÙÙۧ ŰŽÙÙÙÙۧ” (Je m’exprime ou je ne m’exprime pas… attends un peu). Avec un air moqueur, Raouf reprend pour slogan de son spectacle la devise: “Transparence: La crise Ă©conomique chez nous n’existe pas”. Le spectacle de Raouf n’est pas une simple critique nonchalante ou de la dĂ©rision gratuite, mais une invitation philosophique qui renoue avec les origines du thĂ©atre et qui incite Ă la rĂ©flexion et Ă la responsablitĂ© de tout un chacun: “La libertĂ© d’expression ne suffit pas. Il ne suffit pas d’ĂȘtre libre, il faut ĂȘtre libĂ©rĂ©” Raouf se prĂ©sente lui mĂȘme comme un exilĂ© culturel victime des officines du contrĂŽle de la crĂ©ation artistique et des effets dĂ©vastateurs que l’interfĂ©rence politique Ă©tatique a eu sur la libertĂ© d’expression dans notre pays. Les artistes tunisiens commencent Ă faire entendre une voix dissidente aprĂšs des annĂ©es de marginalisation voir mĂȘme de collaborationnisme minable pour certains. En tĂ©moigne les appels courageux et incessants de notre pĂšre Mohamed Laroussi Hani Ă lever la censure qui frappe son livre, le courage de plus en plus frappant de nos journalistes y compri dans les sacro saints lieux de la presse et des mĂ©dias Ă©tatiques, les rĂ©centes rĂ©vĂ©lations artistiques prometteuses du festival de Carthage et la rĂ©sistance exemplaire qui s’est consolidĂ©e au fil des ans face Ă la mĂ©diocratĂ© drainĂ©e par la valeur de l’argent-roi de Routana des roitelets et Ă©mirs du glofe et leurs pĂ©tro-dollars. Les appels Ă lever la censure et Ă libĂ©rer la parole se multiplient dans tous les secteurs de la sociĂ©tĂ©, y compris ses franges les plus conservatrices. Ce qui nous rassure sur l’avenir de la Nation, une foi dĂ©barrassĂ©e de la peur. Artsites, cinĂ©astes, hommes et femmes de lettres et de thĂ©atre, Ă©crivains, poĂštes, journalistes, dĂ©fenseurs, militants associatifs, politiques et sportifs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes… multiplient les signaux d’un Ă©veil national se fixant la LibertĂ© comme objectif et comme bien commun Ă rĂ©aliser et Ă protĂ©ger. Notre pĂšre n’a-t-il pas inscrit dans ses articles la devise: “Ű۱ÙŰ© ۧÙŰ±ŰŁÙ ÙۧÙŰȘŰčŰšÙ۱ ÙÙ Ű§Ù۱ۊ۩ ۧÙŰȘÙ ÙŰȘÙÙŰł ŰšÙۧ ۧÙÙ
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Űč” (La libertĂ© d’opinion et d’expression est le poumon par lequel respire le citoyen et la sociĂ©tĂ©). L’une des jeunes chanteuses Ă©voluant dans la diaspora et qui reprĂ©sente l’espoir de la chanson tunisienne n’a-t-elle pas inscrit la devise: “Je veux m’exprimer” sur sa guitarre.. Raouf Ben Yaghlane est l’un des symboles de cet Ă©veil artistique national. Il faut venir le soutenir Ă la Main d’or et lui proposer de se produire prĂšs de chez vous, d’autant plus que son spectacle est un rĂ©gal et qu’il est parfaitement audible autant par un public tunisien, qu’arabe que francophone. Venez donc nombreux au ThĂ©atre de la main d’or pour tendre une chaude main patriotique Ă celui qui tend une prĂ©cieuse main d’or Ă la LibertĂ©.. Abdel Wahab Hani GenĂšve / Ferney Voltaire, le 27 novembre 2008 awhani@yahoo.fr PSs: -Adresse: Théùtre de la main d’or (250 places), les 24 et 25 janvier 2009 15 passage de la main d’or, Ă deux pas de la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l’homme FIDH Paris 11e, MĂ©tro: Ledru Rollin (8) ou Bastille (1, 5 et 8) ou Faidherbe Chaligny (8) -Affiche: http://benyaglane.googlepages.com/teste -Site web: www.benyaglane.net
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TUNISIE
La solution nucléaire se précise
Lâambassade de France Ă Tunis animera les 26 et 27 novembre un sĂ©minaire de prĂ©sentation de la technologie civile française de production dâĂ©lectricitĂ© dâorigine nuclĂ©aire, donc de lâoffre dâAreva. Depuis novembre 2006, et la dĂ©cision prĂ©sidentielle tunisienne dâĂ©quiper le pays dâune centrale Ă©lectrique nuclĂ©aire, le projet avance. Deux sites, au nord et au sud du littoral tunisien, sont pour lâinstant retenus. La centrale devrait dĂ©velopper une capacitĂ© comprise entre 700 et 1 000 mĂ©gawatts. Des techniciens tunisiens seraient par ailleurs en formation chez Areva, alors que le choix de la technologie par les Tunisiens ne se fera quâen 2011. Mais les Français ne veulent pas se laisser distancer par les Sud-Africains et les Canadiens, qui ont dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© ce type de rencontres Ă Tunis. Â
(Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire â France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008) Â
Ni laïcité ni intégrisme
TUNISIE – 23 novembre 2008 – par ABDELAZIZ BARROUHI, Ă TUNIS DerriĂšre un raidissement apparent de la pratique se cache surtout la volontĂ© de vivre diffĂ©remment. En rupture avec le passĂ© pour se construire une identitĂ© propre. Cheikh Mohamed Machfar, lâimam de la mosquĂ©e El Moez dâEl Menzah 1, fait salle comble pour la priĂšre du vendredi. Dâhabitude, ses ouailles sont les membres de la classe moyenne de ce quartier rĂ©sidentiel dans le nord-ouest de Tunis. Mais, depuis quelques semaines, on vient de loin pour Ă©couter son prĂȘche. Lâaffluence est telle quâune bonne partie des fidĂšles nâa dâautre choix que de prier sur le trottoir ou la chaussĂ©e. Animateur vedette de Radio Zitouna, lancĂ©e en septembre 2007 par lâhomme dâaffaires Sakhr el-Materi (beau-fils du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali), sa notoriĂ©tĂ© est montĂ©e en flĂšche pendant le dernier ramadan. Chaque soir Ă lâheure de la rupture du jeĂ»ne, Machfar, 46 ans, en costume-cravate ou en djellaba, faisait irruption sur le petit Ă©cran de la chaĂźne nationale Tunis 7 pour tenir une causerie-spectacle sur le thĂšme de la morale. Volubile, il sâexprime en arabe dialectal et a recours aux formules non conformistes des titis de son quartier populaire natal de Halfaouine-Bab Souika, au cĆur de la mĂ©dina de Tunis. Il se fait parfois un tantinet bouffon et parle du ProphĂšte Mohammed comme dâun pote (« Si tu suis le ProphĂšte, tu fais une bonne affaire »), et de la priĂšre comme dâun « sport ». Prenant Ă tĂ©moin les tĂ©lĂ©spectateurs, il ponctue chaque leçon par un populaire Bjah Rabbi ! (« Par Dieu ! »). Si certains, au sein de lâintelligentsia, se dĂ©solent devant ce populisme, lâhomme de la rue le considĂšre comme la premiĂšre idole religieuse tĂ©lĂ©visuelle en Tunisie et certains le voient comme un « Mahdi » sauveur de lâislam local. Dâautres le comparent au prĂ©dicateur superstar Ă©gyptien Amr Khaled, qui, Ă lâinstar des tĂ©lĂ©-Ă©vangĂ©listes amĂ©ricains, tient le haut du pavĂ© sur les programmes de chaĂźnes moyen-orientales (voir encadrĂ©). Ce succĂšs de Machfar et de Zitouna, qui aurait un projet de tĂ©lĂ©vision religieuse, conjuguĂ© avec le nombre de mosquĂ©es, le niveau dâaffluence des fidĂšles et le phĂ©nomĂšne du voile, permet-il de parler dâun regain de religiositĂ©, voire mĂȘme dâun raidissement dans la maniĂšre de vivre la foi ? Dans le cas de la Tunisie, le seul indicateur disponible pour mesurer la pratique religieuse est celui du nombre de mosquĂ©es, passĂ© de 2 390 en 1987 Ă 4 483 en 2008. MalgrĂ© cette progression significative encouragĂ©e par lâĂtat, qui nomme les imams, et dâaprĂšs les statistiques compulsĂ©es par Jeune Afrique, la Tunisie demeure toutefois le pays maghrĂ©bin qui a le plus dâhabitants (2 230) par lieu de culte comparativement au Maroc (800 habitants) et Ă lâAlgĂ©rie (615 habitants avant la fermeture dâenviron 40 000 lieux de priĂšre dans les annĂ©es 1990 pour raisons de sĂ©curitĂ©). Cette densitĂ© de population par mosquĂ©e est Ă©galement supĂ©rieure Ă la France laĂŻque, qui compte 1 315 habitants par Ă©glise. Il nâexiste par ailleurs pas dâenquĂȘtes sĂ©rieuses permettant de soutenir les hypothĂšses de « regain » de la religiositĂ© et de « raidissement » de lâislam. « On rĂ©pĂšte cela depuis trois ou quatre dĂ©cennies, et notamment depuis la rĂ©volution iranienne, note Mohamed Kerrou, sociologue spĂ©cialiste de lâislam. Il nây a pas de retour du religieux. Ce sont plutĂŽt les spĂ©cialistes qui font un âretourâ pour mieux comprendre le phĂ©nomĂšne et dĂ©couvrent, en lâobservant avec les instruments des sciences sociales, que ce nâest plus le mĂȘme religieux. Dominent dĂ©sormais le ritualisme et lâostentation. Au fond, les gens ne sont pas plus pratiquants et sont plus prĂ©occupĂ©s par la chertĂ© de la vie que par lâangoisse mĂ©taphysique. Ils empruntent le langage religieux pour exprimer leur malaise social. » Par quoi donc sont motivĂ©s les Tunisiens pratiquants ? « Par lâindividualisme et par une rĂ©gĂ©nĂ©ration du mythe communautaire, rĂ©pond Kerrou. Les individus bricolent des façons dâĂȘtre, de vivre, radicalement diffĂ©rentes des cultures traditionnelles, quâelles soient chrĂ©tiennes, juives ou musulmanes. Tout au plus peut-on parler, Ă ce propos, de syncrĂ©tisme religieux reliĂ© Ă un imaginaire individuel et communautaire de type nouveau, mĂȘme sâil emprunte pĂȘle-mĂȘle au passĂ©. » Lâexemple typique est le « voile islamique », apparu dans les annĂ©es 1970 dans la foulĂ©e de la rĂ©volution iranienne. Les intĂ©gristes tunisiens avaient alors exploitĂ© le phĂ©nomĂšne Ă des fins politiques, et le voile « militant » sâĂ©tait rĂ©pandu, avant de reculer au fil des ans jusquâĂ sa quasi-disparition. « Aujourdâhui, on nâest plus en prĂ©sence du mĂȘme voile, soutient Kerrou. Traditionnellement, il est censĂ© dĂ©rober le visage et le corps au regard. Or on a actuellement des âcouvre-chefsâ de couleurs variĂ©es, portĂ©s avec des jeans, des robes, et, mĂȘme⊠des strings. Ils montrent plus quâils ne cachent. Ils dessinent le visage sur un mode photographique identitaire. » On nâest donc pas en prĂ©sence dâun regain de religiositĂ© ? « Ă mon avis, non. Dans le bricolage, il y a certes une rĂ©invention de la symbolique religieuse. Mais ce nâest pas un retour ni un regain. Câest un acte mondain. Plus pratiques pour travailler et conduire, les ânouveaux voilesâ correspondent Ă lâĂ©mergence dâidentitĂ©s culturelles individuelles qui se dĂ©veloppent Ă la faveur de lâĂ©mancipation fĂ©minine, de la scolarisation, de la professionnalisation, de la mondialisation, de lâĂ©volution de la mode, et de âlâislam de marchĂ©â. Paradoxalement, ils permettent Ă la femme dâinvestir davantage lâespace public. Câest aussi un passeport pour se dĂ©placer librement et se prĂ©munir contre la violence verbale ou visuelle masculine. Je ne dis pas que le voile permet lâĂ©mancipation de la femme dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Il nâest pas la solution car il singularise la musulmane par rapport aux autres dans un monde de plus en plus globalisĂ©. Mais il est rĂ©vĂ©lateur de mutations sociales, et dâidentitĂ©s fragiles ou incertaines qui sâimposent du fait quâon nâa plus de repĂšres. Les valeurs de la sociĂ©tĂ© ont Ă©clatĂ©, et la religion investit le domaine public au moment oĂč elle est perçue par ses adeptes comme une religion mondialement assiĂ©gĂ©e. Les ânouveaux voilesâ et le pĂšlerinage – notamment le petit pĂšlerinage, dit omra, qui tient du tourisme plus que de la religiositĂ© – participent ainsi de la sĂ©cularisation des sociĂ©tĂ©s musulmanes, parce que dans ce bricolage-lĂ câest le profane et non le sacrĂ© qui lâemporte. » Cette religiositĂ©-lĂ constitue-t-elle une menace pour la laĂŻcitĂ© en Tunisie ? « Câest de lâalarmisme dĂ©placĂ©, rĂ©pond Kerrou. Dâabord, la Tunisie nâa jamais Ă©tĂ© un pays laĂŻc. Contrairement Ă ce quâon Ă©crit ici ou lĂ , Habib Bourguiba Ă©tait un musulman moderniste. Et le prĂ©sident Ben Ali puise dans lâhĂ©ritage bourguibien en tenant compte de la tradition historique du pays. Nâoubliez pas que lâĂtat tunisien moderne nâa jamais Ă©tĂ© gouvernĂ© par des religieux, mais par des civils qui nâont pas de conflit avec la religion du pays. Câest cela, la sĂ©cularisation au sens anglo-saxon du terme. Elle est tout simplement plus avancĂ©e ici quâailleurs dans la rĂ©gion. »
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(Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire â France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008)
Un phénomÚne identitaire
par ABDELMAJID CHARFI UNIVERSITAIRE ET ESSAYISTE TUNISIEN « En Tunisie, la crispation sur les questions religieuses provient Ă la fois dâune situation de blocage politique et de lâinfluence des chaĂźnes satellitaires diffusant un islam aussi rigoriste que ritualiste. Cette crispation, qui se traduit par le port du voile ou une frĂ©quentation en hausse des mosquĂ©es le vendredi, est dâabord culturelle et sociĂ©tale. LâĂ©lĂ©ment spirituel y est marginal : câest un phĂ©nomĂšne identitaire qui touche lâensemble de la sociĂ©tĂ© et qui est instrumentalisĂ© par lâopposition islamiste mais aussi par le pouvoir. Je ne pense pas que lâĂ©tablissement dâune stricte laĂŻcitĂ© permette de rĂ©gler le problĂšme. Il faut inventer, grĂące Ă un dĂ©bat public, une nouvelle distinction entre la pratique religieuse dâordre privĂ© et les valeurs islamiques de lâĂtat. » (Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire â France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008) ÂBudgets des ministĂšres de la Justice et des Droits de l’Homme, des Affaires religieuses, des Domaines de l’Etat et des Affaires fonciĂšres.
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Mise Ă jour de la cartographie judiciaire, rĂ©gularisation des contentieux immobiliers, gestion des terres Ă propriĂ©tĂ© collective, dĂ©veloppement du langage religieux et la crise de la Ligue des Droits de l’Homme Les dĂ©bats budgĂ©taires se sont poursuivis avec le rapport de la 2Ăšme commission qui a trait aux ministĂšres de la Justice et des Droits de l’Homme, des Affaires religieuses, des Domaines de l’Etat et des Affaires fonciĂšres. Les dĂ©putĂ©s se sont intĂ©ressĂ©s Ă des questions diverses et, notamment la cartographie judiciaire, rĂ©gularisation des contentieux immobiliers, gestion des terres communes, dĂ©veloppement du langage religieux et la crise de la Ligue des Droits de l’Homme Le volet de la justice Les dĂ©putĂ©s ont posĂ© des questions sur l’amendement de certains codes, dont notamment, le code pĂ©nal ainsi que la dynamisation du rĂŽle du nouvel Institut SupĂ©rieur des Avocats dans le domaine de la formation et de l’organisation de rencontres au profit des professionnels du secteur. Evoquant la question des stupĂ©fiants et des produits toxiques, les dĂ©putĂ©s ont, notamment, appelĂ© Ă la promotion de la lĂ©gislation tunisienne dans ce domaine. Deux dĂ©putĂ©s se sont interrogĂ©s sur la situation actuelle de la Ligue Tunisienne pour la DĂ©fense des Droits de l’Homme et ont recommandĂ© de rĂ©soudre sa crise pour qu’elle parvienne Ă jouer son rĂŽle dans le tissu associatif. D’autres intervenants ont appelĂ© Ă promouvoir le cadre juridique rĂ©gissant la fonction d’expert judiciaire. Concernant la fonction rééducative qu’assument les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires, depuis le changement, un dĂ©putĂ© s’est interrogĂ© sur la stratĂ©gie du ministĂšre visant Ă lutter contre la rĂ©cidive et Ă rĂ©insĂ©rer les anciens dĂ©tenus dans la vie publique. Un autre dĂ©putĂ© s’est interrogĂ© sur la date d’ouverture d’un nouveau tribunal de premiĂšre instance Ă Tunis. D’autres dĂ©putĂ©s ont Ă©voquĂ© la question de mise Ă jour de la cartographie juridique ainsi que sur rĂ©gularisation des contentieux immobiliers et la gestion des terres communes Le volet des affaires religieuses Les dĂ©putĂ©s se sont interrogĂ©s sur les orientations du ministĂšre des Affaires religieuses dans le domaine de la promotion des cadres religieux, notamment les imams, pour les aider Ă accomplir leur mission de la meilleure maniĂšre qui soit. Ils ont demandĂ© des Ă©claircissements sur l’Ă©valuation par le ministĂšre de l’expĂ©rience des guides-femmes et des accompagnatrices des femmes accomplissant le pĂšlerinage, expĂ©rience qui a dĂ©marrĂ©, il y a trois ans. Ils ont, en outre, appelĂ© Ă une diffusion plus large de la pensĂ©e islamique Ă©clairĂ©e, notamment Ă travers la crĂ©ation de clubs de rĂ©citation du Coran, dans les Ă©coles et les lycĂ©es. Ils ont aussi appelĂ© Ă parfaire l’initiation des jeunes rĂ©citateurs de Coran. Certains dĂ©putĂ©s ont appelĂ© Ă assurer un meilleur encadrement des jeunes, pilier de la nation, grĂące Ă la diffusion d’un discours religieux modĂ©rĂ©, loin de toutes formes de dogmatisme ou d’interprĂ©tation erronĂ©e de la religion islamique. Le volet des domaines de l’Etat Les dĂ©putĂ©s se sont interrogĂ©s sur la rĂ©gularisation de quelques situations fonciĂšres, l’exploitation des terres agricoles domaniales et le rapprochement des services du citoyen. Les intervenants ont, en outre, demandĂ© des Ă©claircissements sur le plan national pour la restructuration des terres agricoles et les solutions adoptĂ©es pourarrĂȘter l’usure des terres domaniales et leur exploitation irrationnelle. Plusieurs dĂ©putĂ©s ont appelĂ© Ă la nĂ©cessitĂ© de rĂ©gler les situations fonciĂšres, Ă rĂ©viser la lĂ©gislation Ă ce sujet, devenue obsolĂšte, et Ă rĂ©aliser une Ă©tude sur la situation fonciĂšre des bĂątiments construits sur des terres domaniales, Ă dĂ©limiter les propriĂ©tĂ©s de l’Etat dans les rĂ©gions et Ă rĂ©gler la situation des terres collectives. Dans le cadre de la restructuration des terres domaniales et de l’actualisation de la carte agricole, un dĂ©putĂ© a appelĂ© Ă la rĂ©vision de la taxe locative des parcelles agricoles. SynthĂšse de Mourad SELLAMI (Source : « Le Temps » (Quotidien â Tunis), le 27 novembre 2008) Â
Echanges maghrébins BientÎt un accord commercial préférentiel tuniso-algérien
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Longtemps attendu par les milieux d’affaires en Tunisie et en AlgĂ©rie, un accord commercial prĂ©fĂ©rentiel sur l’Ă©change de marchandises est en nĂ©gociation entre les responsables des deux pays. Selon des sources au ministĂšre du Commerce, l’accord, qui sera finalisĂ© d’ici la fin de l’annĂ©e 2008,  vise Ă dĂ©velopper les Ă©changes commerciaux, promouvoir les relations Ă©conomiques et booster les investissements industriels mixtes entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie. Cet accord, le premier du genre entre ces deux pays voisins du Maghreb, sera soumis Ă la 17 Ăšme rĂ©union de la grande commission mixte de coopĂ©ration tuniso-algĂ©rienne, prĂ©vue dĂ©but dĂ©cembre prochain Ă Tunis. Il prĂ©voit l’instauration progressive de tarifs prĂ©fĂ©rentiels pour certains produits Ă l’image des avantages tarifaires accordĂ©s par les deux pays Ă leurs partenaires europĂ©ens.  Il porte, Ă©galement, sur la mise en place dans les meilleurs dĂ©lais d’une zone de libre-Ă©change entre les deux pays membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). L’accord prĂ©fĂ©rentiel encadrera les relations commerciales entre les deux pays et englobera des listes de produits sur lesquelles les deux parties se sont accordĂ©es et qui bĂ©nĂ©ficieront des mĂȘmes avantages tarifaires accordĂ©s par les deux pays au partenaire europĂ©en dans le cadre de leurs accords d’association. Il s’insĂšre dans le cadre des objectifs tracĂ©s lors de la 16 Ăšme rĂ©union de la commission mixte tuniso-algĂ©rienne, tenue Ă Alger en aoĂ»t 2007et aux recommandations de la 12 Ăšme session du comitĂ© de suivi de la grande commission mixte, tenue en janvier 2008 Ă Alger.  Instruments techniques d’accompagnement En vue de rĂ©unir toutes conditions favorables pour la mise en Ćuvre de cet accord et assurer son apport, des instruments techniques d’accompagnement seront mis en place tels que des structures de contrĂŽle de la qualitĂ© et de la lutte contre la fraude et par la reconnaissance mutuelle des certificats de conformitĂ© susceptibles de garantir les conditions de rĂ©ussite  et de viabilitĂ© des relations commerciales et Ă©conomiques  tuniso-algĂ©riennes et d’envisager son Ă©volution sur la voie de la crĂ©ation d’une zone de libre Ă©change. Il est aussi question d’Ă©valuer le volume des Ă©changes commerciaux entre les deux pays, de rĂ©viser le protocole d’accord des rĂšgles d’origine entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie, d’identifier les moyens de sensibiliser les milieux des affaires (promoteurs, industriels, investisseurs, commerçants,…) sur le contenu de l’accord une fois finalisĂ© et adoptĂ©, l’ultime but Ă©tant de consolider la coopĂ©ration et le partenariat et de tirer profit de la libĂ©ralisation des marchĂ©s et du dĂ©mantĂšlement douanier. Le volume des Ă©changes bilatĂ©raux a quasiment doublĂ© au cours des dix premiers mois de 2008 par rapport Ă la mĂȘme pĂ©riode des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, dĂ©passant un milliard de dinars. Les importations et exportations algĂ©riennes de et vers la Tunisie sont Ă©valuĂ©es Ă 120 et 86 millions de dollars en 2006, annĂ©e durant laquelle l’AlgĂ©rie avait enregistrĂ© des volumes globaux respectifs de 20 et 48 milliards de dollars. Ce qui veut dire que les relations Ă©conomiques algĂ©ro-tunisiennes sont, Ă la lecture de ces chiffres, “encore loin du compte”. L’AlgĂ©rie est le deuxiĂšme partenaire Ă©conomique de la Tunisie sur les plans maghrĂ©bin et africain, aprĂšs la Libye. Les Ă©changes commerciaux entre les deux pays ont avoisinĂ© les 200 millions de dollars en 2006. Le niveau des Ă©changes commerciaux entre les deux pays n’a cessĂ© d’Ă©voluer ces derniĂšres annĂ©es, pour passer de 330 millions de dinars tunisiens en 2004 Ă 413 MD en 2006. Ces volumes ont quasiment Ă©voluĂ© de prĂšs de 80% de 2001 Ă 2006.   Outre les Ă©changes commerciaux, la Tunisie reçoit quelque 800.000 touristes algĂ©riens par an. Ce chiffre devrait passer Ă un million fin 2008, selon les projections de l’Office tunisien du tourisme. S.E.M (Source : « Le Temps » (Quotidien â Tunis), le 26 novembre 2008) Â
Eloge de la marge : Nouveaux territoires du documentaire en Tunisie (2/3)
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Esther-HĂšdia, Mohamed- David: Tourments identitaires Avec ” MĂ©moire d’une femme “, Lassaad Oueslati s’attaque Ă la question de la tolĂ©rance religieuse en Tunisie Ă travers le portrait d’Esther HĂ©dia Sonino, nĂ©e juive Livournaise, convertie Ă l’islam et de son fils Mohamed David Sonino Ă©cartelĂ© entre ses racines juives et sa foi musulmane. Une femme indĂ©pendante et haute en couleurs dont la trajectoire Ă©pouse en partie celle de la pĂ©riode la plus effervescente du mouvement de libĂ©ration nationale allant de l’aprĂšs guerre Ă l’assassinat de Ben Youssef en AoĂ»t 1961. Sa conversion intervient trĂšs tĂŽt,Ă son adolescence et dans le secret, elle Ă©pouse trĂšs jeune, un tunisois de la famille Ben Mustpha qui lui fera trois enfants, Chedly, Zneikha et le petit dernier Mohamed David. HĂ©dia a aujourd’hui 78ans , elle a Ă©tĂ© amputĂ©e de ses deux jambes et est totalement dĂ©pendante de son fils Mohamed dont la vie est entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă sa mĂšre. Ironie de l’histoire cette femme qui a consacrĂ© sa vie au transport des malades et des blessĂ©s (elle a Ă©tĂ© la premiĂšre femme ambulanciĂšre de Tunisie) se retrouve impotente Ă sa vieillesse et n’eut Ă©tĂ© le dĂ©vouement de son cadet, elle vivrait dans l’abandon et l’oubli. Mais elle n’a rien perdu de sa verve, et ne regrette rien de ses choix (sauf peut ĂȘtre celui d’avoir quittĂ© son mari). Sa vie est une succession de ruptures, avec sa religion d’origine dĂ©s son jeune Ăąge, avec sa famille par le biais d’un mariage avec un musulman, avec son mari qui Ă©tait Ă ses dires ” beldi et Ă©lĂ©gant ” mais trĂšs autoritaire ” Yasser Gestapo “, puis avec la famille de ses parents (lorsqu’Ă un certain moment de sa vie elle dĂ©cide de s’installer en France) qui refuse son fils parce qu’il est musulman, rupture aussi avec ses deux premiers enfants qui ont pris le parti de leur pĂšre et ne lui ont jamais pardonnĂ© sa froideur Ă leur Ă©gard, froideur qu’elle met sur le compte de son jeune Ăąge Ă l’Ă©poque( elle s’est mariĂ©e Ă Quatorze ans). Cette femme aujourd’hui cassĂ©e par la vieillesse reste forte et martyrise quelque peu son fils qui constitue pour elle le dernier lien avec le monde extĂ©rieur. Ses blessures transparaissent malgrĂ© tout en ces moments oĂč elle avoue Ă demi mots sa difficultĂ© Ă faire accepter sa conversion par un entourage qui lui a toujours demandĂ© de prouver la rĂ©alitĂ© de sa foi. Avec Mohamed David, le film explore cette thĂ©matique de l’intolĂ©rance, implicite dans les propos de sa mĂšre. Ce gros bĂ©bĂ© de vingt cinq Ă trente ans trouve les mots justes pour stigmatiser une sociĂ©tĂ© oĂč il se sent Ă©tranger et qui lui nie le droit de se revendiquer Ă la fois comme juif et musulman. Il arrive Ă trouver les mots justes pour dire son malaise, sans dĂ©tour il accuse sa mĂšre qui l’a surprotĂ©gĂ©, privĂ© de la double nationalitĂ©, acculĂ© Ă rester Ă ses cĂŽtĂ©s et de l’avoir affublĂ© de cette double identitĂ© alors qu’elle semble en ce qui la concerne totalement assumer sa conversion. En lĂ©guant Ă son fils son nom de jeune fille ( Sonino) et un deuxiĂšme prĂ©nom juif , Esther-HĂ©dia l’a lestĂ© Ă son insu d’une double identitĂ© problĂ©matique et aujourd’hui perçue comme Ă©quivoque. Et c’est Ă ce niveau qu’il semble avoir le plus mal. Si HĂ©dia a pu dĂ©finitivement supplanter Esther-HĂ©dia (elle fait ses cinq priĂšres quotidiennes depuis qu’elle est allĂ©e en pĂšlerinage Ă la Mecque), ce n’est qu’au prix de la transmission de cette part irrĂ©solue de son identité à Mohamed David Ă qui incombe la responsabilitĂ© d’en faire une synthĂšse. SynthĂšse impossible par les temps qui courent. Le film est touchant sans tomber dans le pathos, Lassaad Oueslati a su garder une bonne distance par rapport Ă HĂ©dia dont la force de caractĂšre aurait pu entraĂźner le documentaire dans la voie du portrait complaisant ou du documentaire ĆcumĂ©nique sur le dialogue des religions. L’intrusion de Mohamed David permet au documentaire de s’arrimer au prĂ©sent et d’examiner la question de la tolĂ©rance religieuse Ă travers le point de vue d’un tunisien arabe, musulman et juif et d’Ă©viter la sanctification de HĂ©dia Esther qui nous paraĂźt du coup on ne peut plus humaine. Le film gagnerait en puissance s’il arrivait Ă se passer de ce commentaire qui ne fait que synthĂ©tiser les propos de la mĂšre et du fils, en en attĂ©nuant la vigueur et la frontalitĂ©. (A suivre) Ikbal Zalila (Source : « Le Temps » (Quotidien â Tunis), le 27 novembre 2008) Â
Le parlement irakien approuve le pacte avec Washington
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Reuters, le 27 novembre 2008 Ă 16h35
par Ahmed Rachid BAGDAD, 27 novembre (Reuters) – Le parlement irakien a entĂ©rinĂ© jeudi l’accord de sĂ©curitĂ© conclu entre Bagdad et les Etats-Unis, qui prĂ©voit que les troupes amĂ©ricaines devront se retirer d’Irak d’ici la fin 2011. Le pacte a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă l’issue d’un vote par 149 des 198 dĂ©putĂ©s prĂ©sents, sur un total de 275, a annoncĂ© le prĂ©sident du parlement, Mahmoud al Machhadani. Quelques heures plus tĂŽt, des tractations avaient permis de rallier le soutien de deux factions sunnites encore trĂšs rĂ©ticentes Ă cet accord. Les deux groupes refusaient de voter sans la promesse de rĂ©formes politiques et de la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum l’an prochain dans le pays, qu’ils ont obtenue. L’ayatollah Ali Sistani, le principal dignitaire chiite d’Irak, avait souhaitĂ© un vote massif en faveur du texte. L’approbation du pacte est une victoire pour le Premier ministre chiite Nouri Maliki, qui pourra continuer de demander aux forces amĂ©ricaines de combattre la violence tout en s’adjugeant le mĂ©rite de leur retrait. L’Irak et les Etats-Unis ont conclu leur “accord sur le retrait des forces amĂ©ricaines d’Irak et leurs activitĂ©s durant leur prĂ©sence temporaire” il y a dix jours aprĂšs dix mois d’Ăąpres nĂ©gociations. En vertu de ce texte, les forces amĂ©ricaines d’Irak devront avoir entiĂšrement quittĂ© le pays avant le 31 dĂ©cembre 2011. TRIBUNAUX IRAKIENS L’accord prĂ©voit qu’Ă partir de la mi-2009, les troupes amĂ©ricaines ne patrouilleront plus dans les rues des villes et villages d’Irak. Les forces amĂ©ricaines restitueront leurs bases Ă l’Etat irakien dans le courant de 2009 et ne pourront plus dĂ©cider elles-mĂȘmes de mener des raids contre des habitations sans en avoir reçu l’ordre d’un magistrat irakien ou sans avoir obtenu l’autorisation du gouvernement. Les soldats ainsi que les employĂ©s civils du dĂ©partement de la DĂ©fense resteront soumis au droit militaire amĂ©ricain, mais pourront ĂȘtre jugĂ©s par des tribunaux irakiens en cas de crime grave et prĂ©mĂ©ditĂ© commis hors de leur base ou en permission. Les “contractors”, les employĂ©s de sociĂ©tĂ©s privĂ©es travaillant comme sous-traitants du Pentagone, seront en revanche soumis Ă la loi irakienne. Les AmĂ©ricains, qui dĂ©tiennent quelque 17.000 prisonniers en Irak, n’auront plus la possibilitĂ© de prolonger indĂ©finiment leur dĂ©tention sans inculpation. Enfin, tous les bĂątiments fixes utilisĂ©s par l’armĂ©e amĂ©ricaine deviennent la propriĂ©tĂ© de l’Etat irakien. “Nous saluons l’approbation aujourd’hui par le conseil des reprĂ©sentants irakiens du cadre stratĂ©gique et de l’accord de sĂ©curitĂ©. Nous attendons avec impatience la ratification de ce vote par le conseil de la prĂ©sidence”, a dĂ©clarĂ© un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis.
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