16 novembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2367 du 16.11.2006

 archives : www.tunisnews.net

Le prisonnier Hédi Ghali est en grève de la faim :Sa vie est en danger AISPP: Communiqué L’Observatoire-REMDH /Tunisie: Un passeport pour Kamel Jendoubi ! Le Monde: La Tunisie, douce dictature ? Luiza Toscane: Le droit d’asile Ben Aliéné Tahar Ben Hassine: Jusqu’où le double langage peut-il aller ? Mouwaten Tounsi: Lettre à Monsieur le Président Ben Ali … Reuters: Gaza – Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu condamne Israël ATS: Proche-Orient: Conseil des droits de l’Homme: critiques américaines Reuters: Sahara – Les USA exagèrent-ils la menace terroriste? La Presse: « Making of” de Nouri Bouzid- Est-ce du meilleur effet ? Le Temps: Novembre 1925: L’action coloniale de la mission catholique en Tunisie Bassam Bounenni : Khadafi d’Afrique

Mouvement des indigènes de la république: Bagagistes de Roissy  –  Un racisme d’etat !

 

« France 2 » parle du Voile en Tunisie

 

Le 13 novembre 2006, le Journal de la chaine de TV publique « France 2 » a consacré l’un de ses sujets à la question du VOILE en Tunisie.

 

Pour voir le sujet, cliquer sur ce lien :

http://www.dailymotion.com/search/tunisie/video/xn1fw_tv5monde-fbs-november-13-20-46-32


Le prisonnier Hédi Ghali est en grève de la faim Sa vie est en danger

Notre fils, le prisonnier politique Hédi Ghali, âgé de 57 ans, a commencé une grève de la faim illimitée le dimanche 5 novembre 2006 pour protester contre ses conditions d’incarcération déplorables et exiger sa libération au terme de plus de 15 années d’emprisonnement.
Son épouse a été choquée, lors de la visite qu’elle lui a rendue samedi passé, par l’aggravation de son état qui inspire de l’inquiétude : il n’était pas capable de tenir debout et a été obligé de rester assis sur une chaise le temps de la visite ; il lui a dit avoir vomi du sang à plusieurs reprises dans l’indifférence de l’administration pénitentiaire. Il a insisté sur la dureté des traitements infligés par le nouveau directeur de la prison civile de Mehdia.
Pour rappel, Hédi Ghali a été condamné durant l’été 1992 à l’emprisonnement à perpétuité dans le cadre de l’ « affaire militaire » (n°76110) alors qu’il n’était pas militaire. Tous les observateurs et organisations se sont accordés pour dire que ce procès ne répondait pas aux standards minima garantissant un procès équitable.
L’épreuve de notre fils, de ses enfants, de son épouse et de toute sa famille n’a que trop duré et est devenue, -plus que jamais- insupportable. Sa vie est réellement en danger au bout de 10 jours de grève de la faim et des complications qui en résultent.
Nous, après avoir lancé plusieurs appels aux autorités tunisiennes, dont le dernier fut un courrier privé adressé au Président de la République en date du 9 septembre 2006, nous exigeons sa libération immédiate, nous exhortons toutes les structures et organisations de droits de l’homme, nationales et internationales, ainsi que l’opinion publique, à se tenir à nos côtés, pour sauver la vie de notre fils Hédi Ghali et mettre fin à l’injustice qui lui est faite.
Le 15 novembre 2006 Pour la famille d’Hédi Ghali Son frère Kamel Ghali kamelghali@yahoo.fr Pour lui écrire en prison : Monsieur Hédi Ghali N°14717 Prison civile de Mehdia Tunisie (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


Liberté pour Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel : 71 340 869 Fax : 71 354 984 Le 16 novembre 2006 Communiqué
 

Des familles de prisonniers politiques victimes de la loi sur le terrorisme nous ont informés que des agents de la police politique s’étaient opposés, en ce matin du jeudi 16 novembre 2006, au rassemblement qu’elles avaient organisé place de Barcelone pour protester contre le maintien en prison de leurs fils, pour leurs opinions ou croyances. Des familles s’étaient déplacées des gouvernorats de Nabeul et Bizerte jusqu’à Tunis. Elles revendiquent leur droit à s’exprimer et à se rassembler. Elles demandent aussi aux organisations de défense des droits de l’homme, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, de soutenir leurs justes revendications. Les agents ont demandé aux manifestantes de présenter leur carte d’identité, notamment à madame Jamila Ayad, mère du prisonnier politique Maher Beziouch, qui a refusé. Ils ont alors tenté de l’emmener de force au poste de police le plus proche du lieu du rassemblement. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

 
L’Observatoire-REMDH /Tunisie : Entraves à la liberté de mouvement de M. Kamel Jendoubi RESEAU EURO-MEDITERRANEEN DES DROITS DE L’HOMME – OBSERVATOIRE POUR LA PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME (FIDH-OMCT) COMMUNIQUE DE PRESSE

Un passeport pour Kamel Jendoubi !

Victime de l’arbitraire du régime tunisien, M. Kamel Jendoubi est tenu hors de sa patrie dans un exil forcé ! Depuis mars 2000, les autorités tunisiennes refusent d’accorder un passeport à M. Kamel Jendoubi, sans lequel il ne peut retourner dans son pays. Cette interdiction a notamment empêché M. Jendoubi, ancien président de la Fédération des Tunisiens Citoyens des Deux Rives, fondateur du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, et actuellement président du Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme, d’assister, en 2004, aux funérailles de son père. Aujourd’hui, il désire plus que jamais rendre visite aux siens en Tunisie, y revoir sa famille et ses nombreux amis. Objet de nombreuses campagnes de calomnies, il reste, sans en avoir jamais été officiellement informé, l’objet de poursuites judiciaires pour « diffusion de fausses nouvelles » et « diffamation des autorités publiques et judiciaires ». Ces accusations, sans fondement, sont la seule motivation officielle du refus obstiné des autorités tunisiennes. Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme, le Comité Tunisien d’action pour la restitution du passeport du militant Kamel Jendoubi, la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), rappellent aux autorités tunisiennes que la liberté de mouvement est une liberté fondamentale garantie par la constitution tunisienne et par les conventions internationales auxquelles le pays a souscrit. En conséquence, nos organisations appellent les autorités tunisiennes à mettre fin, immédiatement aux poursuites arbitraires dont M. Jendoubi fait l’objet, à lui remettre un passeport et a garantir son droit de circuler librement, à l’intérieur comme à l’extérieur de son pays. Pour plus d’informations, prière de contacter : EMHRN : Marc Degli Esposti – + 45 32 64 17 16 OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39 FIDH : Gael Grilhot : + 33 1 43 55 90 19
 


Critique

La Tunisie, douce dictature ?

Florence Beaugé

 

Si l’on passe outre le style très universitaire de cet ouvrage, parfois un peu redondant, La Force de l’obéissance offre sans doute l’une des meilleures radiographies du “système Ben Ali”. Béatrice Hibou, chercheuse au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po (CERI), démonte les rouages de l’exercice du pouvoir et de la domination dans la Tunisie de l’après-7 novembre 1987, date du “coup d’Etat médical” du premier ministre de l’époque, Zine El-Abidine Ben Ali, contre le “père de la nation”, Habib Bourguiba. La démonstration est minutieuse, sans manichéisme, ce qui la rend d’autant plus convaincante.

 

Qu’est-ce qui autorise simultanément contrôle et sécurité économique, surveillance et création de richesse, “miracle économique” et répression ? L’auteure passe à la loupe l’attitude des individus à l’égard de l’autorité, de la hiérarchie, de l’obéissance, autant que de la liberté et de l’insoumission, de l’acceptation et de l’adhésion. “Ce dernier point est fondamental. Les acteurs que j’ai étudiés ne conçoivent généralement pas leur situation en termes de répression ou de soumission, souligne l’universitaire. Leur appréciation (est) à la fois plus subtile et moins explicite, et pas seulement en raison de la peur.”

Les mécanismes perçus de l’extérieur comme contraignants sont en réalité souvent recherchés, car ils offrent à la fois protection, enrichissement et sécurité. Ainsi, la servitude devient-elle “tolérable, acceptable et même désirable”, comme l’expliquait déjà La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire (1576).

 

C’est surtout à partir de l’analyse du fonctionnement de l’économie que ces mécanismes d’assujettissement peuvent être mis au jour en Tunisie. L’endettement, la fiscalité, la gestion des privatisations mais aussi l’organisation de la solidarité et de l’aide sociale créent des processus de dépendance mutuelle entre dirigeants et dirigés.

 

Faut-il voir dans la surconsommation de la population tunisienne une contrepartie construite par le pouvoir pour s’assurer la paix sociale et l’absence d’engagement politique ? Si contrat social il y a, en Tunisie, il prend la forme de la défense d’un ordre social. A l’instar de ce qui se passait à Rome ou dans l’Ancien Régime français, “un compte est perpétuellement ouvert entre le débiteur et le créancier”, et il n’est jamais clos tant que ces relations de dépendance sont acceptées.

 

La défense de ce pacte est consolidée en Tunisie par un “quadrillage méticuleux”. Y contribuent de multiples acteurs, à commencer par le parti-Etat, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), les milliers de cellules du parti et de petites associations qui agissent comme des intermédiaires du pouvoir central.

 

La prédation, la mise en coupe réglée de l’économie et l’absence de liberté de parole seraient-elles “le prix à payer” pour la stabilité du pays ? Beaucoup de Tunisiens ont intériorisé cette idée, en échange, souvent, d’une grande souffrance. Ceux qui ont eu à subir brimades et intimidations – islamistes, opposants, intellectuels – s’enfuient dans un “exil intérieur” en s’interrogeant sur leurs fautes éventuelles. Le “pays du jasmin”, cette “si douce dictature”, lui, continue en Europe de faire office de bon élève, voire de modèle. Avec l’essai de Béatrice Hibou, on comprend mieux pourquoi.

 

 

LA FORCE DE L’OBÉISSANCE, ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA RÉPRESSION EN TUNISIE de Béatrice Hibou. La Découverte, 362 p., 29 €.

(Source : « Le Monde » du 17 novembre 2006)

Lien : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-835196,0.html?xtor=RSS-3260


Ben Arous Prod’ présente Terres d’écueils de Luiza TOSCANE (deuxième partie)

Le droit d’asile Ben Aliéné

par Luiza Toscane Deuxième partie Terres d’écueils de Luiza TOSCANE (deuxième partie) Ben Arous Prod’ vous propose de découvrir le dernier ouvrage de Luiza TOSCANE : “Terres d’écueils”

Cet ouvrage unique est consultable sur Reveiltunisien en téléchargement (voir ci-bas) et en ligne à cette adresse : Terres d’écueils Reveiltunisien publie cette semaine les derniers chapitres. Les annexes à l’ouvrage seront publiées la semaine prochaine. Basé sur une recherche historique fouillée et précise, des témoignages directs et indirects et l’étude de cas personnels, cet ouvrage met en lumière le traitement des dossiers tunisiens dans la gestion du droit d’asile en France. Pourquoi les tunisiens demandant le droit d’asile font-ils l’objet de traitements particuliers ? Pourquoi malgré les preuves fournies, les dossiers complets, les appuis d’ONG diverses, les tunisiens demandant le droit d’asile sont-ils maintenus dans une attente interminable, un silence dramatique et des situations précaires ? Qu’est-ce qui lie les services tunisiens aux services français ou à ceux d’autres pays européens ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles Luiza Toscane tente dans ce livre d’apporter une réponse argumentée à travers différentes situations de tunisiens en Europe. Bonne lecture à toutes et tous. Ben Arous Prod’ ————————————— TERRES D’ECUEILS De LUIZA TOSCANE

Terres d’écueils – sommaire

Terres d’écueils – avant propos

Terres d’écueils – chapitre 1

Terres d’écueils – chapitre 2

Terres d’écueils – chapitre 3

Terres d’écueils – chapitre 4

Terres d’écueils – chapitre 5

Terres d’écueils – conclusion

Terres d’écueils de Luiza TOSCANE (deuxième partie)

(Source : www.reveiltunisien.org, le 15 novembre 2006)

 


Jusqu’où le double langage peut-il aller ?

Tahar Ben Hassine

 

A deux jours seulement du discours du chef de l’Etat déclarant solennellement “Nous avons oeuvré, à travers une série d’initiatives et de réformes, à moderniser le paysage médiatique dans notre pays et à assurer les meilleures conditions de travail aux journalistes”, la seule voix audio-visuelle libre du pays, Canal du Dialogue, se fait confisquer son matériel et ses collaborateurs bénévoles se font physiquement agresser en pleine rue.

 

La semaine dernière Tawfik avait un rendez-vous avec Fadhel Jaibi, metteur en scène de la pièce de théatre “Khamsoun” interdite de représentation par le Ministère de la culture, et Habib Belhadi, producteur de la pièce, pour un entretien télévisé. Arrivé devant le local de la société de production Familia, Tawfik se fait intercepter par une dizaine d’agents ou supposés agents en civil qui lui confisquent sa caméra et lui interdisent l’entrée de l’immeuble.

 

Aucun agent ne fait état de sa qualité de policier, mais ils lui recommandent tout de même d’aller chercher sa caméra au commissariat du quartier. Dès le lendemain et durant les cinq jours suivants, Tawfik se fait chaque jour humilier dans une attente interminable pour se voir répondre à la fin qu’ils ne détiennent pas la caméra.

 

Le jeudi dernier, Tawfik est intercepté à l’issue d’un entretien avec Maître Ayachi Hammami, conseiller de la chaîne. Il se fait prendre à partie par un groupe de supposés agents qui le tabassent en pleine rue et lui confisquant ses affaires personnelles dont un CD ROM contenant son mémoire d’études.

 

Voilà la réalité des conditions que le régime prétend assurer pour l’exercice de la liberté d’_expression.

 

Ces pratiques ne nous intimideront pas. Et nous finirons par imposer nos droits à une _expression libre grâce à l’abnégation et au courage des milliers de Tawfik que compte notre pays, ainsi qu’à la solidarité agissante du mouvement démocratique tunisien et international.

 

P.S. Maître Ayachi a introduit une plainte en justice dont le sort sera assurément ce que tout le monde attend

 

(Source : le site www.elhiwar.org, le 11 Novembre 2006)

Lien : http://www.elhiwar.org

 


LA CENSURE ET LES CENSEURS EN TUNISIE … FRAPPENT DE NOUVEAU  !!!

“Mouwaten Tounsi” http://mouwatentounsi.blogspot.com/ censuré depuis hier 15 novembre ‏2006‏‏

Par Mouwaten Tounsi Grâce à “Thémis” j’ai appris ce matin que mon blog n’est plus accessible en Tunisie. Je suis allé vérifier sur mon Blog. Le compteur des visiteurs de la Tunisie n’a pas progressé depuis hier le 15.11.2006. Il s’est arrêté à 541 visiteurs. D’habitude les visiteurs de mon site à partir de la Tunisie sont les plus nombreux. Mais depuis hier, il n’y en a même pas un de plus. J’ai tout fait pour que ça ne soit pas le cas. J’ai essayé d’être respectueux, objectif et constructif. Pourquoi on a censuré mon blog? Peut être parce que je me suis permis de m’adresser directement à Monsieur le Président? Il ne fallait pas peut être. Ou parce que j’ai critiqué (en toute politesse je crois) notre presse nationale? Ou parce que je l’ai comparée à la presse marocaine? Ou à cause du sondage ? Mais ce sondage est plutôt positif à mon sens. Sur les 83 qui ont voté 33% jugent que la popularité de Monsieur Ben Ali n’est pas en baisse. Comment faire pour progresser? C’est la question qui me frustre. J’aime mon pays, j’aime les Tunisiens malgré nos défauts, et c’est pour cela que je souhaite participer, même de peu, au progrès de cette nation. Est-il possible de progresser sans critiquer? Peut être oui, mais moi je ne sais pas comment. Est-ce qu’on est obligé de nous abstenir de critiquer pour prouver notre patriotisme? Je suis un Citoyen Tunisien, je souhaite que la Tunisie soit meilleure pour nos enfants. Et pour cela j’ai décidé d’agir dès maintenant sans attendre. Et j’ai choisi d’aller vers une critique constructive, ramener des preuves, être clair et surtout sans inviter au trouble, ou à la haine, ou la révolte. Je voulais être positif. Ou est mon erreur? Je refuse d’admettre que le système est aveugle dans notre pays. Parce qu’il ne l’est pas. Et j’ai toujours dit qu’il est légitime qu’un système se fasse sa propre propagande… Mais pourquoi couper le lien entre ce “Mouwaten Tounsi” et ses lecteurs en Tunisie. Je n’ai pas d’ambitions politiques, et je n’aime pas faire de la politique. Mais je m’intéresse à la politique. Suis-je en tort? Je n’ai rien contre Monsieur le Président. J’espérais qu’il tombe sur mon blog et qu’il entende un son de cloche modéré et constructif dans la limite du respect et sans atteinte à sa personne. Je ne sais pas comment décrire mon sentiment. Déçu? Certainement. Frustré? Un peu quand même. Triste? Très. Enervé? A chaud, mais maintenant j’essaye de positiver. Trahi? Oui, mais par qui? Désespéré? Non, surtout pas, je ne vais désespérer. Il y aura d’autres moyens. (Source : le blog Mouwatentounsi, le 16 novembre 2006 à 11h19) Lien : http://mouwatentounsi.blogspot.com/2006/11/mouwaten-tounsi-censur-depuis-hier.html
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Un “Mouwaten Tounsi” de moins!!!

J’ai cliqué sur le lien qui mène vers le blog de “Mouwaten Tounsi” et… la déception!! Ils l’ont bien fait!! Je pensais que j’avais un problème de connexion, mais non, c’était vrai!! Ils l’ont fait! Quand j’ai lu les commentaires sur son blog et que certains lui ont prédit la censure de son blog je n’y croyais pas! Ce qui me plaisait dans ce blog c’est l’objectivité, la logique et la cohérence des idées. Il a réussi à écrire et à clamer tout haut ce sue nous tous pensons tout bas. C’est pas un extrémiste, il a affirmé n’avoir aucune appartenance politique, c’est un indépendant qui rêve d’un avenir meilleur pour sa chère patrie. Comme nous tous. Ses propos témoignent d’un certain niveau. Et il n’y avait rien de choquant, de bas… Franchement je ne pensais pas qu’il allait être censuré! Je suis déçue Je ne sais pas qui prend la décision de censurer un blog, mais j’aimerai bien savoir jusqu’où on peut aller dans cette pseudo liberté d’expression? Quelle est la ligne rouge à ne pas dépasser? A travers cette censure je peux apprécier la marge de liberté qu’on a ou plutôt la marge de liberté qu’on n’a pas! J’espère que je me trompe et que c’est ma connexion qui déconne et que je vais passer pour une mauvaise langue!!!! (Source : le blog « Je persiste et signe », le 15 novembre 2006) Lien : http://je-persiste-et-je-signe.blogspot.com/
——————————————————————————————————————————– LE 11 NOVEMBRE 2006, « Mouwaten Tounsi » avait publié cette ouverte à Ben Ali…

Lettre à Monsieur le Président Ben Ali …

Monsieur le Président, Je suis un citoyen tunisien et c’est mon patriotisme qui m’a poussé à vous adresser respectueusement cette lettre. Ce n’est pas pour la publicité que j’ai choisi internet. Mais parce qu’une lettre envoyée par la poste ou déposée au bureau d’accueil du palais serait, au meilleur des cas, tombée entre les mains d’un de vos conseillers et classée sans suite. Et parce que je me dis que Monsieur Ben Ali est suffisamment intelligent et curieux pour aller de temps en temps, peut être même régulièrement, sur Internet lire au sujet de notre chère Tunisie. En espérant que mon blog n’est pas encore censuré ou que vous ayez une ligne spécialisée qui ne passent pas par les filtres de l’ATI. Monsieur le président, vous êtes sans doute au courant de la baisse de votre popularité ces dernières années. J’espère me tromper mais je ne pense pas que c’est le cas parce que je suis entouré par des tunisiens de différents niveaux sociaux (riches, modestes et pauvres) et intellectuels (ouvriers, cadres et hauts fonctionnaires) et je n’ai jamais relevé un avis contraire. Cette baisse de popularité est certainement due à plus q’une raison et à plusieurs facteurs dont peut être certains que vous ne maîtrisez pas. Mon objectif n’est pas de les énumérer mais attirer votre attention sur l’un des grands problèmes qui nuit à l’image de la Tunisie et en particulier la votre : la qualité de notre presse nationale. Monsieur le Président, je ne parlerai pas au nom de tous les tunisiens. Mais je crois qu’une grande majorité ont le même sentiment de frustration lorsqu’ils regardent la télévision tunisienne, écoutent les radios, lisent les journaux tunisiens ou consultent les sites web officiels. On se sent trahi par nos journalistes, et manipulé par le gouvernement. Puisqu’on nous montre toujours que tout va bien. Même quand on traite un vrai problème, c’est superficiel et on ne remet jamais en cause les décisions politiques alors qu’elles représentent le moyen de remédier à beaucoup de problèmes. Dans les débats et les reportages, tous les intervenants sont tout le temps d’accord. Si on est un pays où tous les citoyens sont unanimes sur leur satisfaction générale, tant mieux pour nous. Mais je ne pense pas que c’est le cas. Par ailleurs, c’est légitime qu’on fasse sa propre propagande en politique. En revanche, il n’est pas admissible de monopoliser tous les médias et ne pas laisser d’espaces d’expression. Monsieur le président, laisser d’autres voix apporter la contradiction à la voix officielle ne peut que vous crédibiliser. Sinon, les tunisiens ne sont pas dupes et ils ont accès à d’autres canaux d’information, donc la contradiction, ils la trouveront ailleurs. Et c’est dangereux, puisque sur les médias étrangers on ne cherche pas forcément l’intérêt de la Tunisie. Monsieur le Président, depuis l’indépendance l’état investit énormément dans l’éducation, d’où un niveau intellectuel élevé des citoyens. Et par conséquent, le tunisien a dépassé l’étape où il avait besoin de manger et de se soigner (même si le système de santé n’est pas satisfaisant). Maintenant les tunisiens ont besoin de communiquer, s’informer et s’exprimer. Il suffit de voir le nombre d’antennes paraboliques, l’explosion du nombre des abonnés à l’ADSL, le nombre de blogs tunisiens. Trouvez vous normal qu’une grande partie des hauts fonctionnaires de l’état consultent tunisnews.net pour s’informer? Le tunisien ne supporte plus n’entendre qu’un seul son de cloche. Il a besoin qu’on parle de ses problèmes et de ses préoccupations et qu’on les reporte tels qu’ils sont sans manipulation. Le tunisien a perdu confiance dans le système. Nos médias se contentent souvent de reproduire les informations des agences de presse sans aucune valeur ajoutée. La seule exception est le sport et on en a marre aussi. Vous pouvez répondre que vous encouragez les journalistes à s’exprimer librement. Mais ce n’est pas assez. Parce que nos journalistes n’ont plus de courage. C’est malheureux de le dire, mais je crois qu’il faut les pousser et les inciter à parler et reporter le quotidien et les idées des tunisiens tels qu’ils sont. Il faut peut être même leur faire comprendre discrètement qu’il faut critiquer et analyser les actions du gouvernement plus que reporter littéralement les dépêches de la TAP. Monsieur Ben Ali, tout ce qui se passe dans le pays, et toutes les décisions vous sont attribuées. Même l’interdiction des sabots pour les voitures mal garées. On a l’impression que les structures de l’état ne fonctionnent pas comme ils devraient et qu’aucun ministre ou décideur ne court le risque de prendre des initiatives. Du moins, c’est comme cela que c’est perçu par les citoyens à cause de la mauvaise communication. Même quand on vous voit à la télé en rencontre avec un de vos ministres, ils nous mettent de la musique de fond et on n’entend jamais ce que vous dites. C’est ridicule. Par ailleurs quand on entend vos discours, on a beaucoup de mal à comprendre et on décroche rapidement. Personnellement, malgré mon intérêt et mon niveau d’éducation assez élevé, je n’arrive jamais jusqu’à la fin. Dons quand vous vous adressez au peuple, il ne vous comprend pas, donc ne vous écoute pas. Je ne généralise pas, mais à mon avis c’est le cas de la majorité. Monsieur le Président, je ne fais partie d’aucun mouvement politique, ni le RCD ni l’opposition. Je n’ai rien contre votre personne, mais j’aimerais bien que la Tunisie progresse et qu’il y ait plus de liberté d’expression sans faire payer les Tunisiens même si, d’après l’expérience des autres pays, la liberté a toujours été achetée par les sacrifices des peuples. Et pourquoi la Tunisie ne serait pas le premier contre exemple. Par Mouwaten Tounsi à 11/10/2006 11:55:00 AM Lien : http://mouwatentounsi.blogspot.com/2006/11/lettre-monsieur-le-prsident-ben-ali.html  

Le blog « Je persiste et signe » appartient à THéMIS, « Une jeune Tunisienne fière de l’être qui croit en un avenir meilleur pour son pays »
Présentation : Age: 30 sexe: female Signe: Aquarius Lieu: Tunis – Tunisia Je suis une tunisienne qui passe beaucoup de son temps sur les routes de son pays. Qui observe, qui critique et qui veut améliorer sa Tunisie chérie. J’ai crée ce blog pour partager mes coups de cœurs et mes coups de gueule. Pour parler de ma Tunisie à ma façon, avec des mots et avec des photos, faire passer un message. Articles choisis de ce blog:

Le tunisien et l’immigration clandestine

Posted by Thémis on lundi, novembre 06, 2006 at 22:44 Pourquoi de plus en plus de jeunes tunisiens immigrent clandestinement vers l’Europe au risque de perdre leur vie ? Ils savent pertinemment qu’ils ont peu de chance d’y arriver et ils s’accrochent quand même, qu’est ce qui les pousse à partir ? Est-ce la misère ? Le désespoir ? L’impuissance ? Est-ce la déception ? C’est tout à la fois, de plus ces jeunes se sentent abandonnés et délaissés par le gouvernement. Ils sont sans emplois, mal encadrés et mal orientés. Si tu parles avec eux et que tu leur demandes pourquoi ils partent au risque de perdre leur vie, ils te répondent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Ceux qui ont déjà un travail misérable te parleront de leur journée de travail à 8 dinars, de leur patron qui les maltraite, de l’absence d’une affiliation à la sécurité sociale, de conditions de travail indigne d’êtres humains.. Ceux qui ne travaillent pas te parleront du rêve européen, pour eux la vie est devenue une partie de poker, ils jouent au quitte ou double sauf qu’ils n’ont rien à doubler à part leur misère quotidienne. Ils te parleront aussi du cousin ou du copain qui est partie vers la France ou vers l’Italie et qui a vu sa situation s’améliorer et évoluer en un temps record. Ils te parleront de leurs familles, qu’ils n’arrivent plus à nourrir… C’est triste. Qui d’entre nous peut imaginer à quel point ces gens là souffrent ? Quel degré de misère vivent ils ? Un suicide masqué, un désespoir désespérant… Un rêve… Souvent inachevé… Une chimère… L’espoir engendré par le désespoir…

Les Urgences en Tunisie

Posted by Thémis on mardi, octobre 31, 2006 at 08:42 Un ami à moi qui est médecin a réagit à un article apru dans le journal Le Temps qui parlait de l’état de nos service d’urgence, son article a été publié et là je le reprend pour le partager avec vous: “J’ai bien aimé l’article sur les urgences paru le 09/10/06. Ca décrit parfaitement les conditions misérables qu’on vit au cours de nos gardes portes (urgences). J’ai fait dernièrement une garde aux urgences et j’ai assez souffert des conditions de travail d’une part et de la négligence du personnel paramédical, d’autre part. En effet, on m’a réveillé à 5h du matin pour une patiente qui présentait une hémorragie digestive. Je lui ai pris sa tension artérielle et son pouls (elle était stable sur le plan hémodynamique) et j’ai cherché l’infirmier pour qu’il lui fasse un prélèvement sanguin afin d’évaluer la gravité de son hémorragie mais hélas, l’infirmier venait de rentrer et a chargé un autre (qui travaillait dans la salle de réanimation pour le remplacer)Un quart d’heure après, 2 autres patients se sont présentés dans un tableau d’œdème aigu du poumon (l’un des 2 était très gêné sur le plan respiratoire) Puis un 3ème patient est arrivé avec une crise d’asthme assez sévère. J’ai demandé à l’infirmier de la salle de réa de les mettre sous oxygène. Il m’a répondu : je n’ai que 2 lits disponibles (disposant d’une source d’oxygène). Ce qui est décevant, c’est que la plupart des internes et des résidents font de leur maximum pour le bien-être des patients (à l’exception de quelques personnes) et se retrouvent impuissants devant un personnel paramédical qui n’est pas à la hauteur. Il ne faut pas généraliser. En fait j’ai fait un stage à l’hôpital militaire et je peux vous dire que j’étais agréablement surpris tant par la propreté de ses services d’hospitalisation (comparable aux cliniques) que par le sérieux et la compétence du personnel paramédical (infirmiers/ouvriers…) y travaillant que je n’ai pas retrouvé dans les autres hôpitaux. On se pose plusieurs questions sur ce fait sur : pourquoi cette différence énorme? Que faut-il faire pour faire “un hôpital militaire” un peu partout dans la capitale”? Aussi, j’ai bien aimé le service de réanimation à l’institut de neurologie de Tunis (asepsie rigoureuse/personnel médical et paramédical compétent/bonnes conditions de travail). Durant mes 2 années d’internat, j’ai fait un peu le tour des hôpitaux de Tunis. Certes, j’ai appris plein de choses dans le domaine médical que ce soit sur le plan théorique que pratique mais aussi, j’ai découvert la misère des gens qui consultaient. Ces personnes là méritent un minimum de respect (dans les conditions de séjours dans les hôpitaux/qualité des soins prodigués/comportement du personnel médical et paramédical vis à vis d’eux) Bref, une leçon d’humanisme. Je voulais préciser un truc sur les urgences en Tunisie (surtout) mais aussi un peu en Europe:les consultants aux urgences. En effet, 70 % des cas qui consultent ne sont pas des urgences (on vient pour une angine, pour une gastro-entérite banale…) alors que 20 à 30 % nécessitent vraiment une prise en charge urgente. Ce qui fait que les gens passent de longs moments à attendre leur tour. S’il y avait un tri des patients(c’est à dire,un médecin coordinateur qui demande le motif de consultation du malade, à la réception et qui doit refuser les cas non-urgents qui peuvent attendre le lendemain pour aller au dispensaire local ou bien aux consultations et non pas le service des urgences pour causer un encombrement),la prise en charge serait meilleure(pas comme la série télé urgences) et on aurait le temps de se concentrer sur les cas urgents et de les prendre en charge dans les délais adéquats. Mais je pense que les gens accepteraient mal ce fait. En faisant mon stage de gynécologie au centre de maternité, je n’avais pas à faire aux cafards mais aux moustiques. Les patientes qui accouchaient par césarienne et les opérés du service passaient 24 à 48h dans la partie post-opératoire du service. Elles ne pouvaient pas dormir tellement le nombre de moustiques était important. Quand je faisais ma surveillance au cours de la garde impossible d’échapper aux piqûres des moustiques. C’était un cauchemar. Les chambres de garde des médecins dans la plupart des hôpitaux sont le reflet des services d’hospitalisation. La bouffe, c’est sans commentaires. Une fois, une interne a trouvé un cafard dans son plat (riz).Pas la peine de citer le nom de l’hôpital. Espérons qu’il y aura des changements dans les conditions de travail et surtout dans les mentalités (c’est le plus important).”

Les médias tunisiens nous enfoncent dans notre médiocrité !!

Posted by Thémis on dimanche, octobre 08, 2006 at 20:27 Nous tunisiens nous avons beaucoup de travail à faire sur nous même pour évoluer. Ce travail doit se faire sur un plan culturel, social… On a du travail à faire sur notre façon de parler, sur notre façon de penser, sur notre façon d’être tout simplement ! Les médias auraient pu nous guider, nous orienter, nous corriger… Mais au lieu de ça, ils nous enfoncent dans notre bêtise et notre médiocrité. Je commence par la radio et la station Mosaïque. En Tunisie on a du mal à formuler une phrase dans une seule langue, on commence la phrase en arabe et on la termine en français et des fois il y a quelques mots d’anglais qui s’introduisent. Ça n’a aucun sens, j’ai l’impression qu’on ne maîtrise rien, ni notre langue ni celle de Molière, à la longue on va inventer une langue bâtarde ! Et cette radio qu’est ce qu’elle fait ? Elle reprend ce qui existe, pour être branchée ou pour cibler les jeunes ! Les animateurs reprennent des slogans inventés par les publicités de mauvais goût, les « mouch normal » et compagnie. C’est une honte et ça ne fait qu’induire les générations futures en erreur en leur faisant croire que c’est notre langage ett que ça fait partie de notre dialecte! On en perdra notre identité ! La télévision avec ses émissions médiocre ont aussi une mauvaise influence sur la jeunesse, comme c’est le cas de la sitcom « Choufli Hal » vous trouvez peut être que c’est drôle, mais est ce que vous vous rendez compte que la jeune ado peut avoir une très mauvaise influence sur les filles de son âge : comment sécher les cours, comment falsifier ses notes, comment mentir pour sortir… Et ce mot « ça van » qu’on entend déjà dans nos rues ! Les journaux je ne vais même pas en parler, il faudrait déjà qu’ils méritent le nom « journal » ! Les médias ont une grande influence sur les spectateurs et ils ne sont pas entrain de profiter de ce pouvoir hypnotisant pour faire évoluer la société. Bien au contraire ils sont entrain de l’enfoncer dans sa médiocrité.  

 

LE DERNIER FILM DE NOURI BOUZID DANS LA PRESSE TUNISIENNE DE CE JEUDI 16 NOVEMBRE 2006
JCC/ Films en compétition « Making of” de Nouri Bouzid

Est-ce du meilleur effet ?

• Avec Lotfi Abdelli, Fatma Ben Saïdane, Afef Ben Mahmoud, Lotfi Dziri et Mahmoud Larnaout Bahta pour les intimes et les amis, Chokri de son vrai nom est un jeune de 25 ans qui vit dans un quartier populaire de la capitale. Plein d’énergie, amateur de «Breakdance» et de «Rap», il est le chef d’une bande de jeunes qui, comme lui, passent leur journée dans la rue à frimer, danser et «tuer le temps»,  comme on dit. Bahta, (Lotfi Abdelli) est un déchet du système scolaire, il n’a pas réussi dans ses études. Partant sa relation avec son père (Mahmoud Larnaout)  est tendue, voire exécrable. Entre eux : point de communication, le mépris et la violence prennent le dessus. En revanche, il adore sa mère (Fatma Ben Saïdane), pour qui, il est la prunelle de ses yeux. Bahta adore son chat et son petit frère. (Mohamed Ali Boumnijel) Insoumis, rebelle, réfractaire à l’ordre établi, Bahta est énergique, courageux et viril , il a un faible pour une fille du quartier Souad (Afef Ben Mahmoud) qu’il aime et qu’il surveille jalousement… C’est son seul  espoir, car par ailleurs, sa vie est un désert sans repères, sans  amarres. Il n’a donc qu’une seule idée en tête : «Brûler vers l’Europe», partir clandestinement. Mais le 11 septembre et la guerre en Irak n’arrangent pas les choses: les clandestins musulmans et arabes, notamment, sont pris en chasse. En attendant la chance de pouvoir partir, Bahta multiple les actes de révolte, d’insoumission, il déteste la lâcheté et ne croit qu’en une seule valeur, la virilité… «Je suis un homme, je ne suis pas lâche», ne cesse-t-il de ressasser. L’humiliation qu’il subit dans sa vie privée et que subissent les arabes en général, aujourd’hui en Irak, le révolte. Ses multiples actes d’insoumission lui attire les foudres de la police et l’intérêt d’un «cercle de barbus»… Suite à un ultime acte d’insoumission où il s’improvise policier, il est recherché par la police. Cette dernière incartade le mènera tout droit, pieds joints, dans un nid d’intégristes qui «lui veulent du bien». Puisqu’ils le poussent au martyre. Leur chef (Lotfi Dziri) assumera cette tâche: embrigader Chokri, et au lavage de cerveau de  commencer. Mais pour l’acteur, Lotfi Abdelli, cette opération ne se passe pas sans appréhensions, sans problèmes, sans interrogations. Ignorant où tout cela le mènera ainsi que  la fin de l’histoire, l’acteur se rebelle à son tour contre le réalisateur, Nouri Bouzid. En pleine scène de lavage de cerveau, il lance  : «J’arrête de jouer». Cela quand le chef intégriste, le comédien L. Dziri, qu’il appelle «Patron», commence a dénigrer la danse que l’acteur aime par-dessus tout. Parce que c’est son art, son hobby depuis tout jeune. Le tournage est interrompu. Le réalisateur lui-même intervient pour convaincre l’acteur de continuer le film, de lui faire confiance… «Le chassé-croisé» entre les deux parties commence. Ainsi, Making of, alias Kamikaze, est un film un peu façon Nouvelle Vague (Jean-Luc Godard dont plusieurs films Le mépris, La Chinoise,  Loin du Vietnam,  etc., renvoient au cinéma). Ici, le making-of n’est pas un film sur le film comme l’indique le terme, mais un procédé dramaturgique faisant effet de distanciation dans le but de régler le conflit entre l’acteur et le réalisateur. Trois interruptions et brisures, couleur sépia, une sorte de jeux de mises en abîme entre réalité et fiction particularisent, ainsi, le film. La première brisure  surprend mais est acceptable puisque le titre du film Making of se veut un clin d’œil à ce parti pris dans la forme et le fond. Mais, la deuxième et la troisième dérangent carrément, parce que du coup, en voulant répondre aux interrogations de Lotfi Abdelli, à ses peurs et à ses angoisses quant à l’enjeu que véhicule le film, le réalisateur semble se justifier a priori et répondre à toutes les réaction et «attaques» à venir ou supposées contre son film. Aussi  explique-t-il crûment et frontalement ses motivations et ses raisons  à l’acteur qui a peur : «Tu est en train de créer un monstre qui va peut-être nous tuer, j’ai peur… je ne dors plus», lance l’acteur au réalisateur qui réplique : «Moi non plus…». Bref, tous deux doutent, craignent les supposées attaques de la société civile, que ce soit de la part des intellectuels, de l’homme de la rue, ou d’autres. Mais le doute, élément fondamental et essentiel pour la pensée et l’art,  s’avère  ici à double tranchant. Puisque le propos tombe dans le didactisme et le discours devient trop  direct et trop frontal, sans souci de subtilité, Nouri Bouzid (se) livre, se justifie, expose ses arguments et ses parti pris : il est pour la laïcité contre un Islam (ou toute autre religion) qui se mêle  de politique. «La foi  est du domaine du privé et la politique relève du domaine public», glisse-t-il. Mais ce  brusque effet de «distanciation» sert-il vraiment le fond, la forme et la mise en scène dans l’ensemble? On peut en douter. Car la fable, les personnages se suffisaient amplement à eux-mêmes. La linéarité ne dérangeait point. Le personnage  central de Bahta, le plus construit d’entre tous,  et son évolution jusqu’à sa prise en charge par les intégristes ainsi que  le déroulement de l’action tenaient la route. La phase du lavage de cerveau et le discours, quoique  par trop  primaire, des intégristes aussi : «La nécessité du Djihad contre l’Occident impie, le parti-pris à l’encontre des femmes, la remise en cause de leur statut dans la société, le chemin vers le martyre et le Paradis promis, etc». Alors pourquoi ces brisures? Est-ce un effet de style ou une incapacité à dire tout ça à travers la fable, les personnages et l’image. Plus, ce qui nous dérange au-delà de  cet effet  Making of, c’est la fin du film assez ambigüe et peu cohérente  quand Bahta s’explose (pourquoi donc? Est-ce crédible?) sans qu’on le voit réellement, derrière un container où est inscrit le mot «capital». Doit-on comprendre que c’est au capitalisme que Bahta en veut? Toutefois et quoiqu’on dise, Nouri Bouzid traite, dans son film, d’un thème actuel quasi tabou  qui interpelle toute la société civile, même si parfois les personnages des intégristes peu construits et développés rappellent les clichés et autres «slogans» véhiculés par certains médias occidentaux. Le discours sur l’intégrisme ayant besoin d’être mieux travaillé et pensé. En tout cas, ce sixième long métrage de Nouri Bouzid est en fait du genre politique, en ce sens où la politique touche à l’ensemble de la vie et détermine le quotidien de chaque individu, comme elle détermine le quotidien de Bahta qui, comme son surnom l’indique, est pris de surprise par les vicissitudes de la vie. Dans la forme, il véhicule quelques moments cinématographiques et  nous renvoie encore et toujours à quelques aspects et particularités de son cinéma : le père violent et absent, la mère quasi résignée et aimante, des femmes «phagocitées» et violentées par des mâles, une société au système quasi patriarcal où la pensée est castrée et des enfants (le petit frère en général) symbolisant l’espoir malgré tous les extrémismes. Et dans Making of, c’est encore une fois le chant d’un enfant, le petit frère de Bahta, qui clot le film à travers une scène somme toute poignante : «Bahta est un être humain, Bahta existe». Et ce  Bahta, c’est Lotfi Abdelli qui l’incarne avec sa vivacité, sa spontanéité et sa propre façon d’être connue de tous. Ce personnage  de danseur énergique et rebelle est si proche de lui. Lotfi est dans l’ensemble séduisant et  convaincant et pourrait remporter le Prix d’interprétation masculine des JCC 2006. En revanche, Afef Ben Mahmoud (Souad), dont le jeu s’est avéré quelque peu maniéré, l’est moins. Lotfi Diziri, dans le rôle du «patron» intégriste, «laveur» de cerveau,  réussit ce rôle de composition. Le reste des interprètes ont pour la plupart sorti un jeu assez sobre. Nouri Bouzid a déclaré avant la projection : «Les JCC sont une chance pour ce film boudé», espère-t-il un Tanit? Espérons pour lui. Samira DAMI (Source : « La Presse » du 16 novembre 2006)
———————————————————————————- JCC 2006-Compétition officielle

«Making off» : Candidat à la folie meurtrière

Avec «Making off», projeté avant-hier soir dans la reine des salles, Le Colisée, nous avons l’impression que nos cinéastes ont enfin compris leur rôle (ou devoir) à jouer pour changer la grisaille qui perdure dans notre ciel filmique… depuis fort longtemps. Et que le «virus» de la création et de la créativité se propage un peu partout dans le corps de nos artistes. C’est vraiment tout le mal qu’on leur souhaite. Depuis fort longtemps, on a dit et redit… et regretté la décadence de notre cinéma. Des rencontres et des débats (de bon augure) n’ont pas cessé d’avoir lieu chaque fois que l’occasion se présente. Et à chaque rendez-vous, son lot de questions et de questionnements à nous bombarder et… à nous faire blêmir. Comme : où sont passés nos cinéastes et créateurs ? Qui fait quoi ? Que veut le public ? Que faut-il faire pour arrêter ce «génocide» des fermetures successives de nos salles obscures et leur donner, enfin, l’aura d’antan ? Et la liste est interminable. Quant à l’issue, on ne la voit même pas se profiler dans notre imaginaire. D’ailleurs, on la connaît bien et même très bien. Mais on refuse (et ça se passe dans nos têtes) de l’adopter… Dans ce paysage, tout le monde s’y plaît et même s’y fait… en mettant toujours la responsabilité sur le dos de l’autre… Sauf que nous voilà, bouche bée, devant des images qui font entorse au rituel et à l’autel de fausses célébrations. Et bien, voilà que l’auteur de L’Homme de Cendres renaît de ses cendres. Il a osé et il l’a vraiment fait. Le voilà nous servir le plat qu’il faut. Le bon plat avec les bons ingrédients. Les ingrédients qui font tourner notre quotidien et qui animent l’âme du commun des mortels et qui font dire : voilà quelqu’un qui n’est pas passé à côté de la plaque. Ce qu’a fait Bouzid dans son Making off ou «Akher film» (son nom en arabe) et «Ya Sattar ostor», n’est finalement pas sorcier. Il a tout simplement braqué ses projecteurs sur le Tunisien, l’Arabe, le Musulman et le citoyen du monde. D’où cette sincérité. Ou plutôt d’où la transparence d’une image. L’image que le Tunisien veut voir de lui, reflétée sans brume dans un miroir. L’auteur de Poupées d’argiles (son dernier film de 2002) a trouvé le bon filon, en grattant de cette croûte qui démange le monde d’aujourd’hui et la question est universelle. Nouri Bouzid n’a donc pas creusé dans son imaginaire, mais il a bien creusé le fossé de la société où il vit et avec sa pelle, il nous a lancé en pleine figure les graines du mal et défriché le tout en bloc, en accentuant assez fort sur les faits qui nous touchent aux tripes et qui nous concernent tous et… sans exception aucune. Là où nous nous trouvons. Et il nous a tout simplement montré l’axe du mal. Le voilà. Il est là. Et l’issue (ou la non issue) est devant vous et vous avez (vous et vos consciences) le libre choix. Que raconte en bref l’histoire de Nouri Bouzid dans ce Making off, en compétition officielle ? C’est à partir d’une petite histoire d’un quartier moyen à Radès où une «horde» de jeunes n’ayant pas réussi à l’école (mais qui ont d’autres talents dans la danse moderne, le hip hop, et autres expressions artistiques) et se trouvant livrés à la rue, à eux-mêmes et à la délinquance avec des petits vols et des… rêves de «griller» et voler au-dessus du monde et de leur cocon dégarni, et dépasser la lisière de la misère pour se noyer ou se «faire sauter avec des explosifs» dans la citerne du capital (c’est ainsi que s’achève le film). Après que Nouri Bouzid nous a roulés dans la farine du terrorisme, du voile, du chômage et du repêchage par des extrémistes, éloquent est ce film de Bouzid, foisonnant à souhait et il nous pousse à bien cogiter. D’ailleurs, ce que le public aime voir… pour trouver des remèdes, et s’en sortir sans… excès. A consommer avec modération. Zohra ABID (Source : « Le Quotidien » du 16 novembre 2006)  

MEMOIRE COLLECTIVE Novembre 1925

L’action coloniale de la mission catholique en Tunisie

Les missionnaires catholiques avaient pour but en réalité, de consolider le colonialisme, dans tous les pays d’Afrique du Nord , dont notamment la Tunisie. D’ailleurs le terme colonialisme est finalement mal approprié, visant à légitimer l’occupation d’un territoire ou d’un État, et à le dominer économiquement et politiquement par un Etat étranger. D’action humanitaire en apparence ,la mission catholique était un jalon supplémentaire sur la voie de l’occupation française du pays. La Tunisie était considérée comme une province française, où les autochtones étaient relégués au second plan, pour faire place aux Français, voire aux Européens dont notamment les Italiens et les Maltais qui bénéficiaient des mêmes avantages. Un décret beylical vint renforcer cette idée, en décembre 1923, sous le règne de Mohamed El Habib Bey, en offrant la possibilité à ceux-ci de bénéficier de la nationalité française. Pour toutes ces raisons, le Destour redoubla d’effort pour protester contre cet état de fait et l’année 1925, fut marquée par une série de manifestations et d’émeutes sanglantes. Ce fut d’abord les mouvements ouvriers qui étaient guidés par le syndicaliste M’hamed Ali, et fondateur de la confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT).Le large mouvement de grève qu’il mena à travers tout le pays avait abouti à l’arrestation des grévistes et leur chef de file, M’hamed Ali, inculpés d’atteinte à la sureté de l’Etat,et condamnés, après un procès expéditif, à de lourdes peines de prison, le 11 novembre 1925. A l’époque Lucien Saint, Résident Général, menait une politique répressive à outrance, n’hésitant pas à faire subir les pires sévices et exactions à tous ceux qui s’érigeaient contre les multiples injustices perpétrées par les autorités coloniales. Le 23 novembre 1925, le même Résident Général, commémora dans un rassemblement solennel, le centenaire du cardinal Lavigerie. Par la même occasion, une statue de ce missionnaire catholique, fondateur des pères blancs , qui s’étaient répandus à travers toute l’Afrique du Nord, fut offerte à la municipalité de Tunis, qui décida de l’installer sur la place Bab Bhar, juste à à l’entrée des souks de Tunis et à proximité de l’arc représentant la porte de la médina, érigée pendant l’ère Hafcide , et restaurée par Ahmed Bey 1er. Ceux d’une certaine génération, se rappellent très bien de cette statue, représentant le cardinal brandissant la croix, durant toute l’ère coloniale, et qui fut déboulonnée, dès l’avènement de l’indépendance par décision du maire de Tunis, le militant Ali Belhouane. La décision d’installer cette statue, suscita le mécontentement des Tunisiens, provoqua une grande manifestation de la part des étudiants zeïtouniens, qui la considéraient comme étant une brimade vis -à-vis des nationaux et une atteinte à leurs croyances religieuses, surtout qu’elle  était placée juste à l’entrée de la médina où se trouvait à deux pas la grande mosquée ezzeïtouna. Le 28 novembre des centaines de zeïtouniens , auxquels se joignirent plusieurs militants, se rendirent à la municipalité pour demander au maire de renoncer à cet acte , qui était un affront pour tous les musulmans. Le maire refusa de les recevoir, et il furent expulsés manu-militari, en faisant intervenir les forces de l’ordre. Ne désarmant point, il se rendirent au siège de la résidence générale, afin d’exposer leur point de vue à Lucien Saint. Mais ils prêchaient un converti. En effet, non seulement le Résident Général refusa de les recevoir, mais les somma de se disperser et de rentrer chez eux, en usant de la menace par les forces de l’ordre, qui procédèrent, sur son ordre , à l’arrestation d’une grand nombre de personnes parmi eux, sous prétexte d’atteinte à l’ordre public. Pendant plusieurs années , les autorités coloniales allaient procéder de la même manière en intensifiant une répression, qui ne cessa de croître à l’égard de tous les militants. Mais ceux-ci ne désarmèrent point. Les zeïtouniens, avaient ainsi pris part activement au mouvement national, qui se dressait contre toute forme d’injustice émanant des autorités coloniales. Ahmed YOUNES    (Source : « Le Temps » du 16 novembre 2006)


Gaza – Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu condamne Israël

Reuters, le 15 novembre 2006 à 20h36 GENEVE, 15 novembre (Reuters) – Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a condamné mercredi les violations “flagrantes et systématiques” commises selon lui par Israël dans la bande de Gaza et ordonné l’envoi d’une mission d’enquête sur les tirs d’artillerie qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens, la semaine dernière, à Beït Hanoun. Réunis en séance extraordinaire, les 47 Etat membres du Conseil ont approuvé une résolution rédigée par les pays arabes et musulmans réclamant une initiative internationale urgente pour faire cesser les incursions israéliennes en territoire palestinien. “Le Conseil des droits de l’homme exprime son inquiétude au sujet des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme aux dépens du peuple palestinien dans les territoires occupés”, peut-on lire dans ce document, adopté par 23 voix contre six et huit abstentions. L’ambassadeur mexicain Alfonso de Alba, président du Conseil, a été invité à constituer une mission d’enquête de haut niveau qui rendra compte de sa mission à la mi-décembre. Si l’Etat juif a exprimé ses regrets au sujet des 19 morts de Beït Hanoun, a affirmé Itzhak Levanon, ambassadeur d’Israël au siège genevois des Nations unies, la responsabilité en incombe à l’autorité palestinienne, qui n’a pu empêcher les mouvements radicaux de tirer leurs roquettes artisanales depuis ce village du nord de la bande de Gaza. Les Etats-Unis, qui ne siègent pas au Conseil des droits de l’homme, ont vu dans sa dernière résolution “une tentative évidente” d’exploiter le “tragique” événement de Beït Hanoun pour donner du conflit israélo-palestinien une lecture partiale. Cette séance extraordinaire était la troisième depuis la mise sur pied du Conseil, en juin. Toutes trois ont été consacrées à Israël. REUTERS  

Proche-Orient

Conseil des droits de l’Homme: critiques américaines

ATS, le 16 novembre 2006 à 03h55 Washington (ats) Les Etats-Unis ont dénoncé la tenue mercredi à Genève d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme consacrée aux bombardements israéliens à Beit Hanoun. Ils lui reprochent “une vision déséquilibrée du conflit israélo-palestinien”. “La persistance du Conseil à se concentrer sur Israël, tout en ignorant les violations des droits de l’Homme sérieuses dans d’autres pays et régions, comme le Soudan, la Birmanie, la Corée du Nord et Cuba, sape sa crédibilité et sa capacité à défendre les droits de l’Homme à travers lemonde”, a déclaréle porte-parole adjoint du département d’Etat Tom Casey. Il a rappelé qu’il s’agissait de la troisième session extraordinaire du Conseil condamnant Israël en moins de six mois. “Les Etats-Unis appellent le Conseil à se concentrer sur les violations des droits de l’Homme les plus urgentes et aborder sa mission avec le sérieux et l’absence de parti pris que la communauté internationale attend”, a-t-il ajouté. “Autrement, la légitimité de cette instance sera en cause”, a-t-il estimé. Dans une résolution, le Conseil a voté mercredi en faveur de l’envoi d’une mission dans la bande de Gaza, condamné les violations des droits de l’Homme commises par Israël et demandé la fin de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Les Etats-Unis, qui ne comptent pas parmi les Etats-membres du Conseil, s’étaient opposés à sa création en début d’année. (Source : www.romandie.com, le 16 novembre 2006)  

Khadafi d’Afrique
par Bassam Bounenni bbounenni@yahoo.fr Retranché sous sa légendaire tente à Syrte, où il a négocié la remise à l’ONU des deux suspects de l’affaire Lockerbie (270 morts le 22 décembre 1988), de façon à ce que puissent être levées les sanctions internationales le 5 avril 1999, le colonel Mu’ammar al-Kadhafi a offert ses bons offices à un «règlement des problèmes de l’Afrique dans un cadre africain». Cet activisme panafricain, assez récent, s’est substitué à la diplomatie panarabe que l’enfant chéri des Arabes cultivait depuis son accession au pouvoir le 1er septembre 1969. N’avait-il pas tenté, à de multiples reprises, l’unification avec le Soudan et l’Égypte (1969), l’Égypte et la Syrie (1971), la Tunisie (1974), à nouveau la Syrie (1980), le Maroc (1984), et une fois encore le Soudan (1990)? Ayant accédé au pouvoir au terme d’une révolution, Kadhafi s’était proclamé successeur de Nasser ; il refusait d’être présenté en tant que chef d’État et se vantait d’avoir ouvert depuis des décennies une « troisième voie » susceptible de sortir l’humanité de l’alternative entre capitalisme et socialisme ; l’essentiel de sa pensée figurant dans le célèbre Livre vert qui rivalise, en Libye, avec le Coran, et dont des passages sont lus à la télévision officielle tout de suite après le journal du soir. Comme pour se mettre en scène, en mars 2003, le colonel claque la porte de la Ligue arabe, traitant ses partenaires d’incapables et d’anachroniques. Il s’adresse, le 4 octobre 2003, à un groupe de femmes réunies à Sabhah : « Les Arabes sont devenus la risée du monde et ne servent plus à rien. » Le tournant s’opère dès lors que le colonel a pris la mesure de l’« inaction arabe » dans l’affaire de Lockerbie, où il était placé en conflit direct avec Washington et avec Londres. Fait significatif : la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA), contrai­rement au soutien fort timide de la Ligue arabe, a appelé, en juin 1998, à ne plus respecter l’embargo aérien sur la Libye. Plusieurs chefs d’État africains se rendent de fait dans le pays, nonobstant les restrictions onusiennes. Conforté par ce courant de sympathie, le dirigeant libyen multiplie à son tour les initiatives. Il s’agit rien de moins que d’« éteindre les incendies allumés par les forces colonialistes sur le continent africain ». Un véritable ballet diploma­tique se met en place. Point d’orgue : la conclusion, le 18 avril 1999, d’un accord de cessez-le-feu en RDC, au terme d’un mini sommet tenu à Syrte avec la participation des présidents Laurent-Désiré Kabila (Congo), Yoweri Museveni (Ouganda), Idriss Déby (Tchad) et Issayas Afeworki (Érythrée). Dans la foulée, Kadhafi offre sa médiation dans la guerre civile qui déchire le Soudan ; il accueille coup sur coup, toujours à Syrte, le président Umar Hassan Ahmed al-Bachir et les principaux leaders de l’opposition en exil, dont le chef rebelle sudiste John Garang. Une entremise que saluent les différents protagonistes. En 1999, le lobbying du colonel aboutira à la création de l’Union africaine (UA) en marge d’un sommet historique tenu, encore et toujours, à Syrte. Le diri­geant libyen suspend les arriérés de la dette de plusieurs États membres, de façon à ce que tous puissent y prendre part. Kadhafi est d’avis qu’une armée africaine unifiée devrait se substituer aux armées nationales[1]. Il pense aussi que le scénario de l’Union européenne peut s’appliquer à l’un, si tant est que celle-ci se dote de moyens suffisants. Paradoxe apparent : en septembre 2000, le colonel fait liquider plusieurs dizaines des deux millions d’étrangers d’origine subsaharienne, entrés en Libye sans visa, dans le cadre de l’UA ; il en fera placer plusieurs milliers en camp de transit avant de les expul­ser. Et il copie l’UE en renvoyant chez eux les sans-papiers[2]. Mais les nouveaux partenaires africains redoutent le Libyen. C’est que ce dernier a été, dans le passé, à l’origine d’actions fort subversives : tentatives de coup d’État ; guerre au Tchad. Les leaders subsahariens restent hantés par le bilan des années 1980. Il avait mis son activisme et une partie des revenus de la Libye, générés par la manne pétrolière, au service de « révolutionnaires » comme Carlos, Abu Nidal, les hommes de l’IRA et nombre de milices afri­caines[3] La poussée expansionniste de la Libye au Sahel, au cours de ces années, témoignait bien d’une conscience bédouine : appartenir à un territoire non délimité. Kadhafi se veut désormais le champion d’une nouvelle Afrique, celle des « États-Unis d’Afrique » : « Je me suis endormi à côté de quatre millions de Libyens, je me suis réveillé avec quatre cents millions d’Africains. » Les « pauvres Bédouins, sans même un certificat de naissance, qui ne se lavent pas les mains pour manger, qui ignorent jusqu’au goût de l’alcool et du Pepsi-cola » doivent offrir un modèle aux nouveaux citoyens africains. Son obsession unique, et peut-être ultime : devenir roi du continent et permettre à l’UA de rivaliser avec les plus importants regroupements de pays sur la planète. N’a-t-il pas écrit dans le Livre vert : « Après l’hégémonie jaune, puis blanche, viendra l’hégémonie de la race noire » ? Le personnage demeure l’un des plus singuliers de l’histoire contemporaine, même si son discours n’est pas pris au sérieux. Kadhafi, pourtant, s’acharne. En février 2004, il tente de convaincre ses pairs africains, souvent d’anciens putschistes, lors du second sommet extraordi­naire de l’UA auquel il a appelé une fois de plus à Syrte, de renoncer à leurs « coûteuses et inutiles » manœuvres militaires : « L’Afrique a les ressources matérielles de s’élever à la puissance de l’Europe et des États-Unis. » William J. Casey, ancien directeur de la CIA brosse dans les années 1980, justement, le portrait psychologique du chef de l’« État-voyou » (Reagan), un dangereux exalté dont il convient de se débarrasser : « Kadhafi a intégré déme­surément le caractère bédouin, mélange d’idéalisme naïf, de fanatisme reli­gieux, de fierté exacerbée, d’austérité, de xénophobie et de susceptibilité. » Le leader libyen a apparemment le désir de combler le vide, sur le continent africain, après le retrait de l’emblématique Nelson Mandela. Kadhafi, successeur de Mandela ? Il lui faudrait en tout cas renoncer, alors, à l’expansionnisme. ——————————————————————————– [1] Entretien avec Le Figaro du 24 novembre 2004. [2] « Kadhafi tourne le dos à l’Afrique Noire », Courrier international du 23 décembre 2004. [3] Portrait dans Le Monde du 7 janvier 2004.  (Source : AgoraVox, le 13 novembre 2006) Lien : http://www.agoravox.fr/tb_receive.php3?id_article=15481 )

ANALYSE

Sahara – Les USA exagèrent-ils la menace terroriste?

par Mark Trevelyan
Reuters, le 16 novembre 2006 à 16h28 BAMAKO, 16 novembre (Reuters) – Le Mali se considère-t-il partie prenante à la guerre mondiale contre le terrorisme menée par les Etats-Unis? La question fait éclater de rire l’officier malien, malgré quatre ans de formation antiterroriste dispensée par les forces spéciales américaines. “Non, pas du tout!”, répond-il. Que penser alors de l’argument de Washington voulant qu’Al Qaïda et les groupes qui s’en réclament puissent trouver des sanctuaires dans des pays du pourtour sahélien comme le Mali? Oussama ben Laden a bien trouvé refuge au Soudan dans les années 1990. “Non, non, je n’y crois pas”, objecte encore l’officier malien. Pourtant, d’autres officiers maliens disent partager la préoccupation américaine que leur pays et d’autres Etats riverains du Sahara puissent être déstabilisés par des groupes islamistes armés. Dans les cinq à sept ans à venir, le Pentagone va investir 600 millions de dollars dans son “partenariat contre le terrorisme transaharien”. Ce programme concerne neuf pays à la périphérie du plus grand désert du monde: Mali, Tchad, Mauritanie, Maroc, Algérie, Niger, Sénégal, Nigeria et Tunisie. Les grands espaces mal gouvernés “sont devenus attrayants pour les groupes terroristes qui se voient privés de plus en plus de leurs sanctuaires en Afghanistan et au Moyen-Orient”, estime le général américain James Jones. Jones est chef du commandement européen de l’US Army (Eucom), qui est aussi chargé des opérations en Afrique et considère les pays du pourtour saharien comme “un terrain de recrutement favorable et prédisposé à l’influence radicale terroriste et à d’autres activités de déstabilisation”. A l’appui de l’analyse américaine est souvent cité l’activisme régional du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Dernier groupe islamiste armé algérien encore en activité, le GSPC s’est signalé en 2003 en enlevant 32 touristes européens dans le Sahara algérien. Depuis, ses activités militaires se sont régulièrement accrues en Algérie, où il a encore tué sept soldats le 8 novembre, mais elles se sont aussi étendues au-delà. EXAGERATION DU DANGER? Dans le nord du Mali, le groupe s’est heurté aux combattants touaregs, qui ont tué en octobre un de ses chefs. Il y a moins d’un mois, le GSPC s’est vengé en tuant neuf Touaregs maliens. Les officiers supérieurs maliens se disent inquiets de l’évolution de la situation dans le nord désertique du pays, où s’entremêlent islamisme armé, agitation touareg et trafics de toutes sortes. Pour le lieutenant-colonel Bréhima Haïdara, commandant adjoint de la région, le spectre du terrorisme est réel. “La menace c’est le GSPC, Al Qaïda.” Mais il souligne qu’islamistes algériens et Touaregs se disputent le contrôle des routes transahariennes de la lucrative contrebande de cigarettes, de drogues et d’armes. Pour un autre officier malien, il ne faut pas surestimer le danger de voir les islamistes, parfois difficile à distinguer des trafiquants, prendre pied au Mali. “C’est vrai que certains de ces gens passent par le Mali sans encombre, mais dire qu’il y restent en toute sûreté, non, ce n’est pas le cas.” Selon certains analystes occidentaux, l’armée américaine amplifie délibérément la menace terroriste pour obtenir les moyens de son activisme dans la région. L’universitaire britannique Jeremy Keenan accuse même Washington d’inventer la menace pour “s’assurer l’Afrique” et l’accès à  ses ressources naturelles. Les Etats-Unis cherchent à réduire leur dépendance du Moyen-Orient pour le pétrole et les pays d’Afrique, qui remplissent 16% de ses besoins actuellement, devraient en représenter 25% d’ici à 2015. “En créant cette affaire terroriste, les Américains créent les conditions de la militarisation de l’Afrique”, juge Keenan. “Nous n’exagérons, ni ne minimisons ce qui se passe”, se défend, sans surprise, le général William Ward, commandant adjoint de l’Eucom. REUTERS  

BAGAGISTES DE ROISSY : UN RACISME D’ETAT !

 

Conférence de presse organisée par le MIR avec la participation de salariés de Roissy, mardi 21 novembre à 11h au CICP, 21 ter rue voltaire, paris 11ème

mardi 14 novembre 2006 par Mouvement des indigènes de la république

Les Indigènes de la république saisissent l’ONU et le Parlement Européen ; ils en appellent aux organisations internationales de défense des droits humains et à Nelson MANDELA.

-  Mangez-vous halal ?

-  Faîtes-vous la prière ?

-  Pratiquez-vous le jeûne du ramadan ?

-  Avez-vous fait le pèlerinage à la Mecque ?

-  Aimez-vous la France ?

Autant de questions qu’un fonctionnaire, agissant au nom de la République, et à l’initiative des plus hautes autorités de l’Etat, a osé poser aux salariés de ROISSY, trahissant ainsi l’absence de griefs à leur encontre sinon qu’ils sont tous ou qu’ils seraient de confession musulmane.

Non ! Il ne s’agit pas d’un scénario imaginé par les Indigènes pour salir la République ! C’est l’interrogatoire concocté dans le cadre de l’oppression croissante que subissent les musulmans de France en ce début du 21ème siècle. C’est, pour la première fois en temps de paix depuis le régime de VICHY et la période coloniale, qu’au sein même de l’Hexagone, est commis un acte délibéré de discrimination raciale assumé par l’Etat sans autre dissimulation que d’invoquer des raisons de sécurité qui ne trompent personne.

Nous pouvons désormais affirmer que les « loups » sont dans la demeure : pas ceux que l’on avait accusé injustement, ces jeunes musulmans de banlieue, lors de la sinistre affaire du RER D, mais ces « loups » qui envahissent l’espace public, les institutions politiques, médiatiques et intellectuelles.

En France, l’heure est grave, le mal est profond. Il a suffit qu’un petit candidat d’extrême droite publie un brûlot islamophobe pour que la république avoue… allons lâchons-nous… pour qu’elle nous dégueule sa vérité au visage ! Non pas son masque d’égalité et de fraternité universelle mais le racisme profond qui la mine : les musulmans sont un danger pour l’ordre de France et sa sécurité. Cela avait déjà été suggéré plus ou moins directement dans les actes ou les paroles de tel ou tel personnage de la classe politique, de droite comme de gauche. La spirale islamophobe, qui s’est déchaînée ces dernières années, vient d’atteindre un nouveau palier. Peut-être pas le dernier, sans doute pas le plus haut. Désormais, il n’y a plus de tabou. L’Etat français a pris la responsabilité de briser les quelques digues qui contenaient le déclenchement de la détestation raciale.

Des dizaines d’employés musulmans des aéroports de Roissy (agents de sécurité, bagagistes, personnels d’entretien ou de nettoyage, à la traction sur les pistes ou dans les hangars des sociétés de messagerie, serveurs…) se sont vu retirer leur badge de travail, délivré par la préfecture et qui leur permettait d’accéder aux zones réputées sensibles en termes de sécurité. Ils sont désormais interdits de travail, des procédures de licenciement sont en cours. Leur éviction a été accompagnée de propos, d’humiliations et de chantages, dont le caractère raciste est sans équivoque. Les arguments spécieux des autorités préfectorales et policières selon lesquels ces salariés auraient été liés à « des mouvances fondamentalistes à visée potentiellement terroriste » s’écroulent d’eux-mêmes.

A priori suspects parce que musulmans, ils ont subi d’infâmes interrogatoires dont le seul objet était de mesurer leur respect des préceptes de la foi islamique. Les questions qui leur ont été posées n’ont de rapport avec les impératifs sécuritaires invoqués officiellement que si l’on admet que le seul fait d’être musulman est criminogène. Pour l’Etat, tout musulman est désormais « potentiellement terroriste » ! Un intellectuel médiatique n’avait-il pas déclaré que trois millions de musulmans en France, c’est trois millions de terroristes ?

Un musulman est présumé coupable. Ce n’est plus à l’administration de démontrer sa culpabilité mais au musulman de prouver son innocence comme l’a reconnu Jean-François Cordet, le préfet de Seine-Saint-Denis, qui a considéré que ces personnes n’avaient pas apporté la preuve d’un « comportement insusceptible de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire ».

Et que dire du « principe de précaution » invoqué par le ministre de l’Intérieur, candidat à la magistrature suprême, sinon qu’il s’apparente ici à une mesure sanitaire contre un corps étranger qui menacerait la France, une mesure de purification ethnique du personnel, au sens littéral du terme. Ce ne sont pas, en effet, leur supposée activisme politique qui motive le recours à une telle terminologie contre les salariés de Roissy mais bien leurs croyances religieuses, réelles ou supposées, qui justifient, aux yeux de l’Etat, que la présence éventuelle d’un employé musulman tenté par l’action directe soit traitée par l’élimination de tous les employés musulmans comme on abat tout le troupeau pour éviter la contamination des autres cheptels.

Il ne s’agit pas là d’un simple dérapage, d’un acte isolé commis par un fonctionnaire malveillant ; il s’agit d’une action massive, délibérément raciste, voulue et mise en oeuvre par l’Etat, sur la base de ces fameuses « notes blanches » plus dignes de la police politique d’un Etat totalitaire que d’une République démocratique.

La présomption de culpabilité, l’arbitraire administratif, les sanctions d’exception sans obligation de fournir la moindre justification et appliquées à des individus pour l’unique raison qu’ils sont de confession musulmane, les mesures de type « sanitaire », ne sont pas sans rappeler le temps terrible des colonies et du Code de l’indigénat. Et tout cela avec l’approbation du ministre de l’Intérieur : « Je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plate-forme aéroportuaire. Je préfère qu’on ait le risque d’un contentieux parce qu’on a été trop sévère, plutôt qu’on se retrouve avec un drame parce qu’on n’a pas été assez sévère » (Nicolas Sarkozy). Paroles gravissimes qui font écho au couvre-feu instauré en 1961, par le préfet Papon, à l’encontre des seuls musulmans de Paris et qui a conduit au massacre du 17 octobre.

Aujourd’hui, comment pourrions-nous ne pas avoir peur ? Comment pourrions-nous ne pas craindre que cette histoire, cachée prudemment sous le tapis, ne se répète alors qu’à nouveau on fait le tri entre les personnes en fonction de leurs origines ou de leurs convictions religieuses, alors que les multiples expressions du racisme et de l’islamophobie polluent la sphère publique dans le silence général, alors que l’appareil judiciaire manifeste à nouveau ses défaillances et assure l’impunité aux actes racistes ? Ecartés à Roissy pour des raisons de sûreté, d’autres musulmans ne feront-ils pas l’objet de nouvelles mesures d’exclusion dans le cadre d’une politique « sanitaire » et en application de ce même principe de précaution ? Jusqu’où ira la dérive qui consiste à assimiler les musulmans à un nouvel ennemi intérieur, la cinquième colonne d’une race fourbe, guerrière et impitoyable ?

L’affaire de Roissy constitue un précédent extrêmement dangereux ; elle ne concerne pas les seuls salariés interdits de travailler ni même les seules communautés musulmanes de France. Il s’agit, bien au-delà, de l’avenir de l’ensemble de cette société et de la nature de son régime politique qui sont en cause.

Dès lors, la question qui se pose à toutes et tous est simple : voulons-nous d’un régime d’apartheid ? Voulons-nous vivre, les uns et les autres, dans la peur et la haine réciproques ? C’est parce que nous avons répondu « Non ! » à ces interrogations que nous avons créé le Mouvement des indigènes de la république.

AUJOURD’HUI :

-  face à l’incurie des autorités publiques qui assument désormais ouvertement des mesures d’exclusion des musulmans en raison de leur croyance,

-  face au mutisme complice des forces politiques de droite comme de gauche,

-  face à la terrible campagne de haine anti-musulmane que mènent des intellectuels de tout bord, dans une tentative de légitimation du racisme anti-musulmans.

Nous avons décidé de saisir les institutions onusiennes et européennes et nous en appelons également aux organisations internationales de défense des droits humains et à l’autorité morale de Nelson Mandela afin qu’elles mettent les autorités françaises en demeure de respecter leurs propres textes constitutionnels et législatifs et les conventions internationales qu’elles ont ratifiées relatives au combat contre le racisme sous toutes ses formes et au respect des droits humains.

NOUS EXIGEONS :

-  Le rétablissement immédiat et sans condition de tous les employés de Roissy, interdits de travail, dans leurs droits, à l’exception de ceux dont la preuve irréfutable et transparente de leurs implications dans des actes criminels aura été apportée par les autorités policières et judiciaires.

-  Que des mesures soient prises pour lutter efficacement contre l’islamophobie sous toutes ses formes.

-  L’ouverture d’une enquête par l’Union européenne concernant l’islamophobie en France.

Mouvement des indigènes de la république

Le 14 novembre 2006

http://www.indigenes-republique.org/article.php3?id_article=550


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