Appel au PrĂ©sident de la RĂ©publique tunisienne Ă renoncer Ă la signature de l’amendement Ă l’article 61bis du Code pĂ©nal. LibertĂ© et EquitĂ©: Arrestation du jeune Zyed Ferchichi et de son ami Radhouane, saisie de poisson en leur possession Amnesty international: Tunisie. Menace dâincarcĂ©ration dâun journaliste hospitalisĂ© : Fahem Boukadous Nouveau Parti Anticapitaliste: CommuniquĂ© du NPA. LibertĂ© pour Fahem Boukaddous LibertĂ© et EquitĂ©: La famille du prisonnier dâopinion Youssef Bouzid empĂȘchĂ©e de lui rendre visite Cas de Hassan Nasri : lettre de l’ACAT au Directeur du Prison de Borj Er Roumi Assabilonline: Oualid Jarray est retrouvĂ© en garde Ă vue au ministĂšre de lâIntĂ©rieur, Il sera dĂ©fĂ©rĂ© vendredi devant le tribunal CCTE: Intifada quotidienne des musulmans dont de nombreux Tunisiens dans la prison de Rossano en Calabre – Italie AFP: Journaliste tunisien condamnĂ©: les USA “inquiets” pour les droits de l’homme Jamel HENI: L’hypothĂšse et non le totalitarisme
LETTRE OUVERTE A LâATTENTION DE M. ZINE EL-ABIDINE BEN ALI, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE TUNISIE Copenhague, Dublin, GenĂšve, Paris, le 8 juillet 2010
Â
                                                          Objet : Appel au Président de la République tunisienne à renoncer
                                                               à la signature de l’amendement Ă l’article 61bis du Code pĂ©nal.
Â
Â
Monsieur le Président,
LâAction des chrĂ©tiens pour l’abolition de la torture (ACAT), International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders (Front Line), l’Observatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de lâHomme, un programme conjoint de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de lâHomme (FIDH) et de lâOrganisation mondiale contre la torture (OMCT), le RĂ©seau Euro-mĂ©diterranĂ©en des droits de l’Homme (REMDH) et Reporters sans frontiĂšres (RSF) souhaitent attirer votre attention sur l’amendement portĂ© Ă l’article 61bis du Code pĂ©nal publiĂ© au Journal officiel de la RĂ©publique tunisienne le 1er juillet 2010. Nos organisations considĂšrent en effet que les nouvelles dispositions qui en dĂ©coulent risquent notamment d’entraver les activitĂ©s de promotion et de protection des droits de l’Homme menĂ©es par les dĂ©fenseurs des droits de lâHomme tunisiens.
Cette loi, qui vise Ă complĂ©ter les dispositions de lâarticle 61 bis du code pĂ©nal en y ajoutant lâincrimination âdes personnes qui Ă©tablissent, de maniĂšre directe ou indirecte, des contacts avec des agents dâun Etat Ă©tranger, dâune institution ou dâune organisation Ă©trangĂšre dans le but de les inciter Ă porter atteinte aux intĂ©rĂȘts vitaux de la Tunisie et Ă sa sĂ©curitĂ© Ă©conomiqueâ, inquiĂšte vivement nos organisations. Cet amendement est Ă mĂȘme de permettre la poursuite et lâemprisonnement de dĂ©fenseurs des droits de lâHomme coopĂ©rant avec des organisations Ă©trangĂšres et multilatĂ©rales, parmi lesquelles lâUnion europĂ©enne (UE) et les Nations unies. En outre, plus gĂ©nĂ©ralement, des tĂ©moins ou victimes de violations graves des droits de l’Homme pourraient Ă©galement ĂȘtre visĂ©s par cette nouvelle incrimination s’ils communiquaient avec des “entitĂ©s Ă©trangĂšres”.
Nos organisations souhaitent rappeler que le dialogue sans entrave avec la sociĂ©tĂ© civile et le respect de la libertĂ© d’expression constituent l’un des socles du mode de fonctionnement de ces organisations multilatĂ©rales. Ces dispositions constituent par ailleurs une entrave supplĂ©mentaire aux activitĂ©s de dĂ©fense des droits de l’Homme menĂ©es dans votre pays et risquent en particulier de permettre la recrudescence des actes de harcĂšlement Ă lâencontre de celles et ceux qui dĂ©noncent les violations des droits de l’Homme, en contradiction flagrante des obligations internationales souscrites par la Tunisie. Les rĂ©cents propos de M. Lazhar Bououni, ministre de la Justice et des droits de lâHomme, qui avait dans sa rĂ©ponse aux interventions des dĂ©putĂ©s dĂ©clarĂ© que âlâatteinte aux intĂ©rĂȘts vitauxâ incluait le fait âdâinciter des parties Ă©trangĂšres Ă ne pas accorder des crĂ©dits Ă la Tunisie, Ă ne pas investir dans le pays, Ă boycotter le tourisme ou Ă saboter les efforts de la Tunisie visant Ă obtenir le statut de partenaire avancĂ© avec lâUnion europĂ©enneâ tendent Ă confirmer ces craintes[1].
L’adoption de cette nouvelle disposition intervient par ailleurs alors qu’au cours des derniers mois, les campagnes de diffamation se sont multipliĂ©es. En effet, des articles publiĂ©s dans les journaux Al-Hadath, Koll Ennass, As Sarih, As Sabah,La Presse et Ach-Chourouk qualifiaient de âtraĂźtresâ, âagentsâ et âmercenairesâ âquâil convient de jugerâ[2] certains dĂ©fenseurs tunisiens pour avoir Ă©tĂ© en contact avec lâUE. Nos organisations s’inquiĂštent que les plaintes pour diffamation dĂ©posĂ©es par les personnes concernĂ©es soient Ă ce jour restĂ©es sans suite.
Monsieur le PrĂ©sident, nos organisations vous appellent, par la prĂ©sente, Ă garantir l’abrogation dans les meilleurs dĂ©lais des nouvelles dispositions amendant l’article 61 bis, dans la mesure oĂč de telles dispositions sont manifestement contraires au droit international relatif Ă la protection des droits de l’Homme, en particulier l’article 19 du Pacte international sur les droits civils et politiques, ratifiĂ© par la Tunisie, qui prĂ©voit dans son paragraphe 2 que “toute personne a droit Ă la libertĂ© d’expression; ce droit comprend la libertĂ© de rechercher, de recevoir et de rĂ©pandre des informationset des idĂ©es de toute espĂšce, sans considĂ©ration de frontiĂšres, sous une forme orale, Ă©crite, imprimĂ©e ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix”. Elles sont Ă©galement contraires Ă la DĂ©claration des Nations unies sur le droit et la responsabilitĂ© des individus, groupes et organes de la sociĂ©tĂ© de promouvoir et protĂ©ger les droits de l’homme et les libertĂ©s fondamentales universellement reconnus, adoptĂ©e par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies le 9 dĂ©cembre 1998. Cette dĂ©claration prĂ©voit notamment le droit âde promouvoir la protection et la rĂ©alisation des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales aux niveaux national et internationalâ (article 1), âde communiquer avec des organisations non gouvernementales et intergouvernementalesâ (article 5.c) et âde s’adresser sans restriction aux organes internationaux compĂ©tents de maniĂšre gĂ©nĂ©rale ou spĂ©ciale pour recevoir et examiner des communications relatives aux droits de l’homme, et de communiquer librement avec ces organesâ (article 9.4).
En outre, ces dispositions contreviennent aux engagements pris entre la Tunisie et l’UE dans leur Accord d’association notamment ceux portant sur la nĂ©cessitĂ© de “renforcer davantage la participation de l’ensemble des composantes de la sociĂ©tĂ© tunisienne Ă la vie politique” et “de dĂ©velopper davantage le rĂŽle de la sociĂ©tĂ© civile”.
Nous vous remercions par avance pour toute action que vous entreprendrez au regard de ces informations et nous restons à votre entiÚre disposition pour toute information complémentaire qui vous serait utile.
Nous vous prions de croire, Monsieur le PrĂ©sident, Ă lâassurance de notre haute considĂ©ration.
Jean-Etienne de Linares
DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de lâACAT-France
Souhayr Belhassen
Présidente de la FIDH
Mary Lawlor
Directrice de Frontline
Eric Sottas
SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOMCT
Jean Francois Julliard
Secrétaire général de Reporters sans frontiÚres
Kamel Jendoubi
Président du REMDH
[1] Cf. articles de l’Agence Tunis Afrique Presse, 15 juin 2010 et de La Presse de Tunisie, 16 juin 2010.
[2] Cf. articles d’Al-Hadath, 19 et 26 mai 2010.
[3] M. Kamel Jendoubi, prĂ©sident du REMDH et membre du Conseil exĂ©cutif de lâOMCT, Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertĂ©s en Tunisie (CNLT), M. KhĂ©maĂŻs Chammari, membre du Conseil dâadministration de la Fondation euro-mĂ©diterranĂ©enne de soutien aux dĂ©fenseurs des droits de lâHomme (FEMDH) et ancien vice-prĂ©sident de la FIDH, et M. Omar Mestiri, directeur de la rĂ©daction du journal Kalima.
Nouvelles des libertés en Tunisie
2 ) Arrestation du jeune Zyed Ferchichi et de son ami Radhouane, saisie de poisson en leur possession
Des agents de la police politique de Bizerte ont arrĂȘtĂ© dans la matinĂ©e du vendredi 9 juillet le jeune Zyed Ferchichi, ex prisonnier dâopinion, ainsi que son ami Radhouane et ils ont saisi du poisson quâils Ă©taient en train de vendre au marchĂ© et les dont conduits au poste de police de Jarzouna oĂč ils ont Ă©tĂ© soumis Ă un interrogatoire. Puis ils ont saisi le poisson au prĂ©texte quâil Ă©tait impropre Ă la consommation et les ont libĂ©rĂ©s. [âŠ] Â3) Le jeune Oualid Jarray est dĂ©fĂ©rĂ© pour lâinstruction
Au terme dâune garde Ă vue ayant dĂ©passĂ© la durĂ©e lĂ©gale, le jeune Oualid Jarray, originaire de Ben Gardane, dans le gouvernorat de MĂ©denine, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans la matinĂ©e du vendredi 9 juillet 2010 au juge dâinstruction du quatriĂšme bureau du Tribunal de PremiĂšre Instance qui a Ă©mis un mandat de dĂ©pĂŽt en prison pour des accusations en rapport avec la loi inconstitutionnelle sur le terrorisme. [âŠ] [âŠ] Pour le bureau exĂ©cutif de lâOrganisation Le PrĂ©sident MaĂźtre Mohammed Nouri  (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)Tunisie. Menace dâincarcĂ©ration dâun journaliste hospitalisĂ© : Fahem Boukadous
Communiqué du NPA. Liberté pour Fahem Boukaddous.
ReportĂ© Ă plusieurs reprises, le procĂšs de Fahem Boukaddous devant la Cour dâAppel de Gafsa sâest conclu le 6 juillet sur une condamnation Ă quatre ans ferme dâemprisonnement, soit la confirmation de la peine prononcĂ©e en premiĂšre instance pour « constitution dâune association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens ». En rĂ©alitĂ©, il sâagit de le punir pour la couverture des Ă©vĂ©nements du bassin minier quâil avait rĂ©alisĂ©e en tant que journaliste pour le compte de la chaĂźne El Hiwar Et Tounsi en 2008.
Fahem Boukaddous est hospitalisĂ© depuis le 3 juillet, Ă cause de fortes crises dâasthme. Les mĂ©decins ont rĂ©ussi Ă rĂ©sister aux pressions policiĂšres mais jusquâĂ quand ? LâhĂŽpital est en Ă©tat de siĂšge et la peine est exĂ©cutoire immĂ©diatement
Le NPA considĂšre cette peine comme lâune des plus lourdes jamais prononcĂ©es contre un journaliste en Tunisie du seul fait de son activitĂ© professionnelle. Le NPA dĂ©nonce cette parodie de procĂšs, puisque la dĂ©fense nâa pu plaider et que la Cour a rejetĂ© la demande de report, alors que lâaccusĂ© Ă©tait absent car hospitalisĂ© le jour de son procĂšs. Il exprime toute sa solidaritĂ© avec Fahem Boukaddous et Afef, son Ă©pouse, exige lâarrĂȘt des poursuites contre tous les militants du bassin minier et continuera son combat pour lâamnistie gĂ©nĂ©rale en Tunisie. Le 9 juillet 2010
Nouvelles des libertés en Tunisie
1)  La famille du prisonnier dâopinion Youssef Bouzid empĂȘchĂ©e de lui rendre visite
Lâadministration de la prison de Mornaguia a empĂȘchĂ© dans la matinĂ©e du jeudi 8 juillet 2010 le frĂšre du prisonnier dâopinion Youssef Bouzid, originaire du gouvernorat de KĂ©bili, actuellement dĂ©tenu dans la prison prĂ©citĂ©e, de lui rendre visite au motif quâil Ă©tait sanctionnĂ©e par une mise en isolement, sans toutefois en prĂ©ciser les raisons. Le couffin apportĂ© de KĂ©bili a Ă©galement Ă©tĂ© refusĂ©. Le prisonnier dâopinion Youssef Bouzid est dĂ©tenu dans le cadre de lâaffaire 17924 instruite par le sixiĂšme bureau du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis. [âŠ] Pour le bureau exĂ©cutif de lâOrganisation Le PrĂ©sident MaĂźtre Mohammed Nouri  (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)Oualid Jarray est retrouvĂ© en garde Ă vue au ministĂšre de lâIntĂ©rieur, Il sera dĂ©fĂ©rĂ© vendredi devant le tribunal
                                                                                                Monsieur le Directeur
                                                                                               Prison de Borj Er Roumi     Â
                                                                                                   70000 Bizerte
                                                                                                     Tunisie
Monsieur le Directeur,
Câest avec consternation que je reçois de nouveaux tĂ©moignages sur lâatmosphĂšre dĂ©lĂ©tĂšre au sein de la prison de Borj Er Roumi : violence entre dĂ©tenus,  mauvais traitements subis par certains prisonniers de la part des codĂ©tenus, de la part de lâadministration pĂ©nitentiaire.
Je suis particuliÚrement alertée par les violences subies par le jeune Hassan Nasri.
Agressé par un codétenu, il a ensuite été frappé à coup de menottes et de bùtons par des gardiens. Il a été privé de parloir et mis au cachot, sa cellule a été fouillée, ses lettres déchirées, son Coran confisqué.
Est-ce ainsi que le code pénal tunisien est appliqué ?
Je vous prie instamment de rétablir des conditions de détention décentes pour le jeune Hassan Nasri, avec les droits aux soins et aux visites normalement prévus pour tout détenu.
Monsieur le Directeur, il est de votre responsabilitĂ© que les traitements cruels, inhumains et dĂ©gradants ne soient pas utilisĂ©s dans vos services. Sous peine de discrĂ©dit, les engagements internationaux de la Tunisie doivent ĂȘtre respectĂ©s dans votre Ă©tablissement, en particulier la Convention internationale contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants, ratifiĂ©e par votre pays en 1988.
 Monsieur le Directeur, je vous prie de veiller Ă ce que la dignitĂ© des personnes soit respectĂ©e. Aucune violence physique ou psychologique ne doit ĂȘtre tolĂ©rĂ©e ou couverte par vos services.
 Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes meilleures salutations.
                                                                                        Françoise Zeller
                                                                                23 rue Gramme   75015 Paris
Â
Membre de lâACAT-France affiliĂ©e Ă la FĂ©dĂ©ration internationale de lâAction des chrĂ©tiens pour lâAbolition de la torture (FIACAT) qui a un statut participatif auprĂšs des Nations Unies.
Communiqué urgent :
Intifada quotidienne des musulmans dont de nombreux Tunisiens dans la prison de Rossano en Calabre – Italie
Nous venons de recevoir aujourd’hui une lettre d’un dĂ©tenu de la prison de Rossano nous informant que les prisonniers musulmans de cette la prison ont entamĂ© depuis fin juin une action de protestation contre les mesures discriminatoires et vexatoires dont ils sont victimes depuis des mois : Ils sont empĂȘchĂ©s d’aller au terrain de sport On leur refuse d’Ă©couter la radio On leur interdit l’usage de lecteurs de CD Toutes les nuits Ă 10h, 1.30h et 4h du matin ils se mettent Ă faire un sacrĂ© boucan en frappant les barreaux avec des objets metalliques crĂ©ant ainsi un bruit assourdissant en signe de protestation. Pour le Collectif, ces mesures vexatoires sont des formes de persĂ©cution criminelle de nature raciale perpĂ©trĂ©es par les puissances impĂ©rialistes pour humilier, subjuguer et terroriser le monde musulman. Toutes les forces progressistes doivent dĂ©noncer ces crimes pratiquĂ©s Ă grande Ă©chelle Ă travers le monde. Nous devons traduire les organisateurs de ces persĂ©cutions devant les instances judiciaires internationales pour qu’ils rĂ©pondent de leurs crimes. Paris, le 9 juillet 2010 Le Bureau
Journaliste tunisien condamnĂ©: les USA “inquiets” pour les droits de l’homme
Â
« Zied Ben Salem ÙŰ°Ù Ű§ÙŰ”ÙŰŰ© Ù ÙŰŻŰŻŰ© ۚۧÙÙÙ۱ÙŰł ۧÙÙÙ ÙÙÙ Ű Ű§ÙŰȘŰ±Ű ŰŽŰ·Űš ŰșÙ۱ ۧÙÙ۳ۧ۱ÙÙÙ Ù ÙÙۧ ÙÙۧ “Ù ŰÙ ÙÙÙ Ù Ù Ű§ÙۧŰč۱ۧۚ ÙÙۧ Ű ÙÙ ÙÙ Ù ŰۧÙ۱ŰȘÙÙ ÙÙ ŰșÙ۱ Ù۰ۧ ۧÙÙ ÙۧÙ
VoilĂ ce qu’on peut lire dans la page facebook du groupe “gauche tunisienne” et voilĂ pourquoi j’ai sĂ©chĂ© bien que de gauche!!! Ce commentaire prĂ©sente un air de famille avec notre « progressisme rĂ©pressif » dans le droit fil de la sociologie tribale. On pourrait Ă©voquer une dĂ©mocratie familiale (juste chez soi)!!. Chers. La gauche doit-elle craindre l’ombre d’une adversitĂ©? Serait-ce le stalinisme sans autre forme de procĂšs? Qu’est-ce alors que l’adversitĂ© sinon une condition d’existence de la classe ? Qu’est-ce que la contradiction, sinon une vĂ©ritable raison d’ĂȘtre de l’esprit rĂ©volutionnaire!!!
Lisons la rĂ©flexion moyennement brillante mais autrement plus lucide et Ă©voluĂ©e que le despotisme inconscient des nĂŽtres: ” la reconnaissance du rĂŽle de la pluralitĂ© des partis, implique la garantie de leur droits. Cette pluralitĂ© qui dĂ©coule de la libertĂ© d’association est un des Ă©lĂ©ments qui permettront la libre expression du suffrage. Les partis et groupements politiques pourront se former et exercer librement leur activitĂ©….”(in Programme commun de gouvernement du parti communiste et du parti socialiste français (27 juin 1972), p148 )
Les sentinelles du temple
Qu’est-ce qu’un dĂ©mocrate partisan du parti unique?!! N’est-ce pas un imposteur, un RCD, un barbu qui s’ignore?! La fable de la dĂ©mocratie pour les dĂ©mocrates ne serait-elle pas une simple autoproclamation paranoĂŻaque? Qui en effet aura les clĂ©s de l’intention dĂ©mocratique? Qui ira octroyer les lettres de crĂ©ances dĂ©mocratiques ? Qui aura le droit de s’Ă©lever en juge et partie de la dĂ©mocratie? A quoi reconnaĂźtra-on un dĂ©mocrate?
Pas aux intentions en tout cas! Seulement aux actes et dans les actes. Le jugement dĂ©mocratique, disons-le sans dĂ©tour, tient d’unedĂ©duction de faits rĂ©els , il ne relĂšve pas de quelque prĂ©monition autorĂ©alisatrice ! Alors ! Dans les faits, la gauche tunisienne se rĂ©fĂšre encore et pour une bonne partie Ă des certitudes soviĂ©tiques ou chinoises de parti unique. CoincĂ©e, frileuse, conservatrice, elle repousse la moindre nuance idĂ©ologique, la moindre « dĂ©viance », un brin d’ « indĂ©pendance » quant Ă Â l’application originelle de l’hypothĂšse communiste !!!
MĂȘme quand des rĂ©visions s’annoncent prosaĂŻquement, on ne les proclame pas. On ne dit pas clairement que telle idĂ©e sera abandonnĂ©e, amendĂ©e, mise entre parenthĂšses. As-t-on Ă©noncĂ© clairement et publiquement ce qu’il adviendra de la dictature du prolĂ©tariat ? De la rĂ©volution ?!!!
Eh bien c’est de cela qu’il s’agit dans une perspective historique de progrĂšs. Dire, proclamer, Ă©crire. Rendre publique une rupture, n’est pas un rouage de communication. C’est une fondation historique radicale. Une transformation de la pensĂ©e et des identitĂ©s politiques. Ne pas y sacrifier, relĂšve de la duplicitĂ© interne, des exigences stratĂ©giques du parti qui privilĂ©gient l’unitĂ© des rangs au progressisme rĂ©el !!!
Dans les actes aussi, seule l’hypthĂšse communiste s’est accaparĂ© le princpie socialiste (Ă l’exeption de quelques partis minoritaires). Alors que la social-dĂ©mocratie, existe bel et bien, d’autres formes de socialsme moins obtus sur la libertĂ© de conscience existent partout. Qu’il suffise de lever les yeux et de quitter le “Capital” du 19 pour en Ă©crire un du 21 Ăšme, osant un vĂ©ritable progressisme inter-marxiste!
Toutefois, voyez-vous, nous en sommes au prosĂ©lytisme dialectique, nous en sommes à des annĂ©es lumiĂšres de ce courage intellectuel, bridĂ©s par une doxa officielle, par les sentinelles du temple stalinien ! Par les barbus de la lettre….
Marxo et démocrate?
DĂ©mocrates, dites-vous? Eh bien je suis dĂ©solĂ©. On ne peut ĂȘtre dĂ©mocrate et nervis de l’anlyse de classe classique, partisan du parti unique comme appareil idĂ©ologique du prolĂ©tariat. On ne va pas jouer au parlementarisme dans une lutte de classe, tout de mĂȘme! Un prolo ne va pas compter les voix de son exploitateur! Le modĂšle marxiste est fondamentalement rĂ©volutionnaire, il vise Ă une dictature et pas Ă une dĂ©mocratie du prolĂ©tariat. Il faudra avoir le courage de le dire et d’en revenir aux sources. ArrĂȘtons de chanter des louanges dĂ©mocratiques fabulĂ©es!
Ă moins que les mots aient totalement perdu leur sens et que nous soyons dans un vĂ©ritable hermĂ©neutisme indĂ©fini (auquel cas rien n’aura plus aucun sens et les mots mĂȘme perdent leur fonction), la rĂ©volution n’est pas une transition par les urnes, ni une transformation politique ( le propre mĂȘme de toute dĂ©mocratie). On ne peut ĂȘtre strictement marxiste et dĂ©mocrate. Il faudra en changer un terme. Ăvoluer ou arrĂȘter de mentir.
La dĂ©mocratie n’est pas la laĂŻcitĂ© qui n’est pas une obligation sociĂ©tale d’irrĂ©ligion ni une conscience homogĂšne. La dĂ©mocratie suppose l’adversitĂ© indĂ©finiment et non la disparition des classes, la laĂŻcitĂ© suppose un tant soi peu de diffĂ©rence doctrinale pour exercer son pouvoir de synthĂšse collective, elle serait obsolĂšte et sans raison d’ĂȘtre dans une sociĂ©tĂ© Ă doctrine unique, Ă parti unique!!!
Nos communos, doivent laisser la porte ouverte aux hypthĂšses Weberiennes sur la l’absence cruelle d’une conscience de classe, la primautĂ© de la conscience individuelle, les arragements entre classes, la non contradiction entre conscience ontologique et collective, entre mĂ©ditation et action, entre psychologie et sociologie, entre culture et conscience. Lisons Habermas les camrades. Lisons-le ce soir, avant de se fĂącher. Car nous ne sommes pas Ă l’abri d’un dogmatisme heureux!!!
Jamel HENI
Lien : http://www.facebook.com/notes/jamel-heni/lhypothese-et-non-le-totalitarisme/410131801525
Home – Accueil – ۧÙ۱ۊÙŰłÙŰ©
Â