9 janvier 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2423 du 09.01.2007

 archives : www.tunisnews.net


LTDH: Communiqué

C.R.L.D.H. Tunisie: Les derniers évènements en Tunisie : Le devoir d’informer, le droit à la vérité C.R.L.D.H. Tunisie: FLASH-INFOS AFP: Fusillades en Tunisie – le chef d’un groupe salafiste éliminé (journal)

AFP: Fusillades en Tunisie: la piste salafiste sérieusement étudiée

AP: Tunisie: les récents affrontements sanglants provoqués par des salafistes 20 Minutes: Le GSPC dépasse les frontières Sihem Bensedrine: A propos des récents affrontements violents avec les forces de l’ordre Bassam Bounenni: Tunisie – Faillite d’un système

Aujourd’hui le Maroc: La Salafiya fait son apparition en Tunisie

Le Monde: Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, dernier mouvement armé algérien encore actif Fatima Kabba: Le quatrième congrès du Parti Démocratique Progressiste – Echec ou succès?

Parents d’élèves de l’école Tunisienne de Doha: Lettre à M. Le Président de la République après la grève des enseignants de l’école Tunisienne


Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme Tunis, le 05 janvier 2007 Communiqué (Traduit de l’arabe)
La LTDH se déclare profondément préoccupée par les affrontements armés qui ont eu lieu entre agents de l’ordre et ceux, qu’un communiqué officiel du ministère de l’intérieur, diffusé le 23 décembre 2006, a qualifié de « dangereux criminels ».
La LTDH a attendu vainement que les autorités informent l’opinion publique de la réalité des faits. Celles-ci ont gardé le silence se contentant de publier deux communiqués laconiques et très vagues, ce qui a engendré chez les tunisiens doutes et perturbations et a ouvert la voie à des rumeurs contradictoires. –         La LTDH fait part de son étonnement devant la poursuite de l’embargo imposé aux médias officiels sur ces faits. Elle réaffirme que le droit des citoyens à l’information est un droit fondamental et que la rétention de l’information ne peut que nuire à la réputation du pays, et constitue une censure supplémentaire à celle exercée sur la presse et aux journalistes pour les empêcher d’accéder aux sources de l’information. C’est pourquoi la LTDH demande aux autorités  de dévoiler la vérité sur « ces dangereux criminels », leurs objectifs, leurs identités et les conditions dans lesquelles les affrontements armés se sont déroulés. –         La LTDH dénonce avec la plus grande vigueur le recours de certains tunisiens à la violence comme moyen du changement politique, ce qui est susceptible de menacer la stabilité du pays et constituer un risque pour la sécurité et les intérêts des citoyens. S’il s’avérait que ces individus étaient en relation avec des groupes terroristes, cela nous amènerait à nous mobiliser pour contrer ce phénomène et comprendre ses tenants et ses aboutissants. –         La LTDH affirme que la lutte contre le terrorisme ne peut s’appuyer uniquement sur une approche sécuritaire mais en associant toutes les composantes de la société civile et en respectant les libertés publiques et les droits fondamentaux des citoyens. La démocratie et les droits de l’homme constituent des garanties essentielles pour mobiliser l’opinion publique contre les groupes terroristes et les risques pouvant menacer les acquis du pays. –         la LTDH exprime sa préoccupation quant aux comportements et pratiques contraires aux droits de l’homme, d’autant que certaines informations font état d’arrestations de dizaines de personnes qualifiées de « suspectes » par les services de sécurité. –         La LTDH demande le respect de la personne humaine, l’exclusion du recours à la torture, aux arrestations sans ordre judiciaire et à la garde à vue en dehors des délais légaux. –         La LTDH demande que les personnes arrêtées comparaissent devant la justice dans les plus brefs délais, et ce, dans le respect des conditions d’un procès équitable. –         La LTDH met en garde contre tout amalgame entre ceux qui appartiennent à des partis politiques, ont des convictions religieuses ou des orientations philosophiques et ceux qui recourent aux armes, et menacent la sécurité des citoyens au nom de convictions extrémistes ou fanatiques. Pour le Comité Directeur    Le Président          Mokhtar TRIFI

 

C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

Communiqué

Les derniers évènements en Tunisie : Le devoir d’informer, le droit à la vérité.

La Tunisie vient de vivre deux semaines de violence inégalée (du 23 décembre 2006 au 4 janvier 2007) qui ont opposé les  forces de police et de gendarmerie, appuyées par des renforts militaires, et un groupe important d’individus lors d’affrontements armés dans le sud de la capitale notamment dans la ville de Soliman, à quelque 27 Km de Tunis.

Le ministère de l’Intérieur a publié le dimanche 24 décembre 2006 une brève par le biais de l’agence officielle, la TAP, faisant état d’une fusillade survenue dans la nuit du samedi 23 décembre ayant fait deux morts parmi les « criminels » et deux blessés dans les rangs de la police. Cette fusillade s’est produite dans une des habitations abandonnées de la ville de Hammam-lif, à 15 Km environ du sud de la capitale. Dans le même temps, les Solimanais entendaient pour la 1ère fois des coups de feu sans pouvoir identifier leur provenance.  

L’information a été reprise par tous les organes de presse sans toutefois préciser l’identité, le nombre précis de ces « criminels », la nature de leurs crimes ou les circonstances de la fusillade….Le pouvoir tunisien a tout fait pour minimiser l’affaire et tromper l’opinion publique en faisant référence à une bande de  trafiquants de drogue rapidement neutralisée grâce au courage  des services de l’ordre !

Des informations provenant de différentes sources font état du décès de deux hauts responsables  de la sécurité nationale et de  la poursuite des affrontements puisque  des tirs de feu ont été entendus toute la journée du mardi 26 décembre, provenant des montagnes de Boukornine et du Ressas, à proximité de Hammam-Lif ainsi que de la zone touristique de Soliman.

Le mercredi 3 janvier 2007, la ville de Soliman a été le théâtre de confrontations armées  d’une rare violence qui ont duré plus de 24h dans deux endroits différents, à la zone d’El Bhira, à l’entrée de la ville, sur la route de Tunis et dans la cité d’Echraf, sur la route de la plage. Le groupe armé, dont le nombre est estimé à plusieurs dizaines, équipé de kalachnikovs, de grenades et de fusils d’assaut semble avoir été bien entraîné. Il aurait réquisitionné des habitations  en prenant à deux reprises des familles entières en otage. Un jeune Solimanais de 23 ans, Rabii El Bacha aurait, d’après les habitants, organisé les opérations. Il a été tué pendant la fusillade, toute sa famille arrêtée et son domicile démoli. Devant cette situation gravissime, la gendarmerie a dû appeler en renfort  les militaires qui sont intervenus avec, notamment, des armes lourdes.

Des informations recueillies auprès des Solimanais, font état d’une vingtaine de morts et d’une quinzaine d’arrestations dans les rangs du groupe armé. Quant aux pertes du côté des services de sécurité, et sans pouvoir donner des chiffres précis, elles seraient également lourdes puisque tous les hôpitaux des villes voisines de Menzel Bouzelfa, Beni Khalled et Grombalia  ont été réquisitionnés pour recevoir victimes et blessés.

Des caches d’armes en tout genre auraient été découvertes notamment  dans des maisons inoccupées à Soliman-Plage et dans une bourgade à 7 Km de la ville appelée El Mrissa, sur la route de la station thermale de Korbous.

             Plusieurs témoins affirment que des individus armés se sont retranchés dans des fermes éloignées à la sortie de la ville et que rien n’est encore fini puisque  le samedi 06 janvier au soir, des coups de feu ont été entendus à Soliman et dans El Mrissa. Différentes sources médiatiques indépendantes, politiques ou associatives  s’accordent à dire que ce groupe armé appartiendrait à des Salafistes Jihadistes appelés « la prédication et le combat ». Le groupe de Soliman serait constitué essentiellement de Tunisiens avec une probable participation extérieure.

 La Tunisie vit depuis lors un véritable état de siège avec l’instauration de check points et de barrages routiers dans tout le pays notamment au Cap Bon et dans le Sud,  des rafles et des arrestations en masse dans plusieurs villes et villages, dans des quartiers populaires et devant les différentes  mosquées.

Ces évènements, qui marquent une nouvelle étape dans la vie du pays, sont en réalité redoutés de longue date tant l’étouffement total de la société tunisienne et la politique de désertification politique, associative et culturelle peuvent mener au désespoir et à la désillusion, notamment des jeunes. L’opposition politique et le mouvement associatif autonome n’ont  cessé de prévenir les autorités quant aux  conséquences néfastes que peut engendrer la répression sauvage qui s’abat depuis des années sur toutes les forces démocratiques, pacifistes et réformatrices du  pays. Notre Comité a constamment mis en garde le pouvoir despotique contre les dangers et risques imprévisibles auxquels conduisent la répression aveugle et la faillite plus que jamais avérée, du tout sécuritaire.

Face à cet affrontement armé sans précédent que vient de connaître la Tunisie, le CRLDHT tient à condamner de la manière la plus ferme le groupe armé dont il s’agit, et ce quels que soient ses références  idéologiques ou objectifs politiques.

Il tient en même temps à rappeler que le régime despotique tout autant que ses propagandistes véreux, sont malvenus d’exercer leur surenchère et autre chantage pratiqué à l’endroit des organisations autonomes de défense des droits humains et de l’opposition démocratique.

Des questions demeurent toutefois sans réponses : pourquoi ce black-out total sur l’information ? Quel est le nombre exact de ces « criminels »? Quel est le nombre des tués, des blessés et des arrêtés ? Comment toutes ces armes ont-elles pu traverser les frontières ? …

Le CRLDHT exprime ses craintes quant au risque d’atteintes aux libertés individuelles et à l’intégrité physique qui accompagnent les arrestations massives qui ont touché des centaines de jeunes dans les différentes régions du pays.

Le CRLDHT appelle les Tunisiens à une grande vigilance afin de faire valoir leur droit à connaître la vérité, toute la vérité et de mettre fin à cette politique d’infantilisation de tout un peuple marginalisé et privé de la liberté de savoir comme de décider de son sort.

Le C.R.L.D.H.T reste persuadé que le despotisme enfante le désespoir qui, à son tour, engendre les violences  et que la conjoncture actuelle rend d’autant plus urgent et légitime notre combat pour les réformes démocratiques en Tunisie.

Paris, le 9/01/2007


C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

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FLASH-INFOS

·        Le 21ème congrès de la centrale syndical, l’Union Générale des travailleurs Tunisiens (UGTT) en état de siège. 

·        Le 4ème congrès du Parti Démocrate Progressiste.

·        Une nouvelle publication du CRLDHT, en hommage à la direction légitime de  l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT).

Le 21ème congrès de la centrale syndical, l’Union Générale des travailleurs Tunisiens (UGTT) en  état de siège : 

La ville de Monastir a accueilli les 14,15 et 16 décembre dernier  le 21ème congrès de la centrale syndicale, l’Union Générale des travailleurs Tunisiens (UGTT) dans un climat de tension avec un important dispositif policier  déployé autour de l’hôtel pour empêcher les syndicalistes, venus en nombre des quatre coins du pays,  d’accéder à l’hôtel et suivre les travaux du congrès. Des participants, parmi lesquels des candidats à la direction de l’UGTT, ont été  tabassés, certains hospitalisés. Tous ont été chassés des hôtels qu’ils avaient réservés et contraints à quitter Monastir dès le début du congrès !!

C’est la raison pour laquelle les quelque 500 congressistes ont bruyamment interrompu, et à plusieurs reprises, l’ouverture des travaux en scandant des slogans appelant à l’indépendance de l’UGTT demandant la levée immédiate du siège policier,  exigeant une démocratisation de la vie sociale et politique et le respect des libertés syndicales.

Unique syndicat tunisien, l’UGTT regroupe les travailleurs manuels et intellectuels. Bien que l’organisation ait perdu le prestige qu’elle avait durant les années 1970, elle continue  à constituer  la plus grande organisation de masse dans le pays, avec près de 400.000 adhérents et une représentation réelle, sectorielle comme territoriale dans tout le pays.  Son rôle de  véritable contre pouvoir dans le pays a cessé depuis l’arrivée de M.Ben Ali au pouvoir et la politique de récupération et d’instrumentalisation des organisations de masse mises en place.

Ce 21ème congrès, prévu initialement en avril 2007 et dont la date a été avancée dans la précipitation sans raison apparente, a été une fois de plus l’occasion de montrer la fébrilité du pouvoir politique tunisien qui a redouté la campagne électorale précédant le congrès et le risque de modification de  l’équilibre traditionnel formé par l’équipe du secrétaire général sortant, Abdessalem Jrad. Cette dernière s’illustre mollement dans la défense de l’autonomie et de l’indépendance de la centrale syndicale et demeure souvent  à la traîne de la lutte pour les droits et les libertés des Tunisiens. Son soutien, en 2004, à la candidature du président  Ben Ali pour un quatrième mandat, malgré l’hostilité de larges structures régionales et  de plusieurs fédérations est un exemple significatif.

Cette tension palpable est  symptomatique du malaise profond que traverse  le pays, pouvoir et société civile ; un malaise qui traduit une situation sociale fort tendue où le pouvoir d’achat des différentes catégories sociales s’est fortement détérioré et  des dizaines  de milliers d’ouvriers tunisiens, hommes et femmes notamment dans le secteur textile, se sont trouvés sans emploi. Les chômeurs diplômés, quant à eux,  se comptent par milliers et vivent depuis la fin de leurs  études dans des conditions de grande misère, sans logement et sans aucune source substantielle de revenu. Les négociations sociales peinent à aboutir dans l’écrasante majorité des secteurs et les grèves, organisées dans l’enseignement, la santé publique et de nombreuses entreprises publiques et privées laissent le pouvoir politique de marbre. A cela s’ajoutent l’augmentation des prix de l’énergie, la dévaluation du dinar, le coût de plus en plus élevé  de  services élémentaires jadis ­gratuits, comme l’éducation et la santé et la  corruption généralisée qui paralyse la tête de l’Etat ainsi que l’appropriation, par « les familles dirigeantes », des deniers publics.

Sur le plan politique, la situation générale du pays n’est pas meilleure. Une atmosphère d’étouffement total pèse sur le climat politique du pays caractérisé par une violence extrême qui depuis plusieurs mois est de règle dans  toute la société en réponse à toute aspiration aux moindres droits et   libertés.

Lors de ce congrès, et parmi les nouvelles figures qui ont accédé à la direction de l’UGTT, quelques-unes sont connues par l’ensemble de la société civile pour leur engagement en faveur des libertés et des droits humains ; le mouvement associatif autonome ne peut que se féliciter de ce nouvel  apport

Il est certain que les Tunisiens ont hâte  de voir leur syndicat reconquérir son rôle de contrepoids politique et garantir une meilleure implication sur le plan national pour  la défense  des libertés publiques et  la justice sociale.

Le 4ème congrès du Parti démocrate progressiste :

Le  Parti Démocrate Progressiste (PDP), une des principales formations de l’opposition légale a tenu les 22, 23 et 24 décembre 2006 son 4ème congrès sous le slogan “Citoyens et non sujets”, lors duquel son fondateur et secrétaire général, l’avocat Ahmed Néjib Chebb,i a quitté ses fonctions en tant que premier responsable et porte-parole du parti.

Le PDP est un parti politique d’opposition créé en 1983 sous le nom de Rassemblement socialiste progressiste (RSP). Il  a été reconnu officiellement en septembre 1988. Et bien qu’il ait participé à toutes les élections législatives depuis 1989, il n’a jamais eu de  représentant à la Chambre des députés… Aux cotés du  Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) dirigé par le Dr Mustapha Ben Jaafar, il est le seul parti d’opposition légale à ne pas recevoir de financement public. Son journal, l’hebdomadaire Al Mawqif,  n’est pas subventionné non plus.

Le PDP  s’est engagé depuis sa fondation en faveur des réformes politiques dont une amnistie générale, une information libre et une presse indépendante, la séparation des pouvoirs,  l’indépendance de la justice…et des réformes économiques et sociales basées sur les principes de transparence et de distribution équitable des richesses nationales.

Faisant partie du Collectif 18 octobre pour les droits et les libertés où son ex secrétaire général, Me Ahmed Néjib Chebbi a participé à la grève de la faim de huit  personnalités de la société civile tunisienne en octobre et novembre 2005, ce parti a, depuis favorisé la lutte collective pour la mise en application des trois revendications fournies par le Collectif à savoir l’amnistie générale avec la libération de tous les prisonniers politiques et le retour des exilés, la liberté d’expression et le droit à l’organisation politique et associative.

C’est une femme, Maya Jribi, 46 ans, qui a été élue à la tête du Parti démocrate progressiste,  devenant ainsi la première dame à diriger un parti politique légal en Tunisie. Membre fondateur du parti, Mme Jribi est une  femme engagée de l’opposition politique tunisienne. Outre les revendications classiques du PDP, elle fait siennes les revendications du “mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés” ainsi que  le rajeunissement et la féminisation des cadres du parti.  D’ailleurs,  ce congrès a  permis le renouvellement de 60% des membres du comité central qui compte désormais quatre fois plus de jeunes cadres que l’équipe sortante. Le nombre de femmes au sein de la nouvelle direction   est passé de deux à neuf.

             A la suite de son élection, Mme Maya Jribi a lancé un appel pour l’unification  de l’opposition : “Une telle unité est un besoin pressant et urgent”, a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse. 

             Le CRLDHT exprime à Mme Jribi ses meilleurs vœux de réussite dans ses nouvelles responsabilités en tant que première dirigeante de son parti pour  poursuivre l’œuvre du PDP dans la promotion des libertés et des droits de l’homme.

Une nouvelle publication du CRLDHT, en hommage à la direction légitime de  l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT).

Le CRLDHT vient de publier, à l’occasion de son 10ème anniversaire, un ouvrage intitulé « Une volonté d’indépendance » en hommage au combat exemplaire de l’Association  des Magistrats Tunisiens (AMT).

Cet ouvrage est le fruit d’un travail méticuleux fourni par Maître Houcine Bardi, avocat à la cour de Paris et membre actif du CRLDHT et préfacé par Maître Michel Tubiana, Président d’honneur de la LDH, Vice Président de la FIDH  et membre du comité exécutif du REMDH.

Ce livre retrace en 136 pages le courage  des magistrats tunisiens  dans le combat qu’ils mènent pour l’indépendance de la justice,  et le  coup de force fomenté par le ministère de la Justice contre leur association, l’AMT, représentant unique et légitime des magistrats tunisiens, élu démocratiquement en décembre 2004.

 L’AMT est dans le collimateur du pouvoir politique de Ben Ali  qui a multiplié les actes de harcèlement depuis l’élection du son nouveau bureau au congrès de décembre 2004 et le vote  d’une motion visant à garantir une réelle indépendance de la Justice. Des tentatives de déstabilisation interne menées par  des juges aux ordres ayant échoué, le ministère de la Justice a alors pris la relève pour réprimer les responsables du bureau légitime de l’AMT et exercer à leur encontre   des mesures punitives collectives et des mutations disciplinaires   dans des postes loin de leur famille et ce, en raison de leur attachement à l’indépendance de leur association avant d’organiser un coup de force et d’imposer un bureau fantoche le 4 décembre 2005…

Par cette publication, le CRLDHT a voulu saluer ces Hommes et ces Femmes qui forcent le respect pour leur détermination à  poursuivre, dans des conditions difficiles de harcèlement et de persécution,  leur combat pour la réforme du statut des magistrats conformément aux standards internationaux et aux motions librement votées par les magistrats tunisiens, premier pas vers une justice indépendante au service d’un Etat de droit et du citoyen..

                                                                                                 Le, 9/01/2007

                                                                                                   Le CRLDHT

 


Fusillades en Tunisie:

le chef d’un groupe salafiste éliminé (journal)

AFP, le 9 janvier 2007 à 14h55 TUNIS, 9 jan 2007 (AFP) – Le chef du groupe “salafiste” impliqué dans des accrochages sanglants avec les forces de sécurité en Tunisie fin décembre et début janvier, est mort succombant à ses blessures après un affrontement à Soliman (40 km au sud de Tunis), a affirmé mardi le quotidien Echourouk. Ce journal privé, généralement proche du pouvoir, affirme que les affrontements ont impliqué un “groupe salafiste actif au´Maghreb”, dont le chef, un certain Lassad Sassi, a été blessé et capturé le 3 janvier, avant de succomber à ses blessures. Les autorités ont indiqué que ces accrochages survenus les 23 décembre et 3 janvier se sont soldés par la mort de 12 personnes et 15 arrestations. Depuis, aucune indication n’a été fournie sur l’identité des personnes impliquées et la nature criminelle ou politique de leurs projets, les autorités arguant d’une “instruction en cours”. Le quotidien français Libération avait révélé le 5 janvier le nom du chef de la bande, Lassad Sassi, indiquant qu’il s’agit d’un “ancien gendarme tunisien originaire de Bir-El-Bey, (près de Grombalia au sud de Tunis, Ndlr), qui serait passé auparavant par l’Afghanistan et l’Algérie”. Une source bien informée a confirmé à l’AFP que l’ancien gendarme avait succombé à ses blessures, dans un hôpital, après avoir été longuement interrogé par la police. Echourouk indique en outre que “la puissance de feu, les armes utilisées, y compris des fusils mitrailleurs et des lances roquettes de type RPG, témoignent de la présence d’éléments bien entraînés, voire rompus au combat et au maniement des armes pour certains”. Le journal, se référant à des “sources bien informées”, ajoute que le numéro deux du groupe, un autre Tunisien désigné seulement par son prénom, Rabiâ, a été tué. Agé d’une vingtaine d’années, cet étudiant était originaire de Soliman. Selon un témoignage recueilli par l’AFP, un groupe de cinq éléments au moins s’étaient retranchés dans une habitation en construction à l’entrée de Soliman. L’un deux s’était rendu et quatre avaient été tués à l’issue de violents accrochages avec les forces de sécurité, utilisant notamment “un char”, a raconté un témoin oculaire parlant sous couvert de l’anonymat. Des photographes de presse, dont celui de l’AFP, ont été autorisés lundi soir à prendre des photos des lieux, notamment de la maison où s’était déroulée la fusillade du 3 janvier. Dans le même temps, à Paris la sénatrice tunisienne Emna Soula affirmait lors d’un débat lundi soir sur la chaîne de télévision France 24 que “la piste salafiste est sérieusement étudiée”. AFP


Fusillades en Tunisie: la piste salafiste sérieusement étudiée

 

  AFP, Mardi 9 janvier 2007 PARIS – La piste salafiste est “sérieusement étudiée” concernant des accrochages sanglants fin décembre et début janvier en Tunisie entre les forces de sécurité et un groupe qualifié de “dangereux criminels” par Tunis, a affirmé une sénatrice tunisienne. “La piste salafiste est sérieusement étudiée”, a affirmé la sénatrice Emna Soula lors d’un débat lundi soir sur la chaîne de télévision France 24, ajoutant que “l’enquête évolue”.
Plusieurs titres de la presse privée tunisienne ont évoqué lundi la piste terroriste islamiste dans ces accrochages. Interrogée sur les réticences des autorités à évoquer cette piste, la sénatrice a répondu que “lorsqu’il y a enquête et instruction judiciaire il y a rétention de l’information pour le déroulement de l’enquête”. L’opposant Moncef Marzouki a déclaré de son côté s’inscire “en faux” contre cette explication. “Nous vivons dans un pays d’omerta, dans un pays où l’information est secrète”, a-t-il dit. Chef du Congrès pour la République (CPR, interdit) et vivant en France, M. Marzouki a estimé que “cette violence était prévisible” en raison du “degré d’enfermement” dans lequel le président Zine El Abidine Ben Ali a “mis la population tunisienne”.
“Cette violence est absolument injustifiable. On ne peut l’accepter et je la rejette autant que n’importe quel citoyen tunisien. Mais elle est explicable. Tout a été fait pour pousser à cette situation. Il n’existe plus aucune liberté d’expression, aucune liberté de mouvement”, a-t-il dénoncé. Les autorités ont affirmé lundi poursuivre l’enquête sur les deux affrontements survenus les 23 décembre et 3 janvier, impliquant selon elles des “criminels”, et qui se sont soldés par la mort de 12 personnes et l’arrestation de 15 autres, selon un bilan officiel. Aucune indication n’a pu être obtenue de source officielle sur l’indentité des personnes tuées ou arrêtées, ni sur la nature criminelle ou politique de leurs projets.

Tunisie: les récents affrontements sanglants provoqués par des salafistes

 

Associated Press, le 9 janvier 2007

 

TUNIS (AP) – Le groupe armé qui a été récemment mis hors d’état de nuire par les forces de sécurité tunisiennes après des accrochages sanglants est de plus en plus présenté comme appartenant à la mouvance salafiste, selon les détails rapportés par la presse tunisienne.

Le gouvernement ne donne lui aucune indication sur la nature des activités du groupe ni sur l’identité de ses membres qu’il se borne à qualifier de “dangereux criminels”, près d’une semaine après la fin des affrontements qui ont fait 12 morts parmi les membres du groupe, selon un bilan officiel. Quinze personnes ont été arrêtées.

Le journal “Achourouk” avance que le chef du groupe fait partie des victimes. Il s’agit, selon ce quotidien privé proche du pouvoir, de Lassaâd Sassi, un Tunisien âgé de 37 ans.

Présenté par d’autres sources comme ancien agent de sécurité qui s’est porté volontaire pour combattre avec les salafistes en Afghanistan et en Algérie, il aurait succombé à ses blessures après avoir été capturé le 3 janvier.

Citant des “sources bien informées”, le journal fait également état de la mort de l’adjoint du chef du groupe, Rabiâ Bacha, un étudiant de 22 ans originaire de la localité de Soliman. Située à moins de 40km au sud de Tunis, cette localité a été le théâtre d’affrontements meurtriers.

Selon ce journal, “l’intensité des échanges de tirs et les armes utilisées, dont des fusils-mitrailleurs et des lance-roquettes de type RPG, indiquent que les membres du groupe étaient rodés au maniement de ces armes”. Les forces de sécurité appuyées par un char, ont dû recourir aux armes lourdes pour venir à bout des fugitifs retranchés dans une maison en construction, après une traque qui a duré onze jours.

Selon “Tunis-Hebdo”, les éléments du groupe “s’entraînaient au maniement des armes dans un triangle situé entre les monts de Hammam-Lif, la région de Grombalia et celle de Soliman”, non loin de la capitale. Ils “comptaient, paraît-il, s’en prendre à des sites touristiques et économiques du pays, particulièrement du côté (des stations balnéaires) de Hammamet et de Sousse”, ajoute cet hebdomadaire.

“Nous voulons la vérité” a réclamé quant à lui l’hebdomadaire “Akhbar Al Joumhouriya”.

Tout en proclamant leur refus de la violence comme moyen d’action politique, des associations dont la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et le parti démocratique progressiste (PDP/opposition), ont déploré le “verrouillage médiatique” observé par les autorités.


Le GSPC dépasse les frontières

20 Minutes | édition du 09.01.07 Tout a commencé par une mystérieuse fusillade. Le 23 décembre dernier, les forces de l’ordre tunisiennes se seraient trouvées aux prises avec un groupe armé, à Hammam-Lif, à 25 kilomètres de Tunis. S’en serait ensuivie une traque, terminée, mercredi dernier, dans un ultime échange de tirs, ainsi que l’a confirmé un communiqué laconique du ministère de l’Intérieur tunisien : « La traque du groupe criminel a permis aux forces de l’ordre d’abattre douze éléments du groupe et d’arrêter les quinze restants (…). » Le soir même, l’agence Reuters avançait le chiffre de vingt-cinq morts, formellement démenti ensuite par le gouvernement de Tunis.
Difficile de savoir ce qu’il se passe réellement au pays de Ben Ali. Néanmoins, tous les experts du régime s’accordent pour infirmer la thèse peu convaincante d’un gang « criminel ». Selon Le Figaro d’hier, les deux fusillades pourraient impliquer un groupe islamiste djihadiste lié aux Algériens du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Plusieurs éléments conforteraient cette thèse. D’abord, des dissensions au sein du GSPC, qui selon Ali Laïdi (lire ci-dessous), pourraient entraîner l’installation de bases armées dans tout le Maghreb. Autre élément, l’appel lancé par Ayman al-Zawahiri, le 11 septembre 2006, au cours duquel l’idéologue d’Al-Qaida aurait demandé au GSPC de devenir « l’os dans la gorge des croisés américains et français ». Enfin, l’arrestation, le 30 décembre à Alger, de deux Tunisiens en contact avec le chef du GSPC, Abou Moussab Abdelouadoud, confirme, si besoin est, les nouveaux liens existant entre les radicaux maghrébins.
Armelle Le Goff (Source : 20 Minutes | édition du 09.01.07


A propos des récents affrontements violents avec les forces de l’ordre

Sihem Bensedrine 8 janvier 2007
CONSTATS et INTERROGATIONS
Après un mutisme qui aura duré près de quinze jours, les autorités tunisiennes s’expriment enfin pour la première fois depuis le déclenchement des fusillades dans le sud de la capitale (Hammamlif et Sliman), sur ces récents événements, via l’officieux quotidien Assabah* du samedi 6 janvier. Ils Reconnaissent
– qu’un « groupe armé criminel a tenté de porter atteinte à la stabilité et la sécurité du pays » – que « c’est la première fois qu’ils font face à un groupe d’une telle envergure (trentaine) et aussi bien entraînés et bien armés (kalachnikov) » – que le groupe avait une « stratégie bien arrêtée pour porter atteinte à des intérêts économiques et touristiques » dans le pays. – que les forces de sécurité n’étaient pas « préparées à affronter une opération d’une telle ampleur ». Il a fallu faire intervenir l’Armée, une chose qui déplait à Ben Ali qui a toujours gardé l’armée éloignée de la vie politique, après l’avoir décapitée. – que « ça arrive à tout le monde » et la Tunisie – «Balad al amni wal Aman»- fait partie des « tout le monde » et peut donc subir des influences « régionales » et « mondiales », comme tout le monde. – qu’il s’agit d’un groupe politique « probablement Salafiste»! – Que le traitement sécuritaire n’est PLUS suffisant pour protéger la société et que la mobilisation de toute la société est requise !? – qu’il faut un « nouveau pacte national » social et politique ! – que la responsabilité est collective et que « le citoyen est l’un des éléments de la politique de prévention » – que la marginalisation de la jeunesse (chômage et pauvreté) est l’une des source de recrutement de ces jeunes par des groupes extrémistes. Il faut donc « encourager l’investissement privé » – que « Les tunisiens sont habitués à la sécurité » ; et doivent mériter la sécurité dans laquelle ils vivent et donc y participer, Et ne pas avoir la position de «chmata» (satisfaction revancharde) – que « la rétention de l’information est normale et qu’elle a des motivations sécuritaires », il faut la comprendre et encourager les forces de sécurité au lieu de propager des rumeurs Il reste cependant quelques interrogations auxquelles ces sources officielles n’ont pas répondu :
1- il est de notoriété publique que pour ces groupes terroristes, la revendication politique de l’opération est la première chose qui est proclamée et celle-ci est même plus importante que l’opération elle-même. Or jusqu’à présent aucune revendication n’a été déclarée, ni par ce groupe, ni par un autre (hormis une revendication peu sérieuse sur le net). 2- Les autorités ont eu vent, depuis quelques mois, de l’entrée d’armes sur le territoire, non pas par les frontières terrestres, mais par voie maritime dans des conteneurs chargés de marchandises alimentaires, notamment durant le Ramadan et dont les propriétaires sont connus. Pourquoi leurs enquêtes n’ont pas été poussées jusqu’au bout ? 3- L’hypothèse d’une manipulation de ces groupes armés par un clan au pouvoir en vue de s’assurer le contrôle du pays ne peut pas être raisonnablement exclue; pourquoi les recherches ne se mènent pas de ce côté là aussi ? 4- Afin de favoriser l’insertion des jeunes sans emploi, comment comptent procéder les autorités pour encourager l’investissement privé (facteur de relance de l’emploi) tout en maintenant l’interférence des groupes mafieux proches du pouvoir qui usent des fonctions régaliennes de l’Etat (sécurité sociale, fisc, douane…) comme des leviers pour saper les régulations légales et imposer une économie parasitaire qui fait fuir les capitaux tunisiens ? 5- La Tunisie, redescendue de son piédestal de paradis de stabilité, se découvre un pays « comme tous les autres !», quelles mesures « comme les autres » vont être prises pour parer à l’insécurité ? Et une interpellation…
– Les opposants ne sont pas des «chemaytya» en dehors de la sphère de citoyenneté ; et ce qui vient de se passer ne concerne pas QUE le pouvoir, il s’agit de LEUR pays au même titre que ceux qui gouvernent et ne souhaitent pas le voir basculer dans le chaos, comme l’Irak. – Les autorités viennent de reconnaître que le traitement sécuritaire de tous les problèmes et particulièrement celui de l’extrémisme est contreproductif ; mais ils ne vont pas jusqu’au bout de cette conclusion en cherchant à recycler les vielles recettes qui ont échoué, à savoir l’usage de la fausse monnaie comme l’implication du décor démocratique (Bouchiha, le SG du PUP reçu vendredi 5 janvier par Ben Ali) – L’appel à une cohésion nationale autour d’un danger grave ne peut se faire qu’entre partenaires ; ce qui implique la pleine reconnaissance des droits fondamentaux des vrais opposants et de la vraie société civile. Un citoyen responsable n’a pas que des devoirs, il a des droits et des devoirs; et pour agir dans la vie publique, il faudrait pouvoir être LIBRE de le faire. – Les défis de la sécurité et de la stabilité ne peuvent être relevés en maintenant le désert politique actuel. Une libéralisation de la vie politique est la condition sine qua non d’une implication de la société tunisienne dans la sécurisation du pays. Sur ce point, le pouvoir tunisien semble vouloir deux choses contradictoires ; l’implication de la vraie société civile dans cet effort et sa marginalisation dans l’espace public. – Le droit à l’information est un droit fondamental du citoyen et la rétention de l’information ne peut en aucune façon être justifiable. Les autorités ont tenté de cacher une information qui ne relevait pas de l’impératif de sécurité ; dire qu’un groupe armé politique a tenté d’introduire la violence politique en Tunisie n’est pas un secret. Les « terroristes » étaient certainement les premiers à être informés de ces affrontements ; à qui cache-t-on ce secret de polichinelle ? Si l’on veut un citoyen «responsable», il faut le traiter en responsable et agir en conséquence : on lui doit la vérité. __________________________ * http://www.assabah.com.tn/pop_article.asp?iArt_ID=40201 http://www.assabah.com.tn/pop_article.asp?iArt_ID=40216 http://www.assabah.com.tn/pop_article.asp?iArt_ID=40214

(Source : « Kalima », N° 49 – janvier 2007)

Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=441


 

 

Tunisie : faillite d’un système

Bassam Bounenni

 

Sans décrire, dans l’immédiat, le moindre impact des derniers événements survenus en Tunisie, il nous est déjà permis de stigmatiser la désastreuse gestion de l’information dans ce pays claquemuré.

 

Kalachnikovs et RPG. On n’est pas en Afghanistan, ni en Irak. On est dans la petite Tunisie sereine. Echange de coups de feu entre les forces de sécurité et les membres d’un groupe «criminel» pendant plusieurs jours, du côté de la banlieue Sud de Tunis. Comme à son accoutumée, le régime tunisien a bloqué toutes les voies vers l’information et a imposé aux médias du monde entier les dépêches laconiques de la très officielle agence Tunis-Afrique Presse.

 

Pour cet accrochage, le premier depuis 1980, les autorités tunisiennes ont accrédité la thèse d’une affaire de drogues ou de trafic d’armes, bien que toutes les données aient renforcé la piste salafiste.

 

Peu importe, puisque la Tunisie, devenue au fil des années une véritable caserne, vient d’être frappée de plein fouet par des «criminels». L’affaire a mobilisé, en effet, tous les appareils de sécurité, y compris l’armée. Des barrages ont été établis à l’entrée de plusieurs villes. Et, pire encore, la population a froid au dos. Surtout en l’absence d’informations fiables.

 

Devant une telle désinformation, les rumeurs ont abondé: coup d’état, des dizaines de morts… Autant de bruit qui circule dans un pays épargné, jusque-là, par les violences.

 

Le pays n’a, d’ailleurs, pas connu de banditisme au sens propre du mot. Avec trois hold-up en deux décennies et un nombre très limité de meurtres par balles, la Tunisie demeure une exception dans toute la région.

 

Cependant, le régime tunisien refuse de comprendre qu’il n’existe pas de paradis sur Terre. D’où sa gestion «soviétique» de l’actuelle crise.

 

Ce qui n’est d’ailleurs pas surprenant. En 2002, lorsque une voiture piégée explose devant la synagogue de Djerba tuant plusieurs touristes allemands, Tunis essaie d’accréditer la thèse accidentelle, avant une intervention farouche des diplomaties allemande et israélienne obligeant les autorités tunisiennes de parler d’attentat.

 

L’Organisation Mondiale du Tourisme imputa, alors, à la mauvaise gestion de l’information les piètres résultats du tourisme tunisien, au cours de l’exercice 2002, expliquant que tous les pays du monde étaient des cibles potentielles et que seule la transparence et la clarté des informations fournis aux Tours opérateurs et aux agences de voyages pourraient atténuer les craintes des touristes.

 

Le Maghreb connaît actuellement un retour en force des réseaux salafistes, dont certains tels que le GSPC algérien sont directement liés à Al Qaida. La Tunisie ne sera, donc, pas épargné par cette «ferveur» qui connaît, d’ailleurs, des adeptes parmi les jeunes générations tunisiennes. On parle de plus de 500 prétendants «malheureux» au «Djihad» en Irak croupissant, en ce moment même, dans les geôles tunisiennes. Un chiffre alarmant pour un régime qui se targue d’avoir «extirpé les racines du terrorisme» et qui s’est voulu d’être un donneur de leçons au lendemain des attentats du 11 septembre, puisque ayant «averti ses alliés occidentaux depuis les années 1990 du danger que représentait les barbus».

 

La Tunisie de M.Ben Ali peut-elle encore se vanter de ses «acquis» sécuritaires après les derniers événements? On impute cette dérive à l’absence aussi totale que frappante des libertés publiques. La chasse aux opposants – toutes sensibilités confondues – et la pacification de la rue n’ont pas empêché l’apparition de poches de tensions, parfois de nature terroriste.

 

Le souci sécuritaire étant fort précieux pour les Tunisiens qui y voient la seule consolation en l’absence de vraies et solides pratiques démocratiques, l’opinion publique réclamera des comptes à un régime en fin de règne, selon plusieurs indices.

 

En tout cas, il serait légitime, dans l’état actuel des choses, de parler une faillite totale du système. Ne serait-ce que le système d’information. Et cela constitue en soi un grand problème.

 

(Source: le site Agoravox (France), le 9 janvier 2007)

Lien : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17458


La Salafiya fait son apparition en Tunisie

 

Des correspondants de la presse étrangère accréditée à Tunis révèlent que l’intervention musclée des services de sécurité tunisiens contre une bande armée, le 3 janvier, aurait permis le démantèlement d’une cellule terroriste salafiste.

 

Le groupe armé dont quelques membres ont été appréhendés lors du dernier affrontement qui a eu lieu, mercredi dernier, entre celui-ci et les forces de police tunisiennes, à Hammam-Chatt (sud de Tunis), fait partie du «mouvement salafiste», selon le quotidien tunisien arabophone «Achourouk» sans dévoiler son appellation, citant des sources sous couvert d’anonymat. Par ailleurs, le quotidien arabophone considère qu’ «on ne peut connaître la nature exacte du groupe criminel avant d’avoir achevé les investigations et obtenu les résultats qui révéleront leurs projets en Tunisie», citant une source sûre. 

 

En outre, de hauts responsables ont assuré à «Achourouk» qu’un seul étranger faisait partie du groupe criminel et portait la nationalité «mauritanienne». Quant au journal francophone «Le Temps», la «bande des dangereux criminels», décrite comme étant «terroriste» et «salafiste au service d’Al Qaïda» par les médias étrangers, a été trahie par la quantité de pain quotidienne qu’elle achetait. Cet infime détail a mis la puce à l’oreille des enquêteurs qui ratissaient la région après le premier affrontement qui a eu lieu le 23 décembre dernier.

 

La presse tunisienne salue, par la même occasion, la vigilance de la police tunisienne et espère «que les investigations établiront avec exactitude la manière avec laquelle les armes se sont infiltrées dans le pays». Cet aspect de l’affaire pose un sérieux problème, compte tenu de la situation sécuritaire plus que satisfaisante que connaît la Tunisie.

 

Le premier affrontement entre les services de police tunisiens et la bande a eu lieu le 23 décembre, non loin de la capitale tunisienne, à la localité d’Hammam-lif. Lors de cette opération, deux éléments du groupe ont été abattus et deux autres arrêtés tandis que deux agents des forces de l’ordre tunisiennes ont été blessés. Après cet incident, les forces de l’ordre avaient multiplié les points de contrôle dans la capitale et dans sa banlieue. La fin de la traque a eu lieu près de Tunis.

 

Suite à cet accrochage d’envergure, les autorités tunisiennes n’ont donné aucune information concernant la nature des «criminels». En revanche la presse tunisienne avait avancé deux hypothèses. La première évoquait des «trafiquants de drogue» en relation avec un réseau international. Alors que la seconde annonçait que les «criminels» seraient en réalité des «terroristes» apparentés à des salafistes.

 

 

Des salafistes tunisiens arrêtés en Algérie

 

Le quotidien algérien «El Moudjahid» avait publié dernièrement l’arrestation de deux Tunisiens appartenant à un réseau terroriste international qui s’apprêtaient à rejoindre le maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dans la nuit du 28 au 29 décembre, par une patrouille militaire, au lieu dit «Djebabra» dans la région de Meftah, a-t-on appris samedi de source sécuritaire.

 

Les dénommés C. L. et L.S., auditionnés par la police judiciaire, «ont reconnu appartenir à un réseau terroriste international et qu’ils s’apprêtaient à rejoindre le maquis du GSPC de Djebabra», a précisé la même source, ajoutant que «les vérifications ont également établi qu’ils venaient de Libye». L’audition des deux personnes interpellées se poursuit, a-t-on indiqué de même source.

 

Par : Sanaa Tamssnaoui (Avec agences)

 

(Source : « Aujourd’hui le Maroc », le 9 janvier 2007)

Lien : http://www.aujourdhui.ma/international-details51468.html

 


Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, dernier mouvement armé algérien encore actif

Florence Beaugé

 

De tous les groupes armés algériens, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) est le seul encore véritablement actif. Tous les autres ont été laminés par les forces de sécurité ou ont déposé les armes.

 

Le GSPC est encore structuré et disposerait de quelques centaines d’éléments (entre 300 et 600, selon les autorités algériennes). C’est peu mais suffisant pour maintenir une tension constante. Depuis le début du mois de juin, on estime à une trentaine le nombre de personnes qui ont trouvé la mort lors d’attaques ou d’attentats.

 

La dernière opération d’envergure attribuée au GSPC en Algérie remonte au 7 juin. Ce jour-là, treize gardes communaux ont été tués par l’explosion d’une bombe sous leur camion alors qu’ils circulaient sur une piste d’Aïn Rich, à 400 km au sud d’Alger. Le 12 mai, douze militaires avaient perdu la vie dans une embuscade, non loin de Khenchela, dans l’Est. Il y a deux ans, le GSPC avait mené une action spectaculaire en prenant en otage 32 touristes européens dans le Sahara. Après des semaines de tractations, il avait libéré les captifs en mai 2003.

 

La naissance du GSPC remonte à 1998, époque des massacres de masse perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA), devenu plus tard les “GIA”, en raison de l’éclatement du mouvement en une kyrielle de groupes armés nihilistes et suicidaires. Aux tueries perpétrées par le GIA, les forces de sécurité algériennes répliquent par une violence presque identique. La guerre est sans merci, d’un côté comme de l’autre, et l’engrenage fatal.

 

L'”ultraviolence” du GIA a mené à une scission et a eu deux conséquences : d’une part, la reddition de l’Armée islamique du salut (AIS), bras armé du Front islamique du salut (FIS) qui a procédé à sa dissolution après la “loi sur la concorde civile” du président Bouteflika, fin 1999 ; d’autre part, l’apparition du GSPC, émanation de salafistes qui refusent le déchaînement de cruauté du GIA contre la population civile autant que la trêve conclue par l’AIS avec le régime. A l’inverse du GIA, le GSPC a toujours affirmé ne s’en prendre qu’aux forces de sécurité et aux “patriotes”, milices armées d’autodéfense. Aujourd’hui, il est surtout présent dans le centre et le sud du pays et vit, comme tous les groupes armés, du racket des populations.

 

Officiellement, le GSPC est toujours dans la ligne “ni trêve ni dialogue” avec le régime. Le pouvoir le combat tout en lui offrant une porte de sortie : l’amnistie générale qui se prépare et englobera les forces de sécurité comme les “repentis” de la “décennie rouge” 1980-1990.

 

Le GSPC figure sur la liste des organisations terroristes dressée par le département d’Etat américain. A-t-il pour autant des liens avec Al-Qaida ? Avant même les attentats du 11-Septembre, les autorités algériennes affirmaient qu’il disposait de soutiens à l’étranger. Aucun lien organique n’a cependant pu être établi entre le GSPC et Al-Qaida, affirment plusieurs spécialistes des groupes armés algériens.

 

Le GSPC, quant à lui, dément toute affiliation mais reconnaît “soutenir le combat d’Al-Qaida contre la tyrannie” . Quoi qu’il en soit, la lutte antiterroriste menée par les Américains profite aujourd’hui aux autorités algériennes et tend à “internationaliser” le GSPC, à tort ou à raison.

 

(Source : Article èublié dans « Le Monde » (France) du 26 juin 2005)

 


 

Cacophonie sur France24

MetallicNaddou

 

Hier soir (Lundi 8 janvier 2007 à 19heures, NDLR), je ne sais plus vers quelle heure exactement, mon père se met à hurler nos noms : “Venez viiiite!” “Chnoua? Qu’est-ce qui se passe ?”

L’alerte déclenchée, ma mère avec 5 bigoudis dans les cheveux, ma soeur pieds nus un stylo à la main et moi en cape de bain arrivons en courant devant la télé. Avant d’ouvrir la bouche, notre regard est attiré par le gros titre qui s’étalait au bas de l’écran “Tunisie et terrorisme”.

Sur un plateau télé, trois personnes: un présentateur, une sénatrice tunisienne et un opposant. Le résultat: un dialogue de sourds. J’ai l’impression que le présentateur était le seul à comprendre de quoi on parlait.

La sénatrice a (oh miracle!) prononcé les mots que l’ont attendait: effectivement, il s’agissait d’un groupe de terroristes salafistes, des obscurantistes, des extrémistes … et hop toutes la panoplie de synonymes y est passée. Selon l’opposant, nous n’avons l’honneur d’entendre ces mots officiellement que parce que cela ne pouvait être caché plus longtemps. Entre nous il n’a pas tort, mais enfin bref …

Alors une tentative de débat. Imaginez une sénatrice et un opposant tunisiens débattant de la Tunisie sur un plateau français. Vous visualisez bien là? eh bien figurez-vous que ça n’a aucun intérêt !

Vous posez une question sur le danger terroriste, on vous répond sur la démocratie. Là vous vous adaptez et vous posez une question sur la démocratie, mais on vous répond sur les droits de la femme. Vous faites remarquer que dans d’autres pays aux “conditions” différentes le danger est quand même présent, et là c’est le grand bordel intersidéral où l’on ne comprend plus quel est le rapport entre ce que les deux “invités” racontent et la question posée.

Bref, une cacophonie sans queue ni tête où nous n’avons rien appris à part une chose: que sur une chaîne française deux tunisiens ont montré la grande incapacité de communication et de dialogue qui fait notre bonheur quotidien.

Quelques minutes plus tard, ma mère a retrouvé ses bigoudis, ma soeur ses cours de médecine et moi ma bouteille de shampoing. Mon père quand à lui était mort de rire.

 

(Source : le blog de « Nadia From Tunis », le 9 janvier 2007 à 04h25 PM)

Lien : http://metallicnaddou.blogspot.com/2007/01/cacophonie-sur-france24.html


Le quatrième congrès du Parti Démocratique Progressiste

Echec ou succès?

Fatima Kabba   Le parti Démocratique Progressiste (PDP)  dont Nejib Chebbi était le secrétaire général vient-il de sortir affaibli ou renforcé de  son quatrième congrès qui s’est tenu du 22  au 24 décembre 2006 ? C’est la question à laquelle s’emploie à répondre la classe politique tunisienne tant les prémisses fondant l’échec sont au moins égales à celles fondant le succès. Le lendemain même de la clôture du congres, un membre du Bureau Exécutif et, en même temps,  une des plumes les plus actives de l’organe hebdomadaire du parti, Mr Amor Majeri, rend publique une fracassante  mise au point  où il conteste ni plus ni moins la légitimité du congres, lequel aurait consacré ” une déviation de la ligne politique décidée par le congrès constitutif du  parti en 2002″. Il dénonce « une alliance contre la vocation progressiste du parti – sous entendu les accointances de Nejib Chebbi qu’il désigne sous le vocable de « direction du parti » avec le mouvement islamiste tunisien Ennadha – ainsi que « des relations extérieures suspectes ». Cette déclaration publique n’a fait en réalité  qu’extérioriser les tensions et controverses qui traversent le parti depuis que son  fondateur Nejib Chebbi, devenu un rigoureux pratiquant musulman après avoir été un rigoureux marxiste baathiste, a imprimé au parti une connotation le moins qu’on puisse dire non hostile aux islamistes tunisiens. Et la présence d’un des leaders les plus en vue du mouvement islamiste  tunisien, Mr Ali Laaridh, à l’ouverture du congres où il a prononcé, de surcroît,  une allocution fort remarquée – ce qui constitue une précédent d’autant  plus notoire que les autorités sécuritaires ne l’en ont pas empêché-  ne peut pas ne pas être analysée comme l’expression des inclinaisons pro islamistes du parti. C’est sans doute en pensant à cet état de fait que Mr Amor  Majeri a  voulu, selon ses propres termes, « attirer l’attention de l’opinion démocratique tunisienne sur le caractère gravissime de la décision du congres – majoritaire et non consensuelle – de désigner Nejib Chebbi qui  a décidé de lui même d’appliquer la règle de l’alternance en ne renouvelant pas sa candidature à la responsabilité de Secrétaire Général- ce qui est à porter à son crédit-  comme délégué  plénipotentiaire aux relations extérieures et arabes ». Le signataire de la déclaration pense que « cette fonction va offrir à son bénéficiaire la latitude  de dessiner des alliances et des accommodements  qu’il déclare avoir dénoncés avant et pendant le congrès ». Cette déclaration vaut évidement ce que valent tous les textes post-congres qui ponctuent généralement de telles assises de tous les partis politiques du monde,   sauf qu’elle ne semble pas être un acte décontextué. Elle vient s’ajouter aux sérieuses empoignades verbales qui n’ont pas évité l’invective personnelle  dont ont été victimes durant les assises du congrès trois éminents membres de la direction du parti : MM Mohamed Goumani  qui avait auparavant  retiré sa candidature à la succession de Chebbi en raison, avait-il expliqué, « de la guerre des personnes qui s’est substituée au débat d’idées »,  Fethi Touzri, un des plus brillants théoriciens du parti  et Habib Bouajila. Les trois ont été violemment pris à partie par Mr Mongi Ellouze, chantre de l’orthodoxie chebienne,  pour avoir proposé au congrès une motion qui préconise une stratégie «  de participation critique et indépendante au pouvoir ». D’autres « anomalies », selon un autre texte public signé de Mr Amer Ayad, semblent avoir entaché de vices les travaux du congres. Force est de reconnaitre  que de l’ensemble de ces éléments le PPD ne renvoie pas à l’opinion l’image d’un parti qui a véritablement décollé de certains  reflexes a-démocratiques. L’élection d’une femme de 46 ans – restée seule en lice après le retrait de Goumani-  suffira-t-elle à sublimer tous ces brouillages ? La promotion d’une femme à la tête d’un parti d’opposition crédible dans la Tunisie stalinienne d’aujourd’hui est,  à coup sûr, une belle idée dont l’effet parait jusqu’à ce jour avoir  réussi  à couvrir les désagréables odeurs  des dissensions. Mais jusqu’à quand cet effet durera-t-il ? Rude tâche en effet qui attend la nouvelle dirigeante du PDP deuxième femme au Maghreb à animer un parti politique après la brillante algérienne Louisa Hanoun secrétaire générale du Parti des Travailleurs. Dans la première conférence de presse qu’elle a tenue au lendemain du congres et où elle a fait bonne figure, elle s’est contentée de reproduire la rhétorique consensuelle du PDP notamment concernant le rapport aux islamistes.  Elle s’est plutôt  réfugiée derrière des professions de foi et des déclarations d’intention, pour donner la mesure de ses capacités à assumer la plus périlleuse de ses missions : conserver l’unité du parti. Femme d’apparence fragile et chétive mais à qui on reconnait un tempérament trempé dans l’airain, elle aura en effet fort à faire pour pouvoir gérer le croisement des énergies centripètes et centrifuges qui écartèlent le PDP d’autant plus qu’elle aura parmi les 28 membres du Bureau Politique un certain Nejib Chebbi son ancien mentor et patron. Ce dernier finalement semble n’avoir pas été capable de jouer et de respecter pleinement le principe de l’alternance. Sinon il aurait, comme Felipe Gonzales à titre d’exemple,  abandonné toute responsabilité directive restant plus un symbole  et éventuellement un recours. D’où le flou qui entoure finalement l’intention et la démarche de ce dernier. Les réunions du Bureau politique que va présider Maya Jerbi   et que va dominer Nejib Chebbi seraient à ce propos très intéressants à suivre… Au total, le PDP qui s’est affirmé ces dernières années comme un parti crédible et sérieux risque bien de se fourvoyer dans d’interminables guerres de position et de leadership au lieu de se consacrer à l’essentiel de sa mission : le combat contre la dictature de Ben ALI… C’est en cela que son dernier congrès ne tranche pas la question de savoir s’il fut un succès ou un échec…. (Source : « Le Maghrébin », organe hebdomadaire de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie AMD, édition du 8 janvier 2007) Lien : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/index.php?option=com_content&task=view&id=199
 

Doha le 08/01/2007

A Son Excellence Monsieur Le Président De La République.                

Objet : Arrêt de cours des enseignants de l’école Tunisienne de Doha Qatar

    Monsieur, encore une fois on se trouve dans l’obligation de vous écrire surtout après le grave tournant qu’a connu l’école Tunisienne de Doha cette semaine ou on a enregistre un arrêt de cours des enseignants pendant la journée du 07 Janvier et ce suite au dépassements de son coordinateur général et de son financier qui ont été avertis de la gravite de la situation sans réagir ce qui est le plus normal des choses vu qu’ils n’ont jamais appartenu aux cadres de l’enseignement et de l’éducation (un coordinateur général issu de la 5ieme année secondaire et un financier qui n’a exerce que dans des bars et des boites de nuit en Tunisie) et ce n’est toujours pas de leurs fautes…

Monsieur Le Président, malgré que les enseignants de cette école exercent dans des conditions très difficiles, ils font l’impossible pour honorer leurs engagements envers nos enfants  et les résultats scolaires dans les examens nationaux sont la meilleure preuve mais le coordinateur général n’en est pas conscient et ne pourra pas l’être puisque depuis la semaine écoulée, ces enseignants ont fait appel a lui a maintes reprises pour se mettre autour d’une table de dialogue pour surpasser leurs problèmes mais il a refuse et les a traite avec une extrême négligence.   
Monsieur, nous vous présentons dans ce qui suit les principaux problèmes qu’a vécu le cadre enseignant durant cette dernière période sans que le président de l’organisation tutelle ne prenne les mesures adéquates bien au contraire il ne fait que protéger son coordinateur général pourri et son financier malhonnête :
–         Retard dans l’octroi des salaires du mois de Décembre (07/01/2007) malgré la coïncidence avec l’aid et ce parce que le financier était en Tunisie passer ses vacances d’hiver de 3 semaines sans compter celles de l’été dépassant les 10. –         Promesses mensongères du coordinateur général pour l’amélioration de la situation financière des enseignants depuis une longue période et ce malgré l’approbation de l’ambassade et l’accord des parents pour une éventuelle augmentation des frais de scolarité. –         Augmentation des heures de cours sans être payées. –         Etablissements de contrats bidon avec tous les avantages sans en percevoir malgré que le coordinateur général et le financier perçoivent tout ce qui a été mentionne sachant que leurs salaires dépassent du triple celui d’un enseignant. –         Non délivrance des contrats aux enseignants. –         Dépenses exorbitantes  sans motifs (factures téléphoniques, frais de transport, maintenance…) –         Recrutements de complaisance pour ses amis et ses connaissances.
Monsieur Le président devant cette lamentable situation, le coordinateur n’a voulu accorder aucune importance aux appels de nos honorables enseignants encore moins Monsieur le président de l’OTEF, nous vous sollicitons nous parents d’élèves de l’école Tunisienne de Doha de bien vouloir donner vos instructions afin d’améliorer la situation de nos enseignants et les libérer de ces responsables opportunistes afin que cette institution  puisse participer a l’essor de notre chère Tunisie sous vos hauts commandements. Veuillez agréer Monsieur Le Président nos plus grands respects et notre haute gratitude. Parents d’élèves de l’école Tunisienne de Doha. 
 

BRAQUAGE DU TRAIN TUNIS-GABES

Sept malfrats arrêtés et d’autres en état de fuite

Après avoir quitté le gare de Sfax, le train Tunis-Gabès poursuivait son petit bonhomme de chemin en direction de la gare de Sidi Abid. Au niveau de la localité de Thyna vers 22 heures, le conducteur fut obligé de ralentir et de s’arrêter net parce qu’un amas de rochers obstruait la voie. Que s’était-il passé ? Un éboulement ? Non. C’était un stratagème utilisé par une bande de délinquants pour sauter dans les wagons et délester les voyageurs de tous leurs biens, particulièrement les femmes qui furent dépouillées de leurs bijoux. C’est évidemment sous la menace d’armes blanches que ces bandits ont agi avant de disparaître dans la nature. Les agents de la Garde nationale, alertés par le personnel roulant et les voyageurs se sont rendus sur les lieux, renforcés par des unités d’intervention de la sécurité publique. Sept des auteurs du braquage ont été arrêtés au cours d’une opération de ratissage dans la région de Thyna et ses alentours. D’autres assaillants seraient en état de fuite et la police les recherche activement. Notons que les sept malfrats arrêtés vont comparaître devant un tribunal correctionnel de Sfax. (Source : Tunis Hebdo du Lundi 1er janvier 2007) Lien :  

Sujet à débattre

Autour de la carrière politique et intellectuelle de Cheikh Rached Gannouchi

       

Afin de participer dans le lancement de débats intellectuels autour des vraies questions qui peuvent contribuer à nous faire évoluer, j’ai plaisir de proposer au public, aux lecteurs et aux intellectuels tunisiens, arabes et étrangers de s’exprimer sur le sujet suivant : Thème de débat : La carrière politique et intellectuelle de Cheikh Rached Gannouchi. Sujet à débattre  A quel point peut-on dire que le président de Mouvement Ennahdha, Cheikh Rached Ghannouchi, n’est en réalité qu’un dictateur d’ombre qui a toujours essayé par le biais de son discours islamiste de manipuler le public et de conquérir le pouvoir ? Puis, sur le plan théorique et pratique, à quel niveau peut-on considérer que M. Ghannouchi a malgré tout réussi à bricoler un islam démocrate ou une démocratie musulmane ? Ahmed Seghaier Chercheur Tunisien, Genève    

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13 décembre 2009

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