8 août 2003

Information judiciaire à l’encontre du juge Yahyaoui pour fausse nouvelle

(©AFP / 08 août 2003 20h36)

TUNIS – Le juge tunisien Mokhtar Yahyaoui a comparu jeudi devant un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire sur l’affaire du prétendu décès d’un internaute, qui n’aurait en fait jamais existé, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires à Tunis.

Un incident a éclaté entre les avocats de la défense et le juge d’instruction, aussi, “conformément aux procédures judiciaires, le juge poursuivra-t-il son information, à charge et à décharge, avant de clôturer le dossier”, a-t-on indiqué de source officielle à Tunis.

A l’origine de l’Affaire, Mokhtar Yahyaoui et un co-inculpé, Mohamed Nouri, sont accusé d’avoir diffusé début mai, au nom de l’Assciation internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP, non reconnue en Tunisie), un communiqué sur la mort en détention de Maher Osmani, un jeune internaute Tunisien.

Une source officielle tunisienne avait aussitôt catégoriquement démenti ce décès, affirmant qu'”aucune personne répondant au nom de Maher Osmani n’avait jamais existé en Tunisie”. Ce présumé décès n’était “qu’un stratagème confectionné de toute pièces par un certain Béchir Ferchichi dans le but d’obtenir le statut de réfugié politique en France”.

M. Ferchichi avait quitté l’aéroport de Tunis après l’obtention de son passeport “de façon régulière prétendant se rendre en Bulgarie sans visa d’entrée en France”. “Il a alors essayé de se faire passer pour un Tunisien persécuté (…) et craignant de subir le même sort que celui d’un compagnon fantôme supposé s’appeler Maher Osmani, décédé en détention et enterré en catimini à Tunis”.

Au cours de l’audition de vendredi, MM. Yahyaoui et Nouri ont tenté d’imposer la présence d’un nombre pléthorique d’avocats dépassant de loin la capacité du cabinet du juge d’instruction, selon une source officielle.

Malgré l’offre de ce dernier autorisant les inculpés à se faire représenter par un groupe de cinq avocats de leur choix, les avocats ont préféré se retirer et les inculpés se sont abstenus également de répondre aux questions du juge d’instruction.

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Béchir Essid a dénoncé une “atteinte grave des droits de la défense” et demandé à la société civile de soutenir les avocats, dans un communiqué transmis à l’AFP à Tunis.

L’Association tunisienne pour les victimes du terrorisme (ATVT) a dénoncé, pour sa part, dans l’affaire Maher Osmani une “grossière supercherie qui a tourné court”, dans un communiqué signé de son président Me Habib Achour.

Evoquant sans la nommer l’Association de soutien aux prisonniers politiques, l’ATVT “stigmatise l’usage abusif fait du terme prisonnier politique pour induire en erreur l’opinion publique sur la vraie nature terroriste et criminelle des extrêmistes condamnés en Tunisie pour leurs crimes et délits”.

Le juge dissident Mokhtar Yahyaoui a été révoqué après avoir adressé une lettre au président Zine El Abidine Ben Ali dénonçant le fonctionnement du système judiciaire en Tunisie.

Son neveu, le cyberdissident Zouhaïr Yahyaoui, 35 ans, purge actuellement une peine de deux ans de prison pour “fausses nouvelles” sur son site internet.

(©AFP / 08 août 2003 20h36)

طموحات التونسيين من خلال مؤتمر الطموح

Nous versons le présent article que nous a confié notre ami Werner Ruf, au débat sur le Bourguibisme à l’occasion du centenaire du fondateur de l’Etat tunisien moderne.

Ahmed Manai

Le Bourguibisme :

Doctrine de politique étrangère d’un Etat faible.(1)

Werner Ruf- Professeur à l’Université de Kessel – Allemagne

« C’est cette stratégie intelligente qui nous a permis d’aller de succès en succès. Elle demeurera valable tant que la lutte se poursuivra. » (2)

Lorsque, le 3 juin 1955, la Tunisie accéda à l’autonomie interne (3) ce fût, en même temps, la lutte ouverte entre Bourguiba et Salah Ben Youssef à l’intérieur du Parti du Néo-Destour : nombre d’arguments soutenaient la position de Ben Youssef pour qui les conventions n’étaient autre que l’abandon du but de l’indépendance : Ainsi l’article 1 du Traité du Bardo y était réaffirmé.

Les conventions très précises et détaillées ne prévoyaient, par exemple, la Tunisification de la police que vingt ans après leur entrée en vigueur. Alors que la France croyait avoir réglé la question tunisienne pour une longue période, les conventions n’étaient pour Bourguiba qu’une étape sur la voie de l’indépendance, étape qui au même moment, lui permit de se débarrasser de son rival à l’intérieur, Salah Ben Youssef, et de se faire accepter comme interlocuteur privilégié de la France et par-là de l’occident tout court.

Paradoxalement- ou plutôt logiquement, dans la stratégie bourguibienne- c’étaient les régulations volumineuses et précises des conventions sur l’autonomie interne qui offraient à Bourguiba la possibilité de les mettre en question immédiatement après leur mise en vigueur et d’en demander la révision dans le sens d’un renforcement des attributs de souveraineté de l’Etat tunisien.

Huit mois plus tard, le 20 mars 1956, le protocole sur l’indépendance de la Tunisie fut signé, lui aussi plein d’ambiguïtés. Certes, le Traité du Bardo était abrogé, mais les « dispositions des Conventions du 3 juin 1955 qui seraient en contradiction avec le nouveau statut de la Tunisie…seront modifiées ou abrogées »(4),, c’est à dire qu’ils restaient négociables. D’ailleurs le protocole contenait une autre nébuleuse : « …la France et la Tunisie conviennent de définir ou compléter les modalités d’une interdépendance librement réalisée…notamment en matière de défense et des relations extérieures  »(5), sans attendre la ratification de l’accord et dans lequel il était prévu que la politique étrangère restait sujette à un accord sur  cette fameuse « interdépendance ».

Aussitôt, Bourguiba développa une activité intensive au niveau de relations internationales qui résulta dans la reconnaissance de l’Etat tunisien indépendant par plusieurs Etats arabes, mais surtout par les Etats Unis et l’Italie début mai 1956 (6). Démonstrativement, après la formation de son premier gouvernement le 14 avril 1956, le premier ministre Habib Bourguiba retira les compétences de ministres des affaires étrangères et de la défense respectivement au Haut Commissaire de la France et au Commandement en chef des troupes françaises en Tunisie.

La France se plia vite aux actes unilatéraux bourguibiens.

Déjà le 15 juin 1956, un « accord sur les questions de représentation diplomatique » fut conclu (7). Dans le communiqué qui accompagna l’accord, référence était faite à des négociations qui restaient à être menées dans le futur : « ces négociations auront notamment pour objet, la conclusion d’un traité d’alliance et d’amitié. »(8) Cette formule qui soulignait la souveraineté de la Tunisie, remplaçait donc la formule ambiguë du protocole d’indépendance prévoyant la fameuses « interdépendance librement consentie ».

Ainsi, la France avait accepté formellement en six semaines seulement les faits accomplis par la partie tunisienne en matière de souveraineté extérieure. Un refus catégorique aurait mis la France moralement dans le tort et aurait suscité des doutes sur l’honnêteté de sa politique qui, déjà, avait accepté le principe de l’indépendance de la Tunisie. L’armée française cependant, nous y reviendrons, restait stationnée sur le territoire tunisien.

J’ai choisi cette période courte et extrêmement intense de la politique bourguibienne envers la France pour illustrer la stratégie bourguibiste. Elle s’était déjà développée dès la fondation du Néo-Destour et elle excellait par ce dosage de petits pas sur le fonds d’une volonté politique claire tout en suggérant l’attachement du mouvement national tunisien à la France :

« Un lien consenti dans la liberté, dans la bonne foi, illustrerait et couronnerait la mission civilisatrice de la France. Un tel langage est accessible aux Français…Ce que je voulais, c’était gagner une partie de l’opinion française. »(9°)

Mais Bourguiba n’était pas pour autant un adepte de la non-violence : ces petits pas de compromis pouvaient être assortis, s’il semblait nécessaire au « leader », d’actions violentes. Plein d’auto-estime, il déclara pathétiquement :

            «  C’est au chef, je le répète, qu’il appartient de prendre ses responsabilités, de juger de la valeur des solutions politiques et de leur opportunité. Quand, par mon refus, j’engage le peuple dans une lutte à mort, c’est moi qui porte la responsabilité du sang versé : »(10)

Cette illustration trop raccourcie fait pourtant percevoir les éléments tactiques du bourguisme :

En évoquant les principes de liberté et d’égalité des individus et des peuples ainsi que les buts démocratiques de son parti, Bourguiba faisait appel à la morale politique des gouvernements occidentaux et du gouvernement français en particulier.

Se montrant toujours prêt à des compromis « raisonnables » et à des changements politiques non-révolutionnaires mais évolutifs, Bourguiba sut se présenter comme représentant d’un nationalisme modéré en suggérant par-là que l’occident et la France notamment avaient tout intérêt à l’appuyer. La fameuse politique des étapes n’était donc pas une fin en soi mais la conséquence logique de cette approche politique.

Bourguiba sut tirer profit des faiblesses des gouvernements de la Quatrième République en jouant les différents partis et groupes, notamment de la gauche ( à l’exception des communistes !) les uns contre les autres. Après la deuxième guerre mondiale, Bourguiba incorpora dans ce jeu les Etats Unis et l’organisation des Nations Unies.

En insistant sur des positions juridiques formelles, il réussit à anticiper des concessions possibles de la France. En même temps, il changeait de l’argumentation juridique à l’argumentation morale quand cela  servait sa cause.. Ceci lui permettait de mener des négociations sur une base continuellement élargie en ouvrant une nouvelle étape alors que la précédente n’était même pas encore achevée.

Chaque étape nouvellement ouverte ou acquise restait ambiguë dans son interprétation et portait donc en elle-même un nouveau conflit potentiel qui pouvait être mis sur l’ordre du jour, le moment voulu, afin de demander des concessions supplémentaires.

Finalement Bourguiba ne se passa pas de l’emploi de la violence. Mais il l’utilisa essentiellement à des fins de propagande pour exercer de la pression politique sur les gouvernements français en mobilisant l’opinion publique française et mondiale.

On peut donc constater que cette stratégie avait besoin, pour réussir, de l’existence d’une condition essentielle : la Tunisie devait pouvoir faire comprendre à l’opinion française et mondiale, qu’elle subissait un tort moral. Donc, la stratégie bourguibiste était un instrument idéal pour achever un processus de décolonisation de façon essentiellement non-violente. Il en découle l’hypothèse que, la décolonisation achevée, la Tunisie étant devenue un Etat faible mais pourvu de tous les attributs d’un Etat souverain, le bourguibisme ne pouvait plus fonctionner.

Cette hypothèse sera à examiner en passant en revue la politique étrangère tunisienne et notamment ses rapports avec la France durant les années suivantes.

Malgré les succès diplomatiques et malgré la conquête d’attributs essentiels de souveraineté après la signature du protocole dit d’indépendance, les troupes françaises restaient stationnées en Tunisie. Le bombardement du village tunisien de Sakiet Sidi Youssef près de la frontière algérienne par l’aviation française, offrait une occasion unique pour essayer d’élargir cette souveraineté toujours incomplète.(11)

Le gouvernement tunisien interdit immédiatement tout mouvement aux troupes et demanda leur retrait complet du territoire tunisien, leur présence « meurtrière » étant devenue insupportable pour la « dignité nationale »(12) La Tunisie saisit le Conseil de Sécurité et Bourguiba autorisa les gouverneurs d’expulser des citoyens français dont la présence pouvait être comprise comme « provocation risquant de causer des incidents ». Et il tenta de jouer la carte américaine contre la France en lançant l’idée de mettre la base de Bizerte à la disposition du « monde libre ».

La crise n’étant pas résolue jusqu’au 13 mai 1958, Bourguiba accepta finalement un compromis, négocié en partie par des médiateurs américains avec le nouveau gouvernement du général De Gaulle : le retrait des troupes françaises durant une période de quatre mois, à l’exception de la base de Bizerte. Autre concession tunisienne ( si c’en était une) : la construction d’un pipeline depuis les puits algériens d’Edjeleh au port tunisien de La Skhira, ce qui exacerba le FLN algérien. Ce dernier voyait dans ce contrat une reconnaissance de la conception selon laquelle le Sahara ne faisait pas partie de l’Algérie.(13) De toute façon, la crise issue du bombardement de Sakiet Sidi Youssef, résulta dans un pas important vers le complètement de cette indépendance précaire du 20 mars 1956. Avec le départ des troupes françaises, la Tunisie avait enfin gagné la souveraineté territoriale- sauf Bizerte.

En mars 1961, De Gaulle fit un pas décisif pour terminer la guerre d’Algérie : les premières négociations entre le FLN et la France eurent lieu en Suisse . Elles furent précédées par une activité diplomatique intense entre la Tunisie et la France qui culmina dans la rencontre de Rambouillet le 27 février 1961 entre Bourguiba et De gaulle. Le statut futur du Sahara y était un sujet central.(14) Les premières négociations entre la France et le FLN (20 mai au 13 juin 1961) échouaient finalement surtout à causes de la question du Sahara.(15) Alors que la rencontre de Rambouillet avait signalé un rapprochement substantiel entre la Tunisie et la France qui culmina dans la reprise des relations diplomatiques interrompues depuis le bombardement de Sakiet Sidi Youssef, le gouvernement tunisien relança soudainement, le 5 juillet, la question de l’occupation française «  d’une partie du territoire »(16). La Tunisie bloqua la base de Bizerte et ses postes avancés surtout à l’aide des organisations nationales (femmes, jeunesse, syndicats, étudiants, l’organisation des orphelins « enfants de Bourguiba » etc..), alors que l’armée avança dans le sud vers la borne 233. Dans son discours du 17 juillet, Bourguiba ne laissa aucun doute sur les buts véritables de son action : occuper les puits pétroliers d’Edjeleh déjà reliés par pipeline avec le port de La Skhira. (17)

La France réagit brutalement contre les blocages tunisiens à Bizerte et Bourguiba essaya de jouer tout l’appareil bourguibiste : dénonciation de la violation de la souveraineté nationale par le fait de la présence militaire française dans la base de Bizerte, de la brutalité de la riposte française et appel aux Nations Unies… Cependant, la crise de Bizerte n’était que formellement un conflit de décolonisation : l’effort d’élargir le territoire tunisien vers le sud était, en réalité, dirigée contre l’Algérie au moment où la France semblait prête à admettre la souveraineté d’une Algérie indépendante sur le Sahara.

La stratégie bourguibiste lors  de cette crise échoua pour plusieurs raisons :

La crise de Bizerte n’était pas un conflit de décolonisation pur mais avait des buts expansionnistes pour régler un litige territorial avec l’Algérie, justement avant que celle-ci n’accède à son indépendance.

La Tunisie n’avait plus en face un seul acteur, la France, mais un deuxième qui luttait pour la décolonisation, le front de Libération Nationale algérien.

C’est justement pour cela que la machine de propagande moralisatrice tunisienne fut mise en marche contre la France seule et le conflit lui-même, présenté comme un conflit de décolonisation ( qui évidemment, concernait aussi les territoires du sud dont la Tunisie se sentit spoliée par l’arbitraire des frontières fixées par la France). Cela obligea la propagande tunisienne de se concentrer quasi exclusivement sur le statut de Bizerte. Mais Bizerte n’était pas le fond du problème, la présence française y servait de prétexte. La mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale pour la « libération »des territoires du sud était, dans la conjoncture internationale du moment, inconcevable.

Finalement, la Cinquième République française avec ses pouvoirs concentrés dans les mains d’un Président autoritaire n’était plus l’adversaire divisé contre  qui Bourguiba pouvait lutter en jouant certaines fractions de la classe politique contre d’autres. Ceci d’ailleurs se confirma lors de la nationalisation des terres françaises en 1964.

Pour résumer :

le succès du bourguisme comme stratégie d’un Etat faible ou d’un Etat « en devenir » n’était valable que sous la condition qu’il pouvait jouer la carte morale et qu’il réussisse à trouver des interlocuteurs sympathisants du côté de la puissance impériale.

On pourrait même pousser l’argument jusqu’à dire que c’était une politique étrangère qui avait commencé dès 1934 comme une stratégie spécifique au service de la conquête de l’indépendance de la Tunisie. Aussi longtemps qu’il s’agissait de décolonisation et que les conditions énumérées en haut restaient données, le bourguibisme était cette « méthode rationnelle » décrite par Hourani (18), qui de façon efficace, poursuivit ses buts à coûts réduits. Et pour que puisse fonctionner le bourguibisme, Habib Bourguiba devait s’adresser à l’Occident dont les valeurs et principes permettaient une argumentation à base essentiellement morale. Dans sa prose unique, Bourguiba lui-même, sut mettre en relief cette condition- non sans souligner l’importance de sa propre personne :

« Si Bourguiba lui-même désespère du monde libre, c’est qu’il ne lui reste plus personne. Le monde libre ne sera plus ce qu’il a été. » (19)

Il reste  à constater que cette stratégie, limitée dans son scope, a permis à ce petit pays pauvre en ressources, d’accéder à son indépendance pas par pas, certes, mais sans grand emploi de violence et avec un coût en vies humaines relativement réduit. Et cette stratégie a contribué à faire de la Tunisie bourguibienne, un acteur sur le plan international dont l’influence sut dépasser son poids économique et surtout militaire.

Professeur Werner Ruf

(1) Pour ce résumé bref de la doctrine bourguibiste, je me réfère surtout à ma thèse Der Burgibusmus und die Aussenpolitik des unabhängigen Tunesien, Bielefeld Bertelsmann Universitätsverlag, 1969, 280p.

2) Habib Bourguiba : Discours du 2 mars 1959. Tous les discours de Bourguiba sont cités dans la version autorisée et publiée par le Ministère de l’information tunisien.

3) Les conventions entraient en vigueur le 31 août 1955. Texte des conventions in : Ladhari, Noé : les conventions franco-tuinisiuennes du 3 juin 1955, Tunis, 1955( ?).

4) Protocole d’accord entre la France et la Tunisie, signé le 20 mars 1956. La Documentation Française, série Articles et Documents, N°0335-22 mars 1956.

5) Ibid.

6) La Presse, 9 mai 1956.

7) La Documentation Française, série Articles et Documents, N°0373, 23 juin 1956.

Ibid.

8) Habib Bourguiba : Discours du 2 mars 1959.

9) Ibid.

10) Bombardement ordonné par le Général Salan à l’insu du gouvernement français. Voir Le Monde,11 et 12 février 1958.

11) Habib Bourguiba : Discours du 8 février 1958.

12) En effet, jusqu’en 1961, la France excluait toute négociation sur le Sahara avec le FLN et prônait- notamment après l’indépendance des Etats Africains en 1960- comme compromis l’éventualité d’un Office Commun des Ressources Sahariennes OCRS auquel participeraient tous les Etats riverains du Sahara sous l’égide de la France.

13) Voir la presse tunisienne et française de février à juillet ainsi que les communiqués du GPRA algérien de la même époque. L’importance du sujet du Sahara dans les pourparlers de Rambouillet fut aussi confirmé » à l’auteur dans une interview avec Mohamed Masmoudi le 6 juillet 1963. Masmoudi avait préparé la rencontre de Rambouillet.

14) Interview avec Mohamed Yazid, ministre de l’information du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne ;in : Le Monde, 6 juin 1961.

15) Communiqué du gouvernement tunisien, cité d’après Neue Zürcher Zeitung du 7 juillet 1961.

16) Voir l’étude détaillée dans RUF, op.cit.pp.160-174 et notamment le discours de Bourguiba du 17 juillet 1961. Est annexée à ce discours édité par le ministère tunisien de l’information, une carte qui démontre le prolongement de la frontière tunisienne allant tout droit vers le sud à partir de Bir Romane en suivant les longitudinales et incluant Edjeleh dans le territoire tunisien. Il paraît que le gros des troupes tunisiennes qui combattaient dans le sud (interview de l’auteur avec Ahmed Tlili du 15 décembre 1964) n’avaient pas de grands succès militaires. Je n’ai pas pu vérifier s’ils avaient à affronter aussi des unités de l’ALN. De toute façon le GPRA réagit fermement contre la tentative tunisienne : voir mémorandum du GPRA du 17 juillet 1961 qui constitue la réponse algérienne au discours de Bourguiba du même jour. Voir : 17) La Presse 18 juillet 1961.

18) Hourani, Albert : Arabic Thought in the liberal age, London 1962, p.366.

19) Habib Bourguiba : Discours du 13 mars 1958.

Werner Ruf est professeur à l’Université Kessel en Allemagne. Il a séjourné longtemps en Tunisie dans les années soixante et a soutenu en 1969 une thèse : Der Burgibusmus und die Aussenpolitik des unabhängigen Tunesien, Bielefeld Bertelsmann Universitätsverlag, 1969, 280p.

© Werner Ruf  / I.T.R.I. Paris

الرباط – خدمة قدس برس   ربطت أطراف سياسية مغربية بين التقارب الأخير بين المغرب والدولة العبرية، وبين المأزق السياسي، الذي وضعت فيه الولايات المتحدة الأمريكية المملكة المغربية في مجلس الأمن الدولي، فيما يخص قضية الصحراء الغربية؛ حيث تزامن ضغط الولايات المتحدة من داخل المجلس، للدفع باتجاه إرغام المغرب على قبول مخطط التسوية، الذي اقترحه جيمس بيكر، والذي يرفضه المغرب، لأنه يبذر بذور انفصال الأقاليم الصحراوية، وبين الإغراءات بتطوير العلاقات المغربية الإسرائيلية، مقابل تليين الموقف الأمريكي من موضوع الصحراء.   ويرى مراقبون وناشطون سياسيون مغاربة أن التزامن بين التوتر المغربي الأمريكي، على خلفية موقف واشنطن في مجلس الأمن الدولي من قضية الصحراء، والحركة الدبلوماسية بين الرباط وتل أبيب، في الأيام الأخيرة، ليس تزامنا عرضيا، وأنه يأتي في سياق استغلال الطرفين المغربي والإسرائيلي لما حدث كل بما يخدم مصالحه الخاصة.   ففي حين تروم الحكومة الإسرائيلية، وهي التي يرأسها وجه مكروه كثيرا في العالم العربي والإسلامي، البحث عن فتح أي منفذ على الدول العربية، حكومات وشعوبا، من أجل تقوية مواقفها في مواجهة الفلسطينيين، وخاصة في ظل استمرار مشكلة الاستيطان وقضية المعتقلين وموضوع جدار الفصل العنصري، تروم الحكومة المغربية تليين الموقف الأمريكي، عبر الدخول إليه من الباب الذي يرد طارقه في واشنطن: باب التعاون مع الدولة العبرية.   ويذهب المراقبون المغاربة إلى أن قبول المغرب بأي مخطط، قد ينتهي إلى إعلان انفصال الصحراء عن المملكة، ستكون له أبعاد خطيرة، سواء على المستوى المحلي، حيث ربط النظام المغربي مصيره ومشروعية استمراره، بملف الصحراء، واضعا حل مشكلة الصحراء لصالح السيادة المغربية أحد أضلاع الثالوث المقدس، الذي يستند إليه والممثل في الإسلام والملكية والوحدة الترابية؛ أو على المستوى الجهوي؛ لأن ارتهان مصير النظام المغربي بسيادته على الصحراء في إطار الوحدة الترابية، يجعل لجوءه إلى خيار الحرب، في حال فشل التسوية السلمية واردا، لأن المعركة مصيرية بالنسبة للطرفين.   كما إن المغرب ما فتئ يردد أن أية تسوية لا تسير في اتجاه احترام سيادته على الصحراء لا يمكنه أن يقبلها. وبعد الصدمة التي تلقاها المغرب بعد انعقاد مجلس الأمن، وجهت انتقادات حادة للدبلوماسية المغربية، ووصفتها بعض الصحف بالضعف، في مقابل دبلوماسية البوليساريو، التي أبانت عن حنكة كبيرة في الشهور الأخيرة.   وفي هذا الظرف السياسي العصيب، التقى وزير الخارجية المغربي محمد بن عيسى، بنظيره الإسرائيلي سيلفان شالوم، يوم الأحد الماضي في لندن، في إقامة سفير المغرب بالمملكة المتحدة. واعتبر هذا اللقاء هو الأول من نوعه منذ تشرين (أكتوبر) عام 2000.   وفي حين لم تسلط وسائل الإعلام والمواقف الرسمية المغربية الكثير من الضوء على هذا اللقاء، فقد كشفت وسائل إعلام أجنبية أن عنوان هذا اللقاء كان هو تقوية العلاقات بين البلدين؛ مما يؤكد وجود ضغط على المغرب، للدفع بعلاقته أكثر في اتجاه الدولة العبرية. وقد تجلى ذلك من خلال استقبال العاهل المغربي محمد السادس للحاخام الأكبر لليهود الشرقيين ذي الأصول المغربية على هامش احتفالات عيد العرش.   وأشار الحاخام الإسرائيلي في تصريح له للقناة المغربية الأولى إلى أن عنوان لقائه بالعاهل المغربي كان تقوية العلاقات بين المغرب وإسرائيل. وأمام الصمت المغربي الرسمي يترقب الرأي العام خطوات عملية، تدعم هذه المؤشرات في الشهور المقبلة؛ وما سيكون لها من تأثير على ملف الصحراء الغربية، وعلى المواقف الأمريكية المستقبلية؛ خصوصا وأن الولايات المتحدة الأمريكية تمتلك مفاتيح الصحراء، وتبدي تقاربا، مقلقا للمغرب، مع الجار الجزائري، الذي يعتبر الخصم الحقيقي للمغرب في هذه القضية الشائكة، التي رهنت المنطقة طيلة العقود الماضية، وقوضت حلم إنشاء وتفعيل وتقوية مشروع المغرب العربي الموحد.   (المصدر: وكالة قدس برس إنترناشيونال بتاريخ 6 أوت 2003)

الطوائف.. الأعراق والسياسة في العراق: عود على بدء

بقلم: د. بشير موسي نافع(*)

حملت صفحة منبر القدس العربي الصادرة يوم الاربعاء 30 تموز (يوليو) رسالة طويلة بعنوان ردا علي عبد الباري عطوان وبشير موسي نافع: هل كان السنّة يصفقون للاحتلال الانكليزي؟ . وقد ذيل الرد بالتوقيع التالي: لفيف من اهالي الفلوجة: عنهم د. عمر الصبيحي، المحامي دحام حمادي، الاستاذ نايف ذياب.

تناولت الرسالة عدة نقاط، منها تحميلي ورئيس تحرير هذه الصحيفة مسؤولية القول بأن مقاومة الاحتلال البريطاني كانت مقاومة مقصورة علي شيعة العراق، وهو ما يوحي بأن سنة العراق لم يشاركوا في مقاومة الاحتلال.

وترد الرسالة علي ما كنت قد كتبته سابقا بأن نظام صدام حسين قد مارس عنفا واسع النطاق ضد الشيعة والاكراد اساسا، كما تشكك فيما كنت قد اشرت اليه من ان الشيعة يشكلون اغلبية سكان العراق. واخيرا، تقدم الرسالة الأدلة علي ان العراق لم يشهد حركة تعرب وانصهار لعناصر فارسية ـ كردية ـ او تركية، وهو ما تضمنه مقال سابق لي.

المقالة التي تتطرق لها رسالة الرد هي تلك التي نشرتها في هذا الموقع من القدس العربي في الثالث من حزيران (يونيو) الماضي، بعنوان هوامش المسألة العراقية: لم يسمع العالم من شيعة العراق بعد .

في الاحوال العادية لم اكن لأتناول بالتعليق ردا ما علي احدي مقالاتي وذلك لأني اعتقد بأن مساهمتي الاسبوعية في القدس العربي ليست اكثر من مقالة رأي احاول من خلالها ان اضع خبرتي الاكاديمية كمؤرخ في متناول عدد كبير من القراء، واعتقد علي اية حال ان مهمتي ليست خوض سجال مع القراء، بل مجرد اثارة التساؤلات حول الظواهر الفكرية والسياسية. ان اهتمام القراء، سلبا او ايجابا، ببعض ما اكتبه هو بالتأكيد مصدر اعتزاز، وان تكلف البعض عناء الرد أو التعليق احيانا فان في ذلك بلا شك اثراء للمسائل محل البحث، لي وللقراء الآخرين. في هذه الحالة، ومن اللحظة الأولي التي اطلعت فيها علي نص رسالة المجموعة الفلوجية الفاضلة عقدت العزم فورا علي خوض تجربة الرد علي الرد وذلك لثلاثة اسباب: احدها شخصي بحت والآخران موضوعيان.

ولعلي ابدأ من الشخصي، فقد ولدت في قطاع غزة لأبوين فلسطينيين لاجئين من الفالوجة الفلسطينية. وتقول الرواية السائدة لتاريخ الفالوجة انها ولدت في القرن السادس عشر حول مقام السيد احمد الفلوجي، احد الأولياء الصوفية الذي جاء الي تلك البقعة من فلسطين من الفلوجة الراقية، حيث ابتني زاوية اصبحت، والمقام الذي بني علي قبره، مزارا لأهالي وسط وجنوب فلسطين. اتسع نطاق القرية مع مرور الزمن بفعل استقرار المريدين والزوار وتكاثر ابناء صاحب المزار، حتي اصبحت الفالوجة، التي اخذت اسمها من اسم صاحب المزار، مدينة في اواخر عهد الانتداب البريطاني.

وكنت قبل ايام اهاتف خالتي الوحيدة التي تقيم في مدينة اربد الأردنية حيث استقرت جالية من لاجئي الفالوجة الفلسطينية. ذكرت خالتي باعتزاز ان ابناء الفالوجة في اربد يمشون بهامات مرتفعة في المدينة وذلك بعد ان اصبحت الفلوجة العراقية اول مدينة تطرد الغزاة من حماها.

بهذا الموروث يكون لفلوجة العراق حق، ويكون لاعتراض اهلها علي بعض ما كتبت خصوصية لا يمكن تجاهلها. اما السببان الموضوعيان فلا احسب انهما قد يغيبان عن متابعي الشأن العراقي، فالفلوجة، كما كل الانبار، كانت اول سيف يمتشق في مواجهة الاحتلال، وان الرد قد اثار بلا شك مسائل في غاية الأهمية والحساسية بالنسبة للمسألة العراقية، وتستحق بالتالي القاء مزيد من الضوء عليها.

احسب ان كتاب رسالة الرد اخطأوا في الاعتقاد بأن ابرازنا لتاريخ مقاومة شيعة العراق للاحتلال البريطاني هو ايحاء بأن سنة العراق لم يساهموا في تلك المقاومة.

ان الحقبة محل النظر هنا هي حقبة ثورة العشرين، وليس من الصعب علي اي قارئ لمقالتي المشار اليها اعلاه ان يري بأنني، وبالرغم من ضيق المساحة، قد خالفت اغلب مؤرخي ثورة العشرين الذين حاولوا ان يقصروا احداثها علي منطقة معينة من العراق، واشرت بوضوح الي ان الثورة كانت حدثا وطنيا امتد من الموصل وتلعفر الي الفلوجة وعانة، ومن بغداد الي ديالي، وبالتأكيد عبر الفرات الأوسط ومعظم الجنوب، بل وحتي كركوك والعديد من المناطق الكردية.

لقد اشتدت وتيرة الثورة في هذه المنطقة او تلك خلال فترات متفاوتة وطبقا لظروف كل منطقة، ولعل ما ساعد علي اطالة أمد الثورة في الجنوب ان القوات البريطانية سارعت لأسباب استراتيجية (وخوفا من سقوط بغداد في ايدي الثوار) الي قمع الثورة في المناطق المحيطة بالعاصمة بغداد اولا وقبل ان تتحرك تعزيزاتها الي مواطن العشائر في الجنوب.

ان دور الشيخ ضاري وعشائر شمر زوبع في الثورة لا يمكن لأي مؤرخ محقق ان يتجاهله، ولكن من الخطأ والظلم كذلك تجاهل الانخراط واسع النطاق لعشائر الجنوب في الثورة، والتضحيات الكبري التي قدمتها العشائر الجنوبية خلال شهور الثورة الأربعة الحاسمة من تموز (يوليو) الي تشرين الثاني (نوفمبر). اما دور الفلوجة في الحرب العراقية ـ البريطانية في ربيع 1941، الدور الذي خلده الرصافي في قصيدة شهيرة، فليس محل جدل بأي حال من الأحوال.

المسألة الثانية التي تستدعي مرورا سريعا الآن هي مسألة تأسيس حزب الدعوة، التي قلت بصددها ان ولادة الحزب جاءت تعبيرا عن القلق المتزايد في الأوساط الاسلامية الشيعية من المد الشيوعي في العراق وبين شيعته، وليس كتعبير طائفي. ولكن رسالة الرد تذرعت بعدم وجود اعضاء سنة في الحزب لتؤكد علي هويته الطائفية. ما اود التوكيد عليه الآن انني وحتي توفر ادلة جديدة ما زلت مقتنعا بصواب ما كتبته حول تأسيس حزب الدعوة، اما اقتصار عضوية الحزب علي المسلمين الشيعة فأنه لا يدلل علي المنشأ الطائفي للحزب، وان استدعي اسئلة هامة حول كل احزاب الاسلام السياسي في مجتمع اسلامي متعدد الطوائف.

المسألة الجوهرية هنا ان الاحزاب الاسلامية السياسية في بلدان كالعراق ولبنان وافغانستان تتحول بلا ارادة منها الي احزاب طائفية، حتي ان لم تعتنق خطابا طائفيا. كل هذه الاحزاب ولدت في احضان طائفة اسلامية محددة، وحتي ان نجح بعضها في استقطاب عناصر من الطوائف الاخري، فانها سرعان ما تفقد هذه العناصر، خاصة عندما تتبلور احزاب اسلامية شبيهة في هذه الطوائف. ان واقع الحال ان الجماعة الاسلامية وحزب الله في لبنان، الحزب الاسلامي وحزب الدعوة والمجلس الأعلي في العراق، الجمعية الاسلامية وطالبان والاحزاب الشيعية في افغانستان، تقتصر في عضويتها علي ابناء طائفة محددة. هل تجعل مسألة العضوية من هذه الاحزاب احزابا طائفية فعلا؟ وهل تحمل هذه الصيغ من العمل الاسلامي السياسي ضررا او منفعة للحياة الاسلامية السياسية في بلداننا؟ هذه، واسئلة اخري، لا مجال الآن للاجابة عليها.

يرفض كتاب الرسالة الرد، اضافة الي ذلك، موضوعة تعرب الفرس والاتراك والاكراد وانصهار الكثير منهم في البناء العراقي. وليس هناك من شك في ان في اعتراضهم بعضا من الصحة، فقد عاشت في كربلاء (واقل من ذلك في النجف) جالية ايرانية حافظت علي لغتها الفارسية حتي وقت قريب، وفي كردستان العراق، كما في كركوك وجوارها، يتحدث الاكراد الكردية والتركمانية التركية، وقد تصاعدت خلال القرن العشرين بين الاكراد والتركمان النزعة القومية، لا سيما خلال العقود القليلة الماضية. ولكن ليس هذا ما قصدته، وان كانت مسؤولية الغموض تقع علي.

ما قصدته ان ثمة العشرات، بل وربما المئات، من العائلات البغدادية وغير البغدادية، المعروفة هي عائلات تركية الأصل وقد تعربت واصبحت جزءا من الثقافة العربية خلال القرن العشرين. كما ان مئات اخري من العائلات السنية العلمائية تعود الي اصول كردية. فعلي مر القرون كان العلماء الاكراد يهبطون من القري والمدن الكردية الي بغداد والموصل حيث تؤسس من ابنائهم اسر متعربة تصبح جزءا من النسيج العربي ـ الاسلامي للحواضر العراقية.

وقد شهدت كل من النجف وكربلاء ظواهر شبيهة لعلماء شيعة جاءوا الي العتبات المقدسة من انحاء فارس واذربيجان وخراسان لتتأسس من بعدهم عائلات عربية حمل الكثير منها الوية العلوم العربية والاسلامية لزمن طويل. المسألة التي ينبغي التوكيد عليها ان العراق، كما اغلب بلدان المشرق العربي، وربما اكثر من اي بلد آخر، كان دائما بوتقة صهر كبري ومستمرة للاعراق والثقافات، وان العلائق بين اقوامه وعشائره وطوائفه اوثق بكثير مما يحاول دعاة التقسيم اليوم تسويغه.

انتهي بالمسألة الشائكة، مسألة الشيعة والسنة ونسبتيهما من تعداد السكان. ولعل من المناسب التوكيد اولا علي ان احدا لا يستطيع الجزم بصحة النسب المتداولة، وبالرغم من انني، كمؤرخ وكعربي وكمسلم، لا اود ان اري احصاء لسكان العراق يجري علي اساس طائفي، فان الامر ينبغي ان يترك للشعب العراقي ليقرر ما ان كانت هذه هي الوسيلة الأفضل لحسم السجال المقلق حول حجمي الطائفتين. وانا ادرك ان هناك من يردد الآن ارقاما مبالغا فيها، علي ان ما قصدته في مقالتي (وقد تجنبت ذكر ارقام محددة) ان الشيعة ربما يتجاوزون الخمسين بالمئة بقليل.

انني ادرس تاريخ العراق دراسة تخصصية منذ مطلع التسعينات، وقد اخذت والصديق المؤرخ البارز د.شهاب الدين العراف، خلال الشهرين الماضيين مراجعة الكثير من جوانب التاريخ العراقي محل الجدل والاهتمام الان. ولعل من المفيد ان اذكر هنا، وباختصار شديد، بعض الحقائق المتعــلقة بهذا الجدل:

1ـ ان الاحصاءات العثمانية للسكان التي بدأت منذ مطلع عصر التحديث العثماني في منتصف القرن التاسع عشر كانت جميعها احصاءات تقـديرية اعتمدت علي عدد البيوت وتقارير المخاتير ورؤساء العشائر وجامعي الضرائب. ما يعنيه هذا ان تلك الاحصاءات لم تعتمد اساليب الاحصاء العلمية الحديثة. ما يخص العراق فان الاحصاءات العثمانية صنفت السكان الي مسلمين وغير مسلمين، ولكنها لم تصنف المسلمين طائفيا. وربما كان الاحصاء العثماني الاخير احصاء 1914، هو افضلها واكثرها تفصيلا (من ناحية الألوية والاقضية)، ولكن المؤسف ان الارقام الخاصة بولايتي بغداد والبصرة لا تظهر في الجداول التي نشرها استاذ التاريخ العثماني البارز د. كمال كربات.

2ـ ان احصاء 1919، الذي اشار له د. عبد الله النفيسي في كتابه المعروف دور الشيعة في تطور العراق السياسي الحديث ، كان هو الآخر احصاء بريطانيا تقديريا، ولا اعتقد ان من الممكن الركون اليه باعتبار نتائجه نتائج دقيقة، وقد اشرت له من باب الاستئناس. ولكن ان كان البريطانيون قد اهتموا بالتوزيع الطائفي، فان احصاء 1947 الذي اجرته الحكومة الملكية (ومصدري بخصوصه هو كتاب حنا بطاطو) لم يكن احصاء طائفيا، وقد استنتج بطاطو النسب الخاصة بتوزيع الطوائف والاعراق استنتاجا تقديريا.

3ـ مهما كان الأمر فان الخارطة الطائفية لسكان العراق لم تستقر حتي ثلاثينات القرن العشرين، اذ ان تحول العشائر من الطائفة السنية الي الشيعية وبالعكس كان امرا معروفا حتي ولادة الدولة العراقية الحديثة، وربما بعد ذلك بقليل. وليس هناك من شك بأن التداخل الطائفي في محافظات العراق الجنوبية هي اكثر تعقيدا مما هو شائع ومتداول.

وبعد، فاني، كما الكثير من المهتمين بالشأن العراقي دراسة ومتابعة، لم احسب يوما ان السجال حول العراق سيصل الي مثل هذه القضايا. وثقتي كبيرة في ان العراقيين قادرون علي تجاوز هذه المحنة وعلي الحفاظ علي وحدتهم، شعبا وجغرافية وتاريخا، وان نهضة العراق ستكون نهضة لكل العرب والمسلمين.

(*) باحث ومؤرخ عربي

(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 7 أوت 2003)