“Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté”
Nouvelles des libertés en Tunisie
Avis aux Médias
La section canadienne du Parti démocrate progressiste (PDP) organise une réception pour : Souligner le lancement de la campagne du PDP aux législatives de 2009. Célébrer le lancement de la Radio-Web « Radio-ElAmal » du PDP, à partir du Canada. Fêter le 1000 000 nième visiteur du site www.pdpinfo.org (censuré par les autorités tunisienne) Le combat de la liberté en Tunisie est long et difficile, mais nous ne perdrons jamais espoir, car nous sommes convaincus que le peuple tunisien mérite mieux… Rendez-vous : le samedi 10 octobre 2009
une Journée de sensibilisation pour la communauté tunisienne au Québec
Le samedi 10 octobre 2009Besançon, le 6 octobre 2009
Lettre ouverte aux « concurrents » du général Ben Ali
Lettre ouverte au CRLDHT
Oum Ziad : l’experte des Trabelsi
Oum Ziad, la cerbère du temple de la résistance. Une journaliste fauchée, une frêle robuste. Un Atlas qui te fumait d’un coup cent cigarettes brunes sans broncher. Une criminelle de guerre. Un boucher qui nous égorgeait. Même ensanglantés, elle nous fouettait : “soulevez la dalle”. Oum Ziad n’imaginait pas de vie plus digne d’intérêt ou de sens que celle de ses amis rebelles, et pour cette raison, vous vous sentiez souvent exaltés, grandis en sa présence.
A quoi riment ces élections ?
– C’est un pied de nez fait à Dame Démocratie, encore un ! Admirez le tableau. Du côté des “présidentiables” il y a : le vieux ZABA(Ben Ali) et sa smala vorace qui veulent rester au pouvoir, les deux “tayyès” (prétendants) qui se présentent contre lui tout en appelant à voter pour lui, et Ahmed Brahim. Je me demande ce qu’il fout dans cette fête foraine ! Du côté du microcosme qui s’oppose à ces élections et qui appelle au boycott, les rangs sont dispersés, car les gens de principe ne sont pas légion par ici, ils réussiront tout juste à jouer les trouble fête et c’est ce que je suis en train de faire en ce moment. Le peuple quant à lui est beaucoup plus futé que les politiciens. Il ne s’attarde pas sur les simagrées des uns et des autres. Demandez lui ce qu’il en pense il vous répondra : ” quelles élections ? Ah oui oui bien sûr… les élections… excusez-moi je dois partir, j’ai à faire” Et il est vrai que le bon peuple a fort à faire avec la crise économique, la vie chère, Ramadan et la rentrée scolaire qui l’ont mis à sec. ZABA “gagnera” les élections avec les pourcentages qu’il aura choisis et sera félicité par tous les chefs d’Etat du ” monde libre”, sa tribu prolifère continuera à s’en mettre plein les poches tout en continuant à préparer la succession du Manitou qu’on dit malade. Et les opposants et autres tapageurs retourneront gentiment à leur grisaille coutumière s’ils ne se dépêchent pas de se remettre dans la tête et une fois pour toutes qu’il y a une vie politique après les élections de ZABA et en dehors d’elles, que cette vie doit évoluer dans le sens du changement radical et que cela ne peut se faire que dans le cadre d’une coalition nationale de toutes les forces qui oeuvrent pour une vraie vie démocratique.
Pourquoi nous en sommes arrivés là ?
– Nous n’y sommes pas arrivés, nous y avons toujours été. Ce n’est pas génétique évidemment, mais c’est l’aboutissement d’un cheminement historique mal négocié. Nous attendons toujours notre renaissance qui consisterait, comme l’ont fait toutes les nations du monde moderne, à rompre définitivement avec notre passé autoritariste sur le plan politique et de la gouvernance. Les essais dans ce sens sont encore bien timides et très souvent contrecarrés. L’épisode colonial nous a été très néfaste dans le sens où il a opéré une déformation très grave dans la conscience de nos peuples qu’on remarque encore aujourd’hui par le fait de l’hégémonie occidentale en général et américaine en particulier : vous réussissez mieux à mobiliser les gens contre l’envahisseur étranger que contre le dictateur local. Nous avons développé des anticorps contre le gros colosse intrus mais pas grand-chose contre le petit tyran qui reste, somme toute ” le fils du Bled” et mieux que le “Roumi mécréant”. L’Etat post colonial aurait très bien pu être l’occasion d’une vraie modernisation qui serait allée au-delà de la scolarisation et de l’émancipation de la femme pour jeter les bases d’une vie démocratique où Ben Ali n’aurait jamais pu trouver sa place. Hélas, Habib Bourguiba était trop rigide pour le permettre et ses vis-à-vis étaient trop indolents pour le faire céder sur quoi que ce soit.
Résultat : pourrissement de la situation avec la montée de l’intégrisme religieux et autres crises sociales successives peu avant et durant les années 80.. Et les alouettes étaient toutes rôties pour ZABA, et elles le sont encore plus par le quadrillage policier qu’il a installé dans le pays, par la main mise de ses hommes et femmes sur tous les secteurs du pays (l’économie, l’administration, la justice …) ainsi que par la faiblesse de ses vis-à-vis, j’allais dire leur mollesse. Nous sommes en train de passer de la dictature policière à une situation innommable où les bandes de malfrats font la loi.. C’est plus qu’alarmant.
Y a-t-il une personne que vous auriez aimé élire .. à part vous bien sûr ?
– Je ne m’élirai jamais par amour pour la Tunisie car les critiques sont de très mauvais gestionnaires. Oui, j’avais des idoles, des candidats de prédilection.. Plus maintenant. Je ne crois pas que, de mon vivant, la Tunisie verra de vraies élections démocratiques. Mais si c’était le cas, je me verrais bien dans la campagne électorale d’un p’tit jeune de moins de 60 ans, tout neuf : laïc, cultivé, généreux, qui a beaucoup d’humilité et qui croit au travail de groupe. Il me semble décrire là quelqu’un de bien précis, mais je tairai son nom.. C’est trop risqué pour lui et surtout pour mon diabète qui ne supporterait pas les feux croisés des vieux prétendants.
A quoi rime votre sympathie pour les islamistes ?
– Méchante question où vous vous faites le porte parole d’une frange de notre gauche éradicatrice. Je suis une militante des droits humains et je me dois de défendre un islamiste lorsqu’il est victime de la répression ou privé de sa liberté. Un islamiste c’est un être humain ou je me trompe ! Je suis de ce pays et dans ce pays dans tous les sens du mot et je me dois de reconnaître que la composante islamiste est une composante réelle (ni la plus grande ni la plus petite) dont l’éradication risque de faire apparaître des groupes extra radicaux prêts à faire sauter notre baraque et celle des autres aussi. Je suis démocrate, j’essaie de l’être en tout cas, et un démocrate n’a pas le droit d’écarter ses rivaux et encore moins de reléguer cette tâche à l’oppresseur de tous. En démocratie, tout le monde a le droit d’être, et c’est le peuple Tunisien qui fera le bon choix. C’est ma conviction profonde et arrêtez d’agiter devant nous les fantômes des barbus tueurs qui sévissent dans d’autres pays. Il n’y a pas (encore) de barbus tueurs en Tunisie. Donc ce n’est pas une contre voie, j’essaie tout simplement d’être conséquente avec mes principes de tolérance et de respect de la différence et je ne crois pas que Victor Hugo aurait été contre. A propos de ce surnom, jeune étudiante, j’ai été reçue par Bourguiba (à sa demande, je tiens à le préciser). C’est lui qui m’a prédit d’être “la” Victor Hugo de Tunisie. Bourguiba était un visionnaire, mais là il n’a pas fait mouche. Je ne suis pas devenue la Victor Hugo Tunisienne. D’ailleurs si j’avais pu m’accomplir en tant qu’écrivaine j’aurais plutôt ressemblé à Rabelais dans sa fantaisie, son rire tonitruant et ses inventions verbales (en langue Arabe bien sûr ). Au lieu de ça je me suis laissé prendre dans le piège de l’écriture journalistique éphémère et me voici en train de gaspiller mon talent (si talent il y a ) à taper sur une dictature médiocre. Ce n’est pas le meilleur choix, mais je l’assume.
Y a-t-il un sujet sur lequel vous auriez aimé écrire ?
– Evidemment. On ne peut écrire sur tout. Il y a cependant un sujet sur quoi j’aurais pu écrire et je ne l’ai pas fait : les frasques de la famille régnante. J’aurais pu le faire rien que pour me venger des pseudo scandales sexuels et autres montages porno confectionnés par les services spéciaux et censés intimider les opposants. J’ai essayé mais tout de suite déchiré les papiers que j’avais noircis. Je crois que je ne pourrais jamais le faire : ma plume est acérée, acerbe quelquefois, mais ne saurait être vulgaire ni obscène.
On dit que vous vous êtes spécialisée dans l’écriture sur Madame Ben Ali et sa famille. Est-ce vrai ?
– Oui, c’est ce qu’on dit. Mais ce tête à tête qu’on m’impose ne m’enchante guère car trop dangereux. On ne critique pas impunément MADAME et sa FAMILLE. Les grandes figures de l’opposition ” sage” et “responsable” ont compris cela ou plutôt ils l’ont consacré, mais pas les quelques brebis galeuses dont je fais partie et qui ont décrété que cette femme et sa famille ne devraient pas être des intouchables. Ils sont actuellement la plaie principale de la Tunisie et en parler servirait peut être à freiner leur razzia ou du moins à sauver le “nif” (l’orgueil) Tunisien. Il est immoral et déshonorant de regarder sans moufter les jeunes Trabelsi se vautrer dans une fortune mal acquise pendant que les jeunes du bassin minier croupissent en prison pour avoir manifesté contre le chômage et la pauvreté. Les Trabelsi ne sont pas cependant le sujet principal de mes écrits. J’ai écrit quelques lignes “bien prudentes” sur Leila et les Trabelsi, j’ai payé et continue d’en payer le prix, mais je ne le regrette pas, car si je ne l’avais pas fait je serais morte de frustration en voyant paraître le livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet. Je déteste qu’on aie toujours besoin d’un “Roumi” pour laver en premier notre linge sale ! Bien sûr avec tout mon respect pour “nos” bons “Roumis” et toute ma reconnaissance à ce que vous appelez ” notre bouclier médiatique”… En France et ailleurs.
Propos recueillis par Taoufik Ben Brik
Lien :
«Les élections sont une pure mascarade»
L’avocate tunisienne Radhia Nasraoui dénonce la répression et la torture du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. Les élections présidentielle et législatives se tiennent le 25 octobre prochain.
Frédéric Koller
Cela fait vingt-deux ans que Zine el-Abidine Ben Ali dirige la Tunisie. Et de l’avis de tous les observateurs, la campagne électorale (présidentielle et législatives) qui débute en fin de semaine se soldera le 25 octobre prochain par un mandat supplémentaire de cinq années. «C’est une pure mascarade, l’opposition est verrouillée, la presse muselée, le droit de réunion suspendu», explique l’avocate tunisienne Radhia Nasraoui. La présidente de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie, de passage à Genève, qualifie la situation dans son pays de «pire que jamais, pire encore que sous la dictature de Bourguiba».
Hamma Hammami, le porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, et époux de Radhia Nasraoui, a ainsi été tabassé par la police la semaine passée alors qu’il posait le pied sur le tarmac de l’aéroport de Tunis . Son crime? Il venait d’appeler au boycott des élections dans une interview accordée à Al-Jazira et France 24 lors d’un déplacement à Paris. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) regrette qu’«une fois encore les voix dissidentes soient systématiquement rappelées à l’ordre et que le pouvoir en place n’hésite pas à recourir à tous les moyens, y compris à la violence».
Parmi les neuf partis en lice pour les législatives, seul le parti de Ben Ali a pu valider ses listes dans l’ensemble des circonscriptions du pays. L’opposant Mustapha Ben Jaafar, fondateur du Forum démocratique pour le travail et les libertés, a pour sa part été écarté de la course. Il a appelé lundi à voter pour le «seul candidat sérieux» de l’opposition, Ahmed Brahim, le chef d’Ettajdid (Renouveau, ex-communiste).
Radhia Nasraoui estime que «plusieurs centaines de prisonniers politiques» croupissent dans les geôles de Ben Ali. Parmi eux des militants de gauche, des syndicalistes et «beaucoup de jeunes qualifiés de salafistes ou terroristes». Les conditions de détention seraient très dures: «Toute personne arrêtée en Tunisie est torturée. La torture est quotidienne, c’est une méthode de gouvernement. Elle est destinée à obtenir des aveux, à terroriser, à casser les opposants.»
Selon la militante des droits de l’homme, cette lutte affichée contre le «terrorisme» assure à Zine el-Abidine Ben Ali une impunité aux yeux de l’Occident. «En Tunisie, on dit que sans le soutien des Etats-Unis, de la France et de l’Italie, Ben Ali n’aurait jamais été au pouvoir.»
Aujourd’hui, l’avocate, qui est membre de l’ordre, ne se sent plus protégée contre les violences policières. La raison? «Les médias occidentaux ne parlent plus de nous, ni de la répression. Il y a un vrai changement depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Sarkozy soutient à fond Ben Ali. Sarkozy veut contrôler les médias, donc il n’autorise pas les chaînes françaises à en parler.» La militante reconnaît qu’il y a encore des exceptions, comme France 3. Mais du coup, les Tunisiens se tournent de plus en plus vers Al-Jazira ou YouTube pour entendre une autre voix.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 7 octobre 2009)
A quand le grand soir de Tunis ?
Rares sont les voix intérieures à pouvoir ou oser dénoncer le système Ben Ali. Parmi elles, celle de M. Bouebdelli, éducateur victime de l’arbitraire du régime.
Pascal Baeriswyl
«La Tunisie s’achemine depuis longtemps vers une nouvelle crise politique, économique et sociale, qui risque d’être plus grave que celle qu’elle a connue à la fin du régime de Bourguiba…» Ce pronostic plutôt sombre n’est pas le fait d’un journaliste occidental, ni d’un défenseur des droits de l’homme. Elle provient d’un notable tunisien qui a subi ces dernières années l’arbitraire du régime tunisien, Mohamed Bouebdelli.
Afin de faire entendre sa voix, malgré tout, le cofondateur d’une institution pédagogique de renom (l’Université libre de Tunis ), vient de publier (1) une longue réflexion mettant ses espoirs dans un changement en Tunisie.
Histoire emblématique
Car l’aventure de Mohamed Bouebdelli est emblématique de l’histoire récente de son pays. A l’origine favorable au régime né de la destitution du président Bourguiba, en novembre 1987, Bouebdelli et sa femme française se sont investis dans le domaine de l’enseignement en créant une fondation, une école supérieure et un lycée privés. En dépit de son succès, ce dernier s’est trouvé confronté à la concurrence d’un autre projet, patronné notamment par la femme du président Ben Ali. Au terme d’une longue guérilla avec le pouvoir, et en dépit du soutien de nombreuses personnalités et de lettres envoyées jusqu’à l’Elysée, le Lycée Louis Pasteur a été contraint à la fermeture en mai 2007.
Changer de régime
Nul doute que cette expérience a marqué Mohamed Bouebdelli qui – dans son essai publié à compte d’auteur – appelle sobrement à «une refonte de notre pacte républicain». Plus concrètement, cela signifie qu’il est temps de changer de régime afin de s’engager dans la voie du pluralisme démocratique et de la séparation des pouvoirs.
Car le bilan de 22 ans de régime Ben Ali n’est guère réjouissant, constate l’auteur. Certes, la Tunisie se targue d’une situation privilégiée dans la région, tant sur le plan économique que social, ou sur la question du statut de la femme en pays musulman. Pourtant, malgré une paix sociale payée au prix fort, le pays continue de ne pointer qu’à «un très modeste 87e rang mondial pour le développement humain», souligne l’ingénieur de formation.
Le prix fort payé pour ces résultats se décline en appellations très contrôlées: parti unique, surveillance policière omniprésente, étouffement des libertés de réunion, d’expression, de la presse ou des médias, etc. Corollaire de ce système, la corruption. C’est le règne du «bureaucratisme», de la «médiocratie», relayé par une «ploutocratie administrative surpuissante», dont la «soumission aux interventions des institutions ou des forces politiques et corporatistes» est la marque de fabrique du régime.
Le résultat, ici comme dans d’autres systèmes similaires, est connu: le népotisme et le favoritisme génèrent «la constitution de très grosses fortunes accompagnée par une paupérisation de la classe moyenne et des classes populaires…» Autre conséquence du système, décrite par l’essayiste: «Une grave dégradation du niveau de l’enseignement et une perte sérieuse de la crédibilité des diplômes que l’école tunisienne délivre aujourd’hui.»
Vers quelles réformes?
Ce constat d’échec établi, Mohamed Bouebdelli tente de tracer les grandes lignes d’une réforme du régime «présidentialiste» actuel. L’objectif, en résumé, est de mettre fin à la concentration extrême du pouvoir, dans les mains du président Ben Ali, pour aller vers un système démocratique à l’occidentale. Ce qui impliquerait de séparer rigoureusement les pouvoirs du président, du premier ministre et de l’assemblée. Tel n’est manifestement pas le cas alors qu’approche l’élection présidentielle tunisienne du 25 octobre. Parmi les cinq candidats en lice, le président Ben Ali est quasiment assuré de se succéder à lui-même.
Un changement radical?
En réduisant le rôle du chef de l’Etat à celui d’un président-arbitre, garant des institutions, traçant de grandes lignes politiques mais en laissant l’exécution à un chef de gouvernement, l’auteur appelle à un changement en soi radical.
Mais il se garde d’indiquer quelle forme aura la phase transitoire, entre le régime actuel et le système «idéal» invoqué pour faire verser la Tunisie dans le champ de la démocratie. Par quelles convulsions, le pays devra-t-il passer? A quel prix se fera, éventuellement, une rupture de régime? Autant de questions que Mohamed Bouebdelli, après tant d’autres, ouvre sans pouvoir y donner, ou sans oser y donner plus précisément réponses…
(1) Mohamed El Boussaïri Bouebdelli: «Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté.» Sans éditeur. Téléchargeable surwww.bouebdelli.org .
La «Régente» et sa famille au pilori
Hormis l’ouvrage «confidentiel» de M. Bouebdelli, un autre essai récent, paru le 1er octobre, tire à boulets rouges sur le régime de Ben Ali et surtout sur sa femme. Dans «La Régente de Carthage – Main basse sur la Tunisie» (Ed. La Découverte), les journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet dressent un véritable réquisitoire à l’endroit de Leïla Trabelsi. Autrement dit, Mme Ben Ali entourée de sa sulfureuse famille. Malgré ses tentatives visant à interdire le livre – promis au succès en librairie – la femme du président tunisien a été déboutée récemment par un Tribunal de Paris. Une Leïla Ben Ali dont l’ambition, la soif de pouvoir et le sens du clan sont liés, notamment, à la disgrâce qui a frappé le couple Bouebdelli et leur Lycée Pasteur. Plus grave, la famille Trabelsi est également associée aux affaires de justice. En effet, il y a quelques jours s’est ouvert à Ajaccio (Corse) un procès ayant trait au vol du luxueux yacht (en 2006 à Bonifacio) du Français Bruno Roger, patron de la banque Lazard frères. Un bateau, retrouvé en Tunisie, et qui a depuis été rendu discrètement à la France. Détail épineux: les commanditaires présumés de ce vol ne sont autres que les neveux de la «Régente», Imed et Moaz Trabelsi. Une affaire tombant au plus mal alors que Sarkozy, après Chirac, s’est toujours efforcé de maintenir d’«excellentes relations» avec le président Ben Ali. Preuve en est que la justice française – qui a mis deux ans pour pouvoir auditionner les frères Trabelsi! – a dû finalement se résoudre à voir ceux-ci «jugés», en principe, en Tunisie. PaB
(Source : « La Liberté » (Quotidien – Suisse), le 7 octobre 2009)
Tunisie: pèlerinage à la Mecque suspendu pour les Tunisiens (officiel)
Grippe – Les Tunisiens privés de pèlerinage à La Mecque
Tunisie: recettes en hausse (+3,6%) malgré un recul des entrées (ministre)