7 janvier 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2421 du 07.01.2007

 archives : www.tunisnews.net


Moncef Marzouki sera lundi 8 janvier l’invité de l’émission « Débat de FRANCE 24 »

Conseil National pour les Libertés en Tunisie : Disparitions de jeunes arrêtés par la police politique

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques : Communiqué

Omar S’habou: Ben Laden ne prendra pas une revanche posthume sur Bourguiba !

Liberté (Algérie): Al-Qaida s’implante au Maghreb

Islam online: « Jihadists » Picking up Steam in Tunisia

La Presse: Démocratie et développement – Cohésion nationale autour des choix présidentiels

La Presse: Promouvoir davantage la vie politique

Pr. Saïd Mestiri: Une stratégie de l’humiliation et de l’aventure

Robert Fisk: A dictator created then destroyed by America

Robert Fisk: He takes his secrets to the grave. Our complicity dies with him


Moncef Marzouki sera demain lundi 8 janvier l’invité de l’émission « Débat de FRANCE 24 » présenté par le journaliste Sylvain Attal sur la nouvelle chaîne FRANCE 24. Le thème du débat sera : « Y’a t-il une offensive islamiste sur les pays du Maghreb? ». L’émission sera diffusée à 19h00 (heure Paris). Vous pouvez regarder l’émission en direct sur le site internet de la chaîne ; http://www.france24.com.

 Info publiée par la lettre d’informations française « MAGHREB CONFIDENTIEL » dans son numéro 769 daté le 4 janvier 2007 

Tunis

Mise en échec d’un projet d’attentats terroristes ?

 

Les services de sécurité auraient récemment fait échouer un projet d’attentats terroristes en série le 31 décembre dans diverses zones touristiques du pays.  

D’obédience salafiste-djihadiste, le commando était scindé en deux équipes qui attendaient le jour « J », l’une à Hammam-Chott, dans la banlieue sud de Tunis, et l’autre à Grombalia, sur la route vers le Cap-Bon.

 

Le commando s’entraînait dans un camp secret aménagé dans la montagne de Boukornine, dans la banlieue sud.


Conseil National pour les Libertés en Tunisie Tunis, le 4 janvier 2007

Disparitions de jeunes arrêtés par la police politique Craintes d’une recrudescence des violations des libertés au prétexte de l’antiterrorisme

Les autorités tunisiennes ont fait état, par un communiqué émanant du ministère de l’Intérieur et du Développement Local du 3 janvier 2007, de l’arrestation de quinze individus d’un groupe armé auquel elles s’affrontent depuis le 23 décembre 2006 dans la banlieue sud de la capitale de la Tunisie, affrontement qui a fait de nombreux morts.
Les autorités tunisiennes n’ont pas reconnu le nombre réel des personnes arrêtées et gardées à vue au ministère de l’Intérieur, à la brigade de la Sûreté de l’Etat. Le Conseil a enregistré depuis le début des affrontements entre les forces de la police, de la garde nationale et de l’armée nationale d’une part, et du groupe armé pris en chasse d’autre part, de nombreux cas d’arrestations et de disparitions dans plusieurs villes tunisiennes (dont plus de cinquante à Sidi Bouzid, tous des jeunes) où la brigade de la Sûreté de l’Etat est impliquée, notamment :
 * Mohammed Amine Jaziri (27 ans) disparu dimanche 24 décembre 2006 alors qu’il se rendait de Sidi Bouzid, son lieu de résidence, à Tunis, pour un concours organisé par le ministère de la Justice. Il était à bord d’un véhicule privé, une Citroën Berlingo, immatriculée 2666 Tunisie 114, qui n’a pas été retrouvé depuis lors. Une escouade de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur a perquisitionné son domicile en l’absence de son épouse et des membres de sa famille, en ouvrant les portes au moyen de ses clés à lui.  * Ghassan Siliane (19 ans), étudiant de Sidi Bouzid, arrêté à l’aéroport de Tunis Carthage le 28 décembre 2007 à quatre heures du matin alors qu’il s’apprêtait à se rendre à l’étranger pour étudier ; sa famille ignore ce qu’il est advenu de lui.  * Oua’ïl Amami et Nejmeddine Bargougui arrêtés avec d’autres jeunes de Sidi Bouzid et de Sidi Ali Ben Aoun. Leurs familles ignorent leur lieu de détention.  * Jawhar Kassar (28 ans), arrêté au domicile de sa famille à la Cité El Manar à Tunis le 26 décembre 2006. On ignore toujours ce qu’il est advenu de lui. ·        Et il y a vingt quatre jours qu’a disparu Oualid Layouni (28 ans) qui s’est présenté le 11 décembre à la brigade de la Sûreté de l’Etat, au ministère de l’Intérieur. Les agents de la brigade de la Sûreté venus à son domicile deux jours après l’avoir convoqué ont nié le détenir dans leurs locaux. Le CNLT (…) Pour le Conseil La porte parole officielle Sihem Ben Sédrine (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour Maître Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001-Tunis tel/fax : 71 354 984 aispptunisie@yahoo.fr le 04.01.2007 Communiqué
Aujourd’hui, 4 janvier 2007, messieurs Khaled Arfaoui, Ali Ben Salem, Radhouane Fez’i, Ahmed Fez’i, Ramzi Ben Saïd, Oualid Ben Saïd et Nidhal Boulaabi ont été présentés devant la deuxième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Abderrazak Ben Mouna, afin d’y répondre de plusieurs accusations en vertu des dispositions de la loi n°75 du 10 décembre 2003, relative au soutien à l’effort international de lutte contre le terrorisme.
Le juge a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 23 janvier 2007 après avoir ordonné d’évacuer les accusés de la salle, ceux-ci ayant manqué de respect envers la commission du tribunal : ils ne s’étaient pas levés par considération lorsque cette dernière était entrée dans la salle d’audience. Le Code de procédure pénale prévoit l’éloignement du prévenu s’il perturbe les débats par son attitude.
Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 Ben Laden ne prendra pas une revanche posthume sur Bourguiba !

 

Omar S’habou (*)

 

Bon, passons sur l’option basique de la désinformation autour de laquelle le régime du 7 novembre a choisi, en toute connaissance de cause, de se construire et de durer. Les tunisiens ont appris depuis longtemps déjà à  faire et à  vivre avec. Aussi la version officielle qui leur a été donnée au sujet des affrontements armés qui ont secoué le pays, dix jours durant,  du 23 décembre au 4 janvier, a été naturellement traitée  par la dérision et les moqueries. Sur les dix millions de tunisiens, il ne peut y avoir un seul qui ait pu croire un instant qu’il s’est agi d’un accrochage entre des trafiquants de drogue et leur armée. Ils savent que les autorités de leur pays mentent et que les médias sont obligés de mentir.

Passons et dépassons.

 

De quoi s’est-il agi ?

Pour bien comprendre l’événement, ses tenants et aboutissants, il importe de le contextuer. La nébuleuse terroriste planétaire du nom d’ «El Qaïda » a établi, comme on le sait, à travers le globe, des sortes de succursales aux fins de frapper les centres vitaux d’un occident tyrannique pour faire mûrir les conditions favorables à l’émergence d’un ordre islamique pur et dur qui se serait réconcilié avec l’esprit originel des « salafs », les premiers saints bâtisseurs du premier embryon de l’Etat islamique. D’où leur appellation de « salafistes ». Son fondateur, inspirateur et, aussi, bailleur de fond, le multimilliardaire Mr Oussama Ben Laden a récemment décidé de « s’occuper » du Maghreb et principalement du bastion du modernisme arabomusulman, cette Tunisie  qui ne veut toujours pas se débarrasser de l’héritage idéologique du « mécréant et ennemi de l’Islam » : Bourguiba. Le coran est y de nos jours, de surcroît,  foulé aux pieds et les musulmanes y sont persécutées en raison de leur port du voile. Il a décidé de passer à l’action après l’acte d’allégeance à sa personne et à ses desseins de Mr Abou Mossaab Abdelwadoud, chef de l’aile militaire irréductible du « Groupe Salafiste de la Prédication et du Combat ». Un des groupes armés qui ont mis l’Algérie à feu et à sang durant les années 90 et qui continue de sévir dans les vastes contrées  algériennes. Un apport de première importance tant  est établie le savoir faire de ce groupe en matière de techniques de recrutement, de capacité de mouvement et d’infiltration, de puissance de feu et de culte de la mort. Son intelligence stratégique – qui explique sa durée –  réside dans l’établissement de bases  non pas fixes mais nomades  où ils forment les recrues des autres pays. Il leur fait  subir un endoctrinement et une maîtrise accélérée  des techniques de guérilla urbaine avant de les renvoyer dans leur pays d’origine pour y accomplir  toutes sortes d’actes terroristes. Parmi les recrues : des dizaines de jeunes tunisiens, probablement parmi les dizaines de milliers des diplômés chômeurs et dont les convictions islamistes les prédisposent à la martyrologie. Parmi les faits corroborant ces vérités l’arrestation, révélée par le très crédible quotidien algérien « Al Khabar » du 1er janvier 2007, par les autorités algériennes, de Mr Abou Al Mouthanna , chargé des liaisons avec la cellule tunisienne d’ « Al Qaïda ». Son arrestation a permis de révéler la remise d’importantes quantités de kalachnikovs et de pistolets automatiques  aux tunisiens par Mr Abou Ammar, un conseiller du groupe terroriste algérien. A cela  il faut  ajouter l’arrestation, à la fin de l’année 2006, de 10 autres jeunes tunisiens  par la police des frontières : leur interrogatoire a révélé qu’ils s’apprêtaient  à rejoindre  une des bases de formation du groupe algérien.

Le dessin est on ne peut plus clair. Il parle de lui-même.

Mr Ben Ali a laissé dire qu’il s’agit de trafiquants de drogue. Malheureusement pour lui, personne ne l’a cru. Parce que c’est ridicule.

 

A mon humble avis, ce qui vient de se produire en Tunisie et qui risque de se reproduire dans ce même registre, n’est pas inquiétant. Je vais peut être surprendre plus d’un, mais je ne m’étais senti à aucun moment, durant ces derniers jours, saisi  d’inquiétude, à fortiori de panique. Contre ce type de dangers exogènes, notre pays est défendu par d’invincibles armées qui ont pour nom de guerre : le Code du Statut Personnel, la culture du planning familial, l’option moderniste de notre enseignement – indépendamment de son actuelle désastreuse baisse de qualité – la génétique propension des tunisiens à la non violence et, surtout, l’authenticité du fait tunisien. Notre pays n’étant pas un échafaudage confessionnel artificiel  dessiné par les compas et les équerres des stratèges du condominium franco-britannique. La Tunisie a construit sa solidité et son homogénéité sur plus de trois mille ans et  a tours été sculpté par le souffle de la reforme.

Mr Ben Laden s’est trompé de cible : la Tunisie n’est pas l’Irak. S’il pense que le retour notable des tunisiens aux mosquées et celui, tout autant notable, d’une partie des tunisiennes au voile, est un appel implicite  à l’établissement d’un ordre Salafiste,  mieux vaut pour lui de déchanter. Et rapidement. Ces tunisiens qui remplissent les mosquées et ces tunisiennes qui ont remis leur voile seront les premiers sur le front pour défendre leurs acquis modernistes !!! N’auront rien  compris à la Tunisie ceux qui n’ont pas définitivement admis que le corps national tunisien, dans son écrasante majorité – musulmans (pratiquants ou non)  laïcs, athées, confondus – sont à jamais vaccinés  contre le virus  que portent les Ben Laden, El kalkachendi ou Sidi Ammar Bezzouer…Contrairement aux autres pays semblables,  les tunisiens ont leur révolution culturelle derrière eux, non devant eux… toute la différence est là et ce  grâce à ceux qui ont, à travers l’histoire, exprimé le mieux leur génie réformiste, et  principalement –  justement ! –  Habib Bourguiba !

 

Le danger, réel, pour la Tunisie, n’est pas exogène. Il est endogène. Il viendrait du pourrissent que le virus novembriste est en train de développer. Ben Laden n’aurait  pas trouvé de gisement de recrutement chez nous si ces jeunes  tunisiens étaient réconciliés avec la Tunisie qu’ils souhaitent – et pas nécessairement islamiste ou salafiste –  mais une Tunisie où il peuvent exprimer librement leurs convictions, y trouver des opportunités de travail honnête, construite réellement sur la prééminence des institutions et la souveraineté de l’urne, une Tunisie non assujettie à une insolente, opulente et détestable oligarchie.

Ce qui est loin d’être le cas…

 

(*)Cette opinion n’engage pas l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie

 


 

Al-Qaida s’implante au Maghreb

Alliée du GSPC en Algérie, Al-Qaïda tente de s’implanter dans les autres pays du Maghreb, au Maroc et en Tunisie où des cellules terroristes liées à l’organisation de Ben Laden ont été récemment démantelées. Les terroristes d’Al Qaida veulent se renforcer au Maghreb. (JPEG) Si les autorités tunisiennes ne veulent pas donner des indications sur la nature des “criminels”, de nombreux observateurs y compris des organes de presse locaux voient en ces “criminels” des terroristes apparentés à des salafistes ayant des liens avec Al-Qaïda. Même si le réseau a été, selon la presse tunisienne, anéanti en deux temps, il n’en demeure pas moins que le nombre des éléments composant ce “foyer” évalué à une trentaine d’hommes suggère une tentative des groupes armés liés à Al-Qaïda de constituer des bases en Tunisie. Il faut savoir que le groupe de criminels a été délogé avec le concours de l’armée. Par ailleurs, l’opération d’anéantissement de ce groupe intervient une semaine seulement après l’arrestation, à Meftah, près d’Alger, de deux terroristes tunisiens appartenant à Al-Qaïda qui s’apprêtaient à rejoindre les maquis du GSPC. Les deux terroristes venaient de Libye où ils étaient en contact avec d’autres organisations terroristes comme le GICL (Groupe islamique combattant libyen). Au Maroc, c’est le Groupe islamique marocain combattant (GIMC) qui serait derrière les opérations de recrutement pour l’Irak. Même si plusieurs de ses chefs ont été emprisonnés en 2005, d’autres éléments auraient repris le flambeau et ont continué à mener dans la discrétion des activités subversives. Ce sont eux qui sont aujourd’hui pointés du doigt dans cette nouvelle affaire liée au recrutement de volontaires pour l’Irak. Le Maroc a d’ailleurs désigné les membres de la cellule que ses services de sécurité viennent d’arrêter comme appartenant à Al-Qaïda et d’être en relation avec le GSPC algérien. On sait qu’à El-Oued, dans le Sud algérien, un réseau spécialisé dans le recrutement de volontaires pour l’Irak a été démantelé. Quelques jours plus tard, ce sont d’autres membres de réseaux versés dans la même activité qui seront arrêtés dans la capitale. Pour la nébuleuse islamiste, l’installation d’une filiale dans cette partie de l’Afrique a un double objectif : atteindre facilement l’Europe, actuellement difficile d’accès, et surtout l’utilisation de groupes salafistes maghrébins pour mener les attentats dans le Vieux continent. Le GSPC, qui a rallié Al-Qaïda depuis plus de quatre mois est, aux yeux d’Al-Zawahiri, le seul groupe qui puisse coordonner ces activités qui visent, dans un premier lieu, à structurer la filiale Al-Qaïda pour le Maghreb et le Sahel. L’attentat de Bouchaoui contre une entreprise américaine s’inscrit, à juste titre, dans cette stratégie. L’impact recherché par cet attentat n’est pas seulement médiatique, mais il est aussi mobilisateur dans le sens où il veut donner une autre dimension aux activités du GSPC. La guerre des Américains en Irak, l’agression contre le Liban et l’embargo imposé aux Palestiniens sont les principaux ingrédients qui poussent ces jeunes à se porter volontaires pour l’Irak. Al-Qaïda, qui se charge de ces expéditions, n’hésite pas à détourner parfois ces jeunes de leurs aspirations initiales en les orientant vers les maquis de leurs pays respectifs. Ces recrutements vont encore gagner de notoriété avec l’abominable opération de pendaison du président irakien. “Ce sont ces bêtises qui nourrissent les sentiments de haine envers certaines puissances accusées d’humilier les Arabes et les musulmans”, nous a confié un officier chargé de la lutte antiterroriste qui ajoute que ces jeunes se déclarent, au nom du djihad, volontaires à mourir en martyr. (Source : « Liberté » (Algérie), le 6 janvier 2007)


« Jihadists » Picking up Steam in Tunisia

 

By Mohammad Al-Hamroni, IOL Correspondent TUNIS — Last week’s clashes between Tunisian security agencies and gunmen have raised many questions about whether the so-called « Salafist-Jihadist » trend was picking up steam in the North African country. The state was quick to play down the news by giving the clashes criminal nature; however, alarm rings rang in the heads of analysts, who warned that the domino effect of the US-led invasion of Iraq reached Tunisia, mixed with social woes like towering unemployment rates and a tremendous sense of youth alienation due to state oppression of religious aspects in the secular country. « The Salafist-Jihadist trend could be traced back to the US invasion of Iraq in 2003, the date of the country’s first trial of a man belonging to the group, » Abdel-Raouf Al-Ayyadi, the lawyer of several Salafist-Jihadists in Tunisia, told IslamOnline.net Saturday, January 6. « When it came to being in Tunisia, the trend had nothing to do with any other group, like Algeria’s Salafist Group for Preaching and Combat (SGPC), which were preoccupied with jihad missions abroad in Palestine and Iraq, » he added. Samir Bin Omar, another lawyer, agreed. « Besides the plethora of satellite channels, regional developments after the 9/11 attacks and the Iraq invasion have given impetus to the Salafist-Jihadist trend in Tunisia, » he said, adding that the country did not know such groups before 2000. « This group was at the very beginning focusing on jihad in Palestine and Iraq before shifting their attention to the mainland in 2005, » he noted. The Tunisian government said Thursday, January 4, that 12 « dangerous criminals » had been killed in a shoot out with security forces south of Tunis. A further 15 people were arrested on Wednesday, according to a statement by the Interior Ministry. Wednesday’s gun battle followed clashes between security forces and gunmen on December 23, in which two gunmen were killed and two policemen wounded. But few newspapers challenged the state version of the incident and started reporting about the rise of the Salafist-Jihadist trend in Tunisia. The « leaked » reports linked the clashes to what they said « a gang that sought to take up arms against the homeland to spark off sedition and create tension ». A Tunisian editor-in chief was bold enough to describe the gang involved in the clashes as « suicidal » and linked the incidents to « the current criminal attacks threatening all world countries, » in a veiled reference to terrorism. « Extremism will find no place in Tunisia, » wrote Saleh Al-Hajjah, editor-in-chief of the Sareih daily. Restricted Freedoms The pundits spared some blame for restricted freedoms in Tunisia and the crackdown on Islamists and religiosity Human rights watchdogs have repeatedly denounced unfair trials of Islamist prisoners in Tunisia, many of whom have been sentenced to over 15 years in prison. Amnesty International has warned that hundreds of government opponents remained behind bars as the harassment of their families and rights campaigners continued. « Tunisia is the only country in the Arab Maghreb region in which Muslim youths have no parties or groups through which they can express their views, » said Bin Omar. « The official crackdown on religiosity aspects in Tunisia has also sparked anger among many Tunisians. » The government has launched a wide-scale campaign against imams during the holy month of Ramadan, replacing popular preachers with others who toe the state line. The debate on the hijab ban in Tunisia heated up in the past few months as human rights activists, lawyers and intellectuals lashed out at the government oppressive campaign launched every academic year against hijab-clad students. « Some cancerous social woes, like towering unemployment rates among youths and social inequality, have further added insult to injury, » added Bin Omar.  Stereotyped Salafist But Ayyadi rejects to stereotype all Salafists as Muslim hardliners with violent tendencies. « We cannot place all Tunisian Salafists in the same basket, » stressed Ayyadi, pointing out to different and widespread types of Salafists in Tunisia. « The Western term of « jihadist Salafism » is biased and only aims to tarnish the inner meaning of jihad, » he told IOL. « They want to associate jihad and Salafism to terrorism, » he said, adding that eminent Muslim scholars such as Ahmed bin Hanbal and Ibn Taymiyah and reformist scholars such as Mohamed Abdou were members of the Salafist trend. Despite lack of statistics about the Salafist trend in Tunisia, estimates say that youths make the bulk of the trend in the country. Karen Armstrong, the prominent and prolific British writer on all three monotheistic religions, has criticized stereotyping the Arabic word « jihad » as merely meaning holy war. Armstrong stressed that jihad is « a cherished spiritual value that, for most Muslims, has no connection with violence. » Pope Benedict XVI has provoked international criticism for questioning the Islamic concept of Jihad and quoting a Byzantine emperor who said that Islam had spread by the sword.
 
(Source: Islamonline  Sat. Jan. 6, 2007)

 


 

Réactions sur la blogosphére tunisienne (suite):

 

Fusillades à Tunis, une histoire digne d’un X-file !

Posted by mkarriz

 

Je me demande pourquoi depuis quelques jours on n’arrive pas, en Tunisie, à nous dire la vérité sur ce qui vient de se passer, je parle bien sûr de la fusillade de Tunis et qui a fait 25, euh 12, ah non 15, puff je ne sais pas combien de morts et de blessés, qui ils sont, des Martiens ? Des “criminels dangereux” dit-on de sources officielles! Mon … !

 

De grâce, épargnez-nous le discours simpliste et niaiseux et dites la vérité aux Tunisiens ! Que de rumeurs, de spéculations des pseudo-spécialistes de la Tunisie qui, bien évidemment, ne sont pas tunisiens, des pseudo-journalistes à la con et des profiteurs de chaines de télévisions de merde qui veulent faire passer n’importe quelle connerie, des soi-disant analystes à deux sous, etc. !! Moi je les emmerde tous.

 

Le gouvernement, lui, il nous prend pour des mono-neuronnés qui ne savons pas faire la différence entre une hypothèse qui tient debout et qui pourrait être crédible et une connerie vague et qui ne sert absolument à rien, sinon à faire proliférer les rumeurs ! Bien sûr on a parfois tendances à vouloir entendre ce que l’on veut, dans ce cas, pas du tout! juste la vérité quelle qu’elle soit avec des preuves à l’appui pour que l’on sache mieux analyser la situation! On ne demande pas la lune et ce n’est pas la mer à boire non plus, alors … !

 

Après ne me demandez pas pourquoi je me surnomme Mkarriz !

 

(Source : le blog « Tac O Tac », le 5 janvier 2007)

Lien : http://tacotac.wordpress.com/


 

Ce dimanche, le journal « La Presse » (gouvernemental) reste toujours muet sur les affrontements des derniers jours et se contente de publier les articles suivants qui « tournent autour du pot » :

 

Démocratie et développement

Cohésion nationale autour des choix présidentiels

 

La Presse — L’édifice de la démocratie en Tunisie, initié depuis près de deux décennies, connaît, chaque jour, une avancée à la faveur d’une écoute permanente des différentes composantes de la société et des diverses sensibilités politiques du pays.

 

Lancé depuis la réalisation du pacte national qui fut un engagement politique et moral au service de la patrie, le consensus national a été et demeure une constante de l’approche du Président Ben Ali pour faire progresser, à tous les niveaux, l’œuvre de réforme globale afin que la Tunisie réussisse sa marche vers le progrès, consolide son invulnérabilité et réalise son arrimage avec le monde développé.

 

C’est ainsi que le Chef de l’Etat a fait de l’évolution solidaire des étapes successives de son projet civilisationnel une règle d’or qui a épargné à la Tunisie les sauts dans l’inconnu et au peuple tunisien les incertitudes et les aventures que connaissent, hélas, plusieurs pays aujourd’hui et qui vivent, dans la souffrance, leurs atrocités aveugles.

 

Ainsi, chaque occasion que les Tunisiens ont fêtée, aura été un moment fort pour de nouvelles initiatives embrassant les domaines politique, économique, social et culturel, et touchant toutes les générations, toutes les régions et toutes les catégories sociales.

 

Les dernières décisions datent de la fin de l’an 2006 et ont concerné — fait symbolique — l’insertion de jeunes Tunisiens dans le circuit de l’emploi et l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers populaires.

 

Des mesures qui illustrent la conception cohérente et la vision novatrice du rôle de l’Etat dans les sociétés modernes sur fond d’un élan de solidarité sans cesse renouvelé.

 

Aussi, l’on peut aisément comprendre et appréhender la cohésion nationale autour des choix présidentiels et la fidélité à l’œuvre grandiose, aux acquis remarquables que la Tunisie a engrangés pour le bien de ses femmes, de ses hommes, de ses enfants et de ses citoyens les plus vulnérables et à besoins spécifiques.

 

Etat séculaire, pays de réforme et d’ouverture, la Tunisie peut se prévaloir, dans un contexte mondial de grande turbulence, d’institutions solides, d’une stabilité qui offre aux citoyens, aux résidents, aux visiteurs et aux investisseurs étrangers, toutes les conditions d’une vie sereine, dans une atmosphère de quiétude et de grands espoirs pour un avenir meilleur pour tous.

 

Les Tunisiens qui mesurent, à leur juste valeur, les progrès qu’ont pu réaliser, grâce aux différentes réformes entreprises au niveau de l’Etat et de la société et aux vertus de l’autonomie de la décision nationale, cinquante ans après l’indépendance, sont plus que jamais déterminés, à travers leur adhésion à la grande ambition pour la Tunisie définie par l’artisan du Changement, à préserver et à défendre jalousement leur identité nationale et à consolider leur souveraineté.

 

Car, ils sont convaincus, comme l’a rappelé, le 7-Novembre dernier, le Président Ben Ali que : «Le présent et l’avenir de la Tunisie se construisent par les bras et les cerveaux de ses citoyens, dans le cadre de la fidélité au passé prestigieux de nos parents et ancêtres et de notre immense patrimoine de réforme et de l’allégeance à la Tunisie et à elle seule.» Une fidélité qui rejette l’extrémisme et qui est érigée en rempart solide contre tous les courants rétrogrades.

 

Mouldi M’BAREK

 

 

Promouvoir davantage la vie politique

Par M’hamed JAIBI

 

Recevant M. Mohamed Bouchiha, vendredi dernier, le Président Ben Ali a réaffirmé sa volonté de promouvoir davantage la vie politique et d’aller de l’avant sur la voie de la consécration du processus pluraliste et de la préservation de l’autonomie de la décision nationale.

 

Une réaffirmation qui intervient une semaine après le message du Nouvel An dans lequel le Chef de l’Etat a réitéré sa ferme détermination à continuer à enrichir sans cesse la démocratie, le pluralisme et les droits de l’homme.

 

«La détermination du Président Ben Ali et sa foi en ces constantes représentent pour nous, et pour tous ceux qui croient en la démocratie et qui s’attachent aux acquis du régime républicain (…), un stimulant supplémentaire pour promouvoir notre pays», a commenté le secrétaire général du Parti de l’Unité Populaire.

 

L’entretien a donné au secrétaire général du PUP l’occasion de soumettre au Chef de l’Etat les approches de son parti concernant l’impulsion du processus pluraliste.

Le 7 novembre dernier, rappelons-nous, le Président de la République avait appelé les différentes forces politiques, syndicales et associatives à présenter leurs vues et leurs propositions quant à l’avenir du pays.

 

Le PUP aura, ainsi, été la première formation à répondre à cet appel solennel, de la manière la plus concrète et la plus officielle.

 

Deux mois à peine après l’invitation lancée par le Président Ben Ali, à une plus grande participation des partis politiques à la «promotion de l’équation démocratique», l’un d’entre eux s’empresse d’exposer au Chef de l’Etat sa vision et ses suggestions.

M. Bouchiha a fait part au Président de la République, à l’occasion, des salutations et des sentiments de considération des militants et cadres du PUP, et de leur «engagement résolu à contribuer à l’enrichissement du processus pluraliste et à la défense des acquis du régime républicain, dans le cadre d’une opposition nationale responsable.»

 

Le Président de la République qui s’est attaché, depuis le départ, à mettre en branle un processus démocratique pluraliste associant un large éventail de familles politiques et de convictions intellectuelles, a rappelé, à l’occasion du 19e anniversaire du Changement, sa résolution de consolider ce processus, revenant, à l’occasion, à cette initiative rassembleuse qu’avait représenté le Pacte national signé, à l’époque, par toutes les tendances, ainsi que les centrales socioprofessionnelles et les grandes organisations nationales et associations.

 

Le Chef de l’Etat, toujours soucieux de relancer les bases d’un consensus national actif qui fasse avancer le pays sur la voie du développement, de la modernité et d’une démocratie pluraliste évoluée, souhaite être en mesure d’annoncer, à l’occasion du 20e anniversaire du 7 novembre 1987, un ensemble de résolutions stratégiques engageant l’avenir du pays sur les plans politique, économique, social, culturel et humain, qui puisse prendre en ligne de compte les approches et propositions des différents partis politiques, des forces sociales et des composantes de la société civile.

 

Il s’agit d’une nouvelle étape dans la promotion de la vie politique, qui exige donc que s’impliquent toutes les énergies nationales, dans leur richesse et leur diversité. Afin que le pluralisme et la démocratie imprègnent les mécanismes de la réflexion, du débat national et de la décision politique.

 

Afin aussi, que l’ensemble des forces politiques et sociales puissent assurer pleinement leur rôle dans la promotion et la défense des acquis consensuels et dans la consolidation et l’approfondissement du climat de cohésion dans le débat et la concertation. Sur la base d’une plateforme qui sache sceller les choix fondamentaux d’un pays souverain engagé avec détermination sur la voie d’une société harmonieuse et équilibrée basée sur la redistribution des richesses, la solidarité et la prospérité partagée et inscrite de plain-pied dans la dynamique mondiale de progrès et de modernité.

 

M.J.

 

(Source : « La Presse » du 7 janvier 2007)

 


Une stratégie de l’humiliation et de l’aventure

Pr. Saïd Mestiri

 

Au vu de la réprobation universelle qui a suivi l’exécution de l’ancien président irakien Saddam Hussein, les autorités américaines ont cherché par différents moyens à retirer leur épingle du jeu.

 

Sans prendre position sur le fond du problème – la décision d’exécution elle-même – en en rejetant la responsabilité sur les autorités irakiennes, ils ont donné leur avis sur ses seules modalités techniques, disant que : « si c’étaient nous, les choses se seraient passées différemment » (« You know, if you’re asking me, ” would we have done things différently? ” Yes we would have » propos du Général William Caldwell cité par l’International Herald Tribune du 4/1/2007).

 

En fait, en dépit de ces mises au point réitérées et compte tenu des conditions existant actuellement en Irak, il est difficile de croire qu’un événement de l’envergure de cet horrible scénario macabre de l’exécution de l’ancien chef d’Etat irakien, ait pu être, programmé, exécuté et filmé, sans l’adhésion des autorités d’occupation américaines. Aussi la question revient-elle d’abord à se demander pourquoi elles ont laissé faire ce glorieux « fait d’armes » qui a soulevé l’indignation du monde entier et dégradé encore plus une image des Etats-Unis, déjà bien entamée par ailleurs. Plus important encore, cette politique va brutalement à l’encontre de la politique officielle, mille fois proclamée par le président Bush et ses conseillers, celle de favoriser la réconciliation entre les différentes communautés irakiennes, et d’accroître la crédibilité d’un gouvernent irakien, qu’on tendait plutôt à qualifier de fantoche.

 

Parmi les nombreuses hypothèses qu’on peut avancer, il en est d’assez futiles que l’on peut écarter, comme celle, évoquée par certains commentateurs, d’une « bévue », d’une « colossale stupidité », ou comme celle d’une manifestation ultime de vengeance personnelle. Passons sur ces images traduisant, sans aucun doute, une volonté réelle d’humiliation et exprimant un message de haine à peine voilé ; en quelque sorte une remise en honneur de l’antique « malheur au vaincu » qui par delà le condamné, devait s’adresser à l’ensemble de sa communauté. Mais faut-il ne voir dans cette affaire que des satisfactions d’ordre bassement émotionnel ou celles d’une prétendue exigence de morale et de justice ?

 

Selon des instances encore bien en cour à Washington, l’idée – machiavélique ou pas – d’imprimer un « coup de fouet » à la guerre civile inter-irakienne, ne va pas obligatoirement, à bien y réfléchir, à l’encontre des intérêts américains et mérite d’être sérieusement envisagée. Aucun scrupule, en tout cas, ne semble avoir effleuré, à ce sujet, les têtes pensantes des Néoconservateurs.

 

A partir du moment où l’on pourra s’arranger pour mettre théoriquement à l’écart, à l’abri ou comme « arbitres » les troupes américaines, on peut laisser les fractions rivales s’entretuer à leur guise, et les groupes Chiites éliminer les groupes Sunnites qui sont le cœur de la rébellion. Elles achèveront ainsi le travail que les G I’s n’ont pu réaliser jusque-là. Cette stratégie aura pour première conséquence la mise au placard du plan Baker pour longtemps, et aboutira ensuite, selon ses protagonistes, à l’élimination définitive de toute résistance irakienne, des cadres et des structures résiduelles de la société civile. On pourra ainsi – comme l’avait fait jadis Hitler – promettre à Israël et aux monarchies pétrolières, paix et tranquillité pour mille ans, en attendant l’arrivée du Messie pour les uns, et du Mahdi pour les autres !

 

On peut toujours affabuler, dira-t-on, mais les événements qui ont marqué l’Histoire récente, nous ont montré, malheureusement, que les élucubrations de ces gens-là ont connu parfois des débuts de concrétisation.

 

Le peuple irakien, héritier d’une civilisation trois fois millénaire qui vit peut-être les moments les plus tragiques de son Histoire, est le premier conscient de ces graves menaces qui pèsent sur son unité, sur son existence même. Espérons qu’il trouvera en lui-même les ressources ultimes pour y faire face.

 

(Source : « Kalima », N° 49, Janvier 2007)

Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=433

 

Robert Fisk:

A dictator created then destroyed by America

Saddam to the gallows. It was an easy equation. Who could be more deserving of that last walk to the scaffold – that crack of the neck at the end of a rope – than the Beast of Baghdad, the Hitler of the Tigris, the man who murdered untold hundreds of thousands of innocent Iraqis while spraying chemical weapons over his enemies? Our masters will tell us in a few hours that it is a « great day » for Iraqis and will hope that the Muslim world will forget that his death sentence was signed – by the Iraqi « government », but on behalf of the Americans – on the very eve of the Eid al-Adha, the Feast of the Sacrifice, the moment of greatest forgiveness in the Arab world. But history will record that the Arabs and other Muslims and, indeed, many millions in the West, will ask another question this weekend, a question that will not be posed in other Western newspapers because it is not the narrative laid down for us by our presidents and prime ministers – what about the other guilty men? No, Tony Blair is not Saddam. We don’t gas our enemies. George W Bush is not Saddam. He didn’t invade Iran or Kuwait. He only invaded Iraq. But hundreds of thousands of Iraqi civilians are dead – and thousands of Western troops are dead – because Messrs Bush and Blair and the Spanish Prime Minister and the Italian Prime Minister and the Australian Prime Minister went to war in 2003 on a potage of lies and mendacity and, given the weapons we used, with great brutality. In the aftermath of the international crimes against humanity of 2001 we have tortured, we have murdered, we have brutalised and killed the innocent – we have even added our shame at Abu Ghraib to Saddam’s shame at Abu Ghraib – and yet we are supposed to forget these terrible crimes as we applaud the swinging corpse of the dictator we created. Who encouraged Saddam to invade Iran in 1980, which was the greatest war crime he has committed for it led to the deaths of a million and a half souls? And who sold him the components for the chemical weapons with which he drenched Iran and the Kurds? We did. No wonder the Americans, who controlled Saddam’s weird trial, forbad any mention of this, his most obscene atrocity, in the charges against him. Could he not have been handed over to the Iranians for sentencing for this massive war crime? Of course not. Because that would also expose our culpability. And the mass killings we perpetrated in 2003 with our depleted uranium shells and our « bunker buster » bombs and our phosphorous, the murderous post-invasion sieges of Fallujah and Najaf, the hell-disaster of anarchy we unleashed on the Iraqi population in the aftermath of our « victory » – our « mission accomplished » – who will be found guilty of this? Such expiation as we might expect will come, no doubt, in the self-serving memoirs of Blair and Bush, written in comfortable and wealthy retirement. Hours before Saddam’s death sentence, his family – his first wife, Sajida, and Saddam’s daughter and their other relatives – had given up hope. « Whatever could be done has been done – we can only wait for time to take its course, » one of them said last night. But Saddam knew, and had already announced his own « martyrdom »: he was still the president of Iraq and he would die for Iraq. All condemned men face a decision: to die with a last, grovelling plea for mercy or to die with whatever dignity they can wrap around themselves in their last hours on earth. His last trial appearance – that wan smile that spread over the mass-murderer’s face – showed us which path Saddam intended to walk to the noose. I have catalogued his monstrous crimes over the years. I have talked to the Kurdish survivors of Halabja and the Shia who rose up against the dictator at our request in 1991 and who were betrayed by us – and whose comrades, in their tens of thousands, along with their wives, were hanged like thrushes by Saddam’s executioners. I have walked round the execution chamber of Abu Ghraib – only months, it later transpired, after we had been using the same prison for a few tortures and killings of our own – and I have watched Iraqis pull thousands of their dead relatives from the mass graves of Hilla. One of them has a newly-inserted artificial hip and a medical identification number on his arm. He had been taken directly from hospital to his place of execution. Like Donald Rumsfeld, I have even shaken the dictator’s soft, damp hand. Yet the old war criminal finished his days in power writing romantic novels. It was my colleague, Tom Friedman – now a messianic columnist for The New York Times – who perfectly caught Saddam’s character just before the 2003 invasion: Saddam was, he wrote, « part Don Corleone, part Donald Duck ». And, in this unique definition, Friedman caught the horror of all dictators; their sadistic attraction and the grotesque, unbelievable nature of their barbarity. But that is not how the Arab world will see him. At first, those who suffered from Saddam’s cruelty will welcome his execution. Hundreds wanted to pull the hangman’s lever. So will many other Kurds and Shia outside Iraq welcome his end. But they – and millions of other Muslims – will remember how he was informed of his death sentence at the dawn of the Eid al-Adha feast, which recalls the would-be sacrifice by Abraham, of his son, a commemoration which even the ghastly Saddam cynically used to celebrate by releasing prisoners from his jails. « Handed over to the Iraqi authorities, » he may have been before his death. But his execution will go down – correctly – as an American affair and time will add its false but lasting gloss to all this – that the West destroyed an Arab leader who no longer obeyed his orders from Washington, that, for all his wrongdoing (and this will be the terrible get-out for Arab historians, this shaving away of his crimes) Saddam died a « martyr » to the will of the new « Crusaders ». When he was captured in November of 2003, the insurgency against American troops increased in ferocity. After his death, it will redouble in intensity again. Freed from the remotest possibility of Saddam’s return by his execution, the West’s enemies in Iraq have no reason to fear the return of his Baathist regime. Osama bin Laden will certainly rejoice, along with Bush and Blair. And there’s a thought. So many crimes avenged. But we will have got away with it. (Source: “The Independent” (Grande Bretagne), le 30 décembre 2006) Lien : http://news.independent.co.uk/world/fisk/article2112555.ece

Robert Fisk:

He takes his secrets to the grave. Our complicity dies with him

How the West armed Saddam, fed him intelligence on his ‘enemies’, equipped him for atrocities – and then made sure he wouldn’t squeal We’ve shut him up. The moment Saddam’s hooded executioner pulled the lever of the trapdoor in Baghdad yesterday morning, Washington’s secrets were safe. The shameless, outrageous, covert military support which the United States – and Britain – gave to Saddam for more than a decade remains the one terrible story which our presidents and prime ministers do not want the world to remember. And now Saddam, who knew the full extent of that Western support – given to him while he was perpetrating some of the worst atrocities since the Second World War – is dead. Gone is the man who personally received the CIA’s help in destroying the Iraqi communist party. After Saddam seized power, US intelligence gave his minions the home addresses of communists in Baghdad and other cities in an effort to destroy the Soviet Union’s influence in Iraq. Saddam’s mukhabarat visited every home, arrested the occupants and their families, and butchered the lot. Public hanging was for plotters; the communists, their wives and children, were given special treatment – extreme torture before execution at Abu Ghraib. There is growing evidence across the Arab world that Saddam held a series of meetings with senior American officials prior to his invasion of Iran in 1980 – both he and the US administration believed that the Islamic Republic would collapse if Saddam sent his legions across the border – and the Pentagon was instructed to assist Iraq’s military machine by providing intelligence on the Iranian order of battle. One frosty day in 1987, not far from Cologne, I met the German arms dealer who initiated those first direct contacts between Washington and Baghdad – at America’s request. « Mr Fisk… at the very beginning of the war, in September of 1980, I was invited to go to the Pentagon, » he said. « There I was handed the very latest US satellite photographs of the Iranian front lines. You could see everything on the pictures. There were the Iranian gun emplacements in Abadan and behind Khorramshahr, the lines of trenches on the eastern side of the Karun river, the tank revetments – thousands of them – all the way up the Iranian side of the border towards Kurdistan. No army could want more than this. And I travelled with these maps from Washington by air to Frankfurt and from Frankfurt on Iraqi Airways straight to Baghdad. The Iraqis were very, very grateful! » I was with Saddam’s forward commandos at the time, under Iranian shellfire, noting how the Iraqi forces aligned their artillery positions far back from the battle front with detailed maps of the Iranian lines. Their shelling against Iran outside Basra allowed the first Iraqi tanks to cross the Karun within a week. The commander of that tank unit cheerfully refused to tell me how he had managed to choose the one river crossing undefended by Iranian armour. Two years ago, we met again, in Amman and his junior officers called him « General » – the rank awarded him by Saddam after that tank attack east of Basra, courtesy of Washington’s intelligence information. Iran’s official history of the eight-year war with Iraq states that Saddam first used chemical weapons against it on 13 January 1981. AP’s correspondent in Baghdad, Mohamed Salaam, was taken to see the scene of an Iraqi military victory east of Basra. « We started counting – we walked miles and miles in this fucking desert, just counting, » he said. « We got to 700 and got muddled and had to start counting again … The Iraqis had used, for the first time, a combination – the nerve gas would paralyse their bodies … the mustard gas would drown them in their own lungs. That’s why they spat blood. » At the time, the Iranians claimed that this terrible cocktail had been given to Saddam by the US. Washington denied this. But the Iranians were right. The lengthy negotiations which led to America’s complicity in this atrocity remain secret – Donald Rumsfeld was one of President Ronald Reagan’s point-men at this period – although Saddam undoubtedly knew every detail. But a largely unreported document, « United States Chemical and Biological Warfare-related Dual-use exports to Iraq and their possible impact on the Health Consequences of the Persian Gulf War », stated that prior to 1985 and afterwards, US companies had sent government-approved shipments of biological agents to Iraq. These included Bacillus anthracis, which produces anthrax, andEscherichia coli (E. coli). That Senate report concluded that: « The United States provided the Government of Iraq with ‘dual use’ licensed materials which assisted in the development of Iraqi chemical, biological and missile-systems programs, including … chemical warfare agent production facility plant and technical drawings, chemical warfare filling equipment. » Nor was the Pentagon unaware of the extent of Iraqi use of chemical weapons. In 1988, for example, Saddam gave his personal permission for Lt-Col Rick Francona, a US defence intelligence officer – one of 60 American officers who were secretly providing members of the Iraqi general staff with detailed information on Iranian deployments, tactical planning and bomb damage assessments – to visit the Fao peninsula after Iraqi forces had recaptured the town from the Iranians. He reported back to Washington that the Iraqis had used chemical weapons to achieve their victory. The senior defence intelligence officer at the time, Col Walter Lang, later said that the use of gas on the battlefield by the Iraqis « was not a matter of deep strategic concern ». I saw the results, however. On a long military hospital train back to Tehran from the battle front, I found hundreds of Iranian soldiers coughing blood and mucus from their lungs – the very carriages stank so much of gas that I had to open the windows – and their arms and faces were covered with boils. Later, new bubbles of skin appeared on top of their original boils. Many were fearfully burnt. These same gases were later used on the Kurds of Halabja. No wonder that Saddam was primarily tried in Baghdad for the slaughter of Shia villagers, not for his war crimes against Iran. We still don’t know – and with Saddam’s execution we will probably never know – the extent of US credits to Iraq, which began in 1982. The initial tranche, the sum of which was spent on the purchase of American weapons from Jordan and Kuwait, came to $300m. By 1987, Saddam was being promised $1bn in credit. By 1990, just before Saddam’s invasion of Kuwait, annual trade between Iraq and the US had grown to $3.5bn a year. Pressed by Saddam’s foreign minister, Tariq Aziz, to continue US credits, James Baker then Secretary of State, but the same James Baker who has just produced a report intended to drag George Bush from the catastrophe of present- day Iraq – pushed for new guarantees worth $1bn from the US. In 1989, Britain, which had been giving its own covert military assistance to Saddam guaranteed £250m to Iraq shortly after the arrest of Observer journalist Farzad Bazoft in Baghdad. Bazoft, who had been investigating an explosion at a factory at Hilla which was using the very chemical components sent by the US, was later hanged. Within a month of Bazoft’s arrest William Waldegrave, then a Foreign Office minister, said: « I doubt if there is any future market of such a scale anywhere where the UK is potentially so well-placed if we play our diplomatic hand correctly… A few more Bazofts or another bout of internal oppression would make it more difficult. » Even more repulsive were the remarks of the then Deputy Prime Minister, Geoffrey Howe, on relaxing controls on British arms sales to Iraq. He kept this secret, he wrote, because « it would look very cynical if, so soon after expressing outrage about the treatment of the Kurds, we adopt a more flexible approach to arms sales ». Saddam knew, too, the secrets of the attack on the USS Stark when, on 17 May 1987, an Iraqi jet launched a missile attack on the American frigate, killing more than a sixth of the crew and almost sinking the vessel. The US accepted Saddam’s excuse that the ship was mistaken for an Iranian vessel and allowed Saddam to refuse their request to interview the Iraqi pilot. The whole truth died with Saddam Hussein in the Baghdad execution chamber yesterday. Many in Washington and London must have sighed with relief that the old man had been silenced for ever. ‘The Great War for Civilisation: The Conquest of the Middle East’ by Robert Fisk is now available in paperback (Source: “The Independent” (Grande Bretagne), le 30 décembre 2006) Lien : http://news.independent.co.uk/world/fisk/article2114403.ece


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